Aller au contenu
Fini la pub... bienvenue à la cagnotte ! ×
AIR-DEFENSE.NET

Alexis

Members
  • Compteur de contenus

    16 932
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    276

Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Oh il est à jour oui. Y a juste un zéro qui manque La communication, oui. Voici les données de l'Index de démocratie établi par le britannique The Economist Ce n'est pas le moment de leur chercher des poux dans la tête. Ils subissent une agression brutale, et c'est le plus important. Le régime de l'Irak de Saddam Hussein était d'ailleurs largement pire, et l'agression qui les visait était tout aussi injuste, sans rapport avec le type de régime. Mais il faut quand même être conscient qu'il s'agit de propagande. L'Ukraine n'a pas un régime démocratique, ni autoritaire, mais un "régime hybride"
  2. Je crois que tu as raison... surtout par rapport à l'option alternative "Pas de douche du tout, d'ailleurs" Cela dit, ma remarque initiale était une plaisanterie. Je ne crois pas qu'on en soit rendus là. Je ne commencerai à m'inquiéter que lorsque paraîtront les premières publicités gouvernementales "Les bienfaits de la douche froide en hiver" Voici un aperçu des futurs open spaces
  3. "L'Ukraine c'est en Europe. On s'en... on te laisse décider. Le Kazakhstan c'est un voisin et ils ont des matières premières eux aussi, alors pas touche !"
  4. C'est vrai. Ils ne mangent pas tout à fait des melons. Cela dit, la part de l'Europe géographique dans les exportations chinoises était en 2020 de 592 milliards / 2,65 trillions = 22%, important mais pas prépondérant. Et il faut compter les avantages de pouvoir remplacer certaines des productions que les Européens ne pourront plus assurer (des concurrents se cassent la figure), du pétrole à "prix d'ami" acheté en Russie (en fait, prix de vassal)... Le total est peut-être négatif (?) mais alors pas forcément de beaucoup. La bulle immobilière semble être un gros souci en Chine oui. Mais c'est problème quand même plus courant - et moins grave - qu'une récession d'ampleur provoquée par une guerre économique.
  5. A condition que certains chantiers avancent à bon rythme - l'exploitant est optimiste mais ce n'est pas encore fait. la France souffre de la mise en pause d'une grande partie de ses réacteurs (26 sur 56) pour diverses opérations de maintenance, dont certaines ont pris beaucoup de retard à cause de la pandémie de Covid-19. Pour ne rien arranger à la situation, des problèmes de corrosion ont été détectés début 2022, contraignant EDF à entreprendre un contrôle quasiment général des centrales. Cédric Lewandowski, directeur exécutif d'EDF, a par ailleurs déroulé le calendrier prévisionnel de la remise en service des réacteurs. Cinq doivent repartir en septembre, cinq en octobre, suivis de sept supplémentaires en novembre, trois en décembre, trois en janvier puis deux en février. Le 26e réacteur, situé dans la centrale du Bugey (Ain), se trouve actuellement en arrêt "fortuit" mais devrait redémarrer rapidement. Et même ainsi, cela n'assurera que le "moins catastrophique". En effet : - Allemagne, Italie etc. sont parmi nos principaux clients - l'effondrement de la demande chez eux aura évidemment un impact pour nous - Beaucoup de nos entreprises sont intégrées à leurs chaînes de valeur industrielle - elles aussi devront débrayer si telle pièce n'a pas été produite en Rhénanie ou dans le Milanais, parce que le producteur n'a pas l'énergie pour, voire parce qu'il a mis la clé sous la porte - Les prix de l'énergie au niveau européen ont cours aussi chez nous. Nos entreprises industrielles aussi risquent débrayage forcé voire faillite si les prix de leurs entrants notamment énergétiques restent au niveau actuel déjà semi-démentiel (il est vrai que nous en avons moins que l'Allemagne, et aussi que l'Italie, mais bon...) Si l'Allemagne et l'Italie connaissent une récession à - X %, et que nous connaissons "seulement" une récession à - X/2 %, deux fois moindre, il est vrai que ce sera "moins catastrophique" chez nous. Mais bon... ça restera bien mauvais Et je ne parle pas de l'hiver 2023-24, qui pourrait être largement pire. Les réserves de gaz sont presque pleines aujourd'hui, parce qu'on a pu faire des réserves avant que Moscou ne commence son offensive économique contre nous. L'année prochaine... il sera beaucoup plus délicat de faire des réserves. Et les fournisseurs alternatifs ne pourront vraiment prendre la place de la Russie (déshabillant leurs autres clients parce que nous aurons gagné aux enchères sur le prix du gaz) que lorsque les infrastructures de transport de GNL auront été largement agrandies, ce qui prendra plusieurs années (si les projets lancés ne connaissent pas de retard) Dans les années qui viennent - Il faut s'attendre à ce que la situation économique de la Russie se dégrade progressivement, car le manque de pièces détachées se fera de plus en plus cruellement sentir, même si l'augmentation du cours de pétrole et gaz compense sur le plan strictement monétaire la baisse des volumes exportés - et remplacer tout cela par les équivalents chinois ou indiens prendra bien du temps - Il faut s'attendre à ce que la situation économique européenne reste fortement dégradée, du fait du manque de gaz naturel surtout pour la production de composants industriels qui manqueront au reste de l'économie, qui pourront certes être remplacés par des importations depuis des régions du monde où l'énergie reste disponible à prix correct, mais avec pertes d'activité, d'emplois et de richesses ==>Ce sera, en un sens, une double réussite. A la fois l'offensive économique européenne contre la Russie, et l'offensive économique russe contre le reste de l'Europe, auront brillamment réussi. Pendant ce temps bien sûr, à Pékin, on mange des melons - l'expression chinoise équivalente paraît-il à notre "manger du popcorn" ... J'espère qu'ils ne sont pas racistes en Chine. Parce que sinon, s'ils expriment les situations en termes de couleur de peau, ils diront "Les Blancs sont c..."
  6. Der Spiegel vient de publier dans son édition anglophone un tour d'ensemble de ce qui se profile pour l'économie allemande Je conseille la lecture complète de ce roman d'horreur cette description riche et sourcée. Voici seulement quelques extraits Quelle sera l'ampleur de la récession allemande ? Les premières entreprises allemandes ont commencé à jeter l'éponge et la consommation s'effondre face aux retombées de la flambée des prix de l'énergie. L'économie glisse de manière quasi incontrôlée vers une crise qui pourrait affaiblir durablement le pays. (...) Les PDG des entreprises et les dirigeants syndicaux parlent désormais ouvertement de leurs craintes. "Le pire est encore à venir", déclare Klaus-Dieter Maubach, PDG du géant allemand de l'importation de gaz naturel Uniper, en faisant référence aux prix de l'énergie. Et Yasmin Fahimi, chef du puissant syndicat DGB, a prévenu dans une interview accordée à DER SPIEGEL que si le gouvernement ne prend pas rapidement des contre-mesures, il y a un risque d'effet domino qui pourrait conduire à la désindustrialisation de l'Allemagne. "Ce serait un désastre". La question n'est plus de savoir si la crise va arriver. Il s'agit de savoir quelle sera sa gravité et combien de temps elle durera. (...) La question est de savoir si les responsables politiques parviendront à atténuer les conséquences - ou si la menace d'une crise économique pouvant durer plusieurs années avec "des pertes de prospérité d'une ampleur inimaginable auparavant", comme l'a dit Peter Adrian, le président de l'Association des chambres de commerce et d'industrie allemandes (DIHK). En d'autres termes, une crise qui pourrait ronger la substance du pays, miner les caisses de sécurité sociale et la capacité d'action de l'État. Elle pourrait également conduire à la disparition définitive de nombreuses entreprises. Une crise qui rendrait les Allemands plus pauvres. Ces jours-ci, il est difficile de savoir où se situe la limite entre le pessimisme et la panique justifiée. Ce qui est certain, c'est que la guerre économique de Poutine frappe l'Allemagne là où ça fait le plus mal : un prix du gaz qui a déjà plus que quadruplé écrase la compétitivité, dans presque tous les secteurs. La crise actuelle du gaz a tous les "ingrédients pour que ce soit le Lehman Brothers de l'industrie de l'énergie", a déclaré récemment le ministre finlandais des affaires économiques, Mike Lintilä. En 2008, les banques d'investissement ont déclenché une crise financière et économique mondiale en vendant des hypothèques immobilières toxiques liées à des constructions de titres sauvages. Cette fois, ce sont les prix élevés du gaz et de l'électricité qui pourraient déclencher un effondrement systémique. (...) L'année dernière, la société a payé 120 millions d'euros pour l'électricité et le gaz. Si les prix restent au niveau actuel, les coûts grimperont en flèche pour atteindre 1,2 milliard d'euros l'année prochaine. Au pire, une perte d'un milliard d'euros serait enregistrée l'année prochaine. "Nous serions immédiatement en faillite", déclare M. Becker. Pour éviter cela, GMH devrait augmenter ses prix de l'acier de 50 %. "Les clients ne seront pas d'accord avec cela", dit Becker. (...) "Notre production a été complètement arrêtée", déclare Torsten Klett, le codirecteur de SKW Stickstoffwerke Piesteritz. "Et nous ne pourrons redémarrer que si le prix du gaz baisse considérablement ou si les politiques nous apportent un soutien massif." L'entreprise chimique est l'un des principaux producteurs d'engrais et d'AdBlue en Allemagne. (...) Ce qui l'inquiète, c'est la nature des faillites d'entreprises. Alors que la pandémie a principalement touché le secteur des services, la crise actuelle frappe désormais le cœur industriel du pays. Quarante pour cent des emplois touchés par les plus grandes faillites sont des emplois industriels. (...) "Nous ne pouvons pas traverser la crise énergétique à coups de plans d'aide", prévient Stefan Kooths, vice-président du respecté think tank économique IfW Kiel. Selon lui, l'Allemagne a besoin d'une "réorientation stratégique" de sa politique énergétique. "Comptons-nous sur le GNL à long terme ? Autorisons-nous le fracking ? Réévaluons-nous l'énergie nucléaire ?" Selon lui, les entreprises ne sauront à quels prix de l'énergie elles peuvent s'attendre à l'avenir que lorsque ces décisions fondamentales auront été prises. On va rentrer dans le dur. Ce n'est pas la très "années 1970" stagflation (stagnation + inflation). Plutôt un combo forte récession + forte inflation. Les Allemands, sans doute, davantage que nous, ou du moins plus tôt. Mais il ne faut pas imaginer une seconde que la France puisse en sortir indemne.
  7. J'ai le premier ministre grec au téléphone, qui souhaite partager quelques doutes Ca n'est pas impossible, en fait. C'est juste que l'étape préalable est celle-là
  8. J'étais moi aussi intrigué par l'échec russe à repérer suffisamment tôt une offensive de taille conséquente - on parle de 10 à 20 000 hommes de ce que j'en ai lu. N'ont-ils pas des satellites d'observation... en pagaille ? Vérification faite, non ! La Russie a renouvelé son alerte précoce avec pas moins de 5 satellites d'alerte du nouveau modèle Toundra, le 6ème restant à lancer. Ils se trouvent en orbite de Molniya à haute altitude et très elliptique et sont destinés à détecter des lancements de missile balistique. Mais en ce qui concerne l'observation optique depuis l'orbite basse - qui permet d'analyser les déploiements et manœuvres au sol, notamment - ils ne disposent que de deux Persona le troisième étant hors service. Soit autant que la France en avait avec les deux Hélios II, et moins que les trois CSO qui les remplacent, le dernier devant être mis en orbite l'année prochaine. Si on en croit ce lien (sous toutes réserves), leur résolution spatiale serait équivalente à celle des Hélios II. ==>Donc non, l'observation spatiale russe n'est en fait pas tout à fait équivalente à celle de la France ... Ca reste quand même bizarre qu'ils aient pu manquer une offensive assez importante. Les temps de revisite ne suffisent pas à l'expliquer, ils doivent être au pire de l'ordre de la journée avec deux satellites (soit de l'ordre de 30 orbites au total par jour à eux deux) - Faut-il incriminer une incompétence des services d'exploitation de ces images, ou encore de la chaîne de commandement à qui leurs analyses étaient présentées ? - Ou peut-être un scénario plus "exotique", sachant qu'il y a les Etats-Unis en face, qui ne sont pas exactement des amateurs en matière spatiale, et dont seulement une partie des capacités spatiales sont connues ? Les satellites Persona sont-ils tout à fait opérationnels ? Peut-être est-ce que je vais un peu loin, mais enfin l'explication par l' "incompétence russe" me laisse dubitatif. On l'utilise trop souvent. J'entends bien que la Russie a connu des échecs durant cette invasion, et des ratages retentissants, mais est-ce que tout peut s'expliquer ainsi ? Des moyens cruciaux pour la guerre moderne seraient opérés par des jean-foutre, ou bien les généraux russes penseraient que puisque Staline a gagné sans satellite, eux non plus n'en ont pas besoin ? Et si la guerre spatiale avait déjà commencé ?
  9. Selon l'IISS édition 2014, les pilotes de combat russes bénéficieraient de 60 à 100 heures de vol par an. Sauf erreur, la norme dans l'AAE comme dans les autres forces aériennes occidentales est 180 heures par an.
  10. C'est utile à noter, mais il ne faut pas se tromper sur le poids politique des signataires de cet appel. Il s'agit d'élus locaux. L'équivalent de conseillers départementaux ou municipaux. A l'échelle de la Russie, il y en a évidemment beaucoup. La douzaine qui ont appelé à la destitution de Poutine sont à l'évidence courageux, mais leur poids est très faible. Sauf bien sûr s'ils sont rejoints par des milliers d'autres. J'y crois personnellement assez peu à court terme. Après une mobilisation beaucoup plus large, et plusieurs années de guerre, ça deviendrait probablement beaucoup plus vraisemblable oui En fait le raisonnement montrant l'inanité d'un "plafond des prix" est beaucoup plus simple, et il n'est guère besoin d'un "analyste énergétique indépendant" pour le comprendre L'autre jour je suis aller chez M'sieur le boucher, et il m'a dit que l'entrecôte était à 20 € le kilo. Je l'ai informé naturellement que j'applique un prix plafond pour la viande, donc je le paierai seulement 15 € le kilo. Et là, il est arrivé quelque chose de très surprenant ! ==>Au lieu de me vendre l'entrecôte à mon prix plafond comme je m'y attendais, le boucher m'a conseillé d'aller me faire... je veux dire d'aller chercher ailleurs de la viande d'entrecôte à 15 € le kilo !!! Je n'en suis pas encore revenu... Je m'en vais demander aux dirigeants du G7 ce qu'ils en pensent Αυτός είναι ο λόγος για τον οποίο τα πυρηνικά όπλα είναι απαραίτητα C'est de Thucydide aussi, mais le passage est moins connu. Comme l'a rappelé @olivier lsb, le contenu de cet article est le simple relais d'une analyse issue du renseignement américain. Il ne s'agit en aucun cas d'une investigation. A la limite, l'article du Washington Post aurait pu être remplacé par un lien vers le site de la CIA. C'est le moment de rappeler que la mission de la CIA, comme celle du MI6, de la DGSE, du FSB et de tous les autres, n'est PAS de fournir au public une information fiable et impartiale. Cette information doit bien être produite, mais elle est destinée au pouvoir politique national. Ce qui est diffusé au grand public obéit à d'autres logiques. Il est tout à fait normal que les SR remplissent leur mission. Donc influencent les opinions dans le sens des intérêts du pays, tels que définis par le pouvoir politique. Il est vrai que la stratégie d'influence des services français pourrait laisser à désirer. Il faudrait probablement davantage d'analyses DGSE destinées au grand public, et en mesure de contribuer à former les opinions, surtout internationales, dans le sens des intérêts français. Ces analyses pourraient être relayées dans les Figaro et autres Monde.
  11. Mise à jour de techniques de psyop qui étaient déjà utilisés par les Etats-Unis à la fin de la seconde guerre mondiale Bon bien sûr à l'époque, y avait pas le numéro de téléphone... A noter la précision toute administrative des services américains : on explicite bien que le laisser-passer est valide non seulement pour un soldat désirant se rendre, mais même pour plusieurs à la fois ! Des fois que certains auraient des doutes Y en a une pleine page ici C'est chez Goya que je l'ai lu en premier. Je trouve que l'AMX-10RC aurait du sens : - Il est assez léger, donc logistique plus légère, tout en étant équipé d'un canon puissant de 105 mm - Adapté de toute évidence à la guerre de mouvement, c'est bien ce que les Ukrainiens ont réussi une fois à imposer, et ils chercheront certainement à recommencer - Moins protégé qu'un char lourd naturellement, mais ce n'est peut-être pas trop grave sachant qu'en face il ne semble pas y avoir trop d'infanterie bien formée et bien équipée en antichars - La production de son remplaçant le Jaguar bat son plein. Il est donc probablement possible de se séparer d'un nombre significatif d'entre eux, disposant encore d'un peu de potentiel, sans obérer les capacités militaires (déjà limitées ) de la France Au 1er juillet 2021, l'AdT avait 247 AMX-10RCR en dotation. En janvier dernier, elle a reçu 20 Jaguar. Sachant que 150 sont prévus en 2025, on doit être à une production de l'ordre de 30 ou 40 par an, avant accélération si elle est possible. Il doit donc être possible de livrer à l'Ukraine 50 à 60 AMX-10RCR cette année sans faire de trou dans les capacités militaires françaises. Bref, plus confortablement que pour la livraison des 18 Caesar, ce qui est souhaitable effectivement ! 50 à 60 chars légers, bien mobiles, et capables de faire des trous y compris dans les chars lourds d'en face, je crois que ça ferait une contribution très solide à la reconquête ukrainienne - si Kiev parvient effectivement à passer dans ce mode NB : les blindés ce n'est pas ma partie... si un sachant trouve de grosses erreurs dans ce qui précède, qu'il n'hésite pas à faire de gros trous dedans
  12. Oui. En même temps, sur le fond tout cela n'est pas grave. C'est simplement le signe que la France aura intérêt dans les prochains arbitrages budgétaires à pousser pour un budget du Fedef le plus bas possible, idéalement nul. La chasse au gaspi, c'est important.
  13. Pas de bon voisinage non. Juste du maintien de l'ordre «Nous ne laisserons s'installer aucun désordre, en particulier en Méditerranée orientale» Qui dit cela ? Eh bien la personne qui reçoit aujourd'hui le premier ministre grec Mitsotakis au 55 rue du Faubourg St Honoré
  14. Discours du premier ministre indien Shri Narendra Modi au forum économique oriental 2022 Extraits de la traduction anglaise, traduits en français L'Inde souhaite renforcer son partenariat avec la Russie sur les questions arctiques. Il existe également un immense potentiel de coopération dans le domaine de l'énergie. Outre l'énergie, l'Inde a également réalisé d'importants investissements dans l'Extrême-Orient russe dans les domaines de la pharmacie et des diamants. La Russie peut devenir un partenaire important pour l'industrie sidérurgique indienne en lui fournissant du charbon à coke. Nous pouvons également avoir une bonne coopération dans le domaine de la mobilité des talents. Les talents indiens ont contribué au développement de nombreuses régions développées du monde. Je pense que le talent et le professionnalisme des Indiens peuvent entraîner un développement rapide dans l'Extrême-Orient russe. (...) Le conflit en Ukraine et la pandémie de Covid ont eu un impact majeur sur les chaînes d'approvisionnement mondiales. Les pénuries de céréales alimentaires, d'engrais et de carburants sont une préoccupation majeure pour les pays en développement. Depuis le début du conflit en Ukraine, nous avons souligné la nécessité d'emprunter la voie de la diplomatie et du dialogue. Nous soutenons tous les efforts pacifiques visant à mettre fin à ce conflit. À cet égard, nous nous félicitons également du récent accord concernant l'exportation sécurisée de céréales et d'engrais. Heureusement que la Russie est isolée du monde ... Qu'est-ce ce serait, sinon !
  15. Quelques points à garder présents à l'esprit : - Les Ukrainiens ont libéré depuis une semaine de l'ordre de 5 à 7% des territoires que la Russie occupait chez eux (estimation à la louche sur une carte, le total étant 120 000 km²). Ce qui est beaucoup. Mais n'est qu'un premier pas dans leur objectif de libérer la totalité de leurs territoires (y compris Crimée). Leur offensive brillamment réussie a utilisé notamment la surprise. Un atout qu'il n'est pas forcément facile de retrouver à chaque fois. Bref, ils ne sont pas encore arrivés au but - Les Russes se sont laissé surprendre et désorganiser une partie de leurs troupes. Ils sont en difficulté dans le nord-est. Mais ils ont déjà montré entre mars et juin une capacité à s'adapter et à repartir à l'offensive. Rien ne garantit qu'il leur soit impossible de recommencer. Bref, ils ne sont pas encore KO pour le compte - Le régime russe a remporté la seconde guerre de Tchétchénie en dix ans (1999-2009), absorbant sans broncher de très lourdes pertes (12 000 morts estimés). Leur capacité à durer et persister est prouvée. La population russe de son côté ne montre pas de signe d'être prête à sérieusement agiter et remuer contre l' "opération spéciale". Bref, cette guerre pourrait encore être, non pas longue, mais très longue - La Russie conserve des options militaires non encore utilisées. Non seulement l'arme nucléaire, dont on parle beaucoup trop car ce n'est que la plus extrême des options de Moscou, pas celle qui serait utilisée en premier. Mais davantage une mobilisation plus grande, voire générale. Et surtout la moins risquée de toutes, écrouler l'économie ukrainienne en effondrant ses réseaux (électriques, eaux etc.) Option qui ne vient peut-être pas d'être initiée - mais peut-être qu'en fait si. Bref, Moscou a encore de fortes cartes dans son jeu Je ne sais pas comment ils comptent y parvenir. Mais il me semble très compréhensible qu'ils demeurent confiants en leurs chances. Les objectifs de l'opération militaire spéciale sont ouverts et publics. Ils ont été précisé notamment lors du round de négociation Russie-Ukraine qui a échoué en avril. Ce sont les conditions minimales - très dures - que Moscou avait exigées lors de ses pourparlers, et que Kiev a refusées. J'avais rapporté le détail ici. Il est dommage que très peu de médias occidentaux (voire aucun ?) les ait publiés, ni ne les rappelle à l'occasion. C'est la raison pour laquelle on peut avoir l'impression en France ou dans d'autres pays que "on a entendu tout et n'importe quoi" Désolé de devoir jouer le rôle du rabat-joie. Mais il faut bien conserver en tête la situation d'ensemble.
  16. C'est parfaitement exact. A noter que Poutine non plus ne menace pas toute l'Europe. Plutôt une partie de l'Europe de l'est, à la rigueur de l'Europe centrale. Si on va par là...
  17. Poutine n'est clairement pas une tête brûlée, il a pleinement conscience des rapports de force. Ce sont des facteurs rassurants. Cela dit, d'autres facteurs sont inquiétants : - Il y a des signes que Poutine pourrait avoir changé. Le long texte qu'il a publié en juillet 2021 (5 000 mots !) sur le site du Kremlin sur l' "unité historique" des peuples russe et ukrainien est un essai nationaliste. Je pense aussi à cette journaliste française voyageant en Russie peu après le début de l'invasion (j'avais posté le lien, mais je sais plus où ) et rapportant que les mêmes nationalistes qui en 2014-2015 récriminaient contre le pro-occidental trop prudent du Kremlin roucoulaient d'aise en 2022 sur le thème "Il est des nôtres !" Parfois il arrive que des dirigeants connus pour leur prudence et leur pragmatisme... changent, et surprennent. D'une toute autre manière, c'est ce qu'a fait l'ultra-prudente et stable Merkel en 2015 quand elle a décidé d'ouvrir son pays à 1 million de migrants. Le pragmatique et prudent Poutine lui, ne s'est pas du tout comporté de manière prudente en février 2022. - Quel que soit le degré de pragmatisme et de prudence d'un dirigeant, son comportement dépend aussi de la situation dans laquelle il se trouve. SI l'Ukraine réussit à chasser les forces russes de la plus grande partie des territoires qu'elles occupent en Ukraine (n'oublions pas : ce n'est pas encore fait !), la question cruciale sera Poutine pense-t-il pouvoir politiquement survivre à une défaite en Ukraine ? Je ne suis pas dans sa tête. Personne n'y est. Mais s'il pense ne pas pouvoir survivre politiquement à une défaite franche, alors il cherchera certainement à l'éviter. Y compris si cela nécessite de prendre des décisions qu'il a refusées jusqu'ici car trop risquées ou avec trop d'inconvénients. Ces affidés profitaient joyeusement de leur argent à l'Ouest. Ils bénéficiaient non seulement de la fortune, mais encore de la capacité de l'utiliser. Ce qui jouait sans doute un rôle majeur dans leur loyauté. C'est fini. Boris Nadejdine est un ancien politicien libéral de droite (député 1999-2003), proche de Nemtsov. Il n'a guère eu de rôle depuis, les représentants de cette époque ne recevant que peu de voix, rejetés par une grande partie des Russes. Ce qui est notable, c'est qu'il a été invité. Ca pourrait être un signe, oui. Cela dit, par lui-même, il ne représente pas grand-chose. Et le signe pourrait être du même ordre que lorsque une grande chaîne publique française - ou contrôlée par un oligarque - invite un trotskiste, ou le dirigeant d'un petit parti. Ca n'indique pas que la politique du pays va changer.
  18. Ca paraît logique en effet. Ca correspond aussi aux déclarations récentes de Zelenski comme quoi "les 90 jours à venir" détermineront l'issue de la guerre. Si à disons fin novembre les Ukrainiens ont libéré la majorité du territoire que la Russie contrôlait au mois d'août - soit 120 000 km² - ils auront un bon moral, ils pourront demander exiger plus d'armes, la crise économique en Europe n'aura que peu de chance de remettre en question la décision de guerre économique de l'UE, et Moscou aura du mal à maintenir l'assentiment (il n'y a pas véritable motivation, mais il y a approbation) de la population russe en faveur de l' "OMS" Dans ce cas, la guerre ne sera certes pas terminée - la seconde guerre de Tchétchénie a duré dix ans - mais l'Ukraine aura clairement une position favorable pour les opérations en 2023. Et Poutine devra se poser la question de faire une fin - chercher une solution négociée - ou de préparer voire exécuter l'escalade. S'il choisit le premier terme ... Cet ours est effectivement en mesure de "tuer" cet homme d'un seul coup de patte. C'est très improbable, parce qu'il y aurait des inconvénients de long terme majeurs pour l'ours, et aussi parce que l'ours pense pouvoir parvenir à ses fins sans aller à une telle extrémité, et subir ces inconvénients. Mais c'est possible. Ca s'appelle la stratégie Truman. Et ce n'est pas un risque que j'oublierais si j'étais ukrainien. Pour parler d'options moins extrêmes, l'ours a la capacité de l'emporter de plusieurs autres manières - voir le post mis en lien paragraphe précédent. Aucune n'est sans inconvénient, et l'ours a jusqu'ici pensé que contre cet homme plus petit que lui ce ne serait pas nécessaire. Mais cela lui est possible. J'ajouterais que si l'ours a apparemment la capacité de renoncer à attaquer cette proie et de plutôt rentrer dans sa forêt... ce n'est qu'une apparence. En effet, l'ours c'est la Russie, mais le dirigeant perché sur son dos s'appelle Poutine, et il a de bonnes raisons de croire que si l'ours était complètement vaincu par cet homme... il se débarrasserait sans trop tarder de son dirigeant décevant.
  19. Il y a un vrai risque de se laisser emporter par ce qu'on désire, ou par la nouveauté de l'événement. La situation générale peut être graphiquement résumée ainsi Ce qui s'est passé la semaine dernière, c'est que l'homme a dégagé un bras et donné un coup dans l'oeil de l'ours qui, surpris, a relâché l'étreinte de l'une de ses pattes. ==>Dites-moi, il est tiré d'affaire, cet homme ? L'écriteau "Peau d'ours à vendre, faire une offre" est franchement prématuré. Pourquoi "réaliste" et "raisonnable" seraient-ils synonymes de "herbivore sympathique rentrant dans son pâturage en bêlant" ? Si Poutine est plus réaliste qu'en début de conflit, lorsqu'il semble avoir pensé que quelques forces spéciales en banlieue de Kiev, et hop le gouvernement ukrainien s'écroulera, cela n'implique absolument pas qu'il décide de chercher à se retirer d'Ukraine en limitant les dégâts. Il peut être tout à fait raisonnable pour lui, dans sa situation, compte tenu de ses objectifs et de sa manière de penser... d'escalader.
  20. Une précision orthographique tout de même - Modérer son désir d'en découdre, ça s'écrit : modérer ses ardeurs - Modérer ses acteurs dans des films un peu olé olé, ça s'écrit en effet : modérer ses hardeurs Tu voulais dire quoi, en fait ?
  21. Kadyrov sauf erreur n'en est pas à déblatérer dans un sens déloyal. Il tire sur la laisse, il jappe "On y va, plus fort, plus fort !" Ce n'est pas ça qui fait risquer une rencontre - certes courte mais non sans conséquence - avec un balcon. (Je précise quand même à l'attention de tous les sympathiques et honorables caniches qui pourraient lire le forum que je ne suis évidemment pas en train de les identifier avec Kadyrov - je n'ai aucune intention de les insulter !) Deux points : - Ce qu'on dira de la victoire n'est pas encore déterminé. La guerre n'est pas finie, loin de là. L'expression "vendre la peau de l'Ours" a rarement été aussi appropriée ... - Ce qu'il en sera vraiment de la victoire, je ne le sais pas bien sûr, mais je soupçonne très fort que le véritable vainqueur sera la Chine. Certainement pas l'Ukraine, la Russie non plus évidemment, les pays de l'Union européenne pas question, les Etats-Unis non plus Je rappelle ce texte assez savoureux et surtout très juste du War Nerd en 2007 Qui a gagné en Irak ? Tous ceux qui sont restés en-dehors Le vainqueur probable d'une telle guerre est donc une puissance économique mondiale en devenir qui a investi dans sa propre économie pendant que nous gaspillions un trillion - ouais, un trillion - de dollars pour rien. Il n'est pas difficile de comprendre qui sont les suspects probables ici. La réponse à la question "Qui a gagné l'Irak ?" est l'Iran à court terme, et à long terme, la Chine et l'Inde. Les mêmes principes généraux s'appliquent à l'agression russe contre l'Ukraine que lorsque c'était l'Amérique qui tenait ce rôle contre l'Irak. Et à la fin, c'est toujours Pékin qui gagne. "Homéopathique", le soutien français à l'Ukraine ? Il inclut : - Un quart de notre artillerie la plus moderne - La participation à une guerre économique contre la Russie qui nous fera prendre des coups en retour sérieux d'ici six mois, avec très probable entrée en récession
  22. Je pense que tu es trop dur envers les chefs d'Etat en question. Il est vrai que le président Biden, dans son texte fondamental publié le 31 mai dernier, a défini des limites claires au soutien des Etats-Unis à l'Ukraine. Il est vrai que ces limites sont bien en-dessous d'un coup dans l' "horrible visage" de Poutine visant à l'éliminer ou le mettre KO. Il est vrai que ces limites interdiront à Washington, ou à une autre capitale occidentale, de réagir au même niveau si Poutine choisit d'escalader comme le risque en existe. Tant que les États-Unis ou nos alliés ne seront pas attaqués, nous ne serons pas directement engagés dans ce conflit, que ce soit en envoyant des troupes américaines combattre en Ukraine ou en attaquant les forces russes. Nous n'encourageons ni ne permettons à l'Ukraine de frapper au-delà de ses frontières. Mais je ne pense pas qu'on puisse appeler ces limites définies par Biden comme "des mains tremblantes". Il s'agit simplement du calcul de l'engagement américain au plus près des intérêts des Etats-Unis, avec comme limite absolue leur propre sécurité. Je trouve ce calcul et ces limites raisonnables, la France applique d'ailleurs des limites à peu près semblables - même si notre engagement est évidemment bien plus grand puisque nous, nous faisons une guerre économique sérieuse - et il me semble que Macron a raison sur ce point.
  23. Soit c'est drôle, soit ça ne l'est pas. Si c'est un coucou bien réglé (Peskov) qui continue à faire coucou comme si de rien n'était (dire que les buts de guerre de la Russie sont non négociables) alors que les moyens de les imposer à l'Ukraine n'existent plus, c'est comique en effet. Si c'est l'expression de la détermination du dirigeant russe à obtenir ces résultats, quel que soit le temps nécessaire, les moyens qu'il faudra y consacrer, et les escalades qu'il faudra déclencher, alors ce n'est pas très drôle en fait. A côté du soutien militaire occidental (surtout américain), c'est en effet l'un des deux grands facteurs différenciants, qui tendent à équilibrer les forces et les chances entre envahisseur et envahi. Un caveat tout de même : si cette guerre n'est évidemment pas existentielle pour la Russie, elle pourrait fort bien l'être pour le régime russe, dans le sens où une défaite franche - plutôt qu'un succès limité ou échec partiel - pourrait mettre en danger son assise voire mener à son écroulement. Du moins, quoi qu'il en soit en fait de ce risque, il se pourrait fort bien que Poutine le redoute, voire en soit persuadé. Or ce n'est pas "la Russie" qui commande en Russie. Mais le régime, autour du président. Si Poutine se retrouve vraiment le dos au mur - je n'y croyais pas il y a encore 24 heures, mais les événements vont vite et l'analyse de Goya me semble solide - il dispose de plusieurs moyens d'escalade. Et je n'ai guère de doute qu'il escaladera. On n'en est pas encore là certes... mais si Goya a raison, la possibilité qu'on se trouve devant un nouveau "1918" existe. Et si c'est confirmé dans les prochains jours, alors le "coup" suivant de Poutine pose vraiment question ... Si on est bien passé à une nouvelle phase, on ne voit pas comment les Russes pourraient s’en sortir sans un changement radical de leur armée. Le problème est que ce changement radical est une boîte de Pandore.
  24. Je n'en suis pas sûr L'hypothèse optimiste est en effet soit "Je suis mécontent donc je tape là où ça t'embête vraiment", bref l'expression d'une colère impuissante, soit une tentative de gêner la logistique donc l'exploitation de leur percée par les forces ukrainiennes arrivées sur la rivière Oskil. L'hypothèse pessimiste est une décision russe d'escalader le conflit. Parmi les 3 voies possibles pour le faire que je listais ici - je ne prétends pas que ce sont les seules, juste celles auxquelles je peux penser - la moins dangereuse est clairement le scénario Sir Harris. Ca rejoindrait le caveat à la fin de l'analyse d'aujourd'hui du Colonel Goya Les jours à venir seront déterminants pour voir si on se trouve vraiment dans un 1918 à l’avantage des Ukrainiens où s’il ne s’agit que de circonstances heureuses et d’une anomalie avant de revenir à un retour à la rigidité des fronts. Si on est bien passé à une nouvelle phase, on ne voit pas comment les Russes pourraient s’en sortir sans un changement radical de leur armée. Le problème est que ce changement radical est une boîte de Pandore Mais c'est peut-être "juste" du vandalisme sans lendemain, ou une action tactique à petite échelle en support de la retraite à l'est de l'Oskil. Poutine n'a pas nécessairement décidé l'escalade. Le conseil de Goya me semble bon : attendre et voir si les prochains jours confirment ou non une capacité ukrainienne à imposer la guerre de mouvement à plus grande échelle encore, et si oui ou non Moscou prend une décision d'escalade.
×
×
  • Créer...