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Wallaby

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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://www.lemonde.fr/international/article/2020/10/26/recep-tayyip-erdogan-appelle-au-boycottage-des-produits-francais_6057420_3210.html Le président français a toutefois enregistré une série de soutiens en Europe, à commencer par celui du premier ministre néerlandais, Mark Rutte. « Les propos du président Erdogan à l’encontre du président Emmanuel Macron sont inacceptables. Les Pays-Bas défendent résolument aux côtés de la France les valeurs communes de l’Union européenne. Pour la liberté d’expression et contre l’extrémisme et le radicalisme », a-t-il tweeté lundi. « Ce sont des déclarations diffamatoires qui ne sont absolument pas acceptables », particulièrement dans le contexte du « meurtre affreux du professeur français Samuel Paty par un fanatique islamique », a, pour sa part, déclaré Steffen Seibert, le porte-parole de la chancelière allemande, Angela Merkel.
  2. https://www.theguardian.com/commentisfree/2020/oct/25/johnson-dangerously-close-to-one-us-president-wht-if-biden-wins S'il devient le prochain président des États-Unis, qui sera l'"ami spécial" de M. Biden en Europe ? Certainement pas Boris Johnson. L'une des choses les plus essentielles à savoir sur M. Biden - ce serait en première page si quelqu'un écrivait un livre intitulé Biden for Beginners - est qu'il est un catholique extrêmement fier de ses ancêtres irlandais. M. Johnson était soit distrait soit ignorant à ce sujet lorsqu'il a déclaré qu'il était prêt à enfreindre le droit international en déshonorant les clauses concernant l'Irlande dans l'accord de retrait avec l'UE. En cherchant des domaines où la relation pourrait encore être étroite, certains mettent l'accent sur "les questions de sécurité difficiles" - coopération militaire, lutte contre le terrorisme et renseignement - où il existe des intérêts mutuels qui ont historiquement transcendé les personnalités des dirigeants. "Lorsque les Américains cherchent une aide militaire, ils se demandent qui sont nos alliés et ce qu'ils ont", explique un conservateur de haut rang qui pense que cela compte encore. Mais les responsables du gouvernement Johnson semblent plutôt désespérés lorsqu'ils essaient de parler de l'importance du poids militaire britannique, qui est très réduit. M. Biden ne planifie aucune guerre et, même s'il le faisait, les États-Unis peuvent agir sans l'aide de la Grande-Bretagne. "Une fois Trump parti, à quoi sert Johnson ?" De manière plus existentielle, les Britanniques peuvent se demander où sa politique a laissé le Royaume-Uni si ce n'est d'avoir l'air isolé dans un monde dangereux. Le Brexit a fracturé la relation avec l'Europe, un des piliers de la politique étrangère de l'après-guerre. Il semble maintenant très probable que l'autre pilier, une relation étroite avec les États-Unis, soit en train de trembler.
  3. Les Etats-Unis sont un État fédéral. Ce que dit un porte-parole de la Maison Blanche a autant d'importance que ce que disent Ursula Von der Leyen et son équipe pour la France. Déjà vu plus haut dans ce fil :
  4. Non c'est une très belle sculpture : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Triomphe_de_la_République Debout sur un char tiré par deux lions, symboles de la force populaire, et conduit par le Génie de la Liberté éclairant la route de son flambeau, la République est entourée des allégories du Travail (le forgeron, un marteau sur l'épaule), de la Justice (une femme tenant un manteau d'hermine et la main de justice), et de la Paix (dite aussi l'Abondance, répandant des fleurs). La figure sommitale de la République (ou Marianne) prend appui sur un faisceau, attribut hérité de la République romaine, et porte le bonnet phrygien, symbole républicain de la liberté. Sous ses pieds, le globe terrestre évoque le caractère universel de la République. Des enfants symbolisent l'Instruction (portant un livre et les outils des métiers du bâtiment), l'Équité (chargé d'une balance) et la Richesse (tenant une corne d'abondance). Le fait que Marianne soit représentée avec un de ses seins étant nu peut faire penser à l'oeuvre d'Eugène Delacroix La liberté guidant le peuple, oeuvre mondialement connue faisant référence aux Trois Glorieuses (juillet 1830).
  5. Je trouve assez bizarre d'exclure l'Angleterre des réponses du sondage "quels sont les plus importants alliés de l'Allemagne". Pourquoi la Russie et pas la Turquie ? Les Allemands du sondage estiment à une majorité de 52% que la situation mondiale [réputation de l'Allemagne dans le monde] "s'est améliorée" alors qu'il y a un an, ils n'étaient que 35% à le dire. Réciproquement ceux qui estiment qu'elle se dégrade passent de 30% en 2019 à 17% aujourd'hui. Source : Premier graphique à gauche en haut : https://securityconference.org/assets/01_Bilder_Inhalte/03_Medien/02_Publikationen/MSC_Germany_Report_10-2020_De.pdf sondage page 127 Les Allemands doivent développer leurs propres armes nucléaires : 16% Se reposer sur la disuasion américaine : 24% Faire des efforts quant à la dissuasion nucléaire par la Grande Bretagne et la France : 59%
  6. https://mainichi.jp/articles/20201025/k00/00m/040/065000c Référendum sur la métropolisation d'Osaka : renversement de tendance d'un sondage. Le Mainichi Shimbun a mené un second sondage téléphonique auprès des électeurs d'Osaka (intramuros) entre le 23 et le 25 octobre sur le "Plan Métropole Osaka", qui prévoit d'abolir la commune d'Osaka et de la réorganiser en quatre quartiers spéciaux. 43,6 % des personnes interrogées étaient opposées au projet de métropolisation, contre 43,3 % qui y étaient favorables. Il s'agit d'un renversement par rapport à l'enquête précédente menée début septembre, dans laquelle 49,2 % des personnes interrogées étaient favorables au plan et 39,6 % s'y opposaient. Alors que le référendum sur la question doit avoir lieu le 1er novembre, le oui et le non sont très proches. Cf https://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_pour_une_métropole_d'Osaka ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Référendum_sur_le_projet_de_Métropole_d'Osaka
  7. https://next.liberation.fr/musique/2020/10/25/en-thailande-le-rap-electrise-la-contestation-de-la-jeunesse_1803424 Dès que la nuit tombe, que les manifestants ont besoin d’une petite dose de remotivation pour affronter la pluie incessante et les menaces de la police, le beat lancinant du morceau «Prathet Ku Mee» («Il est comme ça, mon pays») retentit sur les haut-parleurs. Sorti il y a déjà deux ans, ce rap syncopé qui s’en prend violemment aux élites avait fait scandale dès sa première diffusion sur YouTube, et rassemblé près de 20 millions de vues les premières semaines. Impunité des puissants, qui « prêchent la morale avec un taux de criminalité plus haut que la tour Eiffel », corruption des officiels qui « dégustent des impôts pour le dessert » et ingérence des militaires qui « effacent les lois avec leurs bottes »… En 2015, le rappeur vietnamien Nah, déjà célèbre, profitait d’un séjour prolongé aux Etats-Unis pour sortir le pamphlet «F…ck Communism», qui devint viral en quelques jours. Aux Philippines, le remarqué Kolatéral, un album sorti l’année dernière sous la plume du collectif Sandata, utilisait des sons tirés d’interviews de familles de victimes de la guerre contre la drogue du président Rodrigo Duterte. ...ou le Cambodgien Dymey Cambo, dont l’emblématique morceau «Cette Société» qui critiquait le régime autocratique de Hun Sen, a désormais disparu de la surface d’Internet. Arrêté plusieurs jours puis relâché par la police, il a déclaré vouloir désormais consacrer sa carrière à l’écriture de «chansons sentimentales pour encourager la jeunesse à s’unir et à s’aimer».
  8. https://www.telegraph.co.uk/news/2020/10/23/scotlands-extension-restrictions-suggests-two-week-circuit-breaker/ Le professeur Pennington [professeur émérite de microbiologie à l'université d'Aberdeen] a critiqué Mme Sturgeon pour avoir prétendu que les restrictions ne seraient en place que pendant 16 jours, étant donné le délai d'enregistrement des cas positifs, et ajoutant qu'il soupçonnait que cela avait été présenté comme une mesure à court terme pour éviter une forte réaction de la part des entreprises. "Il faut que ce soit statistiquement significatif, ce sont des chiffres qui descendent qu'ils recherchent. S'attendre à ce que cela se produise en 16 jours était irréaliste. Je dirais que la raison pour laquelle elle a dit cela, c'est pour pouvoir dire "Je vais rendre les choses difficiles, mais ce n'est que pour 16 jours", pour que les gens y adhèrent. "Si vous fermez les pubs, vous allez stopper les épidémies de pubs. Vous vous attaquez à de petites parties de la voie de transmission, mais vous n'allez pas vraiment à l'essentiel, qui est de s'assurer que les personnes qui ont le virus, et leurs contacts, sont tenus à l'écart de tous les autres en s'isolant. "Ils ont dit que ce sera dans quelques semaines et que nous allons franchir le cap. Mais beaucoup de gens ont des doutes à ce sujet, car dès que vous vous en libérez, vous retournez à la case départ. Il y a trop de virus pour que l'effet soit si important qu'on commence vraiment à faire baisser les chiffres".
  9. https://www.youtube.com/watch?v=_JW5RtsKwRU (12 octobre 2020) Interdit d'interdire - Quelle est la politique étrangère de la France ? Frédéric Taddeï reçoit Emmanuel Todd, historien, politologue, anthropologue, Marc Endeweld, journaliste, et Frédéric Encel, géopolitologue.
  10. Je n'aurais pas qualifié le Global Times, média du groupe "Quotidien du Peuple" de "boutonneux", mais pourquoi pas ?
  11. https://asialyst.com/fr/2020/10/24/chine-mene-offensive-charme-asie-sud-est-japon-embuscade/ C’est ainsi que les opinions défavorables sur la Chine ont atteint cette année 81 % en Australie (+24 points comparé à 2019), 74 % au Royaume-Uni (+19 points), 73 % aux États-Unis (+13 points) et même 86 % au Japon. La proportion est de 70 % en France, selon ce sondage réalisé du 10 juin au 3 août 2020 auprès de 14 276 adultes dans quatorze pays. Pour ne rien arranger, une proportion médiane de 78 % des personnes interrogées dans ces quatorze pays n’ont « pas beaucoup » ou « pas du tout » confiance en le numéro un chinois Xi Jinping.
  12. https://foreignpolicy.com/2020/10/20/china-south-korea-bts-kpop-nationalism-soft-power/ Lorsque le groupe BTS, superstar de la K-pop, a reconnu le sacrifice commun des Américains et des Coréens en recevant le prix James A. Van Fleet de la Korea Society, du nom d'un général américain pendant la guerre de Corée, les médias sociaux chinois ont déchaîné l'indignation, percevant le message de BTS comme un affront aux soldats chinois dans la guerre. Le Global Times, le tabloïd d'État chinois, a fustigé le groupe pour son "attitude unilatérale" qui "nie l'histoire". Les magasins en ligne ont commencé à retirer des produits liés à BTS, anticipant le genre de frénésie nationaliste qui a coûté des centaines de millions de dollars à des franchises géantes comme la NBA et le supermarché sud-coréen Lotte dans le passé. Mais l'offensive médiatique de la Chine contre les rois de la K-pop a à peine duré deux jours. Le Global Times a discrètement supprimé certains de ses articles critiquant BTS, et la négativité contre le groupe dans les médias sociaux chinois s'est également rapidement estompée.
  13. https://www.rfi.fr/fr/afrique/20201023-mali-larmée-a-repris-possession-farabougou « Mais nous ne pouvons toujours pas sortir », déplore cet habitant de Farabougou, qui ajoute que la nourriture reste insuffisante, et qu’il lui est toujours impossible de se rendre dans son champ ou dans les localités voisines. Car les jihadistes demeurent présents dans la zone. Ce vendredi matin, un élu local signalait que le village de Kourouma-Kobé, à seulement neuf kilomètres de Farabougou, était « sous le feu des tirs jihadistes. ». Une attaque confirmée par l’armée. Un seul blessé est à déplorer, selon un élu local, qui précise que les chasseurs traditionnels dozos ont pu repousser les assaillants avant qu’une surveillance aérienne de l’armée malienne se mette en place. « Hier Farabougou, ce matin Kourouma-Kobé, et demain, quel village ? », interroge un médiateur local, à pied d’œuvre depuis une dizaine de jours pour tenter de trouver une issue pacifique à la situation. Ce soir, il ne cache pas son désarroi : « La zone est vaste, l’armée ne pourra pas sécuriser en permanence tous les villages. C’est pour cela que nous sommes obligés de négocier. » Comme c’est régulièrement le cas depuis des années, dans une zone où la présence des groupes terroristes n’est pas nouvelle, et où leur action se superpose à des tensions intercommunautaires. La situation sur le terrain est donc loin d’être apaisée surtout que le processus de médiation, qui était sur le point d’aboutir, est à présent très compromis. Jeudi, les mouvements de l’armée malienne ont provoqué l’annulation d’une rencontre, prévue entre des représentants de Farabougou et les jihadistes. Car le siège de Farabougou par ces combattants n’est pas motivé uniquement par des enjeux idéologiques, il se superpose à un conflit intercommunautaire entre Bambaras et chasseurs dozos d’un côté, et communautés pastorales peules de l’autre. Avec des accusations mutuelles d’assassinats et de vols de bétail.
  14. C'est le problème avec les médias comme Youtube : les gens qui regardent un point de vue qui est le leur et qui s'enferment dans une chambre d'écho, "parce que cela leur fait du bien", ne sortant pas de leur zone de confort. C'est ce qui contribue à la polarisation entre des "tribus" qui sont incapables de se parler. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bulle_de_filtres La bulle de filtres1 ou bulle de filtrage1 (de l’anglais : filter bubble) est un concept développé par le militant d'Internet Eli Pariser. Selon Pariser, la « bulle de filtres » désigne à la fois le filtrage de l'information qui parvient à l'internaute par différents filtres ; et l'état d'« isolement intellectuel » et culturel dans lequel il se retrouve quand les informations qu'il recherche sur Internet résultent d'une personnalisation mise en place à son insu. Selon cette théorie, des algorithmes sélectionnent « discrètement » les contenus visibles par chaque internaute, en s'appuyant sur différentes données collectées sur lui. Chaque internaute accéderait à une version significativement différente du web. Il serait installé dans une « bulle » unique, optimisée pour sa personnalité supposée. Cette bulle serait in fine construite à la fois par les algorithmes et par les choix de l'internaute (« amis » sur les réseaux sociaux, sources d'informations, etc.).
  15. https://www.lefigaro.fr/flash-actu/allemagne-soupcon-d-attentat-islamiste-apres-une-attaque-au-couteau-20201022 Un islamiste radicalisé de longue date, connu des services de renseignements, arrivé en Allemagne avec la vague d'immigration de 2015 et qui, cinq ans plus tard, perpètre un meurtre au couteau en plein centre-ville. L'affaire Abdullah, du prénom de ce syrien de 20 ans qui a mortellement agressé, le 4 octobre à Dresde, un touriste allemand de 53 ans, relance la polémique sur deux fronts : la difficulté de la police à surveiller les islamistes violents, et l'ampleur de la menace que fait peser sur le pays la radicalisation islamiste.
  16. https://www.monde-diplomatique.fr/2018/04/LE_HUEROU/58581 (avril 2018) Quelques mois après la reprise de Grozny, en février 2000, Moscou nomme l’ancien mufti Akhmad Kadyrov chef de l’administration provisoire, puis soutient son élection à la présidence de la République en 2003, à l’issue d’un scrutin entaché d’irrégularités. Son fils Ramzan dirige sa garde personnelle. Après l’assassinat de son père en mai 2004, il prend les rênes de la République et lui succède officiellement en 2007. La proclamation en 2007 de l’Émirat du Caucase, qui a fait allégeance à l’Organisation de l’État islamique en 2015, a entériné la faillite du projet itchkérien — du nom de l’éphémère République indépendantiste tchétchène (1991-1994 puis 1996-1999), portée par la première génération de séparatistes — au profit d’une alliance avec le djihadisme. Des millions de personnes défilaient en France, le 11 janvier 2015, en hommage aux journalistes de Charlie Hebdo assassinés quatre jours plus tôt par les frères Kouachi. Une soixantaine de chefs d’État et de dirigeants politiques étaient venus à Paris témoigner leur solidarité. Huit jours plus tard, une voix brise cette communion internationale : 800 000 musulmans venus de tout le Caucase du Nord participent à Grozny, capitale de la Tchétchénie, à un rassemblement contre la caricature du Prophète qui a fait la « une » du « numéro des survivants », le 14 janvier. « We love prophet Muhammad », peut-on lire sur de nombreux ballons rouges en forme de cœur flottant au-dessus des têtes. « Jamais nous ne laisserons salir le nom de Muhammad », avertit Ramzan Kadyrov, chef de la République tchétchène et initiateur de l’événement. Le 4 novembre 2017, à l’approche de la fête nationale de « l’unité du peuple », qui passe quasi inaperçue ailleurs en Russie, la capitale tchétchène se couvre de banderoles. « La Russie unit » ; « 4 novembre, jour de l’unité du peuple » ; « Nous sommes unis », peut-on y lire. « Bien sûr, nous devrons participer au défilé du 4 novembre, nous confie à la veille de l’événement une professeure d’université. Nous sommes convoqués le matin. Personne ne peut sérieusement envisager de ne pas se rendre aux festivités. Nous accueillerons nos groupes d’étudiants et nous irons manifester, point. » Une forêt de portraits de M. Poutine ou des Kadyrov père et fils surnage au-dessus de la foule qui descend l’avenue Vladimir-Poutine, du nom de celui qui donna l’ordre de bombarder Grozny en 1999. L’arrestation, le 9 janvier dernier [2018], de M. Oyoub Titiev, responsable en Tchétchénie de l’association russe de défense des droits humains Memorial, selon le scénario bien rodé d’une affaire judiciaire fabriquée — la « découverte » de cannabis dans sa voiture —, s’ajoute à une liste déjà longue d’intimidations, de harcèlement et parfois de meurtres. On se souvient notamment de l’assassinat, en 2009, de Natalia Estemirova, également membre de Memorial, après celui, en 2006, de la journaliste Anna Politkovskaïa, qui enquêtait sur les actes de torture commis en Tchétchénie. Memorial parle d’un « État totalitaire au sein de l’État russe ». Au-delà de la répression des voix discordantes, le pouvoir s’immisce progressivement dans la vie privée de ses administrés : obligation pour les femmes de porter un foulard couvrant leurs cheveux au travail ou à l’université, réglementation de la taille de la barbe pour les hommes, injonction faite aux couples divorcés de reprendre une vie commune, autorisation d’unions polygames... La coercition ne suffit pourtant pas à expliquer la longévité d’un régime qui a également besoin de se trouver des modes de légitimation, et qui flatte donc la fibre nationaliste de la population. La langue tchétchène est célébrée lors d’une fête nationale, le 16 avril. Ces dernières années, des musées exaltant les vertus du peuple tchétchène ont été inaugurés. L’islam officiel reprend les rites soufis — comme le zikr, culte des saints dans lequel M. Kadyrov se met régulièrement en scène — en leur ajoutant, dans le domaine des mœurs, un rigorisme qui n’a pas d’équivalent dans les autres régions musulmanes de Russie. Bien qu’interdite par la législation russe, la polygamie est autorisée sur le territoire tchétchène ; les femmes ont l’obligation de porter le foulard dans les administrations, en contravention avec le principe de laïcité théoriquement inscrit dans la Constitution fédérale. Cet islam officiel dit « traditionnel », coloré de références nationales tchétchènes, présente bien des avantages pour le pouvoir. Notamment celui de s’opposer au salafisme politico-religieux du maquis islamiste nord-caucasien incarné par l’Émirat du Caucase, et de défendre un islam rigoriste, mais compatible avec la vision des autorités fédérales. À l’été 2016, par exemple, un congrès de grands théologiens sunnites de Russie et du monde arabe, réuni à Grozny [à l'invitation de Kadyrov], a émis une fatwa dénonçant comme « égarés » et « détournés de la vérité » le salafisme et le wahhabisme, suscitant la gêne en Arabie saoudite, où le second est la doctrine officielle. Rappelé à l’ordre par Moscou, M. Kadyrov temporise, afin de ne pas contrecarrer les nouvelles ambitions diplomatiques de la Russie dans le monde arabe — dont il est lui-même l’un des ambassadeurs privilégiés —, mais aussi de rassurer les investisseurs de la péninsule arabique. La très opaque Fondation Akhmad Kadyrov, alimentée par des ponctions aussi officieuses qu’obligatoires sur les salaires, a financé en septembre 2017 la reconstruction de la mosquée des Omeyyades à Alep, à hauteur de 14 millions de dollars. M. Zelimkhan P. (7), juriste et défenseur des droits humains, contraint pour des raisons de sécurité de quitter la Tchétchénie en 2016 avec sa famille, souligne : « Quatre-vingt-dix pour cent de la population était contre la fatwa des autorités religieuses officielles... Si les gens avaient le choix, ils iraient dans d’autres mosquées. Certains traversent la frontière (8) pour aller en Ingouchie écouter Khamzat Tchoumakov ou Isa Tsetchoev [des prédicateurs ingouches issus de mosquées désignées comme salafistes]. »
  17. C'est le paradigme de la modernité, supprimer les équilibres naturels et les compenser par des produits artificiels pour le plus grand bien des fabricants et au détriments des pauvres qui n'ont pas les moyens. On est en pleine science-fiction dystopique. On a la même chose pour le sommeil : au lieu de dire aux gens de mieux surveiller leur exposition à la caféine, à l'alcool, au bruit, à la lumière - encore la lumière, toujours la lumière - leurs routines et horaires de lever et de coucher, leur sédentarité et manque d'exercice physique, on les bourre de somnifères.
  18. https://www.rfi.fr/fr/science/20201022-covid-19-espoir-déçu-tocilizumab espoir déçu pour le Tocilizumab Fin avril dernier, l’AP-HP avait déjà annoncé des résultats positifs pour ce traitement. Il s’agissait néanmoins d’une déclaration prématurée car l’essai venait tout juste de débuter. Cette affaire avait alors poussé le comité indépendant d’évaluation de l’étude à démissionner en bloc, un événement rare. Jonathan Barr, du département de médecine de l’Université de Caroline du Nord, qui signe l’éditorial de ce numéro de JAMA Internal Medicine : « Ces nouvelles études suggèrent un rôle potentiel du Tocilizumab contre le Covid-19, mais elles n’apportent pas de preuves robustes d’efficacité. Il faudra reconsidérer l’usage du Tocilizumab si, et seulement si, des données plus solides émergent d’autres essais. » https://www.lepoint.fr/societe/covid-a-strasbourg-les-services-de-reanimation-s-arment-face-a-la-seconde-vague-22-10-2020-2397666_23.php à Strasbourg, les services de réanimation s'arment face à la seconde vague "On voit progressivement qu'on a de plus en plus de patients Covid, on sent qu'on va doucement retomber dans une situation comparable à la première vague", confie Armelle Fieuvet, infirmière en réanimation au Nouvel hôpital civil (NHC), équipée d'une charlotte, de lunettes et d'une sur-blouse de protection. Cadre de santé, Florence Cionneau redoute "la vague qui arrive". "La première fois, c'était des heures éprouvantes, on a sursollicité les soignants, on leur a demandé de revenir sur les heures de repos pour aider. On se dit que revivre ça, psychologiquement, c'est compliqué". Surtout le manque de sommeil crée un manque d'attention, et accroît les risques d'erreurs. Ce n'est pas pour rien que les temps de conduite et de repos des chauffeurs routiers sont strictement réglementés.
  19. De ce point de vue, les mesures qui ont été prises d'interdire le jogging pendant les heures où la lumière solaire est la plus intense ont été contre-productives : https://www.liberation.fr/france/2020/04/07/confinement-le-jogging-bientot-interdit-a-paris-entre-10-et-19-heures_1784439 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2846322/ La lumière du soleil, en particulier les UVB entre les longueurs d'onde de 290 et 315 nm, est la principale source de production de vitamine D dans la peau et constitue la principale source de vitamine D pour l'organisme.
  20. https://www.rfi.fr/fr/afrique/20201020-mali-farabougou-médiation-active-desserrer-étreinte-jihadistes Les combattants qui encerclent Farabougou se présentent eux-mêmes comme des jihadistes. Mais en l’occurrence, selon plusieurs membres de la médiation mise en place pour obtenir la levée du siège, ils accusent surtout certains habitants bambaras de Farabougou, d’avoir tué plusieurs membres de la communauté peule. Le dernier en date étant un jeune berger, retrouvé mort au début du mois dans son champ. Pour mettre un terme à la situation, les médiateurs locaux ont dépêché deux émissaires, et des excuses ont été présentées aux familles des victimes peules qui ont, après une période de réflexion, accepté ces excuses. « Les positions ont été rapprochées, et les contacts facilités via des intermédiaires, il s’agit maintenant que des représentants de Farabougou rencontrent directement, en tête à tête, les jihadistes », explique une source au sein de l’équipe de médiation, qui confie encore : « c’est trop lent et ça ne nous satisfait pas, mais nous sommes optimistes. » Et de faire remarquer que, du fait de la médiation en cours et de l’engagement intense des personnes impliquées, le blocus se poursuit mais les violences ont cessé. https://www.rfi.fr/fr/afrique/20201022-mali-les-populations-lattente-à-farabougou Depuis plusieurs jours, des sources officielles et locales indiquent que l’avancée des troupes au sol est rendue difficile par l’état des routes, boueuses, et la crainte d’éventuelles mines. Les médiateurs restent quant à eux opposés à une intervention militaire. Ils souhaitent obtenir de façon pacifique la levée du blocus afin d’éviter un nouveau cycle de violences dans la zone. https://lessor.site/situation-a-farabougou-larmee-annonce-larrivee-delements-des-forces-speciales-sur-zone.html (22 octobre 2020) Les premiers éléments du Bataillon des Forces spéciales sont arrivés à Farabougou, ce jeudi, à bord d’un avion de l’Armée de l’Air de type Mi-24, annonce l’Armée dans un communiqué publié ce jeudi. « En plus du personnel, beaucoup de colis dont des médicaments ont aussi été largués. Il s’agit d’abréger la souffrance des populations », indique le communiqué de l’Armée qui poursuit note que cette « situation qui fait l’objet d’une grande préoccupation est suivie avec attention par le Ministère de la Défense et des Anciens Combattants ».
  21. Oui, ce Christian Lehmann n'a pas la langue dans sa poche :
  22. https://www.monde-diplomatique.fr/2020/10/DENEAULT/62304 (octobre 2020) En juillet dernier, une professeure de l’université Concordia, à Montréal, a dû s’excuser pour avoir prononcé le « N. word », le mot « nègre » : elle avait cité, en classe, le titre d’un classique de la pensée politique québécoise, Nègres blancs d’Amérique (1968), de Pierre Vallières. Visée par une pétition d’étudiants, la coupable a publiquement admis avoir abusé du « pouvoir » que lui confèrent ses « privilèges » de Blanche et d’enseignante. Plus tôt cet été, une journaliste de la télévision publique avait été suspendue pour avoir mentionné ce livre lors d’une réunion de production. Au moment de sa parution, l’ouvrage entendait associer les mouvements d’émancipation noirs aux États-Unis et québécois du Canada. En 1966, Vallières était même venu à New York rencontrer les Black Panthers. Depuis, son essai est devenu littéralement innommable. Je ne connais pas le livre, mais il y a pourrait- y avoir un lien avec l'insulte "speak white" employée pour faire taire Henri Bourassa, tentant de s'exprimer en français à la chambre des communes en 1889 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Speak_white#Contexte
  23. https://www.monde-diplomatique.fr/2020/10/CORREA/62297 (octobre 2020) Bolivie, chronique d’un fiasco médiatique Dans les colonnes de Charlie Hebdo, Fabrice Nicolino ne s’encombre pas d’un conditionnel : « Il est certain que l’État bolivien a choisi de truander les résultats » (30 octobre [2019]). Un raisonnement qui place cet hebdomadaire à l’unisson du Washington Post, une gazette d’entreprise pour l’élite méritocratique, selon laquelle le président bolivien a « décidé de falsifier les résultats (…) afin de s’offrir une victoire au premier tour » (11 novembre). Le 9 décembre, le New York Times qualifie lui aussi le scrutin de « frauduleux » après avoir suggéré que M. Morales avait eu « recours au mensonge, à la manipulation et à la falsification pour assurer sa victoire » (5 décembre). De son côté, Le Monde opte pour un syllogisme s’appuyant sur deux données qui ne semblent mériter aucune démonstration. Donnée 1 : M. Morales connaît une dérive autoritaire. Donnée 2 : les dirigeants autoritaires noyautent les autorités électorales de leurs pays. Conclusion : si M. Morales est déclaré vainqueur, c’est qu’il a triché. Dans les colonnes du quotidien du soir, la phrase « M. Morales a remporté la présidentielle » devient : M. Morales « s’est autoproclamé victorieux » (14 novembre). Alors que l’Amérique fait connaissance avec la première dictatrice de l’histoire de la région, sur France Inter Fabienne Sintes interroge ses invités Christine Delfour, professeure spécialisée en civilisation espagnole et latino-américaine, et Hugo José Suárez, sociologue (13 novembre) : « Est-ce qu’elle est légitime, Jeanine Áñez ? » « Oui, oui, oui ! », répond Suárez. Et l’armée, « elle est dans son rôle ? ». « On voit clairement qu’il s’agit d’une armée constitutionnelle », défend Suárez. Pour Delfour, les militaires se sont contentés de formuler une « suggestion » au président. La chercheuse juge « rassurant et positif » que l’armée ait « emboîté le pas de l’opposition » : « En tout cas, ce n’est pas un coup d’État ! », conclut-elle. C’est dans ce contexte que, le 7 juin 2020, le New York Times dévoile les conclusions d’une nouvelle étude qui dynamite les résultats du rapport de l’OEA (7). Après avoir repris les calculs statistiques de l’organisation, les chercheurs décèlent plusieurs « problèmes » et « erreurs méthodologiques ». Ils découvrent que l’OEA « a utilisé une méthode statistique inappropriée qui a donné l’illusion d’une rupture de tendance dans le vote ». Contacté par les chercheurs à plusieurs reprises pour obtenir ses données, le consultant engagé par l’OEA, le professeur Irfan Nooruddin, refuse de leur répondre. Une fois ses erreurs corrigées, il n’y a plus « trace statistique de fraude », tranchent les auteurs. Le New York Times doit admettre que le rapport de l’OEA était « erroné ». Autrement dit, la Bolivie vient de subir une rupture de l’ordre constitutionnelle appuyée par l’armée : un coup d’État.
  24. https://laviedesidees.fr/Rebelle-sur-ordonnance-Eminem-ou-l-Amerique-intoxiquee.html (23 octobre 2009) L’histoire racontée par Eminem résonne donc sans aucun doute aux oreilles d’une bonne partie du pays. Il fut précédé en cela par le chanteur Kurt Cobain dont le groupe Nirvana (sic) fut très populaire au début des années 90. L’artiste, consommé par sa toxicomanie et qui se suicida en 1994, avait été lui aussi un enfant sous Ritaline. Et si on reprend ce fil, dix ans après : https://www.monde-diplomatique.fr/2019/12/BRYGO/61087 (décembre 2019) Pourquoi le Kentucky ? Parce que c’est l’État américain qui compte le plus haut taux d’enfants diagnostiqués hyperactifs : 14,8 %, selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), qui se fondent sur les déclarations des parents. Un sur dix est sous médicaments (5). Dans certains comtés, comme celui de Henderson, dans l’ouest, un quart des enfants scolarisés ont déclaré à leur école un diagnostic de TDAH. Ce qui place cet État et ses quatre millions et demi d’habitants au premier rang mondial de la médicalisation des enfants inattentifs. En 2017, plus de vingt millions d’Américains prenaient des psychostimulants, parmi lesquels seize millions d’adultes — dont cinq illégalement — et quatre millions d’enfants (6). Les États de l’Ouest et du Sud, ruraux et industriels, sont davantage touchés que le reste du pays. Dimanche 29 septembre 2019, Lexington, Kentucky. Des échangeurs autoroutiers, une succession de commerces et, au fond d’un quartier pavillonnaire, la bibliothèque Beaumont. Mme Jesse Dune et ses deux bambins sont venus emprunter des livres pour la semaine. « Ce record mondial ne m’étonne pas du tout, dit cette pharmacologue de 39 ans, qui travaille à l’hôpital universitaire. Le Kentucky est un État très conservateur ; on ne parle jamais des émotions, des sentiments des enfants. On préfère leur donner un comprimé, c’est plus facile. En Californie, c’est l’inverse : être créatif et hyperactif ne vous vaut pas d’être suspect. Ici, c’est un trouble largement surdiagnostiqué, surtout chez les garçons. » Selon une étude menée en 2008 dans une grande université du sud-est des États-Unis, 34 % des étudiants américains ont déjà eu recours au méthylphénidate pour leurs révisions (7). Shannon, qui suit des études commerciales, s’étonne : « C’est tout ? Je dirais plus, largement plus. Ici, c’est au moins 70 %, si vous voulez mon avis. Tout le monde autour de moi en prend. » Sur le campus de l’université du Kentucky, à Lexington, rien de plus simple que de trouver du méthylphénidate. Une situation « dangereuse », selon M. Matthew Neltner, médecin universitaire qui officie au sein de l’unité de traitement des maladies mentales des étudiants de l’université. « L’argument selon lequel les psychostimulants ne seraient pas addictifs me rappelle le discours sur les opioïdes. Aux États-Unis, être affligé d’un TDAH est parfois considéré comme désirable, car synonyme d’un ticket d’entrée dans la catégorie des surdoués. De nombreuses célébrités, du chanteur Justin Timberlake à l’actrice Emma Watson, en passant par le chef d’entreprise Richard Branson, le nageur Michael Phelps, feu le musicien Kurt Cobain ou encore… Leonard de Vinci, ont été diagnostiquées comme en étant atteintes. Sur la route du rectorat, qui a accepté de nous recevoir, nous nous arrêtons dans une clinique qui fait scintiller le sigle « ADHD ». « Parmi les vingt élèves de ma classe, raconte Mme Emily K., professeure dans un grand lycée de la région, j’en ai probablement 30 % qui ont soit un TDA, soit un TDAH. Ça fait cinq ans que je suis prof et ça a toujours été comme ça. Je crois que c’est normal pour tout le monde ici. La moitié au moins de mes élèves ne sont plus avec leurs parents à cause des opioïdes ou d’autres drogues, et vivent avec leurs grands-parents ou dans des familles d’adoption. C’est ça, le vrai sujet, dans ma classe. » Ces vingt dernières années, l’école américaine a subi deux réformes successives qui ont accru la compétition entre établissements, entre élèves et entre professeurs. No Child Left Behind (« Aucun enfant laissé sur le bord du chemin »), une loi votée sous M. George W. Bush, et Race to the Top (« Course vers le sommet »), un programme instauré sous M. Barack Obama, ont aggravé les inégalités scolaires. L’école est-elle devenue si dure qu’il faille droguer les enfants pour leur permettre de suivre le rythme ? https://www.monde-diplomatique.fr/2018/03/POMMIER/58465 (mars 2018) Jerome Kagan, professeur à Havard, déclarait dans un entretien en 2012 que le TDAH n’est pas une pathologie, mais « une invention. Quatre-vingt-dix pour cent des 5,4 millions d’enfants sous Ritaline aux États-Unis n’ont pas un métabolisme anormal (4) ». En France, le docteur Patrick Landman a montré dans son livre Tous hyperactifs ? (Albin Michel, 2015) que le TDAH n’a aucune cause biologique identifiable : ses symptômes ne sont pas spécifiques et sont dépourvus de marqueurs biologiques. Aucune hypothèse neurobiologique n’a été validée. Le docteur Leon Eisenberg, inventeur du sigle TDAH, déclarait en 2009, sept mois avant sa mort, qu’il n’aurait jamais pensé que sa découverte deviendrait aussi populaire : « Le TDAH est l’exemple même d’une maladie inventée. La prédisposition génétique au TDAH est totalement surestimée ».
  25. Message du pape Pie XII de Noël 1953 : http://w2.vatican.va/content/pius-xii/it/speeches/1953/documents/hf_p-xii_spe_19531224_che-abitava.html Cependant, nos graves appréhensions à l'égard de l'Europe sont motivées par les déceptions incessantes dans lesquelles, depuis des années, les désirs sincères de paix et de détente caressés par ces peuples ont été anéantis, notamment en raison de l'approche matérialiste du problème de la paix. Nous pensons d'une manière particulière à ceux qui jugent la question de la paix comme étant de nature technique, et qui considèrent la vie des individus et des nations d'un point de vue technico-économique. Cette conception matérialiste de la vie menace de devenir la règle de conduite des pacificateurs affairés et la recette de leur politique pacifiste. Ils estiment que le secret de la solution consiste à donner à tous les peuples la prospérité matérielle par l'augmentation constante de la productivité du travail et du niveau de vie, tout comme, il y a cent ans, une autre formule de ce type mettait en péril la confiance absolue des hommes d'État : Avec le libre-échange, la paix éternelle. Mais aucun matérialisme n'a jamais été un moyen approprié pour établir la paix, ceci étant d'abord une attitude de l'esprit, et, seulement dans le second ordre, un équilibre harmonieux des forces extérieures. C'est donc une erreur de principe que de confier la paix au matérialisme moderne, qui corrompt l'homme à la racine et étouffe sa vie personnelle et spirituelle. L'expérience conduit à la même méfiance, qui montre, même à notre époque, que le potentiel de gaspillage des forces techniques et économiques, lorsqu'il est réparti plus ou moins également entre les deux parties, impose une intimidation mutuelle. Il faut répéter et sans se lasser, et persuader ceux qui, parmi le peuple, se laissent facilement tromper par le mirage que la paix consiste en l'abondance des biens, alors que la paix, la paix sûre et stable, est avant tout un problème d'unité spirituelle et de disposition morale. Elle exige, sous peine d'une nouvelle catastrophe pour l'humanité, que nous renoncions à l'autonomie fallacieuse des forces matérielles, qui, à notre époque, ne diffèrent guère des armes de guerre.
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