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Pol

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Tout ce qui a été posté par Pol

  1. Forcément les israéliens vont se garder de dire qu'ils vont attaquer à telle date, telle heure, telle cible et de telle manière. Entre ce qui se dit publiquement et ce qui se fait en coulisse, dans un pays comme Israël on doit être sur un rapport de 5% pour le public et 95% pour le secret. Sur les 5% vous devez avoir une bonne moitié qui va "travailler" pour les 95%, c'est à dire qui va duper le reste va servir à "satisfaire" la population et la politique. Maintenant quand on comprend bien la "logique" de ce pays, on arrive à identifier une certaine prévisibilité comme pour la guerre contre le Hezbollah, certains ne voulaient pas l'imaginer, se confortant à l'idée que ce serait une toute autre affaire, cherchant à toujours mettre en avant la guerre de 2006 ou de gros chiffres sur le nombre de roquettes, de missiles, de combattants du Hezbollah. Mais osons regarder la situation actuelle, Israël a magistralement décapité le Hezbollah, l'a totalement désorganisé et on peut réellement se poser la question de ou sont ces dizaines de milliers de roquettes qui devaient faire vivre un cauchemar aux israéliens. Alors oui, il y a des tirs, oui on va voir le Hezbollah affronter des soldats israéliens dans le Sud, mais ce conflit ne tourne pas du tout à son avantage, son intérêt. Ce n'est pas un remake de 2006 en plus difficile pour les israéliens (comme beaucoup l'ont imaginé et souhaité sans vraiment le dire) qui se déroule sous nos yeux, on est dans un remake de Gaza ou on va voir Israël prendre son temps en rasant toute l'infrastructure qui se trouvera au sud du Litani tout en fragilisant le Hezbollah partout ailleurs, jusqu'en Syrie. L'Iran dans cette affaire observe petit à petit la réduction de son influence, de son réseau et n'est guère en situation d'inverser la situation. C'est bien Israël qui aujourd'hui a l'initiative et impose par la force ses volontés. On parle de la FINUL aujourd'hui, mais personnellement je reste convaincu que pour Israël on recherche une réaction de la communauté internationale qui si au début va pointer du doigt Israël, finira par "servir" les israéliens. Entendons par là que pour les israéliens, voir par exemple demain l'effectif de la FINUL doubler pour occuper le Sud Liban en ayant un mandat plus restrictif/actif contre la présence et les actions du Hezbollah, c'est tout bénef. Donc actuellement et pour un certain temps encore les israéliens vont déstructurer (dans tous les sens du terme le Sud Liban), leur intention n'est pas de s'y installer sur la durée (tout comme ils ne le feront pas à Gaza à l'exception de la frontière avec l'Egypte), ni de coloniser la zone. Ils cherchent à impliquer la communauté internationale via la FINUL pour qu'elle réagisse et propose des "solutions". Ces solutions deviendront petit à petit la voie pour qu'Israël cesse ses actions au Liban et forcément dans un rapport de force à l'avantage d'Israël, on va glisser petit à petit vers ce qui va arranger Israël. C'est pour cela qu'on doit bien comprendre que ce qui se passe est parfaitement calculé, si certains derrière leurs écrans vont se laisser porter par l'idée "ces israéliens, ces salauds, faut les arrêter", dans le vrai monde, derrière les apparences, les israéliens viennent toquer à la porte de la communauté internationale en la questionnant sur l'utilité de la FINUL, de sa présence, de son rôle. Les israéliens ne veulent pas qu'elle parte pour qu'ils puissent faire ce qu'ils veulent (car même présente, ils font ce qu'ils veulent) mais ils cherchent au contraire à lui donner un rôle plus important et plus actif contre le Hezbollah au même titre que les israéliens chercheront à bousculer l'armée libanaise pour en faire une force d'opposition au Hezbollah (cela ne veut pas dire qu'ils vont se combattre entre eux) tout comme ils vont chercher à bousculer le peuple libanais pour qu'il se dresse contre le Hezbollah. Israël de son côté va affaiblir le Hezbollah par la force, politiquement déjà on a assisté à une décapitation, le réseau d'influence établit avec l'Iran est brisé, les moyens militaires sont frappés au quotidien et le sud du Liban risquera d'ici quelques mois de ressembler aux zones de Gaza limitrophes de la frontière israélienne, c'est à dire que ce sera purement rasées pour y établir une zone vide de tout, une zone qui sera également plus dans les moyens d'une FINUL de l'après guerre. La politique d'Israël actuellement n'est pas celle de 2006 ou ils voulaient s'enfoncer rapidement et au plus loin sans plan sérieux autre que vouloir répondre au Hezbollah. Israël va se donner le temps, ils vont concentrer leurs moyens, prendre un village après un autre pour très clairement le raser. On est encore dans une phase d'évacuations des habitants, des frappes qui vont cibler le Hezbollah, mais après ils vont raser toute l'infrastructure, rendre la zone invivable. Toute la question est de savoir la profondeur recherchée 5km? 10km? 20km? Tout dépend aussi des solutions que la communauté internationale parviendra à mettre sur la table pour "bannir" la Hezbollah de la zone de responsabilité de la FINUL (sud du Litani).
  2. Car tout simplement, beaucoup de personnes ne l'ont jamais comprise. Conceptuellement le léger/médian/lourd est lié à l'effort logistique et de soutien à engager. C'est lié à un commandement, des alertes, des possibilités logistiques, des délais de réactivité etc. On est dans un concept interarmes. Il ne faut pas prendre bêtement l'organisation (chaine de commandement) de notre armée de terre pour croire que si demain on décide d'engager une brigade sur un théâtre d'opération, on va choisir entre la 2e BB , la 6e BLB ou la 11e BP et engager les régiments au complet de celle qu'on aura choisi. On va constituer une BIA , réalisant à l'intérieur de cette brigade des regroupements type GTIA (c'est l'organisation du commandement) qu'on va adapter à la situation et à l'engagement. Plus ou moins d'artillerie, de génie, de cavalerie, d'infanterie. C'est totalement adaptable et il faut s'enlever de la tête que si un régiment d'infanterie sur Serval est engagé, il devra compter sur ses propres appuis organiques (donc disponible dans son régiment) pour faire face à ceci ou cela. Nous ne sommes pas dans cette logique là, nous sommes dans la complémentarité de diverses unités de divers régiments. Qu'on trouve cela bien ou pas, n'est pas le sujet. L'autre problème c'est que beaucoup ont tendance à oublier les places et les rôles de chacun dans l'engagement. Combien de fois je vois par exemple une comparaison entre un Griffon et un VBCI? On parle infanterie pourtant on a tout le temps l'impression qu'on parle cavalerie, on ne fait que regarder les véhicules, imaginant des combats entre véhicules, chaque Griffon ou Serval devant pouvoir détruire des blindés adverses etc. Le Griffon et le Serval ne sont pas des véhicules de combat, ils sont des véhicules qui vont transporter sous blindage des combattants pour les faire débarquer à un endroit. La "force" se trouve dans les moyens des combattants débarqués. Il faut un peu sortir du prisme ou tout tournerait autour des véhicules et ou les hommes débarqués sont sans effets. Le Griffon comme le Serval (hors versions spécialisé) ne sont que des transporteurs de troupes, n'en demandons pas plus et ne les voyons pas comme des blindés de combats d'infanterie, pour cela nous avons des VBCI. Pour un VBCI on est face à un véhicule dont la fonction première reste également le transport de combattants mais ou il y a un accompagnement au combat du groupe débarqué par le véhicule. Un VCI n'est donc pas caractérisé par le fait qu'il ait ou non des chenilles, ni même qu'il soit de 15t ou de 30t, ni même que son canon soit de 20 ou de 30mm, mais bien en rapport à son rôle. En France, le concept d'emploi est simple dans un scénario de haute intensité, le Griffon ou le Serval sont en deuxième rideau derrière le VBCI. Concrètement c'est avec eux qu'on va venir densifier la présence d'infanterie sur des positions dans lesquelles on a déjà fait évoluer des blindés dédiés uniquement au combat, c'est à dire le Leclerc et le Jaguar et dans lequel on a de l'infanterie avec du VBCI qui va appuyer leur déploiement puis participer aux combats. On ne demande pas à un Griffon ou à un Serval une telle participation, un tel engagement, c'est pour cela qu'on reste sur un armement d'autodéfense axé sur une menace résiduelle d'infanterie ennemie. C'est ensuite au groupe débarqué avec ses moyens d'agir pour nettoyer une zone, de faire de la progression, de la défense de positions avec des moyens qui ne sont pas ridicules non plus (MMP, roquettes et autres). C'est sûre que dans un environnement type Sahel ou mission du maintien de la paix, on peut voit des Griffons ou du Serval qui vont être seul dans la manoeuvre, mais c'est parce que la menace et la mission ne demande pas plus. Quand en face vous savez qu'il n'y a pas de menace blindé, que le plus grand danger c'est de rouler sur une mine et qu'au pire vous serez engager face à quelques combattants contre lesquels une 12.7 téléopéré c'est suffisant, ben on ne va pas s'emmerder à concevoir des groupements d'unités avec des Leclerc ou autres. Qu'on juge derrière son écran qu'on n'a pas assez de chars ou de VCI est une chose, mais il faut toujours bien comprendre l'organisation réelle de nos armées, savoir comment ça se passe. Dans la réalité on ne va pas avoir un régiment d'infanterie sur Serval qui va évoluer seul et au complet dans un environnement de haute intensité. Une telle unité ne sera pas employée pour percer les lignes adverses mais sera là pour apporter des combattants d'infanterie derrière l'engagement de chars, de VCI. Le contrat opérationnel de nos armées c'est une division de deux brigades, ça c'est la partie commandement. En terme de moyens ces deux brigades seront interarmes, comme je le disais en haut, on ne va pas choisir dans l'organigramme soit une brigade "légère" soit une "médiane" soit une "lourde". On fera X quantité de GTIA qui formeront ces 2 brigades. C'est tout un travail de commandement que d'organiser les regroupements d'unités, par rapport aux menaces, par rapport au degré d'autonomie recherché. Si on veut des GTIA qui vont agir en autonomie dans des zones de responsabilités différentes, alors on va leur donner d'un peu de tout. Si on veut des GTIA qui vont suivre un cycle d'engagement graduelle, on peut imaginer la formation d'un GTIA dans lequel on aura une dominante Leclerc-Jaguar-VBCI puis d'un GTIA de deuxième rideau avec une forte composante en infanterie sur Serval-Griffon. On comprend donc que c'est très adaptable et que nous ne sommes pas "bloqué" par les moyens propres à un régiment. Tout est une question de communications, de commandements, de partage des informations pour que tout cet ensemble se coordonne et fonctionne de manière optimale. La France manque t-elle de VBCI, de chars, de canons ou autres pour armer les 2 BIA de son contrat opérationnel? En vérité non. Dans l'élaboration de ces 2 BIA du contrat opérationnel, on va demander aux différents régiments d'infanterie de constituer un "module". Ce module c'est en gros (hors commandement/log) 2 à 3 compagnies d'infanterie renforcées dans leurs sections d'appuis par des groupes provenant de la compagnie d'appui. Ce module on peut le greffer à d'autres modules d'infanterie comme à des modules d'artillerie, de cavalerie, du génie. Dans des engagements moindres comme au Sahel on peut demander au régiment de fournir une seule compagnie. On peut même créer des détachements au niveau d'une section. Ce que je veux dire, c'est qu'il y a une grande adaptation possible quand on le comprend et que le blocage principal se trouve très souvent en terme de commandement. Il n'y a pas de logique qui va différencier le léger/médian/lourd car dans le réel les 3 sont ensembles et se complètent.
  3. Erreur humaine/matériel ou une blague qui passe mal à la radio?
  4. Rappelons que CEP = rayon d'un cercle dans lequel 50% des munitions sont susceptibles de tomber. Si par exemple vous tirez 2 missiles identiques, l'un d'eux tombera à 1km de la cible et l'autre à 300m de la cible, son CEP sera de 300m... Bien entendu on cherchera à multiplier les essais pour le réduire ou l'augmenter (...), mais ça reste une approximation. Autre élément à prendre en compte, un missile n'est pas une bombe, il n'y a pas le même rayon de létalité car il n'y a pas les éclats qui vont avec. Donc il ne faut pas se dire que si ça tombe 50m à côté d'un bâtiment que c'est suffisant. Si sur une base aérienne on peut jouer sur l'idée qu'on peut potentiellement toucher un autre endroit intéressant avec de la chance, vous pouvez oublier de frapper avec précision un bâtiment particulier dans une zone urbaine. Très clairement, faut comprendre l'effet réel du missile à l'impact pour comprendre qu'on ne peut pas se permettre des écarts importants. Il ne suffit pas de viser une zone pour dire que la mission est accomplie. Il ne suffit pas de voir des impacts sur cette zone pour dire qu'elle a été traitée ou sévèrement touchée, non il faut toucher concrètement des cibles, pas juste "être proche". On a donc une base aérienne israélienne qui a été touchée par plusieurs missiles, mais concrètement qu'est-ce que les israéliens ont perdus dans l'histoire? Je sais bien que derrière un écran, ceux qui veulent que les israéliens se prennent des coups vont essayer d'y voir une réussite, même s'ils constatent bien qu'au bilan c'est très pauvre. Certains vont même essayer de se convaincre que l'Iran a fait "exprès" de viser à côté pour que tout cela ne soit que du symbolique, qu'un message, mais désolé, avec des missiles qui ont un CEP de 300m, vous n'êtes pas en mesure de viser "exprès". Les iraniens ont voulu faire du bilan dans le potentiel aérien israélien, faisant au mieux de ce qu'il pouvait avec ce qu'ils avaient, y compris leurs meilleurs missiles. Ce n'était pas un avertissement en laissant croire qu'ils se sont retenus et que demain ils pourraient faire largement mieux. Comme je l'ai dit hier, les missiles balistique à long rayon d'action ne sont pas la majorité des missiles balistiques que l'Iran possède. Ils ont peut-être un volume de missile pour réaliser 4 ou 5 fois un tel raid, mais ça s'arrête là. Un missile c'est l'effet d'une bombe d'une tonne (sans les éclats), faut pas non plus survaloriser son effet. Du point de vue d'Israël, l'action de l'Iran n'a pas été dissuasive, elle n'a aucunement entamé le potentiel aérien d'Israël, ne va pas sauver le Hamas ni stopper les actions au Liban. C'est même au contraire un feu vert, une bonne occasion, une bonne excuse pour aller frapper l'Iran. Si dans 2 mois on a Trump à la maison blanche, faut s'attendre à une réponse pouvant se faire sur la durée et pas seulement en une seule fois. Israël ne fait pas dans le symbolique à Gaza, ne le fera pas au Liban et saisira toutes les occasions possibles pour frapper l'Iran. Cela doit faire presque 20 ans que les israéliens scrutent, se renseignent, infiltrent l'Iran. Programme nucléaire, programme balistique, industrie de défense, secteur énergétique, Israël est aujourd'hui juste freiné par ce que les américains autorisent, car les israéliens ont besoin d'eux pour mener ces raids. Avec Biden, il y a aujourd'hui des limites, on verra demain avec Harris ou Trump comment ça se passe.
  5. Il existe un truc psychologique autour du missile qui fait que de nombreuses personnes en font une arme de destruction massive (...) hors norme. C'est gros visuellement, ça impressionne quand ça décolle et on a l'image nucléaire en arrière plan. Mais fondamentalement un missile comme ceux qui sont tirés là, il y a une charge explosive analogue à ce qu'on peut trouver dans une bombe aérienne d'1t. Pourtant tout le monde continuera de donner plus de puissance au missile qu'à la bombe, beaucoup vont imaginer qu'un missile qui va toucher un site va raser ce site. C'est un imaginaire, un peu comme les russes lors du premier jour de l'invasion de l'Ukraine, on se souvient des missiles lancés sur les bases aériennes ukrainiennes qui devaient détruire toute l'aviation, on se souvient des impacts aléatoires très loin d'être suffisant. Déjà à l'époque on avait l'impression que du côté russe on avait des généraux derrière une carte qui se sont dit, on va balancer 10 missiles sur cette base et c'est bon, elle sera détruite. Aujourd'hui j'ai la même impression côté iranien, des gens qui derrière une carte ont balancés des missiles sur des bases aériennes que n'importe qui peut trouver sur google map en pensant les raser. La précision ce n'est pas de tomber sur un carré de 5km de côté, le résultat des impacts, il faut le dire, même si ça emmerde certains, c'est que non, la précision n'est pas là, on est sur des tirs "au bonheur la chance" ou on va voir 2-3 impacts chanceux sur un lot de plusieurs dizaines. Pourtant les iraniens y ont mis toute leur dissuasion, ces missiles ne sont pas des roquettes du Hezbollah, faut pas croire que les iraniens en ont des milliers en stocks, que ça se produit rapidement, que ça ne coûte pas char. Plus loin dans le fil il y avait une évaluation de 2023 qui donnait environ 3000 missiles balistiques à l'Iran. Mais gardons bien à l'esprit que beaucoup d'entre eux sont de courte ou moyenne portée et n'atteignent pas Israël. Les iraniens savent très bien qu'en cas d'escalade, ils vont vite être limité. Le raid iranien va impressionner médiatiquement, il va exciter les anti-israéliens qui y verront tous les échecs possibles à Israël, pourtant le résultat n'est pas là. Non ce n'est pas "voulu", non ce n'est pas juste pour faire réfléchir, les iraniens ont visés ces bases, ce qui est tombé à côté n'a pas été programmé pour tomber à côté, je le dis, c'est au bonheur la chance, sur ce coup les iraniens ne peuvent que vanter d'être passé au travers la défense d'Israël. Mais passer la défense ne suffit pas pour marquer un but, c'est là que l'imprécision des missiles est problématique et ne donne très clairement pas un avantage à Téhéran, bien au contraire, s'il faut 200 missiles pour toucher un hangar d'une base (je simplifie à peine) pour que tout le reste fasse simplement le spectacle son et lumière, ben du côté israélien on peut largement parier sur la limite capacitaire du stock de missiles iranien à longue portée plutôt que de "craindre" que ça recommence. L'Iran vient d'offrir une fenêtre de tir à Israël en pensant réaliser une frappe de dissuasion qui devait faire réfléchir les israéliens sur la suite de ses actions militaires régionales. Une frappe qui devait démontrer les capacités iraniennes, démontrer la puissance de son arsenal balistique, tout en soulageant les pressions liées aux coups qu'Israël porte à la sphère d'influence iranienne, ces groupes et autres qui devaient ceinturer Israël. C'est un peu comme avec le Hezbollah, il y a encore quelques mois, si on avait parlé d'une guerre avec Israël, tous les débats auraient été sur les milliers de roquettes qui seraient envoyés sur Israël, qui submergeraient son bouclier, des centaines/milliers de missiles pouvant taper à des centaines de km etc, que ce serait bien différent de Gaza. On en est ou aujourd'hui? C'est quoi la réalité? Je crois qu'à force de trop fantasmer une défaite israélienne, certains ont un peu trop cherché à voir le verre à moitié plein chez ses adversaires et à voir le verre à moitié vide chez les israéliens. Actuellement, l'ensemble des événements ne sont pas du tout défavorables à Israël sur le court, le moyen et le long terme. Ceux qui cherchent à l'éviter (comme l'Iran) sont en vérité bien limité et ne sont pas du tout en situation favorable. Les autres qui ne veulent pas l'accepter se construisent un imaginaire ou ils vont voir les israéliens perdants, imaginant des escalades militaires défavorables à Israël, imaginant une marginalisation internationale qui va l'isoler, imaginant un effondrement économique...
  6. En 2013, la France n'a pas voulu gérer un conflit intérieur supplémentaire à son intervention contre les groupes terroristes. Conflit qui existe depuis des décennies dans ce pays. Paris a une certaine connaissance de la situation dans ces pays que d'autres n'ont pas. On était face à une armée malienne qui ne valait plus rien et qui se faisait même la guerre entre elle, un état faillit. On voulait intervenir et partir au plus vite en y installant une force internationale (africaine ou onusienne) tout en redonnant à l'armée malienne un certain potentiel. On a donc pris le soin d'éviter de laisser l'armée malienne aller dans le nord, une région ou les affrontements, les exactions avec les touaregs sont un quotidien depuis 70 ans. Nous n'avons pas voulu gérer ce problème supplémentaire et nous n'avons pas voulu prendre parti. Qu'à Bamako on a une haine des touaregs, qu'on cherche tout le temps à se venger d'eux c'est leur problème, pas le nôtre. S'ils n'arrivent pas à trouver une entente pour faire la paix, c'est encore leur problème. Ils n'ont jamais cessé de vouloir combattre les touaregs, en 2014, à peine qu'on avait commencé par former les premiers bataillons maliens, qu'ils ont voulus retourner régler leurs comptes à Kidal avant de subir une défaite. J'ai souvent dit qu'il y a une sorte de nombrilisme à Bamako avec son idéologie, son prisme de pensées mais aussi une méconnaissance globale de leur propre pays. Nous voyons aujourd'hui que le seul intérêt de la junte c'est axé contre les touaregs, les groupes terroristes sont presque ignorés quand limite ils ne sont pas prêts à négocier avec eux. Avec l'aide des russes, la junte au pouvoir cherche à satisfaire une vieille vengeance contre les touaregs, ce n'est pas la poursuite de la lutte contre le terrorisme comme nous le faisions. Ils se jettent dans des actions qui tendent vers une guerre civile/ethnique. Pendant ce temps les groupes terroristes se frottent les mains, ils étendent leur territoire, augmentent leur pouvoir et passeront à l'acte le moment venu. On a vu que du côté des touaregs, on peut porter de gros coups contre les mercenaires russes et l'armée malienne, il ne faut donc pas sous-estimer ces touaregs qui ont pour habitude de choisir ou et quand ils affrontent leurs ennemis.
  7. Faut arrêter de rêver. Les iraniens ne passeront pas tranquillement par l'Irak pour convoyer des hommes et des armes. Je l'ai déjà dit, logistiquement l'Iran n'est pas en capacité de soutenir le Hezbollah en période de guerre. L'Irak ce n'est pas un proxy de l'Iran, même si on va y retrouver une milice chiite très semblable au Hezbollah, mais ce n'est pas elle qui gouverne. De plus il y a toujours une coalition occidentale qui est allié à Bagdad, qui est toujours présente en Irak (et en Syrie) et qui on l'a vu il y a quelques mois, a agit contre les drones/missiles iraniens qui avaient été envoyés vers Israël. Les frappes réalisées par les iraniens sur des cibles en Irak a plus d'une fois crispé les relations. Téhéran n'a pas d'accès terrestre, ni maritime ni aérien pour soutenir le Hezbollah. Tout ce qui va décoller, même en direction de la Syrie va se retrouver dans le collimateur d'Israël. Mais on a toujours des gens qui s'imaginent que les iraniens vont débarquer avec des dizaines de milliers d'hommes, des chars et toute une partie de la panoplie d'équipements qu'on peut voir quand on tape "armée iranienne" sur wikipédia. Les iraniens au-delà de ce qu'ils ont déjà donné, au-delà de tirs de quelques missiles et drones ayant l'allonge suffisante pour atteindre Israël, ben ils ne peuvent pas faire grand chose d'autres. Sauf encore à imaginer comme certains que l'Iran va se venger sur les américains dans le golfe Persique, dans la pratique les options d'escalades sont faibles si l'Iran ne veut pas tomber dans une guerre qui dépasse la "résistance" à Israël. L'usage de missiles ou de drones ne va pas être apprécié par l'Irak et la Jordanie et ça risque comme pour la fois précédente, d'être abattu par différents acteurs. Faut pas imaginer que l'Iran dans le principe d'une solidarité arabe qui n'existe que sur les réseaux sociaux, va recevoir des libertés pour balancer des munitions, faire convoyer des armes sur terre ou dans les airs dans les pays voisins. Je pense que les syriens comprendront eux aussi que pour se prémunir de raids israéliens, vaut mieux rester à l'écart. Alors oui, la nébuleuse des milices pro-Iran présente en Irak ou en Syrie risque d'aller apporter un soutien, mais ce sera limité, car ces milices cherchent déjà avec du mal à conforter et préserver leurs positions dans ces pays. Le Hezbollah et le Hamas sont des groupes terroristes oui ou non? Je veux savoir si nos gars tombés au Drakkar ont été victime d'un acte terroriste ou pas. Je veux savoir comment tu vois l'attaque du 7 octobre. Le Liban n'a t-il pas un gouvernement? Est-il traité de terroriste par Israël? La Jordanie est-elle traitée de terroriste? La Syrie? L'Égypte? Même l'autorité palestinienne ne reçoit pas cette appellation. Non en vérité nul n'est traité de terroristes hormis deux groupes armés biberonnés par l'Iran, mais c'est encore toi qui accorde une importance à ces groupes, qui valorise leur rôle, leurs actions, leur combat anti-israélien car ça embrasse tes envies et ton idéologie. Tu ne veux pas comprendre une réalité, c'est que cet "axe de la résistance" que tu défends, n'accepte pas l'existence d'Israël car c'est un état juif. Il faut arrêter de croire que d'un côté on a des gens qui veulent la paix et que du côté d'Israël on ne l'accepte pas. Faut arrêter de croire que tous les problèmes dans les pays arabes sont le fruit d'une manigance israélienne. La rivalité chiite-sunnite n'est pas une invention israélienne. Les guerres d'influences et le sectarisme de communautés chrétiennes, juives, druzes, alaouites, kurdes et j'en passe c'est une réalité de ces pays. Arrêtons de toujours croire que dans ces pays qui ont été dessinés à la règle sur une carte à la suite de la désintégration de l'empire ottoman a été un truc cohérent. Le Liban a autant été un territoire d'influence pour les israéliens qu'il ne l'a été pour les turcs, les syriens, les iraniens, les saoudiens ou les français. Voir uniquement la main d'Israël pour expliquer le bordel, les guerres, les rivalités internes, c'est vouloir se convaincre qu'Israël est le problème de tout. Si tu veux vraiment défendre les libanais, alors je veux te voir critiquer l'interventionnisme syrien dans ce pays, je veux te voir critiquer l'Iran qui va y maintenir un groupe armé, mais tu ne le fais pas, au contraire, tu prends la défense de tout ce qui de près ou de loin entre dans le combat contre Israël, peu importe l'effet néfaste qu'ils peuvent avoir localement. Le Liban n'a pas besoin du Hezbollah, s'il ne serait pas là, le Liban ne se prendrait pas aujourd'hui des bombes, ce n'est pas difficile à comprendre. Faire croire que le Hezbollah est un rempart contre Israël est totalement faux, sans lui ça fait longtemps qu'il y aurait des relations bien différentes entre le Liban et Israël. Mais une telle éventualité tu ne voudras ni l'entendre, ni la voir, ni la comprendre car tu es partisan de tout ce qui combat Israël, que ce soit un état, un groupe terroriste ou de l'individu isolé qui va attaquer des israéliens avec un couteau. Oui et nous l'appellerons l'état islamique de Palestine, je n'en doute pas, un grand avenir de paix en émergera.
  8. La réalité des capacités iraniennes à soutenir le Hezbollah résumé en une image Ce qui pouvait se faire quotidiennement en temps de paix, ne peut pas se faire en temps de guerre. N'imaginons pas non plus voir venir des navires iraniens débarquer des missiles au Liban ou en Syrie. C'est une réalité à prendre en compte, celle ou l'Iran, en réalité (et non dans les discours ou dans l'imaginaire) ne peut pas faire grand chose et que certaines actions risquent de lui amener plus de problèmes que ça n'apporterait d'aides au Hezbollah.
  9. On doit plaindre le Hezbollah? Lui il fait la différence entre civils et militaires? Le Hezbollah est une milice qui n'est certainement pas dans la différenciation du civil et du militaire. C'est un groupe dont l'essentiel de ses membres, en dehors des défilés, sont en permanence en civil, dans de l'infrastructure civil, au milieu d'autres civils pour que justement on se garde bien de les prendre pour cible. Quand ils sont pris pour cible, on a des types comme toi qui interviennent pour faire passer les israéliens comme des tueurs de civils qu'ils vont viser à l'aveugle (limite que c'est leur plaisir), sans discernement, afin de favoriser une pression internationale qui doit faire stopper Israël. Tu devrais demander au Hezbollah de se dissocier des civils, tu verrais alors, qu'étrangement, les vrais civils ne sont pas une cible. Mais faire semblant qu'Israël frappe au hasard, c'est n'importe quoi, faire semblant que du côté israélien il n'y a pas depuis des années une politique d'avertissement avant des frappes ou l'on sait parfaitement que des civils sont présents, c'est se foutre du monde. Oui il y a des pertes civils, comme dans toutes les guerres, mais on est face à des groupes qui "recherchent" à utiliser au maximum les civils comme bouclier, puis ce sont les mêmes qui vont vous expliquer que ceux d'en face, ils "visent" des femmes et des enfants et on a les mêmes idiots derrière leur écran, qui avec leur parti pris non assumé, vont faire les perroquets de cette communication. Oui et cette guerre se termine par une victoire d'Israël, peu importe ceux qui vont chercher à droite et à gauche des chiffres qui vont donner l'illusion d'une défaite israélienne. Le Hamas, c'est quoi aujourd'hui son potentiel militaire? Son potentiel de nuisance et dans le Gaza à venir (ou très certainement Israël occupera la frontière avec l'Egypte) quel sera sa capacité à se réarmer pour redevenir ce qu'il était? Le front du sud avec Gaza est "traité", ça ne veut pas dire que ce sera la paix, que le conflit israélo-palestinien est résolu et que le Hamas n'a plus aucun membre en vie, mais militairement, Israël n'a plus à craindre grand chose de ce côté là. La guerre ne s'étend pas, on voit depuis plusieurs mois qu'Israël délaisse Gaza pour affronter le Hezbollah, c'est un choix et ce n'est pas Israël qui le subit. Les Houthis ne pèsent rien du tout sur le combat que mène Israël, ils perturbent le trafic international en mer rouge, d'accord, ils vont envoyer quelques drones et quelques missiles sur Israël, d'accord, mais ça n'a aucun effet. Le rôle des Houthis est très limité car ils ont des moyens très limité, ils emmerdes d'autres pays dans l'espoir que ces pays poussent Israël à arrêter sa guerre, mais militairement ils sont insignifiants pour Israël. La Cisjordanie, là aussi, faut arrêter de croire qu'Israël se trouve face à une puissance militaire. on est plus sur de l'opération de police, mais il n'y aura pas de guerre qui va sortir de là. Bien au contraire et comme à chaque fois, les diverses agitations qu'on peut voir font avancer les pions israéliens (colonisation et tout cela) et jamais l'inverse. L'Iran, lui, se trouve bien loin de la zone. peu importe sa puissance militaire sur le papier, ses capacités à mener une guerre contre Israël sont limitées. L'Iran n'est pas capable d'alimenter le Hezbollah par exemple comme s'il serait frontalier au Liban. Il n'a pas les capacités maritime de venir décharger des navires, tous les avions qui vont décoller d'Iran seront aujourd'hui des cibles et on sait que les israéliens n'hésiteront pas à bombarder également la Syrie. La voie terrestre? Je ne crois pas que l'Irak va accepter que l'Iran passe des armes, de la même façon que ni l'Irak ni la Jordanie ne tolérera que l'Iran fasse survoler ses drones et ses missiles. la dernière fois on a vu le résultat, c'était pour l'Iran un bel échec. Les irakiens n'ont pas été contents, les jordaniens non plus, ils ont détruits les projectiles iraniens, ils ont laissés les occidentaux agir de la même façon chez eux. Ce n'est pas par ce que tu as lu qu'un navire américain a un problème dans le Golfe (comme s'ils n'avaient pas d'accès au ports ou d'alliés), qu'il faut faire comme si les américains seraient maintenant des moins que rien dans la région, on n'est pas là pour raconter ses envies personnelles. La Syrie d'Assad, elle aussi ne va pas s'impliquer massivement pour aider le Hezbollah. La Syrie très instable et encore divisée, avec diverses forces rivales qui continuent de se partager/disputer des territoires parfois soutenus par des armées étrangères (Turquie, USA...) se gardera bien de vouloir se prendre des raids israéliens sur la gueule. Les milices irakiennes pro-Iran, c'est pareil, ça reste bien localisé et ça galère déjà en Irak pour garder son influence et ses diverses positions. Elles ont des moyens limités et ne vont certainement pas s'engager au-delà de la symbolique dans le soutien au Hezbollah. La diplomatie israélienne s'affirme par la force à ses ennemis. L'image d'Israël ne changera pas, ceux qui comme toi déteste ce pays n'auront pas changé d'avis, c'est certain, mais Israël ne perdra pas ses alliés, la normalisation des relations avec des pays musulmans est aujourd'hui à l'arrêt, mais aucun pays comme l'Egypte, la Jordanie, le Maroc, les Saoudiens ou d'autres sont devenus anti-israéliens, ils sont tous bien silencieux. La réalité c'est que de plus en plus de pays trouvent plus d'intérêts à entretenir de bonnes relations avec Israël que de vouloir mener une guerre idéologique pro-palestinienne, qu'après cette période de combats, le nouveau rapport de force ne sera pas défavorable à Israël et que les relations reprendront. C'est plus ton envie qui parle qu'autre chose. Qu'une guerre ait un impact sur l'économie c'est une chose, mais on est loin du degré "extrême" que tu cherches à faire passer. Les américains donnent des milliards chaque année pour l'armée israélienne, diminuant de facto le "coût" de cette guerre. Quel rapport? Tu cherches à donner l'illusion comme avec la Russie en Ukraine, que ceux qui sont les plus nombreux vont gagner? Mais la guerre ce n'est pas une question ou c'est celui qui a le plus d'habitants qui va gagner, encore moins quand on va prendre des pays qui sont éloignés l'un de l'autre comme Israël et l'Iran. Les ennemis d'Israël aujourd'hui ce n'est plus que ça, ne t'en déplaise! C'est aussi l'évolution de la diplomatie qui fait qu'on est passé d'une période de coalitions de pays se donnant la main contre Israël en un pays non frontalier utilisant des proxys dans des pays instables ravagés par la guerre pour chercher une influence et une cause d'unité dans un monde arabe qui a bien d'autres chats à fouetter. Le problème actuellement, c'est que les anti-israéliens (américains) comme toi sont déçus des événements. S'attendant depuis des années à voir un grand conflit ou l'ensemble de "l'arc de la résistance" ferait une guerre amenant Israël dans la défaite. Des fronts multiples qui verraient Israël débordé de tous les côtés, une union des forces qui verrait des moyens importants engagés, des milliers des roquettes et de missiles tombant de partout, saturant les défenses israéliennes. Des dizaines de milliers de combattants affrontant Israël, les palestiniens se soulevant comme d'un seul peuple pour chasser les israéliens, foutant un bordel monstre partout. J'en conviens, quand cela fait des années qu'on rêve de cela, qu'on imagine cela, il est difficile d'accepter la situation actuelle. Aujourd'hui on voit que tout cela n'arrive pas, on continue de le rêver, de l'imaginer, mais ça n'arrive pas. Israël n'a plus grand chose à craindre de la bande de Gaza, n'a pas à craindre grand chose des Houthis et la Cisjordanie ne va pas exploser non plus. La Syrie est un pays qui est depuis plus de 10 ans totalement affaiblit. L'Iran, bien loin, n'est pas en situation de mener une guerre contre Israël ni même d'avoir le potentiel logistique pour soutenir ses proxys (en temps de paix, c'était possible de les alimenter, en temps de guerre ça ne passera plus). Le Hezbollah, sera bien seul dans sa guerre. Mais là encore, ceux qui rêvent de voir les Israéliens dans la défaite, vont s'imaginer que ces derniers feront une guerre comme le Hezbollah aimerait la faire, mais non et on a assisté à une quasi décapitation de son commandement et il faut le dire, on se demande bien ou se trouve ce potentiel dévastateur qui devait faire la dissuasion/force du Hezbollah. Il y a beaucoup de déceptions idéologiques chez certains et on cherche à se rassurer en cherchant des échecs, des défaites, des déconvenues aux israéliens là ou il n'y en a pas. On surjoue les pertes militaires, on surjoue l'impact économique ou diplomatique, ou fantasme un engrenage qui ne viendra pas pour garder espoir que tout cela finira mal pour Israël.
  10. Le Hezbollah semble complètement pris au dépourvu depuis quelques temps. On est loin, très loin de l'affrontement imaginé ou on allait voir le Hezbollah balancer des milliers de projectiles tranquillement sur Israël. Les israéliens mènent des actions sans retenues contre le Hezbollah, cessons de croire qu'en ce moment ce dernier se retiendrait dans ses réponses contre Israël. Le Hezbollah n'était tout simplement pas prêt pour la guerre, peu importe les chiffres de roquettes ou le nombre de combattants sur le papier, aujourd'hui on a l'impression de voir une armée israélienne qui mène très clairement le jeu. Avec la possible élimination du chef du Hezbollah, l'élimination d'un paquet d'autres chefs et sans compter l'épisode des bipeurs piégés, la désorganisation doit être massive.
  11. Après les poules, voici les vaches. Ce n'est pas avec cela que le Hezbollah va être dissuasif ou qu'il fera peur. Derrière les discours, l'impact des roquettes est symbolique et idéologique
  12. Rien de bien nouveau, il n'y a que dans le discours du Kremlin, celui de la propagande et de ses adeptes que les soldats russes en Ukraine y vont pour défendre le pays ou par patriotisme. Enlevez l'argent, pas grand monde restera par conviction, encore moins qui s'engageront. L'effort de guerre laisse un faux sentiment d'une économie qui tourne (croissance du PIB), mais en vérité on puise la richesse emmagasinée, on appauvrit l'ensemble du pays en subissant une inflation, on réduit les dépenses sur des secteurs qui économiquement ne se voient pas (santé, éducation etc...), on augmente les impôts, on n'attire plus les investisseurs. Les grosses sommes d'argent qui vont aux volontaires de l'armée participent pleinement à un déséquilibre financier qui met le secteur civil sur la touche. Il amène avec lui son effet sur l'inflation, il pousse les entreprises à devoir augmenter les salaires, sans pour autant augmenter les recettes et ce qui était hier un avantage pour le pays devient aujourd'hui une difficulté. Mais l'ensemble de ces effets se mesureront sur des années et le pouvoir russe avec ses adeptes, pourront encore jouer le sentiment que "tout va bien" ou que "ça tient", donc que les sanctions ou autres ne fonctionnent pas, ça fait toujours du bien à l'idéologie et la confiance. Sur l'augmentation des effectifs, on est sur un registre politique. Le Kremlin "veut que" donc le plafond de soldats admissibles dans l'armée est rehaussé, mais ça n'en fait pas pour autant les effectifs réels. C'est un chiffre qui va servir à donner l'illusion que l'armée russe se renforce à mesure que le temps passe, donc on cherche à donner le sentiment aux "autres" que cette guerre n'affecte pas l'armée russe, ce qui peut jouer chez certains sur le besoin de mettre fin rapidement à la guerre car on estimera que de toute façon, la Russie ne peut pas perdre et que si on attend trop longtemps elle sera encore plus forte. Mais il ne faut pas se laisser bercer par les gros chiffres, même en temps de paix les russes jouaient dessus, le concours de celui qui a la plus grosse, ils connaissent. Dans les faits nous le voyons, trouver des volontaires ce n'est pas facile. On a plutôt l'impression de voir une armée russe qui cherche à maintenir un certain niveau d'engagement en espérant qu'en face ça s'épuise que d'une armée russe qui décuple ses moyens engagés. Je l'ai déjà dit ici, mais derrière cette ressource humaine, il n'y a pas plus d'aviation, plus d'artillerie, plus de blindés qui va l'accompagner. Là aussi on peut croire aux chiffres et aux discours des russes, dans les faits nous ne voyons pas une super production russe qui va sortir des centaines des milliers de blindés par mois, on continue de voir qu'on écoule les stocks de l'URSS, on continue de voir que les russes ont besoin des coréens ou des iraniens pour des munitions (juste pour maintenir un rythme, pas l'augmenter), qu'il y a beaucoup de choses et de problèmes qu'on cache pour rester derrière un faux semblant du "tout va bien, on a ce qu'il faut, on produit ce qu'il faut, tremblez occidentaux". Dans la réalité, plus le temps passe et je le répète depuis un moment, plus l'armée russe se transforme en une infanterie très légère. Ce n'est pas la conséquence d'un choix ou d'un besoin, c'est la conséquence des moyens qui s'érodent, la conséquence des pertes qui ne peuvent pas se renouveler, la conséquence d'un système productif qui n'est pas à la hauteur de ce qu'on peut bien croire. Plus le temps va passer, plus nous assisterons à une armée russe dont la mobilité se fera en véhicule non blindé (et de plus en plus de la gamme civil), le plus souvent ils seront à pieds. Donc l'augmentation annoncée de l'armée russe doit bien se lire et se comprendre. On n'est pas dans l'augmentation de l'armée russe sur son modèle d'avant guerre, on est sur un modèle d'armée différent qui est la conséquence de pertes, de limites capacitaires. Dire cela ne veut pas dire que les russes sont devenus ridicules et sans moyens (je vois déjà venir les défenseurs de Moscou...), mais très clairement les 180 000 hommes en plus qui doivent garnir l'armée russe, s'ils arrivent en Ukraine l'an prochain, ils ne viendront pas avec les moyens des 150 000 russes de février 2022. Donc sachons bien comparer, enlevons nous l'idée que l'armée russe se renforce car numériquement il y aura plus d'hommes sous les drapeaux, car derrière les hommes c'est de plus en plus pauvre, la Russie n'est pas en train de se construire une formidable armée grâce à cette guerre comme elle veut le faire croire. L'armée russe aujourd'hui au front, c'est Mad Max et ça ne va pas aller en s'arrangeant, donc les médias russes qui vantent la 2e plus grande armée du monde devraient rappeler un peu les conséquences de cette guerre sur le potentiel global plutôt que se cacher derrière des chiffres. Là encore connaissant les défenseurs de Moscou, inutile de venir me parler des ukrainiens pour détourner l'attention ou pour se rassurer, c'est bien Moscou qui prétend tenir tête à l'Otan et qui presque tous les jours déclare être prêt à la guerre contre elle, que l'armée russe en ferait une bouchée, car voyez vous, ils ont réussis à détruire un Abrams ou un Léopard en Ukraine....
  13. J'ai également la certitude que les ukrainiens ont reçus les autorisations pour frapper le sol russe avec les missiles à longue portée et que nous sommes depuis plusieurs jours dans une phase de préparation (positionnement, identification des cibles etc...). Bien que publiquement on veut laisser croire qu'il n'y a pas un tel accord, je pense qu'on cherche juste à donner du temps pour un effet de surprise. En tout cas du côté ukrainien on montre qu'on arrive à réaliser des frappes en profondeur et par saturation à l'aide de drones, on revient 1 an en arrière, c'était presque un événement de voir 1 drone ukrainien s'enfoncer dans ces distances, 2 ans en arrière c'était un événement que de voir un drone ukrainien s'écraser en Russie, aujourd'hui on en a des centaines. C'était prévisible et comme beaucoup le disent, les ukrainiens ont un choix de cibles plus impactants en Russie que les russes n'en ont sur l'Ukraine. Il y a un volume de drones à longue portée qui croit côté ukrainien, ils semblent avoir misé beaucoup sur ce potentiel et ces derniers mois on commence à en voir de plus en plus les effets. Il y a 2 ans on vantait aux russes d'avoir les drones iraniens Shahed pour faire du volume et qui allaient épuiser les missiles d'interception ukrainien et occidentaux. Mais fondamentalement nous ne voyons pas une grosse évolution côté russe, là ou on imaginait ces drones se multiplier, les volumes lancés sont assez stable. Les ukrainiens semblent aujourd'hui s'approcher de plus en plus de ce que font les russes, ils vont peut-être en tirer moins quotidiennement pour privilégier des gros coups, mais les quantités augmentent et ils touchent ce qu'ils visent. Là encore, comme souvent , il faut comprendre que nous sommes dans une phase d'expansion, donc qu'à l'avenir il y aura plus de drones, plus de frappes sur la Russie et elles seront plus quotidiennes. Les conséquences, il faut également bien les observer. Ces frappes poussent les russes à revoir leur dispositif défensif, ça détourne des moyens, ça pousse à concevoir d'autres priorités. L'incursion à Koursk suit la même logique. Les russes sont encore dans leurs certitudes, celles ou ils ont décidé que la guerre se jouait au Donbass, celle ou ce sont eux qui ont l'initiative, celle ou ce sont eux qui frappent l'Ukraine. Ainsi on continue de voir dans la propagande russe une focalisation sur le Donbass car pour elle, c'est ici que la guerre se joue, que la victoire ou la défaite de l'un ou de l'autre se fera. Pourtant à Kiev on est sur un autre registre depuis plusieurs mois, on semble miser sur une autre stratégie, mais les russes ne veulent ni le voir, ni le comprendre ni l'accepter. Ils sont donc très souvent "surpris", ils vont voir les ukrainiens prendre en quelques jours chez eux un territoire équivalent à ce qu'ils ont pris en 8 mois d'effort au Donbass, mais on "relativise", on va continuer à faire croire que ce n'est rien, que ce n'est pas grave, qu'il faut regarder le Donbass, toujours le Donbass et encore le Donbass. Le reste n'a aucune importance et c'est une belle connerie stratégique des russes qui pensent encore trouver dans le Donbass une bataille décisive alors que l'adversaire a changé de raisonnement et cherche d'autres voies. Je vais me répéter, mais je reste convaincu que les ukrainiens finiront par lancer une large offensive en 2025 dans le sud et que ce n'est qu'à ce moment là qu'on comprendra l'intérêt de l'offensive à côté de Koursk. Mais en attendant ce moment, les ukrainiens vont chercher à gagner en potentiel, notamment aérien. Ils vont chercher à affaiblir et diviser les russes, ils vont chercher à éloigner l'aviation russe du front pour que le jour J, il soit difficile pour eux de venir effectuer un appui à des troupes dans la région de Melitopol ou le long du Dniepr alors que les ukrainiens exploiteront pleinement leurs aéronefs. L'usage des missiles à longue portée, l'intensification des frappes de drones vont participer à tout cela.
  14. Les israéliens sont très bons, ils ont des services et des moyens très focalisés sur un objectif, sur des cibles. En tout cas le coup des bipeurs et autres qui explosent c'est il faut le dire, "magistral" peu importe à ceux qui détestent les israéliens. C'est digne d'un film et ce n'est pas impossible que dans quelques années, un tel film soit réalisé. On continue de voir que les israéliens ne sont aucunement craintifs sur le risque d'une escalade et que c'est bien du côté adverse qu'on cherche à l'éviter. Je l'ai déjà dit plusieurs fois ici, Israël en ce moment est en mode "guerre" et ses ennemis ne sont nullement prêts à subir les conséquences d'une guerre, pour diverses raisons. L'opération dans la bande de Gaza, on peut vouloir trouver un échec aux israéliens, on peut mettre en avant des pertes ou autres, la seule réalité aujourd'hui, c'est que le Hamas n'est plus du tout en position de faire planer un second front dans une guerre "commune" des ennemis d'Israël. Aujourd'hui les israéliens peuvent concentrer leurs moyens au Nord, en cas de guerre contre le Liban, le Hamas ne va pas sortir des forces cachées qui vont pousser les israéliens à devoir maintenir un gros dispositif au Sud. Le Hezbollah ce n'est pas non plus les palestiniens, on change de registre. Faut pas croire qu'en Cisjordanie et ailleurs, on va assister à un soulèvement des palestiniens (type intifada) pour soutenir un Hezbollah qui n'a pas réellement appuyé le Hamas dans la guerre qui a suivi le 7 octobre. Le Hezbollah est en réalité bien seul et même son mentor iranien risque d'être très mesuré dans son soutien, pour la Syrie d'Assad idem. Cette Syrie qui est bien affaiblie aujourd'hui, aux moyens très limités, cela fait déjà des années qu'ils se prennent des bombes israéliennes et se gardent bien de répliquer, trop instable sur tous les plans que de risquer des raids israéliens qui viendraient viser le coeur du pouvoir et des forces syriennes. Le contexte global n'est pas du tout favorable à cet "axe de la résistance" et ne nous y trompons pas, Israël aujourd'hui va chercher à traiter le Hezbollah. Les démonstrations de forces que l'Iran a voulu faire après la frappe de son consulat en Syrie ou celle du Hezbollah pour venger ses cadres tués, ben en fait, on a plus le sentiment d'une limite capacitaire et d'une réussite défensive israélienne. Donc en dehors de ceux derrière un écran qui vont fantasmer (par envie et espoir) une puissance dévastatrice des roquettes ou missiles des adversaires d'Israël, dans les faits on a l'impression que frapper Israël n'est pas aussi simple qu'on le pense, qu'en face, au delà des intercepteurs, il y aussi le répondant. C'était comme pour Gaza, on pouvait dire que le Hamas disposait de 50 000 roquettes, qu'au bout d'un moment il finirait par saturer les défenses israéliennes ou que ces derniers n'auraient plus de missiles intercepteurs. Mais dans la réalité de l'affrontement, qu'est-ce que ces milliers de roquettes ont eût comme impact militaire? Et quand on fait le tri des roquettes qui ont finalement atteint une zone intéressante (civils), c'est bien maigre, insignifiant sauf pour ceux qui vont compter le coût d'un missile intercepteur israélien en imaginant une ruine financière qui fera perdre la guerre à Israël. Mais on va me dire qu'avec le Hezbollah ce sera totalement différent, du moins certains l'espèrent. Israël est prêt à l'escalade, ils viennent tuer au coeur de Beyrouth un nouveau grand chef militaire et on se demande bien quand le tour de Nasrallah viendra. Une élimination qui fera plaisir aux américains, leur rappelant au passage que le Hezbollah a été leur ennemi, comme à nous les français amenant à des dizaines, des centaines de morts. Ne pleurons pas et ne défendons pas le Hezbollah
  15. Ce sont les européens qui vont récupérer l'argent, pour l'Ukraine ce sera un don, ils ne vont rien rembourser. Quoi qu'on en pense, le monde actuel est un monde de "capitaux", voler un état c'est jouer sur une "confiance" et les investisseurs. Ainsi le blocage de fonds et la confiscation des intérêts, ça passe. Cet argent est quoi qu'on en pense également un gros levier de négociation, pas forcément pour mettre fin à la guerre, mais aussi pour concevoir les relations futurs de la paix. Cela peut se faire dans 1 an comme dans 10 ou 15 ans.
  16. Il ne faut pas critiquer la Russie, ni ne lui reprocher quoi que ce soit. Il faut viscéralement être contre les américains et les israéliens. Si tu fais cela, tu seras le bienvenu et tu n'auras aucun problème. Combien de fois je l'ai dit? Combien de fois je pointe cette petite équipe qui ici a un parti pris non assumé? Mais il ne faut surtout pas le relever, sinon vous allez entrer dans la ligne de mire sur qui le moindre pet de travers sera un prétexte pour vous dégager...
  17. Il donne un mauvais exemple, mais une exemple qui permet d'appuyer sur l'idée qu'avant c'était mieux. Pourquoi un mauvais exemple? Car l'Allemagne faisait partie intégrante de notre dispositif militaire, zone d'occupation d'après guerre, front axé contre l'URSS de l'autre côté du rideau de fer, c'était 50 000 hommes que nous avions en permanence stationné en Allemagne. On avait donc déjà tout le soutien, le commandement, la logistique en place. Aurions nous été capable d'en faire autant en Italie ou au delà de nos frontières? Certainement pas. Oui nous avons réalisé une professionnalisation de nos armées, oui d'une certaine façon les forces en Allemagne ont été globalement "dissoutes", cela amenant à une baisse de moyens. Mais le bordel bureaucratique d'aujourd'hui n'est pas bien différent de celui d'hier. Je ne partage pas l'idée ou "avant c'était mieux" je pense juste que c'était différent. On a aujourd'hui une armée professionnelle, on peut faire croire qu'avant la France avait une grosse masse de forces à déployer, mais en vérité, dans le contexte actuel, s'il fallait envoyer des troupes en Ukraine pour combattre la Russie, l'exemple à regarder c'est plutôt Daguet qui montra les limites d'une armée de conscrits à l'employabilité limité avec une armée professionnelle. Aujourd'hui on a beau avoir beaucoup moins de moyens sur le papier, mais on reste comme pour Daguet, sur un déploiement d'une division. Donc sauf à imaginer un conflit improbable à nos frontières ou dans nos frontières (soyons réaliste), l'armée d'hier avait ses limites dès lors qu'il fallait raisonner au delà d'affronter l'armée rouge en Allemagne.
  18. Le tout roues c'est une vision obsessionnelle de certains depuis que la France a décidé de remplacer un VCI chenillé par un VCI à roues. Mais derrière les belles images ou les simplifications (la chenille ça passe partout...), il faut comprendre la réalité de comment c'est en vrai, sur l'aspect global. La France n'a pas une armée pléthorique et focalise ses forces à être apte à la projection. Nous ne sommes pas dans une configuration à défendre nos frontières et ou on demande à nos forces de prendre le train pour faire 200km. Comme toujours comprenons bien notre situation (menaces, voisinage, alliances, nucléaire, revendications territoriales etc...) , nos besoins et ne nous projetons pas dans la situation ou les besoins d'autres pays. On a aujourd'hui le Caesar à roues et l'AUf1 à chenille, mais qu'est-ce qu'on en fait de cet AUf1 par rapport au Caesar? Il n'est déployé nulle part, il a une disponibilité catastrophique, il coûte cher à entretenir, il est contraignant pour la logistique. Le Caesar à côté il fait ce qu'on lui demande et pas seulement pour des opex africaine comme les pourfendeurs de la roue aiment bien le faire croire. Au final on a un régiment et des hommes qui ne servent à rien, ils font semblant de donner du potentiel sur le papier, mais c'est presque comme s'ils n'existaient pas dès lors qu'on doit réfléchir à la projection d'une force. C'est juste pour donner un cas du moment de comparaison roues/chenilles chez nous, dans notre situation et nos besoins. Concernant les drones, il n'y a pas de "négations", juste un manque d'investissement. La vérité c'est qu'en dehors de 3-4 pays qui ont misé dessus pour diverses raisons, c'est l'ensemble du monde qui ne l'a pas considéré plus que ça, pas d'exception française ni européenne. C'est aussi un segment qui évolue très vite. Il y a 3 ans, quand on parlait de drones et d'Ukraine, c'était pour évoquer la livraison de quelques drones TB2 à une aviation ukrainienne bien faiblarde, aujourd'hui on fait presque comme s'ils étaient à un top niveau. La guerre en a décidé ainsi, mais encore une fois, ce n'est pas notre situation ni nos besoins. Pour la conservation des matériels, là aussi attention aux idées reçues. Un matériel ne va pas se placer dans un hangar et on ne va pas le sortir d'un claquement de doigts, remettre un peu d'huile et c'est reparti. Le matériel qui quitte le service est généralement dans un sale état. On avait déjà du mal à maintenir une bonne disponibilité avec les équipes de maintenance, l'argent de la MCO, des stocks de pièces. Le mettre en stock pour le sortir dans 10 ans c'est comprendre qu'on le sortira dans un plus mauvais état (un matériel qui n'est pas utilisé n'est pas préservé de l'usure du temps et d'un manque d'entretien), vous n'aurez aucunes pièces disponibles, plus grand monde qui saura quoi faire pour l'entretenir et le mettre en oeuvre. En dehors des productions massives comme de l'époque de la guerre froide et ou vous pourrez cannibaliser certaines choses ou que vous disposiez encore de capacités industrielles pour fournir des pièces pour une remise en état, ce qui n'est plus produit (matériels complets comme pièces détachées), ce qui est en petites quantités, le stockage n'a aucun avantage autre que laisser l'idée d'une réserve mais qui le moment venu ne servira à rien. La Russie actuellement peut tirer profit d'une partie de ses matériels en stocks, car il y a souvent une masse d'équipements communs qu'ils peuvent cannibaliser pour en tirer un potentiel qui ne sera jamais total non plus. Le fait (contextuel) que les russes aient dût maintenir en service de vieux blindés fait qu'ils ont continués des productions de pièces détachées ou parfois des programmes de modernisations. Donc ils vont être capable de pouvoir remettre en état des séries de véhicules comme le T-72, le MT-LB, BMP2, parfois en y mettant un moteur neuf. On sait (et on voit) aussi qu'ils font une croix sur certains matériels secondaires comme les transmissions ou les optiques. Que parfois on se contente juste d'avoir un véhicule qui roule pendant un petit temps, que l'on retrouve sans doute pas mal de véhicules, comme les chars, dont l'armement n'est plus opérationnel, ce genre de véhicules que sur place ils vont les transformer en "tortue". Comme aux USA, le stockage d'Abrams a du potentiel car derrière ils ont encore l'industrie qui va avec. On sait que chez eux la rénovation d'un de ces chars c'est un désossage de A à Z, en dehors de la structure de base tout est refait comme pour un char neuf. Idem pour d'autres équipements, il y a la masse, il y a le fait qu'ils soient toujours d'usage, il y a le fait qu'il y a toujours une industrie derrière en capacité d'en tirer un potentiel.
  19. Les allemands restent fondamentalement sur une vision "économique" pour tout, y compris le militaire. Ils ne conçoivent/veulent pas être une puissance militaire et encore moins assumer des responsabilités (on peut s'en plaindre dans l'esprit "collectif", mais en vrai, il faut s'en réjouir). L'industrie militaire est pour eux un générateur de revenus avant d'être un générateur de puissance. Ils ont vus au début du conflit que côté occidental, la production d'obus de 155mm est pauvre, ils se sont mis en tête de capter le marché, que ce soit pour reconstituer/augmenter les réserves des pays occidentaux comme pour fournir l'Ukraine en captant des commandes qui se font par des donateurs ou par le budget de l'UE. Ils ont essayés de la même façon pour produire des chars, des VCI, cherchant à se positionner au plus vite pour que l'UE, ses membres et d'autres pays finissent par amener l'argent. Mais ils ne sont pas les seuls à avancer sur ce domaine, les projets d'usines en Ukraine sont nombreux. Quoi qu'on en pense, du côté occidental la machine industriel commence par produire ses effets. Au début on donnait des surplus ou des matériels devant être prochainement retiré du service car il n'y avait pas le temps de produire et qu'il fallait attendre que ça parte. Puis en raison de faibles stocks, on a commencé à prélever dans nos forces (sans excès) puis de réaliser des commandes aux industriels pour recompléter (cela pouvant aller jusqu'à parfois 2 ans entre la commande et la livraison). Mais le conflit passant, les productions s'accélérant et augmentant, on commence par arriver à une nouvelle phase, c'est que les trous se rebouchent et qu'on entre dans une phase ou la production alimente directement l'Ukraine. Dans un premier temps on va encore continuer fort logiquement par tirer à nous les avantages du neuf, comme par exemple donner aux ukrainiens nos vieux obus en échange des neufs afin de rajeunir nos stocks, mais très rapidement l'occident aura atteint ce que je peux qualifier "d'équilibre". Cela veut dire qu'il n'y aura plus besoin de ponctionner des matériels ou des munitions de nos forces pour fournir l'Ukraine. Cela ne veut pas dire que tout ce que l'Ukraine va recevoir sera du neuf, on continuera toujours par fourguer des VAB quand nous allons recevoir des Griffon/Serval par exemple. Si en 2022 on pouvait s'inquiéter sur la suite de la guerre, constatons qu'aujourd'hui l'occident a maintenu un effort mesuré qui lui a permis de ne pas se désarmer lui même, ni de s'affaiblir. Constatons que ceux qui prédisaient qu'on ne pourrait pas mener cette guerre sur la durée en raison de stocks insuffisants ou d'une production insuffisante se sont trompés, l'occident peut continuer son soutien, aujourd'hui le frein n'est plus capacitaire (au cas par cas il y a des limites à tout, on en convient), mais il est politique. L'avantage occidental c'est que l'effort des uns se cumulent aux efforts des autres et c'est ce total qui devient une force. Alors oui la France ne produit pas 1 million d'obus de 155mm, mais elle se place avec le Caesar sur une capacité à venir de production de 120 par an contre 24 il y a 2 ans (tous n'allant pas forcément au client ukrainien). La perspective à venir sur des secteurs "critiques", comme l'obus de 155mm, montre qu'on risque réellement de passer rapidement d'une situation ou c'est la galère à une situation ou l'offre va dépasser la demande. La forte demande actuelle fait que partout dans le monde, on met les bouchées double pour en produire. Aux USA, en Europe, mais aussi en Asie, tous font des efforts considérables et dans 2-3 ans, soit la guerre en Ukraine permettra encore d'absorber cette production, soit on va assister à un choc de l'offre qui va rendre d'un coup l'obus de 155mm bon marché. C'est à ce moment là qu'il sera opportun d'augmenter les stocks et pourquoi pas imaginer des stocks stratégiques au niveau européen ou de l'Otan. Je pense que la réflexion se posera d'elle même. On peut très bien imaginer l'UE finançant la création de stocks stratégiques dans le domaine militaire sur des consommables de guerre comme les obus, la poudre, les munitions de petits calibres, des rations, etc. Un tel stock permettrait d'avoir si nécessaire ce qu'il faut pour tenir un temps de grande consommation, donnant ainsi le temps d'une relance de la production. Ce stock stratégique commun ne doit pas se substituer aux stocks nationaux, sa gestion et son stockage se faisant sur plusieurs pays doit continuer d'être financièrement pris en charge par l'UE. On pourrait créer un système ou la consommation (entrainement...) des états permettent un renouvellement naturel du stock afin d'éviter que tout soit en attente et qu'en bout de chaine, on soit contraint de payer la destruction. C'est une idée parmi d'autres, car je ne crois pas qu'individuellement après la guerre en Ukraine, nos stocks soient considérablement plus élevé, il y aura du mieux, mais à la réflexion "combien d'obus doit-on stocker?" on aura comme base de réflexion "combien de canons nous avons?"...
  20. Mais Poutine ne veut aucunement des pourparlers, faut arrêter de croire qu'il attend l'élection américaine pour trouver une voie diplomatique au conflit. Dans l'idéologie de Poutine et de ses partisans, c'est depuis 2 ans l'espoir que Trump arrive et qu'il cesse d'aider l'Ukraine, qu'il va la pousser à capituler, en gros c'est ça. Le Kremlin quand il parle de négocier, c'est dans l'esprit d'une Ukraine se voyant infliger les conditions russes, pas de s'assoir à une table comme 2 acteurs au même niveau pour mettre fin à la guerre. Il ne faut pas s'aveugler sur ces gesticulations diplomatiques/médiatiques d'apparences. Il peut y avoir demain un processus de négociations qui se fait sous l'impulsion du changement présidentiel aux USA, mais très vite tout le monde comprendra et verra que les russes ne seront présents que pour étaler leurs volontés et qu'ils ne voudront rien céder. Pour les russes, on négocie la capitulation de l'Ukraine, on ne négocie pas une paix qui va contenter les 2 parties et va permettre d'établir une bonne base pour un futur apaisé ou le respect soit présent, l'esprit de vengeance dissipé et surtout que le risque d'un nouveau conflit soit éloigné. Certes, ce n'est pas clairement annoncé, mais ça semble être du genre, on mets Zelenski et Poutine autour d'une table, lui au milieu. Il va dire à l'un "fait des concessions ou je cesse l'aide" et à l'autre "fait des concessions ou j'augmente l'aide". Il s'est mis dans la tête que l'aide américaine c'est elle qui peut permettre de faire gagner ou perdre l'un ou l'autre. L'erreur est de surestimer le pouvoir de cette aide américaine aux volontés des uns et des autres. C'est croire que l'aide européenne n'existe pas ou ne pèse rien, bien souvent il critiquait le fait que les USA donnaient plus que l'Europe (alors que dans les faits, ce n'est pas le cas, mais il ne veut pas l'entendre, car c'est juste une idéologie de l'instant pour plaire à un certain public américain). Le problème comme je l'écrivais au-dessus, c'est que Trump comprendra et verra qu'en fait Poutine ne sera pas prêt à céder quoi que ce soit et c'est pour ces raisons que malgré tout ce que certains pensent, moi j'estime que Trump a plus de chance de devenir celui qui va amener plus d'aides aux ukrainiens dans un retournement de veste en lien avec un Poutine qui s'obstine que d'être celui qui va tout arrêter. Mais ça on le verra (sil est élu) pas avant une bonne année.
  21. Pas une révélation, mais on y arrive doucement mais sûrement...
  22. Mais c'est totalement débile ton raisonnement. Si un type utilise un couteau Laguiole pour commettre un acte terroriste, la justice va juger Laguiole ou le type qui tenait le couteau? Je simplifie, mais c'est ça. Il n'y a que les états qui peuvent autoriser/bloquer des ventes d'armes, Boeing comme le constructeur de la Kalashnikov n'ont pas et ne seront pas mis en cause quant à l'usage qui en sera fait. Pour les USA, avec ITAR, les entreprises américaines (mais aussi les acheteurs étrangers) sont sous une forte contrainte. Les produits "militaires" sont identifiés (y compris pour des produits à usage civil) et doivent être tracés, les demandes d'exportations acceptées par les autorités. Généralement les entreprises américaines sanctionnées le sont symboliquement pour des négligences ou des erreurs qui vont toucher des composants qu'on retrouvera sur des produits civils et à destination de pays "non autorisés" à acquérir de l'armement américain. Mais les ventes d'armes en elle même à des armées étrangères, c'est un automatisme, ça entre dans la procédure, c'est automatique, les accords d'exportations sont donnés, souvent même au-delà du contrat finale en vue d'alléger ultérieurement les démarches. Donc à partir de là, la vente de bombes, d'avions ou je ne sais quoi c'est comme pour mon exemple de Laguiole, l'usage finale est de la responsabilité de l'utilisateur, pas du constructeur, qu'il l'utilise pour se défendre ou pour faire des agressions (là on va curieusement entrer dans le débat des armes "offensives" et "défensives", peut-être qu'en fait tout est lié sur le niveau de responsabilité, d'autorisations de fournitures, de procédures, je dis ça je ne dis rien). Dans le cas d'Israël, pour Washington c'est un feu vert permanent, c'est même eux qui financent pas mal d'acquisitions israéliennes avec l'aide qu'ils fournissent. Boeing ou tout autre entreprise qui exporte vers Israël peuvent être accusé par X ou Y, elles ne seront coupables de rien, car ceux qui tiennent les ficelles des ventes, c'est directement l'état, attaquer Boeing c'est attaquer l'état. Donc il peut y avoir une pression populaire, médiatique ou politique qui amènera des états à suspendre ou annuler des ventes (voir des achats) d'armement, mais il ne se passera strictement rien derrière.
  23. Sur ce petit dessin, il y a une simplification assez forte. Pour qui comprend la France et qui veut évoquer l'aspect colonial en Afrique, il faut déjà diviser notre approche en 3 segments. Le premier étant le temps ou c'était nos colonies, le deuxième c'est le temps de la françafrique et le troisième, en ce moment, c'est celui on on cherche à tout faire pour se détacher de la françafrique. Qu'on le veuille ou non, ce troisième segment impose des hésitations, des limites, des précautions qui ne permet pas d'avoir une approche global. Ce n'est pas une stratégie, c'est vouloir faire sans vraiment le faire, c'est être présent sans être présent, c'est vouloir contrôler sans contrôler, c'est vouloir combattre sans combattre, c'est vouloir décider sans décider, c'est vouloir s'imposer sans y arriver. On ne veut pas passer pour l'ancien colonisateur qui va dicter ce qu'il faut faire aux gouvernements en place, sauf que ces gouvernements sont incapables de savoir quoi et comment faire. Militairement on veut agir, mais on fait tout pour en faire le minimum. Prenons le Mali, l'idée initiale c'était une force de la CEDEAO qu'on devait soutenir. Mais les pays de la région ont été incapables de le faire. Nous sommes intervenus et très vite on a déjà désengagé, d'une brigade de 4000 hommes l'objectif était de ramener à 1000 hommes le dispositif en 2014. Misant sur une force onusienne, misant sur une remontée en puissance de l'armée malienne qu'on voulait déléguer à d'autres européens (EUTM). Mais constatant les lacunes de l'armée malienne à prendre une autonomie (et après l'échec de leur offensive sur Kidal en mai 2014), une MINUSMA qui fait de la présence sans traquer les terroristes, on était contraint de maintenir un rôle actif militairement. Puis on a voulu miser sur une force régionale, le G5 Sahel qu'on devait soutenir et accompagner dans les opérations militaires, là aussi en misant sur les européens avec Takuba après un surge de Barkhane qui devait neutraliser les gros rassemblements terroristes (sanctuaires). Ne nous trompons pas avec Barkhane, sa création qui a englobé les forces au Tchad, Niger, Burkina a mathématiquement augmenté un volume de force masquant l'enlèvement de forces de Serval, mais tout n'était pas au Mali. Rien de sérieux n'a émergé des autres, car tout simplement nous n'avons pas la main dessus, nous ne sommes pas responsable du volontariat des autres, pas responsable de leurs manque d'engagement, pas responsable de la qualité et des moyens limités des armées locales. Mais il faut le savoir, nous n'avons jamais voulu nous engager au Mali et nous avons systématiquement cherché un moyen pour se désengager ou pour avoir une présence à minima. Passer le relai c'était notre approche global, le désengagement allait de toute façon se faire malgré la problématique visant la force du G5 Sahel et de Takuba. Au moment du coup d'état, les putschistes savaient eux aussi que c'était en cours et c'est sur cette base là qu'ils ont justifié le recours à Wagner. Donc crise diplomatique et autres, c'est bien nous qui avons pris la décision de partir, car on y a vu l'occasion d'un désengagement ou ce sera les putschistes qui assumeront la responsabilité sur le futur. Nous n'avons pas insisté tout comme au Burkina et au Niger, car cela satisfait l'ambition politique du désengagement. Bien que les militaires aient parfois été au bord de faire infléchir la politique, comme à Niamey, à la dernière minute, le président a privilégier l'inaction et le désengagement. Mais ce n'est pas terminé, on veut partir d'autres pays, on veut une présence en Afrique à minima car on se dit que moins nous sommes présents, moins on aura l'image de la françafrique, moins on sera mal vu. Personnellement j'ai toujours été en opposition sur notre manière de faire et sur le fait qu'il y a un vrai problème politique qui craint l'action par peur de la françafrique. Nous aurions dût prendre les choses en main de manière plus profonde et centré sur le Mali plutôt qu'à vouloir être discret et le plus distant possible tout en voulant être partout. Je ne remet pas en cause les opérations militaires menées par nos forces, elles étaient adaptées au contexte d'engagement et à la place qu'on voulait occuper. Je ne mets pas en cause l'idée d'avoir fait venir la MINUSMA (qui avait son rôle) ou chercher à faire travailler les armées locales mais mon approche aurait été bien différente. En tout cas, je ne pense pas qu'aujourd'hui nous avons une doctrine de contre-insurrection, on est dans un système ou on cherche à faire le moins possible en un minimum de temps
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