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Tout ce qui a été posté par TarpTent

  1. Je ne sais pas si ce point a déjà été abordé sur AD (sans doute que oui), mais quel est l'apport réel des ailettes que l'on voit entre l'emplanture et l'aile proprement dite, juste à la jonction du bord d'attaque ? Je les ai vu la 1ere fois sur le Leonardo M346, et elles apparaissent également sur le T100 de Raytheon (normal puisque dérivé du Leonardo) et le T-X de Boeing, même si moins prononcées. Elles sont absentes par contre du Yak-130. Est-ce qu'il s'agit juste de séparer un flux ou au contraire en "rabattre" un vers la dérive, ou bien comme le format de l'appareil est court, est-ce sensé lui apporter plus de stabilité ou d'appui dans des manoeuvres particulières ? A moins qu'il s'agisse de supports d'antenne, voire les 3 à la fois ?
  2. En tout cas, une chose est sure : la décision de la Nasa d'ouvrir l'espace au secteur privé en en finançant les premiers contrats a vraiment donné un coup de boost au secteur. En terme de créativité et d'initiative, il y a un vrai bond en avant qui est en train d'être réalisé (avec SpaceX, Blue Origin, Sierra Nevada Corp. Ou bien encore Bigelow Aerospace pour ceux qui me viennent immédiatement en tête). Juste pour ça, j'applaudis des 2 mains l'initiative.
  3. Je ne sais pas dire après cette présentation s'il est fou ou s'il est génial mais ce qui est sûr, c'est qu'il ne se met pas de limites. La solution envisagée est tout de même impressionnante. vidéo ici : On aura pas à attendre trop longtemps (une petite dizaine d'années au maximum) pour savoir si c'est un nouveau Howard Hughes. (Perso, j'ai envie d'y croire, même si on a jamais dépassé le stade de Saturn V et que c'est un escalier entier qu'il envisage de gravir...)
  4. Il y a quand même quelques moments étonnants : quand il s'interroge par exemple à voix haute sur l'éventuelle rentabilité d'une livraison cargo en n'importe quel point du globe en 45 min du décollage à l'atterrissage, pour peu qu'une société soit prête à payer :-D (et modulo la disponibilité d'installations). Autre point, le focus sur le réservoir, entièrement en fibre de carbone (impressionnante sa taille, quand même, en photo). Il insiste pas mal sur la difficulté d'en réaliser un qui soit fiable et encaisse notamment les températures très basses du carburant sans entre autres se fragiliser. Est-ce que ça pourrait être en filigrane la piste la plus crédible pour expliquer l'explosion de la Falcon 9 ?
  5. Comme indiqué, les photos du SNA prises ce mardi en fin de journée, entre Porquerolles et Toulon :
  6. Ce qui n'enlève pour autant aucun crédit à ceux qui réussissent, et encore moins lorsque la démarche est publiquement annoncée afin de favoriser le développement d'un secteur privé pour compenser des programmes publics devenus trop coûteux à financer en l'état. Ceci étant dit, cette démarche est récente et le lien avec la situation d'Intel n'est malgré tout pas facile à établir, au-delà de la proximité de calendrier. Que la miniaturisation ait pu avoir lieu démontre que les connaissances et les technologies étaient disponibles, pas qu'il y a eu échange nécessaire entre l'un et l'autre. De même, il y a beaucoup d'exemples de découvertes simultanées, les laboratoires et les chercheurs se rencontrent souvent lors des colloques pour présenter les hypothèses et les avancées de chacun, aussi bien sur la recherche fondamentale que sur la recherche appliquée. Ca n'exclut pas la possibilité d'une passation de savoir de la Nasa à Intel, mais disons que la proximité de date n'en est pas une preuve en soi. Et pour le moment, dans l'histoire d'Intel telle qu'elle est racontée comme dans les retombées décrites par la Nasa, aucun lien de causalité n'est indiqué entre les 2, à ma connaissance. Le 1er gros client d'Intel est japonais, en 1971, et Intel est vraiment comparativement une toute petite société à l'époque, alors qu'IBM est déjà un monstre de l'industrie américaine et aurait à ce titre été un destinataire sans doute bien plus crédible de ce savoir de la Nasa.
  7. J'étais ce mardi 20/09 à Porquerolles, et nous avons eu la chance de croiser vers 17h45 un SNA en train de partir en mer, avec la navette Porquerolles - Toulon. Si vous avez plus de précisions sur celui-ci, ça m'intéresse. Est-ce que ce pourrait être celui du GAN, avec un départ en léger décalé ? (j'essaierai de poster une photo de celui-ci dès que je l'aurai récupéré. Nous ne l'avons pas prise avec mon appareil photo)
  8. J'étais ce mardi 20/09 à Porquerolles, et j'ai effectivement vu passer en début d'après-midi un BPC entre le continent et l'île, en direction de l'île du Levant (ou du large). Etait-ce le Mistral, donc ?
  9. Très interessant comme article. Dans l'un des 2 commentaires postés à la suite, on peut notamment lire ceci : "Concernant votre article, j’ai une petite information ( témoignage direct) – M. Mueller développe bien une ‘famille’ de Raptor. Le travail actuel porte sur un moteur de 230/250 tonnes qui ‘couche’ bien avec les besoins ‘court terme’ du Pentagone ( remplacement des RD russes) – ce moteur pourra être comparé au BE4 de Bezos qui risque d’arriver avant : la rivalité a du bon ( je ne parle pas du moteur AR1 qui est un moteur de fonctionnaires donc qui sera coûteux et avec de gros retards)"
  10. Il me semble que pour la batterie, elle a précisément assuré le minimum suffisant : elle avait été prévue avec suffisamment d'autonomie pour pouvoir effectuer l'essentiel des relevés (l'analyse d'un échantillon à l'aide de la foreuse n'en faisait pas partie) en prenant en compte le risque que l'autre batterie ne puisse pas être rechargée par les panneaux. La batterie avait une autonomie de 60 heures sans recharge, et Philae a pu mener quasiment tous les relevés prévus, même les plus complexes impliquant la participation de Rosetta. Accessoirement, on parle de technologiques qui avait déjà plus de 10 ans d'âge. "Plus" parce que si le trajet a duré 10 ans, la conception et la fabrication de l'atterrisseur a été bien antérieur à cela, en usant de produits déjà réputés fiables à l'époque. Je te trouve un peu dur du coup, sur ce point là. Détail sur la batterie en question : http://www.industrie-techno.com/philae-quand-le-succes-tient-dans-une-batterie-a-35.34372
  11. Même si j'aime beaucoup cet avion et que la plupart des capacités attendues seront certainement au rendez-vous à terme (même le ravitaillement des hélicos, avec peut-être plus de contraintes de mise en oeuvre au quotidien que souhaité par l'Armée), je reste assez réservé quant à la qualité des productions Airbus dans le domaine militaire - avions comme hélicoptères, d'ailleurs - . C'est sans doute un procès d'intention, mais j'ai ce sentiment que la fiabilité restera un point faible des productions Airbus, et donc de l'A400M tout au long de sa vie en service.
  12. TarpTent

    Le F-35

    Ce qui est très significatif, c'est que contrairement à d'autres programmes, et dans la lignée du programme de "guerre des Etoiles" puis du B2, le complexe militaro-industriel a tenu à très tôt communiquer sur ce nouveau Programme. Pour démontrer l'avance des Etats-Unis, prévenir sur la scène internationale toute contestation de l'hégémonie américaine et, bien évidemment, attirer un maximum d'autres pays de l'Otan dans ce Programme (point qui a abondamment été écrit ici). Forcément, quand on politise aussi intensément un sujet et que de manière forcenée on ajuste les annonces et discours afin d'imposer une "vérité" pour des raisons de politique intérieure et d'enjeu sur la scène internationale, on s'expose à ne plus jamais pouvoir laver son linge sale en famille... La suite de mon post avec le lien suivant explique complètement cette situation.
  13. TarpTent

    Le F-35

    Oui, enfin non. Trump avait déjà annoncé dès octobre 2015 qu'il voulait arrêter le Programme F35. https://www.airforcetimes.com/story/military/2015/10/29/trump-wants-fire-f-35/74800906/ Ceci étant, comme Trump a "déjà gagné" le vote des militaires ("Trump is winning the military vote handily, after all, as every Republican candidate in recent elections has. It’s a vote that’s disproportionately white, male and lacking a college degree – which is to say, it checks all the right boxes for him."), pas de raison pour lui d'aller chercher la cogne sur ces sujets. Quant à Clinton, évidemment, le F35 est aussi au bilan d'Obama : pas utile pour elle de braquer un de ses principaux soutiens et de renier pour le moment cet héritage. Si remise en question il y a, ça sera après les élections. Le fait est qu'aujourd'hui, et ce depuis un moment déjà, l'affrontement entre Trump et Clinton tourne à la bagarre de caniveau. De fait beaucoup de sujets passent à la trappe, puisque les électeurs pour la grande majorité voteront pour une personne (ou contre l'autre) plutôt que pour ou contre un programme. Même les journaux s'émeuvent du niveau déprimant de cette campagne : https://www.theguardian.com/commentisfree/2016/sep/08/clinton-trump-veterans-forum-debate-preview-moderators-elections-2016 (note : ma citation ci-dessus est tirée de ce second article en lien)
  14. TarpTent

    Le F-35

    Et histoire de bien comprendre toute la portée dudit mémo de Gilmore : " The memo from the Director, Operational Test & Evaluation makes very clear that the constant stream of positive pronouncements made by the Joint Program Office and Air Force generals have been false. [...] “The F-35A will be the most dominant aircraft in our inventory because it can go where our legacy aircraft cannot and provide the capabilities our commanders need on the modern battlefield,” General Carlisle said during the IOC announcement. According to Dr. Gilmore, however, this is not the case and there is evidence that the Air Force knew this already." " Avec en prime ceci : "This memo is a brutally revealing assessment of the F-35’s performance deficiencies. It’s important to note that Congress and the public know of these severe and debilitating deficiencies only because Congress mandated an independent testing office"
  15. TarpTent

    EmDrive

    Tout à fait d'accord sur le fond de la démarche avec toi, et c'est d'ailleurs le fondement même de toute démarche scientifique normalement. Sur la forme par contre, c'est plus proche du procès en charlatanisme, tout de même, globalement.
  16. TarpTent

    EmDrive

    J'aime bien ce sujet parce que la communauté scientifique internationale y perd tout recul et se rentre passionnément dans le lard Lorsque j'ai lu l'article que tu as mis en lien ( il est plutôt à charge, rien que le titre tente de faire passer le sujet comme une bonne blague potache), j'ai été frappé par certains arguments, en plus de la minimisation des recherches en cours, qui visaient à discréditer aussi bien les intervenants que le concept. Et bien sûr à expliquer que, comme ça remet en cause plein de principes, c'est donc forcément que c'est une fumisterie (joyeux retour au temps de la Terre plate). A titre personnel, je suis partagé sur le sujet. D'abord parce que je considère qu'on est très loin d'avoir tout compris, et que de découvrir de façon empririque un phénomène que l'on ne sait pas expliquer me parait dans l'ordre des choses. Ensuite parce que pour quelques études déjà parues, dont une au moins douteuse (je me tâte à caractériser les annonces chinoises comme douteuses ou non. Je n'ai de toutes façons pas la capacité à me faire un avis factuel sur ce point), aucune ne semble pour l'instant trouver grâce aux yeux des scientifiques, même si chacune pour le moment a réfuté les arguments avancés de possibles biais de mesures parasites. Enfin parce qu'étant donné la teneur des discussions, et à moins que la prochaine publication de la Nasa ne discrédite totalement ce phénomène physique (en contradiction donc avec sa précédente parution), même un article favorable à cet EM Drive ne suffira pas à mettre d'accord la communauté scientifique. Ceci étant, la volonté de tester ce concept dans un cubesat me parait une excellente idée (encore une fois s'il n'est pas réfuté lors de la prochaine publication de la Nasa)
  17. Bon donc finalement, même si l'on m'a opposé la "vision à moyen / long terme" de la Russie, je ne l'ai toujours pas lu exposée ici... Je tente une petite synthèse simplifiée, plus pour provoquer le débat que pour poser de façon prétentieuse une approche nécessairement (sic) juste et éclairée du chemin qui pourrait être pris. Pour poser les bases de réflexion : - Depuis la chute de l'URSS, la Russie n'a plus de volonté hégémonique mais tient à conserver sa marge de manoeuvre ainsi que sa voix sur la scène internationale. - Par ailleurs, elle voit toujours dans les Etats-Unis un adversaire, non plus idéologique comme ce fut le cas au temps de l'Union Soviétique, mais du moins militaire et économique (actif, en ce qui concerne ce dernier point). La part d'influence géopolitique reste une composante essentielle de cette opposition, perçue comme une capacité de nuisance de part et d'autre (ou comme l'expression d'une volonté de nuire). - Un pragmatisme froid caractérise la présidence en cours. > Vision économique : L'essentiel de l'influence actuelle de la Russie sur l'Europe, et de ses revenus, tient directement à l'exportation de ses matières premières - essentiellement énergétiques - vers celle-ci. Il s'agit d'une économie en restauration où le secteur secondaire demeure sinistré, même si le complexe militaro-industriel reste en pointe et aide à sa reconversion, et que le secteur tertiaire (grande distribution, compagnie d'aviation, ...) se développe significativement avec en corollaire l'avènement d'une classe moyenne. Les partenaires économiques principaux sont la Chine, majoritairement, puis l'Allemagne. Les ex-pays de l'URSS représentent moins d'1/4 du commerce extérieur russe. Faire son maximum pour conserver cet ascendant sur l'Europe, notamment au travers de projets d'oléoducs et gazoducs qui lui permettront de maintenir un fort volume de livraison à prix contenu tout en rendant difficile l'accès de ce marché à de nouveaux entrants n'est donc pas qu'une "simple" question de géopolitique, mais bien de survie économique, toute son économie actuelle et son rétablissement avant de pouvoir se projeter plus avant tenant essentiellement grâce à ces "rentes". => C'est donc nécessairement une politique a moyen / long terme de tout faire pour ne pas mettre en péril ses moyens économiques de rétablissement, et de ne pas permettre que qui que ce soit puisse menacer celles-ci. > Géopolitique liée aux aspects économiques: La guerre en Syrie a notablement pour origine le projet de gazoduc qui aurait permis au Qatar de concurrencer la Russie sur son débouché en Europe, en passant notamment par la Syrie (via l'Arabie Saoudite et la Jordanie) et la Turquie. En face, un projet concurrent porté par l'Iran et passant par l'Irak et la Syrie était également dévoilé. A noter que des quantités très significatives de gaz ont été découvertes également dans les eaux territoriales israëliennes et libanaises, ces 2 pays étant de fait intéressés par le raccordement à l'un de ses gazoducs. Le projet Qatari, qui avait le soutien des Etats-Unis, pouvait affaiblir l'économie russe et lever un peu la main-mise de celle-ci sur l'Europe. La Syrie s'opposait au projet qatari et privilégiait celui de son allié iranien. L'intervention russe en Syrie (tardive, malgré tout) est liée à la préservation de ses intérêts économiques tout autant que son influence régionale avec la Syrie en relais : en rééquilibrant les forces en présence et en aidant la Syrie à résister et maintenir durablement une situation chaotique (donc en empêchant les rebelles de gagner, les chances de rétablissement de la situation en faveur de la Syrie étant de toutes façons très faibles) face au soutien occidental, la Russie s'offre la garantie qu'aucun gazoduc ne sera construit ici avant bien des années. Par ailleurs, elle s'assure du maintien de "l'allégeance" (ce terme est caricatural, j'en ai conscience) de la Syrie à son égard. Son pragmatisme froid veut qu'après quelques accrochages avec la Turquie, ces 2 pays sont maintenant en train de convenir de mettre en oeuvre le projet de gazoduc de l'Iran passant par la Turquie, moyennant compensations. La Turquie, outre de futures retombées économiques, y gagne un blanc seing pour traiter le "problème kurde" à sa frontière avec la Syrie, et l'Iran en renvoi d'ascenseur a depuis annoncé sa volonté de s'intégrer dans les discussions en cours sur le prix du baril de pétrole. La chute de celui-ci avait par effet collatéral servi de mesure de rétorsion, voire de guerre économique ciblée entre autres à destination de la Russie en représailles à la situation ukrainienne (et pas directement à l'annexion de la Crimée, d'ailleurs...). L'Iran jusqu'à il y a peu avait refusé de s'aligner sur les décisions de l'OPEP concernant ses propres volumes de production. Ce point est en voie de résolution, et le cours du baril remonte tout naturellement, permettant à la Russie de respirer un peu mieux chaque jour (là aussi, je simplifie. Ce ne sont pas les seuls mécanismes en jeu) => Cette approche géopolitique pragmatique perdurera au cours de ses 15 à 20 prochaines années afin de renforcer la santé économique de la Russie et la maintenir loin des capacités de nuisance d'autres pays. Cette capacité de nuisance existant également sur les marchés financiers, toute caricaturale à la base, a cependant été démontrée lors de l'épisode ukrainien, en mettant clairement en lumière le fait que les Etats-Unis et ses alliés n'hésiteraient pas à y avoir recours. La réponse fut entre autres de constituer un stock d'or très conséquent pour se prémunir de toute agression sur les marchés financiers. Cette volonté d'indépendance vis-à-vis des grands organismes financiers et de mise à l'abri de ses mécanismes de rétorsion par certains pays n'est pas nouvelle : la création des Brics en est une très bonne illustration, et ce depuis le début des années 2010. En s'opposant directement à un FMI instrumentalisé par les Etats-Unis, la Russie parmi d'autres affirme sa volonté de s'affranchir de ces moyens de pression et d'offrir une alternative économique -et donc géopolitique - à d'autres pays. Cette sphère d'influence financière n'est à la base que la résultante d'une volonté de se préserver des mécanismes financiers de rétorsion à disposition des occidentaux plutôt que l'expression d'une volonté de concurrencer frontalement les USA sur le marché des devises notamment. => La encore, la Russie cherchera à renforcer ses mécanismes financiers et à faire adhérer un maximum de pays en butte avec l'influence économique américaine et son ultra-libéralisme forcené, pour se prémunir de toute représaille économique. S'appuyer sur la Chine notamment en est un signe géopolitique fort, et les nouveaux mécanismes ou accords qui pourraient être négociés dans le futur viseront pour la Russie à toujours plus s'armer contre une éventuelle guerre économique, et non pas à se doter des moyens d'en mener une. > Vision géopolitique et préservation du territoire : Il a été assez dit, sur ce forum et ailleurs, que la Russie voyait comme non négociable la préservation de territoires-tampon à ses frontières. Quelles qu'en soient les raisons, les moyens et les influences, la Russie fait montre d'une capacité de réaction certaine et d'adaptation au regard des problèmes posés. Les derniers cas, l'Ukraine en tête, cristallisent différents phénomènes. - l'Ukraine négociait avec l'Europe pour pouvoir adhérer au marché économique. Ce point seul ne semblait pas faire peser de risque particulier sur la Russie. - L'Ukraine négociait aussi son adhésion à l'Otan, avec comme base pour cette dernière le déploiement du bouclier anti-missiles américain. Ces 2 points ont toujours vu l'opposition de la Russie et de Poutine clairement affirmés, pour la menace d'une première frappe que ce bouclier fait militairement peser, et de l'encerclement - perçu comme tel en tout cas -de la Russie (et de la Chine) que constituent les différentes bases otaniennes et de bouclier déployées de part le monde. La Russie menace alors notamment de représailles économiques l'Ukraine si celle-ci signe ces accords, entre autres en réévaluant l'accord gazier. L'élection de Viktor Lanoukovytch (favorisée ou non en sous-main par la Russie) lève ce double risque. Il est pro-russe, tourne le dos aux négociations en cours avec l'UE et l'Otan, renégocie un accord gazier très favorable avec la Russie et prolonge le bail de la flotte russe en Mer Noire et notamment en Crimée de 25 ans. La dérive autoritariste de Viktor Lanoukovytch et sa décision de tourner définitivement le dos à l'UE entraine l'Ukraine dans le chaos en 2014. Ici encore, pour en revenir à l'approche pragmatique de la Russie, Poutine applique la méthode Kissinger : il vaut mieux une situation chaotique permanente à une issue défavorable. En clair, maintenir l'Ukraine dans la guerre civile affaiblit les européens - qui doivent dès lors notamment soutenir économiquement la partie "pauvre" de l'Ukraine - , empêche l'Ukraine de se reformer et maintient la Russie en position de force en Ukraine comme en Europe : le Dombass lui est favorable et il s'agit de la région "riche" de l'Ukraine, il n'y a pas de risque d'accord avec l'UE et/ou l'Otan tant que le chaos perdure, la Russie continue de maitriser ses frontières et ses débouchés, et il n'a même pas besoin de menacer d'éventuelles rétorsions économiques (notamment le prix du gaz) pour maintenir une situation qui lui est favorable. Ainsi, il ne "braque" pas non plus les européens contre lui parce qu'il n'exerce pas de menace sur leur approvisionnement en matières premières énergétiques. Il peut même jouer hypocritement les bons samaritains en faisant "magnanimement" un geste en hiver pour favoriser l'approvisionnement à prix raisonnable du gaz en Ukraine afin de donner sur la scène internationale une bonne image. Cynisme ou realpolitik, chacun jugera. Là où le pragmatisme froid entre définitivement en ligne de compte, c'est dans le cas de la Crimée : les capacités de la flotte russe en Mer Noire sont essentielles à la défense du territoire et à la préservation des capacités de manoeuvre du pays. Risquer que, dans une Ukraine chaotique, Moscou perde le seul port en eaux profondes (il me semble, vous me corrigerez si je dis une ânerie sur ce point, comme sur tous les autres d'ailleurs ), c'est stratégiquement inacceptable. Peu importe que le référendum soit une démarche de façade ou non, la Russie devait impérativement sécuriser ce débouché. Le référendum l'aidera à légitimer cette annexion, en sachant pertinemment qu'aucun pays occidental ou otanien n'interviendrait pour ne pas risquer une confrontation directe avec la Russie. Opportunisme, culot, capacité d'agir et de surprendre, sang-froid et détermination : ainsi s'est illustrée la politique pragmatique froide de Poutine sur la scène internationale depuis son arrivée au pouvoir, qu'il s'agisse de pays limitrophes ou de la Syrie. Par contre, il n'est manifestement pas parti pour reproduire les erreurs commises en Afghanistan, et refuse toute situation qui pourrait conduire à un enlisement : il est par contre totalement favorable à un enlisement de ses adversaires, et n'hésite pas à "aider" en ce sens quand il en a la possibilité. Plus ou moins ouvertement en fonction des situations et de la marge de manoeuvre qu'il sait avoir sur la scène internationale. De fait, le développement actuel de ses moyens miliaires est cohérent avec son approche géopolitique : restaurer les capacités de défense et de dissuasion de la Russie (je ne parle pas ici de ses capacités nucléaires) pour la positionner sur la scène internationale, sans pour autant viser une capacité de projection et de domination. La Chine a pris le relais quant à l'opposition hégémonique face aux USA, la Russie se positionne en retrait. => A 15 à 25 ans, l'ensemble du complexe militaro-industriel russe continuera d'être tourné vers cet objectif de retour à une taille critique des armées pour permettre la défense du territoire et crédibiliser les capacités militaires de la Russie, afin de défendre ses frontières et ses intérêts économiques, sans pour autant vouloir relancer une Guerre Froide. Elle l'a déjà perdu une fois et l'idéologie qui sous-tendait cette guerre de domination mondiale n'est plus "religion d'Etat" et encore moins une profession de foi. Pour beaucoup, l'amélioration certaine des relations avec la Russie et la nouvelle "détente" ne pourront venir que d'un geste des Etats-Unis : ce sont ces derniers qui continuent de cristalliser la menace russe dans les sphères militaires pour justifier leurs budgets et leurs programmes. Ce sont ces derniers qui continuent aussi de stigmatiser l'attitude russe afin de maintenir une main-mise très forte sur les pays se sentant historiquement menacés par la Russie (de même que la France a toujours vu l'Angleterre comme ennemi historique et héréditaire. Ce n'est pas pour autant rationnel et en accord avec la réalité, mais tant que ça marche...). En retour, ils maintiennent une méfiance réciproque et une suspicion sur chaque acte et décision de part et d'autre. Certes, la reprise des patrouilles russes n'aide pas non plus, mais ce n'est que l'histoire de l'oeuf et de la poule... (La résorption des tensions obtenue extrêmement rapidement sur la scène internationale par l'accord nucléaire entre l'Iran et les USA montre combien ce sont ces derniers qui ont les leviers pour faire perdurer une situation ou la résoudre - à l'exception bien évidemment de tout ce qui touche à la zone d'influence de la Chine, comme la Corée du Nord par exemple). Les Etats-Unis ont également les cartes en main s'ils veulent s'éviter à terme un soutien inconditionnel de la Russie à la Chine dans la guerre (peu importe sa forme, économique, politique ou militaire qu'elle prendra) qui opposera cette dernière aux Etats-Unis. Or sans modification de la trajectoire actuelle, ce soutien viendra nécessairement en cas d'effondrement des réserves des ressources énergétiques mondiales et du risque important que celui-ci fera courir sur l'économie de la Russie, ou de l'effondrement pour d'autres raisons du système financier actuel. Le bouclier anti-missiles otanien fait partie de ces gestes. Pas de raison pour la Russie de relâcher sa vigilance en la matière, ni son niveau d'exigence et sa sensibilité sur ce sujet tant que ce point ne sera pas définitivement tranché en sa faveur. C'est un abcès de fixation. Voilà ma vision à moyen long terme de la position russe, pour partager sur ce sujet si vous le souhaitez. Et si ma vision vous parait naïve, aucun souci pour en débattre, tant que c'est argumenté. Note : vous n'êtes pas obligé de faire aussi long
  18. Sans doute la version avec échappement libre. Dès qu'on enlève les chicanes, la brêle va plus vite, c'est connu !
  19. Ça parait quand même un sacré sac de noeud, IAI devant manifestement contractuellement rembourser le coût de construction du satellite à Spacom, avec intérêts (entre autres informations dans cet article : ) http://www1.alliancefr.com/actualites/israel-aerospace-industries-remboursera-spacecom-pour-la-destruction-damos-6-6044910
  20. Les commentaires sont lamentables, mais l'article possède néanmoins quelques informations intéressantes. Non pas sur la réalité d'un sabotage avec toutes les suppositions complotistes autour, mais sur Spacecom et son rachat par une entreprise chinoise, entre autres, avec la réorganisation d'une partie du secteur spatial que cela engendrerait. (En seconde partie d'article)
  21. Non pas, je disais juste que je voulais partager ces chiffres pour que l'on en débatte. Pas que je me fasse incendier en sous-entendant que je manipulais volontairement des chiffres Donc si je prends les chiffres de ton article et ceux de Collectionneur, on est globalement à 90 à 100 contre 10 pour le moment. Rapport à affiner. (pour les bases, j'arrondis parce qu'il y a 92 lieux cités dans ton article et qu'il est indiqué par ailleurs qu'Okinawa en a de nombreuses et que la liste n'est pas forcément exhaustive et définitive). Est-ce qu'il y aurait moyen d'affiner encore cette vision, notamment pour les bases russes ?
  22. @collectionneur @Bat , comme je l'ai écrit dans le 1er post où j'ai mentionné ces chiffres :"Indépendamment de toute l'approche polémique que contenait un article récemment lu, 2 chiffres que j'aimerais bien voir débattus et confirmés" (Et pour la tonalité des échanges, on doit pouvoir faire moins sanguin, je pense)
  23. ------ Cet article est intéressant http://www.eurocontinent.eu/2015/07/accord-sur-le-nucleaire-iranien-quelles-consequences-pour-le-bouclier-anti-missile/, notamment parce qu'il pose ceci : "La chancelière allemande a cependant réaffirmé que l’Allemagne avait un intérêt particulier à forger une approche commune avec la Russie, à l’occasion du sommet de l’OTAN à Chicago où la première phase de déploiement du bouclier anti-missile a été déclarée opérationnelle. En effet, les Allemands et les Français, tout en souscrivant au projet de bouclier anti-missile, avaient officiellement posé comme condition l’inclusion de la Russie dans le dispositif."
  24. Sans doute, sauf que si l'URSS et les USA avaient tous 2 des velléités hégémoniques, ce n'est plus le cas aujourd'hui pour la Russie, qui aspire surtout à limiter l'influence des autres pays (militaire, politique et économique) sur ce quelle considère comme son pré carré (les fmeux pays limitrophes). Les USA n'ont jamais changé de braquet par contre, la Russie y a été obligée par la force des choses - elle l'avait aussi bien cherché - et c'est aujourd'hui la Chine qui a pris le relais sur ce plan-là. D'ailleurs il n'y a quasiment plus nécessairement d'opposition idéologique comme c'était le cas du temps du communisme soviétique, la Chine ne la mettant pas en avant dans cette confrontation en cours de maturation. Je reviens sur mes chiffres : Budget militaire américain = 9 fois le budget russe, 725 bases militaires extra-territoriales contre 2 (et le corps expéditionnaire existe aux USA, pas en Russie). Donc selon vous, c'est quoi la vision moyen-long terme de la Russie ?
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