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La guerre de retard est permanente pour tout le monde, y compris les américains. Dans chaque nouveau conflit on constate un paquet de choses qui ne sont pas adaptées et un paquet de choses qu'il faudrait corriger pour juste être un peu mieux (jamais parfaitement) adapté. Dans la mentalité française la guerre de retard est encore liée au traumatisme de 40. Mais le problème c'est que cette guerre de retard n'a jamais été lié aux matériels mais aux stratégies, aux concepts d'emplois, bref à des choses qui se passent dans les têtes. La blitzkrieg allemande c'est un concept nouveau (encore largement inspiré aujourd'hui), mais ce n'était pas une supériorité matériel qui leur a permis cela, leurs chars, leurs avions n'avaient rien de plus (surtout au début de la guerre) face aux nôtres, c'est la manière de faire qui a perturbé tout le monde, pas qu'en France. Nous étions avec notre ligne Maginot à attendre une confrontation directe entre les armées quand les allemands cherchaient à éviter l'affrontement pour chercher un gain en profondeur, réaliser des contournements, couper les arrières, la logistique pour obtenir une victoire tactique. C'est toujours cela que nous devons avoir en tête, la guerre c'est de la tactique et de la stratégie et on fait avec les moyens qu'on a. Ce n'est pas celui qui a le plus de moyens qui gagne, on est dans l'esprit David contre Goliath, la ruse du renard est plus dangereuse que la force du loup. Quand on analyse un conflit, le premier retex qu'on doit analyser c'est quelles sont les nouvelles tactiques et stratégiques mises en oeuvre, qu'est-ce qui fait une différence et quels sont les meilleurs moyens pour le faire ou le contrer. La guerre en Ukraine ne révolutionne pas la guerre, on est dans une approche connue et classique, du concept initial de la blitzkrieg au concept de la confrontation direct, le seul élément qui à mes yeux s'avère intéressant, ce sont les drones, il n'y a que les drones qui amènent un concept "nouveau" de par la masse utilisé, le gain en renseignements qu'ils apportent et aux capacités de frappes de précision qu'ils offrent. Mais sinon ce conflit ne met pas en avant un type de blindé, d'armement "classique" sous les projecteurs et qui devrait nous pousser à l'acquérir en masse. Nous sommes face à 2 pays qui se font une guerre avec des matériels de la guerre froide. Un conflit ou on va voir massivement des engins blindés, comme les chars, les VCI, mais un conflit ou on ne voit que très peu de combats entre blindés. Des blindés qui deviennent des cibles de choix pour des drones au point qu'il suffit parfois d'une dizaine d'entre eux pour mettre en échec une offensive quand par le passé il fallait la stopper au sol avec des blindés ou des armes AC dans un combat de proximité, à vue et ou les blindés offrent un avantage. Alors je ne dis pas que les blindés ne servent à rien, qu'il faut tout abandonner, je dis qu'il faut savoir analyser correctement le retex de la guerre en Ukraine. Se dire par exemple qu'on voit énormément de chars ou de VCI doit amener à conclure que c'est la preuve qu'il en faut ou que les pertes importantes est la preuve qu'il en faut beaucoup plus, c'est déjà faire une erreur. Les russes comme les ukrainiens se battent avec ce qu'ils ont et cela ne veut pas dire que c'est le plus adapté à ce conflit. Voir plein de chars ne veut pas dire que c'est la preuve de leur nécessité et d'un réel besoin, je ne fais pas un débat pour/contre le char, je veux juste qu'on comprenne la logique d'analyse. La guerre de demain ne s'écrit pas autour de la question d'un calibre d'un blindé, ni de savoir s'il a des roues ou des chenilles, elle s'écrit par l'innovation tactique et stratégique. Dès lors qu'on a élaboré ce nouveau concept (tant offensif que défensif) on regarde les moyens, on regarde ce qui est utile ou non, ce qui serait bien d'améliorer, d'acquérir. Le concept d'acquérir des chars, des VCI juste pour faire comme avant ou comme d'habitude est vide de toute substance. Les gens accordent souvent moins d'importance à ce qui ne se voit pas. On veut voir plus de chars, plus d'avions, plus de navires et il n'y en aura jamais assez, on peut se dire qu'un 2e porte-avions ça serait bien, mais si on en avait 2 on trouverait autant de raisons pour un 3e. Les américains en ont 10 et trouvent qu'ils en manquent... J'accorde plus d'intérêts à la tactique et à la stratégie qu'aux moyens eux-mêmes car je sais qu'on peut faire beaucoup plus par l'esprit et le talent que ne peuvent le faire une masse qu'on jette aveuglément dans une bataille en pensant obtenir une victoire mathématique. Je reste sur l'idée première que dans la guerre il faut avant tout vaincre l'ennemi sans le combattre, que l'affrontement est déjà un échec tactique. Le conflit en Ukraine ou la Russie et l'Ukraine sont tombés dans une guerre d'attrition et d'usure c'est le résultat d'un échec tactique et stratégique, ce qui se passe ce n'est pas un exemple à suivre ni une situation qu'on doit subir. L'enseignement à avoir n'est pas de se dire si on a assez de blindés pour subir la même attrition qu'eux, c'est de savoir comment faire pour éviter de se retrouver dans une telle situation. Car croyez-moi, la Russie pouvait s'éviter de se retrouver dans une telle situation, encore fallait-il avoir la bonne stratégie et la bonne tactique pour s'éviter d'être embourbé dans un conflit statique, un conflit ou l'attrition est un coup de poker avec le temps, en espérant qu'en face on adopte pas une tactique et une stratégie nouvelle...
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Bien entendu, c'est pour cela que je dis qu'il s'agit d'une idéologie. Mais quand aujourd'hui on continue d'ignorer ou de rendre insignifiantes les pertes russes, cette idéologie existe encore dans la tête de beaucoup, que c'est une manière pour eux de se rassurer sur le fait que la Russie va gagner mathématiquement. C'est un peu comme en Russie quand on chercher toujours à mettre en avant la guerre contre Napoléon ou Hitler, juste pour donner l'illusion que peu importe ce qui se passe, le résultat sera le même, une victoire russe. Pas très rassurant et très sélectif dans le choix des guerres, on ne va quand même pas parler d'un conflit plus récent comme l'Afghanistan... La Russie n'est pas à l'aise dans ce conflit et il va falloir qu'on arrête de croire qu'on serait comme durant la 2e guerre mondiale face à une Russie qui est en capacité de perdre des millions d'hommes si nécessaires pour cette guerre ou elle est l'agresseuse. Qu'on arrête de croire que la Russie produit des milliers de chars par mois et qu'on comprend que l'immense majorité de ses matériels actuellement au front ne sortent pas de productions mais de ses stocks hérités de l'URSS. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Les russes doivent être mis dans le brouillard par la propagande afin d'aborder ce conflit sous le prisme idéologique (la guerre contre les nazis, la décadence occidental, la Russie menacée etc...). Les ukrainiens et le reste du monde voient les choses comme elles sont, c'est à dire que le voisin cherche à l'envahir, donc qu'ils s'en défendent, pas besoin d'idéologie. Dans les faits on a un agresseur et un agressé. Effectivement les russes aujourd'hui qu'on voit en Ukraine ne montent pas au front pour "défendre la mère patrie", ils n'y vont pas pour l'honneur, ils y vont pour l'argent, les volontaires pour un contrat ne sont pas des bénévoles pour la cause russe. Il n'y a que les grands guerriers derrière un écran, sur un plateau TV qui entretiennent l'illusion d'une guerre honorable, la vérité c'est qu'ils continuent la guerre pour sauver un honneur perdu, pour sauver un pouvoir, un système, une image de l'armée, une image de grande puissance dont ils ont l'obsession. Chez eux cela devient presque plaisant, soulageant de voir qu'ils infligent des destructions en Ukraine, ça rassure, ça donne l'impression de force, de puissance, de grandeur. Une obsession des armes, de la confrontation, une jouissance qu'on parle d'elle, qu'on en ait peur, un réel complexe d'infériorité ronge la Russie post-URSS. N'acceptant pas un déclassement (réel), n'acceptant pas de ne plus être l'une des deux grandes puissances dominant le monde bipolaire de la guerre froide, elle en vient à valoriser un monde multipolaire qu'elle prétend juste et respectueux alors que si on lui proposait demain un monde unipolaire avec elle comme dominant, elle irait balayer vite fait son monde multipolaire. N'ayant plus rien à proposer au reste du monde, aucun modèle alternatif, cette Russie n'existe plus que par ambition de détruire et réduire l'influence de l'occident qu'on va caricaturer comme pas possible (il n'y a que des déviants chez nous) pour chercher à faire croire qu'en Russie, on a des "valeurs traditionnelles". On est incapable de devenir aussi puissant et influent que l'occident, donc on cherche à le combattre et à le détruire. L'Ukraine est victime de ce complexe d'infériorité et de cette obsession à voir l'occident comme le mal, le diable, qu'il faut combattre et éloigner. Cela fait des années et des années que l'Otan a déjà une frontière avec la Russie, pourtant il y a encore un nombre important de personnes qui vont vous faire croire que l'Otan se "rapproche" de la Russie et qui donne l'illusion qu'il s'agit d'une armée conquérante dont la cible finale est bien entendu Moscou. Faire croire qu'une Ukraine dans l'Otan serait un danger pour la Russie, c'est un délire pour idiots. Au même titre que faire croire que la Russie cherche à avoir des pays neutres autour d'elle pour éviter les tensions et les confrontations, pour Moscou, un pays neutre c'est une zone d'influence par laquelle elle peut espérer dominer et conquérir sans craintes. Qu'on propose à la Russie de prendre toute l'Ukraine jusqu'à la Pologne et qu'on lui demande si elle a besoin d'une zone tampon, soyez certain que leur proposition ce ne sera pas de revenir en arrière, mais de demander la neutralité de la Pologne en attendant peut-être un jour, qu'un Ribbentrop viennent lui proposer un pacte pour la partager. Au même titre que les revendications historiques s'arrêtent là ou la Russie devrait concéder et non obtenir des choses. Quant à la Biélorussie, qu'elle se garde bien de refuser son "union" avec la Russie...C'est ça la logique russe et nul ne sera surpris de voir d'autres pays neutres revoir leurs positions et intégrer l'Otan, Poutine aura peut-être même poussé la Suisse dans ce chemin, un exploit historique! https://www.letemps.ch/suisse/la-commission-de-viola-amherd-veut-reviser-la-neutralite-et-se-rapprocher-de-l-otan-et-de-l-ue La Russie ne sait pas se faire aimer, il n'y a que les anti-occidentaux/américains qui vont l'apprécier ou la respecter. Mais au bout de tout cela , il y a quoi pour la Russie de demain? Le jeu en vaut-il la chandelle? La guerre en Ukraine c'est un baroud d'honneur d'une Russie qui perd pied et qui ne trouve pas sa place dans un monde qui n'est pas dirigé par les armes, par la peur, par les arrangements/relations entre dirigeants qui ont tout le monopole du pouvoir dans leurs pays. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Ben ça s'est nouveau, après le drone qu'on utilise pour éteindre les feux, voici celui qui va les allumer... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Personnellement cela fait des années que je dis que la Russie mène une guerre contre l'occident sur la sphère informationnelle. C'est vers 2012 et la réélection de Poutine (suite Medvedev) ou on est entré dans une phase très active. L'idéologie russe étant de s'opposer à l'occident, c'est de vouloir jouer la division et miser sur certains courant de pensées. Tout ce qui peut amener des pays à se dissocier de l'UE, de l'Otan ou casser la relation transatlantique est la cible des russes. Ils misent donc fortement sur le courant de l'extrême droite (oui il y a les méchants d'extrême droite quand ils sont anti-russes comme en Pologne ou en Ukraine, mais les bons quand ils sont contre les américains et l'UE). C'est tout de même assez drôle de constater que vous ne trouverez pas un seul anti-américain qui n'a pas une "sympathie" pour la Russie, pas un parti d'extrême droite pour qui l'ambition, derrière les migrants, c'est de vouloir cesser de soutenir l'Ukraine au profit d'une solution (sois disant la paix) favorable à Moscou. C'est comme en Afrique, j'ai le souvenir d'avoir été de nombreuses fois pris de haut par certains (pas forcément ici) quand je disais que les russes manipulaient les opinions, qu'ils cherchaient à combattre notre influence. Tous les mouvements anti-français ou encore le panafricanisme (qui n'existe sérieusement que dans la zone francophone) et autres, ce ne sont pas des mouvements qui sont sortis par magie d'un chapeau, c'est une idéologie que la Russie instrumentalise et amplifie d'une manière importante. Sans oublier les actions de piratage, les trolls qu'on retrouve partout chez nous pour nous attaquer, nous influencer. Mais pour certains on doit encore continuer à regarder la Russie comme une victime, un partenaire et autres, ils vous trouveront bien un grain de sable avec les américains pour justifier le besoin de se rapprocher de Moscou et de faire de Washington notre pire ennemi... Concernant les pertes, là aussi, attention à ne pas jouer le jeu d'une propagande qui mise sur l'idéologie de la grande guerre patriotique ou on fait passer la Russie comme un puits sans fond. Que la Russie soit 4 fois plus peuplé que l'Ukraine c'est une chose, mais laisser croire comme dans mon exemple qu'il faut presque rendre les pertes insignifiantes tout en laissant croire en permanence que chez les ukrainiens on racle les EHPAD avant d'aller chercher les enfants à la crèche pour armer le front, c'est n'importe quoi. 4 fois plus d'habitants, ce n'est pas un puits sans fond ou on peut se permettre d'ignorer les pertes. Depuis le début du conflit on voit que les russes ont des problèmes avec les effectifs, on voit que plus le temps passe plus ils payent pour obtenir des volontaires, on voit qu'on n'ose pas mobiliser et qu'on n'ose pas utiliser les conscrits comme les contractuels, ne faisons pas comme si on serait dans les années 40. La Russie d'aujourd'hui, dans cette guerre là, n'est pas dans le même contexte et cette guerre ne se finira pas sur un épuisement d'une ressource humaine d'un camp ou de l'autre. Oui sur le papier Moscou peut faire plus que l'Ukraine, mais dans la réalité de cette guerre, la ressource humaine utile à Poutine pour s'éviter une contestation intérieure, c'est la limite de son système de contractuels payés à prix d'or. Donc les gens qui sont là dans une quasi "attente" que les ukrainiens se retrouvent sans ressources humaines pour voir la Russie triompher par un épuisement de forces, c'est attendre encore longtemps pour rien. La Russie n'est pas un puits sans fond, non elle ne produit pas non plus des chars et autres comme du temps de la grande guerre patriotique ou même de l'URSS dans la guerre froide. Plus le temps avance et plus on voit et on verra les soldats russes partir au front et monter à l'assaut à bord de véhicules civils. Les réserves ont elles aussi des limites et quand on voit du côté de Koursk que la Russie devait piocher des troupes à Kaliningrad sur le front en Ukraine, grattant l'ex Wagner en Biélorussie et cherchant à gratter quelques centaines d'hommes déployés en Afrique et ailleurs (sans pour autant réellement inverser les choses), pousser l'allié Biélorusse à faire pression sur sa frontière, ben on peut se dire sans être un spécialiste, que l'arrière cours de la Russie est bien vide. Le conflit en Ukraine lui bouffe tout son potentiel militaire et tout son potentiel militaire à quoi on assiste c'est la conquête de quelques villages ici et là au Donbass et ou Prokovsk (ville qui il y a 2 ans n'aurait même pas été sur une carte de l'état-major russe tant l'ambition était plus grande) deviendrait la démonstration d'une domination sévère de la situation face aux ukrainiens. On s'est tellement habitué aux difficultés des russes que désormais on trouve exceptionnel de débattre sur leurs capacités offensives pour prendre un village ou une mine de charbon au Donbass. Je ne sais même si certains se rendent compte de cette situation, si on se rend compte que l'armée russe qu'on présente encore si puissante et si grande, ce puits sans fond d'hommes et de matériels, cette masse, ce rouleau compresseur est loin de démontrer des capacités validant tout cela. Cette vulgaire armée ukrainienne, il y a 2 an et demi, qui pensait la voir tenir face à la Russie? Impossible, inimaginable mais aujourd'hui on a l'impression qu'on va mettre l'Ukraine et la Russie sur une même balance, je vous le dis, si ça serait les américains dans cette situation, certains tiendraient un tout autre discours et trouveraient bien surprenant de les voir perdre des milliers d'hommes des centaines de blindés (après 2 ans et demi) pour avancer d'1km par semaine sur une petite largeur d'un front face à un pays de "seconde zone" -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Les excuses c'est comme les ..... tout le monde en a une. Il est bien connu ici, le parti pro-russe n'existe pas, ce n'est qu'une vision de l'esprit, une mauvaise analyse des comportements et des pratiques de certains. Quand les allemands ont rasés Oradour, il devait bien y avoir quelques résistants dans le lot, donc excusez-les, c'est de la faute des résistants. Bordel ces salopards d'ukrainiens, ces lâches, pourquoi ne supportent-ils pas qu'on occupe leur pays? Qu'on leur face la guerre et pourquoi ne s'exposent-ils pas plus facilement pour faciliter leur élimination? Non mais sérieusement, les gens qui continuent à analyser ce conflit en voulant mettre les deux partis sur un même niveau de responsabilité, cela me surprendra toujours. Les russes envahissent un pays et derrière on a des types qui viennent culpabiliser les ukrainiens de ce qu'ils se prennent sur la tête. Non mais excusez-les de vouloir résister, excusez-les de vouloir combattre, excusez-les de vouloir vivre même si tout cela emmerde le "plan" russe. Va falloir comprendre une chose, l'immense majorité des frappes russes en Ukraine et des frappes ukrainiennes en Russie sont le fruit de cibles choisies sur la base d'un renseignement qu'on va trouver sur internet. Une grosse partie via l'analyse de google map comme pour les sites énergétiques, les sites militaires sont là aussi pour la plupart déjà connu, les usines et tout les reste c'est pareil. Tout cela n'est pas le fruit d'un renseignement militaire, ce n'est pas le fruit d'une observation ayant conduit à identifier spécialement un site civil utilisé par des militaires. Il faut avoir vu le travail qu'il y a pour l'identification militaire d'un site à frapper par du renseignement satellite ou autres, comprendre la boucle d'analyse et de décisions pour comprendre qu'il est totalement idiot de croire que derrière chaque site visé par un drone ou un missile russe, un tel travail a été fait. Ce n'est pas sans raison si ça va se concentrer sur des sites énergétiques ou d'autres choses, pas qu'il s'agisse d'une tactique particulière, mais que par défaut de renseignements militaires on se concentre sur des sites qu'on sait "fixe" et qui peuvent perturber le quotidien. Vous voyez les russes qui montrent l'avant-après de leurs frappes? Non c'est toujours le flou, car c'est totalement flou, c'est toujours "l'idée que" ces frappes visaient des zones militaires précises car on a envie d'y croire et on prétendra que les ukrainiens cachent les choses pour s'en convaincre. Mais je reprend ce que j'ai indiqué plus haut, pourquoi donc les russes ne vont pas montrer aux yeux du monde l'efficacité de leurs frappes? La réalité c'est que lorsqu'ils peuvent le faire, ils le font. Lorsqu'ils ont des images ou ils frappent les ukrainiens ils vont les montrer et comme pour la frappe comme les camions, on voit que cette attaque bien préparée contre des camions à l'arrêt (sans doute en pause pour la nuit), le narratif chez eux c'est de faire croire, ils vont donc écrire dans le titre avoir détruit des camions ravitaillant les forces ukrainiennes et à n'en pas douter, les pro-russes ont au départ eût les yeux qui brillaient, un sourire intérieur et puis quand on leur a montré le résultat, le silence, comme d'habitude. Mais sans doute que les ukrainiens cachaient cela, un peu comme les russes qui par leurs camions blancs, peints à la hâte, amenaient de "l'aide humanitaire" au Donbass sous forme de tube d'artillerie tout en étant accompagné de touristes en excursion. L'Ukraine est un pays en guerre, des militaires il y en a un peu partout, c'est assez logique. Dans les grandes villes, ils vont manger au resto, faire des courses, se balader. Vouloir se rassurer derrière un écran en pensant que si après une frappe on voit des militaires avec les secours en se disant que c'est bien la preuve qu'il s'agissait d'un site utilisé par des militaires ou encore justifier la destruction d'un supermarché car on a vu à un moment des militaires en camion faire les courses, c'est ne pas savoir ce qu'est un pays en guerre ou les militaires sont partout et cela ne justifie pas qu'on puisse tirer partout. On a l'habitude ici depuis 2 ans et demi (et plus même) des gens qui font du relativisme au profit des russes, qui embrassent la réussite ou la perspective victorieuse des russes. Des gens très actifs pour dire que les russes avancent, qui vont poster des cartes quand elles sont à l'avantage des russes (on sait que la source est pro-russe, mais les cartes sont bien, car elles vont avec ce qu'on veut voir et entendre). Ils ne feront pas un seul instant cela pour les ukrainiens, mais promis, ce n'est pas un parti-pris, c'est juste pour "équilibrer" le débat. Toujours la même manière de faire et d'être, les russes peuvent perdre 500 blindés et 10 000 hommes, "pas grave" pour eux mais quand les ukrainiens vont perdre 50 blindés et 1000 hommes, alors là c'est l'hécatombe, bons sang qu'est-ce qu'ils prennent, jamais ils ne s'en remettront de cette attrition. On sent très clairement le narratif qui émane des sources pro-russes, de leur vision des choses, des raisons, des excuses, l'ignorance quant aux pertes subies et à l'idée que les ukrainiens ramassent sévèrement face à la brillante et puissante armée russe. Les verrous qui vont sauter, les brigades encerclées, les chaudrons, les ukrainiens qui meurent en masse, c'est le quotidien ce ce monde pro-russe sur internet, tout ce que fait la Russie est réfléchie, sensée et ne peut que conduire vers la victoire, c'est quand même elle qui "libère" l'Ukraine des nazis... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne dis pas que c'est une méthode propre à l'Otan, la manœuvre d'encerclement est une logique militaire que les russes n'arrivent pas à mettre en œuvre en Ukraine car ils n'en ont pas les moyens. Ce n'est pas l'idée ou la volonté qui manque, c'est juste comme dit, qu'ils ont les yeux plus gros que le ventre, que ce soit à l'étape initiale de la guerre mais encore aujourd'hui. Nous continuons de voir une armée russe qui même concentrée au Donbass est clairement incapable d'exécuter une grande manoeuvre d'encerclement. Là encore ce n'est pas la logique et l'envie qui manque, mais les moyens. On se retrouve alors avec une armée russe qui fait de l'assaut frontal en espérant obtenir une victoire à la Pyrrhus, pariant sur une victoire mathématique et non tactique/stratégique. L'échec russe en Ukraine c'est d'avoir eût les yeux plus gros que le ventre, l'amenant à une première revue de son engagement via un désengagement important, l'amenant à connaitre ensuite une 2e déconvenue avec la perte de Kherson et de la partie droite du Dniepr ainsi que d'un territoire important en région de Kharkiv. Alors on pourrait croire que la Russie après ces échecs, son effort de guerre (mobilisation etc) et la concentration de ses forces au Donbass a trouvé les yeux adapté à son ventre, mais en vérité, toujours pas. Que ce soit avec l'offensive du côté de Kharkiv qui montra, que ce soit l'offensive ukrainienne du côté de Koursk, que ce soit au Donbass ou le regroupement de ses moyens ne lui permettent pas de réaliser autre chose que des mouvements ou l'on doit prendre une carte à la loupe, c'est que oui, la Russie a encore aujourd'hui les yeux plus gros que le ventre avec des moyens inadaptés, même si certains ne veulent pas le voir. Faut arrêter de prendre Mossoul comme si ça serait l'action d'une force occidentale. Mossoul c'est l'œuvre de l'armée irakienne avec un appui (essentiellement aérien) de quelques pays occidentaux. Mossoul n'a pas été aléatoirement détruite sur des mois car on estimait ne pas pouvoir faire autre chose, c'est essentiellement le centre ville qui a été rasé car c'est ici que ce sont regroupés les terroristes en fin de partie. Alors oui il y a eût une forte concentration de bombardements sur ce réduit, cela a donné des images avec des destructions massives, mais ce n'est pas toute la ville qui a terminé dans cet état. Nul ne dit qu'une prise de ville se fait sans dégâts sur l'infrastructure, mais comparons le comparable, ce que font les russes quand ils sont devant une ville en Ukraine, ce n'est pas pas le scénario de Mossoul. Les russes peuvent être devant une ville de 50 000 habitants (Mossoul c'est 2 millions d'habitants) qu'ils sont incapables de réaliser un encerclement de cette dernière, on peut me trouver toutes les excuses et tous les arguments pouvant l'expliquer, les faits montrent qu'ils n'y arrivent pas car ils n'en ont pas les moyens. Ils n'arrivent pas à dégager les volumes nécessaires pour pouvoir élaborer une prise de ville efficace, ils sont donc là à camper des mois devant elle pour essayer de la raser afin de pouvoir y entrer plus facilement, de rencontrer moins de problèmes. Au final on a réellement une ville qui est un champ de ruines, un scénario qui se répète sur presque chaque localité car les russes continuent d'avoir les yeux plus gros que le ventre, ils ont un peu partout un niveau de force insuffisant pour faire autre chose et leurs 2-3 points d'efforts ici et là dont certains vont louer l'efficacité ou la dangerosité, ben en vérité, ça reste bien faible et largement insuffisant. Et inutile de faire le petit jeu habituel ou on va dire que l'armée française serait incapable de faire mieux que les russes, qu'on ne serait pas capable de faire 1/10e de ce que font les russes, mais il y a dune différence de taille, nous ne sommes pas aussi con qu'eux pour se retrouver dans ce genre de merde militaire. Nous n'avons pas la volonté de conquérir nos voisins, nous n'avons pas les yeux plus gros que le ventre pour faire les mêmes erreurs. Pour la survie d'un pouvoir politique, ils s'obstinent à faire une guerre stupide ou on cherche une victoire à la Pyrrhus pour sauver l'honneur d'ambitions irréalisables d'un président et d'un système. Donc faut arrêter de comparer l'incomparable, les russes font énormément d'erreurs depuis le début de ce conflit qui conduit à des limites capacitaires qui ne permettent pas d'obtenir de victoires militaires décisives et ils s'obstinent à continuer ainsi par peur de l'échec. Le grignotage ou l'usure n'est pas de l'efficacité militaire, c'est la conséquence d'une inefficacité à pouvoir faire mieux. La folie des grandeurs a conduit la Russie à devoir maintenir un front sur des centaines et des centaines de km par peur de devoir perdre des territoires occupés. Cela fait 2 ans et demi qu'on entend que les ukrainiens n'ont pas le temps pour eux ni les moyens de durer face aux russes. 2 ans et demi qu'on a l'impression qu'ils sont toujours au bord de l'effondrement, puisant dans les dernières réserves, derniers obus, derniers chars. Et pourtant on se demande bien pourquoi les russes ne sont pas plus à l'aise que ça ou qu'ils arrivent encore à se faire surprendre comme à Koursk -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Je vais peut-être me répéter, mais le Donbass est la dernière zone que les ukrainiens chercheront à "conquérir par les armes. Je pense même qu'ils sont prêts à perdre le Donbass et la Crimée aux frontières d'avant 2022 même si le discours évoque une restitution totale comme objectif. Le problème c'est que c'est bien du côté russe qu'on ne veut rien céder et qu'on considère que chaque km² pris c'est un km² qui ne retournera jamais aux ukrainiens. C'est sans compter les autres exigences que le kremlin aimerait imposer. Pour cette raison (que certains ne veulent pas voir en pensant que Poutine veut "négocier"), il est nécessaire d'amener la Russie dans une situation désavantageuse, une situation ou la Russie perdra du terrain sur le court et moyen terme, qu'il sera hypothétique sur le long terme sauf à vouloir continuer des années de guerre en pensant un jour retrouver une situation plus dominante/conquérante. Pour moi actuellement il y a une nouvelle stratégie ukrainienne qui prend ce pari là et qui se construit sur 3 phases qui s'entremêlent. La première phase c'est d'obtenir du terrain en Russie. Cette phase a 2 intérêts, le premier c'est d'attirer des troupes russes au détriment d'autres régions du front, le second c'est d'avoir un terrain plus facile à prendre pou l'échanger ultérieurement dans des négociations. La deuxième phase c'est de créer des points de fixations et de blocages dans le Donbass. Le Donbass est le centre d'intérêt des russes, c'est leur point de fixation, c'est la zone à laquelle (pour eux) la guerre se joue. Les ukrainiens n'ont pas voulus alléger la pression du Donbass en espérant que Moscou dégage des troupes vers Koursk, ils ont bien compris que les russes continueront d'y maintenir leur effort offensif pour garder une dynamique "conquérante" utile au moral, à la propagande mais qu'ils vont dégarnir d'autres zones pour faire face à l'incursion dans la région de Koursk. Objectif, amener les russes à mobiliser de gros moyens militaires (l'essentiel de leur effort) sur 2 ou 3 points difficiles à conquérir. Enfin la dernière phase est pour moi une offensive majeure vers Melitopol qui visera à isoler la Crimée afin de la placer en difficulté. On va le répéter, mais la Crimée, vous enlevez le pont, cela devient une île et les russes auront bien du mal à tenir un front au Nord ou les ukrainiens s'établiraient et exerceraient une pression. J'ai déjà expliqué un peu le scénario de cette offensive ici, je ne vais pas le remettre. Au final on arriverait dans une situation ou les ukrainiens auront réussis un gros coup tactique par lequel avec le temps, ils se mettent en position de récupérer le territoire entre l'ouest de Melitopol (dont la centrale de Zaporizha) et le Dniepr, mais aussi en position de descendre sur la Crimée. Pendant ce même temps les russes seront encore fixés sur les points du Donbass, donc l'offensive ukrainienne amènera très certainement à stopper l'effort offensif dans la zone pour la rediriger sur la bande côtière face à Melitopol. Dans cette situation, les ukrainiens auront le temps avec eux, les russes comprendront que la Crimée est difficile à défendre, qu'elle peut se perdre si la guerre continue. C'est à ce moment là, que les ukrainiens seront en position de force et pourront négocier et obtenir des concessions aux russes, c'est à ce moment aussi qu'ils pourront échanger le territoire qu'ils auront alors à Koursk. Pour gagner, l'Ukraine n'a pas besoin de vaincre tout le potentiel militaire russe et l'idée qu'il va falloir reconquérir tout le territoire que les russes possèdent est une erreur. Le prisme de pensée ou on veut faire croire que la moindre avancée russe deviendrait une perte définitive pour les ukrainiens ou qu'il faudrait pour ces derniers réaliser le même effort que les russes pour le reprendre, ben c'est une erreur. La guerre c'est un jeu de stratégie ou ce n'est pas forcément celui qui a la plus grosse qui joue le mieux. Les russes jouent cette guerre avec l'idée de "on a la plus grosse, donc on va gagner". Toutes les guerre de l'Histoire confirment cette logique. Si la quantité est un avantage,encore faut-il bien l'utiliser. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Si l'Otan avait envahie l'Ukraine en février 2022, la manière d'agir aurait été bien différente sur de nombreux points. Croire qu'il suffit de remplacer russes (ou ukrainiens) par occidentaux et penser que l'on serait dans la même situation est une erreur. L'Otan n'aborderait pas l'assaut d'une ville comme les russes, c'est à dire en faisant du rentre dedans et en pilonnant pendant des mois car n'ayant pas les moyens de faire plus ou mieux. L'Otan miserait ses moyens pour obtenir un encerclement préalable d'une ville même à plusieurs dizaines de km de celle-ci. Avant une quelconque phase de reprise (guerre urbaine), il y aurait la mise en échec tactique de la ville par un encerclement qui laissera une porte de sortie (pas d'entrée...) aux habitants et aux soldats. Le combat urbain est à éviter et il est toujours préférable de conquérir une ville sans y faire la guerre que d'offrir la possibilité à celui d'en face d'en faire son terrain défensif. Dans cette manoeuvre, bien entendu que des sites seront frappés dans la ville, l'objectif étant de forcer la sortie, d'y exercer une pression. Si ça ne suffit pas, qu'il reste des irrésistibles, on ferme la porte de sortie et on fait une politique du siège avec une progression à l'israélienne, c'est à dire par découpage de zones comme ci-dessous La progression se fait zone par zone en y concentrant les moyens et les efforts. On avance, s'il y a résistance dans un bâtiment, oui il n'y aura pas d'hésitation à ce qu'une unité s'arrête et demande à ce qu'on largue une bombe pour le détruire. Les israéliens à Gaza ne font pas ça, je l'ai déjà précisé, ce n'est pas une présence du Hamas qui pousse à détruire massivement des infrastructures, ils cherchent réellement à réduire la quantité d'infrastructures de la bande de Gaza et à effacer des zones de vies de certaines endroits (trop proche de la frontière par exemple). L'Otan amènerait donc une grosse concentration de moyens sur des points précis et c'est ainsi que la progression se fera, maintenir en permanence une supériorité face à l'adversaire. La réduction adverse se fera ainsi. Le problème des russes c'est d'avoir eût et d'avoir encore les yeux plus gros que le ventre. Allant dans la démesure et l'excès de confiance, ils se sont retrouvé en difficulté, en infériorité, en incapacité forçant à devoir se replier de plusieurs endroits. Les ukrainiens n'ont pas été obligé de raser Kherson car les russes ont bien compris que ça risquait d'être un piège. Moscou décida alors de concentrer ses moyens sur le Donbass, mais là encore, peu importe les efforts sur les effectifs et autres, les russes ont bien du mal à obtenir une réelle supériorité. On en est à devoir prendre une loupe pour suivre la situation et même si certains parlent depuis 2 ans d'encerclements, les russes n'ont pas été capable une seule fois de réaliser une manoeuvre d'encerclement sérieuse. Les avancées sont si lentes que les défenseurs peuvent faire des zones urbaines des bastions dans lesquels ils peuvent entretenir un long combat. Il suffit de voir un peu les blogs russes ou autres, ils rêvent d'encerclements en permanence, mais sur le terrain ça n'arrive jamais. La volonté et la compréhension tactique de devoir réaliser ces encerclements sont logiques, connus, mais ce n'est tout simplement pas réalisable, car il y a plusieurs limites aux moyens et aux méthodes des russes, même si certains ne veulent ni le voir, ni l'entendre. Le scénario en fait est toujours le même et n'est pas prêt de changer, les progressions ne pouvant se faire que sur de toutes petites zones on se retrouve à atteindre une ville dans laquelle le défenseur est en capacité d'y mener une résistance. C'est donc difficile d'y entrer, difficile d'y rester, difficile d'y combattre et si vous avez déjà un manque capacitaire, ben au final vous restez à camper en tirant de loin et en espérant qu'avec le temps, vous allez affaiblir l'ennemi. C'est comme l'offensive russe à Kharkiv du mois de mai, j'avais dit que les ukrainiens allaient faire de Vovchansk (un truc du genre) un bastion ou ils fixeront les russes et c'est exactement ce qui s'y passe depuis. Les russes n'ont pas la capacité à l'encercler sur de grands espaces, ben les ukrainiens peuvent librement s'en servir comme point avancé par lequel ils s'abritent et peuvent s'approvisionner. Actuellement au Donbass il est assez clair que les ukrainiens ont décidés de faire de Pokrovsk un nouveau point de fixation et que nous assistons non pas à un effondrement des lignes de défenses ukrainiennes comme certains ont l'envie d'y croire, mais à un repli. Les russes avancent facilement car en face on se retire. Bien entendu les unités qu'on va laisser au devant pour retarder les russes et permettre le retrait vont se plaindre d'être abandonnées et de ne pas avoir de renforts, mais c'est un choix de commandement, pas la conséquence d'une armée russe qui avancerait façon rouleau compresseur sur une armée ukrainienne à bout de souffle ou qui n'aurait plus personne ni de moyens dans la zone en raison de l'offensive de Koursk. Les ukrainiens semblent avoir réalisé un changement tactique, ils semblent avoir une nouvelle stratégie. En reculant sur Pokrovsk, ils forcent également les russes à devoir s'éloigner de leurs positions antérieures. Prenons une carte et voyons que la progression russe ressemble à une pointe qui entre dans un entonnoir ou la défense peut jouer du terrain et de l'infra. Les russes vont devoir bouger leur artillerie , la logistique pour cette dernière et pour toutes les autres troupes engagées. Il n'y a pas de positions aménagées et il n'y a plus Donetsk dans le dos. Alors oui les russes auront avancées de 20km, mais pour se retrouver ou ? Dans quelle position ? Le repli défensif c'est accepter de perdre du terrain pour amener l'ennemi à engager une bataille dans laquelle vous êtes en meilleure position que lui. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Il est important d'avoir sa propre analyse de ce qui se passe. Il y a 4 mois, on lisait ici et ailleurs que les ukrainiens n'avaient plus d'hommes à envoyer au front. Qu'à chaque mouvement réalisé, ils bouffaient leurs dernières réserves. Quand les russes ont lancé l'offensive en direction de Kharkiv il y a 3 mois, on disait également que les ukrainiens sont obligé d'aller chercher la réserve de la réserve. Il y a 2 mois, les ukrainiens n'avaient plus d'hommes, si on ne voyait plus beaucoup de véhicules d'origine occidentale, c'était la preuve que tout a été détruit ou qu'ils n'en ont pas assez. Puis il y a 3 semaines certains découvrent qu'en fait, les ukrainiens ont de la ressource. C'était intéressant de voir la remise en question, quand on se répète et qu'on recherche toujours le même sons de cloches qu'on a envie de croire, on devient aveugle à d'autres choses. On a constaté début août 2 choses, la première c'est que les ukrainiens ont de la ressource et qu'ils n'ont pas comme on le pensait, toutes leurs forces engagées pour tenir face aux offensives russes. La deuxième beaucoup moins évoquée, c'est que l'Ukraine il y a 3 mois, qu'on disait déjà au bout de ses capacités, a mieux réussi à faire face à une offensive russe sur un nouveau front que la Russie en a été capable chez elle de faire face à l'offensive ukrainienne. Aujourd'hui pour ne pas trop remettre en question les discours du passé, vont minimiser la capacité ukrainienne à tenir dans la durée. Encore une fois on va s'enfermer dans l'idée que l'Ukraine a menée cette opération avec tout ce qu'elle pouvait encore engager, ses dernières réserves, un baroud d'honneur. on se refuse de voir plus loin. C'est comme avec l'offensive ukrainienne de 2023, pour certains l'Ukraine y aurait perdu l'essentiel de ses moyens et l'a rendu incapable de renouveler cela ultérieurement dans le conflit. On s'est enfermé dans l'idée que l'an dernier ils avaient plus de moyens qu'actuellement alors que c'est faux et que ce sera encore plus faux dans les mois à venir. On a l'impression que dès lors qu'on parle des ukrainiens, on compte leurs blindés sur les doigts d'une main. Le moindre engagement de blindés ça devient des moyens "perdus" ou qui vont "manquer" ailleurs (toujours avec le regard sur le Donbass). C'est devenu un réflexe dogmatique. Cette offensive sur Koursk, certains vont voir 10 blindés ukrainiens détruits et ça y est là aussi, avec toutes ces pertes, c'est sûre, jamais ils ne pourront mener une autre offensive, jamais ils ne pourront les remplacer, tout cela c'est perdu pour rien car au final, les russes avancent au Donbass... Mais quand on regarde ce qui a été donné aux ukrainiens et ce qui est engagé à Koursk, faut tout de même être très confiant pour croire qu'ils n'ont rien d'autres ailleurs. On va s'exciter devant quelques vidéos ou on aura en cumulé une cinquantaine de blindés détruits, donc c'est sûre, si on compte les moyens ukrainiens sur les doigts d'une main, on va se dire que c'est terrible. Ce n'est pas parce qu'on a vu un Stryker détruit que c'est terrible, il va rejoindre la liste des 15 autres stryker qui ont déjà été visuellement détruit, mais il faut garder en tête qu'il y en plus de 200 ailleurs. C'est pareil pour les blindés comme le Senator ou Kozak/Cougar (productions ukrainiennes) qu'on voit pas mal dans la région de Koursk et qui sont la plupart des pertes, ce genre de blindés l'Ukraine en a des milliers, ça ne se compte pas comme on compte le nombre d'Abrams. Je reste convaincu qu'il y a à l'horizon du printemps ou de l'été 2025 une préparation ukrainienne pour mener une offensive vers Mélitopol, mais on peut vouloir expliquer ce qu'on veut, ceux qui voudront croire que les ukrainiens ne peuvent rien faire, qu'ils n'ont pas les capacités nécessaires et que cette guerre est gagnée d'avance pour les russes, ils ne changeront pas d'avis. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Comme d'habitude, les rares interventions d'Akhileus se font généralement pour essayer de venir me mettre en tort. Toujours le même biais, ne supportant pas qu'on critique la Russie ou de ses possibilités de réussites, ça agace. Il n'y a pas besoin de faire l'éloge de positions défensives idéales pour essayer d'instaurer l'idée (ton but) que le ukrainiens sont "cuits" et que pour les russes désormais, ce sera beaucoup plus faciles qu'avant (ton souhait). Prenons l'ensemble de la ligne de front actuelle, quelle est le pourcentage de cette dernière qui se retrouve sur la ligne de front du Donbass préparée entre 2014 et 2022? Sans doute 0% Prenons l'ensemble de la ligne de front ou on peut se dire , en regardant une carte, "qu'il n'y a pas grand chose" et qui pourtant semblent représenter des espaces difficiles, si ce n'est impossible à franchir pour un attaquant, on sera surpris. Alors oui, en février 2022, la seule ligne défensive ukrainienne en Ukraine se trouvait en bordure du Donbass, mais il ne faut pas non plus croire que c'était une ligne Maginot exceptionnelle. Elle était adapté au contexte, c'est à dire à tenir dans des duels sporadiques et peu intense d'artillerie et face à des "rebelles" aux moyens limités. Ce n'est pas parce qu'on a vu quelques vidéos montrant à 2-3 endroits des abris bétonnés avec une porte blindée qu'il faut le généraliser et imaginer cela partout. C'était de l'exceptionnel. N'imaginons pas non plus qu'il y avait des champs de mines, ou je ne sais quoi, la plupart de cette ligne de front c'était des tranchées banales sur quelques points, aménagés années après années pour en améliorer essentiellement le confort. Il y avait bien quelques points chauds, comme autour de l'aéroport de Donetsk ou les uns et les autres, mais il ne faut pas non plus surjouer l'affaire, dans les faits cette ligne de front n'avait rien de fou, il n'y avait pas non plus d'autres lignes plus en profondeurs, l'arrière de cette ligne c'était certaines villes qui servaient de garnisons, de points logistiques et il n'y avait pas dans ces villes des fortifications particulières. Le problème depuis le début du conflit, c'est que le camp russe et les pro-russes qui vont les soutenir, c'est qu'ils cherchent des prétextes et des justifications en permanence pour expliquer les difficultés et les problèmes que peuvent rencontrer la Russie. Ainsi pour expliquer une lente avancée au Donbass, on va vous dire que "oui mais si c'est compliqué, c'est parce que c'est une zone fortifiée depuis des années" alors même que l'endroit qu'ils vont évoquer ne l'a jamais été, c'est peut-être dans le coin, mais ce n'est pas la ligne de défense principale de la période 2014-2022. Donc pour justifier les pertes ou de lentes avancées, on a construit l'idée que la raison, c'est que c'est le point dure de la défense ukrainienne et qu'une fois ces "verrous" sautés, ce sera bien plus facile. On est sur une obsession du Donbass, un objectif qui en réalité est bien secondaire à l'invasion initiale, on ne se rend même plus compte à quel point on est passé d'une guerre devant prendre tout l'Ukraine, de la conquête de villes tel que Kharkiv, Soumy, Kiev, Odessa, Kherson et d'autres à des combats pour des villages et ou les gros centres d'intérêts deviennent des villes de second rang. On vante les mérites de l'armée russe d'avoir avancé de quelques km sur un terrain relativement vide et clairsemé de villages qui bien souvent ne vont comprendre que quelques maisons au bord de route. Mais tout va bien, la Russie "avance", c'est donc le signe que l'armée ukrainienne s'effondre, qu'elle est à bout et qu'elle se fait pulvériser. On le voit un peu partout pourtant dans ce conflit, défendre une position n'est pas lié à la présence de fortifications ou quoi que ce soit. La plupart des gros bastions de défense des ukrainiens dans lequel les russes ont eût du mal, c'était sur des centres urbains, pas plus préparé que ça. Toute l'infrastructure d'une ville amène une protection. La première protection, c'est de pouvoir voir sans être vu, cette protection essentielle et première, faut peut-être avoir fait l'école de guerre pour la connaitre. Vouloir dire sans le dire que si les bâtiments ne sont pas renforcés pour pouvoir supporter des tirs de gros calibre, c'est qu'ils ne servent à rien en défense, c'est n'importe quoi. Non vous êtes protégés d'énormément de choses, que ce soit des éclats de l'artillerie, des drones, des tirs directs et j'en passe. Il y a des successions de parois qui font écrans, des caves un peu partout. Pourtant nous n'avons pas à penser mais juste à regarder ce qu'on voit en Ukraine. On voit les difficultés que les russes ont à prendre des zones urbaines, qu'ils passent des mois à chercher à détruire chaque infrastructures, qu'on voit des tours d'habitations collectives qui sont sous le feu de tirs d'artillerie ou d'aviation durant des mois (les images sont là) mais qui continuent de servir de positions défensives aux ukrainiens. Il suffit de regarder à nouveau du côté de l'offensive de Kharkiv au mois de mai, le point d'arrêt aux russes, la première "grosse" ville Vovchansk. Donc oui, ce n'est pas un petit village avec 15 baraques en brique qui va devenir une zone fortifiée dans laquelle on va pouvoir tenir des mois, donc il ne faut pas faire non plus de la conquête de ces villages des exploits, car les ukrainiens ne s'y accrochent pas. La position défensive c'est avant tout une question de la présence et du regroupement de défenseur. Si un défenseur décide de faire d'une ville un bastion, cette ville deviendra un Stalingrad. Toi tu cherches à te rassurer en te disant que les russes vont bientôt avoir un boulevard devant eux, que les ukrainiens au mieux ne pourront que les ralentir. Mais je vais me répéter, il n'y a que du côté russe qu'on fait une obsession de la conquête du Donbass comme le tenant et l'aboutissant de la guerre alors que ce n'est pas le cas pour les ukrainiens. Le Kremlin croit que la guerre s'arrêtera quand il le décidera, au moment ou il le décidera et comme il le décidera. Il croit être l'arbitre de la situation, il croit détenir toute l'initiative du conflit, décidant de faire du Donbass son point d'attention dans lequel l'Ukraine doit le suivre, il se retrouve alors surpris de voir les ukrainiens entrer en Russie. Le monde pro-russe continue de se focaliser sur les avancées du Donbass car il continue d'y voir l'enjeu de cette guerre et ou sa finalité alors que pour les ukrainiens ça se passe ailleurs. On sent que les ukrainiens en ce moment vont chercher à faire de Pokrovsk un bastion défensif en se retirant des environs et en s'y regroupant, mais il y en a qui veulent voir que des russes qui "avancent" (dans l'idée victorieuse de l'avancée) et qui comprendront dans quelques mois que pour les ukrainiens, l'ambition n'est pas de préserver à tout prix chaque km² du Donbass mais qu'elle est ailleurs, qu'on cherche une défaite stratégique là ou les russes veulent une victoire militaire à la Pyrrhus en pariant sur une usure militaire dans le Donbass. Pour moi la défaite stratégique se jouera autour de la Crimée comme évoqué précédemment, peu importe si certains pensent qu'avant d'atteindre la Crimée les ukrainiens doivent nécessairement vaincre les russes au Donbass, qu'ils vont devoir avant cela reconquérir le Donbass comme les russes le font en ce moment. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Sur l'aspect élections US, il faut rappeler que l'ambition de Trump c'est de mettre Kiev et Moscou autour d'une table pour négocier une paix. Pour y arriver, le moyen de pression ce sont les aides américaines, pour inciter Kiev on menace de réduire ou d'annuler ces aides, pour inciter Moscou on menace de les augmenter. Bien trop de monde continuent de croire que le projet de Trump c'est "l'abandon" des aides à l'Ukraine et un forcing pour que cette dernière accepte les conditions des russes (qu'on négocierait à la baisse), en gros c'est savoir si l'Ukraine va perdre un peu ou beaucoup. On pourrait se dire que les ukrainiens cherchent à obtenir un truc à échanger (en soit cette logique se tient) pour diminuer ses "pertes" dans des négociations en forçant les russes à faire une concession, mais je pense que ce n'est pas du tout l'idée, bien au contraire. Ces derniers temps, si Kiev parle de vouloir négocier, c'est pour montrer son acceptation à l'idée d'une négociation d'égal à égal, c'est à dire ou les deux parties s'accordent sur un texte qui fera l'affaire des deux en échange d'une paix. Mais tout le monde le sait, même si certains se refusent à le reconnaitre, jamais Poutine ne va s'assoir pour négocier d'égal à égal avec Zelenski et parrainé par Washington. Jamais Poutine ne va chercher à faire des compromis, jamais il ne cèdera du terrain, jamais il n'acceptera d'offrir à l'adversaire des conditions, des gages ou autres qui laisserait l'impression que la Russie sort d'une guerre sans vraiment l'avoir gagnée. Alors peut-être que Trump et d'autres vont fantasmer l'idée que Poutine veut négocier et chercherait la paix, mais c'est totalement faux, Poutine cherche la victoire par capitulation de l'adversaire. Si en Russie et chez les pro-russes à l'étranger on fantasme sur Trump, c'est car on se regarde le nombril en pensant qu'il est celui qui va abandonner l'Ukraine et qui l'amènera de facto à capituler. Cela fait 2 ans qu'ils allument des cierges sous le portrait de Trump dans l'espoir qu'il soit élu. La prise de territoires à Koursk ne va pas servir à avoir une monnaie d'échange dans de futures négociations, elle sert à démontrer que Moscou ne veut pas négocier. C'est d'ailleurs parfaitement cela qui se produit actuellement, pour le Kremlin, cette présence ukrainienne en Russie est un argument de plus pour ne pas négocier, car c'est un argument de plus qui amènerait la Russie à devoir faire des concessions, donc à ne pas venir et sortir clairement des négociations comme le vainqueur qui a dicté ses conditions, peu importe qu'il y ait des gains territoriaux accordés ici ou là. On sous-estime les ambitions de Poutine et le risque politique de ne pas sortir de ce conflit par la grande porte. L'objectif depuis quelques mois de Zelenski c'est de ramener à la raison l'idée assez répandu à l'étranger que la Russie ne veut pas et n'est pas prête à négocier pour une "paix juste". Bien entendu, certains pensent que si Zelenski parle de négocier, c'est qu'il le veut réellement car l'Ukraine est au bout du rouleau et serait prête à concéder aux russes ce qu'ils demandent pour que tout s'arrête. Pour moi cet effet politique et diplomatique de l'offensive à Koursk est secondaire (mais attendue car prévisible). Je reste sur mon idée de diversion qui n'a pas d'autres objectifs que de forcer les russes à relocaliser des forces dans la zone mais aussi ailleurs sur la frontière. Une relocalisation non pas pour "soulager le Donbass" mais pour une nouvelle offensive principale vers Melitopol. Au Donbass, les avancées russes semblent plus être liée à des replis ukrainiens qu'à un effet "rouleau compresseur", je pense que les ukrainiens cherchent à obtenir un point de fixation sur lequel les russes y passeront des mois. Donc concrètement on aura ce point fixe (qui peut parfaitement être Pokrovsk) au Donbass, un point sur lequel les russes chercheront à reprendre du côté de Koursk (qui deviendra de facto l'objectif principal tant il est symbolique et politiquement problématique), un renforcement des frontières de la Russie avec l'Ukraine. Pendant ce temps là les ukrainiens vont se préparer pour leur offensive, comme ici sans dire un mot. L'autre jour encore on a une barge transportant des citernes vers la Crimée qui a été pris pour cible et qui a coulé. Petit à petit, assez discrètement, les ukrainiens amènent les russes à dépendre du pont pour le péter au bon moment. On le voit, les ukrainiens arrivent à balancer des missiles juste à côté, si le pont ne serait qu'un symbole, ils chercheraient à le viser en permanence, juste pour emmerder les russes. Mais ils ne procèdent pas ainsi alors qu'ils ont les moyens de le faire, que ce soit par missile sol-sol, par missiles air-sol ou même par drones (un simple drone explo sur les rails et vous pouvez déjà bloquer pendant quelques jours le train, plus qu'à recommencer encore et encore. Les ukrainiens semblent chercher l'isolement de la Crimée au moment ou ils voudront viser/détruire le pont, ils ne veulent pas que la Russie puisse utiliser des barges, des avions comme substitut. C'est comme les F-16, les ukrainiens vont très certainement attendre d'en avoir un certain nombre pour les employer quotidiennement et apporter d'un coup un effet clairement visible. C'est ce qu'ils disaient il y a quelques mois avec le besoin d'accélérer les formations des pilotes, ils ont besoin d'avoir une certaine masse pour qu'il y ait un effet, si c'est pour juste faire voler un F-16 de temps en temps (et d'habituer les russes à sa présence) entre un Su-27 et un Mig-29, ce n'est pas la peine. Pas pour rien que dans la région de Koursk, c'est encore les anciens aéronefs qui sont mis à contribution. Les ukrainiens sont encore dans la consolidation du territoire de Koursk, on pousse au plus loin, mais c'est surtout pour augmenter la pression, plus la zone sera grosse plus les russes y augmenteront les moyens pour la récupérer. Je pense donc que pendant quelques mois les ukrainiens vont chercher à fixer les russes sur les points que j'ai citer plus haut, qu'ils vont chercher à "laisser" les russes s'installer dans la zone (dans les faits ils taperont tout ce qu'ils pourront taper). Il va donc falloir des semaines/mois aux russes pour déplacer des forces, ériger des positions défensives le long de la frontière et y augmenter la présence militaire, construire une nouvelle logistique vers Koursk, mener un combat difficile à Pokrovsk et pour reprendre les terrains russes occupés par l'Ukraine et c'est à ce moment là que les ukrainiens pourront mener une offensive vers Melitopol en y mettant les moyens qu'il faut. C'est à ce moment là que le pont en Crimée pourra sauter, c'est à ce moment là que les ukrainiens pourront faire intervenir massivement l'appui aérien. Il ne faut pas non plus croire que les russes sont mieux préparés qu'il y a un an ou ils attendaient l'offensive ukrainienne, ou ils savaient même ou ça se passerait (tout le monde savait). Les ukrainiens n'ont pas moins de moyens matériels que l'an dernier et si en 2023 on disait qu'il fallait les F-16 à ce moment qu'après ce serait "trop tard", il faut prendre en compte qu'on parlait de l'offensive du moment, pas d'une autre qui interviendrait plus tard. Certains disent qu'aujourd'hui les russes ont des bombes guidées, qu'ils feront un carnage en cas d'offensives russes. Mais regardons bien la situation global. Les russes balancent à la pelle des bombes guidées aux zones frontalières en se servant de son territoire comme zone refuge. Si demain les ukrainiens mènent une offensive vers Melitopol, qu'il y a dans les parages quelques batteries sol-air, qu'il y a l'Ukraine qui fait tourner une cinquantaine de F-16 (une dizaine de Mirage 2000 et le reliquat des avions soviétiques), vous pensez qu'ils vont faire la même chose qu'ils peuvent faire en bordure de leurs frontières ou au niveau du Donbass? N'oublions pas une chose essentielle, un avion a une autonomie limité à prendre en compte. On peut dire ce qu'on veut des attaques de drones/missiles ukrainiens, en tout cas ils ont déjà forcés les russes à vider un grand nombre de bases, notamment celles en Crimée pour mettre à l'abri les appareils. De même qu'on se souvient de la première attaque d'ATACMS contre des KA-52 près de Berdiansk qui du coup à pousser là aussi les russes à basculer leurs flottes loin des zones à portée. Le bilan des frappes n'est donc pas juste le comptage d'avions détruits, c'est aussi le fait que bien souvent, les russes prennent comme mesure, un retrait assez important parfois total des aéronefs de certains sites. Les ukrainiens ne s'arrêtent pas et cette attrition chez les russes, bien qu'on puisse la juger comme "faible" sur l'instant d'une frappe, cumulé ça commence à peser. Et il suffit que demain les américains et pourquoi pas les européens disent aux ukrainiens "ok pour utiliser les ATACMS, SCALP et bientôt JAASM sur le territoire russe" pour qu'on assiste à des pertes bien plus lourdes et un éloignement encore plus conséquent des aéronefs russes de la zone de conflit. Donc comprenons bien que si les ukrainiens mènent une telle offensive, l'aviation russe risque d'être en grande difficulté, que ce soit pour se rendre sur la zone (éloignement de la base initiale, détour, contournement de zones puis approche dans une zone ou les ukrainiens feront évoluer leurs avions et qui pourront faire ce que font les russes ailleurs, c'est à dire balancer des bombes guidées, avec des précautions liées à la menace sol-air. Il ne faut pas sous-estimer le potentiel d'une offensive ukrainienne dans cette zone, il y a beaucoup d'éléments qui petit à petit semble la préciser et ce n'est que lorsqu'elle se fera qu'on va dire que c'était "évident" depuis plusieurs mois au vue des cibles choisies, des actions menées etc -
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Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Au delà des combats c'est aussi ce genre de vidéos que les russes pourront juger leur propagande qui depuis des années annoncent que les ukrainiens sont des nazis souhaitant leur disparition (génocide etc...). Voir que la population n'est pas mal traitée, voir que les prisonniers ne sont pas mal traités, il y a une forme de respectabilité que les russes ne sont plus capables d'obtenir en Ukraine. Tout ce qu'ils ont encore à montrer, c'est comment ils ont pris un village en ruine ou il n'y a plus de vie. Dans le même temps on continue à promouvoir le "monde russe" et ses traditions. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Vidéo brève du Ka-52 détruit au manpad. Il y a quand même 61 de ces hélicos qui ont été détruits ou endommagés (Oryx), soit près de la moitié de la flotte en service en Russie. Mais comme à chaque fois la poche qui doit emprisonner des masses de militaires ukrainiens (parfois des brigades entières) va s'avérer vide. La vérité c'est que ces zones là sont quasiment des no man's land ou il n'y a que quelques groupes qui vont trainer ici ou là. Les ukrainiens n'y sont pas massivement présent et jouent des drones, de l'artillerie essentiellement pour casser les mouvements russes qui tentent de s'y installer. Mais globalement les russes viennent investir les ruines qu'ils ont créer et n'enjambent pas une masse de cadavres ukrainiens pour y arriver. Les ukrainiens ont une défense de ralentissement qui vise à infliger le maximum de pertes aux russes tout en subissant le moins de pertes chez eux, pour cela ils abandonnent le terrain si nécessaire, ils se replient petit à petit de certaines positions pour recommencer une nouvelle défense un peu plus loin. Donc New york va tomber mais ça ne changera rien fondamentalement car demain on va répéter la même chose au prochain lieu de défense. Le problème c'est de croire qu'avancer ou reculer signifie perdre ou gagner militairement. On oublie que dans le combat, surtout d'usure, le terrain devient symbolique. L'engagement des russes au Donbass est massif, les pertes également. Mais les ukrainiens ne sont pas aussi engagé que certains veulent le croire. C'est surtout l'idéologie et la propagande russe qui veut faire croire que l'armée ukrainienne se fait saigner au Donbass afin de justifier et masquer leurs pertes et les raisons du pourquoi ça progresse lentement (New york c'est une ville "frontière" du Donbass post guerre 2015). Chez eux tout est une place forte, un verrou, toute manoeuvre russe conduit à des chaudrons des encerclements dans lesquels les ukrainiens sont pris au piège, dans lesquels ils subissent des pertes monstres. Mais Herciv, sois honnête avec moi, tu sais bien que les russes quand ils ont la possibilité de montrer des images de frappes sur des ukrainiens, de montrer des véhicules détruits, des cadavres, ils le font comme les ukrainiens le font. Mais est-ce que tu vois sérieusement beaucoup de vidéos ou d'images de pertes ukrainiennes au Donbass? Est-ce que lorsqu'ils prennent une localité, ils montrent des charniers, ils font des paquets de prisonniers ou je ne sais quoi? Non, je ne dis pas que les ukrainiens n'ont pas de pertes, mais qu'on est loin des fantasmes d'une armée qui se ferait massivement saigner, on est bien dans une configuration d'une zone de guerre ou les zones frontales ou les ukrainiens maintiennent quelques groupes d'hommes et ou la plupart du jeu pour empêcher les russes d'avancer se fait avec des mines, de l'artillerie des drones. Puis parfois à force, les russes vont prendre position et ce jeu recommencera un peu plus loin. C'est pour ces raisons que la plupart des vidéos qu'on a du Donbass, ben c'est celles ou on va voir une colonne russe avancer en se prenant des coups pour occuper une position déserte ou les ukrainiens vont essayer de les éliminer à distance. Alors bien entendu pour les groupes ukrainiens qui servent de ralentisseurs dans ces zones, c'est un enfer, mais comme je le disais l'autre jour, il ne faut pas regarder le témoignage ou un reportage sur la vie de ces groupes comme une généralité qui s'applique à toute l'armée ukrainienne. Il y a quelques jours certains disaient que c'est bizarre qu'on voit de moins en moins de blindés occidentaux, non sans raisons. Certains (dont toi) répétaient que les ukrainiens sont au bout du rouleau en raison des combats du Donbass, qu'ils piochent leurs dernières réserves d'un peu partout pour faire face à l'attrition, mais quand on voit l'offensive à Koursk, quand on a vu les ukrainiens capables de contenir la nouvelle offensive russe à Kharkiv, il faut remettre un peu en question cette grande idée ou le Donbass serait le cimetière de l'armée ukrainienne dans laquelle l'usure est plus forte chez elle que chez les russes. L'idée que les ukrainiens sont à fond engagé dans le Donbass, que s'ils reculent ça serait forcément le signe qu'ils perdent , la tendance à l'usure c'est qu'ils ne feront que reculer sans jamais pouvoir faire autre chose vu qu'on aime à penser qu'ils sont déjà au bout de leurs capacités, ben c'est du n'importe quoi. Donc en attendant on vulgarise toutes les possibilités de victoires ukrainiennes car dans sa tête on s'est déjà convaincu qu'ils ont perdus, convaincus que le Donbass est le seul truc à regarder, convaincu que c'est la bataille de la guerre dans laquelle toutes les forces des deux camps s'affrontent à l'usure jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un debout. Forcément si on se dit que les ukrainiens sont à fond en résistance de l'offensive russe, les avancées russes ne peuvent être vues comme des exploits et que tout ce qui est à attendre du reste de la guerre, ce sera des avancées russes que les ukrainiens ne feront que ralentir. Mais si on regarde les choses différemment, qu'on se dit que les ukrainiens en réalité font au Donbass une résistance comme je l'ai indiqué plus haut, alors on devient tout de suite moins convaincus des suites de cette guerre. C'est ainsi que ceux qui font du Donbass leur obsession car y trouvant ce qu'ils veulent y trouver, c'est à dire des "avancées" russes, ont été ceux qui n'ont pas voulus croire les ukrainiens capable de mener une offensive à Koursk. Pour eux, étant donné que les ukrainiens seraient à fond dans le Donbass, ils ne peuvent pas avoir de troupes en nombre dans le coin, ils n'iront pas loin, pas de soutien, les russes finiront par les dégager et puis ensuite on va de nouveau regarder les avancées russes du Donbass... Que les ukrainiens puissent en ce moment préparer une nouvelle offensive ailleurs est pour certains inconcevables, ils rigoleront si vous l'évoquez. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Le problème de nombreuses personnes c'est de croire que l'offensive ukrainienne de 2023 était un baroud d'honneur et qu'il n'y a plus rien à attendre d'eux depuis. L'autre problème c'est de se persuader que toute nouvelle offensive ukrainienne se soldera de la même manière car l'envie parle plus qu'autre chose. Quant à la tête de pont, cela ne fait pas partie d'une vaste opération, de la même manière que les petits raids, on est plus sur du sondage. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Visiblement le pont a été détruit via une bombe guidée (AASM?) et après des tentatives moins efficaces avec le HIMARS. Donc ils tapent avec l'aviation sur plusieurs km à l'intérieur de la Russie, chacun jugera. En tout cas il est vrai qu'il se dessine un isolement de la zone qui amènera sans doute à une évacuation/reddition des troupes russes présentes. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Justement j'ai bien précisé qu'il ne s'agit pas d'attaquer la Crimée dans un premier temps mais de l'isoler. Pour les ukrainiens il ne faut pas gaspiller des ressources à s'enfoncer en Crimée. Il faut qu'elle devienne une sorte d'otage sur laquelle ils peuvent se permettre de maintenir une pression avec une usure lente des forces russes présentent. L'idée c'est de prendre Melitopol comme objectif principal, une fois fait ils fermeront mécaniquement la liaison terrestre sud. Destruction du pont de Kerch et voilà la Crimée qui deviendra comme une île, les russes n'ayant plus que des navires et des aéronefs pour la ravitailler. . Mais là aussi l'un comme l'autre ne sont pas acquis. La Russie a déjà basculer l'essentiel de ses aéronefs présents en Crimée vers d'autres aéroports car ils étaient constamment pris pour cible. Les navires c'est pareil, toute la flotte ou presque a été déplacée de Sebastopol et une grosse partie des quelques navires amphibies ont été coulés ou sévèrement endommagés. Il n'y a fondamentalement que quelques barges civils, également pris pour cible plusieurs fois par les ukrainiens. On sait que les ukrainiens ont des drones navals qui peuvent rapidement perturber l'ensemble. En même temps qu'une offensive vers Melitopol les ukrainiens peuvent perturber un peu l'arrière le long du Dniepr en effectuant le débarquement de plusieurs groupes de combattants (quelques centaines sur différents points), cela évitera d'avoir trop de renforts russes qui viendront de l'ouest, d'où la diversion des débarquements. Au niveau des aéronefs, on se souvient des 2 A-50 qui ont été abattus, donc il est difficile d'imaginer des norias d'avions gros porteurs. Les hélicos resteront le plus intéressant, mais c'est un petit brouettage, vous n'allez pas transporter des blindés, de l'artillerie ou une masse de munitions, c'est compliqué. Pour les ukrainiens une telle situation risque d'amener une petite crise humanitaire dans la péninsule, elle dépend en effet de la Russie pour assurer la consommation d'eau (le canal n'irrigue plus rien depuis que les russes ont fait péter le barrage), la nourriture, le carburant et autres (ce sera comme un petit blocus). Il y aura sans doute un exode important de la population à gérer côté russe, pas seulement une galère militaire. Dans ce moment les ukrainiens peuvent temporiser la situation et concentrer leurs moyens pour défendre Melitopol des russes qui viendront nécessairement exercer une pression sur ce coin là car l'idée de perdre la Crimée va capter tout l'intérêt de Moscou, trop symbolique, encore plus que l'incursion du côté de Koursk (qui est minimisé). Qu'il y ait au bout d'un moment une grande proportion des habitants de Crimée qui soit contrainte à l'exode est à l'avantage d'une reconquête ukrainienne et le Kremlin le saura aussi. C'est pour cela qu'il ne faut pas partir du principe que la Crimée est le dernier et le plus compliqué des territoires que les ukrainiens vont reprendre, qu'avent cela ils vont devoir reprendre le Donbass et tout le reste. Non la Crimée c'est plus facile à prendre que le Donbass pour des raisons géographiques et logistiques. La Crimée avant guerre était également la zone la plus militarisé pour la Russie, aujourd'hui elle est sans doute aussi bien défendue que la région de Koursk, toutes les forces ont été déployés sur le front ukrainien, les forces navales et aériennes éloignées, ce n'est plus qu'une base arrière. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui, c'est l'endroit le plus favorable à une offensive ukrainienne. De nombreux russes le savent également car ils comprennent les fragilités de la zone. Bien entendu on ne parle pas là d'une offensive directement sur la Crimée, mais en direction de celle-ci accompagné de son isolement (destruction du pont et coupure de la liaison terrestre). J'avais écris il y a plusieurs jours sur cette possibilité, ci-dessous: Cette nuit encore, il y a eût des frappes sur la Crimée, on annonce un système anti-aérien et encore une barge visés. On sent vraiment que les ukrainiens cherchent à préparer une supériorité aérienne dans la zone et à empêcher les russes de pouvoir effectuer une logistique si le pont saute. IL y a un effet cumulé d'actions qui vont dans ce sens. La flotte de F-16 va prendre du volume et on va très certainement voir les américains livrer du missile de croisière JASSM assez rapidement rendant un peu moins "dépendant" des réserves de SCALP. Les ATACMS eux aussi ont été livrés contre toute attente et pas impossible que les allemands, après la décision américaine sur le JASSM, finisse par autoriser le don de ses missiles Taurus. On comprend alors par exemple que les ukrainiens ont les moyens de préparer (printemps-été 2025) ce qu'il faut pour obtenir sur zone ce qu'il faut pour frapper dans la profondeur, pour saturer avec les drones à long rayon d'action, pour offrir une supériorité aérienne ou les russes auront bien du mal à faire oeuvrer leurs moyens aériens. Bien entendu pour les ukrainiens, va falloir cacher au maximum une telle éventualité d'offensive car elle est trop prévisible. Il va falloir donner l'illusion de limites capacitaires ou de faiblesses, voir entretenir comme je le disais au mieux des opérations sur la zone de Koursk et le long de la frontière russe tout en maintenant la résistance au Donbass (perdre quelques positions n'est pas un drame quand l'objectif est de freiner l'adversaire pour lui infliger le maximum de pertes). -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Que des jeunes de 18 ans soient au front n'est pas choquant. C'est aussi nous qui avons un regard de plus vieux. Je rejoins Colstudent sur la problématique de la formation de ces conscrits auquel on peut ajouter le problème de l'équipement. Car faut pas se leurrer, le conflit en Ukraine a bouffé les forces pros (sous contrat) de la Russie et continue de le faire. La mobilisation russe, la première n'a fait que permettre d'envoyer d'autres contractuels d'un peu partout au front, tout le monde devient combattant 00 sur le papier, ce n'est pas parce que vous êtes spécialisé sur un système sol-air à Vladivostok que vous ne pouvez pas devenir un type de l'infanterie qu'on va mettre dans une tranchée. Il y a donc eût une grosse pompe aspirante de ces forces là après la mobilisation de l'automne 2022 et le conflit continue de les aspirer, amenant le pouvoir russe à devoir sans cesse continuer à recruter de nouveaux contractuels, il suffit de voir les primes et les salaires qui ne cessent d'augmenter pour comprendre que ce n'est pas si simple, il suffit de voir l'abaissement des critères au recrutement, de voir et comprendre pourquoi Wagner était bien accepté et toléré, même en allant vider les prisons. Les conscrits forment une base de troupes qui vont boucher les trous dans les casernes et sur des emplacements secondaires. Mais ils n'ont ni la formation (pas le temps), ni l'encadrement (au front), ni l'équipement (au front) pour être une force sérieuse et exploitable. Certains pensaient que la mobilisation russe c'était l'armée russe qui allait reconstituer de nouvelles armées capables qui irait multiplier la puissance de l'armée russe, mais ce n'est pas le cas. Ces gens attendaient et imaginaient voir la Russie former et équiper au fond de la Sibérie (loin des regards) une toute nouvelle armée qui pourrait à coup de 100 000 hommes ouvrir un nouveau front, mener une puissante offensive qui irait "finir" l'Ukraine. Aujourd'hui encore certains veulent continuer d'y croire, fantasmant presque désormais une deuxième mobilisation. Les conscrits sont aujourd'hui pour la Russie qu'une base utile pour recruter des contractuels qu'on va envoyer en Ukraine. Comme je l'ai déjà indiqué, ce n'est pas en décrétant mobiliser 200 000 hommes de plus que vous aurez dans 6 mois plus de chars, de blindés, d'artillerie, d'avions pour les équiper et les accompagner. Cette masse vous allez la transporter en camions ou en véhicules civils au front et elle subira des pertes humaines disproportionné, en raison d'un faible équipement, d'une mauvaise formation, de l'absence d'un encadrement compétent. Des situations comme à Koursk ou on a des types qui ne savent pas quoi faire et finissent par se rendre en raison d'un encadrement absent ou incompétent, c'est assez typique quand ailleurs un bon encadrement (même coupé de ses arrières) peut vous faire un combat jusqu'à la dernière cartouche, un combat à la Cameron. Il y a des gens qui se refusent de voir cela, car continuant de voir la Russie sous le prisme de la grande guerre patriotique de la 2e guerre mondiale ou on avait une masse sans fin qui soutenu par une production et des aides importantes pouvait avoir un effet boule de neige. Mais la Russie actuelle n'est pas l'URSS d'hier, elle ne produit pas des T-90 (et encore moins des T-14) par paquet de mille tous les mois, vous n'avez pas une artillerie qui augmente son volume de feux chaque mois qui passe (on dit merci aux coréens pour continuer à maintenir le rythme), ni des centaines d'avions qui viennent renforcer tout cela. Le front en Ukraine aujourd'hui bouffe déjà toutes les ressources matériels qui provient pour la plupart d'un déstockage et non de productions neuves. Qu'ils recrutent 100 000 conscrits de plus ne changera rien à la situation et aux pénuries d'équipements qui est déjà présente en ce moment, comprenons le bien. Dire cela ne veut pas dire que les russes n'ont plus rien (je vois venir), mais c'est comprendre que les pertes déjà subites, l'attrition qui continue n'est pas remplacé au nombre par de l'équipement sorti des réserves ou de production. Que la continuité de la guerre va amener de plus en plus à vider les stocks et à réduire encore plus la masse. Cela se constate sur le front, il y a de plus en plus d'assaut qui se font uniquement à pieds, de moins en moins de blindés, des blindés de plus en plus vieux et ou le matériel neuf est presque marginal malgré les belles déclarations qu'on s'empresse d'avaler sur une production russe stratosphérique. Cette situation fait que la mobilisation en Russie, c'est plus d'hommes en uniforme qui vont permettre aux contractuels d'aller au front afin de maintenir un rythme qui n'est pas fou non plus, qui consomme beaucoup de vies et d'équipements pour des avancées mineures, mais ce n'est aucunement un coefficient multiplicateur de force qui va permettre à la Russie de recréer des armées. Donc dire que l'armée russe se "renforce" car on regarde le volume humain sur le papier (la réalité doit être différente), c'est se tromper et vouloir ignorer les problèmes qu'elle connait mais qu'elle cache. Ce ne sont pas les russes qui vont dire qu'ils manquent d'hommes, de blindés, de munitions ou que leurs troupes sont inefficaces, le mot d'ordre est toujours le même "tout va bien". Actuellement la Russie est déjà dans une limite humaine entre ce qui est utilisable dans le système conscrits/contractuels et par rapport aux équipements disponibles. Il ne sert à rien de regarder la population globale du pays en se disant qu'ils peuvent mobiliser plus s'ils le veulent, le problème c'est qu'ils n'ont pas besoin d'avoir une masse d'hommes qu'ils ne peuvent ni former, ni équiper, ni même être utilisé pour mener des offensives en Ukraine. La Russie cherche à maintenir le niveau actuel de son engagement car elle ne peut pas réellement l'augmenter. Tout son potentiel s'articule autour du Donbass (là aussi dire cela ne veut pas dire qu'ailleurs il n'y a plus rien du tout), il n'y a pas non plus de fortes réserves de troupes ailleurs dans le pays, le fait qu'à Koursk on voit les russes acheter des blindés biélorusses (car ils n'en ont pas beaucoup dans le coin, les ukrainiens ne rencontrent presque que des troupes à pieds et les renforts viennent en camion/véhicules civils) et piocher des troupes à Kaliningrad, ça devrait mettre la puce à l'oreille, mais là encore, certains ne voudront pas l'entendre. Au Kremlin actuellement cette offensive ukrainienne est un vrai problème, ils vont dans un premier temps vouloir traiter cela sans affaiblir leur pression ailleurs comme au Donbass, ils vont même sans doute vouloir augmenter cette pression, mais c'est un pari très risqué car cela peut amener à subir plus de pertes sans être capable vraiment faute de troupes et de moyens plus importants de reprendre le territoire russe que les ukrainiens occupent actuellement. Puis quand le choix de réorienter les troupes ne sera plus un choix mais une nécessité l'affaiblissement du front du Donbass sera réel et beaucoup plus marqué qu'en le stoppant actuellement. Les conscrits ne remplacent pas les contractuels qui se battent au front et si on décide demain d'envoyer ces conscrits au front, faudra assumer des pertes humaines plus importantes, faudra assumer politiquement que ces jeunes meurent pour la bonne cause, car un conscrit c'est un enfant du pays qu'on force à se battre, donc la responsabilité du sacrifice ultime revient aux politiciens. C'est donc l'ouverture des débats sur la légitimité du conflit, sur son intérêt, sur les responsabilités, sur les erreurs des chefs, sur les différents drames, les scandales sur le manque de moyens, c'est l'ouverture au bal des mutineries, des désertions, des répressions. L'ennemi numéro un de Poutine n'est pas l'Otan, ni même l'Ukraine, c'est son opposition intérieure et si ça rechigne à faire plus, à lancer une nouvelle mobilisation ou à pousser les conscrits au combat, ce n'est pas du fait d'un Poutine complaisant qui se retient de le faire par sympathie, c'est que les conséquences sont lourdes. Donc la masse humaine mobilisable dans l'esprit d'une guerre totale subite analogue à la 2e GM par rapport à la masse humaine utile (contractuels) pour continuer une guerre d'agression initiée par Poutine, c'est deux choses bien différente. On doit donc arrêter de se dire que la Russie dispose d'un potentiel humain important comme si dans cette guerre la ressource humaine se consommerait comme une ressource de carburant, il faut arrêter de croire que cette guerre se gagnera ou se perdra sur une logique du dernier homme debout. Pour gagner contre la Russie, l'Ukraine n'a pas besoin de tuer tous les hommes en âge de combattre présents en Russie. -
Le Burkina Faso
Pol a répondu à un(e) sujet de Coriace dans Politique etrangère / Relations internationales
Leur idéologie panafricaniste qui trouve son inspiration dans une forme de décolonisation nécessaire (le rejet des occidentaux) doit amener les pays africains à une libération politique, culturelle, économique, sécuritaire. Tout cela en faisant abstraction des différentes divisions intérieures ou entre pays, on fait semblant qu'on va se donner la main pour danser et chanter autour d'un feu commun. L'aspect économique s'articule autour d'une idée, l'Afrique est riche de ses richesses naturelles, si elle est pauvre c'est parce que les vilains occidentaux tirent le profit à eux. Donc il faut dégager les occidentaux pour faire venir d'autres pays qu'ils jugeront anti-occidentaux afin qu'ils puissent profiter de ses richesses, car bien entendu les autres viendront investir chez eux pour leur faire plaisir et non pour y tirer un profit... Donc ils se disent qu'ils ont du pétrole, donc ils sont riches et s'il n'est pas ou peu exploité, c'est à cause des occidentaux qui l'ont empêché. Ils se disent que leur nucléaire c'est ce qui permet à la France d'avoir des centrales nucléaires, donc qu'eux aussi peuvent en avoir vu qu'ils ont de l'uranium (notons que grâce à internet cette idéologie semble faire abstraction des différents pays, ainsi on va retrouver des maliens, des burkinabés qui vont parler d'uranium comme si c'était à eux alors que les mines sont au Niger. Le problème c'est qu'ils ne veulent pas comprendre le système et leurs problèmes. Ils ne veulent pas comprendre qu'avoir une ressource naturelle permettant certaines choses ne fait pas de vous quelqu'un de riche. Comme j'aime bien parfois le résumer, vous pouvez être assis sur une montagne de diamants, si vous n'avez pas un acheteur qui veut bien l'acheter, c'est comme être assis sur du sable. Ce sont bien les acheteurs qui veulent certaines choses car ils vont pouvoir le transformer et l'utiliser qui donne de la valeur à une richesse naturelle. Mais la matière première peut avoir une certaine valeur, en fonction de l'offre (celui qui détient) et de la demande (celui qui achète), la rareté du premier augmente d'autant plus qu'il y a d'acheteurs la valeur, la rareté du second diminue la valeur d'autant plus qu'il y a de vendeurs . L'Afrique peut se prévaloir d'avoir des matières premières (il y en a partout dans le monde, l'Afrique n'est pas une exception), mais ce qui a réellement de l'importance c'est ce qui est fait avec et qui amène une valeur ajouté. L'Afrique "noire" est une région pauvre qui ne fait rien de ses matières premières, vous pouvez regarder tous les objets autour de vous, si vous me trouvez un truc "made in Burkina-Faso", "made in Soudan" ou "made in Mali" qu'on me le dise. Donc les richesses naturelles ont une importance pour les étrangers. Si demain ces pays se coupent complètement du monde, toutes ces richesses ne leur serviront à rien, ils ont besoin de l'étranger pour vendre. C'est logique mais ce n'est pas vraiment compris fondamentalement, au même titre qu'ils ne veulent pas comprendre que pour exploiter (après avoir bien sondé) un gisement il faut des compétences (qu'ils n'ont pas), il faut de l'argent (qu'ils n'ont pas), de l'équipement (qu'ils ne produisent pas). Vous trouverez alors différentes compagnies qui vont pouvoir optimiser une exploitation pour atteindre un bon rendement, plus ils sont bons, plus ils investissent, plus la matière extraite sera "bon marché" et permettra alors dé dégager une bonne marge à la société par rapport au marché. Donc tout ne se vaut pas, il n'y a pas un standard qui se vaut, ce n'est pas parce qu'une telle compagnie peut tirer un grande rendement d'une exploitation que toutes les autres de n'importe quel pays le feront. C'est pour ces raisons qu'il y a des sociétés ayant certaines compétences qui vont pouvoir exploiter un gisement de pétrole et en tirer un profit mais pour d'autres ce sera non exploitable. Plus le rapport coût/bénéfice diminue, moins vous avez de candidats. Il y a donc à travers le monde énormément de ressources naturelles connues qui ne sont pas exploitées, qui peuvent le devenir si le prix du marché devient intéressant (comme le gaz de schiste) mais qui ne vont pas amener automatiquement une réelle richesse. Au-delà de ces aspects purement liés au site d'exploitation, il faut prendre en compte différents facteurs comme le transport et son infrastructure, la ressource humaine ou la sécurité. Un gisement se trouvant sur la côte proche d'un port est bien plus intéressant qu'un site au milieu du désert par lequel il n'y a pas de routes. Cela fait également baisser/augmenter le bénéfice à en tirer. La ressource humaine c'est la question "est-ce qu'il y a des gens compétents sur place? Si la seule chose que vous pouvez recruter ce sont des balayeurs, des agents de sécurité (...) ou des transporteurs, va falloir amener vos propres techniciens et opérateurs spécialisés (cela à un coût qui va lui aussi se répercuter). La sécurité enfin, c'est important de savoir si par exemple les 10 prochaines années vous serez en paix, pas ennuyé par des terroristes, des coupeurs de route, kidnapping, du vol, des accidents liés à l'environnement, aux transporteurs (les camions en Afrique n'ont pas les standards européens, les pannes/bricolages qui peuvent immobiliser un camion sont nombreux, le dépannage très long). On pourrait aussi ajouter l'environnement, la chaleur est-elle un problème? L'humidité? Ne vais-je pas me trouver bloqué par une route détruite par la saison des pluie, quel incidence peut avoir une tempête de sable sur les équipements, l'entretien, l'écologie (pour ça l'Afrique tire des points pour l'investisseur, pas pour la planète). Bref quand on se met dans la peau de l'investisseur, on comprend que si on se place à la présidence d'un pays pauvre souhaitant réaliser un bond économique, il faut plaire au maximum d'investisseurs et il faut aussi optimiser les meilleurs, ceux qui ont le plus d'argent, ceux qui ont le plus de compétences. C'est sûre que si d'emblée idéologiquement vous en chassez certains car ils sont occidentaux, ben vous fermez déjà de grosses portes. Tout le monde ne peut pas faire ce que certains groupes peuvent faire. Prenons le cas de la Russie, si admiré par ces africains, pourquoi donc on va retrouver Total, BP ou Exxon un peu partout sur les sites d'extractions? Car ils ont des compétences uniques qui permettent d'exploiter des sites que d'autres sociétés ne peuvent pas exploiter. Au final on va retrouver des sociétés russes qui vont gérer l'acheminement et la distribution mais pas l'exploitation. On l'a déjà indiqué plusieurs fois en plus que la Russie avait de moins en moins de gisements "faciles" donc à bon rendement, d'où le besoin et l'intérêt de l'Arctique par exemple, mais comprenons bien que les russes ont besoin des entreprises occidentales. Regardons aussi la Chine qui est admirée par les africains, n'est-ce pas les investisseurs occidentaux qui ont fait d'elle ce qu'elle est devenu? Le made in china ce ne sont pas des chinois qui du jour au lendemain sont devenus des dieux de la production et d'inventions, c'est avant tout les américains qui en ont fait l'atelier du monde pour permettre des coûts (gain de pouvoir d'achat pour le petit peuple et augmentation des profits pour les entreprises) moins importants. Alors aujourd'hui on regrette un peu une certaine dépendance à ce système et on se plaint d'une désindustrialisation, mais c'est un autre sujet. L'idéologie panafricaniste est idiote car elle ne permet pas un réel développement économique. Ils continuent de miser sur l'idée d'exploiter et de vendre des matières premières et en plus de cela, ils se ferment à l'occident. Mais il n'y aura pas de changements, nous n'assistons pas à une industrialisation de l'Afrique, les chinois continueront de vouloir uniquement de la matière première pour qu'ensuite les quelques retours financiers locaux servent à acheter des produits réalisés en Chine avec ces mêmes matières. C'est d'ailleurs un métier très en vogue en Afrique, celui de distributeur de produits chinois, il y en a un paquet qui arrive à s'enrichir grâce à cela, mais ils s'enrichissent sur le dos des plus pauvres. La panaficanisme c'est une idée qui va à l'encontre de la réalité, cela permet de croire en un avenir meilleur, de croire que les africains ont leur destin dans leurs mains, qu'ils ne sont pas responsables de leur situation. Ce qui empêche le développement de l'Afrique, c'est la RH, mais surtout, il ne faut pas le dire! -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Les livraisons allemandes à venir d'ici la fin de l'année ▪️2 IRIS-T SLM SAM systems ▪️4 IRIS-T SLS launchers ▪️10 Cheetah SPAAGs ▪️12 PzH 2000 SPGs ▪️4 Zuzana 2 SPGs ▪️? RCH 155 SPGs ▪️Drones and anti-drone systems ▪️ ~30 Leopard 1A5 MBTs ▪️400 MRAPs ▪️Logistical vehicles like trucks, tankers ▪️Various vehicles like off-road vehicles, pickups, minivans ▪️Assault rifles like MK 556 ▪️Medical material ▪️1 Field hospital Côté américain comme il était à prévoir avec les F-16, la gamme de munitions va très certainement s'étoffer. https://www.twz.com/air/jassm-stealth-cruise-missiles-now-on-the-table-for-ukraine-report -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Mais ce sont toujours les mêmes vidéos que sans doute tout le monde ici a déjà vu autour de Giri, soit 4-5 véhicules et quelques types autour. Pourquoi venir derrière dire que les "meilleures troupes Ukr prennent cher"? C'est ta volonté qui ne repose sur rien d'autres d'une même scène (avec plusieurs vidéos) qui doit représenter environ une section, ce qui n'est vraiment pas grand chose. Ton intervention sert simplement à donner le sentiment que les ukrainiens se font saigner méchamment pour la puissante armée russe victorieuse dont les pertes, les échecs ne sont jamais mis en avant par monsieur Yorys. C'est toujours la même technique ces derniers jours, pour ne pas voir les échecs des russes chez eux, pour ne pas voir la prise de territoire, les types qui se rendent, les perturbations que ça occasionne, on s'enferme à regarder en boucle quelques vidéos de pertes ukrainiennes et on se rassure en se disant que les russes vont prendre prochainement un village au Donbass. Tu fais exactement cela, laissant croire que la prise de "New York" est importante, fondamentale. Mais ce New York, ce n'est pas un village qui est depuis 10 ans en bordure de la ligne de front? Oui je connais l'excuse "oui mais c'est fortifié, mais quand ça tombera, un verrou va sauter mais alors qu'au final on recommencera exactement la même chose au village prochain. Je crois aujourd'hui que le russe lambda et le pouvoir russe s'en fout royalement de prendre un village ou deux dans le Donbass tant que les ukrainiens sont sur le territoire russe et qu'ils continuent encore d'exercer une pression et des avancées territoriales plus importantes que les russes au Donbass. Mais l'habitude de ces derniers mois de ceux qui veulent croire que tout l'enjeu de la guerre se joue au Donbass, car c'est là qu'ils voient des avancées russes, il faudra encore quelques temps pour qu'ils comprennent qu'aujourd'hui le point d'intérêt se passe en Russie et aucune avancée dans le Donbass ne compensera ou détournera l'attention. Il faut juste accepter l'idée qu'en fait, la guerre d'usure que les russes pensaient continuer et maintenir au Donbass est remise en cause par cette offensive ukrainienne et de toutes ses conséquences. Nul ici ne dit que les ukrainiens marchent sans opposition jusqu'à la centrale de Koursk. Dans l'analyse d'une situation, il y a une certaine temporalité à respecter pour éviter de venir après coup prendre une situation passé pour un "délire". Oui quand les ukrainiens sont entrés en territoire russe ils n'ont pas rencontré de grosses résistances et ce n'est pas parce qu'après quelques jours à 2 ou 3 points les russes ont commencés par résister un peu plus sérieusement à quelques endroits qu'il faut faire semblant de l'ignorer. C'est là encore une volonté personnelle de ne pas accepter de voir une faiblesse ou des lacunes du côté russe, de la même façon qu'on ne veut pas accepter les succès ukrainiens pour lesquels on va se convaincre que tout cela n'est que l'expression du désespoir, d'un buzz sans effets qu'ils font cela car tout va mal et que de toute façon la Russie gagnera. L'offensive à Koursk n'est nullement stabilisée et maitrisée par les russes. Certes ils ont mis en place des points de résistances qui empêchent les ukrainiens d'avancer tranquillement, presque sans heurts, mais c'est loin d'être des zones ou ils sont en position de dire "ils n'iront pas plus loin" et demain on va les dégager de l'autre côté de la frontière sans problèmes. Le rapport de force dans le coin est toujours favorable à l'Ukraine, ce n'est pas par ce que les russes ont infligés des pertes ici et là qu'il faut en conclure que les (meilleures) troupes ukrainiennes se font écraser. Ce n'est pas en regardant des vidéos de pertes ukrainiennes qu'il faut se mettre en tête que ça se passe mal pour eux, c'est la guerre. Il suffit de regarder les chaines TV de propagande russe, ils passent en boucle en arrière plan les 4-5 même vidéos ou on voit des blindés ukrainiens se faire détruire, mais pendant des heures. C'est la marteau thérapie qui doit donner l'illusion du tout va bien, on a infligé des pertes à l'ennemi, donc on contrôle la situation et on lui résiste, pas d'inquiétudes, la puissante armée russe est en action, ce ne sont que quelques groupes de saboteurs, quelques dizaines au début, quelques centaines, mais à force de répéter qu'ils en tuent des centaines par jour (revoir 30 fois la même vidéo ne revient pas à multiplier par 30 le nombre de pertes), il faut bien parler aujourd'hui de quelques milliers pour rester crédible auprès du spectateur. Surprenant, pendant un instant j'ai douté ! -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Dans la série "putain les gars vous n'allez pas me croire". -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
En fait je pense qu'on peut même parler d'équipes, car on a parfois qu'un seul ou deux véhicules. S'ils peuvent être bourrés de munitions (là aussi ne généralisons pas un cas pour en faire une généralité) c'est que certainement on est face à une équipe qu'on destinait sûrement à interdire une route (embuscade), discrètement. En gros il y a un véhicule qui va déposer 2-3 types avec pas mal de munitions dont de l'AC (j'ai vu la vidéo, c'est du lance roquette avec de l'AT4 pas de l'ATGM et c'est un Senator (véhicule canadien neuf fourni à 1000 exemplaires, donc pas si rare) et non un humvee) pour tenir un point sur 2-3 jours. Ou alors cet engin fait du ravitaillement, mais ce serait surprenant car isolé. Les gars qui montent ainsi à l'assaut doivent avoir une certaine autonomie. Un surplus de munitions ou l'affectation de véhicules blindés de ravitaillement (ou on va y mettre des munitions, la bouffe et autres) à divers groupes est assez logique. Sur la vidéo on va voir 3-4 lance roquette et des caisses de munitions, notamment de la 5.56/12.7 otan. Mais en soit ça peut paraitre beaucoup à vue d'oeil, mais ce n'est pas fou non plus surtout si c'est pour un complément mun ou la dotation pour durer sur un point x quantité de temps. Je dis pas, dans un environnement asymétrique face à un ennemi comme des terroristes, mettre la main sur un tel véhicule serait une grande fierté pour eux, mais dans l'environnement ukrainien (ou russe...), ou on peut carrément récupérer un char en ordre de combat au bord d'une route, c'est vraiment des petites miettes. En opex la dotation d'un groupe de combat d'infanterie est très riche, mais forcément il est aussi adapté à l'environnement. On ne va pas donner 10 grenades à chaque type ou un surplus AC alors que la réalité est que l'affrontement est rare, l'ennemi faible et non blindé. Tout est toujours à adapter, on aura bien des Griffon et des Serval version "ravitaillement" ce n'est pas pour rien, cela sert à ravitailler des postes avancés, à accompagner des unités en leur offrant un espace de rangement sous blindage pour divers excédents (munitions, nourritures, eau etc.) et ce sont bien des véhicules mis en oeuvre par l'infanterie et non la logistique. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Bien entendu Gustave, bien entendu, le traditionnel "relativisme" dès qu'on ne caresse pas la Russie. Si quelqu'un critique sur des dizaines de messages la propagande ukrainienne, je ne verrai jamais Gustave venir avancer (pour le faire taire d'une certaine façon) "oui mais attention les russes aussi font de la propagande" en balançant des exemples. C'est un peu comme je ne verrai pas G4lly faire le même point de situation avec ses cartes sur les avancées ukrainiennes comme il le fait avec les russes ou la moindre prise de carrefour devient un verrou qui va sauter et un exploit russe ou les pertes russes sont sans importances. Comme certains sont assez enthousiastes (on sent une certaine satisfaction non assumée) à poster des photos ou des vidéos de matériels ukrainiens détruits mais qui sont absents dans l'autre sens et très sensibles quand sont postés des informations défavorables aux russes. Mais ce n'est jamais vrai, tout cela est fait pour "l'équilibre" du débat, je sais... Ici on avait des une série de personnes qui laissent à penser qu'il y aurait des paquets de vidéos qui circulent sur ce qui serait presque pour eux un désastre pour les ukrainiens. Moi je dis qu'en réalité, l'ensemble de ces vidéos, réellement prises à Koursk et sans considérer des prises de vues différentes et à différents moments ne doit pas amener à en multiplier les choses. Plutôt que venir parler des prisonniers ukrainiens, tu pourrais dire, "oui effectivement, faisons bien la distinction". Sauf que non, pour toi le doute de la propagande la réalité serait même bien pire, les ukrainiens auraient en réalité bien plus de pertes (pas les russes bien entendu) et quant à l'issue finale de l'affaire et de son intérêt, je sais très bien l'issue que tu espères. On sait parfaitement que tant les russes que les ukrainiens, dès qu'ils peuvent montrer des pertes de l'adversaire, ils le font. Croire que la réalité est très éloignée de la guerre d'images que se font les deux camps, c'est une erreur. Il faut vivre dans son temps, aujourd'hui les types qui se prennent en photos sur des bâtiments officiels ou des lieux spécifiques identifiables sur google map participent parfaitement à cette guerre de l'information qu'ils se livrent entre eux. Dans la propagande sur les réseaux sociaux, il ne faut porter aucun crédit (même si au final certains sont vrais) aux différentes déclarations, témoignages ou autres. Ne porter aucun crédit au titre de vidéos ou de photos, prenez les brut et seule la géolocalisation est intéressante en complément. Toujours se méfier des vidéos de prisonniers des deux côtés, chaque camp dispose de quoi faire de fausses vidéos. Ne jamais rester dépendant de l'avis d'un blogueur même si pour appuyer son argumentaire, il va faire de belles cartes avec de belles flèches, il n'a pas plus de connaissances que vous de la situation. Ne pas croire un seul chiffre, de mon côté, je suis convaincu que tant du côté russe qu'ukrainien les effectifs engagés, les pertes sont bien en-dessous de ce qu'on croit, mais qu'aucun des deux n'a un avantage sérieux. Ne même pas écouter le discours officiel, ni le prendre au sérieux, que ce soit entre un Zelenski qui joue la dramaturgie pour obtenir plus d'armes de l'occident ou Poutine avec ses lignes rouges et son "tout va bien". Il y a énormément de russes qui inventent des récits de guerre d'ukrainiens et inversement afin de donner l'illusion que tout va mal. Ne pas croire le nombre de drones/missiles tirés ou interceptés, ils sont très souvent surévalués dans les deux cas. Attention à ne pas généraliser la situation d'un groupe de soldats à un endroit à l'ensemble du conflit. Ce n'est pas parce qu'on est allé interroger un groupe d'ukrainiens au Donbass dans le coin le plus chaud du conflit, ou ils vont côtoyer de grosses difficultés, voyant des pertes importantes (à leurs yeux, à leur niveau) que c'est la situation de l'armée ukrainienne et de tout le front. Au même titre que toute l'armée russe n'est pas à l'image des conscrits qui gardait la frontière de Koursk.