
Pol
Members-
Compteur de contenus
784 -
Inscription
-
Dernière visite
-
Jours gagnés
11
Tout ce qui a été posté par Pol
-
Faut savoir que le rythme de livraisons des tourelleaux (mais d'autres kits également) est en retard par rapport aux livraisons des véhicules (on produit plus vite les véhicules). Ce qui fait qu'on va recevoir des véhicules qui vont peut-être attendre quelques mois avant de recevoir des tourelleaux avec certaines priorisation (infanterie par ex...). En soit ce n'est pas dramatique, c'est déjà bien de recevoir les véhicules pour former les pilotes, certains combattants ou spécialistes (pour les engins avec des missions particulières), une appropriation nécessaire. Les tourelleaux de toute façon, dans le quotidien en France ils ne sont pas utilisés et s'il faut former des tireurs on peut prendre un véhicule équipé pour enchainer les formations ou les tirs. C'était prévu, la montée en cadence des livraisons des kits étaient calqué sur la période 2025 et 2030, tous les engins ne seront pas équipés (même si tous peuvent l'être), c'est assez logique et normal au vu de certaines missions. Un tourelleau c'est 300k€ environ, ce n'est pas un petit investissement et ce n'est pas non plus pour rien qu'on a la version T2 (uniquement mag58 et sans fumigènes) qui équipe une bonne partie du parc, moins coûteux. Est-ce qu'on va chercher à équiper nos Griffon et Serval de tourelleaux belges en parallèle de nos T1 et T2 ? Je ne pense pas. La compensation industrielle qui n'est pas forcément lié à ces 2 véhicules, ni même au Jaguar. C'est en fait assez large, des commandes d'armes belges par la France, que ce soit des munitions, de poudres, des mitrailleuses ou n'importe quoi. Les tourelleaux sont des éléments à forte valeur notamment en raison de ses optiques. Comme tous les éléments optiques au passage (quand vous voyez un combattant avec une JVN sur la tête, comprenez que souvent cette dernière va valoir plus cher que tout ce que le combattant aura avec lui, son fusil, son viseur, son casque, son gilet balistique, ses munitions, sa radio son treillis, ses chaussures, son slip...). Les belges ont de bons produits et je vais le dire sans langue de bois, ils sont sans doute meilleurs que nous sur plusieurs aspects (ça ne veut pas dire que nous sommes à chier, loin de là, surtout dans l'optronique). Acquérir des tourelleaux belges, dans notre situation actuelle, ça visera de l'équipement vraiment particulier ou alors ça sera l'équipement standard d'un autre véhicule (comme le VBAE). C'est bien possible que la France, à côté de certaines acquisitions d'armements à la Belgique (sans lien à CAMO) ait décidée que pour le VBAE, le(s) tourelleaux qui équiperont les véhicules français seront belges, ou alors que les belges auront un gros rôle à jouer dans la construction du véhicule. Un truc ou 75% du produit final soit belge. Mais je ne pense pas qu'on va chercher à détricoter le partage actuel sur le Griffon, le Serval et le Jaguar. De toute façon nous ne sommes plus aujourd'hui comme il y a 60 ans, dans un monde ou vous avez 4-5 pays qui savent produire des véhicules et le reste du monde qui vont leur acheter sans rien demander. Le monde d'aujourd'hui est celui ou vous avez un paquet de pays/constructeurs qui produisent et qui se livrent à une lutte ou le client peut exiger des compensations industrielles. Si nous refusons, ben ailleurs un autre saisira l'occasion et n'aura pas de problèmes à installer une usine d'assemblage et à équiper un véhicule avec des tourelleaux réalisés localement. L'acheteur est souvent en position de force sur ses demandes. La Belgique est un pays qui nous est proche et avec lequel personnellement je ne vois vraiment aucune remise en question sur le fait de leur acheter de l'armement.
-
Europe de la Défense ?
Pol a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est tout le problème entre la volonté politique et la réalité (il en est de même chez nous). On a beau vouloir une armée puissante, tout n'est pas qu'une question d'argent. L'argent ne permet pas de gonfler les effectifs, la masse ne peut se faire que par la conscription, ce qui amène un choix sociétal. L'argent ne permet pas d'obtenir des industriels des livraisons massives et immédiates, ni d'inventer en 6 mois ce qu'il faut des années à faire. Je ne doute pas qu'à Berlin on soit prêt à payer pour avoir la première armée d'Europe, mais il y a de nombreux obstacles. Cette remontée allemande en matière de défense face à la perspective d'une guerre contre la Russie d'ici 5 ans enfin 4 maintenant... (c'est juste pour créer une peur qui justifie le besoin), ben comme chez nous depuis quelques temps, ça va surtout financer un énorme rattrapage sur le renouvellement de matériels qui traine depuis des années. Que ce soit par des productions nationales ou même l'achat à l'étranger, on ne verra pas un gain de masse avant des années. Mais rassurons nous sur une chose, il ne faut pas non plus croire que du côté russe, on est dans un mode ou l'armée se renforcerait. Comment croyez-vous qu'en 2012, malgré déjà des efforts importants dans la défense, Moscou imaginait son armée pour 2022 ? Certainement pas à l'image de ce qu'on a vu débarquer en Ukraine. Cette guerre aura bouffé et bouffe encore énormément de moyens chez les russes, on parle souvent d'une production massive, mais en dehors des drones, ou est-ce qu'on observe cette production massive? On a l'impression que pour certains la production russe est similaire à la production de T-34 durant la 2e guerre mondiale, qu'on a une armée russe qui gonfle de manière croissante. Mais hormis la déclaration de Poutine qui annonce une augmentation du nombre d'hommes, hormis de compter (enfin ce sont les chiffres que les ukrainiens donnent) des drones Shahed et quelques missiles, ailleurs on est bien incapable d'expliciter cette production russe qui devrait nous donner l'impression de courir à côté d'un train à grande vitesse. On en est tout de même à 3 ans et demi d'effort de guerre, d'un pays véritablement en guerre qui met énormément de moyens dans ses armées. Mais proportionnellement ce que la Russie dépense exceptionnellement pour sa guerre, c'est du niveau de ce que l'armée allemande envisage dans 5 ans en temps de paix. N'oublions pas aussi que pour la Russie son effort actuel est plus que largement consommé par la guerre, une grande partie va vers les soldes et les primes des volontaires. Je pense que côté russe on est déjà bien en difficulté pour maintenir le niveau de l'engagement en Ukraine, qu'on est malgré ce qu'on pense encore dans une érosion des moyens (y compris de son héritage soviétique) et non pas dans un renforcement de l'armée russe. Cette guerre peut encore durer un moment et il est assez illusoire d'imaginer la Russie prendre toute l'Ukraine et éliminer ainsi l'armée ukrainienne. Ce que je veux dire c'est que même si demain on a un cessez-le-feu sur les positions actuelles (car je pense qu'il est totalement vain d'imaginer un accord), on aura une paix à la coréenne, c'est à dire que les russes comme les ukrainiens maintiendront une forme de rideau de fer ultra militarisé qui "bouffera" énormément de moyens. Moscou aura toujours cet "ennemi" loin d'être faible, qui va capter de gros moyens militaires, l'empêchant ainsi d'imaginer sereinement d'affronter l'Otan (qui continue son renforcement). Faut pas croire que pour l'armée russe, la fin de la guerre en Ukraine sera une "libération" des moyens engagés pour servir ailleurs. Les russes eux aussi passeront au minimum 10 ans pour remplacer les équipements des unités en service et ils ne remplaceront jamais les gros stocks de l'URSS qui leur ont donnés des moyens que leur budget depuis 1991 ne leur aurait jamais permis d'acheter. Cette perte là est également très importante à prendre en compte dans le potentiel russe, avant cette guerre on pouvait craindre de ses réserves, aujourd'hui beaucoup moins. Il faut qu'en Europe on prenne en considération que notre soutien à l'Ukraine va devoir durer même après le conflit. La collaboration et les accords se feront nécessairement. Maintenir aux portes de la Russie sur une ligne de démarcation, 300 000 ou 400 000 ukrainiens avec un équipement correct, va participer à notre défense contre les russes, cela va amener une masse humaine que nous ne pourrons pas constituer rapidement et pour Moscou ouvrir un front dans les Pays Baltes deviendra compliqué. Le risque que le côté ukrainien s'active en second front avec le soutien de l'Otan (vu que les Baltes sont déjà attaqués) est plus que plausible. Quand on prend en compte les polonais qui mettent eux beaucoup de moyens sur le terrestre et visent une armée à 500 000 hommes mobilisables, je me dis déjà que dans quelques années, rien qu'avec l'Ukraine et la Pologne on a déjà deux gros morceaux à opposer aux russes. C'est ensuite sans compter tous les autres, notamment les allemands qui sont derrière (faisons comme si les USA n'existaient pas...), nous et tous les autres. On a trop tendance à se regarder le nombril en pensant que la France soit à même d'affronter la Russie dans les mêmes conditions de l'Ukraine, mais ce n'est pas du tout cela. -
Guerres commerciales 2025 (version Trump)
Pol a répondu à un(e) sujet de Lordtemplar dans Politique etrangère / Relations internationales
Qu'on l'accepte ou pas, il faudra faire avec lui encore 3 an et demi. Je pense déjà que Trump a compris par rapport à ses premières semaines, qu'il ne peut tout simplement pas mener la guerre commerciale avec le monde entier. Il est donc lui aussi "contraint" d'une certaine manière à seulement se contenter par exemple de 15% et de belles annonces d'investissements pour lui offrir une victoire politique à présenter à ses supporters. Donc oui, donnons lui son accord, qu'il détourne son regard sur d'autres le reste de son mandat, qu'il y ait des idiots qui veulent jouer avec lui à celui qui a la plus grosse. Mais si certains estiment que notre intérêt est de jouer au jeu de celui qui perd le plus est celui qui gagne, qu'ils viennent m'expliquer en quoi c'est agir intelligemment. Le vin va entrer dans les 25 milliards qui ne seront pas exemptés de taxes, mais on en reste toujours dans les moins de 4 milliards que j'évoquais. Quand on sait qui achète du vin français aux USA, c'est comme pour les produits de luxe, vous pensez vraiment que 15% vont les détourner massivement du produit français? J'avais dit hier que les 15% sont sans doute trop peu pour pouvoir créer cet effet de perte de marché rapide et importante, surtout dans ce qui est de haute valorisation. Y a t-il un vent de panique chez les vignerons ou ailleurs en ce moment? Non, par contre revenez quelques temps en arrière, l'incertitude sur l'avenir des ventes dans le marché américain amenait d'énormes craintes, limite on était en mode "fin des ventes aux USA", histoire d'amener des gros chiffres cataclysmiques sur le secteur. Là on sait que l'acheteur américain au lieu d'acheter sa bouteille à 50$ il va la payer 57$, est-ce la perte du marché américain? C'est un embargo de nos produits? Un drame pour la filière? Non. Non mais vraiment, ces taxes sont dérisoires pour notre économie et on ne va pas subir des chutes de point de PIB pour ça, alors qu'il y a 5 mois, cette guerre commerciale allait dans ce sens. Vaut mieux faire profil bas pendant 3 ans sur ces questions de droits de douanes et de confrontation économique avec les USA et attendre qu'un autre "personnage" remplace Trump (républicain comme démocrate car de toute façon il ne peut plus se représenter) pour chercher un nouvel accord (car de toute façon celui qu'on a signé porte uniquement jusqu'à la fin de son mandat...). Je vais le redire, mais quelques dollar de plus sur le prix du baril sont bien plus handicapants pour notre économie que ces 15% (avec de grosses exemptions) très médiatisés de Trump. Et il ne faut pas croire non plus que la France va aller acheter plus d'armes ou plus d'énergies, il n'y a rien qui oblige à cela, l'accord est peut-être signé par l'UE mais chaque pays est toujours libre de faire ce qu'il veut et comme il veut, puis quand il faudra faire le bilan, ben ce sera au moment ou Trump s'en va. Il n'y a pas du tout dans ces conditions à se demander pourquoi Macron se fait discret, dans le cas de la France, quand on regarde bien les choses, le jeu n'en vaut tout simplement pas la chandelle. C'est pour cela que j'ai vraiment l'impression qu'il y a pas mal d'exemptions qui servent pas mal les intérêts de la France et ce n'est pas en cherchant les secteurs non exemptés que ça doit pousser à une dramatisation outre mesure de cet accord. -
Guerres commerciales 2025 (version Trump)
Pol a répondu à un(e) sujet de Lordtemplar dans Politique etrangère / Relations internationales
La question n'est pas de savoir ce qu'on gagne avec cet accord, mais c'est de comprendre que nous cherchons à éviter de trop perdre face à un président américain qui semble prêt à jouer une guerre économique. Ok donc c'est quoi la solution? Nous refusons l'accord, trop bien on tient tête à Trump et aux USA et après? On va se lancer dans une guerre commerciale ou le jeu sera de savoir qui perd le plus et qui va faire le plus de problèmes à l'autre? Tu crois vraiment que c'est Trump qui va céder face aux européens, qu'on le veuille ou non, dans sa rhétorique il a raison, la balance commerciale est déficitaire pour son pays et il a bien plus de leviers que nous n'avons, restons en conscient même si nous ne voulons pas l'admettre. Du côté européen on est dans l'idée de minimiser la perte et d'attendre que la période Trump passe pour ensuite voir ce qu'on fera dans 3 ans. Alors oui, ce n'est pas valorisant et oui ça laisse un sentiment (mais c'est pareil dans tous les pays du monde!) qu'on cède devant les USA, mais on a une stabilité et une prévisibilité économique qui va nous éviter que pendant 3 ans, du côté de Washington, on a du jour au lendemain des pressions, des menaces et des taux qui passent du jour au lendemain à 50%, 100% ou je ne sais quoi. Ensuite il faut prendre le cas de la France, comme je l'ai déjà dit, nous avons 50 milliards d'exportations vers les USA, avec l'ensemble des exemptions (aéronautique etc...) on doit tourner autour de la moitié. 15% ne représente même pas 4 milliards. Oui c'est chiant, oui on aimerait sans doute ne rien avoir et oui on aimerait bien rendre le coup/coût de l'autre côté, mais si ces envies au final amènent à pire, que ce soit sur nos exportations ou sur des droits de douanes des produits américains (donc augmentation de prix pour les consommateurs = inflation), est-ce agir au mieux dans notre intérêt? L'augmentation de 5$ du prix du baril est sans doute plus dommageable à notre économie que cet accord ou ceux qui perdent le plus sont les allemands. Je l'ai noté hier, mais j'ai presque l'impression que toutes les exemptions et autres vont pour beaucoup dans notre direction, qu'on a presque l'impression qu'on a cherché à "exclure" Macron en limitant fortement l'impact de cette taxe sur la France. Aujourd'hui on voudrait quoi? Que Macron pousse l'UE dans une guerre commerciale alors que l'impact sur la France est très faible? -
Guerres commerciales 2025 (version Trump)
Pol a répondu à un(e) sujet de Lordtemplar dans Politique etrangère / Relations internationales
Dans ce genre de perspective, faut pas croire que les USA peuvent s'isoler d'une grosse perturbation du prix du baril en vendant à prix coutant chez eux et au prix du marché aux autres. Tout est lié d'une manière ou d'une autre, tout ce qui est importé ou exporté (transport), les difficultés des uns se répercutent sur les autres. Une offre pétrolière trop coûteuse amènera une baisse de la demande. L'inflation généralisée, se manifestera également aux USA et elle sera très certainement bien plus coûteuse que les bénéfices liés au seul secteur énergétique. Les USA ce n'est pas l'Arabie Saoudite ou la Russie ou la production de gaz et de pétrole représente l'essentiel de l'économie et de leurs revenus. Ce secteur il est seulement un secteur parmi tant d'autres et le marché américain est celui de la mondialisation, il est ouvert au monde. Dans ce monde là, le producteur/vendeur de gaz et de pétrole quand il verra qu'il peut vendre un baril à 100$ et qu'on lui impose un prix à 60$ sur le territoire US, il va arrêter de vendre aux USA pour vendre à l'extérieur. -
Guerres commerciales 2025 (version Trump)
Pol a répondu à un(e) sujet de Lordtemplar dans Politique etrangère / Relations internationales
. -
Guerres commerciales 2025 (version Trump)
Pol a répondu à un(e) sujet de Lordtemplar dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui, je suis d'accord. Trump a décidé de faire payer les américains 15% de plus les produits importés de l'UE avec aussi pas mal d'exemptions et pour faire passer la pilule (aux américains) d'une inflation à venir, on annonce de gros investissements/achats de plusieurs centaines de milliards. Mais il n'y a sans doute rien de contraignant sur cet accord qui porte uniquement sur sa mandature. Trump fait un pari, celui ou en augmentant les produits importés, il va rendre des produits américains plus compétitifs et que ça va pousser à des investissements qui vont réindustrialiser le pays. L'idée sur le papier est assez basique, sauf que le problème c'est que cette compétitivité retrouvée, si elle a vraiment lieu, restera uniquement sur le marché américain. Mais le problème c'est que 15% par exemple, ben c'est sans doute pas assez pour déclencher ce déclic dans de nombreux secteurs. C'est peut-être "acceptée" par l'UE comme par d'autres pays car justement on estime cela sans trop d'impact et qu'on s'évite une surenchère destructrice. Trump va obtenir sa victoire idéologique, médiatique et politique, mais une fois que ce sera passé, cet accord ne changera pas grand chose. Il suffit de regarder les marchés boursiers, ils sont tous rassurés, ils ont désormais une perspective et une levée d'incertitudes. On fait comme si Trump obtient ce qu'il voulait, mais on est très loin de ce qu'il pouvait déclarer il y a plusieurs mois. Limite déjà qu'il voulait négocier pays par pays dans l'UE, rien que faire un accord avec l'UE comme un bloc c'est déjà une forme de recul. D'autant plus que l'UE ça reste un ensemble de pays qui chacun ont des relations économiques différentes avec les USA, que chacun fait ses choix. Je vais reprendre le cas de la France, nous avons 50 milliards d'exportations avec les USA. Une grosse partie concerne l'aéronautique et d'autres secteurs "épargnés" si bien qu'au final on doit être concerné par les 15% sur seulement la moitié. Ainsi sur 25 milliards, ça va représenter moins de 4 milliards que les américains payeront en plus, pour les français dans le quotidien, il n'y aura rien, pas de surenchère qui va faire décupler le prix des produits US ou quoi que ce soit. On sait aussi que nous exportons beaucoup de produits de luxe et il est peu probable que cette clientèle américains soit plus que gêné par 15% de plus. Franchement il y a peu de chance de voir une forte régression des quantités importées qui amènerait la perte du marché américain ou un manque à gagner très important à nos exportateurs. Voir le prix du baril de pétrole prendre 5$ est bien plus néfaste économiquement à notre pays que cette grande confrontation économique avec Trump et cet accord. J'ai même de plus en plus l'impression que les diverses exemptions ont servis à isoler Macron qui portait le discours le plus "résistant" en Europe. On ne se rend pas trop compte, mais la France en particulier, on est presque "non concerné" par tout ce phénomène. Il en est autrement pour des pays comme l'Allemagne par exemple. Aujourd'hui a été publié les résultats de croissance au 2e trimestre de la France, mieux qu'attendu même si toujours faible avec 0,3%, ceci avec une taxation américaine sur tout (sans les exemptions) à 10%. En Allemagne et en Italie, les chiffres sont aussi tombés, eux aussi mieux qu'attendus, mais toujours dans la récession avec -0.1%. La France également, avec son parc nucléaire est également beaucoup moins concerné pour se démerder à trouver des alternatives au gaz russe. Cette politique de Trump a de toute façon briser une forme de confiance qui va amener de nombreux pays à réduire et s'éloigner des USA de manière lente et progressive, sans faire de fracas même si ces "accords" vont donner une impression contraire. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Drones embusqués. Avec un peu d'intelligence artificielle on imagine bien la mine du futur... -
Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Plutôt que de jouer à celui qui cherche à balancer des piques contre la France afin de soulager des pulsions enfouies, tu devrais comprendre au contraire que la France a toujours été "avec" (du moins ils n'étaient pas nos ennemis) les touaregs et que c'est bien cela qui frustraient énormément les revanchards du sud qui n'ont d'obsessions que de combattre ces touaregs. Nos liens avec eux amenaient à une propagande qui disait que nous soutenions et armions (ce que nous n'avons jamais fait avec les touaregs) les "terroristes" ou qu'on empêchait l'armée malienne de prendre et contrôler Kidal. C'est encore aujourd'hui une obsession chez eux, il suffit d'aller sur les réseaux pour voir cette confrontation qui date depuis l'indépendance entre les touaregs et ceux du sud, si fier à défendre leur identité et les frontières de leur pays (qui ont été tracées à la règle sur une carte en Europe...) Donc les touaregs qui étaient nos ennemis, va falloir l'expliquer. Notre départ (comme celui de l'ONU) n'a fait que rouvrir une confrontation locale en plus du combat contre les terroristes. Ceux qui voulaient cela ne doivent pas se plaindre que ça ne se passe pas aussi bien que la dépose des valises à Kidal. Mais vu qu'ils sont opposés aux russes, je ne suis pas surpris de retrouver les mêmes que sur le fil du conflit ukrainien qui vont préférer prendre la défense de qui ont sait et de conspuer qui on sait... -
Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
En lien aussi, le super convoi de Wagner est arrivé à Kidal, 18 jours. Pour rappel, un convoi français qui allait approvisionner Kidal, il fallait compter 12 heures en moyenne, avec parfois en cas d'imprévus lourd (car il y avait toujours des crevaisons et autres) jusqu'à 24h. Un convoi presque toutes les 2 semaines comportant des dizaines de véhicules sans oublier la log aérienne d'urgence qui était assuré en permanence entre temps. Alors c'est sûre, on se faisait moins accroché, mais c'est aussi bien parfois de se dire qu'on était bien organisé et pas du tout mauvais et que nous n'avions pas besoin de faire une étape de plusieurs jours à Anéfis. J'espère que les véhicules qui entrent à Kidal dans cette vidéo ne sont pas l'ensemble du dispositif, car c'est vraiment rien du tout mais ça ne me surprendrai pas. Je pense que pour l'armée malienne et ses amis russes, le camp principal du Nord n'est pas Kidal mais bien Anéfis, ceci pour diverses raisons sécuritaires et logistiques. -
Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
On commence par démocratiser les drones, y compris ceux par guidage optique. Il va falloir revoir tous nos engagements à la lumière de cette menace nouvelle. Car ces drones peuvent devenir une arme terriblement efficace pour des groupes armés. Il ne faudra pas longtemps pour voir des attaques "complexes" avec eux, pour l'heure on en reste encore sur de l'exceptionnel. Car les habitudes qu'on pouvait avoir depuis des années, même en basse intensité, elles sont remises en question. Qui peut bien croire qu'on puisse encore refaire une FOB comme en Afghanistan si ceux d'en face peuvent balancer des dizaines de drones sur elle? Le harcèlement devient un jeu d'enfant et n'importe quel pays dans le monde peut facilement et discrètement fournir les ennemis de ses ennemis... Il faut repenser les dispositifs, faire des abris pour les véhicules, les aéronefs, les hommes. On ne va plus non plus laisser des réservoirs souples de carburant à l'air libre et l'idée de filets pour cacher la vue et stopper les drones doivent entrer pleinement dans une normalité des différentes bases et abris. Limite qu'on peut être content pour l'heure de ne plus être engagé sur place, encore faut-il concevoir aujourd'hui ce qu'il faut. Avec la vidéo derrière -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
L'Ukraine ce n'est pas l'Afrique, ce n'est pas le Proche-Orient, ce n'est pas le Caucase. Forcément nous sommes plus concernés par ce qui se passe à notre porte que ce qui se passe chez d'autres. La Russie reste un pays qui nous est hostile, n'en déplaise à certains. C'est un pays qui vit encore grandement dans un passé ou les frontières de l'URSS restent ses frontières "historiques", dont l'ambition est de les restaurer. Tout comme ça rêve d'un glacis du genre nouveau pacte de Varsovie qui serait sous on influence. Un pays qui exerce une pression militaire constante, y compris avec des armes nucléaires. Un pays qui cherche depuis des années à nous diviser, à nous nuire jusque dans notre influence en Afrique. Ce n'est pas Israël, l'Azerbaïdjan ou l'Algérie qui dans leurs excitations politiques ou militaires très localisés qu'on peut mettre au même niveau. Quant à la Turquie, ce pays se garde bien de s'exciter sur son flanc occidental. Le reste c'est du discours et de la posture qui va souvent servir les intérêts nationalistes. En soit ce n'est pas la Turquie dans sa guerre contre les kurdes à la frontière irakienne ou sa présence en Syrie (ou nous y sommes également) qui va la mettre au même niveau que la Russie. Moscou n'est pas une victime comme les autres contre laquelle on serait injustement et anormalement en opposition. Va falloir comprendre un peu mieux l'idéologie de la Russie qui dépasse largement le cadre de l'Ukraine. Fort heureusement, la Russie n'a pas les moyens de ses ambitions et nous lui mettons le plus de bâtons dans les roues pour limiter ses ambitions et lui rendre la tâche coûteuse. L'Otan n'a jamais été une menace pour le Kremlin, ça a toujours été un obstacle et une barrière à ses ambitions. Poutine a quand même réussi à faire ce que l'URSS n'a pas réussi durant la guerre froide, faire passer les pays neutres scandinaves dans l'Otan. Même du côté de l'Autriche et pire même de la Suisse on s'interroge aussi sur cette neutralité qui n'a plus aucun sens face à une Russie qui justement exploite cela comme étant ses dernières opportunités d'actions militaires en Europe. Il y a toute une idéologie anti-occidentale en Russie qu'il faut analyser. Un rejet qui est plus qu'entretenu par un système qui va nous dépeindre comme le grand satan. Une idéologie conquérante qui voue un culte à la guerre, symbole de virilité et c'est vers et contre nous que tout cela se dirige. Demain il pourrait y avoir un nouvel Hitler en Allemagne qui irait faire la guerre au reste des pays européen, vous pensez qu'à Moscou on le verrait comme une menace ou comme un allié avec qui pourquoi pas, ils pourraient se partager l'Europe? Limite ils rêvent de cela la nuit, ils ont une ambition de conquêtes et de destruction du bloc occidental qui est extrême. Depuis 2022, ils sont passés de la théorie à la pratique et il va falloir faire échec à cette pratique. -
Guerres commerciales 2025 (version Trump)
Pol a répondu à un(e) sujet de Lordtemplar dans Politique etrangère / Relations internationales
Il s'agit avant tout d'un accord qui doit servir à Trump dans sa politique intérieure. Il a bien vu au tout début, quand il annonçait des taxes au monde entier qu'il y avait un vrai risque de catastrophe économique pour les USA. Puis en voyant cela, Trump a très rapidement suspendu ou fortement réduit les taxes pour faire du cas par cas. Pour lui depuis l'objectif est d'obtenir de la victoire politique par des accords qui sont bien loin de l'idée/ambition originale. Nous avons vu exactement la même chose avec l'Ukraine, Trump a je ne sais combien de fois menacé l'Ukraine, insulté Zelenski, limite qu'on avait l'impression qu'il se rendrait à Moscou pour discuter des modalités de la capitulation de l'Ukraine aux conditions russes. Dès lors qu'il a obtenu son "accord", il y a un tout autre son de cloches et pourtant cet accord sur les terres rares n'a rien absolument rien de dingue et il est lui aussi très flou. On a au final juste l'impression que les USA ont transformé leurs dons en prêts que l'Ukraine payera avec l'assistance européenne. Il avait besoin d'un accord pour valider ses discours auprès de son public, désormais résister à la Russie via l'Ukraine va devenir plus lucratif que "l'abandon" de l'Ukraine pour les beaux yeux de Poutine. Avec l'UE c'est pareil, Trump avait besoin d'un accord avec de gros chiffres dans lequel on a l'impression qu'il amène des centaines de milliards aux USA afin de tourner la page de ses propres discours qui étaient eux aussi, comme pour l'Ukraine, très agressifs et menaçants. Peu importe que les gros chiffres ne se concrétisent pas, il lui fallait un accord pour une victoire le temps de son mandat. Pourquoi je fais le parallèle avec l'accord sur l'Ukraine? Car on constate que désormais l'attention de Trump se porte sur la Russie. Qu'étrangement une fois l'accord signé avec l'UE, ses 60 jours se transforment en 10 jours et qu'il comprend que s'opposer à la Russie lui est profitable. Il va vendre des armes aux européens comme aux ukrainiens. Il veut vendre du gaz et du pétrole donc c'est aussi dans son intérêt de tuer la concurrence russe. Aujourd'hui Poutine a quoi de concret à offrir à Trump ? Il n'y a strictement rien, la Russie est le parfait concurrent et non partenaire car c'est un pays qui n'achète presque rien aux USA et un pays qui va lui prendre des parts de marché dans l'énergie, dans les ventes d'armes ou dans l'exportation d'autres choses. C'est pour cela qu'il ne faut pas être surpris de voir Washington imposer des sanctions beaucoup plus violentes avec la menace sur d'autres pays (important du pétrole ou du gaz russe), puis dans le même temps ou à peine plus tard d'un gros accord de ventes d'armes pour l'Ukraine. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Si les ukrainiens seraient totalement démotivés de la situation, cela fait bien longtemps que plus rien ne tiendrait. Ils s'accrochent parfois à moins que ça et il n'y a pas besoin d'avoir 20 000 types dans la ville pour contraindre les russes à un long siège. Il est logique qu'il n'y ait pas de "succès territoriaux" des ukrainiens car ils sont dans une posture défensive. Faut arrêter de croire que les ukrainiens "poussent" comme les russes, non les ukrainiens s'accrochent beaucoup moins au terrain qu'au début du conflit ou ils ne voulaient rien céder. Aujourd'hui ils défendent en position avantageuse pour amener le maximum de pertes en face sinon ils se replient. Peu importe qu'il y ait une perte de territoires, c'est pour ces raisons qu'il y a une lente avancée russe, il ne faut pas non plus conclure qu'avancer dans ces conditions est une victoire (qui me parle de Pyrrhus?). Les unités se renouvellent, sortons de l'idée que les ukrainiens ne feraient pas tourner les troupes, car cela ne fait que nourrir le narratif des russes ou les ukrainiens seraient à court d'hommes et qu'ils sont incapables de se renouveler. Il y a peut-être des moments à des endroits précis ou on a demandé à des troupes de tenir plus longtemps, de se maintenir et qu'on a pris le point de vue de certains soldats de ces unités pour la généraliser à toute l'armée (c'est pareil côté russe), mais ce n'est pas une réalité d'ensemble. L'encerclement de Pokrovsk, les ukrainiens le voient venir depuis des mois et je pense que la présence dans la ville n'est pas gargantuesque, qu'ils ont déjà des stocks et qu'ils ne fonctionnent pas à flux tendu. La logistique, les russes aussi doivent l'assurer. L'étau va être de plus en plus difficile à serrer et c'est à ce moment qu'on verra la capacité de résistance des deux pointes d'efforts russes. Car au bout d'un moment, ils vont entrer dans les zones ou les ukrainiens vont concentrer leurs moyens, leurs efforts. Faut pas penser que le potentiel ukrainien se résume à ce qu'il y a dans la ville. Le problème des russes sera de tenir aussi l'extérieur afin d'éviter que les ukrainiens viennent couper leur ligne, à ce moment l'assiégeur pourrait presque devenir l'assiégé sur de nombreuses positions aux pointes de leur étau. Il n'y a pas que les ukrainiens qui vont devoir tenir, mais aussi les russes car la configuration et les moyens d'aujourd'hui ne permettent plus de faire un siège. Il ne suffit pas de colorier une carte pour penser que désormais c'est un acquis, que ce n'est plus un problème. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
De manière globale les russes n'ont plus les moyens de prendre une ville façon Bakhmut Ils n'ont plus non plus la force de réaliser une manoeuvre de contournement comme à Marioupol au début de la guerre pour piéger un certaine nombre d'unités ukrainiennes (au point que beaucoup des prisonniers ukrainiens qu'ils libèrent aujourd'hui datent encore du début du conflit). Ils n'ont pas non plus les moyens de la raser rapidement par un déluge de feu, ce qu'on pouvait voir au début du conflit à certains endroits ne s'observent plus aujourd'hui, la puissance de l'artillerie a régressée, elle s'est éclatée sur toute la ligne de front et il est difficile de faire venir et regrouper une puissance de feu importante sur des points précis. Quant à l'aviation, les bombes planantes sont plus faciles à mettre en oeuvre depuis le territoire russe dans les zones du nord qu'ailleurs ou l'exposition à des systèmes sol-air est plus importante. Là aussi nous voyons que le volume de ces bombes larguées s'est réduit, certains veulent chercher une efficacité dans le brouillage mais l'explication la plus logique c'est juste une diminution du potentiel. Ce n'est pas une nouvelle approche que les russes font, c'est faire au mieux avec ce qu'ils ont. Dans la stratégie militaire on va vous apprendre qu'il est toujours bien d'entourer une ville et d'offrir une porte de sortie pour éviter de mener un combat urbain coûteux en vies et ou le défenseur a de nombreux avantages (connaissances/préparations des lieux) par rapport à celui qui doit entrer. La logique des russes à Pokrovsk et ailleurs est lisible, compréhensible. Mais ce qui doit interpeller c'est la lenteur de son exécution qui enlève toute prévisibilité, toute surprise et que même si certains répètent depuis un long moment que les russes vont encercler des brigades entières d'ukrainiens, ça n'arrive jamais. La lenteur d'exécution est une démonstration flagrante d'une limite capacitaire offensive, là ou on attend un encerclement réalisé en quelques jours pour débuter un siège et épuiser les défenseurs (logistique etc...), les russes y sont des mois. Ce n'est pas que les russes choisissent d'avancer lentement, c'est qu'ils ne peuvent pas aller plus vite que ça. N'allons pas non plus croire au refrain de la propagande russe qui va nous faire croire qu'ils éliminent massivement l'armée ukrainienne avant d'avancer, ce genre de choses, ça se verrait tant l'imagerie est omniprésente dans ce conflit. Pokrovsk n'est pas non plus la finalité de la guerre, faut pas croire qu'en prenant cette ville, Kiev va capituler, que l'armée ukrainienne sera détruite. Il se passera la même chose un peu plus loin et c'est pour ces raisons, que dans ces conditions, que la guerre peut encore durer très longtemps. La problématique côté russe c'est qu'il ne faut pas seulement réussir à réaliser l'encerclement, il faut aussi se préparer à tenir le siège, c'est à dire tenir deux lignes, l'une autour de la ville, l'autre vers l'extérieur. Les russes espèrent sans doute que les ukrainiens sortiront quand l'étau va se resserrer, mais s'ils ne le font pas, s'ils se préparent depuis plusieurs mois à tenir un siège, ça risque de durer un long moment et consommer beaucoup de ressources en évitant que celui d'en face ne fasse pas un nouveau coup comme à Koursk qui poussera à réorienter des moyens. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui bien sûre, on ne soutient pas la Russie pour se donner une belle image de respectabilité mais on est juste farouchement contre l'Ukraine et ceux qui osent l'aider. On passe ses journées à vouloir expliquer que c'est en fait une saloperie dont il faut prendre ses distances, qu'il ne faut pas les soutenir, on relativise tout le temps et tout sur la Russie, mais ce n'est pas un soutien... C'est une attitude qui fait les affaires et les intérêts de qui ça? Petite analyse comportementale: Est-ce que cet homme torse nu est-il un supporter de l'OM La réponse est "non", il est juste contre le PSG... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
La plupart de ces chars transformés en "tortue" anti-drones le sont justement en raison d'un système d'arme défaillant (tourelle HS, éléments inopérants etc...). On en fait un appât à drones d'ouverture d'itinéraire, mais ils ne vont pas faire du combat. -
Guerres commerciales 2025 (version Trump)
Pol a répondu à un(e) sujet de Lordtemplar dans Politique etrangère / Relations internationales
Et l'accord avec la Chine? Une allégeance également ? Une vassalisation? Les achats énergétiques, c'est quoi? 10 ans? 15 ans? En vérité le gros perdant sur l'achat énergétique c'est la Russie. Elle voit tout son marché occidental lui échapper, c'était pourtant son principal instrument de soft power qui lui donnait du poids, de l'influence sur l'Europe (avec son lot de corruption politique qui était lié aux "cadeaux énergétiques" faits ici et là), désormais il ne lui reste plus que le hard power de l'armée. Non, la Russie ne va pas vendre ce que nous n'achetons plus à d'autres dans les mêmes proportions. Je sais que votre envie aurait été qu'on fasse une guerre commerciale avec les USA, qu'on quitte l'Otan, que limite on lui fasse la guerre, mais encore faut-il nous expliquer ce qu'on aurait gagné à cela? La realpolitik c'est de comprendre la situation comme elle est, c'est qu'à défaut de gagner il faut également savoir s'en sortir le mieux possible avec le moins de casses possibles. Oui publiquement et médiatiquement on doit satisfaire l'égo de Trump, de sa vision pour passer à autre chose, c'est comme ça aujourd'hui, ce sera autrement après lui. Il y a des gens qui ne comprennent toujours pas qu'on ne peut pas du jour au lendemain rompre tout contact avec les américains pour une quelconque fierté idéologique. Nous ne sommes pas la Corée du Nord ou d'autres pays qui peuvent se permettre de faire des coups de mentons contre les américains pour dorer leur image politique (tout en s'écrasant comme l'Iran, quand les mots cèdent la place à une confrontation plus réelle et concrète). Tout cela c'est de la futilité politique à laquelle on donne beaucoup trop d'importance et de sens. Ce qui compte, c'est notre intérêt tel qu'il est aujourd'hui. C'est de se dire si on peut se permettre une guerre commerciale juste pour satisfaire une opposition idéologique aux USA ? C'est de savoir s'il est plus intéressant pour notre pays d'être allié ou d'être ennemi des américains ? On a parfois l'impression de lire les souhaits du Kremlin, son rêve de voir les USA s'isoler des européens, de voir l'Otan disparaitre, de voir des barrières se lever. N'est-ce pas côté russe qu'on se faisait des films sur un Trump qui viendrait foutre son bordel? N'est-ce pas eux qui aujourd'hui sont un peu déçu que la dérive n'aille pas plus loin que ça et que petit à petit ça ne se passe pas comme prévu? Certains imaginent encore que les USA qui cherchent à vendre leur gaz et leur pétrole au monde entier vont chercher à faire de grands projets énergétiques avec les russes (la concurrence)? Ben non, le chemin est au contraire bien tracée pour couler cette concurrence car ça profite aux américains. Détruire l'offre énergétique russe est avantageuse pour les américains comme détruire son offre dans le domaine de l'armement. Nous n'allons pas défaire en 6 mois des décennies de liens économiques, on ne peut pas le faire avec les américains, comme on ne peut pas le faire au sein de l'UE ou même avec la Chine. Tout doit prendre du temps et se faire intelligemment. Plutôt que de se dire qu'on remplace le gaz russe par du gaz américain, il faut aussi saisir que dans le même temps on s'oriente vers une diminution de la consommation, même les allemands se relancent dans le nucléaire. -
Guerres commerciales 2025 (version Trump)
Pol a répondu à un(e) sujet de Lordtemplar dans Politique etrangère / Relations internationales
Nous sommes face à quoi en vrai? Celui de faire plaisir à l'égo de Trump, donc on se retrouve avec un accord qui va lui permettre de faire valoir sa politique auprès de son public. Pour l'Europe on tourne la page et on stabilise la situation du moins pour la période ou Trump sera au pouvoir, après on pourra faire un nouvel accord avec un nouveau président qui aura peut-être comme politique de défaire tout ce qu'il a fait. C'est donc terminé le spectre de la guerre commerciale, du risque d'engrenage avec des tarifs à 50 ou 100%, une spirale de la surenchère et tout ce qui faisait peur depuis des mois. Au final 15%, on peut se dire que c'est plus chiant que rien, mais on sait désormais à qui s'en tenir. Derrière on a aussi de gros chiffres qui vont donner à Trump l'idée d'un accord formidable pour les USA. De gros investissements qui vont se faire, mais en vrai c'est englober des investissements qui se font déjà ou qui ont été annoncés (ceci sur plusieurs années), c'est du genre CMA-CGM et ses 20 milliards. En fait les investissements aux USA des européens comme des USA en Europe sont déjà très élevés depuis longtemps, mais il fallait un gros chiffres pour Trump qui donne presque l'impression qu'on lui donne des centaines de milliards. C'est pareil pour les armements, c'est une continuité de ce qui se passe et c'est aussi là qu'on va y glisser les achats d'armes au profit de l'Ukraine. L'achat de gaz ou de pétrole en lieu et place de ce qui est importé de Russie, pareil, la continuité d'une politique qui date d'avant Trump. Effectivement nous mettons par écrit beaucoup de choses déjà en cours et surtout on le tourne d'une façon ou il n'y a que les USA qui "gagnent", c'est agaçant, mais c'est un moyen de calmer Trump dans sa guerre commerciale qui disons le aussi, l'a foutu au pied du mur plus d'une fois, à telle point qu'il a été incapable de tenir ses tarifs douanier bien longtemps. La France exporte pour 50 milliards aux USA. Vous enlevez les secteurs "stratégiques" qui ont des exemptions comme l'aéronautique, on doit être moitié moins. 15% de 25 milliards représente 3,75 milliards (que les américains payeront ou qu'on cherchera à compenser par une baisse de prix (certains pourront se le permettre) ou par des subventions...). L'effet à long terme serait peut-être une réduction de nos exportations si le consommateur américain boude pour des raisons financières ces produits (à condition d'avoir aussi des alternatives), mais voilà. Pour nous, français, si la grande guerre commerciale avec Trump se résume qu'à cela? Ben franchement, c'est limite négligeable et c'est à nous derrière de jouer finement en cherchant à réduire nos importations américaines sans jouer justement au même jeu des taxes. Alors oui, pour d'autres pays, ce ne sera pas la même sauce et ce seront aussi à eux de se poser les bonnes questions. Pour les USA, ce n'est pas non plus du tout gagnant, l'effet inflationniste se manifestera sur différents secteurs. Tout le problème de la politique de Trump, c'est que pour en mesurer et en constater les bénéfices, il faut un temps assez long, chose qu'un prochain gouvernement ne cherchera pas forcément à valider, car préférant peut-être combattre l'inflation au profit des consommateurs américains. Du côté européen on est sur un moindre mal en attendant possiblement un tel changement, on cloue des planches aux fenêtres en attendant que la tempête Trump passe. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Ceux qui soutiennent la Russie ont besoin de trouver une cause juste. C'est depuis des années le travail de la propagande et forcément les gens qui nagent dedans (parfois sans le savoir tant les habitudes, les algorithmes et autres finissent par vous mettre dans un "tunnel") vont répéter le narratif. Il est facilement identifiable et il revient à chaque fois, c'est bien entendu tout l'aspect "nazis", c'est de faire de Zelensky le pire des salopards, égoïste, corrompu et sans coeur. C'est de dire que les ukrainiens meurent massivement pour les intérêts des occidentaux, de mettre en avant l'idée d'un système totalitaire qui va envoyer son peuple à la mort. Tout cela est une propagande qui s'adresse à tout le monde, tant aux russes, qu'aux ukrainiens ou aux étrangers. Constatons une réalité, la plupart des groupes néonazis et extrémistes dans le monde sont bien plus admiratif de Poutine et de la Russie que de Zelenski et de l'Ukraine. Pourtant ça devrait être le contraire. Le problème du Kremlin c'est juste le "nationalisme" ukrainien et ils vont diaboliser les nationalistes extrémistes, ils vont les généraliser pour instaurer une peur, une menace qui doit justifier leur attitude, leur guerre. Ensuite vous allez avoir la propagande à destination de l'occident, celle qui va nous répéter sans cesse que les sanctions ne servent à rien, que les perdants c'est nous, que chaque truc qu'on va envoyer en Ukraine conduit à détériorer nos conditions économiques et sociales, qu'il y a "mieux à faire avec...", que cela affaiblit nos armées etc. Je ne vais pas entrer dans le détail également des manipulations d'opinions, propres à chaque pays. Puis il y a aussi la propagande qui doit servir au moral des russes. La victoire n'est qu'une question de temps, la Russie ne peut pas être vaincue (on citera Napoléon et Hitler pour s'en convaincre), les ukrainiens n'auront bientôt plus d'hommes, ils se font massacrer, tous les russes sont des "volontaires" et ils sont tous enthousiastes à faire la guerre. Sans oublier la gloriole autour de Poutine, il est adoré de tous, il a raison sur tout, il sait ce qu'il fait (le grand joueur d'échecs...), il sait ou il va, il faut lui faire confiance, de toute façon c'est lui ou le chaos, il n'y a pas d'autres alternatives. Tout va bien, l'économie va à merveille, les sanctions ont permis au pays de mieux se développer. Sans oublier qu'on a mis aux russes des oeillères, chez eux on ne parle jamais des pertes, on fait comme si en raison d'un volontariat, ce n'est pas grave, on paye (réellement) le silence des familles et des combattants avec des primes. Il y a 5 ans un soldat russe qui mourait en Syrie, le type on l'affichait à la télé, limite qu'on lui faisait une statue et qu'on donnait son nom à une rue (un peu comme chez nous), aujourd'hui tu peux en avoir 100 par jour comme lui, c'est limite qu'on va préférer parler des drones qui ont été envoyés sur Kiev avec des gens qui disent "on est trop fort ; on se retient ; on pourrait raser la ville (le pays et tout l'occident) si on le voulait". Un déni des pertes, des difficultés et une auto-persuasion sur le fait que tout va bien, que tout va bien se passer. Jamais l'ombre d'un doute militaire malgré toutes les difficultés qui sont observables depuis le début de ce conflit? Ce n'est pas parce qu'il y a des "avancées" qu'il faut nier les difficultés, est-ce qu'à travers l'Histoire, celui qui avançait ou qui pouvait gagner des batailles a toujours été celui qui gagnait la guerre? Face à un conflit qui pourrait encore durer des années, la lassitude de la guerre peut très bien s'installer en Russie et peu importe qu'on mette en avant une progression de 200m ici ou là sur le front, au bout d'un moment ce qui aujourd'hui peut et doit servir à garder confiance pour poursuivre la guerre peut demain devenir sans importance devant une guerre qui s'éternise, une situation économique qui se dégrade et diverses autres agitations. Mais ça aussi la propagande russe et les soutiens de la Russie va le balayer d'une main, pour eux il n'y a pas d'alternative, le temps qui passe ne fait qu'augmenter une acceptation grandissante des sacrifices ceci alors même que ceux qui sont au Kremlin se souviennent bien que dans l'Histoire russe, il n'y a pas que la grande guerre patriotique en exemple, il y a aussi l'Afghanistan, il y a la première guerre de Tchétchénie, des guerres ou on a vu que les pertes, le temps, les problèmes politiques et économiques peuvent amener à l'échec militaire. Tout n'est pas juste une question de savoir le mal qui est fait en face, de savoir si ça va avancer ou de se dire "on est plus nombreux, alors au bout d'un moment, mathématiquement, il n'y aura plus personnes en face à combattre". -
C'est là qu'on voit justement le besoin indispensable et essentiel de la phase de réflexion (celle ou nous sommes) avant la phase d'équipement. On va tester des concepts d'emplois, on va chercher à optimiser l'usage Il faut savoir comment nous allons intégrer le drone dans nos unités, la place qu'il occupera, qui va l'utiliser, les rôles. Même les russes et les ukrainiens (malgré une grande consommation de drones) n'ont pas vraiment intégré le drone dans leurs unités, il s'agit d'un complément (devenu central), des équipes spécialisées qui vont faire que ça. Mais que ce soit du côté russe ou ukrainien, les combattants au sol ils ne mettent pas en oeuvre des drones, ils ne bénéficient pas non plus du flux d'images, parfois au mieux dans des opérations coordonnées avec une équipe de dronistes, il y aura une liaison radio, mais c'est loin d'être optimale. Chez nous (comme dans d'autres armées) on cherche à intégrer le drone de manière large. -Les premier besoin est de pouvoir l'intégré à un niveau "non spécialiste", ce qui veut dire que le drone doit être mis en oeuvre chez un simple soldat. L'idée c'est qu'il y ait dans un groupe de combat (7 hommes) au moins un système de drones lui permettant de l'utiliser pour son propre besoin, sur une zone resserrée. Puis c'est aussi de donner une capacité de frappe à ce groupe avec sans doute du drone type FPV. Comprenons qu'il n'y a pas besoin de centaines de milliers de drones. On peut donner à un groupe un système d'un opérateur avec 2 drones peut-être 2-3 drones suicide. En soit il ne faut pas plus (ou le mettre de toute façon?) et c'est déjà beaucoup quand on sait le périmètre d'action d'un groupe de combat. On est sur des liaisons radios ou filaire courte, une autonomie dans l'usage, une capacité de réponse directe. Une section déployée et vous allez déjà avoir un potentiel de 4 drones d'observation et une dizaine de drones type FPV qui peuvent venir taper le moindre type débusqué. -Un second besoin peut se manifester au niveau des sections d'appuis (je reste dans l'organisation infanterie). Il s'agira là encore d'une intégration du drone en complément par exemple du MMP. Il pourrait disposer d'un drone d'observation plus développée pour une autonomie plus large avec une capacité de désignation permettant le tir au-delà de la vue directe pour le MMP ou par choix (cible de faible valeur) par l'usage d'un moyen "low cost", un drone de type Colibri. C'est à voir ensuite si on cherche par exemple à donner aux opérateurs de MMP comme double dotation, si on souhaite transformer (l'abandonner en fait) le groupe de mortier de 81mm pour le spécialiser sur drones. En fonction de cela on va définir s'il faut un véhicule particulier ainsi que les quantités de drones. Mais moi je pense qu'avoir 3 Colibri pour un MMP est suffisant. -Un troisième besoin va s'identifier dans la compagnie d'appuis. C'est ici qu'à mon avis il est nécessaire de créer une section spécialisée de dronistes (une section = plusieurs groupes = plusieurs équipes). Là on entre dans un style proche des équipes FPV qu'on observe dans le conflit ukrainien, c'est à dire des équipes qui vont avoir des drones pour de l'observation avec des équipes qui derrière vont avoir une grosse quantité de drones FPV. Ainsi ou peut imaginer une équipe avec un observateur (2-3 drones en stocks avec des batteries en rab) puis 2 opérateurs disposant 20 FPV chacun. Si un jour on se retrouve dans une grosse guerre et qu'on souhaitera densifier et augmenter l'usage des drones FPV, c'est là qu'on renforcera le dispositif. Je pense qu'il serait bien pour la France par rapport à notre format d'armée actuelle, de disposer de 2 régiments spécialisés en drones (dont le 61e RA). Ces régiments devront mettre en oeuvre des drones tactiques armés du type Patroller pour 1/3 de leurs jobs. Un autre tiers devra être axé sur des drones de frappes à longue distance comme les Shahed mais c'est aussi là que je verrai bien en doublon une capacité balistique sol-sol (je ne parle pas du remplaçant du LRU qu'on laissera au 1er RA. Là aussi c'est un secteur qu'il faudra densifier et augmenter en cas de besoin. Le dernier tiers devra s'articuler sur les essaims de drones intelligents qui seront programmes (donc indifférents au brouillage) ou capable (à terme avec l'IA) d'identifier des cibles. Côté FS, la création d'une unité spécialisé. Illustration d'une action de ce genre d'unité, parachutage à haute altitude de nuit pour infiltrer une zone, pour la surveiller ou pour y effectuer une neutralisation à l'aide de drones. L'élimination de HVT ou des opérations du genre de celles ou l'on a vu les ukrainiens taper des bombardiers au milieu de la Russie. Je pourrai parler du génie, de la cavalerie ou d'autres encore, mais pour moi l'enjeu de la masse et de la transformation à faire se jouera ci-dessus. Le drone étant très évolutif, on doit accepter et comprendre qu'il faut plus miser sur une capacité industrielle (quitte à la subventionner) que sur un stockage massif de drones. La dotation initiale à acquérir et à maintenir ne doit pas se comparer à la consommation massive qu'on observe en Ukraine. Il ne faut pas non plus désormais se dire que tous les conflits à venir que nous ferons seront de la même intensité qu'en Ukraine. Comprenons que même si on engage l'armée française dans un conflit de haute intensité, on parle de 2 brigades, donc notre "consommation" en drones ou munitions est proportionnellement liées à cela. Il ne faut pas se mentir, même dans un scénario fictif ou on serait dans la situation de l'Ukraine, on aurait bien plus de mal à trouver du monde qu'à produire des drones en masse. En janvier 2022, la capacité de production ukrainienne de drones était quasi nul, il n'avait pas de stocks de FPV ou je ne sais quoi, tout a été fait ensuite et j'ose penser que la France qui part avec un meilleur tissus productif serait capable de faire la même chose. Notre "problème" actuel c'est que nous ne sommes pas en guerre et que nous n'avons tout simplement pas besoin de produire des centaines de milliers de drones pour équiper notre armée, que nous ne consommons pas non plus ces drones au combat. La dotation initiale pour doter notre armée c'est quelques milliers de systèmes, c'est tout, nous n'avons pas non plus besoin de stocker des drones par millions alors que dans 3 ans ils seront presque déjà dépassés. On a la "chance" de voir cela de loin plutôt que de le subir comme les russes et les ukrainiens. Nous n'avons pas à les jalouser ou les envier. Ce regard lointain doit nous donner le bon retex sur ce qui marche et ce qui ne marche pas, ce qu'il faut faire et ne pas faire, les points d'améliorations.
-
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Même s'il y a encore des gens qui restent ancrés dans les vieilles habitudes, qui vont avoir du mal à penser différemment, le drone devient aujourd'hui (et le sera sans doute plus demain) un élément fondamental du champ de bataille. Les russes et les ukrainiens qui sont en guerre vont en consommer une masse et c'est sans doute le drone qui aujourd'hui est le point le plus bloquant à la progression de troupes/véhicules au sol. Vous avez des équipes de drones FPV qui vont avoir 50 drones à leurs côtés et qui vont les utiliser à la chaine. C'est de l'hyper consommable et aujourd'hui il vaut mieux avoir une équipe de drones de ce genre en appui plutôt que d'avoir un canon de 155mm ou un mortier à l'arrière. La précision (liée à l'observation et la maniabilité) et la réactivité, elle est juste folle. Le coût est plus que faible. On a vraiment l'impression qu'aujourd'hui la guerre de production tant du côté russe qu'ukrainien, ça ne se joue pas sur les aéronefs, les chars, les blindés, l'artillerie ou d'autres éléments, mais bien sur l'aspect drones et anti-drones. Il est bien de s'interroger sur le rôle du fantassin, car en effet dans ce conflit son ennemi principal c'est le drone. C'est parfois limite du tir au pigeon. La plupart des pertes aujourd'hui, sont liées aux drones, ce n'était pas le cas il y a 3 ans, mais ça l'est devenu et le besoin des deux camps semblent s'articuler de plus en plus sur les drones, faut savoir l'analyser. La guerre de demain va être une sale guerre et ces drones finiront très vite par équiper également tout un tas de groupes armés non étatiques. On en voit déjà les premiers signes. Dans 10 ans, tenir par exemple des FOB comme on le faisait en Afghanistan deviendra tellement plus complexes avec cette menace. Ceux d'en face peuvent s'approcher et balancer une centaine de drones et foutre en l'air tout le dispositif présent, bien loin des tirs aléatoires de roquettes ou d'obus de mortier. Moi je conçois déjà très bien les opportunités qu'offrent ces drones. Rappelons l'attaque des ukrainiens contre les bombardiers russes, on se dit que c'est la guerre, que c'est normal, mais ça peut arriver n'importe ou, cela peut se faire par n'importe qui, n'importe quand y compris contre le civil. Récemment un responsable iranien disait qu'un drone pourrait frapper Trump dans sa résidence (avec son golf) en Floride, une menace en l'air mais c'est tellement révélateur, vous passez largement toutes les mesures de protections habituelles (murs, gardiens...) pour venir trouver et frapper votre cible. Inquiétons nous, car c'est à la portée de presque tout le monde. -
Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
La taille de la zone importe peu, car on est sur des "points" de présences. Les villes (ou parfois gros villages) mentionnées vont avoir une base de l'armée malienne mais l'espace autour c'est ouvert. Il y a bien entendu tout une liste de groupes armés différents mais le problème pour Bamako, c'est qu'il est l'ennemi commun et que ces groupes peuvent parfaitement s'entendre (pas s'allier) pendant un temps pour ne pas se combattre entre eux. Ce sera plus difficile avec l'EIGS qui cherche en permanence à tout dominer. L'EIGS se trouve cependant aujourd'hui bien plus présent dans le centre que vers le Nord, on peut encore en trouver des traces vers la zone Ménaka et la frontière du Niger. Nos actions au Mali a poussé la majeure partie des groupes terroristes sur la zone des trois frontières, délaissant le Nord. Au jour d'aujourd'hui les touaregs (plusieurs groupes) sont assez "libres" dans le Nord vis à vis des GAT. Leur ennemi principal c'est l'armée malienne et les russes. Contrairement à ce qu'on pense, le verrou du Nord actuel de l'armée malienne, c'est Anéfif et non Kidal. Si les touaregs parviennent à isoler Anéfif (on bloque les flux qui entrent et sortent), il y a une forte chance que Tessalit, Kidal et Aguelhoc tombent dès qu'ils décideront d'attaquer. Ailleurs (Gao, Tombouctou...) les touaregs ne sont pas en situation de mener grand chose à court terme. Ce sont plutôt des zones ou on va avoir le JNIM qui pourrait profiter de mener des actions pendant que les touaregs mènent une offensive au nord. Le danger pour Bamako c'est l'effet boule de neige, c'est l'effet démoralisant de défaites, des actions armés subites contre ses forces pouvant se faire un peu partout. On pourrait alors revoir des situations de paniques, d'abandons, de désertions qui iraient offrir des victoires et des prises inattendues pour ceux d'en face. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Nouvelles sanctions visant principalement le pétrole russe. https://www.lefigaro.fr/conjoncture/guerre-en-ukraine-l-ue-adopte-un-18e-paquet-de-sanctions-contre-la-russie-20250718 Rappelons le principe qui est de casser l'offre russe pour réduire ses gains en imposant un prix plafonné (désormais à 45$) sur lequel les transporteurs (navires pétroliers) et compagnies pétrolières sont soumis de le respecter (on ne va pas entrer dans le détail des procédures) sous peine de sanctions. Étant donné que les grands groupes font des affaires un peu partout dans le monde et qu'il y a une majorité occidentale parmi eux, l'effet est réel car l'essentiel du pétrole russe est transporté par voie maritime. En soit la Russie est toujours libre de vendre un pétrole au prix de 45$ le baril (auparavant 60$), mais le manque à gagner est là. Pour contourner les sanctions, les russes ont constitués une flotte "fantôme" qui va permettre par exemple à la Russie de vendre plus cher que le plafond des sanctions mais moins cher que le prix du marché pour capter des clients. En gros les russes vont vendre à 65$ au lieu de 60$ alors que le marché est à 70$, voilà à qui va servir la flotte fantôme, faire plus de recettes même si ce n'est pas au prix du marché.. Forcément à 45$ ça va se compliquer et dans ces sanctions il y en a qui visent les navires de la flotte fantôme. La Russie est un gros exportateur de pétrole, ces sanctions on un effet qui est en réalité "positif" sur le prix du marché, car ça va créer une forme de concurrence déloyale. Le but n'est pas tant de réduire le volume de pétrole russe sur le marché, mais c'est de réduire les revenus du Kremlin. Ce n'est pas un embargo ou je ne sais quoi, même si côté de l'UE on s'est engagé pour ne plus importer de gaz et de pétrole russe d'ici 2027. Ces sanctions visent également les systèmes détournés via d'autres pays comme une raffinerie de Rosneft en Inde, mais aussi certaines banques. Il est plus que probable que dans quelques semaines, Washington se joigne à la danse. -
Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Mouvements en cours? On entre dans la saison des pluies et le convoi qui partait de Gao pour Kidal a aussi vocation de permettre une certaine autonomie sur place dans cette période qui peut complexifier la logistique. Pour l'instant il est bloqué à Anéfif. Quand on connait la tactique des touaregs, on sait parfaitement que leur logique est d'éviter l'affrontement direct et de chercher à isoler l'adversaire pour l'affaiblir, l'attaquer sur de petites unités isolées (type harcèlement) avant de frapper un coup plus décisif. Ce message est-il à prendre au mot ou c'est juste pour foutre un peu le bordel? Ce qui m'interpelle, ce sont des petits détails comme le fait que ce soit le "communiqué n°001" ou encore "les chefs des opérations". Attendons de voir.