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Tout ce qui a été posté par Pol
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Nous sommes en occident, nous nous intéressons logiquement à nos armes, nous défendons naturellement nos intérêts. Je constate que toi comme d'autres ici ont une tendance à faire l'inverse pour d'autres tout en critiquant les occidentaux, leurs alliés, leurs intérêts etc.. Dans le monde actuel, pas besoin d'avoir des types qui meurent en Ukraine pour avoir un retour d'expérience. L'information est massive, la diffusion globale. Il y a 40 ans, oui il fallait des hommes sur zone pour voir ce qu'il se passe, comment ils font, aujourd'hui il faut un écran et internet. Vous pensez qu'en occident on a besoin de mettre des types dans des tranchées pour comprendre et voir le danger d'un drone FPV? Qu'il faut faire rouler un VAB sur une mine avec des français à l'intérieur pour que notre armée soit plus aguerrie? Aujourd'hui nous voyons très bien comment ça se passe, nous voyons ce qui marche et ce qui ne marche pas. Une armée c'est un flux d'hommes permanents, l'expérience est passagère, surtout dans les hommes tout en bas de l'échelle. Prenons l'armée française, vous pensez trouver encore beaucoup de monde pour qui l'Afghanistan est un retex? Il en sera bientôt très vite de même pour l'Afrique. Ce qui compte dans une armée qui est "active opérationnellement", c'est de lui retirer une sédentarité qui cache des problèmes qui se révèleront quand on aura besoin d'elle (cela peut être un aspect logistique, tactique, de maintenance, de munitions etc...). Le combat proven c'est avant tout un argument commercial des vendeurs d'armes et non pas un argument qui va certifier un matériel bon ou mauvais pour la guerre. Toutes les guerres sont différentes et il faut toujours s'adapter. Ceux qui font la guerre actuellement en Ukraine ne seront pas forcément mieux placer que d'autres dans une autre guerre à venir. Pas plus que faire la guerre en Syrie n'aura été utile à la Russie dans sa guerre en Ukraine. Croire que l'armée nord-coréenne va s'aguerrir c'est sans doute plus ta volonté. Un soldat qui se fait tuer n'amène pas d'expérience, un soldat qui se fait blesser ne le fera pas non plus. Un soldat survivant de Corée du Nord quand il va rentrer au pays ce ne sera pas lui qui va convaincre ses chefs qu'il faut faire différemment ni lui qui va refaire toute la doctrine. La guerre en Ukraine est une guerre comme une autre qui va amener son lot de retex pour l'ensemble du monde entier. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Faut comprendre que nous sommes dans une affaire plus proche du mercenariat qu'autre chose. La Russie paye la Corée du Nord pour obtenir des soldats (volontaires ou désignés volontaires). Ce n'est pas "l'armée" nord-coréenne qui se bat sous son drapeau aux côtés de la Russie. Kim monnaye ses hommes comme ile fait pour des munitions ou des matériels. La chose essentielle qu'il faut lire c'est que si du côté russe il n'y avait pas de problèmes en ressources humaines, en munitions, en matériels, ces accords avec la Corée du Nord n'existeraient sans doute pas. Même si le Kremlin ne va pas le crier sous tous les toits, il y a des problèmes pour trouver du "consommable" humain dans le système actuel qui va privilégier les "contractuels" pour éviter une mobilisation plus large et plus impopulaire. Pyongyang n'est pas aujourd'hui à offrir son aide à Moscou, ils font du commerce et le soldat nord-coréen est vendu/loué comme n'importe quel produit de consommation. Faut pas croire, Kim se fait pas mal d'argent car les russes sont dans une nécessité, si ce n'est une forme de dépendance. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Moi je vais me répéter, mais les russes comme les ukrainiens, pour leurs frappes à longue distance utilisent google map et des informations en open source sur internet. Vu la quantité de drones et de missiles qui sont tirés, il est très clairement impossible qu'il y ait un renseignement militaire pointilleux qui soit réalisé sur chaque cible, de la même façon qu'il est très compliqué ensuite de connaitre le résultat des frappes, de savoir ce qui est passé, de ce qui a été intercepté. C'est pour ces raisons que la plupart des cibles en profondeur sont liées au monde civil (comme l'énergie), ce sont des cibles fixes, existantes depuis des années. Nous ne sommes pas dans un esprit de la 2e guerre mondiale ou avec le V2 l'objectif était d'envoyer au hasard des missiles ou des drones sur les villes adverses pour tuer des civils. Quand on a un drone ukrainien qui touche une tour sans modifier sa trajectoire, la probabilité est forte qu'on ne prévoyait pas cette tour sur la trajectoire. Car un drone ça se programme, l'altitude de vol (faut pas croire que vous avez un dispositif de suivi du terrain sur ça), puis on entre les coordonnées de la cible sur laquelle on va programmer la chute du drone (vitesse-temps-distance). Si les ukrainiens avaient programmé ce drone pour frapper cette tour, il aurait pris une phase descendante. On est ici soit sur un brouillage soit sur une situation ou "pas fait gaffe qu'il y avait une tour si haute sur le trajet". Cette phase descendante d'un missile ou d'un drone de ce genre est à observer systématiquement. De la même façon qu'un brouillage GPS a tendance à modifier la trajectoire ("vers ou je vais?") mais pas la hauteur du vol (qui n'est pas liée au GPS). Les missiles comme ces drones à longue portée sont autonomes une fois en l'air, ce ne sont pas des FPV radiocommandé ou le brouillage est encore différent. -
On négociera pendant 4 ans et puis voilà
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
La Russie "victime" devrait se poser les bonnes questions plutôt qu'apporter des réponses qui ne prennent pas en compte le problème initial, celui ou elle n'avait pas à envahir son voisin. Les russes veulent que ça cesse? Alors qu'ils fassent rentrer chez eux leurs soldats. Mais ils ne le font pas, donc qu'ils ne se plaignent pas de ce que font les ukrainiens, qu'ils ne se plaignent pas des dérives de ce conflit. L'intelligence, la réflexion pour s'éviter des problèmes, fallait l'avoir avant de traverser la frontière. Moscou s'est fait un ennemi (qu'il qualifiait de "frère" hier) pour des dizaines d'années. Les services secrets, des groupes autonomes voir des individus isolés continueront, que ce soit par des actes de sabotage, des assassinats, du piratage, de la contre influence, de la propagande, même après cette guerre, les "responsables" russes ne dormiront plus jamais sur leurs 2 oreilles. -
Mayotte 101ème département français
Pol a répondu à un(e) sujet de Neuron dans Politique etrangère / Relations internationales
Le problème de la situation actuelle, c'est que ça peut vite virer au chaos. Ceux des bidonvilles qui n'avaient déjà presque rien vont profiter de la dévastation pour prendre tout ce qu'ils pourront prendre. Les pillages et autres vont prendre de l'ampleur, difficile d'y échapper. Avec cela son lot de dérives violentes, entre pilleurs, entre pilleurs et pillés, entre pilleurs et forces de l'ordre. Cela risque de chauffer sur place et ce n'est pas l'état qui va reconstruire les bidonvilles. On a sans doute aujourd'hui 100 000 personnes non françaises se trouvant sur une de nos îles (éloignée de la métropole qui plus est) , qui n'ont rien, absolument rien. Une situation ou avant l'ouragan c'était déjà la merde, cela ne peut que mal se passer pour les semaines et mois à venir. Va falloir une aide immense et c'est peut-être également l'occasion de réaliser une sortie des illégaux vers les Comores pour raisons "humanitaires"... -
Niger
Pol a répondu à un(e) sujet de legionnaire dans Politique etrangère / Relations internationales
L'influence est une donnée essentielle en diplomatie. Mais dans le monde actuel, on perd un peu de vue tout cela au profit de l'idée ou la seule chose qu'on doit récolter d'un investissement, c'est un retour financier. L'influence peut s'obtenir de diverses façons, elle peut être culturelle, religieuse, économique, militaire, historique, politique etc. Il convient de choisir le ou les leviers sur lesquels vous allez investir du temps, de l'énergie, des moyens. C'est au cas par cas, il y a des pays ou le plus important c'est l'économie, d'autres ou il suffit d'arroser les politiciens en place. La finalité c'est bien d'obtenir des contreparties, que ce soit un simple soutien diplomatique que ce soit des facilités militaires ou qu'on soit privilégié sur des contrats économiques. Le Maroc peut peut-être obtenir le soutien diplomatique du Niger sur le Sahara occidental. Un Niger dont le pouvoir pourrait influencer le Burkina et le Mali. On se fait bien voir et on saura faire remarquer sa générosité aux bons moments, quand la seule chose qu'on demandera sera un simple "oui" à une réunion onusienne ou de l'union africaine qui abordera la question de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. -
Guerre civile en Syrie
Pol a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Quoi qu'on en pense, la Syrie devait tourner la page Assad pour se refaire. On le disait des milliers de fois quand la guerre civile battait son plein, c'est resté une réalité aujourd'hui. Le discours du "soit Assad soit les terroristes", on est presque dans la propagande du régime. On le sait et on l'a souvent indiqué par le passé, le régime d'Assad a longtemps été plus actif à frapper une opposition qu'on a finit par qualifier de "modéré" en laissant les plus radicaux tranquille, quand ce n'était pas eux qu'on liberait de prisons. Car oui, ils ont aidés d'une certaine façon le régime car ils combattaient d'autres rebelles et leur radicalité a permis d'inscrire dans les esprits de beaucoup que ceux qui s'opposent à Assad, ce sont des terroristes islamistes coupeurs de têtes, que ceux qui soutiennent les opposants à Assad soutiennent des terroristes et que le bon sens veut que la préservation du régime c'est préserver un rempart contre le terrorisme. L'entrée de la Russie dans le jeu n'a fait qu'appuyer et amplifier cette croyance. Dans les faits, l'opposition au régime est massive depuis le début. Elle a conduit des millions de syriens a fuir. Voyez des photos satellites, Damas a encore des quartiers entiers complètement rasés, Alep c'est pareil, des zones ou il n'y a plus personne qui vit. Entendre aujourd'hui des gens qui disent s'inquiéter pour la minorité Alaouite alors que pendant des années ça leur convenait très bien que cette minorité dégage la majorité sunnite, qui n'a rien fait pour leur retour, ça me fait presque rire. Assad élu avec 95% des voix rappelons le! Il fallait tourner la page, mais il fallait que ce soit fait il y a presque 15 ans, mais les autorités ont fait le choix à l'époque de tirer dans la foule pour amener à cette guerre civile. Comme dans tous les pays musulmans à travers le monde entier, la guerre fait émerger un radicalisme qui se basera sur le religieux, il n'y a pas d'exception, c'est ainsi, ce sera toujours ainsi, vous n'allez pas voir des radicaux laïques ou athéistes dans ces pays. Ce n'est pas la république islamique d'Iran, né (après le Pakistan) d'une révolution islamique qui va se mettre en porte étendard d'un régime qui s'opposerait à des islamistes. Le problème c'est juste qu'ils ne sont pas chiites. Des pays comme la Russie ou l'Iran ne se sont jamais préoccupés de la Syrie et de son peuple. On a l'impression que pour Moscou, préserver Assad c'était juste un moyen d'emmerder ou de créer un échec à l'occident tout en préservant des bases militaires que ça n'a été une intervention pour aider le pays. Jamais malgré les beaux discours, la Russie n'a travaillée pour une réconciliation nationale, c'est bien elle qui proposait à des centaines de milliers de syriens encerclés à Damas, Alep et d'autres endroits "d'évacuer" dans ses "couloirs humanitaires", c'est bien elle qui avait le sourire en coin en voyant l'Europe submergée par des immigrés (favorisant l'extrême droite). La Russie qui vendait la "reconstruction" de la Syrie n'a réglée aucun problèmes, la chute d'Assad, son impuissance à l'empêcher, c'est une défaite qu'elle n'assumera pas, et comme à chaque fois avec la Russie, quand ça va mal, on ne dit rien. Pas un mot de Poutine sur son grand allié Bashar, oui la situation est gênante, humiliante et laisse un sentiment de faiblesse et d'échec qu'on se gardera bien d'assumer. Pour l'Iran, c'est la même chose, on assiste depuis un petit moment à l'effondrement de son influence et de son pouvoir. La chute d'Assad c'est la fin de son influence en Syrie. Perdre cet allié stratégique (même s'il était très faible) qui permettait au Hezbollah d'avoir une base arrière par laquelle l'Iran pouvait acheminer des armes, des hommes. Difficile si ce n'est impossible désormais au Hezbollah d'obtenir un soutien iranien, ceux qui s'imaginent que les navires iraniens ou des avions iraniens vont se poser en Syrie tranquillement pour débarquer hommes et matériels pour soutenir le Hezbollah, sont totalement déconnectés de la réalité. Non seulement Israël ne le permettra pas (il ne le permet déjà pas aujourd'hui) mais il y a même possibilité que dans la Syrie à venir, les iraniens n'aient pas le droit de survoler le territoire. Auparavant, comprenons le, l'Iran acheminait son aide via la Syrie, ce pays est depuis des décennies la plaque tournante de l'Iran. Les anti-israéliens pathologiques ne sont pas heureux des événements en Syrie, cela se comprend. Israël vient d'obtenir une grande victoire en voyant Assad tomber. Le Hezbollah est condamné à s'affaiblir, sans le voisin et l'allié syrien, sans les possibilités d'obtenir l'appui de l'Iran, tout, absolument tout devient différent. Mais on retrouvera toujours des gens qui ont l'obsession d'Israël être dans un déni de cette réalité et dans l'espoir que rien ne changera et qu'en fait les événements en Syrie sont défavorables à Israël. La Turquie a elle aussi beaucoup à gagner dans la situation à venir, elle est sans doute celle qui a le plus à gagner si elle s'y prend bien. Elle peut se construire un allié par lequel elle pourrait exercer une forte influence. Mais la Turquie devrait y investir énormément d'argent, de moyens, chose qu'elle ne peut pas se le permettre. Elle est un peu comme la Russie, elle cherche à faire un minimum, cherche à affaiblir ses ennemis (kurdes) mais derrière ça laissera l'eau stagner. Dans la Syrie elle même, il va falloir trouver des compromis multiples entre les différents groupes armés. La chute du régime a amené un potentiel militaire significatif à ceux qui se sont emparé des armes. Cette profusion soudaine d'armes, de blindés, de munitions va créer des déséquilibres de puissances quand la question du partage du pouvoir se posera. La cause anti-Assad est unificatrice, mais cette cause n'est déjà plus d'actualité, l'euphorie va retomber (quelques mois). La chasse aux sorcières se fera, n'en doutons pas, ceux qui n'ont pas fuis et qui ont été acteurs pour combattre ceux qui viennent de renverser le régime ne seront pas épargnés, ne soyons pas surpris. Les petites mains qui ont été "aux ordres", eux pourraient bien s'en sortir. Les pays comme la Russie ou l'Iran n'ont pas à espérer pouvoir rester. Le pays est toujours économiquement à terre et ne se relèvera pas en raison de la chute du régime. Oui nous ne savons pas de quoi demain sera fait dans ce pays, mais il était nécessaire de tourner la page Assad, croire à un retour d'une normalité dans ce pays avec lui ça a toujours été une erreur. Les événements récents montrent à quel point tout cela ne tenait à rien, qu'Assad était maintenu au pouvoir par des forces étrangères et que sans elles, c'est la fin. Assad père comme fils sont responsables par leurs actes, leur manière de diriger de guerres civiles et de la déchéance de la Syrie, ce ne sont pas des victimes et ils ne sont pas ceux qui subitement sont devenus des remparts contre le terrorisme. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
La Russie déploie de nouvelles patrouilles en Mer noire pour contrer cette menace -
Guerre civile en Syrie
Pol a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne suis pas du tout un défenseur de la Turquie, mais on ne peut pas nier que toute la région a été pendant des siècles une partie de l'empire Ottoman. Du point de vue turc, le nationalisme puisant ses sources dans le passé, la nostalgie de l'empire d'hier guide une politique qui recherche de la puissance et de la grandeur. La Turquie a été un pays "né" du démantèlement de l'empire ottoman, la Syrie, l'Irak, le Liban et tant d'autres pays ont été "créés" par les gagnants de la première guerre mondiale. Ce découpage de l'empire a été extrême, conduisant très vite à des nouvelles guerres amenant de nouveaux traités. Cela n'excuse pas les pratiques au sein de l'empire ottoman ou de la Turquie, mais il faut comprendre que les turcs sont dans une forme de complexe de puissance, que ce n'est pas un petit pays, que globalement ils ont une influence historique sur laquelle ils vont jouer. Les kurdes en ce moment sont le vrai problème pour Ankara. On craint un état kurde qui pourrait lui retirer du territoire et de la population, donc de l'affaiblir. La Turquie est actuellement en très bonne situation sur le conflit syrien. La mise à l'écart de l'Iran et de la Russie lui ouvre un boulevard pour étendre son influence, ses intérêts sur la Syrie. -
Guerre civile en Syrie
Pol a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
La nature a horreur du vide, le retrait des troupes du régime amène les autres groupes ou certaines cellules endormies à prendre l'initiative de combler ce vide. Il faut comprendre que la Syrie est un "fruit'" (pourri) de compromis entre nations étrangères. Assad a été sauvé par la Russie et l'Iran, il a très vite été simplement le représentant permettant d'offrir une légitimité, une influence ainsi que des facilités à ces deux pays. Alors même si on se dirigera vers une situation bordélique, la sortie de l'Iran et de la Russie du jeu syrien va amener des contraintes en moins pour l'ensemble des autres acteurs. On acte la fin de la présence russe en Méditerranée, la fin de son influence en Syrie, des contraintes qu'elle pouvait imposer, que ce soit aux occidentaux, aux turcs, aux israéliens et aux forces en présence. C'est la fin de l'influence iranienne qui va perdre son dernier allié "étatique" de la zone, un pays par lequel elle pouvait trouver une base arrière qui comptait pour beaucoup dans le soutien au Hezbollah. On va sans doute entrer dans une période de flottement, soit à la surprise générale une chute d'Assad amènera une certaine réconciliation/entente soit on va entrer dans la loi du plus fort. En tout cas il n'y a plus de barrières et on pourrait voir venir des interventions étrangères qui chercheront à influencer divers acteurs du terrain ou comme pour les israéliens, pour réduire du potentiel militaire. -
Niger
Pol a répondu à un(e) sujet de legionnaire dans Politique etrangère / Relations internationales
Mais quand ils n'ont que ça avec en parallèle une idéologie qui fait croire que le monde entier (surtout la France) dépend d'eux, ben la nationalisation devient un coup politique pour capter de la popularité. Ce qui suivra dès le lendemain, on verra plus tard... -
Guerre civile en Syrie
Pol a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
La question n'est pas de savoir ce que Poutine veut ou pas, les événements vont dans le sens qu'il n'aura tout simplement pas le choix, qu'au mieux il peut espérer un accord qui va garantir un retrait russe, au pire ce sera un retrait précipité. La Russie n'est plus dans la situation de 2016, à l'époque elle pouvait envoyer le maximum de son potentiel militaire. Avec la guerre en Ukraine, ce n'est plus possible, l'accès à la Syrie n'est pas facile, le Bosphore actuellement est fermée aux navires militaires russes. Mais même sans cela, entre une mer noire dans laquelle les ukrainiens sont en embuscade, une flotte (notamment de transport) réduite, une Crimée évacuée, les russes n'ont pas grand chose pour soutenir par la voie maritime sa présence en Syrie (pourtant c'était bien par là que transitait la majeure partie de sa logistique). La Russie peut demain réaliser quelques actes symboliques, mais elle est très limité. La situation sur le terrain en Syrie est également bien différente, les choses évoluent trop rapidement et pour un soutien aérien efficace, il faut du renseignement efficace, chose que la Russie n'a pas et ne risque pas d'avoir. Il suffit d'observer ce qu'il s'est passé ces derniers jours, quand les rebelles entraient dans Alep, l'aviation russe bombardait Idlib, quand les rebelles se dirigeaient vers Hama, elle bombardait Alep, ils se dirigent vers Homs et c'est Hama qui est frappé. En gros il y a un train de retard face aux événements, ça va trop vite, les russes n'ont pas assez d'aéronefs, de renseignements et il n'y a rien au sol qui tient. L'effondrement par effet domino est là, on assiste actuellement à un véritable effondrement du régime, l'ensemble de l'armée syrienne semble converger vers Damas, Homs va également tomber prochainement puis très vite ils seront à Damas. Le Hezbollah n'interviendra pas, les milices irakiennes qui n'ont qu'un point d'entrée en Syrie auront les kurdes de l'autre côté de la frontière. Les russes ne feront rien de plus, les cellules endormies se réveillent dans le Sud, la prochaine étape risque d'être le sauvetage d'Assad et de son entourage, une fuite qui amènera à la fin du régime. Les russes n'ont pas à espérer tenir leurs installations, la situation ne le permettra pas. L'armée syrienne dégage de partout pour se rendre à Damas, elle laisse un vide que d'autres viennent occuper, sans combats. -
Guerre civile en Syrie
Pol a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Il n'est pas facile pour l'Iran de débarquer des milliers d'hommes en Syrie, il ne suffit pas de traverser la frontière et ce n'est pas l'Irak qui va laisser passer des convois de l'armée iranienne sur son territoire. Il y a un fort risque que les israéliens ne laissent pas faire un tel renforcement iranien en Syrie, ce qui pouvait être fait il y a 10 ans ne l'est plus aujourd'hui. La Russie n'a certainement pas 5000 hommes actuellement en Syrie. C'était peut-être un pic à un certain moment, mais depuis ils n'ont plus grand chose. Peut-être une dizaine d'aéronefs et l'ex Wagner a largement réduit sa présence au profit de l'Ukraine. Bien qu'ils disposent d'une base aérienne, la guerre en Ukraine et ses conséquences ne lui donne plus le potentiel qu'elle pouvait mettre en oeuvre par le passé en Syrie. C'est cela qui est assez problématique pour Assad, le fait que ses principaux alliés ne sont pas en mesure de lui apporter le même soutien qu'auparavant. On le voit bien en ce moment, les cibles ne manquent pas, pourtant les raids aériens sont très peu nombreux. On peut s'interroger sur le potentiel aérien global de l'armée syrienne, lui aussi doit être inférieur à ce qu'il était auparavant. J'ai l'impression que pour le camp russo-iranien, en dehors de sauver Assad, la Syrie a été laissée à son sort. De toute façon dans ce conflit à un certain moment, l'intérêt de sauver Assad semblait simplement être un objectif pour contrer des occidentaux qui souhaitaient le voir partir. Pas de projets pour la Syrie, pas de projets pour régler les causes de la guerre civile, pas de projets pour refaire venir les millions de réfugiés. -
Cette annonce publique est faîte car ils espèrent obtenir un gain politique en satisfaisant une certaine idéologie que partage une partie de la population. C'est la conséquence d'une propagande et c'est bien elle "notre problème" depuis quelques années qui a construit cette situation ou se montrer ouvertement contre la France et sa présence permet d'obtenir un soutien populaire. Mais "l'importance" toute relative de ces états fait que ça va très vite s'oublier car derrière il n'y aura pas les changements attendus par les vendeurs de rêves de la propagande (miracle économique, stabilité, souveraineté, sécurité, respect....). Plus tard, les diverses dégradations sécuritaires, politiques ou économiques dans ces pays iront enterrer un peu plus cette propagande. Le contexte actuel permet encore à certains de gagner politiquement des points de popularité, mais ce n'est que du court terme ou très vite leurs propres maux internes finiront par dominer leurs préoccupations. Sauf que cette fois, il n'y aura plus la France à accuser ou si cela est fait, ça ne prendra plus de la même façon. C'est dans ces moments là qu'on pourra d'une certaine façon leur renvoyer l'ascenseur.
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Zelenski veut que durant les négociations la pression de Trump soit mise sur la Russie. En se montrant "flexible" aujourd'hui, il se montre volontaire pour la paix. Du côté occidental on pourrait bien signer un tel accord, sauf qu'on oublie une chose essentielle, ce n'est pas nous et l'Ukraine qui allons signer, c'est la Russie et l'Ukraine. Vous pensez sincèrement que la Russie dans les conditions actuelles va signer un accord qui va mettre l'Ukraine sous la coupe de l'Otan juste pour geler un conflit ? Pas d'officialisation des territoires occupés, pas de gains nouveaux, rien. Je vais le redire, mais ces négociations vont se heurter à un mur russe qui ne voudra rien céder et se considérera comme le vainqueur qui impose ses conditions. Pourquoi se sont mis bêtement en tête que Trump, tout ce qu'il fera, ce sera de foutre la pression sur Zelenski pour qu'il accepte les conditions des russes. Mais dans un accord il faut être deux à le signer, Zelenski se montre aujourd'hui disposer à faire des concessions, quelles sont les concessions de Poutine? Les russes sont encore dans l'idée que ces négociations porteront sur l'imposition de ses conditions pour arrêter la guerre. Quand ils comprendront qu'ils sont invités à une table ou on exigera des concessions d'eux, les mettant au même "niveau" que les ukrainiens, on va se montrer très peu coopératif, pour ne pas dire qu'on va entrer dans un chantage et de menaces. -
Guerre civile en Syrie
Pol a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
En ce moment on est plutôt sur de l'opportunisme de situation, pas forcément une stratégie de "blocage" de la part des FDS. Le pari de l'armée syrienne en laissant ses positions aux FDS c'est de pousser à une confrontation entre elles et les rebelles, de rejouer comme par le passé sur les conflits entre les différentes forces, ou les radicaux comme Daesh pouvaient parfois "arranger" le régime quand il combattait certains groupes rebelles. Est-ce que cela va marcher? Je pense au contraire que ça risque de précipiter une intervention des turcs autour de Manbij et Tall rif'at. Le premier avait été sanctuarisé par une présence russe le second par une présence américaine, bloquant l'opération turque dans la zone. Aujourd'hui les américains ne sont plus là, les russes sont partis en même temps que l'armée syrienne. On continue sur de l'opportunisme de situation. Dans des moments comme ça, les alliances/accords se font et se défont très rapidement. -
Guerre civile en Syrie
Pol a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Pourquoi donc les turcs devraient retenir un mouvement qui leur est largement favorable? La situation est bien différente d'il y a quelques années ou le camp Assad était largement appuyé par la Russie et d'autres alliés. Aujourd'hui les russes n'ont pas grand chose en Syrie et ne sont pas capables d'amener beaucoup plus pour les raisons qu'on connait. Il y a un énorme vide sur le terrain qui sera exploité au maximum et les russes n'ont pas les forces nécessaires pour amener la dissuasion nécessaire et ne peut tout simplement pas se permettre de se mettre à dos la Turquie. Il y a 5 ans la Russie pouvait peser de tout son poids militaire, on pouvait vraiment craindre une escalade militaire avec elle dans ce conflit, aujourd'hui ce n'est plus le cas. La prise d'Alep conduit actuellement à un gros désordre, une baisse de moral, du doute, de la crainte dans le camp d'Assad mais ça donne également un enthousiasme important pour le camp d'en face. Ces deux éléments combinés peuvent conduire à des prises de risques importantes chez les rebelles et des abandons tout aussi importants dans le camp d'en face conduisant à de grandes avancées. La situation syrienne pour le camp d'Assad pousse à considérer que la zone "chaude", celle du danger et des menaces, c'est justement dans la zone autour d'Alep et d'Idlib. C'est en toute logique dans cette zone que l'effort militaire est en place, c'est ici qu'opérationnellement vous placez vos défenses, vos meilleures forces, pas besoin d'avoir fait de grandes écoles militaires pour le comprendre. Mais c'est justement dans cette zone que ça se casse totalement la gueule. Il n'y a même pas d'unités en réserve qui vont créer des points de défenses dans une ville qui offre des points défensifs nombreux. Il y a 10 ans, on s'entredéchirer pour des morceaux de quartiers d'Alep, bataille emblématique, stratégique, aujourd'hui elle est prise dans son intégralité sans combats. La dynamique est vraiment mauvaise pour le camp d'Assad. -
Tchad
Pol a répondu à un(e) sujet de webfabrice dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est une mission qui est assez liée à nos présences à terre. Bien souvent on en profite pour faire de la logistique, surtout quand il s'agit d'un déploiement de PHA comme en ce moment avec le Dixmude. Cela reste une mission de coopération avec de nombreux pays mais sans troupes françaises dans la région, ça va forcément perdre de sa substance. Plusieurs scénarios peuvent se dessiner, mais je pense que ça finira par une lente évaporation. Je vois une forme de transformation de cette mission permanente en un exercice annuel. Un exercice qu'on pourra se permettre d'annuler au besoin. Maintenant les besoins de la marine sont différents (on ne va pas garder des navires dans les ports et laisser les marins à terre). -
Guerre civile en Syrie
Pol a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
L'armée syrienne a toujours été relativement faible, bien souvent au bord de l'effondrement. Quand le Hezbollah et autres ne suffisait plus, il a fallu que la Russie intervienne assez intensivement pour la sauver. Cela fait un petit moment, après l'entrée de la Turquie dans l'affaire, qu'on est arrivé à un gel des positions. Bien entendu l'armée syrienne d'aujourd'hui n'est déjà plus l'armée syrienne d'il y a 4 ans, car elle reste une armée de mobilisés qui a connu une forte démobilisation. Les milices étrangères ont elles aussi largement décrues, la Russie elle aussi a désengagé pas mal. Le camp pro-Assad s'est conforté à l'idée que ça n'évoluera pas. Outre la baisse des effectifs, il y a eût également un étalement des forces dans tout le territoire. En face, les rebelles n'ont pas abandonné l'idée du combat, la Turquie étant très sûrement un soutien important. Ajoutez à cela un Iran qui se fait malmené de sa présence dans la région par Israël, un Hezbollah décapité qui est pris avec Israël et surtout une Russie prise dans sa guerre avec l'Ukraine, ben cette offensive surprise ne peut que bien fonctionner et les possibilités de pousser l'avantage très nombreuses. On est dans une situation ou Alep risque de tomber presque sans gros combats. Une armée syrienne et ses alliés en déroute totale car pas du tout préparée à cela. Si l'armée syrienne n'est pas capable d'amener ce qu'il faut rapidement, l'effet domino peut se faire sur une très grande distance. Comme les problèmes arrivent souvent par paquets, cette offensive rebelles va réveiller du monde. Il y a d'autres groupes rebelles qui vont peut-être également entrer dans la danse, les FDS (kurdes) eux aussi pourraient se réveiller, des oppositions populaires, les turcs qui pourraient agir contre les kurdes. Un redémarrage d'une guerre civile, mais dans un contexte ou c'est bien la Turquie qui est en position de force. Les russes n'ont pas grand chose sur place et ne sont pas en position de faire comme avant la guerre en Ukraine. Que ce soit pour acheminer de l'aide par voie maritime (on ne passe plus le Bosphore!), d'amener un volume d'avions, de balancer des missiles, désolé, même si Damas sera défendue par les russes sur place, ce n'est pas la priorité de Moscou. La Russie est presque isolée en Syrie, ça pourrait devenir un piège. Le Hezbollah ne peut pas se permettre non plus de déserter le front libanais. En face ils l'ont bien compris et exploitent la situation. La Turquie est en position de force dans le contexte actuelle, la Russie ne l'est plus. -
Tchad
Pol a répondu à un(e) sujet de webfabrice dans Politique etrangère / Relations internationales
Quand Hollande était président, notre projet de présence en Afrique c'était un GTIA à Abidjan et un GTIA à Djibouti, le reste était destiné à être fortement réduit si ce n'est supprimé. L'intervention au Mali a modifié la tendance mais Macron a manifesté dès son premier mandat une volonté de poursuivre le désengagement militaire en Afrique. Il fallait trouver une "sortie" sans qu'il y ait à assumer une responsabilité (détérioration sécuritaire par exemple). Pas facile, pas faute d'avoir essayé d'impliquer les forces africaines ou européennes. On l'oublie un peu, mais avant même qu'il y ait l'épisode des putsch, Barkhane devait fortement se réduire, au Mali par exemple, c'était au mieux un GTIA + un detALAT (avec FS) basé à Gao. Le désengagement était déjà "acté" à Paris, la seule différence c'est qu'il ne devait pas être immédiat et total. Quand il y a eût le coup d'état au Mali, les putschistes accusaient déjà la France de les abandonner et l'excuse pour faire venir Wagner c'était pour compenser notre départ. Mais c'est bien nous qui en raison des tensions diplomatiques et de cette orientation russe nous avons annoncé notre "départ" du Mali (les conditions ne sont plus réunies etc...). Les putschistes nous ont emmerdés dans notre retrait, cherchant à entraver les convois, le liaisons aériennes et ont tournés cela comme étant une "victoire" face à la France. Au Burkina et au Niger on a surfé sur la vague idéologique anti-française d'une idéologie que je ne vais plus répéter. Au Niger on était à deux doigts d'intervenir pour renverser les putschistes, l'ordre préparatoire avait été donné et c'est à l'Elysée qu'on a préféré choisir l'option désengagement total. Là aussi le projet pour le Niger c'était de se donner du temps pour désengager les moyens de Barkhane, puis de réduire la présence sur place, puis garder sans doute un PC, un GTIA, un detALAT, un detFS et un module de l'armée de l'air. Déjà avec cette option ou le Niger devait être la base principale, on savait que Ndjamena sera sacrifié en grosse partie. Mais c'est l'option du désengagement qui a été choisi par le politique et on l'a poussé à l'ensemble du continent. Nous sommes depuis un petit moment dans un désengagement du Tchad, de la Côte d'Ivoire, du Sénégal, du Gabon. Le plan était de tomber à 300 hommes pour le premier et 100 sur les 3 autres. Comprenons bien que cette présence à minima résulte de notre choix, que l'objectif du désengagement a été ramené à un minimum de forces car nous y sommes "contraints" par nos accords de défense avec ces pays. L'idée est d'amener nos forces à un minimum (bon pour garder les installations) en allant voir les pays concernés pour leur demander s'ils veulent qu'on reste ou qu'on parte. Les forces qu'on propose sont tellement insignifiantes qu'elles deviennent plus qu'un symbole, dans un contexte ou l'idéologie anti-française permet encore de gagner des points auprès d'un certain public, il n'y a guère de doutes sur le choix que feront ces pays. Bien entendu qu'entre des français qui au fond ne servent à rien et n'apportent rien (c'est notre choix), ils vont préférer jouer aux dirigeants "décolonialistes" qui amènent plus d'indépendance à leurs pays. C'est ce discours qui est déjà récité. En vérité ce qui se passe, c'est qu'à Paris nous voulons et nous espérons ces choix. Les forces réduites au minimum, on vient aujourd'hui chez eux leur demander s'ils veulent ou non continuer nos accords de défense. Nous n'agissons pas pour rester et faire perdurer nos présences, nous agissons pour pousser ces pays à rompre ces accords pour qu'ensuite nous ne soyons pas responsable encore une fois de ce qui se passera dans ces pays. On ne veut pas que dans 2 ans, si des rebelles débarquent à Ndjamena on vienne accuser la France d'avoir laissé un vide, on sera là à dire "ça a été leur choix". Idem pour le Mali et d'autres. Au Gabon et en Côte d'Ivoire on a posé le même dilemme aux gouvernements et on espère la même réponse (qui ne tardera pas). Il ne faut pas se leurrer, dans le contexte actuel, vouloir accepter une présence de 100 soldats français a plus de désavantages politiques que d'avantages. En prenant du recul, on peut dire cela, mais en y regardant de plus près, cette position "centrale" est plus un problème (logistique) qu'autre chose. Quand tout l'environnement (pays voisins) est sympa pour nous laisser passer, ça va. Quand on a un gros dispositif militaire (prépositionnement) déjà sur place, là aussi ça va. La meilleure installation à préserver actuellement est sans doute celle d'Abidjan, accès maritime, accès aérien, pas de dépendances vis à vis d'autres pays, mais encore faut-il avoir une ambition autre que juste d'être présent. Notre ambition actuelle c'est de ne plus intervenir en Afrique, donc factuellement même la base d'Abidjan est sans intérêt. Ah non, c'est bien là toute la différence par rapport à avant. Comprenons que dans très peu de temps il n'y aura sans doute plus aucunes forces françaises dans la zone et que les accords de défense ne seront plus là. C'est pourtant bien ces accords, nos forces prépositionnées avec toutes les facilités (infrastructures etc..) qui facilitaient nos interventions. Demain il n'y aura pas plus de logique ou de légitimité à appeler la France à l'aide qu'à appeler l'Italie. Nous on va entrer dans un scénario ou en cas de crise on va se contenter d'envoyer des avions pour évacuer nos ressortissants et demander une réponse internationale (par l'ONU) dans laquelle on pourrait potentiellement prendre une participation. Mais les interventions purement française, c'est à oublier (sauf à voir un changement politique chez nous qui aura d'autres ambitions). -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Les paramètres à prendre en compte sont très nombreux. Il faut savoir qui attaque et qui défend puis connaitre la zone d'action. Car la Russie en dehors de son environnement proche n'a pas les capacités à s'opposer à l'Otan à des milliers de km de chez elle, ses capacités maritimes pourraient faire quelques coups symboliques mais finiraient assez rapidement par être mise hors jeux. Son aviation n'irait pas non plus bien loin, bien longtemps, en temps de paix ils peuvent se permettre de faire voler des bombardiers dans la Manche, en temps de guerre ce sera bien différent. C'est pour cela que très généralement on va analyser une capacité de déploiement de l'Otan avec le potentiel russe pris dans son intégralité sur un scénario type "invasion des pays Baltes". Déjà en agissant ainsi, on cherche à avantager la Russie mais on oublie surtout que c'est en raison des limites capacitaires de cette dernière à détenir une capacité de déploiement analogue à l'Otan. On ne le répètera jamais assez, mais projeter une force au delà de ses frontières (je ne parle pas de traverser la frontière), c'est une capacité bien à part qui détermine déjà un rapport de force. Concrètement la France peut dans le scénario évoqué affronter la Russie dans les Pays Baltes mais ce n'est pas la Russie qui va faire débarquer 100 000 hommes chez nous ou aux USA. On a une barrière géographique réelle qui limitera très largement les russes dans leurs possibilités à toucher l'Otan. Le conflit en Ukraine illustre bien la difficulté d'une aventure militaire qui, même sur le papier, semble vous donner l'avantage. Nous aidons l'Ukraine sans que nous soyons directement engagé, Moscou peut déclarer être en confrontation avec l'Otan, dans les faits on en est encore très loin. L'idée qu'ils seraient dans une guerre ouverte avec l'occident permet de relativiser leurs pertes et leurs difficultés contre un pays de "seconde zone" et qui ne fait que recevoir une aide occidentale que tout le monde s'accorde à juger comme "faible" collectivement. Pourtant constatons la réalité, aujourd'hui la Russie est dans un bourbier et les forces en présence se valent. La Russie avant guerre pouvait jouir d'une armée qui théoriquement avait en réserve un héritage soviétique très important sur lequel beaucoup ont fantasmé. Aujourd'hui la Russie a bouffé une très grande partie de ses matériels en service les plus modernes , elle a largement vidé les stocks "utilisables" qu'elle détenait et elle n'a pas une industrie capable de remplacer ce qui a été perdu, de remplacer ce qui se perd encore et encore moins d'équiper une masse humaine plus importante. Car c'est bien beau d'annoncer une augmentation de la masse humaine, mais derrière il n'y a pas plus de blindés, d'artillerie, d'avions, de navires. De plus en plus sur le terrain on voit une armée russe qui va au front dans des véhicules civils, des buggys, des motos et bien souvent juste à pieds. Les blindés qu'on voit sont rarement des véhicules qui sentent le neuf et ils sont bricolés sur le tas, on se croirait dans Mad max. Ils ont une dépendance de plus en plus grande et non assumé envers la Corée du Nord. Dans la situation actuelle de l'armée russe, on semble marcher sur un fil et l'agitation permanente du nucléaire en est une preuve. Pourquoi du côté de l'Otan on ne "joue" pas sur le même refrain? Car contrairement à la Russie, l'Otan a encore un très large panel d'options pour pouvoir faire plus. Les pays de l'Otan que Moscou présente comme étant en guerre contre elle se fixent énormément de lignes rouges à eux mêmes (moins à la Russie...). On est encore (cette affaire des missiles en est l'exemple parfait) à se demander s'il faut ou non en donner, combien on va estimer pouvoir en donner sans que cela n'affecte nos capacités, s'il faut limiter l'usage, s'il faut faire des commandes nouvelles. La Russie est à fond dans cette guerre, ne se prive de rien, ne se fixe pas de limites, mais la Russie est dans ses limites. L'Otan peut augmenter son aide à l'Ukraine, augmenter les sanctions, elle peut lui fournir des armes/munitions plus évoluées, elle peut renforcer des présences militaires, elle peut déployer des systèmes sol-air dans les pays limitrophes pour défendre le ciel ukrainien sur une certaine profondeur et peut faire d'autres choses, tout cela en restant toujours en dehors de l'implication directe. Alors que penser d'une intervention directe conventionnelle des moyens de l'Otan qui viendrait épauler les ukrainiens? Désolé mais la Russie sait très bien qu'elle ne tiendrait pas, ça ne veut pas dire que l'on verrait l'Otan défiler à Moscou dans 6 mois, mais sa capacité à tenir le terrain en Ukraine ne sera pas possible, les frappes en profondeur serait d'un tout autre ordre. La Russie pourrait également être mise sous tension dans des régions comme Kaliningrad, la Transnistrie, en Syrie ou ailleurs. Heureusement que le nucléaire est là car je pense que l'Otan se serait déjà engagé directement dans ce conflit, ne serait-ce qu'avec son aviation. Conventionnellement parlant la Russie actuelle ne peut pas et ne va pas chercher à se mesurer à l'Otan. Poutine n'a plus de cartes dans sa main, dépendant de la menace nucléaire pour obtenir l'abandon de l'Ukraine de la part des occidentaux. Une propagande (et ses relais) qui cherche activement à graver dans nos têtes que soutenir à l'Ukraine appauvrit notre pays, ses habitants, affaiblit nos armées et détruit notre économie. Bon sang quand allons nous comprendre tout l'intérêt à laisser la Russie gagner cette guerre? Quand comprendrons nous que l'intérêt de Poutine est également de notre intérêt? ... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est Poutine qui l'a dit ! Dans les faits, que ce soit un missile, une roquette ou une bombe, la programmation d'une munition à guidage GPS c'est comme transférer les données d'une clé USB à un ordi, rien de compliqué. Les ukrainiens sont autonomes pour transférer des données à une munition, croire que ce sont des américains qui le font ou qu'à chaque cible les ukrainiens doivent demander l'autorisation c'est n'importe quoi. Que les ukrainiens reçoivent du renseignement des occidentaux, c'est évident, mais l'immense majorité du renseignement pour les frappes en profondeur, que ce soit du côté de l'Ukraine ou de la Russie est en réalité glanée via google map. Les sites énergétiques et autres, vous trouvez tout cela sans problèmes et c'est cela qui va permettre de programmer un grand nombre de drones/missiles. Quand on connait la boucle qu'il y a par exemple entre une prise de vue par satellite et son traitement final, vous comprenez que c'est tout simplement impossible d'obtenir tous les jours des dizaines de cibles sur des zones ou vous avez peu d'informations. Sur la ligne de front vous pouvez compter les cibles par centaines, mais dans la profondeur on entre dans un autre niveau de renseignements. Ce n'est pas pour rien que les russes se concentrent sur l'énergie, car ils ont un renseignement accessible à n'importe qui. Les russes ont bien du mal à trouver les sites militaires (en dehors de ce qui était déjà connu avant guerre), de cibler les livraisons d'armes occidentales (convois, stocks etc). Côté ukrainien le renseignement c'est pareil, quand ils vont programmer un drone pour frapper en profondeur, c'est généralement via google map. Ils vont trouver un site énergétique, vont prendre un point et voilà, ils ont les coordonnées. Les images peuvent avoir 2 ou 5 ans, pas grave, on reste sur des installations "fixes". Mais sur ces images, bien que vous pouvez dénicher des installations militaires, vous ne voyez pas les mouvements qui sont faits, vous ne voyez pas à l'instant T par exemple ou se trouve des aéronefs sur une base aérienne, ou se trouve un navire à quai, vous ne voyez pas non plus des installations nouvelles ou les dissimulations qu'on a en temps de guerre. Pour obtenir ce renseignement, à défaut d'avoir des gens infiltrés capables de communiquer sans se faire prendre, vous devez utiliser des moyens (avions, satellites, drones etc...). Quand l'Ukraine va frapper un navire à quai à Sebastopol ou encore le bunker sous-terrain d'il y a quelques jours, c'est certainement un renseignement qui leur a été fournis. La boucle de temps de ce renseignement est long, il y a plusieurs corroborations de divers prises de vues, d'activités de communications etc. Puis quand on a confirmé un truc, avant de frapper on reconfirme que tout soit encore bien présent. Ce n'est pas une action qui se fait en 20 minutes. Les ukrainiens reçoivent des occidentaux ce genre de renseignements qui fait que leurs frappes permettent de frapper subitement des choses intéressantes et impactantes. Vous voyez aussi très vite qu'on a presque le jour d'après, des images satellites de ce qui a été visé. La Russie est face à ses propres contradictions de puissances et de grandeurs. Poutine est frustré d'une situation qu'il ne contrôle pas, frustré de ne pas obtenir ce qu'il voudrait, frustré de ne pas être craint, frustré de sa perte d'influence. Mais il n'y a rien de nouveau, en vérité c'est cette même frustration qui a conduit à la guerre en Ukraine. Le fait de brandir la menace nucléaire n'est pas un aveu de puissance mais de faiblesse. Si la guerre en Ukraine se passerait bien, que la perspective sur la durée serait bonne, le Kremlin n'aurait pas ce comportement car il serait confiant de sa victoire. Pourtant c'est marrant, cela fait 3 ans que la propagande russe répète que nos livraisons d'armes ne changent rien, qu'elles se feront détruire histoire de se rassurer, mais voilà que subitement on est prêt à l'apocalypse nucléaire pour quelques missiles? Le problème de Poutine, c'est qu'il n'a plus rien d'autre pour escalader. La menace fait partie de la politique de Poutine. La Russie n'est pas en position d'entrer conventionnellement en guerre contre l'Otan, elle n'est pas en mesure de faire plus qu'elle ne fait en Ukraine, tout l'espoir russe pour sortir de ce conflit réside dans l'espoir que les occidentaux cessent leur soutien à l'Ukraine. La peur de la guerre nucléaire doit alimenter chez nous une opposition devant conduire à l'abandon de l'Ukraine. On doit arrêter de croire que la Russie joue sa survie, il n'y a que la propagande russe qui joue sur ce tableau afin de corrompre les esprits (surtout ceux des russes). -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Sauf que dans 3 mois il ne sera plus chancelier. Ses positions ne valent plus grand chose, ça lui permet juste de garder une cohérence sur la durée auprès de son parti. Analysons plutôt sa succession et le discours de ses opposants sur cette question. Dans 3 mois également, quand tout le monde aura vu qu'en frappant la Russie avec les SCLAP/ATACMS, ben qu'il ne se passe rien, qu'il n'y a pas une guerre entre elle et l'Otan, ou seront les barrières à une telle livraison? Faut pas se leurrer, sauf un hypothétique (peu probable selon moi) accord dans des négociations, les allemands finiront par livrer leurs missiles, que ce soit dans une continuité d'un effort ou dans le cadre d'une intensification du soutien à Kiev (au lendemain d'une négociation infructueuse par exemple). -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Le tir du missile balistique russe démontre encore une fois qu'ils sont à la limite de leur potentiel militaire pour pouvoir escalader. Ils n'ont que la guerre nucléaire à agiter pour faire peur et faire plier les pays qui soutiennent l'Ukraine. Moscou n'a plus de moyens conventionnels pour faire peur ou pour se faire respecter. Ils n'ont pas les moyens de faire plus qu'ils ne font en Ukraine et on est même arrivé à une situation ou c'est la Corée du Nord qui vient combler des trous. Cette guerre est loin d'être "maitrisée" par la Russie, ça lui échappe peu importe le faux semblant des "avancées" symboliques ici ou là. Je le répète depuis un moment, le temps qui passe n'est pas profitable à la Russie. Le potentiel militaire russe n'est pas en capacité de défaire une armée ukrainienne soutenue par l'occident, aujourd'hui et depuis un moment, le Kremlin voit sa victoire uniquement sur un abandon de l'Ukraine par l'occident. Sur le terrain c'est encore et toujours la même galère, un bourbier dont on se demande bien comment la Russie pourrait en sortir une victoire militaire par ses propres moyens. Dire cela ne veut pas dire que l'Ukraine se porte bien et qu'elle est à l'aise pour vaincre l'armée russe, c'est pour elle aussi un bourbier. Mais ce qu'on doit rappeler, c'est que l'Ukraine ce n'est qu'un "petit" pays par rapport à la Russie, que très peu de monde aurait misé sur une guerre ou on arrive à un équilibre des forces comme aujourd'hui. Car enlevons à la Russie ses missiles/drones de longue portée qui depuis le début lui donne un avantage sur les frappes en profondeur, enlevons lui ses bombes planantes, le reste de ses moyens ne lui permettent pas de prendre sérieusement le dessus sur les forces ukrainiennes. On mise sur des victoires à la Pyrrhus, mais des victoires localisées et qui n'amènent rien derrière. En gros une victoire à la Pyrrhus sur un point du front ne fait qu'ouvrir un nouveau point ou il faudra faire le même effort. Ce ne sont pas des batailles décisives qui anéantissent l'armée en face, qui va la faire capituler, c'est un bourbier qui se traine sur des mois et des mois (on en est ou de l'avancée rapide qui allait faire tomber Pokrovsk? On en est ou de la reprise de la région de Koursk ou il faut des coréens en renfort?) Il y a 2 ans, la Russie se sentait en "sécurité" chez elle et pensait pouvoir mener tranquillement la guerre chez son voisin comme si son territoire serait inviolable. L'idée même de voir les ukrainiens poser un pied en Ukraine était inconcevable. Plus le temps passe et plus le territoire russe est pris pour cible, plus l'avantage que possédait la Russie avec ses missiles et ses drones pour frapper en profondeur s'efface. Cela ne veut pas dire qu'elle n'a plus rien à envoyer, cela veut dire que côté ukrainien on joue au même "jeu" et que la Russie subit ce qu'elle fait subir (mais elle trouvera cela "anormale"). Comme c'était prévisible, les occidentaux ont finis par donner le feu vert à l'Ukraine pour frapper la Russie en profondeur. Il y a 1 an je crois, je disais des drones ukrainiens qui s'aventuraient très occasionnellement à plusieurs centaines de km que ce n'était qu'un début et que ça deviendrait un quotidien, que l'Ukraine et l'occident ont investis le domaine (frappe dans la profondeur) pour faire perdre cet avantage à la Russie. Ne regardons pas juste le nombre de Scalp ou d'ATACMS disponibles ou des capacités de production sur lesquels certains vont se rassurer (comme toujours) sur le fait que les ukrainiens n'auront pas grand chose à tirer, car l'effort principal est en réalité fait sur la production ukrainienne. Que ce soit des drones ou des missiles, les occidentaux assistent (dans l'ombre) les ukrainiens, pas pour rien non plus qu'il y a quelques jours Zelensky annonçait une production (en 2025) de 30 000 drones à longue portée ainsi que 3000 missiles. Alors même si on peut prendre ces chiffres avec du recul, la réalité reste que le développement/test de tout cela arrive à son terme et qu'on entre dans une phase de production. Deuxième avantage que j'évoquais de la Russie, les bombes planantes. Aujourd'hui les russes ont cet avantage car ils font face à un pays qui n'a pas ou très peu d'aviation. Nous savons que les ukrainiens sont en ce moment dans une remontée de leur potentiel aérien, principalement autour du F-16. Dans un an l'Ukraine devrait mettre en oeuvre 60-70 avions "nouveaux" (F-16 / Mirage 2000) à côté des anciens qu'elle utilise encore (les belges fourniront leurs 30 F-16 jusqu'en 2028). D'autres livraisons sont sur la table, bref même si certains sont adeptes du "trop tard", l'aviation ukrainienne gagne en volume et en potentiel. Car derrière ces appareils, c'est aussi celui des diverses munitions qui est à regarder, ils ne vont pas utiliser des F-16 pour tirer des roquettes non guidées, l'Ukraine va elle aussi avoir ce qu'il faut pour augmenter l'usage de bombes guidées, pour élargir le panel de missiles longue portée (JASSM etc...). C'est aussi une capacité anti-aérienne qui pourrait s'avérer utile en anti-aérien, de quoi rendre plus compliqué un vol en haute altitude d'un Su-34 s'il veut optimiser l'allonge d'une bombe guidée. Donc on constate que dans les temps à venir, la Russie va voir que l'Ukraine la rejoindre sur ses 2 principaux avantages. Alors oui, les ukrainiens auront sans doute moins à balancer que les russes, mais ce n'est pas cela le plus important, tout comme ce n'est pas celui qui va tirer le plus d'obus d'artillerie qui s'assure la victoire. Je l'ai déjà précisé, mais l'Ukraine a bien plus de choses intéressantes et impactantes à frapper en Russie que l'inverse. Les occidentaux ne veulent pas que leurs missiles frappent des cibles civiles, mais les ukrainiens n'hésiteront pas à augmenter leurs frappes avec leurs drones et leurs missiles sur l'infrastructure énergétique des russes. Les russes commencent par comprendre et voir une situation qui sur le terrain s'embourbe et ou la suite de la guerre tend vers une augmentation des frappes sur la Russie, ce qui va impacter toutes les opérations, qui va impacter l'opinion publique, qui va impacter l'économie. Pour un pays qui se sait confiant dans sa victoire (sur le terrain), cela ne devrait pas être un problème, ce serait une conséquence assumée d'une guerre qu'il a lancé. La menace nucléaire est un aveu, un aveu de faiblesse, un aveu d'impuissance, un aveu d'une situation qui n'est pas maitrisée et dont on ne sait pas comment sortir tant l'ambition initiale est loin d'être atteinte. On est donc face à un Poutine dont la victoire aujourd'hui dépend de l'abandon de l'Ukraine par l'occident, on rêve et on veut croire que Trump va faire capituler Kiev et offrir à la Russie ce qu'elle demande. Croire que le Kremlin va faire la guerre à l'occident ou atomiser la planète ou même l'Ukraine est idiot. Tout ceci n'a qu'un seul objectif, faire peur en occident pour créer/alimenter une influence hostile au soutien à l'Ukraine, il faut créer l'idée chez nous que ça y est, faut tout arrêter sinon ce sera le suicide collectif, donnons à la Russie ce qu'elle veut plutôt que subir une guerre nucléaire. Toute la propagande pro-russe tourne autour de cela après avoir tourné autour de l'argent gaspillé pour les ukrainiens ou le soutien qui appauvrit nos pays. Les russes jouent et vont jouer cette carte dans les négociations, c'est pour eux non pas une ligne rouge, c'est leur moyen de pression. L'extrême de cette pression est sans doute à l'image de la position de la Russie dans ce conflit, celle d'un pays qui est sans doute plus en difficulté qu'il ne veut le laisser paraitre et qui doute fortement sur la poursuite du conflit dans les conditions actuelles ou un éventuel accroissement de l'aide/implication occidentale La Russie ne va pas employer une arme nucléaire dans un conflit ou elle est celle qui agresse son voisin. Elle ne va pas se suicider en attaquant l'Otan, elle ne va pas non plus vouloir envoyer une bombe en Ukraine. La Russie n'a pas envie de perdre sa guerre, mais elle n'a pas envie de tout perdre non plus. Tout le monde doit comprendre chez nous comme en Russie qu'aujourd'hui l'enjeu de la guerre, c'est l'honneur et le pouvoir de Poutine. Ce dernier est loin d'être un fou sans tête, il préférera mener une guerre sans fin que d'amener le monde à sa fin pour son propre honneur. Je pense même que s'il devrait devenir demain fou, qu'il demanderait une frappe nucléaire en Ukraine, on aurait du monde dans son entourage pour le retenir ou pour le remplacer. En tout cas cette guerre n'est aucunement subite par la Russie, ils peuvent demain l'arrêter de la même manière qu'ils l'ont débuté, par un mouvement de troupes en sens inverse.. Qu'on cesse de croire que la Russie est face à un mur ou qu'elle joue sa survie avec le nucléaire en dernier recours. Mais les pro-russes vont vous répéter pendant les mois à venir que le seul moyen d'éviter la 3e guerre mondiale ou la guerre nucléaire, c'est de donner à la Russie sa victoire, c'est d'abandonner le soutien à Kiev. Le même comportement se verra aux négociations et amènera très certainement les russes à obtenir l'exact opposé de ce qu'ils imaginaient de Trump.