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Niger
Pol a répondu à un(e) sujet de legionnaire dans Politique etrangère / Relations internationales
Là-bas l'idéologie a pris le dessus de la raison. On a des pouvoirs qui se reposent sur une base populaire (et virtuelle) qui est "prise" par une idéologie qui veut faire croire qu'il faut se débarrasser des occidentaux (français en tête) pour permettre un meilleur développement. Ils pensent réellement que la richesse de la France est le fruit du vol des richesses de l'Afrique, donc s'ils dégagent le voleur, ils vont récupérer un paquet de pognons et ils vont faire s'écrouler la France. Comprenons que ces pays sont très pauvres et qu'ils ont été longuement aidés financièrement par les pays qu'ils rejettent aujourd'hui. Le Niger, il avait 1/4 de ses dépenses publiques qui provenaient d'aides (pas des emprunts, des dons) extérieurs. Presque 10% de son PIB était des aides (s'inscrivant dans des programmes humanitaires et alimentaires,etc.). Donc ils ont mis une croix dessus. Chez ces pays qui ne produisent presque rien, la croissance ou l'exploitation de 2 ou 3 mines (ou gisement pétrolier) ça va booster la croissance, ce n'est pas que ces mines soient exceptionnelles, c'est que pour eux, ça représente tout ce qu'ils ont, c'est leur poumon économique. Sauf que ces pays ont une population de plus en plus nombreuse et qui n'a pas de travail qui va créer de la richesse. On est dans du travail de subsistance, on va vivre avec 2€ par jour et pratiquement toute la richesse se concentre dans la capitale. C'est le même état d'esprit pour la sécurité. Ils vont dire qu'avec la présence française, il y a eût une hausse d'attaques terroristes, donc que c'est la présence française qui attire (ou parfois qui va soutenir) les terroristes. On dégage la France, donc on restaure la sécurité. Ils ne veulent pas chercher à voir ou comprendre la raison et le problème terroriste, non, ils vont lier l'idée que la France a débarquée du jour au lendemain sans raison autre que venir coloniser/piller leur pays et que c'est à partir de là que les terroristes sont apparus. Il faut aujourd'hui laisser le temps déconstruire cette idéologie et ses arguments. Le problème c'est qu'à un moment, ils n'auront plus ce bouc émissaire , qu'ils n'auront plus d'excuses et devront assumer une situation ou ils sont les seuls responsables. Autre chose importante, faut pas croire que les russes, les chinois ou les turcs s'intéressent à ces pays pour leur développement. C'est une zone d'influence, les russes je le répète depuis des années sont impliqués dans cette régions dans l'unique objectif de combattre une influence française (donc occidentale) dans un pure esprit de la guerre froide. Ce ne sont pas les russes qui sont venus rendre la monnaie de sa pièce à la France en raison de sa position dans la guerre en Ukraine, je dis cela aux "relativistes" qui veulent toujours faire passer les russes pour des victimes n'ayant jamais cherché à être contre nous... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Mais justement c'est toute l'erreur que beaucoup font. S'être mis dans la tête que Trump allait faire capituler l'Ukraine pour faire gagner la Russie. Nous sommes loin de ça, pour signer un texte, il faut satisfaire les deux parties. Mettre sur la table des carottes pour la Russie ce n'est pas cela qui fera signé Kiev. Trump a beau également faire semblant que les européens n'existent pas, il va vite comprendre que Kiev et les européens seront ensembles et se soutiendront, relativisant assez rapidement l'idée que l'Ukraine ne peut rien faire sans l'aide américaine. Kiev et les européens n'accepteront pas n'importe quoi pour faire plaisir à Trump ou Poutine. Je pense que très vite nous allons tous comprendre que le plan de Trump, de base, ne conviendra à personne d'autre qu'à lui. On va donc entrer dans une phase ou les deux côtés vont avancer leurs propositions et que là encore on va se retrouver dans une situation encore plus inacceptables pour les deux. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Attention à bien voir au-delà des chiffres. L'armée russe n'engage pas 30 000 nouvelles recrues chaque mois, elle continue une conscription (augmentée par rapport à avant), mais ce n'est pas un complément à une base fixe. En Russie ceux qui font la guerre en Ukraine sont des contractuels, pas les conscrits (jeunes appelés à faire leur service militaire obligatoire) ou les mobilisés (réservistes ayant réalisé leur service par la passé). Les mobilisés et les conscrits en Russie ne sont pas en première ligne. Les mobilisés remplacent généralement d'anciens mobilisés qui ont fait leur temps. . C'est bien là qu'on sent qu'il y a une difficulté à trouver des volontaires, il suffit de regarder les primes et les soldes proposées. Qu'il y ait des types qui ont signés un contrat et sont morts 10 jours après, c'est bien possible, car c'est bien possible qu'on retrouve des mobilisés qui pendant ou à la fin de leur service, donc qui en théorie ont déjà reçu un minimum de formation (qui est très certainement en-dessous de ce qui pouvait se faire avant la guerre ou dans des troupes professionnelles). Je rejoins Olivier sur le "contrat social", actuellement l'acceptation des pertes en Russie est basé sur le volontariat, ce volontariat est récompensé par de l'argent. Poutine se garde bien d'utiliser les mobilisés en première ligne, ce ne sont pas ces russes là qui mènent des assauts, pourtant ce sont bien ces russes là qui font la masse théorique de l'armée russe. Alors oui sur le papier, au niveau démographique et au niveau de la mobilisation, le potentiel russe est plus important que celui de l'Ukraine, mais dans la réalité, les sacrifiés de la première ligne sont des contractuels et les 30 000 conscrits par mois sont d'une certaine façon "hors jeu". La question est de savoir combien de ces mobilisés signent un "contrat" à la fin ou pendant leur service, car c'est bien là qu'on retrouve la base "utile" en ressource humaine. Combien de russes hors mobilisés vont s'engager par attrait de l'argent dans l'immense majorité des cas. Mais comme dit, vu l'augmentation constant des primes et des soldes, je pense bien qu'il y a une grosse tension, vu sans doute "l'achat" de coréens pour renforcer le front de Koursk, on peut là aussi se poser des questions. Autre paramètre important, au-delà des pertes au front, au-delà des pertes de ceux qui sont démobilisés (fin du service obligatoire), il convient aussi de prendre en compte chez les contractuels, ceux qui sont en fin de contrat. Généralement les contrats proposés sont d'un an, donc combien après avoir fait un tour sur le front vont en rempiler? Je ne pense pas qu'ils soient nombreux. L'attrition côté russe doit se voir sous ces différents paramètres ou on doit bien faire le tri entre les conscrits/mobilisés (qui ne prennent pas part directement aux combats) et les contractuels. Le Kremlin craint et ne veut pas une agitation populaire en poussant des conscrits à se faire tuer, il alimenterait une opposition à la guerre, de la protestation dans les troupes, du refus de faire la guerre, de la désertion et cette ambiance c'est comme un ver dans une pomme, ça ronge et contamine l'ensemble plus vite qu'on ne le croit. La mobilisation en 2022 à agiter la société russe, amenant une vague de départs important, depuis le Kremlin cherche à éviter de recommencer cela, se reposant sur une masse supérieur d'appelés (conscrits) et sur des volontaires. Chez les ukrainiens, le système est différent. Au départ avant guerre on avait un système avec des soldats pro et des conscrits. L'âge des conscrits (service militaire) c'était entre 18 et 25 ans, puis ensuite on devenait réserviste (donc potentiellement mobilisable) de l'âge de 27 à 60 ans. Quand la guerre a éclatée, l'Ukraine a mobilisé 200 000 hommes réservistes, favorisant le volontariat puis un "tirage au sort" (ordre de mobilisation) dans la classe d'âge des 27 à 60 ans. Il y a depuis octobre 2022, une suspension du service militaire (conscrits) en Ukraine, le système fonctionnant uniquement sur la mobilisation des 27 à 60 ans et les volontaires. C'est donc un système différent de la Russie qui va privilégier la conscription en augmentant l'âge des conscrits pour réduire la mobilisation quand les ukrainiens évitent la conscription pour mobiliser des anciens chez qui on abaisse l'âge, c'est récemment passé de 27 à 25 ans. Les ukrainiens sont confrontés aujourd'hui à un problème, celui ou il faut démobiliser la masse qui a été mobilisé en 2022, celui ou il faut faire face aux départs de professionnels, celui ou il faut compenser les pertes. On est donc de facto sur un système sous tension mais il ne faut pas croire que l'Ukraine a atteint une limite démographique, non elle a atteint la limite de son système. C'est pour ces raisons qu'elle a récemment annoncé réduire l'âge de la mobilisation, supprimant également la démobilisation en temps de guerre auparavant fixé à 36 mois. On comprend qu'en arrivant à 3 ans de guerre, la tension devenait maximale. Mais les ukrainiens sont loin de se retrouver sans ressources humaines ou dans l'incapacité de faire plus comme beaucoup veulent le croire ou veulent l'espérer. Les ukrainiens ont au contraire des russes, un système ou ils engagent leurs mobilisés au front, donc qu'ils ont une masse utile alors que les conscrits russes restent à l'arrière, que la Russie se garde de mobiliser et qu'elle jure par ses volontaires pour éviter une opposition à la guerre. Comprenons que les ukrainiens en agissant avec la loi controversée d'avril ont fait sauté un verrou, celui de devoir démobiliser la masse humaine de 2022. Pour soulager ces gens, ils ont abaissés l'âge à partir duquel ils peuvent mobiliser, c'est ainsi qu'il y a peu, ils ont annoncés vouloir mobiliser 160 000 hommes en 3 mois (ce n'est pas similaire aux 2 périodes annuelles de conscriptions russes, ne confondons pas comme beaucoup les mobilisés avec les appelés au service militaire). Quand on prend un peu de recul sur la situation ukrainienne, vous avez une grosse quantité de jeunes (18 à 25 ans) qui s'ils n'étaient pas volontaires, n'étaient pas concerné par la mobilisation (27 puis 25 ans maintenant) ni par le service militaire suspendu depuis octobre 2022. La génération 18-25 ans au début de la guerre c'était la génération Donbass, ils ont vécus leur service militaire dans cette période et ce sont eux qui sont aujourd'hui "exclu" du système. Vous voyez la logique? Non, mais vous voyez le potentiel? Vous comprenez que les ukrainiens ont encore moyen de faire bien plus, que ce soit en abaissant à 18 ans l'âge de la mobilisation et en restaurant tout simplement le service militaire pour les jeunes de 18 ans. La limite du système ukrainien est propre à l'Ukraine, c'est un choix politique, ce n'est pas que le pays n'a plus personne ou qu'il a atteint une limite démographique. Autre limite à la mobilisation, c'est l'état de santé. Forcément quand vous vous basez sur un vivier de 27 à 60 ans, la sélection médicale sera très forte contrairement à des jeunes de 18 ans. Les diverses exemptions possibles (contre un billet au médecin) pour se retrouver inapte à la mobilisation sont pleinement joués en Ukraine ou pour faire son service en Russie. D'ailleurs l'augmentation de l'âge du service militaire en Russie c'est aussi pour "rattraper" les exempts. Dans les deux côtés on réduit les critères médicaux. Il faut qu'on arrête de penser que l'Ukraine et la Russie sont dans une mobilisation générale de leur population pour essayer d'en chercher une limite démographique. Ni l'un ni l'autre ne le sont et leurs problèmes à trouver de la ressource humaine sont des problèmes liés essentiellement à leurs systèmes respectifs, l'un se fixant des limites sur les jeunes, l'autre ayant recours à des conscrits (des jeunes donc) plus nombreux qu'avant guerre mais qu'il n'utilise pas sur le front et qui généralement ne viennent pas compenser les pertes (contractuels) mais remplacer des conscrits qui terminent leur service. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
En fait ça annonce la couleur. Cela fait des mois que ça "évoque" partout des "négociations" car cela fait des mois que l'hypothèse Trump est plus que sérieuse comme nouveau président. Mais il y a une totale divergence d'opinions. Vous allez avoir les types à la Orban pour qui l'issue des négociations c'est l'acceptation de la défaite de l'Ukraine pour satisfaire Moscou et en finir ainsi avec la guerre. Vous avez la négociation inverse et qui semble encore le point de vue allemand, c'est à dire qu'on arrête la guerre sur des conditions avantageuses à l'Ukraine. Dans les deux cas, ce sont des négociations qui ne peuvent aboutir à rien du tout car ça sera inacceptable pour l'un ou pour l'autre. Il y a également ceux qui ont le point de vue de Trump. Ce point de vue c'est celui de l'ignorance, celui ou on ne comprend pas et qu'on ne veut pas comprendre la position de l'Ukraine et les volontés de la Russie. On se place dans un mode "spectateur" ou on croit que cette guerre ne profite financièrement à personnes (comme toutes les guerres qu'on va uniquement analyser financièrement) et ou on se dit qu'il suffit de tout arrêter car ce sera profitable aux deux. L'envie d'arrêter la guerre pour épargner des sous, c'est une idée plaisante et motivante mais ça n'apportera pas la paix. Trump veut venir tel ce spectateur pour mettre le film sur pause. S'imaginant menacer les deux pour imposer ce qui ressemble bien plus à un cessez le feu qu'à un traité de paix. On est dans un scénario ou contrairement aux 2 autres types de négociations ou on a un gagnant et un perdant, le plan Trump c'est celui ou il n'y a pas de gagnants. L'insatisfaction de cette solution américaine induira à son inacceptation. On pointe beaucoup le plan de Trump comme étant une défaite pour l'Ukraine, mais on oublie de dire qu'il s'agit aussi d'une défaite pour la Russie car ses ambitions sur l'Ukraine (mais pas que) dépassent largement une solution ou la situation actuelle serait gelée avec des conditions qui n'iront pas non plus dans son sens (démilitarisation de la zone, réarmement continue de l'Ukraine, maintien du pouvoir politique, présence de l'Otan etc...). C'est dans ce contexte là qu'il faut voir et comprendre que les européens ont un rôle à jouer. Car Trump ne sera pas à une table ou d'un côté il y aura Poutine et de l'autre Zelenski. Il y aura d'un côté Poutine, seul, de l'autre il y aura Zelenski avec un cortège de pays européens. L'Ukraine ne sera pas seule à défendre son point de vue, son intérêt face à Trump. Les européens ont et auront une influence importante dans les négociations, le point de vue de Trump sur les européens repose sur l'idée que nous ne faisons rien pour l'Ukraine, que c'est l'aide américaine qui fait tout, que c'est uniquement grâce aux américains et à son aide que l'Ukraine arrive à continuer la guerre. Macron quoi qu'on en pense et au vue du contexte risque de se retrouver dans une position de leadership. L'Allemagne sera assez déconnectée politiquement. Avec les britanniques, les français seront les plus engagés aux côtés de l'Ukraine. Ce sera sans oublier l'Otan qui sera du même côté. Trump devra convaincre et satisfaire un paquet de monde qui se trouvent engagés actuellement aux côtés de Kiev, Zelenski jouera pleinement ses intérêts avec ses alliés européens. Il y aura assez rapidement plus de pressions sur la partie ("unique") russe en raison d'un bloc européen autour de Zelenski. C'est pour cela que j'estime que ces négociations risquent d'échouer en raison de conditions que la Russie n'arrivera pas à imposer et de conditions qu'elle ne voudra pas accepter. Poutine (comme ses soutiens) continue de penser bêtement qu'il va négocier la capitulation de l'Ukraine avec le soutien de Washington, il ne prend même pas en compte les européens ni même l'idée qu'il doit faire des concessions dans ces négociations. Je pense que dans ces négociations, Trump réussira une chose, celui d'impliquer plus fortement les européens à soutenir l'Ukraine. Il y a deux scénarios possibles à l'issue d'un échec des négociations: 1) Trump dit "on arrête de soutenir l'Ukraine" car les européens auront annoncés poursuivre (et augmenter) le soutien à Kiev. Ce scénario s'inscrirait dans la logique d'économiser l'argent mais remettrait alors en question l'idéologie du Trump arrêtant les guerres... 2) Les russes ayant refusé tout ce qu'on leur a proposé, n'ayant pas été intimidé par les menaces (aides accrues à Kiev par exemple), Trump décide de participer à un effort supplémentaire commun, dans lequel les européens prendront une bien plus grosse part, pour pousser la Russie le plus rapidement possible dans une position militaire moins avantageuse pour refaire des négociations plus tard. Ce scénario peut donner le sentiment d'une promesse non tenue (couper les aides à l'Ukraine) à court terme mais qui sera compensée par le fait que Trump aura "imposé" aux européens de s'impliquer plus. Si on serait dans une situation ou tout cela ne se passerait qu'entre Trump, Zelenski et Poutine, ces scénarios seraient improbables. Les européens ont une place dans l'échiquier qui est loin d'être marginale. L'issue d'un échec des négociations serait alors celui que Poutine rêve, c'est à dire que les USA repartent à la maison en cessant dès le lendemain tout soutien à l'Ukraine, laissant la Russie prendre petit à petit l'avantage sur le terrain puis de voir les européens abandonner l'Ukraine de la même façon. Ce scénario là, oui c'est celui que souhaite ceux qui veulent voir la Russie gagner par la guerre en cas d'échec des négociations, mais il est très improbable. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Donc en ayant satisfait Bismark, la France a enterré toutes les ambitions hégémoniques de l'Allemagne. Pourtant on a de nouveau vu les allemands aux portes de Paris dans la première guerre mondiale et on a vu les allemands défiler à Paris pendant la deuxième avec tout un plan d'annexion et de colonisation de la France. Donc toute cette guerre que fait Poutine à l'Ukraine c'est juste pour le Donbass et la Crimée? Qu'il ne veut vraiment rien d'autres et que les russes se retireront des régions (déclarées comme de nouveaux territoires russes fin 2022) de Kherson et de Zaporijjia? Qu'une fois cela obtenu, l'Ukraine pourra dormir sur ses deux oreilles et donner la main à la Russie pour faire une danse traditionnelle autour d'un feu? Ah mais c'est sûre, quand on se place dans l'idée que la Russie va négocier la capitulation de l'Ukraine en imposant ses conditions, c'est une chose permise. Sauf que les russes vont bien comprendre qu'ils ne sont pas invités à obtenir ce qu'ils aimeraient, ils sont invités à faire autant de concessions que les ukrainiens afin de satisfaire les deux parties. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
La guerre de positions est la conséquence d'une incapacité à réaliser une guerre de mouvements (par défaut de supériorité). La guerre d'usure est la conséquence d'un équilibre de forces en présence qui peinent à bousculer tactiquement et stratégiquement la situation. C'est typiquement toutes les situations de guerres qu'il faut éviter, c'est typiquement ce genres de scénarios qu'une bonne stratégie et une bonne tactique cherchent à éviter. L'erreur est de croire qu'il s'agirait d'un choix. Cette "excuse" pour expliquer les difficultés russes ne fonctionnent que chez ceux qui veulent y croire. Qu'on me donne aujourd'hui le pourcentage de la ligne de front qui est situé sur des positions fortifiées depuis 2014! On verra alors qu'en fait il n'y a presque rien, qu'au début de la guerre la Russie a attaqué de partout sauf dans ces régions "fortifiées" et que c'est en dehors de ces zones qu'elle a été mise en échec. Donc le truc qui veut faire croire qu'il y a une zone fortifiée ukrainienne à faire tomber et que derrière c'est le grand vide, c'est le truc qu'on va lire sur les sites pro-russes qui veulent expliquer les raisons pour lesquelles l'armée russe n'avance pas plus vite, qui veulent donner une explication aux pertes subies. Là encore, il n'y a que du côté pro-russe qu'on va fantasmer des pertes énormes des ukrainiens pour tenter d'expliquer le pourquoi du comment les ukrainiens ont réussis à pénétrer ainsi en territoire russe. On se cache donc dans l'idée (encore une fois) que tout cela est profitable à la Russie, que les ukrainiens se sont jetés dans une "kill box" et que cela ne fera que précipiter leur défaite. L'objectif de cette opération n'a pour moi aucunement l'objectif de ralentir l'avancée des russes au Donbass, elle a pour but de divertir les russes et de les forcer à y amener une force importante en vue d'une offensive qui se fera bien loin de là. C'est pour moi qu'une diversion qui doit faire de la ville de Sudzha, un point de fixation sur plusieurs mois. Car les russes sont convaincus qu'ils ont l'initiative militaire, qu'ils ont acceptés de mener une guerre d'usure et qu'ils se sont mis en tête que la guerre en Ukraine se joue uniquement là ou ils le décident, c'est à dire au Donbass. Cette erreur d'interprétation fait que les russes délaissent des zones entières car ils considèrent que les ukrainiens n'ont pas les moyens de faire plus, que de toute façon les ukrainiens ne peuvent que défendre là ou ils ont décidés d'agir en offensif. C'est pour ces raisons qu'ils ont été surpris de voir les ukrainiens faire une offensive du côté de Koursk. C'est pour cela que les gens qui ont l'habitude de se renseigner sur des sites pro-russes ont été surpris, car de leur côté la situation ukrainienne c'était une armée qui manque de tout et qui pioche dans ses maigres réserves pour essayer de tenir au mieux le front du Donbass, que s'ils reculent, c'est qu'ils sont au bout. Aucunement certaines personnes peuvent se dire que les ukrainiens pourraient chercher une nouvelle stratégie, une nouvelle tactique que la guerre d'usure. Forcément, dès lors qu'on pense que les ukrainiens ne peuvent pas faire différemment des russes pour reconquérir leur territoire, la conclusion qu'on va s'imposer c'est qu'ils n'ont pas les moyens, qu'ils n'y arriveront pas. Cela est très rassurant chez ceux qui veulent sanctuariser les gains russes en laissant l'idée qu'on ne peut rien faire, que c'est déjà perdu. Là encore cette vision est et rejoint l'intérêt russe. Je l'ai déjà expliqué plusieurs fois ici, les ukrainiens chercheront à mener une offensive importante sur un point ou les russes ne les y attendront pas plus que ça. Ils vont jouer la défensive, ils vont jouer à ceux qui paraissent faibles, mais derrière ils vont vouloir surprendre. Il ne veulent plus comme en 2023 on annonce des mois à l'avance qu'ils passeront à l'offensive, limite que les russes avaient le plan d'action dans les mains. Les russes attendaient cette offensive, ils étaient prêts et les ukrainiens étaient eux pressés d'agir sans attendre car la dynamique du moment leur était très favorable. L'erreur encore une fois que beaucoup font, c'est de considérer que cette offensive ukrainienne a été le maximum de ce que pouvait donner l'Ukraine militairement, qu'après cela elle ne pourra faire rien d'autre que subir en défensif les assauts des russes. On est là aussi dans un discours rassurant pour le point de vue "victoire russe". Mais avant cela, on passera forcément par la case des négociations sous l'effet Trump et il est fort probable qu'elles échouent, c'est pour Kiev une quasi évidence. Du côté de Moscou on s'est mis en tête que Trump imposera à l'Ukraine une reddition, que 2025 sera la fin de la guerre, donc qu'avant les négociations, on va essayer de manger le maximum de territoires. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Si Poutine ne voudrait que la Crimée et le Donbass, il aurait agit déjà bien différemment. Car en janvier 2022, la Crimée et le Donbass (même si pas entièrement) étaient déjà, on peut le dire, sous contrôle russe. En février 2022, la Russie lance une invasion à grande échelle de l'Ukraine. Avant cela on imaginait au pire une intervention russe pour aider le Donbass en cas de tentative de récupération par l'Ukraine. Mais Poutine voulait plus et il était navrant que même après le début de l'invasion, certains ne voulaient pas comprendre et accepter la nature belliciste de la Russie. Aujourd'hui encore ils continuent de la défendre, de l'excuser et de tout relativiser appelant à notre laxisme et à laisser les russes obtenir ce qu'ils veulent. Juré c'est le seul et unique chemin vers la paix, c'est le seul moyen pour "satisfaire" la Russie et la convaincre de s'arrêter là... Poutine ne veut que le Donbass et la Crimée mais il décide d'un coup d'envahir tout l'Ukraine. Une opération militaire très spéciale qui ne tourne pas comme prévu, mais rassurons nous il a retiré ses forces de pas mal de zones d'Ukraine dans un geste de bonne volonté et non de limites militaires. Il ne veut que le Donbass et la Crimée mais il s'est empressé de sauver les meubles en déclarant que la région de Crimée, du Donbass, de Zaporijjia et de Kherson étaient désormais des territoires russes. C'est totalement cohérent, autant cohérent que l'offensive menée dans la région de Kharkiv il y a quelques mois. Si Poutine ne veut que la Crimée et le Donbass, lors des négociations il acceptera donc de retirer ses forces en dehors de ces 2 régions si du côté de Kiev on consent une cession? Qui pour le croire? Il a le contrôle sur la Crimée, ok, mais il n'a même pas tout le Donbass, que dire encore des "revendications sur les régions de Kherson ou de Zaporijjia? Si Poutine ne veut que la Crimée et le Donbass, lors des négociations il n'aura aucun problème à ce que l'Ukraine reste un pays libre et indépendant, un pays pouvant rejoindre l'Otan, un pays pouvant s'armer à son envie? Qui pour le croire? Ben oui en quoi c'est dérangeant vu qu'il aura "obtenu" ce qu'il voulait? Peut-être qu'en fait un jour on va comprendre que ce qui emmerde la Russie dans l'expansion de l'Otan, c'est le fait de ne plus pouvoir envisager des actions militaires. Que les pays neutres sont vus par la Russie comme des pays qu'ils peuvent potentiellement conquérir et les pays dans l'Otan des pays qu'ils ne peuvent plus conquérir. C'est bien cela qui explique pourquoi la Suède et la Finlande ont choisis d'intégrer l'alliance. Car en février 2022, je ne pense pas que ça aurait posé problème à Poutine de se "rapprocher" de l'Otan en conquérant l'Ukraine. Qu'on se le dise, la Russie a totalement fait perdre les avantages d'être un pays "neutre", même la Suisse aujourd'hui s'interroge et pourrait bien un jour intégrer également l'Otan. Laisser l'Ukraine en dehors de l'Otan, aujourd'hui, c'est donner aux russes l'opportunité de réattaquer demain. Je veux bien que les russes veulent et aimeraient beaucoup de choses, je veux bien qu'on écoute leurs revendications, mais les russes doivent comprendre que leurs actes ont entraîné une perte de confiance, qu'ils sont devenus une menace, que la donne stratégique et les revendications qui avant guerre pouvaient s'entendre, ne sont plus entendables aujourd'hui. Le Kremlin doit comprendre qu'il n'est pas juste celui qui veut des choses et que les autres doivent satisfaire ses besoins, ses volontés. La Russie n'est pas aujourd'hui en meilleure position pour imposer ses désirs, militairement son armée n'a pas impressionné le monde, son potentiel militaire a été réduit, les objectifs initiaux sont loin d'être atteints. Peu importe ceux qui mettront en valeur l'acceptation des pertes ou l'effort de guerre, l'image de l'armée russe a pris un coup dans la gueule. Avant février 2022 on pouvait imaginer un paquet de choses, une guerre contre l'Ukraine un truc plié en 2 semaines. Puis on a vu ses déboires, nombreux ont été pendant longtemps dans le déni, l'inacceptation, imaginant que la Russie se "retenait", que les unités les mieux entrainées, les mieux équipées restaient en arrière, en Russie en vue d'une confrontation avec l'Otan. On a beau mettre en avant un effectif humain théorique important, cette armée fait bien moins peur aujourd'hui qu'il y a 3 ans, en vérité en dehors du nucléaire, Poutine n'a pas d'options sérieuses pour escalader ou pour menacer. Ce que je veux dire, c'est que ne considérons pas que Poutine est en position de force, ne faisons pas comme Orban qui va évoquer une défaite militaire (de l'Ukraine) afin de négocier au profit de la Russie et de ses volontés. Les forces russes ne sont pas du tout dans un contexte ou l'ennemi est battu ou qu'il serait presque négligeable, ce n'est pas en prenant un carré de 40km de côté dans le Donbass en 1 an qu'ils ont remporté une victoire militaire et que ça y est, la finalité de la guerre est connue. Les russes doivent comprendre qu'ils devront faire des concessions et que nous pouvons plus facilement qu'on le croit, inverser le rapport de force pour faire entrer la Russie dans une dynamique ou continuer la guerre a plus d'effets négatifs que de l'arrêter. Poutine a plus d'une fois évoqué ses souhaits, ses volontés, sa vision. Tout ce qu'on peut en dire, c'est que bien souvent il obtient presque l'inverse. Des ambitions démesurées, un cerveau qui perçoit encore la Russie comme l'URSS, bien que ce soit effondré, les gens qui ont grandis dans ce monde là sont toujours présents, pour Poutine les frontières de son pays qu'il a appris, c'est celle de l'URSS pas de la Russie. Il prend toujours son pays comme un équivalent de même niveau que les USA et cherche à rejouer en permanence un rôle de contrepoids à l'occident qu'il cherche à affronter de toutes les manières possibles. On a l'impression de la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf. Poutine ne veut que la Crimée et le Donbass? Oui bien entendu, ses intentions et ses ambitions ne vont pas plus loin que ça... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
La réalité c'est que ce genre de vidéos il y en a tous les jours, souvent bien pires. Ce n'est pas juste une vidéo au hasard c'est le quotidien de ce qui se passe sur le terrain. Ces vidéos montrent ce que sont les actions offensives et ça permet de prendre un peu de recul. Car poster des cartes, pour colorier un nouveau champ de patates en rouge ou mettre des flèches en disant que les russes "avancent / poussent / encerclent" nous ne voyons pas concrètement ce que ça représente et on c'est ainsi qu'on va fantasmer des choses qui sont militairement totalement à côté de la situation. Les offensives dont on parle sont très généralement menées à l'échelle d'une à deux sections si ce n'est moins parfois. Il ne faut pas croire qu'on ne voit qu'une partie d'une offensive plus large. Les offensives sont rarement plus importantes que cela, mais elles se répètent de la même manière sur un temps long. Le "grignotage" se fait ainsi, on doit arrêter de penser que nous sommes face à des masses militaires russes qui avancent en écrasant ou qui vont encercler des masses d'ukrainiens. Ce genre de situations il faut le multiplier par x sur la zone du front et avec des tentatives qui se font sur des mois, laissant parfois des zones avec un nombre conséquent d'épaves, de cadavres. Les russes perdent énormément d'hommes et de matériels en agissant ainsi pour des gains de territoires minimes et tellement loin des volontés politiques du Kremlin. Comprenant qu'aujourd'hui on doit quand même zoomer un maximum sur un coin du front pour discuter des avancées russes. Cela fait plus d'un an que les russes effectuent un effort offensif du côté du Donbass, un an qu'on regarde un coin du front pour commenter la progression des russes sur un carré de 40km de côté. Je crois que beaucoup encore n'ont pas pris la juste mesure des limites de l'armée russe à mener des offensives. On vient à décrire comme "significatives" ou "stratégiques" certaines avancées russes qui sont en vérité insignifiantes au regard de la situation et des enjeux. Il y a 2 ans, même pas qu'on zoomait sur la carte de l'Ukraine, les objectifs c'était de prendre (ou défendre) Kiev, Kherson, Odessa, Kharkiv avec des déplacements militaires se comptant en dizaines de km par jour. Aujourd'hui on zoom à fond pour commenter de la même façon sur comment la Russie va prendre des villages/villes pour lesquelles nous n'aurions jamais prêté intérêt il y a 2 ans, tout cela sur un unique coin du front qui plus est. Limite que l'action d'une semaine c'est la prise d'une ligne d'arbre au bord d'un champ qu'occupait 10 ukrainiens depuis 6 mois. C'est cela depuis plus d'un an, il n'y a que l'offensive russe du côté de Kharkiv (qui n'a pas donné grand chose) et celle des ukrainiens du côté de Koursk (qui ont pris presque autant de terrains que les russes n'en ont pris dans leurs "avancées" du Donbass) qui a un peu "pimenté" les débats. Quand on voit les efforts fournissent et les pertes qu'ils subissent pour réaliser ces avancées, on est en droit de se demander si on est face à une tendance victorieuse ou si c'est une tendance qui finira par ronger les capacités offensives de la Russie. C'est dans ces conditions également qu'on doit savoir analyser les hausses des primes et des soldes aux volontaires (ce qui marque factuellement une difficulté à en trouver et à maintenir le renouvellement de ceux qui auront vus les joies de la guerre...) mais aussi au besoin de faire venir des hommes de Corée du Nord (qui n'est rien d'autre qu'un besoin recherché par le Kremlin auprès de Pyongyang). On voit du côté de Koursk que les russes n'arrivent pas à dégager les ukrainiens aussi facilement qu'ils le disaient, pourtant on parle juste d'une petite ville et de ses environs. Il y a une réelle limite capacitaire russe qu'il faut voir et comprendre, on doit arrêter de croire que l'armée russe est un puits sans fond et qu'ils vont continuer de la même façon jusqu'à la frontière polonaise (ou qu'ils continueront encore plus loin). Ces derniers mois, les russes et les ukrainiens ont anticipés une victoire de Trump et la perspective d'une négociation. Le plus intéressant c'est que pour moi les deux vont dans un sens opposé. Du côté de Moscou le mot d'ordre a été d'intensifier les efforts offensifs. Si d'un côté certains ne veulent voir que l'augmentation des avancées russes, il est aussi nécessaire de mettre en parallèle l'augmentation des pertes https://www.rtbf.be/article/guerre-en-ukraine-octobre-2024-serait-le-pire-mois-en-perte-de-soldats-pour-l-armee-russe-selon-l-armee-britannique-11461635 L'objectif du Kremlin étant de prendre le maximum de terrains avant des négociations. On part donc d'une perspective d'un effort qui est ponctuel et conjoncturel mais qui n'est pas lié à un effondrement du potentiel ukrainien ni ne s'inscrit sur la durée. C'est un pari, qui peut-être gagnant si dans 4 mois on a un accord qui va figer la position sur les lignes actuelles par contre ça peut être un pari perdant si au final les négociations échouent, que la guerre continue. Du côté de Kiev, je pense que le mot d'ordre est de préparer une offensive importante qui viendra surprendre l'adversaire suite à un échec des négociations. On cherche à tenir les meilleures positions défensives possibles face aux russes quitte à céder du terrain, créer des points de fixation sur lesquelles les russes vont concentrer leurs forces, amener le maximum de pertes adverses en limitant ses propres pertes, mener des actions de diversions. J'ai l'impression que les ukrainiens se préservent ces derniers temps, la réponse pas avant l'été je pense. La question en suspend, c'est de savoir ce qui sortira des négociations afin de voir, en cas de continuité de la guerre si l'effort actuel des russes peut se maintenir sur la durée, si les ukrainiens pourront compter sur les occidentaux, notamment les américains, pour pousser les russes dans une plus grande difficulté militaire. Personnellement je pense que les ambitions et les volontés des russes sont bien trop grandes pour qu'il y ait dans les négociations un accord possible. Poutine pensant venir imposer ses conditions à l'Ukraine avec le soutien de Trump comprendra vite que ce dernier n'est pas là pour faire accepter à Kiev ses conditions et volontés. Qu'au final c'est bien du côté de Moscou qu'on jugera les termes inacceptables et qu'on fermera la porte. C'est aussi le sentiment des ukrainiens et vu les premiers échos du plan de Trump, cela va dans ce sens. En fait il y a une réelle possibilité qu'au final on voit un bloc occidental augmenter ses aides à l'Ukraine avec Trump qu'on ne voit un bloc occidental l'arrêter. Par contre si Trump n'avait pas été élu, il aurait été presque certain qu'une nouvelle aide américaine à l'Ukraine ne serait jamais passé au congrès dans les temps à venir. Trump qui passait et qui passe encore aux yeux de beaucoup pour celui qui va abandonner l'Ukraine, risque d'être celui qui va augmenter le soutien occidental (dans son ensemble), sans doute en faisant raquer les européens, forçant Kiev également à faire plus, mais tout cela ce sera pour pousser la Russie à négocier la paix, sa paix. Côté russe, en ce moment, on joue les dociles et ceux qui caressent la bête dans le sen du poil, on espère et on valorise depuis un moment sa victoire en pensant que la finalité c'est juste un abandon du soutien à l'Ukraine. Mais on comprend petit à petit que ça risque de ne pas être vraiment la "victoire" qu'on imaginait, que Trump n'est pas là pour faire gagner la Russie et faire capituler l'Ukraine. -
Ce n'est pas compliqué C'est moi qui remporte le tour. Quand on remporte le tour à Sloubi, on a quatorze solutions possibles : soit on annule le tour ; soit on passe ; soit on change de sens ; soit on recalcule les points ; soit on compte ; soit on divise par six ; soit on jette les bouts de bois de quinze pouces, ça c'est quand on joue avec les bouts de bois ; soit on se couche ; soit on joue sans atouts. Et après y'a les appels : plus un ; plus deux ; attrape oiseaux ; régoudon ; ou chante Sloubi. [...] Comme vous êtes second, vous avez plus que dix-neuf solutions possibles : soit vous passez ; soit vous sciez en deux les cinquante poutrelles de trente pieds, mais ça c'est quand on joue avec les bouts de bois. Sinon c'est les relances : doublette ; jeu carré ; jeu de piste ; jeu gagnant ; jeu moulin ; jeu-jeu ; joue-jeu ; joue-joue ; joue-jié ; joue-ganou ; gagnar ; catakt ; tacat ; cacatac ; cagat-cata et ratacat-mic. Ou : chante Sloubi. Nous, on va faire que chante Sloubi.
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
La grande problématique avec les russes, c'est qu'ils ont les yeux plus gros que le ventre. Les volontés initiales sur l'Ukraine et sur la géostratégie (Otan etc...) de la Russie sont loin très loin d'être atteintes. Moscou n'a jamais voulu faire la guerre qu'elle mène en ce moment, n'a jamais pensé une seule seconde que les ukrainiens résisteraient comme ils le font et qu'ils seraient soutenus par l'occident. Poutine pensait refaire une grande manoeuvre militaire comme pour la prise de la Crimée en 2014 mais sur une large partie de l'Ukraine (pour ne pas dire sur tout le pays). Le plan c'était d'aller vite, de poser un fait accompli pour que les occidentaux ne réagissent pas, installer un allié soumis à la tête de l'Ukraine, officialiser à minima l'annexion de la Crimée puis négocier ainsi une nouvelle architecture sécuritaire. Poutine voulait marquer les esprits et se retrouver en position de force pour faire reculer l'Otan, faire reculer l'influence occidentale. Mais les événements ont été tout autre, on peut même dire que la Russie a obtenue tout l'inverse de ce qu'elle pensait obtenir. La Russie n'est aucunement à l'aise ni gagnante dans la guerre actuelle. Les russes ont de très grandes difficultés, des pertes colossales qui ont largement entamées l'image qu'on se faisait de son armée, mais aussi sa dissuasion. Comprenons quand même qu'aujourd'hui la "domination" russe dont on parle sur le champ de bataille c'est sur un carré qui fait 40km de côté, cela fait 1 an qu'on a zoomé à fond sur cette zone pour débattre d'avancées de quelques centaines de mètres car les russes y mettent tout leur effort. Moi je dis sincèrement que si tout l'effort offensif des russes permet juste de faire cela, ben le rapport de forces est loin d'être aussi avantageux aux russes qu'on ne le pense et qu'il peut s'inverser plus vite qu'on ne le croit. Pas étonnant que cela fait presque 2 ans qu'on sent que du côté russe, une sortie victorieuse est conditionnée à l'arrêt du soutien occidentale Donc oui, dans les négociations, les russes auront ce sentiment d'être invités à poser sur la table la liste de leurs envies et penseront que ça y est l'occident l'imposera à l'Ukraine car il se sera lassé de la soutenir. Oui je pense que les russes sont convaincus qu'à la sortie des négociations, soit il y a un accord trouvé, soit il n'y a pas d'accord et l'Ukraine sera tout de même abandonnée à son sort et que donc la poursuite de la guerre amènera l'Ukraine à la capitulation. Chez eux il n'y a pas d'autres perspectives, ils veulent le beurre et l'argent du beurre, ils ont les yeux plus gros que le ventre et n'accepteront pas la moindre concession, qu'ils n'accepteront pas de terminer la guerre juste pour la terminer sans en sortir clairement victorieux. C'est le piège dans lequel s'est mis Poutine, il ne continue pas la guerre pour prendre quelques champs de patates et quelques hameaux sans intérêts (surtout désormais en ruines) pour que demain l'Ukraine reste un pays indépendant, que le pouvoir politique reste anti-russe et pro-occidentale, que l'armée ukrainienne reste forte et se renforce avec le soutien de l'occident, que l'influence russe continuera à s'évaporer, qu'elle soit contrainte de retirer ses forces d'une certaine zone, que les régions qu'elle occupe reste des régions occupées. Arrêter le conflit actuellement, peu importe qu'on mette en avant le gain territorial comme "la" victoire russe, c'est pour le Kremlin l'acceptation d'une défaite stratégique de ses ambitions initiales. C'est pour cela que je pense que les négociations qu'on imagine tous aujourd'hui comme celles ou les occidentaux forceront Kiev à faire des concessions aux russes finiront pas un échec en raison des volontés russes qui dépasseront très largement l'acceptable pour l'Ukraine, pour les européens et même pour les américains. On arrivera à ton point numéro 2, celui ou on n'acceptera pas les conditions des russes car ils ne voudront pas entendre et accepter des revendications occidentales et ukrainiennes peu importe tout ce qu'on va pouvoir tout mettre sur la table (fin des sanctions, déblocage des fonds gelés, limite dans le déploiement de troupes aux frontières, non intégration de l'Ukraine à l'UE/Otan etc...). Poutine pense venir poser ses conditions à une table alors que dans les faits il viendra à une table ou ce seront les propositions de Trump qui s'y trouveront. Même si dans la première phase des négociations on parlera assez calmement, au bout d'un moment faudra bien faire comprendre à la Russie que la poursuite de la guerre ne lui sera pas favorable. On devra forcément agiter une menace (comme les russes le feront) si aucun accord n'est trouvé. Les occidentaux menaceront d'augmenter le soutien à l'Ukraine si les russes n'acceptent pas de signer ce qu'on leur proposera. Le possibilité est très grande pour qu'au final les USA et l'Europe augmentent les aides à l'Ukraine afin de pousser la Russie dans une position plus défavorable lors d'autres négociations. Les européens entreront à ce moment dans un duel avec Trump ou ce dernier voudra (et obtiendra) d'eux un bien plus gros effort que les américains ne consentiront, de même qu'il négociera avec les ukrainiens pour un bon retour sur investissement. C'est ainsi en plus d'accuser la Russie de ne pas vouloir la paix, que Trump pourra justifier chez lui, une hausse du soutien à l'Ukraine. La fin de la guerre peut se faire dans 6 mois ou dans 3 ans, Trump s'en vantera de la même façon et pourra dire que lui au moins, il aura fait ce qu'il fallait pour que les choses changent. Alors oui c'est sûre qu'avec Trump, les européens vont devoir fortement se bouger pour faire plus s'ils veulent qu'il "suive". Rappelons quand même que c'est bien du côté du camp Trump que la menace d'augmenter les aides a été avancée pour contraindre les russes dans les négociations. Il veut venir (pour faire simple) aux négociations avec son "plan", le poser en disant aux ukrainiens "vous signez ou on arrête de vous aider" mais également tendre le stylo aux russes en disant "vous signez sinon on va les aider plus fortement". Alors c'est un plan qui ne fait pas les affaires de Kiev souhaitant une reconquête territoriale totale qu'on peut présenter comme une victoire russe, mais ce plan n'est pas l'imposition du plan de Poutine et de ses objectifs initiaux, de ses volontés (ce sera pour lui une défaite d'une certaine façon). -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
En soit je pense que ce n'est pas "tout" le plan mais que l'idée principal, c'est gelé le conflit sans vraiment satisfaire l'un ou l'autre. Dans la logique de Trump, les USA donnent plus à l'Ukraine que l'Europe. Dans les faits, les américains sont peut-être le pays qui contribue le plus par rapport aux autres pays, mais l'ensemble des autres pays (européens) font plus que les USA, ça aussi on finira par lui mettre devant le nez, bien différent d'un meeting ou on fait un monologue devant un public acquis à sa cause. En Europe, faut pas se le cacher et on le dit depuis un moment, on cherche à en faire le minimum. En dehors d'un pays comme la Pologne qui a fait un gros effort, ailleurs moins on en donne, mieux c'est. Pourtant , comme aux USA, beaucoup des dons sont du vieux matériel sur lequel on va lui donner une valeur financière. L'Europe pourrait bien entendu faire plus, c'est politiquement qu'on ne le veut pas. C'est bien là-dessus que Trump peut avoir raison, c'est qu'on est bien content que les américains amènent une aide pour minimiser notre propre contribution. L'idée que l'Europe finisse seule à soutenir l'Ukraine n'est pas impossible. Voir une situation ou l'Europe achète aux américains des matériels, des munitions qui sont aujourd'hui des dons pour les refourguer aux ukrainiens n'est pas non plus inenvisageable. Voir par exemple l'Europe financer des achats de matériels dans des armées de pays européens c'est aussi possible. Prenons le cas des polonais, ils reçoivent ces derniers temps 116 anciens Abrams, on pourrait très vite envisagé que l'UE achète ces chars pour les donner aux ukrainiens, les polonais recevant de l'argent avec lequel ils pourraient acquérir d'autres chars, s'il le faut on pourrait déployer en Pologne des troupes comme en Roumanie pour renforcer la sécurité en contrepartie. Donc derrière la limite de ce que nous sommes prêts à donner, il faut aussi concevoir un système d'aides ou on pourrait acheter à d'autres ce qu'il faut et ou nos propres dons sont compensés au niveau de l'UE. Je pense par exemple à des choses qui se font déjà, comme l'initiative tchèque pour trouver 1 million d'obus à l'étranger, oui c'est un achat, mais les russes ne font pas autrement avec la Corée du Nord. Car il est évident que vous allez avoir des gens qui vont vous dire que oui mais l'Europe n'a pas les stocks ou les capacités de produire par exemple 1 million d'obus par an pour alimenter l'Ukraine (encore que la réalité d'il y a 2 ans ne sera pas celle de 2025), que sans les américains, les ukrainiens ne pourront n'auront plus de munitions. Mais l'Europe peut acheter des obus de ce type à l'étranger, même aux américains, ce n'est pas Trump qui va s'y opposer, ce sera un excellent deal pour lui. C'est ainsi pour tout. Les dons militaires des américains peuvent s'arrêter demain, mais les américains n'arrêteront jamais de vendre, si chaque année les européens achètent pour 30 milliards d'armes au profit de l'Ukraine, ils voudront carrément que la guerre continue... Toute la question est donc bien politique, c'est l'effort qu'on veut faire pour l'Ukraine. Le panel d'aides qu'on peut fournir ne s'arrête pas uniquement aux stocks et aux limites des productions européennes, cela englobe tout un monde, allant des USA à la Corée du Sud. -
Europe de la Défense ?
Pol a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
Le problème de l'Europe de la défense, c'est qu'il n'y a pas un pays qui soit militairement dominant des autres. On est dans une situation ou tant la France, tant le RU, tant l'Allemagne ou même l'Italie peut revendiquer un leadership. Les armées se "valent" quantitativement, les besoins se valent. On peut comprendre le besoin de dépenser moins, d'obtenir le meilleur rendement dans des programmes conjoints, mais ça reste une conception d'économiste et non de domination. Nous savons bien qu'en Europe, l'esprit de domination, de grandeur, de puissance est souvent un truc du passé et attention à ceux qui souhaitent le faire revivre. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Comme dit depuis un moment, l'aide à l'Ukraine a toujours été un prétexte à une politique intérieure. Que ce soit pour "jouer" simplement l'opposition à Biden, pour faire du chantage à l'immigration ou pour obtenir un plus gros chèque à Israël... Quand on n'a pas la responsabilité du pouvoir et de ses conséquences, il est toujours facile (ceci dans tous les pays) de pointer l'inefficacité de ce que le pouvoir en place fait, de dire qu'on fera mieux, de vendre du rêve. Maintenant Trump et les républicains ne seront plus dans l'opposition, ils devront assumer des choix et se confronter à des oppositions tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, qu'une action amène une réaction et tout ne fonctionne pas forcément sur "je veux que". Cela circule depuis un petit moment. Beaucoup se sont mis en tête que vis à vis de l'Ukraine, Trump va seulement couper l'aide ce qui forcera Kiev à concéder la victoire à la Russie. Mais très peu de gens ont cherché à voir qu'à côté, on est dans la surenchère (plus d'aides) pour contraindre Moscou. La logique de Trump c'est qu'il se considère en position d'imposer la paix (ou du moins un cessez-le-feu) en considérant que la menace de la fin des aides va faire plier Kiev et que la menace de plus d'aides va faire plier Moscou. Du moins on parle seulement de s'assoir à une table pour négocier. Il est plus que probable que l'idée de la négociation sera acceptée, d'ailleurs cela fait déjà des mois qu'on entend à Kiev ou à Moscou qu'on est ouvert à la négociation. Le problème forcément c'est le contenu de la négociation. De mon avis, Trump va vite comprendre que côté russe, on est dans une logique ou on dicte les termes d'une capitulation et non pas dans une logique de concessions qui pourraient amener à serrer la main des ukrainiens en fin de séance. On a tendance à l'oublier, mais l'ambition du Kremlin sur l'Ukraine est énorme, un simple cessez-le-feu sur les positions actuelles ne lui est pas acceptable, démilitariser la zone n'est pas envisageable, maintenir temporairement l'Ukraine en dehors de l'Otan non plus, que le pouvoir politique à Kiev reste inchangé, que l'Ukraine reste indépendante et toujours aidée par l'occident c'est presque renoncer à l'ambition initiale de l'invasion. Tant de sacrifices pour au final simplement obtenir un gain territorial entre une Crimée déjà acquise et un Donbass lui aussi acquis, réaliser une liaison terrestre entre les deux et pousser un peu les limites territoriales tout cela sans en obtenir la souveraineté officielle, non mais qui peut croire que les russes vont l'accepter? Ceux qui se sont convaincus que le plan de Trump c'est juste arrêter les aides pour donner la victoire aux russes vont être sacrément déçus. Je pense que même du côté de Moscou, on commence à comprendre qu'en fait Trump n'est pas là pour leur donner la victoire, qu'il n'est pas celui qui vient livrer l'Ukraine à une table pour capituler. Derrière cela il faut également prendre en compte les européens qui seront quoi qu'il arrive acteurs dans les négociations (reste à en déterminer le rôle et le degré d'importance). On peut juste faire acte de présence en suivant les américains mais on peut aussi peser et nous révéler plus engagé, amenant moins de dominance américaine dans la négociation. Le facteur européen sera à prendre en considération dans les discussions, ce ne sera pas Poutine qui impose ses volontés à Zelenski et Trump qui va l'obliger à accepter, ça c'est peut-être un fantasme qu'on va côtoyer dans le monde pro-russe. Personnellement je continue de penser qu'on a une plus grande probabilité que les négociations ne donnent rien en raison d'une Russie ne voulant faire aucunes concessions. Que suite à cela, les américains et l'UE s'accordent à intensifier l'aide à Kiev. Trump poussant et réussissant à ce que les européens fournissent le plus gros effort, ainsi ça passera mieux à l'intérieur des USA. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Les uniformes français? Je te le dis très clairement, comme je le dis à tout le monde ici, l'ensemble des troupes ukrainiennes qui sont en France ont leur propre uniforme, nous ne les équipons pas avec nos uniformes ou une moitié d'uniforme. La photo va montrer des effets militaires de l'armée française dans un panachage d'effets qui n'est pas du tout représentatif de ce qu'on peut observer en Champagne. Les effets militaires de ce genre vous en trouvez partout, sur internet ou dans les surplus. J'ai l'impression d'être face à un groupe d'airsoft ou autre (sans armes) qui peut se trouver n'importe ou qui a voulu chercher à faire une photo voulant mêler France, Ukraine (panachage d'effets des deux armées) et symbole nazi. Encore une fois, à qui profite cette image si ce n'est à la propagande russe qui cherche sans arrêt à vouloir faire passer les ukrainiens pour les nazis, histoire de refaire vivre l'esprit de la grande guerre patriotique, de la survie de la nation russe qui justifie tout. Moscou et ses sympathisants (qui s'assumant ou non) font rire. Le problème n'est pas de savoir s'il y a des groupes nationalistes qui vont brandir certaines références proches des nazis, ceci il y en a partout, y compris en Russie. Le problème c'est se saisir de très peu de choses pour en faire une généralité. L'Ukraine est-il un pays qui aujourd'hui ressemble à l'Allemagne nazi? Pas du tout, peu importe les symboles. Ce qui emmerde en réalité le Kremlin, ce n'est pas un "danger" nazi venant de l'Ukraine, c'est le nationalisme de ce pays qui n'est pas accepté, c'est l'indépendance de ce pays qui n'est pas accepté et comprenons bien que chez nous, en Allemagne, en Pologne, aux USA et ailleurs nous avons exactement les mêmes extrémistes nationalistes. Pourtant pour ces groupes, quand vous allez leur demander s'ils sont pro-Ukraine ou pro-Russie, tous sont très admirateur de Poutine, tous sont pro-russes. Ces groupes ne sont pas non plus des "nazis" pour Moscou, ils sont au contraire ceux sur qui les russes vont parier afin d'obtenir un bordel favorable à la désunion de l'occident (sortie de l'UE, de l'Otan etc...). Bref on comprendra qu'il y a des gentils nazis acceptables pour la Russie quand l'idéologie nationaliste est axé contre l'UE ou les américains ou qu'ils soient des isolationnistes, par contre il y a les horribles nazis d'Ukraine car eux, leur nationalisme se base sur le rejet de l'influence russe. Est-ce que l'armée russe libère le peuple ukrainien du nazisme? Est-ce qu'elle libère des camps d'extermination? Elle découvre des charniers? Ah non, en fait tout ce qu'on a d'horrible c'est peut-être un drapeau ou un emblème d'unité. Dans un pays en crise ou en guerre, le nationalisme et l'extrémisme sort toujours du bois et se fait plus entendre car la situation est extrême en soit. Côté russe il y a exactement les mêmes, ceux qu'on retrouvait dans des groupes de hooligans ou autres, mais vu qu'ils avaient juste à glorifier Poutine pour être tranquille en Russie, tout va bien. Je ne parle pas juste des types comme Dmitri Outkine cofondateur de Wagner (pourquoi choisir le nom Wagner en fait?). De nombreux chants militaires en France ont une origine allemande, dois t-on en conclure que c'est la preuve que nous avons une armée de nazis? Vu que nous avons déjà vu des militaires français poser devant des "vrais" drapeaux nazis et faisant le salut nazi, c'est là aussi bien la preuve que notre armée et notre pays tout entier est nazi? Non mais forcément, il faut être aveugle pour ne pas le voir et faire le lien! Nous connaissons tous dans notre entourage des gens qui sont très nationalistes et pour certains carrément dans un extrémisme. Demandez leur s'ils sont pour la Russie ou pour l'Ukraine. Ceux qui assumeront ne se cacheront pas de soutenir la Russie, ceux qui n'assumeront pas se cacheront dans un nombrilisme ou en fait ils ne sont pas "pour" l'Ukraine. La propagande russe et le système politique poutinien fait rêver les néonazis partout en Europe, c'est quand même étrange pour une Russie qui fait de sa guerre en Ukraine, un guerre contre le nazisme. Sans doute qu'il y a des choses plus complexes qu'il faut voir, mais j'en conviens, pour l'idiot utile à qui on ne demande pas de réfléchir, faire passer les ukrainiens pour des nazis, c'est suffisant. On a beau vouloir chercher à dépeindre les ukrainiens comme des nazis afin de justifier les actes russes, afin de chercher à ce qu'on cesse notre soutien (l'objectif de la propagande russe), la vérité c'est qu'aujourd'hui il faut être particulièrement aveugle pour ne pas voir que l'extrémisme est du côté russe. C'est du côté russe qu'on a lancé une guerre amenant à des centaines de milliers de morts. Côté russe qu'on recherche son lebensraum car on ne supporte pas de voir une Ukraine indépendante et non soumise. Une parfaite hypocrisie qui sert à justifier un parti pris non assumé par certains. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Depuis le début nous savons que l'occident apporte un soutien limité à l'Ukraine. Par contre nous ne faisons pas du déstockage comme les russes le font sur du matériel retiré du service depuis parfois des dizaines d'années. En occident on est plutôt sur un aspect ou l'Ukraine reçoit des matériels anciens qui sort du service actif quand derrière la production neuve vient équiper ce qui a été donné. Pour le cas français c'est par exemple le don de 200 VAB qui est "permis" car derrière on a 200 Griffon qui viennent. D'autres vont donner des F-16 car ils reçoivent des F-35. On a d'un côté une production occidentale qui vient renouveler l'équipement des armées occidentales. Les commandes neuves sont très peu à destination de l'Ukraine. On commande ou on anticipe les futures livraisons laissant ainsi parfois un trou dans la raquette qui durera le temps que ce qui est en commande soit livré. La Russie est dans une toute autre situation que les occidentaux. Elle est réellement en guerre, elle ne fait pas juste une assistance à un pays. Son armée a perdu et continue de perdre une quantité phénoménale d'équipements. Elle vide ses vieux stocks pour continuer de "maintenir" au mieux son effort, mais la production n'est pas en capacité de répondre aux attentes. Les attentes ce n'est pas de mieux faire qu'il y a 3 ans, c'est de pouvoir être capable de remplacer ce qui a été perdu, de ce qui continue de se perdre et d'augmenter le potentiel général. Je l'ai déjà dit et tout le monde le sait bien, il viendra un moment ou il n'y aura plus grand chose à tirer des stocks et ou la Russie devra compter uniquement sur sa production neuve. Je veux bien qu'au tout début du conflit, il fallait laisser du temps pour augmenter la production, comme chez nous, mais presque 3 ans après, ça ne tient plus. Nous ne voyons pas de changements dans l'aspect qualitatif et quantitatif des matériels engagés par la Russie en dehors des drones. Donc l'argument qu'on voyait souvent en 2022 sur l'incapacité de l'occident à tenir sur la durée ou à égaler la production russe ne tient pas. C'était un argument qui devait servir à certains pour se rassurer de la victoire russe qui se baserait sur une supériorité quantitative au même titre que celui des "réserves" que la Russie possède (possédait) alors que l'occident n'avait pas de gras pour suivre très longtemps son soutien à l'Ukraine. Mais dans les faits, on sait qu'aujourd'hui il est illusoire de penser que l'occident est en incapacité de fournir l'Ukraine sur la durée. En fait cela fait un petit moment que les russes l'ont compris, car sans doute connaissent-ils plus leurs limites que nous ne les connaissons. Les russes misent plus sur l'abandon politique du soutien occidental à l'Ukraine (comme avec Trump même si j'estime personnellement que les russes risquent d'obtenir l'inverse de ce qu'ils espèrent) que sur une quelconque attrition qui amènerait l'occident dans des limites capacitaires. Car même si la propagande russe aime donner l'impression qu'ils combattent l'Otan, qu'infliger des pertes à l'Ukraine revient à affaiblir l'Otan, dans les faits les armées occidentales ne s'affaiblissent pas dans cette guerre et disposent encore d'un énorme potentiel pour faire plus. Cela fait des mois que tout le monde se prépare à s'adapter d'un changement politique aux USA. Les russes restent sur l'idée qu'avec Trump, l'Ukraine sera abandonnée, qu'elle devra capituler aux conditions de Moscou et que l'Europe "suivra". Moi je vois venir un autre scénario, celui ou Trump ne pourra pas obtenir la paix en 24h (...), ou il comprendra qu'il est politiquement difficile pour lui de faire gagner Poutine, qu'il y a tout un tas de paramètres qui aujourd'hui, en tant qu'opposant du système et candidat à la présidence, il n'a pas à assumer et à prendre en compte. Trump pense obtenir la paix en Ukraine en mettant l'aide américaine en jeu, son arrêt pour convaincre Kiev de céder certaines choses (Crimée, Donbass) mais aussi son augmentation si Moscou ne concède pas à rendre certains territoires (frontières d'avant février 2022). Le risque qu'au final, on se retrouve avec un Trump plus engagé à soutenir l'Ukraine et qui forcera les européens à en faire encore plus est presque plus probable qu'un Trump qui va arrêter l'aide unilatéralement. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Pourtant cela fait presque 3 ans que j'entends que ce qui fait la différence en HI, c'est la capacité de production. Du moins cet argument est sorti quand on croit ou qu'on veut croire que la Russie est super productive par rapport aux occidentaux. Car on a toujours l'impression que dans la tête de beaucoup, la Russie c'est l'URSS, qu'elle produirait des matériels simples de manière massive quand les occidentaux produisent des choses complexes en petite quantité. Très vite on cherche à faire revivre l'idée d'une Russie produisant une masse de T-34 et des occidentaux produisant une petite quantité de Tigre. Pourquoi? Pour se convaincre qu'au final, la Russie gagnera par la masse. Pourtant cela fait 3 ans qu'on dit que les russes produisent massivement, mais ça fait 3 ans que nous ne voyons pas les effets de cette production de masse. On est face à un déstockage massif avec souvent une remise en état minimaliste de l'héritage soviétique, nous ne voyons pas une production de masse sinon on verrait sur le champ de bataille le remplacement des vieux matériels par des nouveaux ou on observerait une augmentation du volume engagé. Aujourd'hui quand on regarde un assaut blindé russe, on ne voit pas d'unités équipées de matériels neufs, on voit du vieux char, du vieux transport de troupe qui ont souvent été bricolés à l'arrache (sur le terrain) pour y mettre un blindage additionnel pour notamment contrer au maximum les drones. Alors oui, les russes ont augmenté le volume des ressources humaines, mais derrière vous n'avez pas plus de blindés, d'artillerie ou autres qui va l'accompagner. On constate même qu'avec le besoin de munitions coréennes, qu'on est déjà à une certaine limite, car ces munitions ne viennent pas augmenter le feu des russes, au mieux ça va le maintenir, un feu qui aujourd'hui est bien plus faible qu'il ne l'était il y a 2 ans. L'industrie militaire russe tourne à fond mais elle n'est pas celle qu'on croit. L'industrie occidentale n'est pas à fond mais elle aussi n'est pas celle qu'on croit. Vouloir comparer aujourd'hui la production russe à l'ensemble de la production occidentale en voulant laisser paraitre que ça se vaut, c'est chercher à se rassurer. Comme souvent certains vont s'arrêter sur ce qui arrange la production russe, dans des secteurs ou l'on sait qu'en occident on l'a délaissé. On va parler alors des obus d'artillerie ou des chars, mais tout le reste on va laisser de côté. Personne ne va débattre de la production d'avions ou la production totale de blindés pour le transport de troupes. Tout le temps on cherche à noyer la masse de l'héritage soviétique qu'utilise la Russie pour de la production et on fait comme si ce stock serait infini. On fait exactement l'inverse avec l'occident ou ça fait 3 ans qu'on dit "nous n'avons pas de stocks" pour soutenir le conflit sur la durée, que nous ne produisons pas assez. Prenons bien conscience que la Russie crame chaque jour ce qui lui donnait une grande force de dissuasion conventionnelle, c'est à dire son héritage soviétique. C'est une carte qui ne pourra pas se rejouer une seconde fois. Ce que peut se permettre la Russie dans le conflit ukrainien elle ne pourra plus se le permettre dans le futur. Déjà en temps de paix elle avait bien du mal à remplacer les équipements anciens en service, croire qu'il y aura demain un miracle économique qui va lui donner les moyens de créer par exemple un stock de milliers de chars, de blindés ou de canons c'est illusoire, déjà rééquiper l'armée d'active sera un grand défi. -
L'hypothèse d'une réplique au missile sur Israël si ces derniers auraient mené une attaque contre l'Iran était inenvisageable il y a 1 an ? Que les proxys comme le Hezbollah ne viendrait pas se joindre à la danse? Non vraiment cela fait des années que tout cela est très sérieusement envisagée, des années que tout cela est et fait partie de la dissuasion iranienne. Le changement est comme je le disais, le fait que cette dissuasion iranienne n'a pas fonctionné, que les proxys se font bien tapé dessus et que Téhéran aujourd'hui n'est plus à l'abri de se faire bombarder, de toute façon, sauf à rebalancer des missiles (qui sont comptés), que feront-ils de plus? Non ce n'est pas que j'aimerai le croire, c'est ainsi, c'est toi qui ne veut pas voir certaines choses. Cela fait 20 ans qu'Israël et l'occident évoquent de nombreuses fois l'hypothèse de frappes (notamment sur le programme nucléaire). La peur de la réponse de l'Iran, notamment de ses missiles, de ses proxys a toujours été le frein principal, la peur de l'escalade, la peur que toute la zone prend feu, que le détroit soit bloqué. L'Iran aujourd'hui ne peut plus vraiment compter sur ses proxys pour faire une escalade car ses proxys sont déjà pris dans des guerres. Quant aux missiles et aux réponses directes iraniennes, ils n'obtiennent ni respect, ni dissuasion, au contraire ce sont des prétextes et des excuses presque attendus par les israéliens pour enfin frapper le pays. Les américains peuvent par le jeu d'alliance, par leurs positions, par de possibles erreurs iraniennes entrer en conflit directe avec l'Iran. Avec Trump ce sera plus simple, pas automatique, mais plus simple. Ce n'est pas mon "idée", c'est la conséquence d'une surenchère militaire dans lequel les américains sont dans tous les sens du terme, au milieu. Oui faire la guerre à l'Iran serait une erreur pour les USA, mais faire la guerre aux USA et à Israël est aussi une erreur de l'Iran. Pourtant c'est bien sa politique depuis la révolution islamique. S'il fallait raisonner logiquement, nul ne ferait jamais la guerre, la Russie a t-elle eût raison de faire la guerre à l'Ukraine ? Non, pourtant elle l'a fait et va chercher une sortie victorieuse mais qui ne compensera jamais son coût. L'effet ne sera pas le même car premièrement l'Iran ce n'est pas la Russie, deuxièmement Israël n'est pas l'Ukraine. L'Ukraine n'est pas en capacité de détruire la production et l'approvisionnement en drones de la Russie. Israël peut le faire. Ensuite entre Israël et l'Iran il y a à minima 1000km. Que s'est-il passé en avril sur les drones qui devaient saturés Israël? La plupart ont été détectés des heures avant, abattus pour beaucoup alors même qu'ils n'ont pas atteint Israël, par d'autres pays! Israël n'est pas seul pour sa défense comme l'est l'Ukraine, les américains ont tous leurs moyens (radars, navires, renseignements, aéronefs, munitions, soutiens...) mis à profit des israéliens. Tu parles selon tes envies. Cela me rappel les discours de ceux qui disaient que le Hamas finira par saturer la défense anti-aérienne israélienne, que rapidement les israéliens n'auront plus de missiles à tirer et que donc le Hamas gagnera la guerre, comme si l'idée de la guerre s'arrêtait là. Nous avons vu le résultat, la guerre n'était pas juste un jeu ou il y a celui qui balance des projectiles et un autre qui va les intercepter. Avec le Hezbollah c'était pareil, on devait voir des milliers de missiles inonder Israël, que tout ce qui ne sera pas intercepté irait infliger de terribles dégâts. Crois moi que le scénario ou on verrait l'Iran vider les stocks de missiles israéliens n'arrivera pas par des envois massifs de drones n'arrivera pas. Ils le feront 2 ou 3 fois mais très vite les américains entreront en jeu. Crois moi aussi que les israéliens et les américains ont déjà une grosse base de renseignements sur l'Iran. L'Iran ne trouvera personne car nul ne voudra être en guerre contre les USA, leurs alliés européens et leurs alliés du golfe.
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Guerre Israël-Hezbollah 2024+
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Dans la communication du Hezbollah, on continue de "surfer" sur l'épisode de 2006, donc la destruction de Merkava est une symbolique de victoire. Forcément quand on reprend la propagande du Hezbollah, on va se satisfaire des "on dit que". Pourtant en 2006, on avait un grand nombre de vidéos côté Hezbollah qui montrait les pertes, ça participait grandement à la propagande et avait son effet sur la population israélienne. Mais presque 20 ans plus tard, au moment ou tout le monde a une caméra en poche, des drones à profusion et ou internet est partout pour transmettre, on peut se poser la question sur les pertes si terribles dont le Hezbollah se vante dans ses communiqués. Se cacher derrière l'idée que les israéliens "taisent leurs pertes" c'est être totalement déconnecté de la communication dans les guerres modernes ou les deux côtés ont tout ce qu'il faut pour filmer et transmettre leurs "exploits". Ok, il existe quelques vidéos de missiles/drones qui vont frapper des véhicules, mais très peu nombreuses. Si Gaza ou le Liban était un cimetière dans lequel on aurait des centaines de carcasses de blindés israéliens, cela se saurait, cela se verrait, cela se montrerait. Sauf que ce n'est pas le cas et cette réalité semble emmerder certaines personnes qui vont se réfugier dans des "sources qui disent que". Les israéliens ne mènent pas aujourd'hui la même guerre que 2006. Il ne cherchent pas à avancer au plus vite et au plus loin. On est sur une opération qui se veut dès le départ lente. Ils mènent une tactique qu'on peut qualifier d'escalier. Les israéliens ne veulent pas se retrouver dans un nid de guêpes, leur stratégie c'est d'avancer un peu et de nettoyer à fond la zone, c'est même de raser toute l'infrastructure présente pour préparer un no man's land une fois retiré. Pendant qu'ils font cela sur les villages de la frontière, ils préparent une deuxième zone de progression, évacuation des populations, bombardements massifs puis ils avanceront. Les vidéos ou l'on voit les israéliens raser des dizaines d'habitations (les tunnels existent mais il n'y a pas que ça) par des unités au sol sont nombreuses et plus ça va plus on en voit. Ils ont une stratégie qui vise à tout raser, une stratégie qui se base sur un temps long, une stratégie ou l'on ne veut pas retrouver le Hezbollah dans le dos, le maintenant à distance et ou on ne veut pas de civils à gérer. Le Hezbollah est en dehors de sa zone de confort et ne combat pas dans les conditions qu'il pensait (remake de 2006). L'armée israélienne se donne le temps, que le Hezbollah marque des points de résistance c'est normal, qu'il inflige des pertes également, mais très clairement la tactique destructrice d'Israël fait qu'ils pourront bombarder pendant 1 mois un village entier dans lequel il y a de la résistance, y faire tourner H24 des drones pour taper le moindre type qui va bouger avant d'y envoyer l'armée réaliser le nettoyage ultime. On est bien parti pour que cela dure des mois. Alors c'est sûre, la communauté web anti-israélienne et pro-Hezbollah va rêver de victoires et donnera l'impression que les israéliens subissent des pertes énormes, mais comme à chaque fois, beaucoup racontent et reprennent ce qu'ils ont envie. -
Non, un missile iranien tombant sur Israël n'était pas de la science fiction, c'était considéré comme la conséquence en cas d'attaque directe contre l'Iran, ceci en plus d'une réaction des proxys. Les missiles à longue portée c'était la dissuasion iranienne. La chose qu'il convient de comprendre, c'est que l'Iran a perdu son "pouvoir" dissuasif qu'il utilisait depuis presque 20 ans, que les événements lui sont de moins en moins favorables et que pour éviter une crise de régime, il fallait faire une action symbolique directe contre Israël. Pour faire cela, l'Iran n'avait pas beaucoup de possibilités en dehors de drones, de missiles (croisière ou balistique). La première frappe se voulait une démonstration capacitaire, elle devait soulager politiquement à l'intérieur de l'Iran. Sauf qu'elle n'a pas été dissuasive sur la politique israélienne, les pays comme l'Irak et la Jordanie n'ont pas été intimidé par les menaces iraniennes, ces pays ont participé à intercepter des projectiles et ont offerts aux occidentaux l'autorisation d'en détruire. On a donc observé qu'il y avait bien du monde pour "défendre Israël" d'une attaque iranienne, que les drones et missiles de croisière sont très peu efficace, prévisible car lent au vue des moyens de renseignements (surtout US) dans le coin. Cette frappe n'a pas été dissuasive pour les israéliens qui ont plus que continué la politique de guerre. Entre temps c'est le Hezbollah la nouvelle cible, c'est un paquet de têtes alliés de Téhéran qui ont été coupées (dont Haniyeh à Téhéran sans oublier Nasrallah...). Donc les iraniens ont lancé une deuxième frappe avec des missiles balistiques, sans les drones et sans les missiles de croisière car sans grands effets. Mais là encore, les images vont impressionner, mais l'imprécision est réelle, 200 missiles et au final on doit avoir 2-3 qui ont touchés un truc intéressant, car il ne suffit pas de tomber dans la "zone" pour marquer des points. Là aussi, on peut dire que beaucoup sont passés sans être intercepté, mais là n'est pas le dessein final, comme dans un match de foot, passer la défense est une chose, marquer un but en est une autre. Les missiles balistiques à longue portée, l'Iran n'en dispose pas des masses non plus. Ce ne sont pas des drones Shahed ou des roquettes de 122mm comme on peut les compter du côté du Hezbollah. Donc ça va faire quelques gros coups mais ce n'est aucunement "durable". On me dira que les israéliens ne sont pas plus à l'aise de bombarder l'Iran avec son aviation, que ça ne se fait pas aussi facilement que pour frapper Gaza ou le Liban, c'est vrai. Mais le problème c'est l'escalade. Israël a l'allié américain qui peut potentiellement entrer dans le jeu. Le risque que Téhéran fasse une erreur stratégique et amène les américains à entrer dans la confrontation est réelle, il le sera encore plus avec Trump à la maison blanche. On peut penser que les israéliens soient autorisé à frapper le programme nucléaire, les installations pétrolières, des choses qui ne vont pas impliquer directement les américains dans un premier temps mais qui risque d'amener les iraniens à s'en prendre à eux tant le besoin de se "venger" sera grand et demandera autre chose qu'un nouveau tir de missiles sur Israël L'Iran n'a plus la même dissuasion que par le passé, ce à quoi on assiste aujourd'hui c'est une frustration de sa perte d'influence, de pouvoir, un truc ou ils ont le sentiment que le temps joue contre eux, un truc ou ils ne maitrisent pas ce qui se passe. On peut dire 1000 fois que sans les américains Israël ne pourrait pas faire ce qu'il fait en ce moment, ça ne changera rien au fait que dans la réalité, les américains sont bien là et qu'ils sont pleinement avec Israël. Qu'il y a plus de possibilités de voir les américains s'impliquer encore plus, si ce n'est directement pour les aider que de voir un abandon. Un Israël fort et puissant militairement est dans l'intérêt des américains, cela fait partie de leur stratégie régionale, s'ils subventionnent ce n'est pas pour rien.
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2023 Guerre de Soukhot
Pol a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Pour ceux que ça intéresse, sur google earth on a une "mise à jour" des cartes sur Gaza. Photos prises au 19 octobre 2023. Donc en gros une dizaine de jours de bombardements et pas mal de dégâts déjà. Je pense que si on devait voir la situation au jour d'aujourd'hui (ce n'est pas non plus terminé) on serait surpris du niveau de destruction. -
Il n'y a pas si longtemps, il était difficile d'imaginer Israël frapper l'Iran tant on craignait une escalade globale qui allait mettre le feu à toute la zone, qui allait voir le Hezbollah, le Hamas et d'autres faire vivre un enfer à Israël. Comme je l'avais déjà précisé sur un autre sujet relatif à la guerre au Liban, nous avons aujourd'hui une situation ou le Hamas ne représente plus une menace et ou le Hezbollah n'est pas du tout dans une position de force, peu importe sa résistance. On constate qu'Israël en prenant l'initiative militaire et en pratiquant une guerre bien différente des interventions passées, fait pencher le rapport de force de son côté. Les israéliens ne jouent pas le jeu pour lequel le Hamas ou le Hezbollah s'est préparé. Les deux misant sur les limites qu'Israël s'imposerait en raison d'une imbrication profonde avec les civils et qui amènerait la communauté internationale à faire une énorme pression on est actuellement dans un système ou Israël force les populations à déserter des quartiers, des villages, des villes pour ensuite raser l'infrastructure sans qu'il y ait ces boucliers humains. La peur de frapper l'Iran c'était lié au fait que c'était une sorte de pieuvre avec plusieurs tentacules. Le Hamas, le Hezbollah, les Houthis, la Syrie, les groupes chiites en Irak. Ces tentacules étaient une dissuasion. Mais plus le temps passe, plus ces tentacules semblent s'atrophier si ce n'est qu'elles se perdent. Actuellement c'est le Hamas et le Hezbollah, mais du côté de la Syrie avec la guerre civile, nous ne sommes plus en face de la Syrie d'il y a 10-15 ans. Les Houthis que peuvent-ils faire de plus qu'ils ne font pas aujourd'hui? Du côté des milices en Irak, là aussi, rien de fou. Bref les tentacules de l'Iran c'est bien souvent un "camp" dans des pays en guerre civile ou au bord d'une nouvelle guerre civile. L'Iran en lui même n'est pas un pays au mieux de sa forme, tant sur le point de son économie, de sa société, de sa politique. Le pays voit son influence se réduire, voit ses alliés se faire éliminer, il voit ses chefs militaires et son réseau être frappé par les israéliens un peu partout (jusqu'à Téhéran). Il se voit contraint politiquement et idéologiquement de répondre en envoyant des missiles sur Israël, une frappe qu'il pensait dissuasive mais qui au final, ne l'a pas été du tout. Il y a donc eût beaucoup de croyances et de craintes vis à vis de l'Iran et de ses alliés qui sautent petit à petit. La frappe israélienne ce n'est pas le bilan qui est intéressant, mais c'est le fait qu'aujourd'hui, frapper l'Iran n'est plus impensable, inenvisageable ou impossible. L'option militaire directe contre l'Iran est aujourd'hui pleinement ouverte et envisageable. Les américains ont une position qui va permettre à Israël de le faire, ça c'est sous l'actuelle administration. Car comprenons bien le contexte, les israéliens ont frappés des sites en Iran avec l'autorisation de Biden et que les sites ont été également validés par les américains. Les israéliens ont donc profité de cette autorisation pour faire cette frappe mais gardons nous de croire que plus rien ne se passera. Washington déclare aujourd'hui que si l'Iran lance une nouvelle attaque, ils ne "retiendront" plus les israéliens, donc ces derniers pourront choisir leurs cibles. Du côté d'Israël, l'arrivée possible au pouvoir de Trump risque de favoriser de plus en plus l'action militaire contre l'Iran. C'est en ce moment la grande inconnue sur laquelle l'Iran et Israël attendent pour adapter leur nouvelle stratégie. Téhéran sait qu'avec Trump, le risque de voir les américains entrer directement en guerre est largement plus important qu'avec l'actuelle administration ou avec Harris.
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Je suis convaincu que les ukrainiens ont changé de stratégie. Auparavant ils étaient dans une optique de "on lâche le moins de terrain possible", aujourd'hui ils sont dans l'optique "on ne s'obstine pas inutilement en terrain défavorable". Mais cette stratégie a un objectif, celui de préserver les ressources, sans doute dans la perspective d'une offensive importante l'an prochain. Forcément si on reste sur la même ligne d'analyse d'avant, on en vient à se dire que si les russes avancent, c'est qu'en face ils sont à bout, que ça cède, qu'il n'y a plus d'hommes, plus rien derrière. On considère alors chaque avancée comme une victoire des russes sauf que dans la guerre, les paramètres sont très nombreux. Dans la tactique et la stratégie militaire, on fait des choix, ce n'est pas parce que vous avancez à un moment que vous ne reculerez pas plus tard, ce n'est pas parce que vous contrôlez un territoire que ça y est, il ne peut plus se perdre. Si les ukrainiens se préparent à surprendre les russes dans une grande offensive, il faudra bien entendu s'y préparer, il faudra économiser les forces, il faudra accepter certains choix de terrain comme celui d'abandonner des zones défavorables , se concentrer sur des zones plus avantageuses. Quand j'observe les ukrainiens actuellement, je ne vois pas une panique devant les "avancées" russes, c'est limite "pas grave" alors qu'auparavant il y avait une grosse dramaturgie qui devait faire peur pour obtenir plus de soutiens. Bien sûre le camp pro-russe ne voudra pas le voir, pour lui cela traduira une Ukraine qui va cacher ses défaites, ses problèmes, car on cherche à mettre en valeur des "succès russes". Mais il y a un vrai changement comportementale qui pour moi est "contrôlé" et que l'image d'une armée ukrainienne qui serait à bout va servir cette nouvelle stratégie, au même titre que l'entrée des ukrainiens dans la région de Koursk est pour moi une diversion qui doit pousser les russes à y concentrer des forces, ce n'est pas un truc pour le moral, pour l'honneur, ni un territoire à échanger au moment d'une négociation. Kiev prépare ses forces à passer un hiver dans les positions les plus acceptables possibles. Sauf que ce n'est pas cela la réalité de l'armée russe actuelle. Toi comme d'autres continuent de voir l'armée russe comme un puits sans fond de ressources humaines, comme une machine industrielle qui va sortir des masses considérables de ses usines quand en face on serait sur des limites en hommes et que l'occident produirait largement moins "vite" que les russes. On est dans l'effet "2e guerre mondiale" ou on a l'image de l'URSS (Russie) productrice en masse de simples T-34 face à une Allemagne (occident) qui produirait de complexes Tigre. Cette idée est "plaisante" pour les pro-russes qui aiment l'entretenir depuis bien des années afin de se rassurer en cas d'affrontement contre l'occident. Mais je le répète, ceci est un passé qui n'est pas la réalité de la Russie actuelle. La Russie actuelle paye des sommes folles pour trouver des "volontaires" chez elle. Ce n'est pas en mettant en avant uniquement les problèmes humains côté ukrainien qu'on doit penser qu'en face c'est mieux. Des déserteurs vous en avez également un paquet côté russe, un moral à zéro aussi, des gens qui cherchent à fuir la conscription pareil. C'est "normal" dans toutes les guerres, ce n'est pas le "signe" que ça y est, les ukrainiens sont finis. Quand je vois qu'aujourd'hui les russes ont besoin des coréens pour amener de la ressource humaine (faut pas penser que c'est un truc offert par la Corée du Nord, c'est un truc que Moscou a demandé et pour lequel on "paye"), faut rester mesuré. Je ne pense pas non plus que côté russe vous avez beaucoup de monde qui se batte pour "la cause", enlevez l'aspect financier, qu'en restera t-il des volontaires? Combien de contractuels qui généralement vont signer 1 an d'engagement en Ukraine vont rempiler? Si les ukrainiens sont à une certaine limite capacitaire, il faut également reconnaitre que côté russe, c'est pareil, ce n'est pas la mobilisation de Staline de la 2e guerre mondiale et ça ne le sera pas, ce n'est pas parce qu'il y a plus d'habitants que forcément on va piocher dedans comme si ça serait un stock de kleenex. Au niveau de la production c'est pareil, il n'y a pas une production massive en Russie. La Russie déstocke massivement son héritage soviétique, c'est cela qui lui permet de maintenir une masse, ce n'est pas de la production, c'est de la remise en état. Nous ne voyons pas sur le champ de bataille des blindés flambants neufs qui sortent d'usines remplacer les anciens blindés perdus, encore moins des blindés qui viendraient augmenter les forces engagées. Il n'y a pas plus de tirs d'artillerie aujourd'hui qu'il n'y en avait il y a 2 ans et là aussi les russes peuvent dire merci à la Corée du Nord pour pouvoir maintenir un certain rythme. Nous ne voyons pas plus d'avions ou d'hélicoptères qu'avant, ils n'ont déjà pas remplacé ce qui a été perdu, la production d'avions doit s'approcher de celle de chez Dassault et ils ne vont pas former un équipage en 2 semaines. Mais tout cela n'est aucunement une constante et elle a les limites du stock. Ces limites elles ont sans doute déjà été atteintes depuis un petit moment, car l'aspect qualitatif est décroissant, on voit de plus en plus d'anciens engins qui sont engagés, des quantités de plus en plus faibles. Alors oui, la Russie a fait un effort sur la ressource humaine, mais cette dernière ne sont pas des nouvelles armées qu'on voit arriver sur le modèle de l'armée russe de février 2022. Cette ressource humaine est utilisé comme de l'infanterie légère, de plus en plus véhiculés en engins non blindés si ce n'est civil. Aujourd'hui et depuis un moment une offensive qui va exciter le monde pro-russe (blog, médias, réseaux sociaux) c'est 15 blindés qui ont été bricolés pendant des jours pour y accrocher toute la tôle et les grilles à disposition, c'est des types qu'on aura foutu sur les blindés car il n'y a pas la place à l'intérieur pour venir capturer une position ukrainienne ou ils doivent être une petite dizaine de soldats sur place. Mais on a systématiquement l'impression d'assister dans les commentaires et l'analyse de certains qu'on fait face à des avancées de divisions complètes qui iraient percer le dispositif ukrainien et qu'on serait face à des encerclements de masses des troupes ukrainiennes. Les "avancées russes" c'est ça, s'ils prennent une position il n'y a pas de brèches qui s'ouvrent dans lesquelles vont s'engouffrer 50 000 hommes ou je ne sais quoi. De même qu'il faut prendre un peu de recul sur les "encerclements", une manoeuvre d'encerclement se fait rapidement et va surprendre le défenseur. Vous n'allez pas encercler des brigades (comme on l'entend souvent) ukrainiennes en grignotant pendant des mois quelques centaines de mètres ici et là, le défenseur a largement le temps de voir venir le truc et de s'y échapper. C'est bien pour ces raisons que depuis le début du conflit, en dehors de Marioupol, les russes n'ont jamais réussis sérieusement à encercler une grosse force ukrainienne. Les réseaux sociaux pro-russes fantasment ces capitulations de masses, fantasment leurs chaudrons dans lequel ils infligeront une grosse défaite, s'excitant à dessiner de grosses flèches dans tous les sens, mais ils sont systématiquement frustrés qu'au final, ben en fait, ça n'a pas changé grand chose et qu'il faudra recommencer 5km plus loin la même chose pendant là aussi des mois. On est sur une guerre ou il est faux de croire que la Russie domine la situation, qu'elle n'a pas de raisons de douter de la suite ou que le temps joue pour elle. On est toujours dans une guerre ou ni l'un ni l'autre est en capacité de bousculer le champ de bataille pour obtenir une victoire décisive qui amènera l'autre à reconsidérer son engagement, son effort de guerre. En février 2022, pour l'occident (mais aussi pour les russes), l'Ukraine n'avait pas les moyens de tenir face à l'armée russe. L'Ukraine n'étant pas un pays officiellement "allié", au mieux on espérait que pour les russes ce ne soit pas trop facile, tablant plutôt sur une résistance à l'afghane plutôt que sur une guerre conventionnelle. Mais les ukrainiens ont surpris et les russes n'avaient pas non plus tout l'effet de surprise espéré. L'armée russe a pris une énorme déconvenue qui à la fin 2022 montrait plutôt comment elle reculait, abandonnant des zones entières, mis sous contrainte au point d'évacuer la zone de Kherson, soumise à l'offensive ukrainienne du côté de Kharkiv. Donc on peut dire ce qu'on veut, mais à cette époque, devant cette situation, on ne peut pas reprocher à l'occident de ne pas s'être plus impliqué que ça, une époque ou fournir un char était une escalade et ou l'idée de livrer des avions serait signe de guerre nucléaire avec le Kremlin. Début 2023, face à cette situation, bien sûre qu'en analysant la situation on pouvait se dire que les russes sont sur le recul, qu'ils étaient déjà passé en position défensive, bien sûre qu'on pouvait penser qu'en apportant une aide un peu plus forte, notamment avec des engins comme les chars, on pouvait espérer voir les ukrainiens continuer cet avantage. Le problème c'est que pendant des mois on disait au monde entier (dont les russes) que l'Ukraine allait faire une offensive, donc pendant des mois les russes ont axé leur effort sur la défense. Les ukrainiens étaient attendus, pas d'effet de surprise, limite qu'on connaissait la date et le lieu de l'offensive. C'est bien le contexte défavorable aux russes qui alimentait les espoirs, ce n'était pas la mise en avant de wunderwaffens d'origine occidentale sur lesquelles on imaginait une supériorité. C'est d'ailleurs plus du côté russe qu'on valorise à ce point tout ce qui vient de l'occident, détruire un Léopard 2 ou un Bradley en Ukraine et à chaque fois on a l'impression qu'ils ont vaincus l'Otan ou l'armée américaine. C'est également amusant de constater qu'au moment de l'offensive ukrainienne de 2023, les russes ont été presque "surpris" de l'avoir mise en échec, tant la pression du moment ne leur était pas favorable. Mais il est faux de croire qu'après cela l'Ukraine a perdu tous ces soutiens, par contre il est vrai que le soutien occidental à l'Ukraine n'a jamais été un soutien massif. La Russie met tous ses moyens dans la guerre et va ponctionner en Biélorussie, en Corée du Nord ou en Iran pour compléter. L'Ukraine met également tous les moyens, mais c'est un pays qu'on ne peut pas comparer à la Russie, je vais le redire, mais avant février 2022, l'armée ukrainienne aux yeux du monde entier ne valait rien du tout et paraissait bien ridicule face à l'armée russe. L'aide occidentale est essentielle pour que les ukrainiens puissent tenir, mais ce qui est sûre, c'est qu'on est loin d'être "engagé" dans ce conflit comme peut l'être la Russie. Pourtant ce peu d'aides, souvent pris sur du matériel en fin de vie ou qu'on va donner car de nouveaux équipements équipent nos forces (nos VAB ou les F-16 par exemple), ben pourtant cela suffit aux ukrainiens pour tenir, ça ne lui suffit pas pour surpasser l'armée russe qui jette tout ce qu'elle peut dans la bataille, mais cela permet d'avoir un front relativement stable dès lors qu'on ne va pas surjouer les "avancées russes". Cette guerre n'est pas terminée et c'est à sa fin qu'on en fera le bilan. On ne peut pas prendre un épisode de la guerre pour sa finalité. La guerre ne s'est pas arrêtée au moment de l'échec de l'offensive ukrainienne de l'an dernier, aussi sûrement que la guerre ne va pas forcément être la continuité de ce qui se passe en ce moment. -
Israël et voisinage.
Pol a répondu à un(e) sujet de loki dans Politique etrangère / Relations internationales
Je pense que depuis un petit moment, l'inconnu de l'élection présidentielle US fige pas mal de choses et amène son lot d'inconnus. Trump est porteur d'espoir pour certains, une crainte pour d'autres mais ce qui est sûre, c'est que les USA depuis au moins 1 an sont dans une forme de brouillard stratégique en raison de cette élection. Israël pouvait attendre de voir le résultat de l'élection américaine (une dizaine de jours) avant éventuellement s'entendre avec Trump pour des frappes d'un autre type, mais ça n'a pas été fait. On est sur une réponse israélienne qui est encore en "accord" avec l'actuelle administration et sans doute qu'ils verront ultérieurement s'ils peuvent pousser plus loin. Pour l'Iran, Trump est un danger, c'est même une cible. Pousser une escalade avant l'élection présidentielle risque de favoriser Trump qui tient une ligne dure contre l'Iran, le faire s'il est élu risque de voir les américains entrer dans le jeu bien au delà de ce qu'ils font actuellement. Avec Trump l'idée de raids sur le programme nucléaire par exemple devient crédible. Donc en ce moment, tant du côté du conflit en Ukraine que du conflit au Proche-Orient, on attend l'élection US avec espoir, crainte, illusion, inconnu sur le futur. -
Israël et voisinage.
Pol a répondu à un(e) sujet de loki dans Politique etrangère / Relations internationales
Le Golfe bloqué amènera quoi qu'il arrive une réponse internationale très importante, amènera l'ensemble des pays du Golfe à entrer en guerre avec une coalition de pays étrangers, USA en tête. L'Iran veut dissuader et faire peur, mais ce serait totalement stupide comme "réponse" à un raid israélien. C'est surtout la démonstration d'une certaine impuissance à pouvoir porter la guerre contre Israël d'une manière sérieuse et sur la durée. C'est comme leur 1000 missiles, c'est un beau chiffre qui va impressionner, ils vont les tirer, mais le lendemain pourront-ils le refaire? le surlendemain? Foutre le bordel dans l'approvisionnement du pétrole en essayant de bloquer le golfe, ce n'est pas juste toucher les occidentaux comme tu aimes à en faire la démonstration. La plupart du pétrole exporté dans la zone, va en Asie. Les pénuries se feront chez eux avant tout et visiblement ce que le chinois va payer en plus, l'effet économique sur la Chine ou l'Inde ne semble pas trop t'intéresser. Pourtant dans un tel scénario, un prix du baril qui explose amènera à pénaliser les pays et les populations les plus pauvres du monde. Si au départ il y a un choc, très vite la demande va se tarir car de nombreux pays ne pourront tout simplement pas se payer un baril à 230$. Qu'est-ce que l'Iran a à gagner dans cette histoire si ce n'est de devenir l'état qu'il convient de neutraliser pour restaurer la situation? L'Iran n'est pas une superpuissance, foutre le bordel est une chose, supporter la réponse en sera une autre et ce sera une toute autre affaire. La question qui se pose depuis le début, c'est est-ce que l'Iran doit se sacrifier pour sauver le Hezbollah et l'honneur de quelques têtes éliminées? Car c'est bien l'implication iranienne dans un conflit dont elle pourrait bien se passer qui amène cette situation. Donc il aurait été plus logique que tu viennes ici calmer les "ardeurs" de l'Iran au moment ou ils ont envoyé leurs 200 missiles. C'est l'Iran qui va analyser les dégâts que ça va lui faire, même s'ils pensaient peut-être que ça passerait, qu'ils seraient dissuasifs.... -
Guerre Israël-Hezbollah 2024+
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Le Hezbollah ce n'est pas la "Palestine" ni les Palestiniens. Le Hezbollah ce n'est pas le gouvernement du Liban ni l'armée nationale. Croire que si demain un état Palestinien va se créer, on verrait un groupe comme le Hezbollah ou encore l'Iran cesser de mener une politique anti-israélienne, c'est une connerie. S'opposer à Israël est depuis des années une idéologie sur laquelle la cause palestinienne est devenue une excuse. C'est une idéologie sur laquelle une partie du monde musulman recherche une unité, c'est une forme de guerre sainte. Je vais le répéter, mais si Israël ne serait pas un état représentant des juifs qui vont chasser des musulmans d'une terre sainte, que ce serait un état musulman comme un autre, tout le monde s'en foutrait dans le monde musulman des palestiniens comme ils s'en foutent des millions de syriens, d'afghans, de somaliens, de yéménites, de soudanais. Lutter contre Israël ça "captive" et ça "passionne" , rêver de la défaite d'Israël c'est pour certains sur la même ligne que rêver à l'effondrement du système américain, c'est un parti pris idéologique, c'est un conditionnement. L'Iran cherche une influence populaire avec cet esprit de "résistance" à Israël, cette opposition, le Hezbollah fait pareil et les groupes comme le Hamas également. Mais ces acteurs là font cela pour leur propre intérêt, ils ne font pas cela pour chercher à obtenir la paix, on est depuis longtemps dans un radicalisme de haine des Israéliens, de haine des juifs et le dessein final pour eux ce n'est pas la cohabitation de deux états indépendants, c'est l'éradication d'Israël. Forcément pour tout ce petit monde qui va fantasmer la fin d'Israël, sa destruction, sa défaite, la situation actuelle est clairement agaçante, frustrante et on s'accroche comme on peut sur la croyance que tout cela joue contre Israël. Pourtant je vais là aussi me répéter, même si ça va déplaire à ceux qui embrassent l'idéologie anti-israélienne, mais les événements actuels ne sont pas à l'avantage des ennemis d'Israël. Au 7 octobre, on voyait un grand nombre de personnes applaudir l'action du Hamas, que ce soit dans Gaza ou ailleurs. D'autres se taisaient, mais comme on dit, le silence parle parfois plus que les mots. Pour assouvir et décharger une haine des juifs et d'Israël, le Hamas a amené un véritable désastre à Gaza, c'est un champ de ruines qui non seulement aura considérablement affaiblit le Hamas, mais aura amené plus de misères au peuple qui y vit. La bande de Gaza ne vivait pas une belle situation, mais désormais ce sera un terrain de misère qui va mettre 20-25 ans pour reconstruire (si les donateurs sont généreux...). On aura les israéliens qui contrôleront très certainement la frontière avec l'Egypte et rendra très improbable le même réarmement de cette zone que par le passé. Ceux qui rêvent et espèrent voir le Hamas se renforcer et se réarmer sont dans une réalité alternative. Donc un coup de menton du Hamas qui au final aura fait régresser la cause palestinienne, lui aura creusé un peu plus sa tombe, peu importe ceux qui vont chercher une défaite israélienne dans le prix des bombes larguées, des missiles intercepteurs ou dans des chiffres de tués ou de blessés dans l'armée israélienne. Du côté du Liban c'est pareil. Des gens qui se rassurent depuis des années en revisitant la guerre de quelques jours en 2006 en pensant qu'Israël vivrait un enfer s'il devrait se confronter au Hezbollah sont aujourd'hui un peu désemparé de voir que ça ne se passe pas comme ils pensaient, qu'en fait il n'y a pas des milliers de roquettes et de missiles qui tombent quotidiennement sur Israël, de voir que le Hezbollah a été décapité et qu'on est loin du scénario de 2006. Alors oui il va y avoir de temps en temps des pertes israéliennes que certains ici vont se précipiter de mettre en avant pour chercher à se rassurer et à donner l'illusion que c'est terrible pour eux, mais dans les faits les israéliens mènent une guerre prudente mais très destructrice pour ceux d'en face. Contrairement à 2006 au Liban, les israéliens ne foncent pas au plus vite et au plus loin au milieu des civils, ils adoptent la même tactique qu'à Gaza, évacuation massive des populations et on rase tout, les villages à la frontière sont rasés. Oui on peut légitimement critiquer la méthode, sauf qu'au final cette méthode radical a de fortes chances d'offrir les conditions qu'Israël recherche à sa frontière Nord. Ils vont continuer ainsi sur une certaine profondeur, ils le feront peut-être sur 1 an encore, mais il faut être particulièrement naïf pour croire qu'en ce moment le Hezbollah est dans une position avantageuse et gagnante. Les israéliens sont en ce moment dans un mode "guerre" qui n'est aucunement comparable à ce qu'on a vu par le passé. Ses ennemis trinquent sévèrement et c'est toute l'idéologie de la résistance qui s'effondre petit à petit. Cette dernière tablait sur un ceinturage d'Israël de forces qui devaient au coup de sifflet amener Israël à faire face à un soulèvement général, une guerre sur plusieurs fronts. Le Hamas représentant le front sud est aujourd'hui insignifiant. Les palestiniens de Cisjordanie, il ne faut pas en attendre grand chose, le soulèvement des palestiniens que certains espèrent, on en est loin. Côté Hezbollah on suit une pente descendante et tôt ou tard on peut parier qu'à l'intérieur du Liban, on va commencer par avoir des divisions sérieuses avec le Hezbollah et les autres camps. Le Hezbollah ne sera pas dans cette guerre le "défenseur du Liban" comme l'arc de la résistance veut le faire passer. Côté syrien, depuis la guerre civile, il ne faut plus trop compter sur un rôle actif de Damas qui a déjà du mal à gérer sa propre situation intérieure, ou des zones entières lui échappe encore. L'armée syrienne n'est plus que l'ombre d'elle même, d'ailleurs il suffit d'observer son inaction devant les frappes israéliennes sur son sol, les syriens ne sont pas en capacité et en position de subir une confrontation plus étendue avec Israël car ils savent que ça risquerait de réalimenter le conflit intérieur (rebelles, kurdes, EI, turcs...). L'Irak en dehors de quelques milices, ne joue aucun rôle malgré l'espoir de Téhéran d'en avoir la main mise quant aux Houthis, ils font la merde en mer rouge mais n'ont aucune influence sérieuse sur Israël. L'Iran enfin, misait sur cet ensemble pour peser. Finançant et armant, on voulait monter en puissance pour qu'un jour on se sente prêt à passer à l'action. Mais de nombreux événements ont entravés cet espoir, aujourd'hui les iraniens voient que leurs alliés sont bien affaiblis et qu'ils n'ont pas les moyens de les soutenir réellement. Pire que cela, l'Iran sent à juste titre, être la suite logique de cette confrontation. Bientôt on connaitra le prochain président(e) des USA, avec Trump, croyez bien que les israéliens auront carte blanche si ce n'est un appui plus important pour frapper l'Iran.