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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Marek Halter : "Un mot tue, un mot fait renaître" C'est tout à fait vrai - les deux termes sont vrais. Voici un extrait vidéo sous-titré en anglais de l'émission de "débat" de Vladimir Soloviov hier 7 juin. Le contexte : Claudia Roth, ministre allemande de la culture, s'est amusée en public du timbre ukrainien commémorant l'histoire des gardiens de l'ile du Serpent répondant comme Cambronne à un navire russe. On la voit rigoler en disant "Russia" puis "Fuck you !" Soloviov répond en proposant de faire retentir à nouveau en Allemagne "la marche puissante des bottes soviétiques". Selon lui, "leur injection de gentillesse s'est épuisée". C'est pourquoi ils se croient "tout permis". C'est pourquoi ils envoient leurs "Panzer ! Nach Ost !" Qui "font pientôt à nouffeau fouler la terre russe !" (simulacre d'accent allemand caricatural) Je ne crois pas qu'une responsable d'un gouvernement européen devrait s'esclaffer en public en disant "Russie" "Va te faire foutre" Mais je ne crois vraiment pas non plus qu'un propagandiste stipendié devrait être laissé, ou incité à faire ce genre de "plaisanterie", qui sont aussi des menaces. Et qui ne sont pas entièrement à négliger - car de fait l'Allemagne envoie des blindés vers l'Est.
  2. Peu crédible militairement maintenant c'est possible. Et l'idée que des mines s'opposeraient au parachutage de troupes est... surprenante. Cela dit, les Ukrainiens doivent aussi tenir compte de ce que pourrait être leur situation dans 1 ou 3 mois - et bien sûr ils n'ont aucune certitude. Plus le fait que personne ne prévoit ni ne promet de s'opposer à une action de la flotte russe - et ça ne risque pas vraiment de changer. Les mots utilisés sont d'ailleurs clairs Moscou est «prêt» à garantir en coopération avec Ankara la sécurité des navires céréaliers quittant les ports ukrainiens, a affirmé mercredi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. «Nous sommes prêts à garantir la sécurité des navires qui quittent les ports ukrainiens (...) en coopération avec nos collègues turcs», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu à Ankara, où il est venu discuter de l'instauration de couloirs maritimes pour faciliter l'exportation de céréales. La garantie proposée par Moscou porte sur les navires céréaliers... pas sur le port ni la côte autour d'Odessa ... Franchement, à la place des Ukrainiens, je me demanderais si on ne me prend pas pour un imbécile
  3. Je ne connaissais pas Pierre Conesa, et je n'ai écouté pour l'instant que les 5 premières minutes. Je n'ai pas (encore) d'opinion sur la suite Les réseaux d'influence c'est une réalité, et il faut éviter toute naïveté à ce sujet. En même temps, la nature démocratique du régime chez nous, sans parler de notre attachement justifié à la liberté de pensée et d'expression, font que nous n'avons guère de véritable moyen de nous opposer frontalement aux tentatives d'influence. Qu'elles viennent de Russie, des Etats-Unis, d'Arabie saoudite, de Chine... A mon sens il faudrait avant tout viser à ce que chaque interlocuteur, intervenant ou prétendu "sachant" soit poussé / forcé à ne pas dissimuler qui il est. En quelque sorte "d'où il parle". Plus évidemment éduquer quelque peu l'ensemble des Français - dont beaucoup se doutent déjà de quelque chose - à comprendre qui est qui. Quand une personne est journaliste pour RT, eh bien disons que les choses sont claires ? De même pour un journaliste du NYT ou du Washington Post. Idem s'agissant de tel conseiller à l'ambassade de Chine, ou ancien conseiller à l'OTAN, ou citerne-penseur à Carnegie Institution, ou représentant de l'Organisation de la Conférence Islamique... ==>Dans tous ces cas, je ne vois personnellement pas de problème, parce que les choses sont claires Si quelqu'un se dissimule... ça c'est autre chose
  4. Je ne suis en train que d'écouter un peu pour l'instant, mais vers le début je note déjà ce passage à partir de 4'14'' Il y a une universitaire qui a utilisé le terme des guerres justes, entre guillemets. C'est à dire qu'à chaque fois il fallait trouver une justification... La traduction immédiate du concept de "guerre juste" est assez réjouissante dans sa franchise : si les guerres justes sont acceptables voire recommandées, alors la conséquence est bien... qu'il faut que la guerre que nous envisageons soit juste. Ca vaut d'ailleurs évidemment aussi pour les pays non démocratiques. Comme le dit Conesa au début, les démocraties ne sont aucunement plus pacifiques que les dictatures - mais l'inverse est vrai aussi. Et la guerre que mène la Russie contre l'Ukraine est à l'évidence elle aussi une "guerre juste"... puisque c'est celle qu'un pays a envisagé et décidé. [HS ON] Le concept de guerre juste, à l'origine, est un concept sérieux, d'origine chrétienne, construit sur des fondations plus anciennes datant de l'Antiquité. Il s'agit d'un ensemble de conditions dont chacune est indispensable pour que l'Eglise catholique conclue qu'une guerre donnée est licite. Voici sa formulation moderne Il faut considérer avec rigueur les strictes conditions d’une légitime défense par la force militaire. La gravité d’une telle décision la soumet à des conditions rigoureuses de légitimité morale. Il faut à la fois : – Que le dommage infligé par l’agresseur à la nation ou à la communauté des nations soit durable, grave et certain. – Que tous les autres moyens d’y mettre fin se soient révélés impraticables ou inefficaces. – Que soient réunies les conditions sérieuses de succès. – Que l’emploi des armes n’entraîne pas des maux et des désordres plus graves que le mal à éliminer Constater que toutes ces conditions n'étaient pas réunies a conduit le pape Jean-Paul II à s'opposer à la guerre de reconquête du Koweït par la coalition menée par les Etats-Unis en 1991. Quant à l'agression contre l'Irak... c'était encore bien pire évidemment ! Pour les mêmes raisons, le pape François a évidemment exprimé l'opposition de l'Eglise à l'agression de la Russie contre l'Ukraine. [HS OFF]
  5. Voir ce passage que je citais les exportations « de céréales et d’engrais » russes, qui ne sont pas concernées par les sanctions occidentales à l’encontre de Moscou mais sont, de fait, empêchées par la suspension des échanges bancaires et financiers ainsi que ce que j'écrivais. L'empêchement n'est pas direct, il ne vise pas les exportations de céréales et d'engrais en tant que telles. Simplement, la suspension d'échanges bancaires et financiers est une arme économique "non discriminante" - et il serait bon qu'elle le devienne. Je suis en désaccord. 1. La première phrase me semble une forme de réalisme fort courante pour ne pas dire universelle. Il suffit d'inverser la phrase pour vérifier si c'est plus raisonnable, on obtiendra "Puisqu'un rapprochement politique n'est pas possible, il faut cesser les relations commerciales"... Est-ce que ça a du sens ? A mon avis, non. Si une telle politique était appliquée, les Etats-Unis devraient cesser toutes relations commerciales avec la Chine. Serait-ce raisonnable ? Nous aurions du cesser toute relation commerciale avec l'Arabie saoudite (Yémen), avec les Etats-Unis après 2003, etc. 2. La deuxième est simplement factuelle. La guerre de 2014-15 dans le Donbass a été perdue par l'Ukraine, la Russie empêchant le pouvoir de Kiev de conquérir l'ensemble du Donbass alors entré en rébellion. A ce moment, avec l'armée ukrainienne en lambeaux, la Russie aurait pu aller assez loin - on parlait dans ses médias de l'ensemble du Donbass, voire de la soit-disant "Novorussie". L'une des raisons pour lesquelles rien de tout cela n'est arrivé est l'implication de Berlin et de Paris pour convaincre la Russie de limiter les conséquences qu'elle imposerait à l'Ukraine à la suite de la victoire. Ni l'Allemagne ni la France n'avaient d'ailleurs aucune espèce d'obligation d'agir ainsi, soit dit en passant. Il est cependant bon que nous l'ayons fait - ce n'est pas Washington ni Londres qu'on a vu dans ce rôle - parce que cela a créé une véritable chance d'obtenir la paix. Si nous ne l'avions pas fait, peut-être Odessa, Mykolaïv, Zaporojjia voire Kharkiv seraient-ils depuis sept ans des villes russes... Ah non, pardon, "novorusses" La suite était à écrire par les deux pays concernés, Ukraine et Russie. Ce que Kiev a fait, c'est de refuser d'appliquer les conditions politiques de la paix - d'où un problème persistant, mais aussi tout à fait contenu à la seule ligne de front dans le Donbass. Et ce que Moscou a fait est de lancer une grande guerre pour prendre le contrôle du pays voisin. Rien de tout cela n'était écrit à l'avance, rien de tout cela n'est la responsabilité ni de Berlin ni de Paris. Si des Allemands voulaient critiquer Merkel, il me semble qu'il y aurait davantage de choses à dire sur le manque de diversification des sources d'énergie fossile - il aurait été plus prudent de développer davantage les achats dans le Golfe par exemple et de construire les terminaux gaziers nécessaires.
  6. Voici à quoi ressemblait Raqqa en Syrie, l'ancienne "capitale" de l'Etat islamique, après que sa conquête par la coalition anti-EI La conquête de Mossoul en Irak a quant à elle coûté un minimum de 10 000 morts civils "C'était la plus grande attaque contre une ville depuis deux générations, tout compte fait. Et des milliers de personnes sont mortes", a déclaré Chris Woods, directeur d'Airwars, une organisation indépendante qui documente les frappes aériennes et d'artillerie en Irak et en Syrie et qui a partagé sa base de données avec l'AP. (...) L'AP a également obtenu de la morgue de Mossoul une liste de 9 606 personnes tuées pendant l'opération. Des centaines de civils morts seraient encore enterrés dans les décombres. Les énormes destructions - et sans doute énormes pertes civiles - à Marioupol, maintenant Severodonetsk, et autres lieux, ne sont pas nécessairement recherchées pour elles-mêmes par les Russes. Elles sont probablement la simple conséquence de la guerre en ville - c'est à cela qu'il faut s'attendre lorsqu'on parle aujourd'hui de guerre urbaine. Voir encore Falloujah en Irak 2004, Grozny en Tchétchénie 2000, Alep en Syrie...
  7. Voir aussi la nouvelle de 11h10. La Turquie juge « légitime » de lever les sanctions sur les exportations agricoles russes La Turquie juge « légitime » la demande de la Russie de lever les sanctions appliquées aux exportations agricoles russes pour faciliter les exportations ukrainiennes, a fait savoir, mercredi, le ministre des affaires étrangères turc, Mevlüt Çavusoglu. « Si nous devons ouvrir le marché international ukrainien, nous pensons que lever les obstacles aux exportations russes est légitime », a déclaré M. Çavusoglu, qui recevait à Ankara son homologue russe, Serguei Lavrov, pour trouver un accord sur les exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire. M. Cavusoglu a spéciquement mentionné les exportations « de céréales et d’engrais » russes, qui ne sont pas concernées par les sanctions occidentales à l’encontre de Moscou mais sont, de fait, empêchées par la suspension des échanges bancaires et financiers. A la demande des Nations unies, la Turquie a proposé son aide pour escorter les convois maritimes depuis les ports ukrainiens, malgré la présence de mines dont certaines ont été détectées à proximité des côtes turques, dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine. Pour M. Cavusoglu, « le plan de l’ONU est raisonnable et réalisable. L’Ukraine et la Russie devraient l’accepter ». Comme déjà discuté pas plus tard qu'hier, les sanctions financières et sur les entreprises logistiques n'empêchent pas strictement les importations de céréales et d'engrais de Russie par les pays qui en ont besoin, parce qu'elles peuvent être contournées, comme le Brésil y est parvenu. Mais il est certain qu'il serait encore mieux que ces sanctions soient levées, afin d'enlever des obstacles dérangeants et peut-être difficiles à contourner pour continuer des importations dont au final des millions de personnes dépendent pour leur alimentation, en Afrique et ailleurs. ==>Le plan de l'ONU "levée de la suspension des échanges financiers et sur les entreprises logistiques quand il s'agit de céréales et d'engrais russes CONTRE acceptation d'une escorte par un pays tiers la Turquie pour les convois de navires quittant Odessa" semble prometteur ? ... Reste certes à déminer les abords d'Odessa - et à trouver une formule qui permette aux Ukrainiens de se rassurer sur le risque que la Russie en profite pour lancer une attaque amphibie.
  8. Le Spiegel avait publié un article sur le sujet il y a quelques semaines, dont l'illustration était assez croquignolesque Si la question est formulée dans ces termes, ceux d'une protection, alors la réponse est en effet évidente. Mais la vraie question n'est pas "Voulez-vous être protégés par Untel ou Untel". Autonomie stratégique européenne, cela voudrait dire que les pays européens s'organisent entre eux pour garantir par eux-mêmes leur survie et leur liberté - comme la France le fait déjà depuis un bon demi-siècle à l'échelle d'un seul pays. Dans la proposition, il n'y aurait pas un protecteur (actif) et des protégés (passifs). Tout le monde serait actif, même si pas nécessairement tous avec le même rôle. Non seulement les Allemands ou les Italiens n'ont aucune envie d'être protégés par les Français, mais nous ne le voulons pas non plus ! Si les Américains, avec sept fois notre économie et vingt fois nos dépenses militaires, s'interrogent de plus en plus sur la nécessité de continuer à protéger tous ces gens qui dépendent d'eux, voudrions-nous vraiment nous placer dans la même situation, même si c'était possible ? Le fait même de comprendre de travers la proposition française "Mais ils veulent remplacer les Américains !" c'est-à-dire de ne pas arriver à se placer même en esprit dans la position de quelqu'un qui garantit sa sécurité lui-même, ou de manière collégiale dans une relation symétrique parmi des égaux plutôt que dans la dépendance envers un protecteur... montre bien que l'idée d'une autonomie stratégique européenne est très très très loin de toute réalité politique dans les autres pays européens. La seule chose réaliste dans cette situation, c'est de suggérer à nos voisins de définir dès maintenant les grandes lignes - pas les détails - de ce que nous ferions si (plus précisément : quand) Washington dit "J'en ai marre de tout ça, on ramène tout le monde à la maison, bye bye NATO !". Juste s'entendre sur les grandes lignes, pas de détail, et surtout, surtout aucune action (sinon, ce sera de nouveau les mêmes réticences de la part des autres Européens) Après, de deux choses l'une, soit ils sont d'accord, on le fait et ça ne sera pas bien long, soit ils ne sont pas d'accord et on ne le fait pas. Dans les deux cas... on arrête d'en parler ensuite ! ==>"C'est avoir tort que d'avoir raison trop tôt" (Marguerite Yourcenar) Life is unfair Bon, cela dit, même si la logique n'est pas toujours de ce monde (litote), parfois ça joue contre l'un, parfois contre l'autre... Je soupçonne qu'au final ça s'équilibre plus ou moins.
  9. Tout à fait. Il serait bien dans l'absolu d'être populaire auprès de tout le monde, mais ça n'arrive guère dans la vraie vie et surtout ce n'est pas la question la plus importante. Il faudrait sans doute s'interroger plus longtemps si c'était l'Allemagne, ou encore l'Italie, qui nous enguirlandait comme du poisson pourri. Même dans ce cas il ne faudrait pas forcément changer de politique, mais il serait nécessaire de réfléchir plus longuement s'agissant de critiques venant de pays dont les intérêts sont souvent plus proches des nôtres et aussi de pays ayant un poids beaucoup plus grand. La question la plus importante est de savoir si les critiques et attaques que reçoit la France des gouvernements polonais, estonien et ukrainien, ou de la communauté des analystes/experts/membres de citernes à pensée sont fondées ou non. Et elles ne le sont pas. Toujours bien faire, et laisser braire
  10. J'ai un T-shirt à proposer pour résumer ça. En plus, comme il y a clairement un certain nombre de personnes sur ce fil qui approuvent la démarche - n'est-ce pas @Patrick @CortoMaltese - je pense qu'il faudrait préparer une commande groupée, ça pourrait vous permettre de bénéficier d'une ristourne Voilà. C'est ça le point le plus important. Le président aujourd'hui c'est quelqu'un qui s'appelle Emmanuel. Et M'sieur Emmanuel, il n'a pas l'air convaincu par l'idée de participer à la compétition de qui peut donner le plus d'armes à l'Ukraine, tout en insistant le plus sur l'indispensable déconfiture complète de l'armée russe en Ukraine et passage de Poutine au tribunal de La Haye (et peu importe que tout cela n'arrivera pas, de toute façon dans l'intervalle on aura récolté tous les bons points "indignation" et les points "Winston Churchill") Alors on pourrait dire que c'est bien dommage que M'sieur Emmanuel a gagné plutôt que son opposante de second tour. Sauf que M'dame Marine, elle en plus elle était sceptique sur la nécessité de la guerre économique actuelle contre la Russie, alors bon ça aurait été encore pire. On pourrait dire aussi qu'il reste un espoir parce que M'sieur Jean-Luc pourrait aller à Matignon et diriger le gouvernement. Sauf que M'sieur Jean-Luc, il pourrait être encore moins chaud-bouillant que M'sieur Emmanuel pour la compétition de transfert d'armements, alors bon ça pourrait être encore pire. ==>Il n'existe pas en France de force politique majeure pour soutenir une telle politique Ce qui s'en rapproche le plus... c'est le PR actuel. Lequel, contrairement par exemple à un certain Olaf, d'une part me semble plus difficile à intimider avec des accusations "T'es vilain pas beau, d'ailleurs tu consommes du gaz tout pollué et sale parce que russe", d'autre part ne dirige pas une coalition incluant un certain parti chaud-bouillant pour tout ce qui OTAN et militaire comme les Verts allemands. Donc je ne le vois pas se laisser forcer à changer fondamentalement sa politique. Je rappelle au passage ce raccourci certes brutal, malpoli et tout - mais est-il fondamentalement faux ? - des réactions à attendre en Europe de l'ouest et centrale à la future probable victoire russe en Ukraine, si on se place dans une perspective réaliste Les Allemands auront le choix entre se réarmer, et en particulier rétablir la conscription, ou s'accommoder de Poutine. Que pensez-vous qu'ils feront ? (...) Les Français se souviendront que Marine Le Pen est passée à deux doigts de battre Macron aux dernières élections en proposant de retirer la France du commandement de l'OTAN, et Macron prendra soigneusement ses distances avec Washington. Les Polonais feront un bruit terrible, mais en vain ; la différence entre les Hongrois et les Polonais est que les Hongrois ne font pas l'erreur de penser qu'ils comptent.
  11. Comme toujours, il est utile de revenir à la source. Voire nécessaire, étant donné que parmi nos journalistes seule une certaine proportion le fait. Une proportion, comment dire... pas forcément aussi élevée qu'on le voudrait. Voici donc le dernier post de Dimitri Medvedev sur sa chaine Telegram aujourd'hui Les gens me demandent souvent pourquoi mes messages sur Telegram sont si durs. La réponse est que je les déteste. Ce sont des bâtards et des ordures. Ils veulent la mort pour nous, pour la Russie. Et tant que je serai en vie, je ferai tout ce que je peux pour les faire disparaître. 1. Ce commentaire pose naturellement la question de la cible. Qui sont les "bâtards" et les "ordures" ? Et que dit Medvedev généralement ? Pas d'autre solution pour le savoir que de remonter le fil de ses commentaires. Le mot "bâtard" n'y avait été utilisé que deux fois, les 6 mai au sujet du "régime bâtard de Kiev" et le 6 juin pour qualifier les "autorités bâtardes de Varsovie". Quant au mot "ordure", Medvedev ne l'avait utilisé qu'une fois le 19 avril pour qualifier certains des volontaires étrangers qui ont rejoint l'Ukraine : "Il y a aussi des ordures des légions avec toutes sortes de "trucs" nazis" ==>Il semblerait donc que les bâtards et les ordures soient avant tout les régimes ukrainien et polonais, ainsi que ceux des combattants qui utilisent des symboles nazis 2. L'autre question est de savoir pourquoi Medvedev pense que certaines personnes veulent "la mort pour nous, pour la Russie". Et beaucoup plus important : sera-t-il facile ou difficile de convaincre un grand nombre de Russes, voire la plupart, que c'est vrai ? C'est ici son post du 31 mai qui le plus parlant. Intitulé - ça tombe bien - "A propos de la haine" Dans le tango sans fin des sanctions économiques contre la Russie, on perd la question de savoir à qui elles s'adressent. Qui les auteurs des sanctions voulaient-ils punir ? Le président, les dirigeants politiques et militaires du pays ? Non. C'est évident. Et leurs créateurs l'admettent. Aucun d'entre nous ne possède de biens, de comptes ou d'intérêts importants à l'étranger. Nous n'y allons pas pour nous reposer ou travailler. De gros hommes d'affaires en provenance de Russie ? Oui, ils ont, bien sûr, encouru des coûts importants en termes d'argent. Ils ont perdu leurs biens à l'étranger. Mais soyons réalistes - ces confiscations ne leur ont pas du tout été fatales. Ils survivront de toute façon. Il leur en reste beaucoup en Russie aussi. Il y en a assez pour eux et leurs descendants. Alors, c'est contre qui ? La conclusion est dégoûtante : ces sanctions sont précisément dirigées contre le peuple russe. Et tout ce que les grands-pères et les grands-mères américains et européens marmonnent, à savoir que nous punissons vos patrons et que nous vous aimons, vous, citoyens ordinaires, est une pure absurdité. Saisir les actifs de la Banque centrale de Russie et d'autres actifs publics, quel est le but ? Un simple. Pour aggraver l'économie, pour frapper le rouble, pour augmenter l'inflation et faire grimper les prix dans les magasins, et donc pour faire baisser le niveau de vie du Russe moyen. Un embargo sur l'achat de pétrole et de gaz à la Russie ? Même chose : réduire les recettes budgétaires et obliger l'État à abandonner ses obligations sociales, y compris l'indexation des revenus. Faites le plein de contribuables en ville et à la campagne. Interdire à nos avions de voler, interdire les voyages dans de nombreux pays, interdire l'utilisation de moyens de paiement - contre qui ? Encore une fois, contre des citoyens ordinaires, pour leur rendre la vie désagréable. Pas les patrons mythiques, pas les riches, mais eux ! Cette conclusion est décourageante, mais hélas, elle est vraie. Ils nous détestent tous ! La base de ces décisions est la haine de la Russie - des Russes, de tous ses habitants. La haine de notre culture. D'où l'annulation de Tolstoï, Tchekhov, Tchaïkovski et Chostakovitch. D'où la haine de notre religion. D'où la volonté d'écraser l'Église orthodoxe russe et de sanctionner son patriarche. Et cela a été le cas pratiquement tout le temps. Et à l'époque d'Alexandre Nevsky. Et pendant la période des troubles. Et pendant la guerre patriotique de 1812. Et bien sûr au vingtième siècle, lorsque l'URSS vivait constamment sous de nombreuses sanctions. Inutile de dire que le monde occidental, à la fin des années trente, souhaitait que l'URSS s'effondre dans un combat contre Hitler. Cette haine est répugnante et irrationnelle. Mais cela ne veut pas dire que nous devons le supporter. Nous devons simplement tirer toutes les conclusions nécessaires pour l'avenir. Soyez attentifs à cette attitude à notre égard. Et de ne pas pardonner à ceux qui nous haïssent. Jamais. Ce discours est en partie délirant - en partie seulement. Et une assez petite partie, seulement lorsque Medvedev tente de faire de multiples crises historiques un seul mouvement de haine unifié contre la Russie à travers les siècles. Pour le reste, le discours peut être faux quant aux déclarations, voire à ce que les dirigeants occidentaux croient sincèrement - ils peuvent être tout à fait persuadés de ne pas vouloir le mal du peuple russe... Seulement voilà, ce n'est pas ce que disent les actes. On retrouve ici le problème fondamental des "sanctions" économiques lorsqu'elles prennent la dimension d'une campagne visant à faire s'effondrer l'économie d'un pays - Bruno Lemaire avait tort bien sûr, tort de parler ouvertement - c'est qu'elle rapprochent la population du pouvoir parce qu'elle se sent agressée par l'étranger. Et elle se sent agressée... parce qu'elle l'est. C'est la première fois il me semble que des sanctions aussi étendues et à objectif aussi dévastateur sont utilisées contre un pays de cette puissance, et de cette importance pour l'économie mondiale. A noter que Medvedev n'a créé son canal Telegram que le 14 mars, donc après le début de la guerre. Auparavant, il était connu comme l'un des meilleurs représentants, peut-être le représentant le plus important de l'aile "libérale-occidentaliste" du pouvoir russe. Ceux qui sont - ou étaient - favorables à des relations plus proches et moins oppositionnelles avec le bloc atlantique. Une interprétation du comportement de Medvedev, c'est la fameuse formule d'Edgar Faure "Ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent". Medvedev, homme de pouvoir et calculateur, se réorienterait par un froid calcul en fonction de ses intérêts. Et peut-être est-elle en partie vraie. Mais attention, toute interprétation de l'être humain comme automate calculateur est défaillante : on ne prend pas ses décisions en fonction de ses seuls intérêts. Une autre interprétation de la réorientation de Medvedev, qui explique aussi sa virulence c'est le zèle du nouveau converti. Et alors la question qui fâche est la suivante : ==>Combien de Russes sont-ils devenus des nouveaux convertis ? Tout cela permet peut-être de mieux comprendre pourquoi Emmanuel Macron a utilisé, et continue de répéter, l'injonction de "ne pas humilier la Russie". Elle m'avait parue imprécise et trop émotionnelle au premier abord, j'aurais plutôt imaginé parler de "ménager une sortie négociée" ou quelque autre formule visant à proposer une désescalade. Peut-être le PR a t il en fait raison. "Humilier" c'est émotionnel en effet, mais c'est peut-être ce dont nous avons besoin, ce qui aurait peut-être une chance de retenir Poutine dans la voie de l'escalade où il est engagé et où il semble considérer n'avoir d'autre issue que de progresser toujours plus loin. ==>"Eviter l'humiliation", c'est un moyen de dire aux Russes : "Nous ne vous haïssons pas". Nous avons des problèmes avec vos actions, vous avez fait une erreur historique - exactement ce que dit Macron à Poutine - mais nous n'en voulons pas à vous en tant que Russes. Bien sûr, la voix de Macron est plutôt faible. Peut-être même son action est-elle entièrement annulée, voire pire, par les chœurs scandalisés qui protestent, et semblent par là déclarer "Si ! Humilions les Russes !"... parce qu'il montre qu'ils sont nombreux ! Du moins, on ne peut pas reprocher au PR de pousser Poutine à continuer dans l'escalade. C'est déjà beaucoup.
  12. Moi je dis que tu n'as pas compris, ou que j'ai mal utilisé... l'ironie Quand je cite une liste de petits pays sans poids qui commence par Etats-Unis et Chine, faut pas croire, ce n'est pas que j'en suis à trois bouteilles de calvados c'est plutôt que je veux dire en fait que ce traité a été refusé par tant de pays importants qu'il n'a aucune valeur.
  13. Merci de la référence. Voici l'original en anglais
  14. Au risque - une certitude - de faire dans le HS, voici un peu de poésie latine afin de nourrir nos sensibilités artistiques Caesarem legato allacrem Ille portavit assumpti Julio Ces munitions sont en effet interdites par la Convention sur les armes à sous-munitions, signée et ratifiée par de nombreux pays Certes, son application n'est pas universelle. Mais seuls de petits pays sans guère de poids ne l'ont pas signée, comme Etats-Unis, Chine ou Russie, et puis Inde, Corée du Sud, Pakistan, Ukraine, Turquie... Ce n'est pas bien grave Les principales puissances européennes l'ont bien signée, notamment France et Grande-Bretagne, ce qui garantit au moins qu'à la prochaine explication de gravures entre nous et les Godons, aucune arme à sous-munitions ne sera employée
  15. Je poste ici ma réponse à des échanges initiés sur l'autre fil... qui sont mieux ici Les choses sont visiblement assez compliquées, voire paradoxales "Nous sortons d'ici très rassurés et très heureux de nos échanges", a déclaré Macky Sall aux journalistes à l'issue d'un entretien de trois heures à Sotchi, dans le sud de la Russie, ajoutant avoir trouvé le président russe "engagé et conscient que la crise et les sanctions créent de sérieux problèmes aux économies faibles, comme les économies africaines" (...) Macky Sall a souligné que "la majorité des pays africains" avait "évité de condamner la Russie" lors de deux votes de l'ONU et, qu'avec "l'Asie, le Moyen-Orient ainsi que l'Amérique latine, une bonne partie de l'humanité" avait préféré se tenir à l'écart du conflit. Le président sénégalais a également relevé que les tensions alimentaires avaient été aggravées par les sanctions occidentales, qui affectent la chaîne logistique, commerciale et financière de la Russie. Il a donc appelé à ce que le secteur alimentaire soit "hors des sanctions" imposées par les Occidentaux contre Moscou. En raison de ces mesures punitives, "nous n'avons plus accès aux céréales venant de Russie, mais surtout aux engrais", a affirmé Macky Sall, jugeant que cela créait "de sérieuses menaces sur la sécurité alimentaire du continent". Ce qui est paradoxal, c'est que Macky Sall n'avait pas tant de raisons que cela d'être rassuré de ce que lui a déclaré Poutine, qui a suggéré l'exportation de céréales ukrainiennes par voie terrestre (mais on sait déjà que les volumes sont bien moindres), ou bien par Marioupol contrôlé par la Russie (mais on sait déjà que les Ukrainiens refusent), ou bien par Odessa si seulement les Ukrainiens voulaient bien enlever les mines qui bloquent le port d'ailleurs j'ai promis que dans ce cas je n'en profiterai pas pour attaquer Odessa par la mer (mais les promesses de Poutine ne sont pas acceptées par les Ukrainiens, allez savoir pourquoi) Il y a une marge pour la diplomatie bien sûr. Mais se dire "très rassuré", c'est quand même surprenant ? Il est encore paradoxal qu'il affirme qu'en raisons des sanctions occidentales sur la logistique et les paiements "nous n'avons plus accès" aux céréales et engrais russes. C'est paradoxal parce que c'est au présent, il n'en parle pas comme d'un risque pour l'avenir ce qui serait bien plus convaincant. Or les exportations russes de blé étaient triples en avril 2022 de ce qu'elles étaient en avril 2021. Quant aux difficultés créées par les sanctions occidentales destinées à bloquer le commerce extérieur de la Russie, elles ont été surmontées par exemple par le Brésil qui achète des engrais russes Le Brésil s'est empressé d'acheter des engrais russes juste avant l'invasion afin de maintenir les livraisons au début de la guerre. Et bien que l'achat d'engrais russes n'ait pas été interdit, les acheteurs brésiliens ont dû faire face à des sanctions contre les banques russes et à des obstacles logistiques dont les experts craignaient qu'ils ne mettent fin aux échanges. Mais les acheteurs ont réussi à trouver des moyens de contourner ces obstacles, notamment en utilisant une banque russe exclue des sanctions et en obtenant l'aide de Citigroup à New York. Sall pourrait parfaitement dire "les sanctions occidentales nous créent des difficultés, nous demandons à en être protégés". Il l'avait d'ailleurs déjà dit il y a quelques jours Pour Macky Sall, les sanctions contre les banques russes compliquent les achats de céréales Macky Sall, président du Sénégal et de l’Union africaine (UA), a déclaré lors d’une visioconférence aux dirigeants de l’Union européenne que les sanctions européennes contre les banques russes rendaient très difficiles, voire impossibles, les achats de céréales russes ce qui ne permet pas de résoudre la crise alimentaire. Selon la presse occidentale, il a fait part de ses préoccupations ce mardi en se prononçant en visioconférence lors du sommet de l’UE. « Nos pays sont très préoccupés par les effets secondaires des interruptions provoquées par le blockage du système SWIFT [pour les banques russes]. Quand le système SWIFT est interrompu, cela signifie que même s’il y a un produit, le paiement devient compliqué voire impossible« Mais il va jusqu'à dire "nous n'avons plus accès". C'est forcer le trait ==>L'explication la plus probable est en effet qu'il marche sur des œufs, qu'il ne compte pas forcément sur les exportations ukrainiennes mais plus sur celles de Russie - "surtout" les engrais. Et qu'il fait le nécessaire pour assurer et faciliter leur accès : ne pas vexer Poutine + demander aux Occidentaux d'abaisser les obstacles logistiques et financiers que les Brésiliens certes ont contourné, mais qui ne facilitent pas la tâche et font courir des risques à la sécurité alimentaires des Africains
  16. Tout à fait d'accord. Se satisfaire de "Il m'a dit qu'il serait gentil" alors que Washington peut craindre des conséquences graves pour lui-même si les Ukrainiens venaient à tirer sur le territoire russe avec des armes que l'Amérique aurait fournies... ça ne ressemblerait vraiment pas à la manière américaine. Dans ce genre de cas, leur tendance est plutôt "ceinture, bretelles, slip en béton et pantalon en acier trempé". Et comment ne pas les comprendre ?
  17. Cet article donne quelques précisions - et nuances. Newsweek avance que Poutine aurait reçu un traitement pour un cancer «avancé» en avril (...) Selon le magazine Newsweek, le sujet ferait l'objet d'intenses conversations au sein de la Maison Blanche. Le renseignement aurait fourni sa quatrième évaluation complète à la fin du mois de mai, dans lequel il indiquerait que Vladimir Poutine aurait subi en avril un traitement pour un cancer à un stade avancé, ont confié trois responsables du renseignement qui ont eu accès au rapport à Newsweek. Les mêmes sources ajoutent que le président russe aurait été la cible d'une tentative d'assassinat au mois de mars, sans toutefois livrer de détails. Ces hauts responsables craignent également que Poutine ne soit de plus en plus paranoïaque quant à son emprise sur le pouvoir, un état qui rendrait selon eux de plus en plus imprévisibles ses réactions et le cours des événements en Ukraine. «L'emprise de Poutine est forte mais plus absolue», déclare l'un des officiers ayant lu les rapports. «Les luttes de pouvoir à l'intérieur du Kremlin n'ont jamais été aussi intenses sous son règne, tout le monde sentant que la fin est proche», ajoute-t-il. Ces trois hauts responsables admettent dans le même temps que l'isolement de plus en plus poussé du dirigeant russe rend de plus en plus compliquée la tâche d'évaluer son état de santé avec précision, et ne fait que renforcer les spéculations. «Nous devons prendre garde à ne pas prendre nos désirs pour des réalités», prévient l'une des sources de Newsweek. «Nous avons appris – ou pas – cette leçon de la manière dure avec Oussama ben Laden et Saddam Hussein.» Les informations que le renseignement américain croyait détenir sur l'état de santé de ces deux derniers personnages étaient en fait basées sur des rumeurs alimentées par les intéressés eux-mêmes – ou des proches – pour tromper l'ennemi. Peu après la parution de l'article, le Conseil de Sécurité Nationale a fait parvenir un démenti ferme à Newsweek, affirmant : «Les informations selon lesquelles de telles évaluations de la communauté du renseignement existent ou qu'elles ont été communiquées au président ne sont pas vraies.» «Même s'ils conviennent que les renseignements [selon lesquels Poutine serait en train de mourir] sont fiables, ils ne peuvent pas miser sur une date ni signaler leur soutien à une Russie sans Poutine», commente une des sources de Newsweek, qui conclut : «Poutine est définitivement malade... S'il va bientôt mourir n'est que pure spéculation. Pour autant, nous ne devrions pas être rassurés. (...) Il est toujours dangereux, et le chaos nous attend s'il meurt. Soyez prêts.» Résumons : - Les sources de Newsweek disent avoir eu accès à un rapport du renseignement américain qui dirait que Poutine est atteint d'un cancer avancé. Ce n'est pas "le renseignement américain dit". C'est "Untel que je ne nomme pas dit que le renseignement américain dit" - L'une des sources appelle elle-même à la prudence, rappelant que le renseignement américain a déjà été piégé dans le passé par des rumeurs de santé défaillante lancées par Saddam Hussein et Obama Ben Laden eux-mêmes pour les tromper - L'idée que Poutine serait gravement malade pousse les sources de Newsweek à craindre davantage les décisions que pourrait prendre Poutine. Son état de santé le pousserait en effet à la "paranoïa", le rendrait davantage "imprévisible". Quant aux conséquences de sa disparition, ce serait le "chaos". En somme, il serait vraiment prudent de ne pas trop énerver Poutine, puisqu'il n'a plus rien à perdre ! Bref, cette idée... sert le gouvernement russe. Ou dans un autre genre, ceux des Américains qui veulent limiter au minimum le soutien de leur pays à l'Ukraine. L'idée pourrait très bien être une fabrication des uns comme des autres - D'un autre côté, il est évidemment possible que ce soit vrai. Poutine n'a certes pas l'air mourant, il intervient en public régulièrement, la dernière fois c'était hier 2 juin la vidéo est là. Et il est fort loin de l'état d'un Tchernenko dans ses derniers mois - aux yeux du non-médecin que je suis, il a l'air d'un homme de presque 70 ans dans un état de santé normal. Mais bien sûr, il pourrait mourir le mois prochain, après tout il existe paraît-il des cancers où on a l'air en bonne santé jusqu'au dernier moment. Voire demain par exemple en cas d'assassinat - on ne sait jamais - La même chose peut d'ailleurs être dite d'Emmanuel Macron par exemple, après tout on peut aussi mourir de cancer avant 50 ans, n'est-ce pas, et d'ailleurs l'un de nos présidents n'a t il pas gardé secret un cancer pendant presque 14 ans, la quasi-totalité de la durée de ses deux mandats ? La prudence est de mise, effectivement.
  18. Les AUF1 équipent les régiments d'artillerie des deux brigades blindées. Les donner à l'Ukraine, c'est priver ces brigades de toute artillerie lourde en attendant l'arrivée des Caesar Mk2 prévus pour les remplacer... dans plusieurs années. Affaiblissement grave et de longue durée des forces blindées françaises Les VBCI c'est peut-être davantage envisageable. Mais là encore c'est affaiblir nos deux seules brigades "lourdes", et contrairement à l'artillerie longue portée précise... ça n'aiderait pas vraiment l'Ukraine. Les AMX30 B2 combien sont vraiment disponibles, quelles contraintes logistiques... comme déjà dit par d'autres. AMX10 RCR et ERC90, on n'en a pas beaucoup... et toujours besoin en unité, en attendant les Jaguar dont la livraison est lente. Peut-être certaines unités sont-elles disponibles, déjà remplacées par les premiers Jaguar - mais ce sont alors les plus anciennes ==>Peut-être là une possibilité réelle, mais ce serait peu d'exemplaires. Il ne s'agit pas d'un tabou, mais d'une ligne rouge. Celle définie et répétée par Vladimir Poutine à plusieurs reprises depuis son discours initial d'invasion le 24 février. Les Etats-Unis n'envisagent pas de franchir cette ligne rouge. Joe Biden l'a plusieurs fois exclu, et une nouvelle fois dans son article de "doctrine" sur l'Ukraine publié mardi. Et ce sont les Etats-Unis... la superpuissance herself. Si Emmanuel Macron donnait un tel ordre, quelles seraient les conséquences ? C'est un exercice théorique et je suis persuadé qu'il le restera, mais à mon avis : - Poutine n'aurait pas l'option pratique d'ignorer ce défi. En effet, s'il refusait une réaction dure, il perdrait la crédibilité de ses lignes rouges. De plus, une fois une brèche créée par un escadron de Rafale français, d'autres s'y engouffreraient probablement, Britanniques, Américains... d'où un grave problème pour continuer sa guerre en Ukraine, le laissant devant la seule alternative d'attaquer tous ces pays à la fois, ou de reculer piteusement en une défaite qui lui ferait perdre le pouvoir voire la vie - Il resterait déraisonnable de son point de vue d'utiliser du nucléaire tactique en réponse à une simple quinzaine ou vingtaines de chasseurs occidentaux stationnés en Ukraine. Donc probabilité faible que la réaction soit nucléaire (je ne dis pas qu'elle serait nulle) - Le plus probable serait un bombardement massif de la base aérienne utilisée par l'escadron français. Qui serait probablement en Ukraine - limitant le risque d'escalade du point de vue de Poutine. Si elle était en Pologne - ce qui supposerait en premier lieu que Paris ait réussi à convaincre Varsovie... - la chose serait plus risquée. Mais je ne vois pas d'autre option pour Poutine que de prendre ce risque Perdre une partie importante d'un de nos peu nombreux escadrons Rafale, un certain nombre de militaires de l'AdAE, pour se retrouver devant le choix entre retrait piteux et escalade (frappes aux missiles de croisière sur la Russie ? raids longue distance contre les navires russes ?)... je ne suis pas convaincu. Si l'objectif est de répondre aux propagandistes excités des chaînes TV publiques de Russie, il est tout à fait possible de dépêcher quelque général CR voire même un porte-parole militaire pour détailler à la télé française les conséquences physiques et humaines d'une TNA explosant au-dessus de Mourmansk, ou des 6 TNO d'un M51 bien réparties sur la zone urbaine de Moscou. Mais je ne suis pas sûr que ce soit utile, ni même souhaitable. Nous n'avons pas de propagandistes chargés de travailler la population à l'excitation meurtrière et apocalyptique, et je crois que c'est mieux comme ça. Le fond des choses, c'est que la France se trouve dans une bien meilleure situation stratégique - bien plus calme - que la Russie, sans parler bien évidemment de l'Ukraine. Nous n'avons pas besoin de partir en vrille médiatique. Participer à la curée ? Je crois qu'on n'en est vraiment pas là. Ni la Russie, ni même Vladimir Poutine, n'est dans la position d'un animal traqué promis à bientôt tomber sous les balles des chasseurs. Vraiment pas, je dirais. Quant à l'image de la France, je ferais une différence entre les RS, ou certains commentateurs d'attaque des médias - qui ressemblent assez à des chiens de chasse se croyant à la curée en effet - et les opinions publiques. Sans parler des diplomaties, et des dirigeants et hommes de pouvoir.
  19. Ce narratif est l'un de ceux qui se sont entrechoqués bruyamment en 2014-2015, forçant la Modération à tirer à boulets rouges et à balles réelles. Il me semble fortement biaisé et aussi percé de trous qu'un gruyère, mais comme déjà dit je ne développerai pas Tout a déjà été dit à la grande époque, et les fils Ukraine I, II et III sont toujours en ligne je crois. Back to le sujet du fil pour ce qui me concerne.
  20. Juste. Avec toutefois des questions de nombres et de délais qui se posent. Remettre en état un grand nombre de ces obusiers, la décision en a t elle été prise, si oui combien de temps pour le faire, etc. L'Ukraine a signalé en avoir déjà reçu, mais pas d'indication à ma connaissance sur les nombres. Livrer les missiles TOW - qui sont filoguidés non tire-et-oublie comme les Javelin - combien, quelle version sachant que seule la dernière 2B attaque par le toit... A voir les infos disponibles sur les livraisons prévues / qui pourraient l'être et quand. D'une manière générale, ça fait un moment que perso je ne crois pas du tout à la capacité ukrainienne à reprendre une partie significative des territoires occupés dans l'Est et dans le Sud, mais... ce serait quand même bien qu'il reste une Ukraine indépendante à la fin de ce conflit ! Même si à l'évidence elle sera plus petite. C'est d'ailleurs la manière dont Biden a formulé l'objectif des Etats-Unis dans sa "doctrine" L'objectif de l'Amérique est simple : Nous voulons voir une Ukraine démocratique, indépendante, souveraine et prospère, dotée des moyens de dissuader et de se défendre contre toute nouvelle agression Je crois que tous les pays ouest-européens peuvent signer des deux mains, une fois mises de côté les disputes et postures.
  21. Les quantités apparaissent dans cet article... et il y a une grosse surprise ! Les États-Unis vont fournir 4 systèmes HIMARS à l'Ukraine dans le cadre d'un programme d'armement de 700 millions de dollars. (...) Les quatre systèmes de roquettes d'artillerie à haute mobilité - en abrégé HIMARS - sont déjà prépositionnés en Europe, a déclaré le sous-secrétaire à la défense pour la politique Colin Kahl lors d'un briefing avec les journalistes. Après une période d'entraînement de trois semaines au cours de laquelle les forces ukrainiennes apprendront à utiliser et à entretenir les HIMARS, les systèmes seront transférés en Ukraine. Quatre ! Les Etats-Unis ont plus de 400 de ces lance-roquettes. Ils vont en donner 4, soit 1% de leur parc Bien sûr, les Ukrainiens seront bien contents d'avoir ces quatre engins, puisqu'ils ont actuellement 0 en termes d'artillerie de haute précision et de cette portée. Et bien sûr, les Etats-Unis ne sont pas engagés à quoi que ce soit envers l'Ukraine puisqu'elle n'est pas de leurs alliés. Mais tout de même... l'effort n'est pas bien grand. Le système d'artillerie de haute précision et de plus longue portée dont disposait l'Ukraine jusqu'ici, c'était les Caesar donnés par la France, soit 12 engins dont 6 sont déjà sur le terrain. La France ayant 76 de ces systèmes d'artillerie donne 18% de son parc. (Ce qui n'empêchera certes pas d'aucuns en Europe centrale et Grande-Bretagne de continuer à pontifier sur la prétendue décision de la France de passer l'Ukraine par pertes et profits ...) ==>Washington pourrait aisément fournir 5 ou 10 fois plus de HIMARS à l'Ukraine. S'il ne le fait pas, c'est que les Etats-Unis arrivent à leurs limites politiques sur ce type de matériel Autres précisions intéressantes (...) En plus du système HIMARS, le dernier paquet d'armes comprend : Cinq radars de contre-artillerie Deux radars de surveillance aérienne 1 000 Javelins et 50 unités de lancement de commandement 6 000 armes anti-armure 15 000 munitions d'artillerie de 155 mm Quatre hélicoptères Mi-17 15 véhicules tactiques Pièces de rechange et équipements Rappelons le contexte (je ne recherche pas les liens, ils sont quelque part sur ce fil) : les Etats-Unis avaient 21 000 Javelins en stock, ils en ont déjà donné 7 000 à l'Ukraine, alors que la capacité de production est faible et qu'il faut presque 3 ans pour l'augmenter. En somme, sur ce chapitre des Javelins les Etats-Unis font un réel effort - mais arrivent aux limites de ce qu'il leur est possible de livrer sans mettre en danger leur capacité à intervenir dans une crise ou guerre qui se déclencherait ailleurs dans le Monde dans les prochaines années. Les Ukrainiens pourront certes remercier Washington, qui encore une fois n'a aucune obligation de fournir ce soutien, mais le fournit tout de même. Cependant, si on considère leur point de vue : ils ont déjà reçu 7 000 de ces armes, et la nouvelle livraison n'est que de 1 000 unités... alors que la consommation reste sans doute très élevée. ==>Sur ce type de matériel, les Etats-Unis arrivent aux limites industrielles et opérationnelles de ce qu'ils peuvent fournir C'est l'information principale à mon sens. Et elle me semble décisive pour l'issue de la guerre - L'article publié par le président américain mardi, la "doctrine Biden sur l'Ukraine" était intitulé Ce que l'Amérique fera et ne fera pas en Ukraine Entre autres choses - l'article était concis, clair, aux paroles précises et pesées, il me semble très important - Joe Biden y confirmait que la guerre ne pourrait prendre fin que par une négociation et que c'est l'Ukraine qui déciderait de cette négociation, l'objectif américain étant de l'aider à y entrer dans la meilleure position possible. Au vu des limites opérationnelles et politiques du soutien américain à Kiev qui apparaissent aujourd'hui, ces paroles doivent être réinterprétées... Leur sens réel n'est-il pas "C'est Kiev qui demandera ses conditions à Moscou, nous n'y avons aucune responsabilité" ? Rien d'ailleurs de déraisonnable à cela. Encore une fois, Washington ne doit rien à Kiev. Mais disons que ce n'est pas ce qui est mis en avant dans la plupart des gazettes... - Le président ukrainien communiquait hier des chiffres moyens de pertes très élevés pour les forces ukrainiennes. Pertes qui interrogent : l'armée ukrainienne, même renforcée de volontaires qu'il faut encore former et équiper, peut-elle les soutenir dans la durée, c'est-à-dire pendant des mois plutôt que des semaines ? Cette interrogation est renforcée maintenant qu'il semble confirmé que les Etats-Unis sont aux limites industrielles et politiques de leur soutien, et alors que les Européens n'ont pas la capacité d'y rajouter beaucoup plus au vu de leurs stocks d'armes réduits - la France par exemple avec 12 Caesar sur les 76 qu'elle a est probablement déjà au max du soutien raisonnablement envisageable en termes d'artillerie longue portée. ==>Comment équiper avec des armes sérieuses les nombreux renforts dont l'armée ukrainienne a besoin pour compenser ses pertes, si l'Occident en est aux limites industrielles et politiques du soutien qu'il peut fournir ? Et si ces renforts ne sont équipés que d'armes légères, que pourront-ils faire d'autre que mourir inutilement ? A tout le moins, ces informations doivent dissiper toute illusion que l'Ukraine pourrait être en mesure de reconquérir une partie significative des territoires déjà occupés par les forces russes dans le Donbass, dans les provinces de Kherson et Zaporijjia (sans parler de la partie du Donbass déjà contrôlée par Moscou le 24 février, ou de la Crimée !) A mon avis, elles posent une question grave. Si la propagande interne russe comme quoi l'Ukraine (non "une partie de"...) doit être démilitarisée et "dénazifiée" (c'est-à-dire expurgée des gens qui continueront à dire que l'Ukraine doit être indépendante) doit être prise au pied de la lettre, dans le sens où ce n'est pas seulement un moyen d'exciter la population et de lui faire soutenir l'opération militaire spéciale, mais ce que croit sincèrement le président russe et ce à quoi il est fermement décidé... ... est-ce que ce n'est pas une option dont Vladimir Poutine dispose réellement ?
  22. Ce n'est pas une vision romantique, mais une description aussi factuelle et non polémique que possible : le terme que j'ai utilisé est "entités se revendiquant étatiques". Si c'est ça que tu décrirais comme du romantisme ... Ces entités ont évidemment une forte dépendance vis-à-vis de la Russie. Ce qui n'a rien à voir avec la question, qui était "pourquoi il y a deux républiques séparatistes au Donbass" On peut évidemment choisir d'utiliser des termes polémiques, par exemple j'aurais pu utiliser une autre expression que "nouveau gouvernement arrivé à Kiev à la faveur du renversement du président ukrainien Yanoukovitch". Je ne l'ai pas fait parce que ça n'avait rien à voir avec la question - et que les discussions et débats attenants ont déjà eu lieu en 2014 sur le forum, avec fermeture et ouverture des fils Ukraine I, puis II, puis III, la modération ne sachant plus où donner de la tête (ou du Topol) devant les polémiques enflammées. Je ne vois pas l'utilité de recommencer.
  23. Volodymyr Zelensky : Chaque jour, de 60 à 100 militaires ukrainiens meurent, 500 sont blessés « La situation est très difficile. Nous perdons de 60 à 100 soldats par jour sur le champ de bataille et environ 500 personnes sont blessées au combat. Nous maintenons donc nos périmètres défensifs. La situation la plus compliquée est dans l'est de l'Ukraine, ainsi que dans le sud de Donetsk et de Louhansk » Je vais faire l'hypothèse que contrairement à la coutume en temps de guerre, cette annonce de pertes n'est pas minorée, et que sur ce point Zelenski a adopté la politique "la vérité, même si c'est brutal". Bref, que les pertes ne sont pas encore pires. Ces pertes me semblent vraiment énormes, au point de risquer d'être écrasantes. Un total de 600 pertes chaque jour, cela serait 18 000 par mois ! Même si une partie - importante ? - d'entre eux sont des volontaires récemment engagés, une bonne partie doivent être des engagés de l'armée régulière, qui ne sont pas si nombreux. Combien de temps l'armée ukrainienne peut-elle tenir avec un tel niveau de pertes ? Des semaines, des mois ? Peut-être, probablement même, la situation a t elle récemment empiré. Peut-être l'armée russe aura t elle du mal à maintenir une telle intensité dans ses actions, donc un tel rythme dans les pertes de l'armée adverse - mais d'un autre côté, comme la majorité des pertes sont causées par l'artillerie et la Russie en a pléthore, peut-être est-il possible qu'elle continue... très longtemps ? ==>L'armée ukrainienne risque t elle de continument être dégradée et dépeuplée par ces pertes, que ne pourraient remplacer un flux suffisant de nouveaux soldats suffisamment formés et équipés, jusqu'au point où peut-être elle s'effondrerait ? ==>Ou bien peut-elle échapper à la destruction lente - parce qu'il est en fait possible de former et équiper des volontaires suffisamment rapidement pour les compenser - ou encore parce que même l'artillerie russe ne peut maintenir un tel rythme de pertes chez l'ennemi pendant des mois - ou encore parce que l'action de l'artillerie russe sera bloquée par des feux de contre-batterie suffisamment rapides, à longue portée et précis que des Himars permettront... s'ils arrivent sur le terrain assez nombreux et assez rapidement ? Des sources du média oppositionnel Meduza signalaient qu'au Kremlin, d'aucuns croient réalistes un nouvel assaut sur Kiev et espèrent une victoire totale sur l'Ukraine à l'automne. Pourraient-ils avoir raison ?
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