Myrtil

Le point de départ de l'audition c'est l'Europe de la défense, ce qui fut respecté par la première audition, avec notamment une mise en garde saine de l'expert néerlandais sur l'incompréhension par certaines pays de la rhétorique française; ce n'était pas un jugement mais un constat et une alerte, voire un appel du pied aux parlementaires. Pour la partie Airbus, le coeur de la séance était le positionnement sur EDIP avec, d'emblée, également des attentes d'explications sur le SCAF, on ne sait trop lesquelles. La droite était physiquement absente, il n'y a eu que le RN et LFI pour venir chatouiller les positions d'Airbus. L'entreprise défend ses intérêts industriels, plutôt honnêtement si on va la chercher avec les bonnes questions, et fait avec les contraintes françaises. Elle n'a témoigné d'aucun élan pour le renforcement des états qu'elle sert, la France notamment. Le positionnement sur EDIP est simple puisque l'entreprise se veut européenne. L'autorité de conception doit donc rester européenne, avec la chausse-trappe qu'elle puisse être supra nationale, et sur les autres aspects c'est l'esquive (la faute aux parlementaires). Pour le SCAF et GCAP, rien de nouveau, on devine que l'entreprise n'ayant pas la main sur ces programmes cherche à se rentre centrale en s'octroyant les sujets les plus transverses, ce qui pourrait convenir à l'Allemagne mais vraisemblablement pas aux autres. Ce qui est frappant c'est que la première séance avec les deux représentants d'institutions européennes sonnait plus "sain" pour ce qui est du renforcement réel de l'Europe sans nier les nations qui la constitue.

Pour le sujet SCAF, d'ailleurs entremêlé avec EDIP, SCAF/Faury ici https://videos.assemblee-nationale.fr/video.16158097_67a31a19240ae?timecode=8445000 puis les masques tombent https://videos.assemblee-nationale.fr/video.16158097_67a31a19240ae?timecode=9602300 Sur EDIP, un peu d'esquive: évidemment favorable pour l'exigence d'autorité de conception (européenne). Par contre pas possible de faire sans du composant extérieur, non quantifié. Peut-être une erreur de ma part mais pas un mot dans cette deuxième partie d'audition sur les conditions d'export. (Au passage KNDS France en audition semaine prochaine et Dassault également annoncé - pas vu la date).

Trois ans c'est long, assez pour faire dériver sa propre morale. Un rappel peut aider. Je suppose que cela a déjà été posté sur le forum mais il me plait de le reposer ici https://www.arte.tv/fr/videos/114590-000-A/interceptes/ Attention si vous ne connaissez pas, ça commence doucement mais ça finit par plonger dans l'horreur.

Il n'y avait pas le upvote par paquet de dix sinon je l'aurais bien posé malgré ma réseau-asociabilité. Que Dassault soit peu expressif sur le dossier saoudien, c'est quand même normal mais je n'ai pas entendu de vraies sources étatiques étaler leur espoirs et états d'âme sur le sujet. Tout passe par des intermédiaires qui prétendent que. Tout au plus, dans les interviews de début 2024, on ne sentait pas chez Trappier un enthousiasme particulier pour ce dossier. Et, à mon humble avis, le déplacement rapide de Lecornu, vrp défense #1, sur trois pays en novembre tenait plus de la situation libanaise que d'autre chose. Je ne sais pas grand-chose mais je sais au moins un truc d'expérience, admirativement d'ailleurs, c'est que la négociation qui tourne au racket, ça ne marche pas avec les pays arabes (les vrais). A titre d'exemple, il semble bien que des monarchies du golfe aient ouvert des lignes de 'swap' monétaire à crédit indéfiniment renouvelable avec la Chine sans que les USA puisse y faire grand-chose. Donc s'intéresser au dernier avion américain c'est une chose, tout-à-fait normale, mais en parallèle avoir un Trump qui veut déplacer des populations et, comme pour le mur et le mexique, au final faire payer la sous-région, ça risque de refroidir l'atmosphère en plus d'étaler le caractère bipolaire de l'administration actuelle, facteur d'instabilité durable. Tant mieux si la France est gagnante mais de très loin ça ressemble plus à un duel americano-britannique. Si les britanniques n'arrivent pas à vendre l'avion actuel et à faire entrer l'Arabie Saoudite dans le programme du prochain alors ils peuvent, une fois de plus, se féliciter des alliances qu'ils bâtissent.

Ce n'est pas la recherche du scoop qu'il faut voir là mais l'action sur commande.

Moi je suis paumé, je ne comprends pas le calendrier, je vous envie. Surtout avec ce genre de communication, https://www.defense.gouv.fr/dga/actualites/livraison-dga-du-14e-dernier-rafale-lannee-2024-larmee-lair-lespace A la lecture j'ai l'impression qu'il ne restera plus qu'un avion français à livrer en 2026 outre les 13 de 2025. Et s'il reste un lot supplémentaire au delà de ces 39 unités, ce sont les 12 de remplacement de la livraison grecque ? 13+1+12 à venir ? J'ai quand même l'impression qu'en 2026, ca va jouer du klaxon pour être un peu en avance de phase.

C'est dans le message plus haut. Jean-Brice Dumont, Executive vice president, Directeur d’Air Power chez Airbus Defence and Space Edit: mercredi 5 février, 11h00 Audition, ouverte à la presse, de M. Jean-Brice Dumont, vice-président d’Airbus, responsable d’Air power (qui regroupe les programmes d’avions militaires et de drones), sur l’Europe de la défense et les coopérations européennes.

JB Dumont sera auditionné demain par la commission de défense de l'assemblée nationale. Nous en saurons peut-être plus.

Les indiens ont probablement conscience des risées qu'ils provoquent. Néanmoins je pense que quand on veut se procurer du matériel étranger mais avec des modifications locales, donc pas purement sur étagère, il faut en donner signal sur un plus long terme. Pour moi ça fait sens même si l'organisation de la compétition en elle-même ne devient jamais l'outil de décision. Indéniablement le cul et les vidéos de chat sont deux excellents moteurs de croissance de l'audience. Pour autant, une fois combinés, les effets s'annulent.

Depuis 2016, le journal a largement eu le temps de virer cuti. On devine que c'est Bezos qui a demandé à son journal de ne pas prendre position lors de la dernière élection, on l'imagine sous la pression. Il a même fait un don pour l'inauguration de Trump. https://anntelnaes.substack.com/p/why-im-quitting-the-washington-post

Au vu de la tendance à simplement copier une information/article pour en faire un nouveau, il est évident que les produits de type chatGPT vont de plus en plus être utilisés pour produire les articles eux-mêmes, noyant ainsi encore un peu plus les sources. En rajouter par dessus va juste contribuer un peu plus à la masse qui réduit elle-même à la forme la plus entropique de toute validation, la réputation, aux dépens de la rationalité.

Je comprends bien que les spectra d'export n'ont pas la lumière à tous les étages mais me vient une autre question. L'auto-directeur des meteor français n'est-il pas fait à Fusaro ?

C'est depuis que l'Estonie, pour un autre "incident", a émis l'idée d'avoir recours à l'article 4 de l'OTAN que les sabotages sont devenus des accidents. On aura même eu droit au Washington Post pour aller prêcher la bonne parole. Ainsi que Mark Rutte en très intentionnel contre-feu avec son affirmation que l'Europe achètera plus d'armes aux US, hors de toute considération souveraine. Plutôt que bufflant, c'est plus affligeant qui me vient à l'esprit.

L'émotion sans doute, pas l'habitude de m'adresser aux stars de l'Internet.

Au cas où ... Ce n'est pas vous qui bégayez et la vidéo est fluide. Simplement, à l'endroit indiqué, le raccord de la bande son n'est pas bon, faisant répéter une phrase. C'est trois fois rien, c'est juste que je m'en suis souvenu une fois la vidéo finie.

Rafale indien et mach 1.8. J'ai bien conscience que la vraie explication n'a vraisemblablement rien à voir avec la physique. Pour autant je me souviens (et je viens de rejeter un oeil) que les points froids de tropopause indienne peuvent être atypiquement bas. Même si en limite de troposhère (tropicale) les modèles sont suivis, avec même des deviations positives, le gradient de température qui s'en suit est probablement assez prononcé (je ne le connais pas). L'ensemble a fini par être expliqué par les moussons. Il n'est donc pas impossible que les indiens bénificient de conditions favorables sur l'est de l'Inde pendant une partie de l'année. Je préviens toutefois, je ne suis pas plus météorologue qu'aérodynamicien. C'est juste une idée.

Il va falloir quand même passer la seconde à un moment donné sous peine de mauvaise surprise. https://youtu.be/TTjdEtHYDJ4?t=1131 jusqu'à 19:37.

Très bon donc on passe lâchement aux critiques (en fait non): 29:22 et 29:28 ça bégaie au montage si vous voulez corrriger. 48:15, il faut avoir l'ouïe fine pour entendre un doigt se lever. Celle-là il faut la garder !

Merci pour l'éclairage. Je parlais bien de souveraineté française. Après tout il n'y certainement pas 50 systèmes de propulsion du M.51 par an, on peut bien porter aussi l'effort ailleurs si on veut être 100% indépendant. Pour ce qui est de Safran et pour la vente de Microtecnica de Collins à Safran avec son blocage temporaire, j'ai appris une nouveauté. Tout comme Safran, j'imagine, j'ai entendu parler de ou même écouté des tarentelles siciliennes, calabraises ou encore napolitaines mais je ne connaissais pas encore la bavaroise. J'espère donc un principe de réciprocité et de refus strict de transfert de savoir et de souveraineté vers le partenaire allemand, au sens étatique. Si un partenaire industriel craint ce que vous pourriez faire, c'est souvent parce que dans la situation inverse, lui, serait tenté.

Je ne vois pas vraiment pourquoi faire reproche aux sénateurs du fait qu'un général turc se livre à son meilleur numéro de derviche tourneur. Surtout s'ils ne sont pas vraiment force de proposition. Je pense que la commission sénatoriale de la défense est très au fait du billard multibande pratiqué depuis longtemps par les turcs pour semer la division intra-européenne. Le ton diplomatique-doucereux-platonique a surtout des avantages 1) il ne se passera rien ou 2) on gagne trois clopinettes mais on fait chier l'industrie des autres et 3) on pose de maigres 'bases' pour l'après Erdogan. Les français ont fait obstacle à l'approvisionnement d'obus turcs pour l'Ukraine via fonds européens et, en ce mois d'octobre, il est probable que les turcs soient venus prendre la température en vue d'un éventuel détournement de fonds EDIP via licence et production sur le sol européen. Pour ce qui est des grands programmes de collaboration, les sénateurs ont commenté le risque de non pertinence de ces programmes en l'état. Je ne les vois pas changer d'avis. Pour en revenir au SCAF. La France développant ouvertement des briques souveraines sans dépendance sur le SCAF et sans attendre, c'est plutôt aux autres de s'énerver. Ma seule interrogation, c'est comment peut-on prétendre à une souveraineté de la dissuasion nucléaire en co-développant le moteur de l'avion livrant la frappe ? Je n'ai rien contre MTU, au contraire, mais ça me bug, surtout, me semble-t-il, que Safran est expert des domaines confiés à MTU. J'espère que l'affaire des commandes de vol de l'eurofighter a permis à Safran et à l'état de bien recalibrer la mesure de la situation.

Cette année, la cuisine grecque servie à l'ambassade va être bien épicée.

Je crois qu'une bonne partie de leur énergie doit passer dans la redéfinition d'une enveloppe de solutions dont ils estiment qu'elle pourra raisonnablement être implémentée plus tard sur un avion produit aujourd'hui. Devoir recadrer à contrainte à la fois de temps et de finance, c'est toujours compliqué. C'est là qu'on voit un des points fumeux du rapport à la mode (dont je ne retiens positivement que des conclusions). On ne peut pas reprocher à la France de ne pas avoir fait un chasseur furtif 'en plus de' ou 'à la place de'. Nous n'avons pas les moyens financiers des US qui ont économiquement planté un premier programme et pataugent dans le suivant, pour le moment, sans pouvoir en sortir. Nous aurions vraisemblablement pu encore plus facilement échouer avec la conséquence catastrophique de se retrouver cul nu. On peut même aller plus loin dans l'ironie, dans le cas américain, c'est aussi l'extension de la captation financière par les programmes en cours, en particulier le striker F-35, qui fait obstacle à l'émergence de solutions plus orientées domination aérienne et commentées par les auteurs.

Le DDTC a semble-t-il initialement rejeté le droit à MBDA d'exporter le meteor au Qatar. La différence entre le Qatar et l'Egypte est que le Qatar ne recoit quasiment rien au titre de l'aide US. Et par ailleurs les US sont massivement présents dans le pays pour leurs propres intérêts. A contrario l'Egypte recoit régulièrement plus d'un milliard annuel en aide militaire par les canaux de l'aide extérieure, à l'exception notable de 2017 et l'arrivée de Trump. On peut aisément comprendre que les USA n'ont guère apprécié financer l'achat de matériel "étranger". Ca vaut pour le Rafale, ça vaut pour le scalp, ça vaut aussi pour le meteor si toutefois le missile a réellement fait l'objet d'un contrat. Sous ces conditions le Qatar a le bon levier pour emporter la décision, l'Egypte clairement pas. Quant à un pays européen refusant l'export meteor à l'Egypte, ce n'est pas dans son intérêt. Cependant je crois qu'il ne faut guère plus qu'un simple coup de fil US au bon endroit (pas forcément toujours le même) pour obtenir un miraculeux désalignement des planètes. A l'image des frappes en profondeur en Ukraine ou récemment le triple salto germanique sur EDIP.

Le sujet de la furtivité semble toujours titiller un nerf. Pour autant j'invite les gens à essayer de comparer les progrès sur 30 ans entre -d'une part la furtivité passive, matériaux, traitements, design des structures des flux traversant le moteur/avion -d'autre part l'explosion des capacités dans le domaine des radars, de l'optique, de l'électronique sous-jacente, du traitement du signal et des traitements algorithmiques associés. Si, pour un pilote de mirage 2000C, il est normal d'être ébahi par la domination évidente d'un F-22 durant sa décennie d'apparition, il est moins compréhensible que les gens voient la furtivité passive comme une rente éternelle. Sinon ils pourraient bien vivre la même surprise que russes et ukrainiens face à la transparence de leur zone d'affrontement.

Achetez mon Kaan, moi je vais plutôt prendre de l'eurofighter. Une stratégie gagnante. De mémoire, il faudra aussi avoir l'aval américain pour le meteor (?).