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Pol

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Tout ce qui a été posté par Pol

  1. Pol

    Système FELIN

    Je ne déconne pas du tout. Il ne faut pas se laisser impressionner par le volume global de la lunette, ce n'est pas cela qui fait le poids. Les matériaux sont légers et fins. Il n'y a pas une voie optique directe, c'est du numérique, en gros des caméras avec une restitution sur écran. Il n'y a donc pas de grosses parties en verre qui souvent amènent un certain poids aux lunettes. L'interface d'accroche c'est pareil, ce n'est pas de l'acier mais un alliage très léger. Dans la lunette tu vas avoir une ou deux carte électronique avec 2-3 nappes pour les commandes et quelques fils pour l'alimentation, ça ne pèse rien tout ça c'est creux et que ce soit pour la partie IR ou le tube intensificateur de lumière, ça aussi ce n'est pas énorme. 1.5kg c'est une bouteille d'eau pleine à titre de comparaison. J'ai déjà tenu/utilisé ces lunettes et jamais je n'avais un tel poids sur l'arme. D'ailleurs c'est toujours la même réaction pour ceux qui en prennent une dans les mains pour la première fois, du genre "ah mais en fait c'est léger". Les apparences sont souvent trompeuses, on peut avoir un tout petit équipement qui est lourd, car ayant de grosses lentilles en verre, car utilisant de l'acier sur toutes les parties métalliques avec de grosses épaisseurs. UN constructeur qui veut faire du peu cher va généralement utiliser ce genre de choses sans rechercher nécessairement le bon design, la finesse dans la conception ou dans les composants, des alliages spéciaux etc.
  2. Pol

    Système FELIN

    Tu ne sais pas comment ça fonctionne et comme beaucoup, la haine du système, des élites ou je ne sais quoi guide ton point de vue. Celui qui fait c'est l'industriel, ce n'est pas la DGA. Je vais le répéter, mais 20 ans en arrière, on ne pouvait pas mieux faire, c'est juste que les choses évoluent rapidement. Un peu comme si on va comparer un téléphone d'il y a 20 ans avec celui d'il y a 10 ans, puis celui d'aujourd'hui. Donc notre regard "après coup", il faut le prendre en compte. La lunette félin c'est environ 500-600g, on est loin du "plus lourd que l'arme". Tu peux retrouver aujourd'hui des viseurs thermiques récents qui feront le même poids. Le problème de la lunette c'est qu'on est passé d'une habitude d'avoir soit rien soit un aimpoint (une J4 pour les plus chanceux) sur un Famas à un truc beaucoup plus volumineux. Le poids d'un Famas avec sa lunette c'est le poids d'un AK47 sans rien. C'est bien l'ergonomie globale de la lunette avec l'ergonomie particulière du Famas félin qui est un "problème". Faut pas croire qu'ailleurs dans le monde une lunette de vision IR ou IL conçu il y a 20 ans étaient petites, c'est juste que très souvent on destinait ces lunettes pour des tireurs de précision et non à des combattants 00. Car là aussi, on chipote, mais dans quelle armée au monde chaque combattant des unités d'infanterie dispose d'une lunette sur son arme pour tirer de nuit? La plupart des autres pays qui ont une capacité de tir de nuit continuent sur un modèle JVN sur la tête + Laser (ce qui n'est pas mauvais mais qui n'est pas discret si en face on a également de quoi voir la nuit) et ou c'est uniquement dans les FS ou des tireurs de précision qu'on aura une lunette sur arme. Cette analyse capacitaire il faut également l'avoir, la lunette est là au besoin. Si au quotidien on aime bien juste avoir un Eotech, je peux t'assurer que pour des phases nocturnes, surtout celles qui sont statiques, ben ces 500g en plus ce n'est pas de la merde. Il n'y en a pas non plus des dizaines de milliers qui ont été commandés, on tourne à 15000. Mais croire que le félin c'est juste une lunette imposante, c'est souvent le fruit de gens qui ne connaissent pas le félin dans son entièreté. C'est souvent une image symbolique du programme, pourtant l'optronique du félin est loin d'être celui sur lequel on doit porter notre critique. Ce qui a vraiment merdé avec le félin c'est le système en lui même, c'est la volonté de tout relier les uns aux autres dans l'idée de partager l'alimentation et un interface. C'est un gilet de combat (qui de base n'est pas prévu pour être porté par dessus un pare-balles même si on peut défaire les sangles) qui va comporter le système mais ou vous n'avez presque pas d'espace pour mettre les chargeurs. Entre les câbles, les différents éléments et les accus, c'est là que vous mesurez vraiment le "poids" dus système. L'interface est elle aussi très ancienne (années 2000) et inutile dans sa large majorité. C'est tout cela qui reste au placard. Derrière la radio individuelle (RIF NG) est très bonne, là aussi comme pour la lunette, on peut chercher ailleurs dans le monde une armée ou le simple soldat a son propre moyen de communication, très souvent on continue d'avoir une radio dans un groupe. Alors oui on peut imaginer au futur la miniaturisation de cette radio, la réduction des câbles et de l'alimentation. Cette configuration qu'on nomme RIF autonome est celle qui est quasi systématiquement utilisé de nos jours. Pour l'optronique, ben on a une JVN sur la tête qu'on fait fonctionner avec une pile et non plus le câble, on a un OVD qui reste au placard étant donné que l'on ne porte plus les câbles, on a la lunette sur arme, l'Eotech et puis en fait c'est tout. Donc dans le remplacement à venir de la lunette ou de la JVN et même de l'Eotech on va partir sur de l'existant. On va chercher à réduire le volume et le poids. Le programme Félin c'est comme tout programme, une phase de recherche et une phase de réalisation. Tout n'est pas à conspuer ou à jeter et beaucoup de choses liées à ce programme passent encore inaperçues. C'est via le programme félin qu'on a également changé de treillis, de chaussures ou de casque. C'est lui qui a également apporté des effets comme des sacs, des vêtements. Il a amené des réalisations d'infrastructure importantes dans les régiments dotés. Des choses qui devaient se faire dans ce programme n'ont pas aboutis, on y trouvait le renouvellement NBC, la mise en place d'équipements de contrôle de foule. Beaucoup de retex permettant de faire le tri et de faire avancer les choses. La mise en place du félin a permis d'ancrer définitivement un équipement individuel important pour le simple combattant quand auparavant il n'y avait pas assez de JVN pour tout le monde, qu'il n'y avait pas un Aimpoint pour chaque arme (même pour une opex), qu'on avait une radio dans le groupe Je préfère regarder ce programme comme un verre à moitié plein. Oui on peut se plaindre de l'inutilité de certaines choses, mais il ne faut pas croire que tout est de la merde. On arrive à un moment ou il faut renouveler l'optronique (sans doute de ce qu'il y a de plus coûteux en équipements du combattant), mais je le redis, vous ne trouverez pas beaucoup d'armées dans le monde ou chaque soldat de l'infanterie possède ce que nos soldats possèdent. On parle là d'un programme n'ayant coûté qu'1 milliard d'€ répartis sur des années. Ce n'est rien du tout, rien que l'article posté par Hadriel on parle d'un renouvellement de moyens valant 1,5 milliard d'€. La vérité c'est que le programme félin a été une sorte de tête de turc sur laquelle beaucoup ont cherchés du scandale financier à une époque ou on cherchait à se serrer la ceinture et à trouver des économies partout. Aujourd'hui on a un budget annuel qui augment de 3 fois le coût du programme scorpion mais il y a toujours cette vieille habitude du scandaleux et coûteux félin qui devrait presque amener à licencier toutes les personnes de la DGA. On ne se rend pas compte, mais on parle d'une goutte d'eau, une goutte d'eau qui s'est peut-être un peu évaporée en laissant des choses au placard, mais qui a quand même amélioré de nombreuses choses et amené un équipement individuel que le combattant d'infanterie n'aurait sans doute jamais obtenu sans lui.
  3. Comme prévu: https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/12/31/la-base-de-l-armee-francaise-sera-retrocedee-a-la-cote-d-ivoire-en-janvier-annonce-alassane-ouattara_6476127_3212.html Il est très intéressant d'observer les réseaux sociaux et médias africains qui sont encore très pris dans l'idéologie/propagande anti-française. Pour eux cette annonce semble sortir du chapeau, comme si du jour au lendemain la Côte d'Ivoire avait décidé de "chasser" les français. Ils voient un ultimatum, ils pensent que la France vient de recevoir un coup sur la tête. On a l'impression de revivre une décolonisation et une obtention d'une indépendance, comme si une base française faisait de ces pays des colonies de la France, c'est dire tout l'abrutissement et la réussite de la propagande dans certains esprits. Pour être plus sérieux, comme je l'avais déjà indiqué, il n'y a pas du tout de surprise dans cette annonce. Nous avons décidé politiquement de désengager nos forces d'Afrique depuis un moment, nous sommes concrètement dans un désengagement qui devait laisser en Côte d'Ivoire qu'une centaine d'hommes. La cession de cette base était déjà prévue, il n'y a déjà presque plus rien, car ça fait des mois que l'on vide les lieux. Mais dans les médias africains on fait encore comme si notre désengagement n'existait pas, on fait comme si cette base abriterait encore 1000 hommes pour donner du "poids" à ce qui n'est même pas une décision ivoirienne. Il en est de même pour le Tchad, le Sénégal et très bientôt le Gabon. Du côté de Paris, on a ordonné un désengagement total en disant aux pays hôtes qu'on peut maintenir, s'ils le veulent, une centaine d'hommes (jusqu'à 300 au Tchad). Ces chiffres ne sont pas un minimum, c'est le maximum qu'on était prêt à leur donner. Un résidu de force globalement sans moyens. On savait parfaitement que ce résidu proposé serait symbolique et que dans le contexte actuel, il n' y a que des désavantages et de l'impopularité (car on baigne dans une idéologie et non dans la raison) à maintenir une présence française. Donc les refus s'enchainent logiquement car cela arrange, du côté des gouvernements africains on va surfer sur la "vague" anti-française pour gagner en popularité pendant quelques mois, cela va également calmer et enlever un truc aux oppositions, du côté français on est sur une logique de déresponsabilisation. On est dans une situation ou on se dit que quoi qu'il se passera dans les années à venir, ce sera leurs choix, leurs responsabilités, leurs problèmes. Car derrière nos retraits, on refait les accords de défense (car ils sont liés à notre présence sur place) et on va là aussi bien se mettre "hors jeux" pour revenir les aider. Je le dis déjà maintenant, on va rester sur une approche de collaboration, d'aides, de formations, d'échanges mais il n'y aura plus les clauses "interventionnistes", car je sais que beaucoup pensent qu'on va revenir dès qu'il y aura un problème, mais c'est faux. La France va faire comme d'autres désormais, c'est à dire rien.
  4. Pol

    Système FELIN

    Le problème du Félin est connu de longue date: encombrement, poids, ergonomie. Gardons à l'esprit qu'on est sur un système imaginé au début des années 2000 avec les technologies des années 2000, livré 10 ans plus tard. Dans le cahier des charges on a voulu le meilleur de l'optronique et à l'époque le meilleur amenait à des équipements volumineux. Que ce soit la lunette ou même les accumulateurs (dont on exigeait un minimum d'autonomie), il fallait tout adapter. Ajoutons à cela les critères de solidité, des systèmes annexes comme une alimentation/transmissions d'infos par câble permettant d'avoir une image déportée, de transférer des photos, de voir le menu du système (dont on passera l'inutilité), des commandes déportée (poignée Famas félin etc...), les transmissions, ben vous arrivez à ce qu'on a. On ne peut pas blâmer l'industriel, la DGA ou je ne sais quoi, il y a 20 ans on ne pouvait pas faire mieux, plus petit, plus solide avec plus d'autonomie sauf à sacrifier diverses fonctionnalités. Si au tout début l'ensemble du système était "imposé" par le commandement, très vite on a vu une tolérance moindre au point de certifier des versions "allégé" du félin ou en gros on ne garde que la radio et ou on fait comme on veut pour l'optique, mettant de facto le "système" (gilet, BCB, IHM et araignée de câbles) au placard. Cela fait des années déjà qu'on est dans ce mode là. Depuis des années on a enterré la conception même du félin pour entrer sur une logique d'un équipement individuel de bonne qualité le moins encombrant possible. On cherche le strict nécessaire pour le combattant, c'est à dire un moyen de communication, une lunette d'arme et une JVN. L'optronique c'est donné environ pour 20 ans avant renouvellement (ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas le garder plus longtemps), en pratique l'évolution technologique pousse à des "générations" plus proche de la dizaine d'année, parfois moins. L'optronique du félin arrive à son potentiel et son renouvellement se fera sur quelques années. Pour le futur, le renouveau du "système" passera très certainement en un téléphone type smartphone (en un peu plus résistant quand même). Ce sera un support pour diffuser les ordres, les demandes, pour connaitre les positions etc. Il permettra également de partager les images des drones en temps réel. Le plus complexe c'est de créer un réseau sécurisé, indépendant, crypté, ce n'est que lorsqu'il sera en place (pas pour une bonne dizaine d'année à mon avis) qu'on pourra enfin créer cette numérisation de l'espace de bataille avec le partage de l'information entre tous et pour tous. C'est un peu l'origine du félin au niveau des combattants, venu trop tôt car à côté tout le reste n'était pas là. Ne pensons pas que tout cela soit inutile ou qu'il s'agit d'un truc de chefs déconnectés de la réalité. On sait depuis très longtemps l'importance de l'interaction, de la communication, du renseignement pour parvenir à un gain de temps, une meilleure réaction, une meilleure efficacité des troupes. Il suffit d'imaginer conceptuellement une situation de combat ou on a un tel niveau de communication et de partage. Entre le renseignement par drones (qui va devenir prédominant et archi présent), les demandes de frappes d'artillerie, de tir au delà de la vue directe, un soutien aérien, une évacuation sanitaire, tout peut se faire très facilement, très rapidement. On pourrait croire que c'est déjà ainsi que ça se passe, mais c'est faux, les procédures sont longues, de nombreux échelons intermédiaires. Si on valide aujourd'hui la désignation d'un objectif par drone pour un Caesar, on reste encore sur le drone servit par les artilleurs, ce n'est pas le minidrone d'un groupe d'infanterie qui va obtenir une telle désignation. Savoir ou sont les forces amies c'est très important également. En fait il y a un paquet de choses importantes. Il faut avoir fait un tour à tous les niveaux pour comprendre l'importance de l'information, du renseignement, de la communication. Vous pouvez avoir une armée nombreuse avec plein de matériels, si elle ne sait rien de ce qui se passe, si mal renseignée, si on ne coordonne pas les moyens, si ça ne communique pas, il ne faut pas s'étonner du résultat final. Ne négligeons pas ce qu'on ne voit pas.
  5. Prévisible en effet. En tout cas, le drone naval a lui aussi tout un potentiel d'avenir. L'Ukraine grâce à eux a réussi à éviter un blocus naval, à couler/endommager des navires, poussant la Russie à déplacer une bonne partie de sa flotte de Crimée. La meilleure solution des russes étaient d'utiliser des aéronefs pour identifier et détruire ces drones après sans doute une phase de détection par drones. Désormais il sera dangereux pour les russes d'utiliser des aéronefs, car du côté ukrainien on a des drones qui sont là pour ça.
  6. Tout dépend de la composition réelle de ces caoutchoucs et des projections dont on se protège. Cela ne va pas arrêter une balle ni avoir un effet contre une charge creuse. Cela ne va pas non plus arrêter un gros shrapnel. Mais pour de petits explosifs, comme des grenades réelles ou improvisés, vous pouvez avoir des éclats plus petits, parfois de la taille de limaille. Là du caoutchouc ça peut offrir un arrêt ou un ralentissement. Comme pour les miliaires, à l'entrainement on va vous dire que si une grenade tombe à côté de vous, la procédure (à défaut d'un couvert à proximité (type mur...) ) c'est de se jeter à terre afin d'exposer le moins possible votre corps aux projections, mais aussi d'avoir les pieds tournés vers la grenade. Bien entendu c'est pour mieux protéger les zones vitales, mais c'est aussi par ce que la semelle de vos chaussures peuvent absorber des éclats. Mais une semelle c'est plusieurs cm de caoutchouc pas une lamelle. Après faut rester réaliste, les blindés en tout genre se font pulvériser à la pelle et ceux qui sont sur place le savent très bien. Donc quand votre véhicule affecté n'est pas blindé, vous cherchez à lui amener une protection complémentaire, une protection qui est globalement psychologique. Il faut que le soldat se sente en sécurité, même s'il ne l'est pas, même s'il faut lui dire qu'un tel bricolage c'est efficace. La seule chose à retenir de ces bricolages, c'est qu'on manque de blindés, ce n'est pas qu'on s'est adapté à la menace. Rappelons qu'une grille a pour objectif non pas d'éloigner la distance d'impact avec le véhicule, mais de déformer la tête d'une roquette à charge creuse pour en atténuer (ou dévier) l'effet. Un grillage efficace contre un RPG par exemple c'est un grillage qui a des espaces suffisamment large pour laisser passer la pointe de la roquette et suffisamment résistants pour endommager le corps de la roquette dont la forme conique permet la génération d'un jet en fusion. Qu'il y a ait 1m d'air entre le point d'explosion et le blindé est sans impacts, cette distance ne va pas minimiser l'effet du jet de fusion. Prenez juste par exemple un obus BONUS en exemple, la charge creuse va péter à plusieurs mètres de la cible. Mais les protagonistes dans ce conflit savent très bien cela et c'est pour ces raisons qu'ils dotent quasiment systématiquement les PG7 de fils rigides (photos d'illustration ci-dessous) qui va augmenter la surface de contact, pour que la pointe devienne artificiellement une plaque. Donc quand vous avez cela, une grille perd de facto tout son intérêt car la roquette explosera à l'impact de la grille sans qu'il y ait une déformation du corps de la roquette. Ces fils facilite le déclenchement de la roquette de manière générale. En dehors de la déformation d'une charge creuse, ce qui compte énormément c'est l'angle d'impact qui va déterminer la direction du jet. C'est ici que se joue l'essentiel, il ne suffit pas de faire péter la roquette. Avec les FPV, il y a une capacité à venir frapper ou l'on veut un véhicule et c'est très efficace. Gardons aussi à l'esprit une autre réalité de la charge creuse, elle ne va pas forcément entraîner l'explosion d'un véhicule. Parfois elle va le mettre HS sans que physiquement on le voit. C'est toute la problématique entre un véhicule neutralisé et un véhicule détruit. Cet inconnu visuel amène très souvent à multiplier des tirs même si en réalité ce n'est plus nécessaires. Un char neutralisé peut toujours rouler mais ne peut plus utiliser sa tourelle, ou au contraire il peut ne plus rouler mais continuer à pouvoir utiliser sa tourelle. Certains peuvent être récupéré, d'autres non, on ne le sait pas. Quand ils viennent systématiquement détruire les véhicules abandonnés ou neutralisés sur le champ de bataille, c'est très souvent pour s'enlever un doute, c'est pour passer à une phase "destruction" donc un truc en moins à surveiller. Ce qui est valable pour une roquette ne l'est pas pour un missile anti-char. Le missile anti-char a une tête enveloppé ou à la première déformation ça amène un contact et une mise à feu d'une charge creuse qui se trouve en arrière. Ceux qui pensent qu'une grille va protéger un véhicule d'un missile AC, vous avez tout faux. Si l'angle d'impact est bon, peu importe que le missile détonne sur le blindé ou à 40cm. Le truc "anti-javelin" sur une tourelle de char c'est de la connerie psychologique qui est sans effets. Pour contrer un missile AC, vous devez miser sur un blindage réactif (également utile contre une roquette). Le blindage réactif va générer une force contraire qui va réduire mais également dévier le jet de fusion. Pour contrer le blindage réactif on utilise depuis un moment la charge tandem , c'est une première charge qui va entrer pour amener le blindage réactif à péter puis une charge (la principale) pour la pénétration sur un même axe, tout cela ça se fait en quelques ms. Pour contrer un missile/roquette vous avez aussi une protection active qui revient à détecter le projectile puis à le détruire en vol pour éviter la génération de la charge creuse. Il est important de comprendre l'intérêt et les limites des grilles qu'on peut retrouver autour d'un véhicule par rapport aux projectiles et aux diverses adaptations comme on peut le voir en Ukraine. Le plus utile à mes yeux dans le contexte des FPV ce ne sont pas les grilles ou les filets solides, c'est au contraire des filets légers/souples ou l'intérêt est que le drone soit pris dedans (bras et hélices) sans que ça amène une explosion de la munition emportée. Mais je sais parfaitement qu'il y a une paquet de moyens pour le contrer, j'ai moi même déjà plein d'idées. En vérité, il faut être honnête, on est actuellement dans une situation ou le glaive a pris un avantage considérable sur le bouclier. Une époque ou un drone à 1000€ peut foutre en l'air un blindé de 5 millions d'€. Ou celui qui va opérer le drone est à l'arrière, limite une tasse de café à la main quand le type en véhicule prend un risque immense. Ne parlons pas du simple soldat, avec les drones, tout perd son sens. Un trou de combat qui hier permettait de vous cacher de la vue, des tirs directs (horizontaux) ou des éclats d'artillerie, aujourd'hui vous avez un drone qui va vous survoler en un instant, se mettre à la verticale, lâcher une grenade dans votre trou, puis terminé. Pas la peine d'être expert pour comprendre que celui qui veut nettoyer une position en faisant intervenir une vingtaine de drones, il le fait. Tenir le terrain devient un non sens, il se met naturellement en place des zones ouvertes du genre "no man's land" ou les drones font un tir au pigeons. Quand on voit les nord-coréens, on se dit que pour eux, ils ne doivent pas voir beaucoup d'ukrainiens, ils sont les cibles de drones et ils ne doivent pas comprendre grand chose à cette forme de guerre, le soldat de base doit être totalement largué sachant qu'il vient d'un pays ou l'on vit comme dans les années 50, c'est limite un scénario de la guerre des mondes.
  7. Généralement si on veut couper le courant d'un pays, on frappe les sites de productions d'électricité. Le problème en Ukraine c'est qu'il y a du nucléaire qui est de facto intouchable. Les russes vont doivent donc s'efforcer à frapper sur ce qui est hors nucléaire ou alors les réseaux secondaires. Les russes sont confrontés à plusieurs problématiques. Atteindre la cible n'est pas facile et la puissance/précision d'un drone Shahed par exemple ne permet pas automatiquement de détruire ce qui est visé. Quand vous ne savez pas si votre missile a atteint sa cible, quand vous ne savez pas les dégâts engendrés, vous avez un flou permanent qui ne permet pas une efficacité à long terme. Car derrière cela, les ukrainiens réparent, les ukrainiens reçoivent de l'énergie par d'autres pays que la Russie ne peut pas toucher. Des moyens alternatifs sont mis en place, on retrouve des groupes électrogènes un peu partout, tous les foyers qui peuvent en acheter un le font. Alors oui ça ne permet pas de faire comme normalement, mais vous avez le minimum et on est loin d'une pénurie de carburant. Les russes n'arriveront jamais à couper l'électricité de l'Ukraine, ils continueront toujours à être dans une phase de perturbations et ou ensuite derrière les ukrainiens vont restaurer la chose. En étant relié à l'UE, plus le nucléaire local le réseau ukrainien ne va pas se retrouver sans électricité. L'Ukraine est effectivement un trop "gros morceau" pour la Russie car l'Ukraine dispose d'une profondeur stratégique. Cette profondeur stratégique c'est qu'elle partage une frontière par laquelle l'occident peut lui envoyer tout ce qu'il faut. Une frontière que les russes ne sont pas en capacité de contrôler et ou les frappes sont symboliques. Cette profondeur stratégique aujourd'hui est même géographique, car du côté du Kremlin, je pense qu'on a bien compris l'illusion de prendre des villes de l'autre côté du Dniepr. Mais même des villes à l'Est comme Kharkiv, Zaporijiha ou Sumy c'est déjà irréaliste. Trump sera au pouvoir dans moins d'un mois, les russes n'auront même pas été capables de reprendre toute la zone de Koursk, malgré le renfort de milliers de coréens. C'est bien beau de vouloir voir des avancées russes dans des zones qu'on observe à la loupe sur un carré de 40km de côté, mais on est tellement loin des ambitions initiales, tellement loin de ce que les russes aimeraient faire et obtenir qu'il est nécessaire de prendre un recul nécessaire.
  8. Le postulat de base c'est que la Russie depuis février 2022 n'arrive pas à faire et à obtenir tout ce qu'elle aimerait bien obtenir en Ukraine. Cette manière à toujours vouloir relativiser, excuser, justifier les actions de l'ours pour en faire presque un bisounours pour le rendre plus gentil, respectable n'est pas entendable. La réalité c'est que la Russie est très limitée sur ce qu'elle peut faire et sur ce qu'elle peut obtenir. Militairement c'est compliqué, si cette guerre "épargne" les civils, ce n'est pas que les russes sont gentils avec eux, c'est parce qu'en face on a un potentiel militaire capable de tenir tête à l'armée russe dans des zones de guerres ou les civils sont évacués. Ces zones de guerres, les russes rasent tout pour avancer et cela doit bien faire 2 ans que les russes ne font que planter leurs drapeaux sur des ruines sans âmes. La Russie en dehors des drones et des missiles (quel pourcentage atteint vraiment sa cible?), ne peut pas frapper à son envie l'arrière du front. Le fait que l'occident aide l'Ukraine est un véritable catalyseur, Moscou sait parfaitement que les victimes civiles c'est un truc qui va retourner la communauté internationale, un truc qui va augmenter le soutien à l'Ukraine. Donc oui, elle va bien éviter de cibler délibérément les civils ukrainiens, non pas par bonté d'âmes, mais par calcul politique. Si l'Ukraine ne serait pas aidée par l'occident, si on laisserait les russes faire ce qu'ils veulent sans réagir, je pense qu'on verrait alors très vite l'armée ukrainienne se transformer en une armée qui se dissimulerait au milieu des civils et les russes qui n'hésiteraient pas à faire place nette quitte à tuer des milliers de civils pour éliminer les résistances diverses et diffuses. Si les russes évitent de cibler les civils en Ukraine comme une stratégie parallèle aux opérations militaires, c'est car ils sont dans une situation qui est loin d'être dominante. Aujourd'hui il est illusoire pour les russes d'imaginer capturer par exemple Kiev. Les yeux plus gros que le ventre du début observent aujourd'hui une situation ou c'est bien difficile d'obtenir beaucoup plus de ce qui est déjà acquis. On se dit que lorsque les négociations vont commencer, ben on n'est même pas sûre que la région de Koursk ou se trouve les ukrainiens soit reprise, idem pour la ville de Pokrovsk qu'on voit déjà tomber depuis des mois. Comprenons aujourd'hui que Kiev, Odessa voir même Kharkiv ou Kherson c'est des zones qui sont aujourd'hui hors de portée des capacités militaires russes (pour les conquérir). Vouloir cibler des civils dans ces villes n'amène rien car ils sont très loin de ce que peut encore espérer obtenir la Russie. Maintenant ne faisons pas comme si les russes sont des gentils qui prennent soin des civils, c'est contextuel. Seuls avec eux-mêmes, ils peuvent refaire des Grozny par grappes et s'en foutent totalement de prendre des villes rasées, se foutent totalement qu'il y ait des milliers de morts, de déplacés. La Russie ne fait pas une intervention humanitaire en Ukraine, elle ne sauve pas non plus les russophones d'un génocide.
  9. Niveau maritime, le Soudan a également officialisé son refus d'accueillir une base navale russe.
  10. Nous sommes en occident, nous nous intéressons logiquement à nos armes, nous défendons naturellement nos intérêts. Je constate que toi comme d'autres ici ont une tendance à faire l'inverse pour d'autres tout en critiquant les occidentaux, leurs alliés, leurs intérêts etc.. Dans le monde actuel, pas besoin d'avoir des types qui meurent en Ukraine pour avoir un retour d'expérience. L'information est massive, la diffusion globale. Il y a 40 ans, oui il fallait des hommes sur zone pour voir ce qu'il se passe, comment ils font, aujourd'hui il faut un écran et internet. Vous pensez qu'en occident on a besoin de mettre des types dans des tranchées pour comprendre et voir le danger d'un drone FPV? Qu'il faut faire rouler un VAB sur une mine avec des français à l'intérieur pour que notre armée soit plus aguerrie? Aujourd'hui nous voyons très bien comment ça se passe, nous voyons ce qui marche et ce qui ne marche pas. Une armée c'est un flux d'hommes permanents, l'expérience est passagère, surtout dans les hommes tout en bas de l'échelle. Prenons l'armée française, vous pensez trouver encore beaucoup de monde pour qui l'Afghanistan est un retex? Il en sera bientôt très vite de même pour l'Afrique. Ce qui compte dans une armée qui est "active opérationnellement", c'est de lui retirer une sédentarité qui cache des problèmes qui se révèleront quand on aura besoin d'elle (cela peut être un aspect logistique, tactique, de maintenance, de munitions etc...). Le combat proven c'est avant tout un argument commercial des vendeurs d'armes et non pas un argument qui va certifier un matériel bon ou mauvais pour la guerre. Toutes les guerres sont différentes et il faut toujours s'adapter. Ceux qui font la guerre actuellement en Ukraine ne seront pas forcément mieux placer que d'autres dans une autre guerre à venir. Pas plus que faire la guerre en Syrie n'aura été utile à la Russie dans sa guerre en Ukraine. Croire que l'armée nord-coréenne va s'aguerrir c'est sans doute plus ta volonté. Un soldat qui se fait tuer n'amène pas d'expérience, un soldat qui se fait blesser ne le fera pas non plus. Un soldat survivant de Corée du Nord quand il va rentrer au pays ce ne sera pas lui qui va convaincre ses chefs qu'il faut faire différemment ni lui qui va refaire toute la doctrine. La guerre en Ukraine est une guerre comme une autre qui va amener son lot de retex pour l'ensemble du monde entier.
  11. Faut comprendre que nous sommes dans une affaire plus proche du mercenariat qu'autre chose. La Russie paye la Corée du Nord pour obtenir des soldats (volontaires ou désignés volontaires). Ce n'est pas "l'armée" nord-coréenne qui se bat sous son drapeau aux côtés de la Russie. Kim monnaye ses hommes comme ile fait pour des munitions ou des matériels. La chose essentielle qu'il faut lire c'est que si du côté russe il n'y avait pas de problèmes en ressources humaines, en munitions, en matériels, ces accords avec la Corée du Nord n'existeraient sans doute pas. Même si le Kremlin ne va pas le crier sous tous les toits, il y a des problèmes pour trouver du "consommable" humain dans le système actuel qui va privilégier les "contractuels" pour éviter une mobilisation plus large et plus impopulaire. Pyongyang n'est pas aujourd'hui à offrir son aide à Moscou, ils font du commerce et le soldat nord-coréen est vendu/loué comme n'importe quel produit de consommation. Faut pas croire, Kim se fait pas mal d'argent car les russes sont dans une nécessité, si ce n'est une forme de dépendance.
  12. Moi je vais me répéter, mais les russes comme les ukrainiens, pour leurs frappes à longue distance utilisent google map et des informations en open source sur internet. Vu la quantité de drones et de missiles qui sont tirés, il est très clairement impossible qu'il y ait un renseignement militaire pointilleux qui soit réalisé sur chaque cible, de la même façon qu'il est très compliqué ensuite de connaitre le résultat des frappes, de savoir ce qui est passé, de ce qui a été intercepté. C'est pour ces raisons que la plupart des cibles en profondeur sont liées au monde civil (comme l'énergie), ce sont des cibles fixes, existantes depuis des années. Nous ne sommes pas dans un esprit de la 2e guerre mondiale ou avec le V2 l'objectif était d'envoyer au hasard des missiles ou des drones sur les villes adverses pour tuer des civils. Quand on a un drone ukrainien qui touche une tour sans modifier sa trajectoire, la probabilité est forte qu'on ne prévoyait pas cette tour sur la trajectoire. Car un drone ça se programme, l'altitude de vol (faut pas croire que vous avez un dispositif de suivi du terrain sur ça), puis on entre les coordonnées de la cible sur laquelle on va programmer la chute du drone (vitesse-temps-distance). Si les ukrainiens avaient programmé ce drone pour frapper cette tour, il aurait pris une phase descendante. On est ici soit sur un brouillage soit sur une situation ou "pas fait gaffe qu'il y avait une tour si haute sur le trajet". Cette phase descendante d'un missile ou d'un drone de ce genre est à observer systématiquement. De la même façon qu'un brouillage GPS a tendance à modifier la trajectoire ("vers ou je vais?") mais pas la hauteur du vol (qui n'est pas liée au GPS). Les missiles comme ces drones à longue portée sont autonomes une fois en l'air, ce ne sont pas des FPV radiocommandé ou le brouillage est encore différent.
  13. On négociera pendant 4 ans et puis voilà
  14. La Russie "victime" devrait se poser les bonnes questions plutôt qu'apporter des réponses qui ne prennent pas en compte le problème initial, celui ou elle n'avait pas à envahir son voisin. Les russes veulent que ça cesse? Alors qu'ils fassent rentrer chez eux leurs soldats. Mais ils ne le font pas, donc qu'ils ne se plaignent pas de ce que font les ukrainiens, qu'ils ne se plaignent pas des dérives de ce conflit. L'intelligence, la réflexion pour s'éviter des problèmes, fallait l'avoir avant de traverser la frontière. Moscou s'est fait un ennemi (qu'il qualifiait de "frère" hier) pour des dizaines d'années. Les services secrets, des groupes autonomes voir des individus isolés continueront, que ce soit par des actes de sabotage, des assassinats, du piratage, de la contre influence, de la propagande, même après cette guerre, les "responsables" russes ne dormiront plus jamais sur leurs 2 oreilles.
  15. Le problème de la situation actuelle, c'est que ça peut vite virer au chaos. Ceux des bidonvilles qui n'avaient déjà presque rien vont profiter de la dévastation pour prendre tout ce qu'ils pourront prendre. Les pillages et autres vont prendre de l'ampleur, difficile d'y échapper. Avec cela son lot de dérives violentes, entre pilleurs, entre pilleurs et pillés, entre pilleurs et forces de l'ordre. Cela risque de chauffer sur place et ce n'est pas l'état qui va reconstruire les bidonvilles. On a sans doute aujourd'hui 100 000 personnes non françaises se trouvant sur une de nos îles (éloignée de la métropole qui plus est) , qui n'ont rien, absolument rien. Une situation ou avant l'ouragan c'était déjà la merde, cela ne peut que mal se passer pour les semaines et mois à venir. Va falloir une aide immense et c'est peut-être également l'occasion de réaliser une sortie des illégaux vers les Comores pour raisons "humanitaires"...
  16. L'influence est une donnée essentielle en diplomatie. Mais dans le monde actuel, on perd un peu de vue tout cela au profit de l'idée ou la seule chose qu'on doit récolter d'un investissement, c'est un retour financier. L'influence peut s'obtenir de diverses façons, elle peut être culturelle, religieuse, économique, militaire, historique, politique etc. Il convient de choisir le ou les leviers sur lesquels vous allez investir du temps, de l'énergie, des moyens. C'est au cas par cas, il y a des pays ou le plus important c'est l'économie, d'autres ou il suffit d'arroser les politiciens en place. La finalité c'est bien d'obtenir des contreparties, que ce soit un simple soutien diplomatique que ce soit des facilités militaires ou qu'on soit privilégié sur des contrats économiques. Le Maroc peut peut-être obtenir le soutien diplomatique du Niger sur le Sahara occidental. Un Niger dont le pouvoir pourrait influencer le Burkina et le Mali. On se fait bien voir et on saura faire remarquer sa générosité aux bons moments, quand la seule chose qu'on demandera sera un simple "oui" à une réunion onusienne ou de l'union africaine qui abordera la question de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
  17. Quoi qu'on en pense, la Syrie devait tourner la page Assad pour se refaire. On le disait des milliers de fois quand la guerre civile battait son plein, c'est resté une réalité aujourd'hui. Le discours du "soit Assad soit les terroristes", on est presque dans la propagande du régime. On le sait et on l'a souvent indiqué par le passé, le régime d'Assad a longtemps été plus actif à frapper une opposition qu'on a finit par qualifier de "modéré" en laissant les plus radicaux tranquille, quand ce n'était pas eux qu'on liberait de prisons. Car oui, ils ont aidés d'une certaine façon le régime car ils combattaient d'autres rebelles et leur radicalité a permis d'inscrire dans les esprits de beaucoup que ceux qui s'opposent à Assad, ce sont des terroristes islamistes coupeurs de têtes, que ceux qui soutiennent les opposants à Assad soutiennent des terroristes et que le bon sens veut que la préservation du régime c'est préserver un rempart contre le terrorisme. L'entrée de la Russie dans le jeu n'a fait qu'appuyer et amplifier cette croyance. Dans les faits, l'opposition au régime est massive depuis le début. Elle a conduit des millions de syriens a fuir. Voyez des photos satellites, Damas a encore des quartiers entiers complètement rasés, Alep c'est pareil, des zones ou il n'y a plus personne qui vit. Entendre aujourd'hui des gens qui disent s'inquiéter pour la minorité Alaouite alors que pendant des années ça leur convenait très bien que cette minorité dégage la majorité sunnite, qui n'a rien fait pour leur retour, ça me fait presque rire. Assad élu avec 95% des voix rappelons le! Il fallait tourner la page, mais il fallait que ce soit fait il y a presque 15 ans, mais les autorités ont fait le choix à l'époque de tirer dans la foule pour amener à cette guerre civile. Comme dans tous les pays musulmans à travers le monde entier, la guerre fait émerger un radicalisme qui se basera sur le religieux, il n'y a pas d'exception, c'est ainsi, ce sera toujours ainsi, vous n'allez pas voir des radicaux laïques ou athéistes dans ces pays. Ce n'est pas la république islamique d'Iran, né (après le Pakistan) d'une révolution islamique qui va se mettre en porte étendard d'un régime qui s'opposerait à des islamistes. Le problème c'est juste qu'ils ne sont pas chiites. Des pays comme la Russie ou l'Iran ne se sont jamais préoccupés de la Syrie et de son peuple. On a l'impression que pour Moscou, préserver Assad c'était juste un moyen d'emmerder ou de créer un échec à l'occident tout en préservant des bases militaires que ça n'a été une intervention pour aider le pays. Jamais malgré les beaux discours, la Russie n'a travaillée pour une réconciliation nationale, c'est bien elle qui proposait à des centaines de milliers de syriens encerclés à Damas, Alep et d'autres endroits "d'évacuer" dans ses "couloirs humanitaires", c'est bien elle qui avait le sourire en coin en voyant l'Europe submergée par des immigrés (favorisant l'extrême droite). La Russie qui vendait la "reconstruction" de la Syrie n'a réglée aucun problèmes, la chute d'Assad, son impuissance à l'empêcher, c'est une défaite qu'elle n'assumera pas, et comme à chaque fois avec la Russie, quand ça va mal, on ne dit rien. Pas un mot de Poutine sur son grand allié Bashar, oui la situation est gênante, humiliante et laisse un sentiment de faiblesse et d'échec qu'on se gardera bien d'assumer. Pour l'Iran, c'est la même chose, on assiste depuis un petit moment à l'effondrement de son influence et de son pouvoir. La chute d'Assad c'est la fin de son influence en Syrie. Perdre cet allié stratégique (même s'il était très faible) qui permettait au Hezbollah d'avoir une base arrière par laquelle l'Iran pouvait acheminer des armes, des hommes. Difficile si ce n'est impossible désormais au Hezbollah d'obtenir un soutien iranien, ceux qui s'imaginent que les navires iraniens ou des avions iraniens vont se poser en Syrie tranquillement pour débarquer hommes et matériels pour soutenir le Hezbollah, sont totalement déconnectés de la réalité. Non seulement Israël ne le permettra pas (il ne le permet déjà pas aujourd'hui) mais il y a même possibilité que dans la Syrie à venir, les iraniens n'aient pas le droit de survoler le territoire. Auparavant, comprenons le, l'Iran acheminait son aide via la Syrie, ce pays est depuis des décennies la plaque tournante de l'Iran. Les anti-israéliens pathologiques ne sont pas heureux des événements en Syrie, cela se comprend. Israël vient d'obtenir une grande victoire en voyant Assad tomber. Le Hezbollah est condamné à s'affaiblir, sans le voisin et l'allié syrien, sans les possibilités d'obtenir l'appui de l'Iran, tout, absolument tout devient différent. Mais on retrouvera toujours des gens qui ont l'obsession d'Israël être dans un déni de cette réalité et dans l'espoir que rien ne changera et qu'en fait les événements en Syrie sont défavorables à Israël. La Turquie a elle aussi beaucoup à gagner dans la situation à venir, elle est sans doute celle qui a le plus à gagner si elle s'y prend bien. Elle peut se construire un allié par lequel elle pourrait exercer une forte influence. Mais la Turquie devrait y investir énormément d'argent, de moyens, chose qu'elle ne peut pas se le permettre. Elle est un peu comme la Russie, elle cherche à faire un minimum, cherche à affaiblir ses ennemis (kurdes) mais derrière ça laissera l'eau stagner. Dans la Syrie elle même, il va falloir trouver des compromis multiples entre les différents groupes armés. La chute du régime a amené un potentiel militaire significatif à ceux qui se sont emparé des armes. Cette profusion soudaine d'armes, de blindés, de munitions va créer des déséquilibres de puissances quand la question du partage du pouvoir se posera. La cause anti-Assad est unificatrice, mais cette cause n'est déjà plus d'actualité, l'euphorie va retomber (quelques mois). La chasse aux sorcières se fera, n'en doutons pas, ceux qui n'ont pas fuis et qui ont été acteurs pour combattre ceux qui viennent de renverser le régime ne seront pas épargnés, ne soyons pas surpris. Les petites mains qui ont été "aux ordres", eux pourraient bien s'en sortir. Les pays comme la Russie ou l'Iran n'ont pas à espérer pouvoir rester. Le pays est toujours économiquement à terre et ne se relèvera pas en raison de la chute du régime. Oui nous ne savons pas de quoi demain sera fait dans ce pays, mais il était nécessaire de tourner la page Assad, croire à un retour d'une normalité dans ce pays avec lui ça a toujours été une erreur. Les événements récents montrent à quel point tout cela ne tenait à rien, qu'Assad était maintenu au pouvoir par des forces étrangères et que sans elles, c'est la fin. Assad père comme fils sont responsables par leurs actes, leur manière de diriger de guerres civiles et de la déchéance de la Syrie, ce ne sont pas des victimes et ils ne sont pas ceux qui subitement sont devenus des remparts contre le terrorisme.
  18. La Russie déploie de nouvelles patrouilles en Mer noire pour contrer cette menace
  19. Je ne suis pas du tout un défenseur de la Turquie, mais on ne peut pas nier que toute la région a été pendant des siècles une partie de l'empire Ottoman. Du point de vue turc, le nationalisme puisant ses sources dans le passé, la nostalgie de l'empire d'hier guide une politique qui recherche de la puissance et de la grandeur. La Turquie a été un pays "né" du démantèlement de l'empire ottoman, la Syrie, l'Irak, le Liban et tant d'autres pays ont été "créés" par les gagnants de la première guerre mondiale. Ce découpage de l'empire a été extrême, conduisant très vite à des nouvelles guerres amenant de nouveaux traités. Cela n'excuse pas les pratiques au sein de l'empire ottoman ou de la Turquie, mais il faut comprendre que les turcs sont dans une forme de complexe de puissance, que ce n'est pas un petit pays, que globalement ils ont une influence historique sur laquelle ils vont jouer. Les kurdes en ce moment sont le vrai problème pour Ankara. On craint un état kurde qui pourrait lui retirer du territoire et de la population, donc de l'affaiblir. La Turquie est actuellement en très bonne situation sur le conflit syrien. La mise à l'écart de l'Iran et de la Russie lui ouvre un boulevard pour étendre son influence, ses intérêts sur la Syrie.
  20. La nature a horreur du vide, le retrait des troupes du régime amène les autres groupes ou certaines cellules endormies à prendre l'initiative de combler ce vide. Il faut comprendre que la Syrie est un "fruit'" (pourri) de compromis entre nations étrangères. Assad a été sauvé par la Russie et l'Iran, il a très vite été simplement le représentant permettant d'offrir une légitimité, une influence ainsi que des facilités à ces deux pays. Alors même si on se dirigera vers une situation bordélique, la sortie de l'Iran et de la Russie du jeu syrien va amener des contraintes en moins pour l'ensemble des autres acteurs. On acte la fin de la présence russe en Méditerranée, la fin de son influence en Syrie, des contraintes qu'elle pouvait imposer, que ce soit aux occidentaux, aux turcs, aux israéliens et aux forces en présence. C'est la fin de l'influence iranienne qui va perdre son dernier allié "étatique" de la zone, un pays par lequel elle pouvait trouver une base arrière qui comptait pour beaucoup dans le soutien au Hezbollah. On va sans doute entrer dans une période de flottement, soit à la surprise générale une chute d'Assad amènera une certaine réconciliation/entente soit on va entrer dans la loi du plus fort. En tout cas il n'y a plus de barrières et on pourrait voir venir des interventions étrangères qui chercheront à influencer divers acteurs du terrain ou comme pour les israéliens, pour réduire du potentiel militaire.
  21. Mais quand ils n'ont que ça avec en parallèle une idéologie qui fait croire que le monde entier (surtout la France) dépend d'eux, ben la nationalisation devient un coup politique pour capter de la popularité. Ce qui suivra dès le lendemain, on verra plus tard...
  22. La question n'est pas de savoir ce que Poutine veut ou pas, les événements vont dans le sens qu'il n'aura tout simplement pas le choix, qu'au mieux il peut espérer un accord qui va garantir un retrait russe, au pire ce sera un retrait précipité. La Russie n'est plus dans la situation de 2016, à l'époque elle pouvait envoyer le maximum de son potentiel militaire. Avec la guerre en Ukraine, ce n'est plus possible, l'accès à la Syrie n'est pas facile, le Bosphore actuellement est fermée aux navires militaires russes. Mais même sans cela, entre une mer noire dans laquelle les ukrainiens sont en embuscade, une flotte (notamment de transport) réduite, une Crimée évacuée, les russes n'ont pas grand chose pour soutenir par la voie maritime sa présence en Syrie (pourtant c'était bien par là que transitait la majeure partie de sa logistique). La Russie peut demain réaliser quelques actes symboliques, mais elle est très limité. La situation sur le terrain en Syrie est également bien différente, les choses évoluent trop rapidement et pour un soutien aérien efficace, il faut du renseignement efficace, chose que la Russie n'a pas et ne risque pas d'avoir. Il suffit d'observer ce qu'il s'est passé ces derniers jours, quand les rebelles entraient dans Alep, l'aviation russe bombardait Idlib, quand les rebelles se dirigeaient vers Hama, elle bombardait Alep, ils se dirigent vers Homs et c'est Hama qui est frappé. En gros il y a un train de retard face aux événements, ça va trop vite, les russes n'ont pas assez d'aéronefs, de renseignements et il n'y a rien au sol qui tient. L'effondrement par effet domino est là, on assiste actuellement à un véritable effondrement du régime, l'ensemble de l'armée syrienne semble converger vers Damas, Homs va également tomber prochainement puis très vite ils seront à Damas. Le Hezbollah n'interviendra pas, les milices irakiennes qui n'ont qu'un point d'entrée en Syrie auront les kurdes de l'autre côté de la frontière. Les russes ne feront rien de plus, les cellules endormies se réveillent dans le Sud, la prochaine étape risque d'être le sauvetage d'Assad et de son entourage, une fuite qui amènera à la fin du régime. Les russes n'ont pas à espérer tenir leurs installations, la situation ne le permettra pas. L'armée syrienne dégage de partout pour se rendre à Damas, elle laisse un vide que d'autres viennent occuper, sans combats.
  23. Il n'est pas facile pour l'Iran de débarquer des milliers d'hommes en Syrie, il ne suffit pas de traverser la frontière et ce n'est pas l'Irak qui va laisser passer des convois de l'armée iranienne sur son territoire. Il y a un fort risque que les israéliens ne laissent pas faire un tel renforcement iranien en Syrie, ce qui pouvait être fait il y a 10 ans ne l'est plus aujourd'hui. La Russie n'a certainement pas 5000 hommes actuellement en Syrie. C'était peut-être un pic à un certain moment, mais depuis ils n'ont plus grand chose. Peut-être une dizaine d'aéronefs et l'ex Wagner a largement réduit sa présence au profit de l'Ukraine. Bien qu'ils disposent d'une base aérienne, la guerre en Ukraine et ses conséquences ne lui donne plus le potentiel qu'elle pouvait mettre en oeuvre par le passé en Syrie. C'est cela qui est assez problématique pour Assad, le fait que ses principaux alliés ne sont pas en mesure de lui apporter le même soutien qu'auparavant. On le voit bien en ce moment, les cibles ne manquent pas, pourtant les raids aériens sont très peu nombreux. On peut s'interroger sur le potentiel aérien global de l'armée syrienne, lui aussi doit être inférieur à ce qu'il était auparavant. J'ai l'impression que pour le camp russo-iranien, en dehors de sauver Assad, la Syrie a été laissée à son sort. De toute façon dans ce conflit à un certain moment, l'intérêt de sauver Assad semblait simplement être un objectif pour contrer des occidentaux qui souhaitaient le voir partir. Pas de projets pour la Syrie, pas de projets pour régler les causes de la guerre civile, pas de projets pour refaire venir les millions de réfugiés.
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