fraisedesbois
Members-
Compteur de contenus
1 615 -
Inscription
-
Dernière visite
Tout ce qui a été posté par fraisedesbois
-
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
fraisedesbois a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
je suis hs désolé, mais j'ai pensé très fort à la biographie de Dostoïevski et sa transformation lors de son séjour au bagne d'Omsk https://fr.wikipedia.org/wiki/Fiodor_Dostoïevski#Biographie -
Du peu qu'on peut voir, je dirais: Tejas (pcq c'est "Republic Day". Et puis pcq c'est moche. Le c*l d'un 2000 est quand-même + sexy ;)
-
On dirait bien un monomoteur en tous cas.
-
À 0:12 de cette séquence vidéo, je crois qu'on voit le c*l de l'avion qui filme:
-
Asie centrale post-soviétique
fraisedesbois a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
La Russie poursuit ses ambitions gazières en Ouzbékistan et au Kazakhstan https://eurasianet.org/russia-forges-ahead-with-gas-ambitions-in-uzbekistan-kazakhstan (25janvier2023) Moscou poursuit ses ambitions énergétiques en Asie centrale, à la recherche de nouveaux marchés pour le gaz que l'Europe évite désormais. L'Ouzbékistan a souligné que Gazprom ne contrôlerait aucune infrastructure locale. (Uztransgaz) Lorsque la Russie a lancé l'idée de créer une union gazière tripartite avec le Kazakhstan et l'Ouzbékistan à la fin de l'année dernière, elle est tombée à plat. Ses détracteurs y ont vu une tentative de l'ancien maître colonial d'Asie centrale d'exercer une influence politique et économique. Les deux pays semblent avoir jeté un froid sur cette idée. Le vice-ministre kazakh des affaires étrangères, Roman Vassilenko, a prévenu que le Kazakhstan ne permettrait pas que "son territoire soit utilisé pour contourner les sanctions" et qu'il garderait cela à l'esprit "lorsqu'il s'agira d'évaluer toute nouvelle initiative potentielle". Le gouvernement de l'Ouzbékistan a également offert une réponse brutale. "Si nous importons du gaz d'un autre pays, nous ne coopérons que sur la base d'un contrat commercial, d'un contrat de vente", a déclaré le ministre de l'Énergie Jurabek Mirzamahmudov en décembre. "Nous n'accepterons jamais de conditions politiques en échange de gaz". Mais maintenant, les deux gouvernements ont signé de nouveaux accords de coopération avec le géant gazier russe Gazprom, cimentant ainsi les partenariats avec Moscou. Les feuilles de route ont été signées sur une base bilatérale entre Gazprom et les deux gouvernements, ce qui laisse penser que l'idée d'une union à trois n'est peut-être plus d'actualité, du moins pour l'instant. Le site Internet russe d'information sur l'énergie Neftegaz.ru a toutefois présenté une version différente, quelque peu alambiquée. "Les pourparlers sur cette [union tripartite] se sont poursuivis dans un format bilatéral au niveau de Gazprom et des ministères et gouvernements concernés des trois pays", a-t-il suggéré, laissant entendre que la Russie poursuit ses projets par des moyens détournés, sous un autre nom et dans un autre format. Si l'on met de côté les questions relatives à une union - et à ce qu'elle signifierait exactement -, les accords montrent comment la Russie poursuit ses ambitions énergétiques en Asie centrale, alors que Moscou cherche de nouveaux marchés pour le gaz que l'Europe évite désormais en raison de la guerre en Ukraine. On sait peu de choses sur le contenu des feuilles de route, si ce n'est qu'elles couvrent toutes deux les exportations de gaz de la Russie vers les deux pays. Mirzamahmudov et le patron de Gazprom, Alexey Miller, ont "signé une feuille de route sur la coopération dans le secteur du gaz", a annoncé la compagnie dans un communiqué laconique du 24 janvier, sans autre précision. Gazprom a utilisé la même formulation pour annoncer la feuille de route avec le Kazakhstan le 18 janvier, mais le gouvernement kazakh a fourni quelques détails supplémentaires, bien que peu nombreux. Le document couvre des questions telles que le traitement du gaz kazakh dans l'usine gazière russe d'Orenbourg et "la possibilité de fournir du gaz russe au Kazakhstan", selon Astana. Une déclaration du ministère de l'énergie de l'Ouzbékistan, le 25 janvier, a révélé que son accord couvre également les fournitures de gaz russe à l'Ouzbékistan. La feuille de route décrit les "actions techniques nécessaires pour assurer le transit du gaz le long du gazoduc Asie centrale-Centre", qui relie la Russie au Kazakhstan et à l'Ouzbékistan. Mais le ministère a pris soin de souligner que tout serait fait dans "la pleine défense des intérêts nationaux". Il convient de "souligner séparément" que les pourparlers avec les Russes et la feuille de route qui en résulte ont pour objectif "de fournir du gaz naturel au marché intérieur [de l'Ouzbékistan] dans les volumes nécessaires, en préservant pleinement le droit de propriété (préservation complète du droit d'administration) sur le système de transport de gaz existant de la République d'Ouzbékistan". Cette déclaration fait suite à des informations non confirmées par les médias, citant des sources anonymes, selon lesquelles la Russie aurait demandé à prendre le contrôle des systèmes de transport de gaz d'Asie centrale. Il n'y a eu "aucune menace de remise du système de transport de gaz à qui que ce soit, ou de notre souveraineté", a déclaré le ministère ouzbek de l'énergie. Le Kazakhstan et l'Ouzbékistan, pays producteurs de gaz, importent déjà une partie de leur gaz de Russie, et Moscou a déclaré le mois dernier qu'il était en pourparlers avec ces deux pays pour augmenter leurs exportations, alors qu'ils réclament des approvisionnements supplémentaires dans le contexte de la crise énergétique hivernale en Asie centrale. Le Kazakhstan exporte également du gaz vers la Russie, mais pas l'Ouzbékistan. Les deux pays envoient habituellement la majeure partie de leurs exportations vers la Chine, mais Astana et Tachkent affirment avoir interrompu les exportations de gaz cet hiver afin de conserver les réserves pour la consommation intérieure. L'Ouzbékistan s'est engagé à arrêter complètement ses exportations d'ici 2025, et le Kazakhstan envisage d'y mettre fin dès cette année. /deepl -
C'est un NETRA
-
en grec, j'ai ça: https://defencereview.gr/dassault-rafale-i-epicheirisiaki-diastasi-gia-ell/ (pas certain du tout que ce soit ce que tu recherches)
-
Australie
fraisedesbois a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui, 8 tubes c'est ce qu'indique le wiki pour la classe Attack. Et nos Suffren, c'est 4 effectivement. -
Le 5è classe Kalvari, l'INS Vagir commissionné par la Navy ce jour, après seulement 11 mois d'essais à la mer... En outre, l'AIP indigène avance bien. Communiqué du MoD ce jour: Aatmanirbhar Bharat : Le système de propulsion indépendante de l'air basé sur des piles à combustible du DRDO sera bientôt installé à bord de l'INS Kalvari, ce qui améliorera considérablement son endurance sous-marine. Le DRDO et Naval Group France signent un accord pour intégrer en toute sécurité le système indigène dans les sous-marins de la classe Kalvari. Posté le : 23 JAN 2023 8:21PM par PIB Delhi Dans un élan majeur pour " Aatmanirbhar Bharat ", le système de propulsion indépendante de l'air (AIP) à base de piles à combustible du Laboratoire de recherche sur les matériaux navals (NMRL) du DRDO sera bientôt installé à bord de l'INS Kalvari. Un accord a été signé entre les hauts responsables du NMRL et de Naval Group France à Mumbai le 23 janvier 2023 pour étendre la coopération afin d'entrer dans la phase de conception détaillée pour l'intégration de l'AIP indigène dans les sous-marins de classe Kalvari. Dans le cadre de cet accord, Naval Group France certifiera la conception de l'AIP en vue de son intégration dans les sous-marins. L'AIP a un effet multiplicateur de force sur la létalité d'un sous-marin diesel-électrique car il améliore l'endurance en immersion de plusieurs fois. Il présente des avantages en termes de performances par rapport à d'autres technologies et est unique car l'hydrogène est généré à bord. Cette technologie a été développée avec succès par le NMRL avec le soutien de partenaires industriels indiens. La technologie a maintenant atteint le stade de maturité pour l'industrialisation. Il convient de mentionner que le prototype terrestre de l'AIP du NMRL a été testé avec succès. Ce nouvel effort constituera une étape importante vers la certification de la conception détaillée du module énergétique, qui sera réalisée par le NMRL en collaboration avec l'industrie indienne, et vers la conception des plates-formes concernées par l'intégration de l'AIP indigène dans le sous-marin indien par Naval Group. Ces actions ouvriront la voie au démarrage de la localisation et de l'industrialisation de l'AIP, y compris la fabrication de la coque par l'industrie indienne, en vue d'une future installation à bord des sous-marins. S'exprimant à cette occasion, le président-directeur général de Naval Group France, M. Pierre Eric Pommellet, a déclaré : "Nous sommes fiers de coopérer avec les acteurs indiens pour intégrer en toute sécurité le PIA dans les sous-marins de la classe Kalvari, qui ont été construits par Mazagon Dock Shipbuilders Limited. Il s'agit d'une extension naturelle de la coopération stratégique bilatérale entre l'Inde et la France dans le domaine de la défense et de la dissuasion sous-marines, qui s'inscrit dans le cadre de l'engagement continu de Naval Group envers la politique gouvernementale "Aatmanirbhar Bharat". Raksha Mantri Shri Rajnath Singh a félicité la DRDO, la Marine indienne et le MDL pour avoir fait avancer l'initiative Aatmanirbhar Bharat dans le domaine sous-marin. Samir V Kamat, secrétaire du département de la R&D de la défense et président du DRDO, a également félicité le NMRL, la marine indienne, le MDL et Naval Group France pour ce partenariat stratégique. Le "refit" de l'INS Kalvari (1er de la classe) est prévu pour l'année prochaine.
-
scaf [SCAF] "politique ": imbroglio des coopérations, des participants...
fraisedesbois a répondu à un(e) sujet de g4lly dans Europe
mp -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
fraisedesbois a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Oh, depuis un peu plus longtemps que ça. La tradition remonte à la deuxième moitié du XIXè siècle, je dirais à la louche. "Le grand jeu". -
[France] Armée de l'Air et de l'Espace
fraisedesbois a répondu à un(e) sujet de Henri K. dans Europe
Et heu "gosnold" a lui aussi publié un article: https://satelliteobservation.net/2023/01/10/france-debates-its-near-space-policy/ -
oui, le gars mélange pas mal de choses (c'est pourtant le "journaliste défense" du HT). Mais "à la fin", les allemands s'étant retirés du P-75I (et nous autres, et les russes) il ne reste qu'un seul soumissionnaire, la Corée. Ce que le droit des marchés, en Inde, proscrit, dans le cadre d'un appel d'offres. Sur le forum indien SFF, les sous-marins coréens ont mauvaise réputation de fiabilité. Par ailleurs pas mal de voix s'élèvent pour que la Navy zappe ce projet 75I et passe à autre chose. Les indiens sont bien conscients que leur sous-marinade est largement insuffisante. Pour le plaisir, la couve du n° de décembre du mag. Geopolitics.in: "Scorpène: the game changer"
-
hum, (hindustantimes, 11jan.) La marine indienne pourrait renouveler sa commande de sous-marins de classe Kalveri La marine indienne est prête à enterrer toute nouvelle acquisition dans le cadre du projet 75 I et pourrait renouveler la commande du projet 75 à MDL avec un système de propulsion indépendant de l'air, éprouvé et testé par le DRDO, installé dans les nouveaux sous-marins dans le cadre du programme "Aatmanirbhar Bharat".
-
c'est d'la merd pardon: c'est eurasiantimes. on est d'accord, c'est bien un Talios (quoique honnêtement, avec ce que je vois (la "tête" du pod est dans l'ombre), je ne saurais pas le distinguer d'un Damoclès; mais je ne vois pas l'intérêt de montrer, en 2023, un Rafale RB monté d'un Damoclès; ça n'a pas de sens) Après, la vidéo est bizarre. La séquence d'intro est complètement "déconnectée" des figures de voltige "à poil" qui suivent (c'est ce que fait remarquer bubzy). Cependant la vidéo est logotypée IAF. Donc...
-
Bin ça y ressemble beaucoup pourtant. "tally ho"? gné?
-
Talios, n'est-ce pas?
-
A titre perso, je trouve que cela explique pourquoi un certain nombre de F-35Adir sont cloués au sol, (depuis le crash du F-35B US, qu'on nous a dit, muhahahaha!)...
-
La formulation est bizarre: on pourrait croire que l’IAF utilise des F-35B. Or donc 11 F-35I sont cloués au sol. Etonnant.
-
Chine - Inde : Relations bilatérales
fraisedesbois a répondu à un(e) sujet de leclercs dans Politique etrangère / Relations internationales
Carte mise directement, une base aérienne pour les Rafales est juste à la frontière du Bouthan. Collectionneur -
Marine de la République de Singapour
fraisedesbois a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Asie / Océanie
-
Spatial militaire France et Europe (actualités)
fraisedesbois a répondu à un(e) sujet de Bechar06 dans Militarisation de l'espace
Pour la Fr. le CNES développe un démonstrateur, YODA, "constitué de deux nanosatellites d’un poids de 10 à 20 kg, qui évolueront en orbite géostationnaire afin de valider les technologies de rapprochement d’un satellite, dimensionner les charges utiles d’opération de proximité et entraîner les opérateurs du commandement de l’espace aux opérations dans l’espace" (...) "Si ce patrouilleur spatial donne satisfaction, un engin « plus lourd et véritablement opérationnel pourra ensuite être lancé vers 2030 ». Le satellite pèserait alors une centaine de kg et permettra alors à l’Hexagone de conduire « une défense active de l’espace ». Et dans l’espace." mystère mystère -
Indonésie
fraisedesbois a répondu à un(e) sujet de aviapics dans Politique etrangère / Relations internationales
(asialyst, 10déc.) Indonésie : économie en pleine croissance, incertitudes politiques Au moment où la croissance chinoise s’enlise, l’attention se porte sur le reste de l’Asie pour mieux situer les relais de croissance du continent. L’Indonésie de Joko Widodo a su capter la lumière médiatique avec le sommet du G20 en novembre dernier. L’archipel est désormais plus visible sur la carte des investisseurs internationaux car il démontre aujourd’hui une stabilité et un potentiel qui tranchent avec les incertitudes de la situation en Chine. Pour autant, la route du rattrapage est encore longue pour l’économie indonésienne, et les risques d’une crispation populiste sont réels à l’occasion des prochaines élections présidentielles en 2024. « Bhinneka Tunggal Ika », ou « l’unité dans la diversité » est la devise de l’État indonésien. Cet archipel de 13 500 îles, 276 millions d’habitants et plus de 1100 groupes ethniques est le troisième géant d’Asie, un géant qui a jusqu’à présent vécu dans l’ombre des deux autres (Chine et Inde). Mais son importance stratégique s’accroît pour des raisons à la fois économiques et géopolitiques (...). https://asialyst.com/fr/2022/12/10/indonesie-economie-croissance-bientot-superieure-chine-archipel/ -
ZEE française La France d'Outre-mer et son voisinage
fraisedesbois a répondu à un(e) sujet de Gibbs le Cajun dans Politique etrangère / Relations internationales
(revueconflits, 28nov.) Australie-Pacifique : le poulet sans tête de la stratégie française Un an après le référendum en Nouvelle-Calédonie, le Pacifique et l’espace océanien sont toujours des impensés de la stratégie française. Aucune vision, aucune analyse pour penser une projection française dans cette zone pourtant essentielle. La Revue stratégique de défense et de sécurité nationale de 2017 nous avait annoncé, non sans quelque triomphalisme, que la France « développ[ait] avec l’Australie un partenariat structurant et de longue durée », tandis qu’« avec l’Inde, la France a[vait] noué un partenariat stratégique majeur » (§§211-212). Cela nous donnait, un an plus tard, l’axe Paris-New Delhi-Canberra du Président de la République, « axe indopacifique nouveau » censé « se prolonge[r] de Papeete à Nouméa » (discours de Garden Island et Nouméa, mai 2018). Une matrice effondrée Quatre ans plus tard, la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale n’a guère eu d’autre choix que de constater que cette « matrice de notre stratégie indopacifique » s’était « effondré[e] » (rapport d’information no5041 sur « l’espace indopacifique : enjeux et stratégie pour la France », février 2022, pp. 69, 90). En réalité, elle n’avait jamais existé que dans l’esprit de M. Macron, dont la « pensée complexe » avait relié d’un trait la France aux deux plus grands clients de son industrie d’armement dans les océans Indien et Pacifique. Clients d’alors puisque, comme chacun sait, l’Australie a rompu en septembre 2021 le « contrat du siècle » avec Naval Group pour forger une alliance militaire (de plus) avec les États-Unis et le Royaume-Uni. MM. Macron et Le Drian, Mme Parly, se sont alors rendu compte, penauds, que l’Australie n’était pas notre alliée, le nouveau best friend forever (BFF) qu’on s’était imaginé à Paris. J’aurais pu le leur dire – comme je peux aussi leur dire, avant qu’elle ne dénonce son contrat à elle, que l’Inde n’est pas non plus notre « BFF ». Pas plus d’ailleurs que l’Indonésie, dont la France semble avoir soudainement découvert l’existence : lui ayant vendu des Rafale, elle voudrait en faire sa nouvelle Australie (rapport précité, pp. 10, 100). Il suffisait de connaître un peu l’Australie pour savoir que les Australiens n’étaient ni nos amis ni nos alliés ; comme il suffisait d’ailleurs de lire la presse australienne pour savoir que le contrat des sous-marins, dont la conclusion avait dû beaucoup aux aléas électoraux antipodéens (et qui ne correspondait pas aux besoins de défense de Canberra), allait être remis en cause tôt ou tard. Mais y a-t-il quelqu’un à Paris qui lise même la presse australienne ? Naufrage de la pensée stratégique Ce à quoi nous assistons, en Australie et dans le Pacifique, c’est au naufrage de la pensée stratégique de la France. Notre pays confond amitié et vente d’armes, alliances (véritables) et « partenariats stratégiques » ne valant guère que le papier sur lequel ils sont écrits. Il ne connaît rien, ou presque, à une région où lui-même n’est d’ailleurs ni connu ni plus guère respecté. Les récents référendums en Nouvelle-Calédonie (2018, 2020, 2021) ont démontré que ni nos gouvernants ni nos concitoyens ne s’intéressaient à ces morceaux de la France vivant à l’heure Pacifique, pas plus qu’ils ne les comprenaient ou, plus fondamentalement, ne les aimaient. Nos diplomates tournent à une vitesse affolante, comme si les régions du monde étaient interchangeables et que les connaître, les comprendre – établir ces réseaux, ces rapports humains sans lesquels il est impossible de construire quoi que ce soit de durable – était sans importance. Les compétences linguistiques de nos élites, civiles ou militaires, nous ridiculisent et nous empêchent d’agir. À l’École spéciale militaire, où je m’occupe régulièrement d’officiers-élèves partant en semestre international, j’ai essayé d’en envoyer – enfin ! – un ou deux en Indonésie, pays du monde sans doute le plus sous-étudié au regard de son importance stratégique (principale puissance d’une Asie du Sud-Est qui compte aujourd’hui 600 millions d’habitants à la confluence de l’Inde et de la Chine) : même cela, apparemment, est trop compliqué pour une armée qui, dans le même temps, nous explique sans ciller qu’elle ambitionne de former ses officiers, no less, à « affronter demain ce qui n’a jamais été ». Ces mêmes élites, militaires ou civiles, viendront ensuite se lamenter que notre pays soit déclassé sur la scène internationale. Comment pourrait-il en être autrement quand il navigue ainsi à vue (qu’il court, dirait-on en anglais, comme un poulet sans tête) ? Dans le Pacifique, où nous avons failli perdre l’une de nos plus belles provinces dans une indifférence quasi-absolue, où nous avons été « poignardés dans le dos » par notre best friend forever australien, où en juillet 2021 la Marine nationale n’avait plus un seul bâtiment disponible à Nouméa, nous récoltons les fruits de nos propres fautes. Sous-investissement dans la sécurité Nous n’avons pas été capables d’investir dans notre propre sécurité, que nous avons cru pouvoir délocaliser à Washington, à Bruxelles ou dans des partenariats diluant toute responsabilité. Notre tant vantée « remontée en puissance » s’est pour l’instant traduite, dans la région australo-pacifique, par l’arrivée d’ici quelques mois d’un patrouilleur d’outre-mer à Nouméa (pour donner un ordre de grandeur, le temps que soit construit l’Auguste Bénébig, la Chine avait mis à l’eau l’équivalent du tonnage entier de la Marine française). Nous n’avons pas su essayer de connaître, de comprendre, d’aimer ces pays. Tant que nous resterons enfermés dans notre ignorance, teintée d’arrogance, rien ne sera possible : nous continuerons notre lent déclassement, le saupoudrant à intervalles périodiques de mots qui sonnent bien et de vœux pieux. (Loin de battre sa coulpe, M. Macron a ainsi osé affirmer, six mois après l’humiliation planétaire infligée par M. Morrison, que « nos partenariats avec les pays de la zone [avaient] atteint un niveau de coopération inédit » (ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, La stratégie de la France dans l’Indopacifique, m.à.j. février 2022, p. 4).) Travaillons, évidemment, avec tous les autres pays du Pacifique – y compris l’Australie, qui n’est certes pas une alliée ou une amie, mais demeure, bien sûr, un pays important de la région. Vendons, pourquoi pas, des armes à ceux qui souhaiteraient nous en acheter, y compris Canberra le cas échéant. Mais si nous voulons cesser de décliner, si nous voulons avoir une véritable stratégie australo-pacifique, il nous faudra remettre une tête sur le coq gaulois. Il nous faudra comprendre à nouveau (re-saisir) qui nous sommes – ce que cela veut dire d’être français à 17.000km de Paris ; quel lien réel nous avons avec l’Australie (qui, en France, connaît Saint-Aloüarn, Baudin ou l’histoire des blackbirders ?). Et de là, comprendre où nous voulons aller. Que veut la France dans le Pacifique : quelle est notre ambition en tant que communauté politique ; comment faire rayonner le fait français dans cette partie du monde ? Absence de moyens militaires Comment espérer répondre à ces questions si on ne se les pose même pas ? Tant que nos « stratégies » ministérielles consisteront à enchaîner des lieux communs n’ayant rien de français (ni d’ailleurs d’australo- ou indopacifique) – « s’impliquer » dans « le règlement des crises » et « les organisations régionales », « lutter » contre « le changement climatique » et « le terrorisme », sans oublier bien sûr de « renforcer [l]a diplomatie publique à l’égard des jeunes » (toujours, il va sans dire, dans « le dialogue » et en impliquant « nos partenaires européens » : ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Stratégie française en Asie-Océanie à l’horizon 2030 : vers un espace asiatique indopacifique inclusif, 2019, pp. 1-7) – le déclassement continuera. Inéluctablement. Nous n’avons aujourd’hui quasiment plus de moyens militaires ; nous n’avons pas d’alliés dans la région ; nous ne savons pas même ce que nous voulons. Nous naviguons à vue, de crise en crise, sortant de chacune un peu plus affaiblis encore. Le point de départ d’une stratégie véritable pour la « France Pacifique » serait de se rendre compte que nous sommes seuls à défendre nos intérêts ; pour cela, qu’il nous faut non seulement les moyens de défendre ces intérêts, mais, avant tout, l’intelligence de comprendre ce qu’ils sont : par-delà les poncifs sur papier glacé, qui ne vont plus pouvoir faire illusion bien longtemps. /fin