Pol
Members-
Compteur de contenus
885 -
Inscription
-
Dernière visite
-
Jours gagnés
11
Tout ce qui a été posté par Pol
-
[VBAE, Véhicule Blindé d'Aide à Engagement]
Pol a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Europe
Le véhicule parfait n'existe pas et n'existera jamais, c'est toujours une question de compromis. Durant toute la vie opérationnelle du VBL ou du VAB, combien de fois les capacités amphibies ont été réellement utiles opérationnellement parlant? Je ne parle pas de faire un exercice sur un étang, histoire de voir que ça fonctionne. Si cela amène une contrainte (conception, production, soutien, maintenance, formation...) plus importante que ça n'apporte un intérêt et un réel besoin, ben il faut savoir le l'abandonner. Le monde change et il continue de changer, aujourd'hui la vraie question qui se pose c'est de savoir si le VBAE (drones et tout ça...) va et doit encore jouer le même jeu que le VBL? Le CRAB n'a jamais été un candidat à la succession du VBL, c'est un concept car qui s'inscrivait au moment de la conception et la réalisation de SCORPION. Il cherchait sa place dans une période ou l'ERC90 était en fin de vie, ou l'on réfléchissait au futur du 10 RC et ou on ne parlait même pas de remplacer le VBL. Alors oui sa forme, le constructeur, vont amener à vouloir le superposer au VBL, mais ce n'est pas le cas. Continuer de le faire aujourd'hui, tout en voulant faire croire que la tourelle de 40mm (celle du Jaguar) serait la "base" c'est juste illogique par rapport à ce qu'est et fait le VBL dans nos forces depuis 30 ans. Comme je le dis souvent, ce n'est pas le véhicule qui définit les missions, ce sont les missions qui définissent le véhicule. Si dans nos têtes on se dit que le VBL fait en mode léger ce que fait le Jaguar par exemple, ben il ne faut pas s'étonner d'être déçu de voir que le produit final ne correspondra pas aux attentes. De même qu'il est plus que probable que la plupart des versions seront très loin d'avoir un armement conséquent (car les missions qu'il réalise ne l'impose pas). Certains attendent du VBAE un saut offensif dans les blindés, alors que ce n'est pas cela qu'exigent les missions. Si on veut un saut offensif, il vaut mieux réclamer 200 Jaguar de plus. Pour le design, on disait pareil pour chaque nouvel engin. En plus ici on est encore dans une phase "conception". On ne vend pas une voiture à un particulier pour ses beaux yeux -
Nous ne sommes pas dans une situation d'urgence qui doit nous amener à piocher dans la réserve d'or. Il ne sert à rien d'abonder le budget des armées pour 3 ou 4 ans et de tout arrêter après. Le problème français aujourd'hui, c'est celui d'arriver à faire les choix politiques qui vont permettre d'équilibrer le budget. Le pouvoir comme l'opposition ont leurs responsabilités. C'est aussi aux français d'accepter et comprendre ces choix, hors tout le monde est toujours d'accord pour faire des économies tant qu'ils ne sont pas personnellement concernés... Depuis que l'Allemagne s'est lancé dans son effort militaire, c'est devenu la nouvelle "référence" pour beaucoup pour nous faire passer pour des minables ou pour un pays qui n'en fait pas assez. Mais Berlin n'a pas les mêmes finances que nous actuellement, ils peuvent se permettre de faire plus, même avec de la dette. Certains aiment placer l'Allemagne à égalité de la France sur tout, hors cela fait des années qu'ils sous-investissent le domaine militaire et qu'aujourd'hui on fait les gros yeux alors qu'elle ne fait que retrouver un niveau correspondant à son "rang". On était habitué à avoir une Allemagne un peu "effacée" mais ce n'est pas avec elle qu'on doit faire une course aux armements. Il y a des limites qui ne sont pas que financières. Industriellement ou humainement on ne peut pas forcément aller plus vite ou plus fort. Je l'ai souvent expliqué ici, mais il y a une sorte de "plafond" qui limite notre format et donc nos achats. L'armée est une chose qui se fait sur le long terme et c'est surtout une chose ou on ne sera jamais satisfait. Il n'y aura jamais un moment ou on se dira "ça y est on a ce qu'il faut, on est prêt pour tout". Les russes il y a 10-15 ans imaginaient l'après 2020 avec des milliers de T-14, T-15, Kurganets, Bumrang ayant remplacé l'immense majorité de leurs matériels d'origine soviétique. En février 2022, l'armée russe envahissant l'Ukraine était encore du même moule soviétique. On fait la guerre avec ce qu'on a et ce n'est pas parce qu'un programme doit s'achever dans 10 ans par exemple, qu'il faut faire comme si en attendant, on serait à poil. Si demain on doit partir en guerre en engageant des 10RC plutôt que des Jaguar, d'envoyer du Mirage 2000 plutôt que du Rafale, ben c'est en fait totalement "normal" et il n'y a rien de choquant. Nous restons dans un état de paix, peu importe les discours alarmistes qui doivent convaincre le citoyen lambda du bien fondé de la hausse du budget (c'est également ainsi dans les autres pays) . Si "officiellement" on serait là à dire que la Russie n'est pas une menace, n'est pas un danger, qu'il n'y a pas une urgence, vous pensez que l'opposition et les particuliers accepteraient des hausses militaires tout en leur demandant des efforts pour équilibrer le budget national? 10 ans en arrière, abonder le budget des armées de 500 millions d'€ aurait été exceptionnel, inattendu, tant on était habitué à une situation qui stagne. Le "jeu" était de trouver des économies, de déshabiller Pierre pour habiller Paul. La grande source d'économie de certains dans les débats c'était d'arrêter les opex afin d'éviter de payer un surplus (quelques centaines de millions) en fin d'année par un financement interministériel qu'on voyait déjà comme un gros bonus. Les armées jouaient d'une sous-évaluation pour arriver à cette situation de "surcoûts", on s'étonnait ensuite du pourquoi Bercy cherchait dans ce ministère une variable d'ajustement. Vous voyez, depuis qu'on a arrêté cela, Bercy ne fait plus la guerre au ministère des armées, alors même que les dépenses augmentent. On sait depuis des années qu'on est dans une phase de rattrapage, de consolidation, notamment sur un paquet de choses qui ne se voient pas. On va arriver très bientôt (1 à 2 ans) dans une période que je vais appeler personnellement "phase limitante". Même si le terme est trompeur, il fait référence à la limite de notre modèle d'armée combiné aux limites industrielles par rapport à une source financière qui n'est plus la contrainte principale. Concrètement on sera dans une situation ou tout ce qui est ancien est déjà soit renouvelé soit en phase de renouvellement avec un budget programmé. Des éléments sur lesquels il n'y a plus rien à faire sauf à attendre les livraisons. Cela revient à se projeter dans 5 ans (2031), on regarde l'ensemble et on se dit qu'est-ce qui à ce moment là sera ancien et pour lequel il n'y a rien aujourd'hui qui est prévu ou fait? On comprend vite qu'en fait on touche ce plafond de "renouvellement" du matériel en service. Cette situation amène déjà aujourd'hui à considérer différentes hausses capacitaires dans notre format d'armée. Il devient financièrement possible et envisageable d'avoir plus d'avions, plus de navires ou d'autres choses. La contrainte devenant alors plus lié à une problématique humaine que financière. Même s'il est plus coûteux d'acquérir 30 Rafale que 5000 blindés, humainement l'effort que ça va induire est largement plus faible pour les avions. Je pense que pour l'armée de terre on va attendre de voir comment le service militaire volontaire va se concrétiser, mais il ne faut pas s'attendre à de gros changements d'ici 2030. Renforçons en attendant ce qui ne se voit pas trop, que ce soit la disponibilité des équipements, les munitions, l'infrastructure. Les hausses budgétaires que nous voyons chez nous sont importantes, le problème c'est qu'on est dans un monde ou on pense que tout se fait immédiatement et ou il suffit de commander pour être livré le lendemain. On est donc encore dans une période ou on ne ressent pas tous les effets ou qu'on se dit naïvement qu'avec plus d'argent on verra les effets plus vites alors qu'on sait bien qu'industriellement ça n'ira pas plus vite. Ma philosophie est qu'il ne sert à rien de vouloir grossir tant qu'on n'a pas une base solide. Il est totalement idiot par exemple de vouloir 100 avions de plus si aujourd'hui on sait déjà qu'on a un stock de munitions limités et une difficulté à maintenir une bonne disponibilité pour ce qu'on a en service. Il faut au préalable augmenter cette disponibilité, améliorer ce qu'il faut (stock, soutien industriel, infrastructure, procédures...), augmenter les volumes de munitions et après seulement il faut penser plus grand. Si on peut tout faire en même temps, tant mieux, mais dans notre réalité actuelle, il faut prioriser les choses et il faut surtout comprendre qu'il va devoir se passer du temps avant de grossir. Le service militaire c'est pareil, on comprend qu'on ne peut pas tout faire du jour au lendemain, qu'il faut pouvoir absorber cela sur plusieurs années. Vaut mieux être réaliste même si les chiffres ne vont pas impressionner afin de s'adapter structurellement, de construire de l'infrastructure, d'amener le surplus financier que de vouloir faire de la communication qui ne se réalisera pas. Le pragmatisme est important.
-
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
En Ukraine comme ailleurs, petit à petit le nouveau rideau de fer avec la Russie se met en place pour les décennies à venir -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Cela ne répond pas à la question. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Va falloir arrêter de faire croire que tout cela fait partie d'une stratégie russe. L'agenda russe était de prendre l'Ukraine rapidement, de mettre l'occident devant un fait accompli qui devait lui permettre d'imposer une nouvelle réalité géostratégique dans laquelle elle ferait valoir ses volontés. Elle n'y est pas arrivé et s'est retrouvé contrainte de mener une guerre (qu'elle ne pensait pas faire) qui se tire sur la longueur, non pas que c'est un choix, ni que ce soit une doctrine, c'est juste qu'actuellement si la Russie voudrait arrêter la guerre unilatéralement, elle ne pourrait pas le faire sans devoir concéder des choses qu'elle détient, qu'elle convoite. Cela équivaudrait à une défaite militaire, une défaite politique, même si derrière ils obtiendraient des territoires que nous, d'un regard étranger, on prendrait comme une "victoire". Je le redis encore une fois, la Russie se bat aujourd'hui pour des objectifs stratégiquement bien loin de ses ambitions, que même la question de la prise du seul Donbass se regarde avec interrogation et une poursuite de la guerre sur plusieurs années sans pour autant augurer le moindre effondrement en face. Qu'on arrête de faire croire également que la Russie mènerait une guerre d'usure par choix, cette guerre d'usure s'est imposée à elle en raison de la résistance d'en face. Il n'y a pas que l'Ukraine qui s'use sur un temps long, les russes aussi. Nul part dans le monde vous ne trouverez des experts qui vont vous dire que la stratégie de faire durer une guerre, de jouer sur l'usure est une stratégie profitable à l'agresseur ou que ce serait un choix réfléchit. Cela se comprend quand vous êtes sur la défensive, pas quand vous êtes à l'offensive et ou vous cherchez justement à obtenir des gains rapides. Mais nous assistons dans ce conflit à un jeu de dupes (mené par Poutine en personne) qui cherche constamment à inverser les rôles. La Russie serait la "victime" qui se défend, elle veut la paix, elle veut négocier et construire un avenir respectueux avec tout le monde. Par contre l'Ukraine et l'occident sont responsables de tout, c'est à cause d'eux qu'il y a la guerre, à cause d'eux que ça continue et ce sont eux qui ne veulent rien entendre. On va lire ce schéma de pensée chez l'ensemble des prorusses (qu'ils assument ou non), dans toute la propagande, limite qu'ils se font passer pour ceux qui veulent "aider l'Ukraine" en prétendant qu'en cédant à Moscou, ils vont se sauver, épargner leurs vies (oui car on sait bien qu'il n'y a qu'eux qui meurent), éviter l'effondrement. Il y a de la marteau thérapie qui est exercé pour insuffler cette idée dans les esprits et ça marche sur certains. Vouloir se faire passer pour la victime plutôt que pour l'agresseur, ça permet aussi de mieux faire passer le coût et la durée de cette guerre, on va se répéter Hitler et Napoléon pour se donner l'illusion d'une guerre défensive avec la finalité qu'on connait, jamais on va se dire que c'est peut-être plutôt un bourbier comme en Afghanistan, de toute façon la Russie est un pays immunisé contre la défaite, chaque pas qu'elle fait dans un sens ne se fera jamais dans l'autre. Nous sommes loin d'être dans une guerre ou l'usure est suffisamment importante d'un côté comme de l'autre pour envisager une quelconque rupture qui amènerait à une victoire militaire. Croire que ce que font les russes c'est une stratégie bien pensée, organisée et qui amène au final l'assurance de la victoire, c'est se rassurer sur sa propre volonté de voir la Russie gagner cette guerre. On est dans l'esprit ou "tout se passe selon le plan", tout va bien, ils savent parfaitement ce qu'ils font, savent parfaitement ou ils vont et qu'en face ils sont déjà vaincus, qu'ils ne font que gesticuler, qu'ils sont trop cons de ne pas comprendre que le mieux à faire est d'abdiquer au plus vite. Mais pourquoi donc la Russie qui serait dans une position si avantageuse devrait-elle accepter de négocier sur des revendications déjà largement réduites alors qu'il lui suffit de poursuivre la guerre encore quelques années pour pouvoir tout obtenir et exiger de l'Ukraine? C'est que peut-être il y a une usure, des doutes, une lassitude, des effets dont il faudrait également parler chez elle. Mais quand vous avez un Poutine qui va communiquer sa "confiance" et vendre une Russie qui se porte très bien au reste du monde, c'est qu'il ne cherche pas à convaincre, manipuler ou à influencer, il ne ferait que donner une information. Quand on passe son temps à vouloir dire que tout va bien, souvent c'est que ça ne va pas si bien surtout dans ce genre de pays, surtout en temps de guerre. Mais remarquez cet "étrange" levée de boucliers de certains dès lors qu'on va évoquer des difficultés dans l'économie russe, dans l'armée russe ou tout ce qui a un trait à la Russie. Une forme d'inacceptation de la difficulté, du problème, de la mauvaise perspective pour ce pays, mais tout cela n'est que du relativisme lié à la neutralité analytique... Si la guerre serait si simple, si prévisible, ça se saurait. Une guerre longue n'a jamais été profitable à l'agresseur, faire passer aujourd'hui l'idée contraire est un non sens total qui n'a que pour seul but, se rassurer sur le bon déroulé de la guerre pour les russes et sur la finalité victorieuse pour la Russie. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
L'ensemble de tes "rapports", ils viennent d'où? Il n'y a absolument rien qui laisse à penser que l'on voit des choses que l'on n'a jamais vu en vidéo. Là on voit un endroit à un instant T qui est peut-être au milieu d'une zone ou les drones se baladent peut-être depuis des mois. Si c'est le cas, ce n'est pas non plus incroyable dès lors qu'on prend en compte la longueur d'un fil qui avec le jeu de lumière peut prêter à une illusion. De même que dans la vidéo on a aussi pas mal de lignes électriques (sur lesquelles un grand nombre des fils de fibres optiques reposent) qui ajoutent un effet filaire visuel plus important. Des fils qui peuvent également être remonté jusqu'à la zone de mise en oeuvre, ça aussi il faut le prendre en compte. On peut balancer 5 drones par jour, ce qui n'est pas énorme, je pense que déjà au bout d'un mois (150 engins) on arrive à avoir une belle toile d'araignée. Si en face c'est pareil ou si ça se fait sur 4 ou 5 mois (ou plus), ce sera bien pire que ça. Ce qu'on voit moins bien c'est au contraire, les drones non filaires. On sait tous qu'il y a énormément de drones (plus de la majorité sans doute) qui sont perdus (des deux côtés) sans jamais atteindre la moindre cible, car soit ils n'en trouvent pas, soit il y a une perte de signal (pas forcément lié à un brouillage), un défaut technique, une erreur de pilotage ou d'autres éléments. Puis il y en a un paquet qui vont frapper un truc sans qu'il y ait forcément une cible derrière, le drone n'ayant plus d'autonomie, on va lui trouver le premier truc intéressant (habitation, véhicule (même déjà détruit), etc) pour s'écraser. Mais il y a tout de même un important travail d'observation réalisé avec des drones avant de faire intervenir ceux qui vont frapper, pour justement minimiser les échecs. Soit ils savent ou il y a précisément la cible car on a un "spotter" dans le ciel, soit ils se retrouvent dans une zone d'intérêts. La réalité du terrain ayant amené un "no man's land" dans lequel les drones sont "rois" mais aussi dans lequel les cibles sont de moins en moins nombreuses On sait aussi que derrière, sur toutes les cibles visées il y a forcément des loupés. Parfois des neutralisations par ces mêmes cibles, parfois par un dysfonctionnement de la charge explosive, par le facteur chance, par des protections (véhicules, infrastructures, environnement...). De nombreux drones sont également pourvus de charges assez faibles ou c'est juste bon pour de l'antipersonnel, donc il faut vraiment y aller au contact ou dans un faible périmètre. On en vient même à voir des vidéos ou on en vient à balancer plusieurs drones sur un simple soldat en terrain ouvert, tout comme on voit que par défaut de cibles (comme dit au-dessus) on vient frapper les morts. -
Les possibilités avec les drones sont déjà énormes et elles vont le devenir encore plus. Le problème c'est quand ça va se "démocratiser" dans le côté obscur, que ce soit dans les services secrets pour des opérations d'éliminations bien plus "faciles" et discrètes. Il y a également le terrorisme en tout genre, les groupes non étatiques. Mais n'oublions pas non plus le particulier. On a vu des présidents tués, on a vu encore récemment aux USA Trump passé à quelques centimètres de la mort, on a vu un autre militant politique (Charlie Kirk) qui n'y a pas échappé. Même en France on avait un déséquilibré avec une carabine au défilé du 14 juillet pour se faire Chirac (c'est dire...). Il n'y a pas à réfléchir bien longtemps pour comprendre toutes les options et opportunités possibles pour n'importe qui d'éliminer quelqu'un qu'il n'aime pas. Un type peut planter un drone devant un aéroport, se trouver à 10km et balancer son drone dans un réacteur d'avion présidentiel au moment du décollage. Allons donc trouver le coupable... Les drones ce n'est pas qu'un petit gadget et ce n'est pas un truc propre aux militaires comme pourrait l'être un missile. On doit investir à fond dans ce domaine, ce n'est pas qu'un "à côté". Il faut être excellent dans la défense mais aussi dans l'attaque.
-
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Dans la vision des ambitions affichées en 2022, c'est totalement secondaire. Dans la vision de ce que les russes aimeraient obtenir encore aujourd'hui c'est encore secondaire. Ce n'est que sous l'aspect du plan B (des 4 oblasts) avec un effort offensif essentiellement dans le Donetsk que ces villes prennent un intérêt. Ce sont les limites russes qui ont fait de ces villes des "enjeux" et c'est la résistance ukrainienne qui en a fait des "symboles". Les villes dont on parle n'ont rien d'exceptionnelles d'un point de vue défensif. Les ukrainiens qui s'y trouvent se trouvent dans l'infrastructure civile existante, c'est une barre d'immeuble, c'est une maison de banlieue. Là encore c'est le narratif russe qui cherche à donner l'illusion de défenses extraordinaires des ukrainiens pour justifier la lenteur de leurs avancées, de leurs blocages. La réalité depuis un petit moment aujourd'hui, c'est qu'on est face à un no man's land dominé par les drones ou ce ne sont pas des positions "fortifiées", ni des tranchées, ni des champs de mines qui bloquent les offensives. Chaque village, chaque ville peut devenir un nouveau point dure. Jamais Koupiansk par exemple n'a été préparé pendant des années avant que les russes vont buter dessus, pas plus que Vovchansk n'était une place forte. Dès lors que les ukrainiens décident de faire une effort défensif à un endroit, les russes vont y passer des mois, voir des années. Comme je l'indiquais, l'Ukraine n'est pas dans une stratégie de défense intensive de ses positions. Pokrovsk (vidé de ses habitants depuis un moment) n'a jamais abrité une masse d'ukrainiens prêts à rejouer Stalingrad. La stratégie ukrainienne est d'affaiblir l'armée russe lorsqu'elle avance et non de faire un combat meurtrier comme on pouvait le voir à Bakhmut. C'est important de le comprendre car j'ai encore l'impression que beaucoup imaginent des masses d'ukrainiens qui tiennent les positions alors que la guerre actuelle c'est celle d'un no man's land qui pullule de drones ou les ukrainiens cherchent à avoir le moins de pertes possible. Mais du côté pro-russe on est tout le temps dans l'imaginaire ou les russes enjambent les cadavres d'ukrainiens, ou il y a des milliers, si ce n'est des dizaines de milliers d'hommes encerclés dès lors que se dessine des "pinces" sur la carte. Tout le temps on cherche à se convaincre que les ukrainiens vont s'effondrer, là encore c'est juste pour se donner la bonne réponse à la question "pourquoi continuer?" On juge la vitesse par rapport aux ambitions. Quand vous n'avez les moyens de vos ambitions, vous finissez par descendre d'un cran. C'est que nous faisons en regardant désormais la carte de l'Ukraine avec une loupe. Si en janvier 2022, la seule ambition de Poutine était de prendre Kramatorsk, tout cela pourrait se comprendre. Là on est dans une lenteur qui est lié à un défenseur qui n'est pas mauvais, de deux forces qui se valent plus qu'on ne le pense. Bien entendu ici aussi on sera confronté à du déni, si l'armée russe galère ce n'est pas parce qu'en face ils sont à la hauteur, surtout pas, on va balancer quelques chiffres pour se convaincre que les russes sont plus nombreux, donc plus forts et puis voilà. Pourtant sur le terrain, ça galère, les années passent et on ne peut pas dire que ça change fondamentalement ou que l'armée russe serait à refaire sa montée en puissance comme durant la grande guerre patriotique. La question aujourd'hui est de savoir ce que les russes perdent pour prendre des pôles défensifs ukrainiens relativement vides ou leur ennemi principal est le drone. Car on est encore ici dans une vision biaisée ou l'on va voir uniquement les pertes ukrainiennes en faisant comme si du côté russe tout va bien. Des deux côtés on est épuisé par la guerre, des deux côtés la masse n'est plus là. Faut arrêter de penser que les russes vont percer un point du front et que derrière il y aura une armée d'un million d'hommes qui va suivre comme dans ton exemple de la bataille de Normandie. Je sais que cette idée est également bien présente dans le milieu pro-russe mais il faut voir la situation sur le terrain. D'autres encore qui vont se donner bonne conscience car le ratio de pertes entre russes et ukrainiens se réduit, donc pour eux c'est la preuve que les ukrainiens prennent plus de coups plutôt que de se dire que c'est peut-être les russes qui engagent moins de monde, donc connait moins de pertes. Donc tout dépend aussi à quel prix tu gagnes ces territoires, non? Au regard de cette guerre, Kiev a été sur la ligne de front et semble aujourd'hui un quasi fantasme pour ceux qui voulaient y défiler en vainqueur (libérateur!). Donc faisons comme si toute cette ambition russe était sans importance, cela ne fera qu'oublier pourquoi aujourd'hui on regarde avec une loupe comment elle avance sur des années dans le Donbass. -
Je dis depuis des années, on est face à une guerre idéologique (d'influence) dans laquelle nous sommes au sommet des cibles. Il y a tout un monde qui va l'appuyer, la renforcer pour y tirer ses avantages. Cette idéologie a besoin de connaitre le désillusion et l'échec pour s'effacer petit à petit. On a naïvement cru qu'on était face à une simple opinion populaire, on a voulu l'écouter en pensant s'éviter des problèmes plus importants alors qu'on a fait que nourrir et élargir le problème en leur donnant le sentiment de triompher. Ces militaires putschistes qui prétendent représenter le peuple, la masse sont tous très réticents à se légitimer démocratiquement, une belle aberration posturale. Ces gens veulent des coups d'État militaires partout autour d'eux car ils ont rendus cela comme la voix d'une souveraineté retrouvée. On a l'impression de retrouver une vieille idéologie décolonialiste dans des pays indépendants depuis longtemps. Au Bénin, l'échec du coup d'état et surtout l'action d'autres pays marquent un tournant qui doit inquiéter les défenseurs de l'AES mais surtout les éventuels candidats putschistes dans les pays côtiers. On ne peut plus y aller à l'audace en pensant que ça passera, la vigilance est accrue, le risque de voir une intervention étrangère n'est pas à écarter. Il n'est pas impossible de voir cet AES faire la même chose pour soutenir des coups d'État. Les moyens de ces pays sont limités, encore plus dans le cadre d'une projection de forces, mais on est dans des scénarios ou parfois il ne faut que quelques centaines d'hommes pour que ça passe, ou il ne serait pas surprenant de voir une forme de mercenariat pour soutenir des putschistes. En parlant de Kémi Seba (Béninois), il fait désormais l'objet d'un mandat d'arrêt international. https://www.rfi.fr/fr/afrique/20251212-bénin-arrestation-de-candide-azannaï-opposant-politique-et-ex-ministre-de-la-défense
-
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
On en est ou de l'encerclement de 20% de l'armée ukrainienne? -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Il est nécessaire de prendre du recul quand on analyse la situation. Pensez-vous qu'il y a 4 ans les russes pensaient devoir faire des combats qui durent parfois plus d'un an pour ce genre de villes plus que secondaires? Les objectifs russes c'étaient de prendre l'Ukraine, de prendre les villes comme Kharikiv, Sumy, Kiev, Kherson, Odessa. On oublie bien volontairement de rappeler que les russes ont été contraints de revoir très fortement à la baisse leurs objectifs et qu'aujourd'hui on a une loupe sur des points du front avec des villes, des villages à qui on va donner un grand intérêt stratégique car on croit que les russes sont entrés en Ukraine en février 2022 pour faire ça, que c'était cela leurs objectifs. L'armée russe en est réduit aujourd'hui à se battre pour cet objectif secondaire qu'elle s'est donné, c'est à dire le Donbass. Même ses revendications sur les oblasts de Kherson et de Zaporijia sont mis de côté. Oui la Russie est à l'offensive, donc oui elle va logiquement avancer, il ne faut pas conclure que l'usure ne se fait pas pour elle en raison de cela. Quand la Russie a voulue lancer son offensive au nord de Kharkiv, on a très vu les limites et Vovchansk (désormais une ruine) a été le point ou ils ont été bloqués. Pour Koursk, les russes ont dût compenser avec des nord-coréens afin de ne pas perdre la dynamique offensive qu'ils cherchent à maintenir. Quand on parle depuis parfois plus de 2-3 ans de certaines villes secondaires, forcément ça devient du symbolique. D'autres vont en faire du stratégique ou ils imaginent l'ouverture de verrous incroyable, des encerclements géants, très présents chez les milbloggers russes qui aiment bien tracer sur leurs cartes leurs envies ou on a l'impression que chaque flèche tracée représente l'avancée de divisions alors qu'en fait c'est plutôt celle d'une section. On a parlé pendant 2 ans de Pokrovsk, on parle depuis 3 ans de Siversk et Koupiansk, tout cela a été très compliqué pour les russes, ça l'est même encore même si on sent qu'ils veulent vite revendiquer leurs captures. Mais le gros enjeux c'est derrière, Kramatorsk-Sloviansk et les environs. Là on change de dimensions, on retrouvera de nouvelles petites villes qui pour l'instant sont totalement inconnues qui vont redevenir des points de fixations, puis il faudra s'attaquer directement aux 2 villes. Alors tout le monde peut imaginer des scénarios pour y arriver, mais on est sans doute encore sur un truc qui va durer 2 ou 3 ans minimum. Les russes le savent très bien et s'ils veulent aujourd'hui obtenir la zone sans combattre dans un "accord", c'est que militairement faire une guerre à la Pyrrhus comme celle-ci n'est aucunement avantageuse et rassurante sur le long terme. Mais même si on se projette dans 2 ans avec les russes ayant pris cette zone, cela voudra t-il dire que la guerre est finie? Non. Je sais bien que les pro-russes aiment donner l'illusion que tout cela fait partie du plan, que progresser lentement serait une stratégie et non la conséquence de limites capacitaires. On va se rassurer en disant que les ukrainiens s'épuisent, on veut croire qu'il n'y a plus d'hommes en face, on va fantasmer l'effondrement de l'armée ukrainienne, son encerclement. Comme tu le dis, on ne sait pas ce qu'il peut se passer dans une guerre qui dure, pourtant pour certains, l'hypothèse de voir la Russie en difficulté ne doit pas être abordée, c'est un sujet tabou. On pourrait très bien être depuis quelques mois dans un effort offensif russe important, misant sur Trump et une fin de la guerre sous contrainte de l'Ukraine, mais un effort offensif qui ne peut pas se tenir encore des années ainsi. On peut arriver plus vite que prévu à une situation globale ou les russes ne pourront plus avancer, ça ne veut pas dire qu'ils n'auront plus de moyens ou que les ukrainiens vont leur passer dessus jusqu'à Moscou. Comme nous le voyons déjà presque partout sur le front, l'armée russe campe sur ses positions ou au mieux va mener des petits assauts très locaux avec peu de forces, histoire d'exercer une pression et de faire la gloire d'un petit chef local. Les russes font un effort offensif sur quelques points et nombreux de ces points le sont depuis 2 ans, donc on est déjà dans une forme de fixation, peu importe là aussi qu'on va vanter la prise de quelques champs de patates environnants sur des mois. L'effort offensif russe il est du côté de Pokrovsk, il n'est pas si fou que ça car la progression est là aussi très lente (sauf pour ceux qui ont une loupe XXL pour qui ça avance très vite). Voir les russes se retrouver à cet endroit dans une forme de blocage ou les faibles avancées ne sont plus possibles n'est pas une chose délirante. Cette guerre n'est pas aussi déséquilibrée que certains veulent le faire croire, elle peut encore continuer très longtemps dans les conditions actuelles. Aucune guerre qui dure n'est profitable, elles sont même à éviter, ceux qui ont un peu de culture militaire le savent. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Je suis d'accord, ce n'est pas au chef d'être en première ligne. Zelensky prend un risque pour faire valoir une proximité avec ceux qui se battent. J'ai toujours appris et je partage l'idée qu'un bon chef, c'est celui qui va dire "suivez-moi" et non celui qui va dire "allez-y". Zelensky comme Poutine ne sont pas aujourd'hui des chefs de guerre, ils ne dirigent pas leurs armées, ni les opérations, pour cela ils ont des chefs militaires (bons comme mauvais, c'est un milieu ou en temps de guerre c'est le jeu de la chaise musicale). On est sur un aspect communicatif, Zelensky montre un courage personnel que Poutine ne montre pas. L'Histoire nous a aussi appris qu'un chef déconnecté de la première ligne avec des chefs militaires qui vont lui dire que tout va bien (afin de garder sa place) peut amener le même "game over". La vidéo de Zelensky va dans ce sens, il parle indirectement à Poutine en lui expliquant que Gerassimov (son chef militaire qui lui rapporte les nouvelles du front) lui ayant vendu la prise de Koupiansk, parle peut-être un peu trop vite. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Cela ne sert à rien d'aller chercher l'extrême d'une propagande (un type qui fait des vidéos sur youtube) pour essayer de vulgariser toute la communication ukrainienne. La technique cherchant à pousser l'autre d'en face à relativiser (toujours que dans un sens) ou à le pousser à émettre des critiques contre un camp (toujours le même), on connait. C'est comme ceux qui vont chercher à pousser au ridicule la "stupidité" des russes, leurs incompétences, généralement ce ne sont pas ceux qui sont contre les russes qui disent cela, ce sont ceux qui défendent les russes qui vont le faire afin que ceux d'en face viennent relativiser et en dire du mieux. Certains ont un plaisir, une envie, une excitation remarquable quand il y a des éléments favorables à la Russie et défavorables à l'Ukraine. Cela s'observe depuis 4 ans, c'est systématique, c'est répété et c'est très loin d'être juste le fait de "s'informer ailleurs". Oui il y a des gens qui vont défendre l'Ukraine car ils vont trouver que c'est plus logique et plus moral de le faire, qu'ils veulent sa victoire. De l'autre côté vous avez des gens qui vont victimiser et défendre la Russie, chercher à justifier son agression et qui vont souhaiter sa victoire. La différence entre les deux, c'est que les premiers (j'en fais parti) assume leur position favorable à l'Ukraine, les seconds sont dans un parti pris non assumé. On se cache derrière une fausse neutralité, on se veut le défenseur de la diversité d'informations pour valoriser la Russie et combattre ceux qui défendent l'Ukraine. J'ai parfois l'impression de voir une personne qui commande toujours le même plat dans le même restaurant mais qui dit "ne croyez pas que j'aime ce plat dans ce restaurant". L'information brute, tout le monde doit être capable de l'extraire de multiples sources de communications et la dissocier de l'influence (propagande), c'est à la portée de tous. Qui met en avant par exemple les extraits de tes vidéos dans ce commentaire? Personne, c'est toi qui cherche à vulgariser une propagande d'un camp afin de la marginaliser puis de justifier la mise en avant "d'informations" plus favorables à la Russie. Là on parle d'une vidéo de Zelensky à l'entrée de Koupiansk et on voit que ça dérange (je ne parle pas juste d'ici) le monde pro-russe. Il y a ceux qui sont dans le déni et veulent y voir un faux, les autres qui veulent croire que c'est en fait très loin de la ville. Bref, le problème ce n'est pas la vidéo, ni le discours, c'est l'information brute qu'elle va véhiculer. Cette information brute c'est celle qui va remettre en question le discours officiel russe annonçant avoir pris la ville, c'est retirer une "victoire" à la Russie, voilà ce qui va créer une opposition "réflexe". Cette opposition réflexe ce n'est pas chez ceux qui sont neutres que vous allez la retrouver, mais chez ceux qui ont un parti pris. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Nous ne sommes plus "avant" Il faut vivre avec son temps, aujourd'hui c'est très facile de faire du faux, tout aussi facile de voir qu'il en est un. Il ne s'agit pas de convaincre des gens qui veulent y croire, eux ils vont l'utiliser, ils vont en faire la propagande pour se satisfaire dans leur coin ou car ils sont payés pour le faire. Là aussi il faut vivre avec son temps. On n'est pas sur des journaux papiers de 14-18 qui sont la seule source d'information dans la population Quand on communique sur internet, on communique au monde. Les russes comme tout le monde, s'ils arrivent à prouver que c'est un faux, ils le feront et ils le communiqueront au monde entier (il ne suffit pas d'entrer dans un simple déni comme on le voit étrangement poindre partout dans des commentaires qui vont dire "c'est un faux", il y a un "fond vert" ou "c'est de l'IA"). Il ne peut tout simplement pas se permettre de subir le contre-coup d'une fausse communication. Oui et cela te dérange? Pour montrer que tout se passe selon son plan. Pour que la troupe n'ait pas l'impression de se battre pour des chefs planqués, bien au chaud, bien à l'abris. Il faut peut-être se retrouver sur le front pour comprendre cela. Pourquoi donc se souvenir de Napoléon 3 à Sedan et non de Napoléon Bonaparte à Austerlitz? Ah oui, trouver un exemple pour se rassurer d'une finalité avantageuse à Poutine et désavantageuse à Zelensky. Mais ce biai de réflexion est totalement hasardeux, il ne reflète pas un parti pris. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Cela fait un moment que la tactique défensive ukrainienne a évoluée. Ils sont dans une logique d'exploiter le "no man's land" avec les drones (on frappe l'ennemi qui avance), de tenir les positions défensives avec le moins d'hommes possibles. L'abandon du territoire quand ça devient compliqué ou coûteux à tenir (positions défavorables) fait partie du jeu défensif. Ce n'est plus comme à Bakhmut ou à d'autres moments du conflit ou les ukrainiens ne voulaient rien céder et balançaient (comme les russes) de la masse pour tenir. C'est une tactique et faut dire que côté russe, les unités qui avancent ne sont pas nombreuses non plus, bien moins que par le passé, ça aussi il faut le relever plutôt que de vouloir uniquement donner le sentiment d'ukrainiens avec de moins en moins de troupes. Quant aux "verrous", c'est bien souvent dans la propagande russe qu'on va en parler ainsi. Cela permet de donner de la valeur et du stratégique à des zones minimes, des villes mineures. Bakhmut n'a jamais déverrouiller grand chose, cela a été le tombeau de Wagner. La réalité c'est que derrière ces "verrous" la progression est toujours aussi complexe, Pokrovsk sera pareil, la même bataille se rejouera à la prochaine ville et la propagande parlera à nouveau d'un point stratégique, d'un verrou sur lequel on justifiera 1 an de combat supplémentaire. On continuera de dire que c'est la stratégie russe en laissant croire que ce temps qui passe éliminerait les ukrainiens par centaines de milliers. On en est de toutes ces brigades encerclées à Pokrovsk? C'était encore la volonté du monde pro-russe qui voit des chaudrons et des encerclements de masses partout. Le bascule d'unités il est permanent, des deux côtés, c'est une gestion normale des effectifs engagés, il ne faut pas toujours y voir un problème quand des renforts sont amenés ici ou là. C'est un peu comme avoir 10 postes avancés avec les troupes en réserves qui interviendront sur tel ou tel poste quand il est attaqué, c'est un dispositif normal. Ne pas le faire, c'est une erreur tactique. Il est totalement illogique de dire que les ukrainiens ont peu de troupes sur le front et que ce serait une tactique plus "coûteuse" pour eux. Désolé, mais j'ai l'impression de lire quelqu'un qui cherche à se convaincre que les russes infligent de lourdes pertes aux ukrainiens dans leurs faibles progressions alors que globalement les russes avancent dans un no man's land ou il y a très peu d'ukrainiens. Ces offensives russes engagent souvent un très faible volume d'hommes, je dis depuis un moment qu'on commente des avancées qui sont l'oeuvre d'une section voir d'un groupe mais que la propagande fait parfois passer comme une action d'ampleur, comme si ça serait des divisions qui écraseraient des brigades ukrainiennes. L'ennemi principal de ces russes ce sont les drones ukrainiens, au sol c'est tout juste quelques groupes voir des équipes d'ukrainiens qui vont servir de sonnettes et de retardant mais ou ça recule s'il le faut. Aujourd'hui les ukrainiens vont évoquer une grande offensive quand les russes vont envoyer 3-4 véhicules et une vingtaine de types Il faut savoir que depuis le début de la guerre, la conscription en Ukraine a été suspendue. Contrairement à la Russie, les conscrits ne sont pas employés dans les combats sauf s'ils signent un contrat et qu'une seule mobilisation a été lancée fin 2022 La conscription n'est pas la mobilisation, cette dernière allant convoquer d'anciens conscrits devenus "mobilisables" à la fin de leur service. La Russie n'a pas arrêté la conscription. Ses conscrits ne sont pas employés dans les combats sauf s'ils signent un contrat. Une seule mobilisation a été lancée fin 2022 de manière limitée. Le Kremlin cherche à éviter d'avoir à forcer des russes non réceptifs à faire la guerre, d'éviter un mécontentement social. La propagande russe se joue de la mobilisation russe en laissant croire que les ukrainiens sont pris dans la rue et ailleurs pour faire une guerre, ceci afin de laisser croire à une opposition populaire. Sauf que les russes savent parfaitement que s'ils feraient cela chez eux, ce serait la même chose, qu'un type qui reçoit un ordre de mobilisation et qui n'y répond pas, verra la police le chercher chez lui, c'est ainsi partout, il n'y a pas une anormalité propre à l'Ukraine. On se souvient fin 2022 de la fuite de nombreux russes du pays pour échapper à la mobilisation, donc comprenons bien pourquoi aujourd'hui la Russie paye à prix d'or ses "volontaires" et que si cette ressource se réduit, l'usage des conscrits ou un appel à la mobilisation aura des effets indésirables. Pour l'Ukraine, les jeunes qui ont aujourd'hui entre 18 et 22 ans n'ont pas effectué leur service militaire, ils ne sont donc pas mobilisables. Ils ne servent à rien. Disons que la classe d'âge mobilisable qu'il reste à l'Ukraine c'est celle de 23-25 ans. Sachant que dans 1 an on sera sur 24-25 et dans 2 ans il n'y aura plus de moins de 25 ans mobilisables. Il faudrait alors restaurer la conscription. L'Ukraine préserve sa jeunesse (même s'il y a comme en Russie des volontaires bien payés), contrairement à ce qu'on croit, les mobilisés ukrainiens sont très souvent à l'arrière du front ou à tenir des zones "calmes". Les unités de volontaires, elles, sont pleinement engagées dans les zones chaudes. Si la guerre se termine (même dans une forme de cessez-le-feu), l'Ukraine irait rétablir sa conscription, quitte à faire un service militaire de 2 ans afin d'avoir du volume. Donc actuellement les 18-22 ans ne sont pas mobilisables (et ils le savent), il vaut mieux éviter pour Kiev de mettre la pression sur eux, car très bientôt on leur demandera certainement de faire un service militaire relativement long. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Faut-il un fantassin pour combattre un fantassin, quelle guerre pour demain? Je ne vais pas manquer l'envie de poster cette vidéo (+10 ans) du groupe Muse Quand on sait ce qu'était les caractéristiques et les capacités du Reaper (utilisé dans la vidéo) on en rigolait. On disait aux "lobby antidrones" ou aux incultes que ça n'a rien à voir en vrai, que ce n'est pas comme ça... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
On est dans un monde ou tout le monde va scruter pour trouver le faux, utilisant par ailleurs des logiciels pour y dénicher des anomalies. Le faux de nos jours, il ne dure pas plus de quelques heures lorsqu'il est diffusé à la masse (mais il peut durer plus longtemps quand il est dans un circuit avec moins de monde ou avec des gens qui pensent tous la même chose) Zelensky sait parfaitement que faire une fausse vidéo se verra, que l'impact négatif serait dans ce cas, énorme. On fait soit du vrai soit rien du tout. En tout cas, par rapport à Poutine, Zelensky est un bien meilleur "chef de guerre" en osant faire ce genre de choses. Poutine reste dans un retrait sécuritaire et ses mises en scène (en treillis par exemple) se font très loin du danger. Cela reste de la communication, du symbole, mais parfois il en faut et ce n'est pas Poutine qu'on verra demain devant le panneau Pokrovsk, d'ailleurs aucun grand général russe ne le sera. Le plus couillu c'était sans doute le patron Prigojine de Wagner à Bakhmut, mais ceux qui font de l'ombre au chef... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est comme pour la corruption, on va dire qu'en Ukraine c'est pire pour "relativiser" encore et encore, c'est le mot d'ordre quand on parle de la Russie. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Images de l'avion détruit en Crimée. Toujours pas une idée sur les drones utilisés dans ces nombreuses frappes en Crimée? -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Cela fait longtemps que ceux qui veulent voir des succès russes ont une loupe dans les yeux et ou la moindre avancée devient stratégique pour les russes, catastrophique pour les ukrainiens. L'important étant de garder ce sentiment ou tout va bien car les russes "avancent" alors que c'est assez logique dans la configuration ou ils sont dans une tactique offensive et ou l'Ukraine se trouve dans une tactique défensive. On fait souvent comme si les 2 parties jouaient la même logique militaire, donc on se dit que si les ukrainiens n'avancent pas, c'est qu'ils perdent, que si les russes avancent c'est qu'ils gagnent. Mais quand l'un cherche la conquête territoriale, l'autre cherche à minimiser ses pertes pour maximiser celles d'en face dans la défense. Pour le défenseur ce n'est pas dramatique de laisser un terrain compliqué à défendre, cela fait un moment que les ukrainiens ont arrêté la logique ou il ne faut rien céder. La propagande russe cherche à façonner l'idée que la situation actuelle serait sa stratégie, que tout serait pleinement calculé alors qu'en vérité c'est une situation subie. On fait croire qu'on est dans une stratégie de guerre d'attrition ou les ukrainiens seraient saignés comme pas possible pour expliquer pourquoi l'armée russe galère à prendre du terrain. Cela fait 3 ans que certains vont nous dire que l'Ukraine n'a plus d'hommes (en laissant planer l'idée que ce serait le résultat d'un carnage réalisé par les russes) alors qu'en fait le problème humain ukrainien c'est sa capacité à maintenir dans le temps une armée d'environ 700 000 hommes ou son incapacité à prendre du volume supplémentaire. Son problème humain est structurel, que ce soit une limite démographique, des limites d'âges, des temps de mobilisation. En terme d'effectifs pour l'Ukraine, la soutenabilité se trouve peut-être (je n'en sais rien) sur une force de 450 000 hommes, mais cela ne veut pas dire que l'armée ukrainienne va disparaitre ou s'effondrer, que l'armée russe va finir par se balader tranquillement sur le terrain. Oui il y a de nombreuses pertes dans ce conflit, mais on est loin d'avoir un niveau de pertes sur lequel on peut espérer une attrition, ni chez l'un ni chez l'autre sauf à faire durer la guerre 15 ans de plus. Oui dans ce conflit il y a des avancées territoriales, mais elles sont si faibles, si localisées qu'il est vain de croire que c'est là que va se jouer la victoire. Je le dis depuis un moment, il n'y a pas une réelle supériorité militaire de l'un sur l'autre dans ce conflit au point de pouvoir faire basculer la guerre. Si du côté de Poutine, la situation militaire lui serait si avantageuse que ça, il ne s'emmerderait pas à vouloir négocier quoi que ce soit. Poutine est dans un bourbier dans lequel il ne peut pas siffler la fin du match quand il le veut sauf à devoir reculer. Il peut arrêter la guerre demain en revenant à ses frontières, ne faisons pas comme si la Russie serait une victime qui mènerait un combat existentiel, c'est Poutine qui lutte pour sa survie politique et doit sortir victorieux de cette guerre d'agression. Le Kremlin est depuis 3 ans dans l'idée que pour gagner la guerre, il faut que l'occident cesse son soutien à l'Ukraine et tous ses efforts d'influences et de propagandes va dans ce sens. Trump est attendu comme un messie depuis autant de temps et les russes misent dessus pour faire plier l'Ukraine ou pour au mieux, écarter les USA du soutien ukrainien. Pour les russes, les européens sont insignifiants et suivront les USA, donc l'idée de voir l'Ukraine soutenue par l'Europe en dehors des USA était et est toujours autant moqué. Pourtant aujourd'hui c'est bien là tout le problème pour Poutine et pour Trump, l'Ukraine peut compter sur l'Europe, que la mise à l'écart des USA ne marque pas la fin du soutien des autres à l'Ukraine. On peut dire que ça fait moins, on peut dire qu'on cherche toujours des solutions, qu'il y a des blocages, mais il n'empêche que le soutien est bien là. Cela fait 4 ans qu'on répète que l'occident ne pourra pas soutenir l'Ukraine très longtemps, que nous n'avons pas de gras, tous les 6 mois on a l'impression que ça y est, c'est la fin, pourtant à chaque fois ça continue et ça trouve des solutions. Ce qui est marrant c'est qu'on aime bien parler du coût de la guerre pour l'Ukraine mais rarement pour la Russie. C'est comme pour les pertes, on a l'impression que pour eux c'est tout le temps sans conséquences, sans importances, c'est moins grave que pour l'Ukraine. Si dans une guerre entre deux pays c'était toujours le pays le plus riche, celui qui a le plus d'habitants ou celui qui a sur le papier la plus grosse armée qui gagnera, ça se saurait. -
Tout est dans le "concept" d'emploi. Il existe encore dans de nombreux esprits une puissante conceptualisation du combat de chars. C'est hissé comme le sommet de la chaine alimentaire terrestre, il faut avoir le meilleur char qui puisse détruire le meilleur char adverse dans une forme de "duel" ou l'on va se tirer les cheveux sur différentes caractéristiques. C'est très typé guerre froide, dissuasion conventionnelle, image de puissance. Ce concept du combat de chars dirige encore de nombreuses réflexions et choix dans le monde alors même que dans la réalité, ces duels sont rares et ils ne sont pas du tout déterminants sur la supériorité militaire de l'un ou de l'autre. Même dans le conflit ukrainien, alors qu'on est avec deux pays ou justement le char (doctrine/équipement soviétique) est plus que présent, ce genre de duels s'avèrent exceptionnels. C'est même tous les combats entre blindés qui sont rares alors même qu'on est dans le conflit qui engage le plus de blindés depuis la 2e GM. Il suffisait de voir au début du conflit, les esprits baignés de ce concept avaient réussis à instaurer pendant des mois cette mentalité, entre le "nous avons pas assez de chars pour rivaliser avec la Russie" ou encore "nos chars plus évolués que les modèles soviétiques feront la différence". Aujourd'hui dans ce conflit le char est là par ce qu'il est là en nombre, on va donc l'utiliser car on fait avec ce qu'on a, mais c'est juste un moyen d'appui. Mais aujourd'hui une équipe de dronistes est plus intéressante pour avoir un appui (image + neutralisation) qu'un char qui va rester vulnérable à toute une gamme d'éléments, qui a une vision très limitée du champ de bataille et dont l'obus n'a rien d'exceptionnel. Regardons le MGCS, conceptuellement on veut lui donner un canon supérieur au 120mm car son "adversaire" désigné est le T-14 russe. On perpétue une forme de "tradition", une forme de compétition qui est bien plus une idée sur laquelle certains vont se rassurer et d'autres vont se faire peur. Mais la réalité militaire, l'évolution des systèmes d'armes, des tactiques, du renseignement et d'un tas d'autres choses amènent et doivent amener à revoir certains concepts et certaines idées. Quand cela se fait, vous avez toujours une base (souvent majoritaire) qui va vouloir une continuité conceptuelle. C'est plus simple, on fait comme avant avec du neuf, on ne déconstruit pas ce qu'on a mis parfois du temps à comprendre, tout changement devient un danger, un inconfort. Pour les autres qui veulent du changement, on va mettre en avant les raisons et avantages. Je dis souvent qu'il n'y a pas et qu'il n'y aura jamais un matériel parfait adapté à toutes les situations, toutes les menaces, tous les environnements. On recherche toujours le bon compromis sur différents aspects. C'est un peu comme le débat roues/chenilles, si on détermine que pour tel blindé, 90% du temps la roue est plus avantageuse que la chenille, le bon compromis est de prendre la roue, peu importe les gens qui vont argumenter des heures pour expliquer comment la chenille est plus intéressante sur les 10% restants. Si pour un autre véhicule on a l'inverse, on prendra la chenille, si on est sur un 60/40 ou un 50/50, on creuse un peu plus la question. Pour le passage du 105mm de l'AMX10RC au 40mm du Jaguar on est dans une relecture du besoin. Le 10RC reste conceptuellement un engin qui devait faire ses missions dans un environnement ou ça grouille de blindés adverses. Peut-être pas le mieux pour traiter l'ensemble des chars de l'URSS, son canon était plus que suffisant pour l'essentiel des autres blindés. Alors oui on faisait avec, cela ne veut pas dire que c'était forcément le plus adapté au quotidien et dans de nombreuses situations. Le canon de 40mm c'est justement du genre avantageux dans 80% des cas et désavantageux dans les 20% restant. C'est un compromis sur lequel on comble les 20% restants avec du MMP. L'un ne va pas sans l'autre et on ne peut pas regarder le Jaguar sans ses MMP, ce dernier est en mesure de traiter un char, donc faut pas tomber dans le débat des limites du 40mm contre le MBT. Un canon de 40mm ça va traiter la plupart des véhicules blindés (et donc forcément les non blindés) qu'on retrouve en service dans le monde. Mais il ne faut pas se leurrer, l'équipage d'un Jaguar quand il verra un blindé adverse relativement lourd (pas forcément un char), il va balancer un MMP, le canon de 40mm, même si suffisant sera "secondaire" ou alors il sera privilégié à courte portée (tir réflexe). Faut pas croire qu'un unique Jaguar va se retrouver face à des dizaines de blindés dans une mission pour chercher à se faire peur en disant qu'il n'y a pas assez de MMP. Le combat est collaboratif, c'est un ensemble d'éléments qui s'appuient. Le TALVD entre pleinement dans ce concept là. Le MMP est conçu d'origine pour pouvoir effectuer un TALVD via le Félin. Le combat collaboratif comme conçu depuis des années amène tout naturellement cette capacité sur véhicule. L'évolution technologique ne rend pas ce concept dépassé, bien au contraire, il ne fait que l'accentuer. Les drones prennent une place centrale, on doit encore s'adapter et accepter de revoir de nombreux concepts, de nombreuses habites mais aussi de certains moyens. Le drone amène du TALVD, il amène son renseignement en masse. On doit comprendre aujourd'hui qu'il est plus pertinent d'envoyer un drone reconnaitre une zone que d'envoyer par exemple une équipe à bord d'un VBL. Nous ne sommes plus du tout dans la même configuration que par le passé, je sais c'est encore difficile à admettre et à changer dans nos habitudes, mais on ne va plus chercher le renseignement comme avant, on ne va plus foncer pour chercher le contact, le brouillard de guerre est beaucoup moins dense. Le drone n'est pas juste un petit truc en plus dans le combat moderne, il offre et va continuer d'offrir une source énorme de renseignements par lesquels les cibles seront traitées avant le combat de "rencontre". Que ce sera par les drones, par l'artillerie, par l'aviation ou d'autres éléments, l'ennemi sera réduit à son maximum avant d'engager une force terrestre qui ira plutôt nettoyer les "restes". Auparavant on était sur une vision horizontale du terrain (ou prendre un peu de hauteur dans un bâtiment ou une colline offrait déjà un avantage). On avait une vision souvent limité par des obstacles naturelles ou non, il fallait s'enfoncer dans le dispositif adverse, le contourner pour trouver du renseignement, on ne savait pas à quoi s'attendre. Aujourd'hui le drone bouscule tout, je pèse bien mes mots et il va falloir beaucoup de temps avant qu'on ose revoir certaines choses tant on voudra encore faire comme avant car "c'est comme ça qu'on fait depuis tout le temps". Tout va très vite, pour moi, notre force terrestre doit s'adapter et se réorganiser. Il faut créer une "première ligne" de drones, de robots qui vont servir à l'éclairage, la reconnaissance, la surveillance, la neutralisation, la désignation, la fixation des ennemis sur une large profondeur. Il faut des moyens complémentaires (artillerie, aviation...) pour accompagner cela. La force terrestre viendra après cela, mais toujours épaulée par cet ensemble pour débusquer ce qui reste. Dans ce concept on peut d'une certaine façon (à moyen/long terme) relativiser le côté MMP qui pourrait se faire "dépasser" par des munitions rôdeuses surtout en TALVD, mais pour son canon de 40mm, il est plutôt adapté. Mais si je devais développer ici les détails de ce concept, j'écrirai un livre, je vais donc vous l'épargner.
-
Sauf que justement, si on laisse un VTT dans son rôle, on ne l'équipera pas de simple RGL par exemple. Cela peut semble con ou étrange, mais ce sont bien les rôles des véhicules qui définissent l'intérêt de l'armement intégré. Un Griffon reste un VTT, donc on ne poussera jamais à développer un système d'arme complexe ni à ajouter certaines choses pour l'offensif, par contre sur un VCI, oui. Je reste le premier à dire que les drones (et leurs évolutions) doivent conduire à une modification profonde de l'emploi des forces. Par contre il ne faut pas calquer le conflit ukrainien à tous les prochains engagements qu'on fera. La guerre en Ukraine pour diverses raisons a amener une fixation des positions dans lesquelles le drone trouve une place centrale, déterminante. Il y a un no man's land très important, un terrain très ouvert, des mouvements faibles même si réguliers. Ce ne sera pas toujours comme ça, il y a encore d'innombrables conflits actuellement dans le monde ou le drone est presque exceptionnel, pourtant on pourrait se dire que c'est super simple à faire, à obtenir, à utiliser, peu coûteux, mais ils ne sont pas là. Puis au prochain gros conflit, on verra qu'en fait ce ne sera pas comme en Ukraine. Je pense qu'on va devoir revoir la doctrine d'engagement des forces. Il va falloir qu'on engage systématiquement un gros effort de renseignement avant tout engagement de forces. Que ce soit un essaim de drones (avec une IA) qui viendrait reconnaitre des itinéraires avant une force terrestre. La mise en place d'un maillage de drones sur plusieurs km de profondeur pour une observation massive de la zone en continu (les drones se faisant "relever" en permanence pour faire face à l'autonomie). Pourquoi pas la pose de drones acoustiques (axe routier) ou brouilleurs pour baliser des zones et identifier l'approche de drones ou autres adverses. Une réserve de drones intercepteurs de drones ou de cibles terrestres plus l'artillerie classique/aviation qui va servir ce dispositif au besoin. Puis derrière on engage des engins robotisés qui vont permettre de faire "sortir" l'ennemi, de découvrir les zones minées. Ce n'est qu'après tout cela qu'on va faire intervenir les forces plus conventionnelles, puis on déroule la progression plus loin de la même façon. L'évolution des drones et de leurs capacités, ça va vite, ce que je dis ne se fera pas dans 2 ans, même pour un pays comme les USA, mais c'est le genre de choses qu'on risque de voir dans 15 ou 20 ans chez ceux qui auront misés dessus. Je pense que dans le combat urbain, il y a également tout un process à revoir dans lequel on peut et on doit inclure les drones aériens et terrestres. L'observation, l'investigation, la neutralisation. En milieu urbain je pense notamment que le drone filaire (alimentation électrique + imagerie) doit être pris en considération, que ce soit depuis des véhicules ou via des stations à poser sur des toits pour pouvoir créer une vidéosurveillance sur le long terme (avec des drones de rechanges (car il y a de la surchauffe à considérer, comme pour tout).
-
Comme je l'ai écris "on doit bien comprendre qu'on ne fonctionnera plus comme maintenant". On revient au même "système" que durant la conscription, les appelés il y a 30 ans faisaient également 10 mois. Il ne faut pas calquer sur ces appelés le même temps long que les engagés actuels. Il y a 30 ans, un appelé faisaient ses classes, faisaient quelques manoeuvres et puis voilà, il était là pour fournir la masse peu qualifié, un type qu'on va "spécialiser" à une fonction sur 2-3 semaines après les classes. C'est un peu comme un jeune qui s'engage aujourd'hui, il va faire ses 3 mois de classe, il va faire une FTS qui parfois ne dure pas plus de 15 jours et après il va faire sa routine au quartier. Il attendra ensuite un exercice, une mission ou à ce moment on lui donnera quelques compléments qui sont parfois étalés sur 2 mois mais qu'on pourrait très souvent condensé. Le Là ce sera pareil, sauf que les classes seront plus courtes. On doit comprendre qu'avec ces volontaires on entre dans une gestion de flux de la RH en bas de pyramide bien différente. Le renouvellement est permanent, pour certains leur "grand moment" de leur classe ce sera 1 mois à sentinelle, pour d'autres 15 jours à surveiller un dépôt de munitions, d'autres encore 15 jours de manoeuvres régimentaire. Vous pouvez parler avec ceux qui ont fait leur service militaire il y a 30 ou 40 ans, c'était pareil, ça ne se raconte pas ses opex. Ces volontaires comme les appelés sont là pour faire de la masse, pas forcément uniquement sur l'instant présent, mais pour le système de mobilisation en général. C'est bien tout le système qu'il faut regarder car c'est avec lui qu'on peut, qu'on pourra jouer bien plus facilement sur la ressource humaine. On a un dispositif qui va devoir évoluer pour absorber ce monde, aujourd'hui on peut légitimement dire que ce sera compliqué, mais il ne faut pas non plus faire comme si c'est impossible, comme je le disais, la plus grande question est de savoir si les volontaires répondront présents pour qu'on atteigne les 50 000. Si dans 10 ans tout se passe comme prévu, on sera là avec un système qui va pouvoir créer de la masse. Chaque volontaire fera son temps en "service", mais il sera également mis dans la RO2, c'est à dire qu'il sera un "mobilisable". Si on part d'une base de 5 ans dans cette réserve, vous aurez 250 000 personnes qu'on pourrait mobiliser (sans compter les anciens pros). C'est sûre qu'en temps normal, de paix, cette réserve semble être un fantôme, on s'en fout, ceux qui sont dedans n'y prêtent pas plus d'intérêt. Mais juridiquement c'est une obligation, un devoir et si vous n'obéissez pas à un ordre de mobilisation (on ne parle pas d'une journée pour faire acte de présence comme ça peut se faire aujourd'hui) vous pouvez subir des sanctions pénales. Mais avant cette RO2, on passera par la RO1, c'est à dire 100 000 personnes qui elles aussi ont obligation de répondre présent en cas d'appel, peu importe le travail, peu importe que l'on prévoit un truc le week-end prochain. Le pouvoir peut également décider d'augmenter le temps du service, il peut décider d'augmenter les limites d'âges, il peut décider d'augmenter les volumes. On dit déjà aujourd'hui qu'il peut devenir obligatoire. Si dans 15 ans on décide d'augmenter à 100 000 pax pour le service militaire, on fera appel aux volontaires et on complètera avec des obligations et pour 200 000 c'est pareil (ces chiffres servent à illustrer les possibilités à mobiliser de la masse, je ne dis pas qu'on va les insérer facilement). On aura comme par le passé des clauses qui vont donner très certainement aux volontaires d'augmenter le temps de leur service mais aussi de pouvoir partir en opérations et être déployer en opex. On est là publiquement à vouloir rassurer des oppositions diverses et variées sur la non employabilité de ces volontaires à l'étranger, mais c'est un non sens. Ces gens ne sont pas des "obligés" au service, nous ne sommes pas dans la conscription d'hier et je pense que beaucoup de ces volontaires, si on leur proposera de signer un papier pour faire une opex (avec la prime qui va avec) ne seront pas contre et prolongeront même leur temps de service pour le faire. C'est pour cela que je trouve assez ridicule de rassurer des oppositions qui cherchent à donner l'illusion d'obligés et de voir le président devoir les rassurer en insistant sur "volontaires" et qu'ils ne seront pas utiliser en dehors de la métropole. Mais bon, s'il faut le faire pour que ça passe, faisons le, mais dans les faits, on aura toute la légitimité de proposer à ces volontaires des missions à l'étranger. On va vers un autre système que l'actuel. Un système ou si nécessaire on pourra prendre de la masse, même si on aura toujours l'impression que les effectifs globaux n'auront pas massivement pris du volume.
-
Le retour du service militaire, même s'il n'est pas obligatoire (pour l'instant), il faut anticiper un sursaut d'effectifs qui sera peut-être (on verra la répartition finale ultérieurement) d'environ 35 000 hommes pour l'armée de terre, les 15 000 autres pour la marine, armée de l'air, gendarmerie, pompiers militaires à horizon 2035. Il y aura des ajustements à faire en terme d'équipements. L'insertion de ces volontaires dans les unités va amener des changements importants. C'est différent de la réserve opérationnelle, absente la plupart du temps, là on aura une présence continue de ces volontaires, il faudra leur donner une fonction, un encadrement (même en dehors de la formation initiale). Prenons le cas de l'armée de terre, on a 80 "régiments". Sur une base de 35 000 hommes, cela reviendrait à devoir dispatcher environ 450 personnes par régiment. Mais ça c'est sur le papier, car quand on fait le détail des unités, tous les régiments ne se "valent pas". En effet est-ce que le 44e RI équivaut à un vrai régiment d'infanterie comme le 1er RI? Non rien à voir, pareil pour le 132e régiment d'infanterie cynotechnique. Est-ce que le 9e RIMA de la Guyane, les RIMAP doit être pris en compte? Je ne pense pas. Est-ce que le RIAOM à Djibouti ou le 5e RC aux EAU doivent l'être? Non c'est à l'étranger. Est-ce que les régiments de la légion le sont? Non plus. Est-ce que les régiments des FS le sont? Non. Et puis qui peut croire que dans un régiment de l'Alat, un régiment du train, du matériel ou on a parfois plus de civils que de militaires, du 28e GG ou l'unique RMED on va pouvoir absorber 450 personnes? Comprenons bien que si on peut "imaginer" intégrer 450 personnes supplémentaires dans un régiment d'infanterie, pour beaucoup d'autres unités c'est "non concernés" ou totalement disproportionnés. Au final tout repose sur une poignée de régiments qui vont devoir absorber la masse et d'autres qui vont se contenter peut-être d'une "compagnie". Sauf qu'une compagnie d'infanterie c'est 140 hommes, sur ce chiffre vous allez forcément avoir des officiers, des sous-officiers et des MDR gradés, donc des pros, les volontaires du service ne pouvant occuper que des places de 2e/1ère classe, soit peut-être 80 types. Imaginons que 40 régiments se contentent de cela car ils ne peuvent tout simplement pas faire plus en raison de ce qu'ils sont, de ce qu'ils font, on aurait casé 3200 engagés. Foutons une section un peu sur toutes les emprises (commandement, brigades, dépôts mun etc...) pour faire des gardes, on va arriver à grand max à 5000 Plus que 35 000 à caser dans 40 régiments (pas tous pareil, mais faisons comme si), soit 750 types par unité, autant dire presque un doublement. Si on se baserait sur un format compagnie d'infanterie comme en haut, ce qui permet justement d'insérer le maximum de combattants 00, cela reviendrait à devoir créer presque 10 compagnies supplémentaires (avec cadres) dans ces régiments. C'est juste impossible, il va falloir créer de nouveaux régiments et il y aura de la mutation contrainte de nombreux militaires pros (une chance pour certains, un problème pour d'autres) et un rôle d'encadrement accru. On doit déjà comprendre qu'on ne fonctionnera plus comme maintenant, ces volontaires ne seront pas un truc "social" à côté ou au loin comme pouvait l'être un SNU ou le SMA, ni un à côté parallèle comme pour la réserve, ça va devoir se mélanger et il ne faudra pas faire de la merde. Il faut rester capable de déployer des troupes en dehors du territoire national, il ne faut pas créer une dépendance aux appelés, pour faire simple il ne faut pas que si dans 10 ans on souhaite déployer un canon, on se retrouve à devoir chercher un pro pour remplacer un volontaire du service, chargeur de la pièce, car on ne peut pas l'envoyer en dehors de la métropole. Bien qu'il y aura forcément des "contrats" de volontariats pour ces missions extérieures comme par le passé (ne soyons pas dupes), il va bien falloir réfléchir à comment tout va se faire, la question de l'infra ou de la solde à côté est presque une question "facile" (surtout qu'on se donne 10 ans). Dans le même temps on veut 105 000 réservistes (RO1) en 2035, c'est moins contraignant, mais ce n'est pas non plus à négliger. Même si comme ça sur le papier on a l'impression que 35 000 ( sur 50 000) ce n'est pas grand chose, qu'on se dit que ce sera un peu comme la réserve, qu'on aura un bâtiment dans le régiment avec ces volontaires, qu'ils vont faire un peu de garde, un peu de sentinelle et 2-3 activités dans l'année, en vérité c'est bien plus impactant que ça. Cette masse de simples soldats on va devoir leur donner une fonction, il y en a peut-être 3-4000 qu'on occupera en permanence avec Sentinelle (peut-être encadré par des réservistes qu'il faudra aussi occuper...) et d'autres missions de surveillance de sites, mais le reste ne va pas passer le balai. On va devoir les équiper, pas qu'avec un fusil et un casque. On peut s'attendre à une hausse du parc de véhicules et d'autres choses. On entre dans une réforme qui va durer presque 10 ans avec une grande incertitude sur le volontariat à ce service. De toute façon pour les 2 prochaines années on sera en mode "sondage" du processus. Si on voit que ça attire beaucoup ou non, les orientations (adt, marine, gendarmerie...) voir ceux qui s'engagent à l'issue du service, voir si ça impacte le recrutement habituel. Il faudra ensuite s'adapter. 3000 pour l'an prochain, peut-être 2500 pour l'armée de terre, on pourra au départ dispatcher cela dans les régiments actuels, je pense qu'il faudra créer une compagnie (ou équivalent) proterre dans les régiments avec un encadrement pris sur place sans destructurer l'ensemble. Les formations initiales dans les CFIM actuels. Cette compagnie restera à demeure dans ces régiments (elle fera du proterre local ou déploiement national type sentinelle). Mais très vite (2 à 3 ans) on arrivera au potentiel d'accueil et de soutenabilité. Il faudra créer de nouveaux régiments complets dans lesquels on devra pleinement "mixer" volontaires et pros. D'abord sur des sites que nous avons puis pourquoi pas d'en créer de toute pièce. On devra chercher à maintenir des régiments pros (même si la ponction des cadres (mutation) va amener une forme de rétrécissement avec de nouveaux régiments "mixtes" qu'il faudra quand même finir par équiper. On s'oriente vers la création d'environ 2 divisions en parallèle de celles que nous avons aujourd'hui, sans doute à dominance infanterie car c'est le plus facile et le moins coûteux à équiper. Il faut impérativement garder des unités pro ou il n'y a pas un mix age avec des volontaires pour pouvoir continuer à projeter des forces sans encombres. Je pense qu'il serait également une bonne chose d'amener 1 ou 2 régiments de plus à la légion, de créer une brigade légion. Ensuite pour la marine, la gendarmerie et les autres, c'est encore une autre histoire.
-
On ne refait pas le passé, il y a 15 ans, le VBCI était presque du luxe qui arrivait au milieu d'une armée de terre dont les nouveautés étaient rares et ou on demandait des économies partout. On aurait donné à l'époque 200 millions aux armées, qu'on en aurait parlé comme un jackpot pour nos armées, aujourd'hui on reçoit 3 et maintenant 6 milliards par an (!)... Le VBMR était alors un choix qui s'inscrivait dans une logique d'avoir un VTT abordable, un simple blindé dans la continuité du VAB. Le VBCI était trop coûteux, même en version VTT, on doit être sur un rapport du simple au double. Les cibles finales étaient aussi moindre, c'est surtout le Serval qui s'est fait une place inattendue avec les différentes réorientations (hausse FOT, arrêt des restructurations), surpassant même le Griffon (2100 exemplaires contre 1900, j'arrondis). Dans le contexte actuel, la question budgétaire de l'époque peut se regarder avec une aberration, mais c'était ainsi. Si aujourd'hui on serait comme en 2010 à recevoir des VBCI et à se demander par quoi on remplacerait les VAB, je pense qu'acquérir des VBCI en version VTT et autres seraient l'option choisie. Le VBCI32 tonnes c'est avant tout vouloir augmenter son PTAC. Un VBCI à vide c'est 19t, ensuite quand on vient faire le plein d'hommes + équipements, de munitions, de vivres, lot de bord, de kits additionnels (filet anti-RPG), des éléments imprévus (comme on voyait des roues fixées à l'avant ou sur le toit, on avait des mules surchargés dont les conditions climatiques difficiles, un terrain compliqué, amenaient des usures mécaniques même sans dépasser le PTAC. Le VBCI 32 tonnes n'aura augmenté que de 200kg à vide, les protections supplémentaires sont marginales. Le Griffon c'est également autour de 18t à vide. Faut pas croire un combattant à l'arrière d'un Griffon n'est pas moins protégé que son collègue dans un VBCI. De même un pilote dans un Griffon est mieux protégé qu'un pilote de VBCI s'il roule sur une mine, car le Griffon est nativement prévu pour se disloquer. Je ne dis pas pour autant que le pilote du VBCI n'est pas protégé, c'est largement mieux qu'un VAB ou d'autres blindés. Sur des images on aura l'impression que le VBCI aura mieux résisté, mais ce n'est pas comprendre le système de protection (type capsule de survie) ou sur le Griffon le blindage qui protège l'équipage ne se trouve pas sur le front du véhicule mais à l'arrière du bloc moteur (dans les deux cas le véhicule sera mort). Donc souvent on aura cette impression d'un engin visuellement moins protecteur pour l'équipage alors qu'il est en fait juste moins protecteur pour le véhicule. Tout comme on pourrait penser que le gros parebrise est beaucoup moins résistants que de l'acier, c'est méconnaitre les effets du verre feuilleté qui le compose. Le Griffon a un poids à charge "opex" (c'est à dire équipé de tous ses kits, notamment de protection( plaques de surblindage mais aussi les grilles)) qui est à 23,6tonnes. Son PTAC est de 24,5t. En gros il n'y a qu'une tonne de marge. C'est déjà un véhicule optimisé autour de kits existants. Qu'il soit déjà conceptuellement doté du surblindage et de grilles qu'on ajoutera pour les missions, c'est une excellente chose et cherchons à augmenter le stock de ces kits additionnels. En terme de protection, le Griffon n'est pas à pointer du doigt. Là ou moi je veux en venir, c'est qu'il serait peut-être bien de faire évoluer l'infanterie en VTT en une infanterie en VCI. La différence entre en VCI et un VTT est avant tout une question de rôle avant une question de protection. On attend d'un VCI qu'il enagage l'adversaire avec un armement lourd quand le VTT n'aura qu'un armement dit "d'autodéfense" et ou la mission n'est qu'apporter une mobilité sous blindage aux personnes embarqués.