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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Ah eh bien je suis très largement d'accord... et de plus je constate que mon post d'avant est un peu "à côté de la plaque" par rapport à ce que tu as écrit Bon, la prochaine fois je ne réagirai pas si vite à un post
  2. C'est assez vrai. (et c'est aussi complètement hors sujet de ce fil ... donc je relance, hein... c'est plus fort que moi ) Mais je crois qu'il faut faire la différence entre deux choses : - l'hostilité ou le mépris envers les homosexuels, qui peut être une faiblesse assez répandue, et qu'il vaut mieux reconnaître honnêtement oui, mais qui reste quoi qu'il en soit une faiblesse - le refus de l'établissement d'un "mariage" homosexuel, qui n'a rien à voir avec hostilité ni mépris, mais avec certaines conceptions de ce qu'est le mariage ou de ce qu'est une institution. Conceptions avec lesquelles on est d'accord ou pas, mais qui ne peuvent quoi qu'il en soit être rejetées d'un revers de la main en les égalant à une faiblesse - le sophisme est un peu trop grossier
  3. Robert Parry est un journaliste connu, mais la crédibilité de ses informations me semble pour le moins sujette à caution. Extraits de son article : - "Turkey (with hundreds of thousands of troops massed near the Syrian border)" - Vraiment ? Les forces armées turques totalisent un peu plus de 400 000 personnels d'active, et ils en auraient massé "des centaines de milliers" près de la frontière syrienne... c'est marrant, pourquoi M. Parry est-il le seul à le dire ? - "Russia will have to decide what to do to protect its 20,000 or so military personnel inside Syria" - Ah ? J'étais resté sur trente à quarante avions de combat, plus des hélicoptères, plus peut-être un bataillon de troupes de marine pour protéger le tout, plus les servants de batteries sol-air. Même en rajoutant un certain nombre de forces spéciales "embarquées" avec les Syriens, et des formateurs - on est très loin de 20 000 militaires. Pas nécessairement plus du tiers, en tout cas pas plus de la moitié. Donc Moscou a déployé une ou deux brigades de combat en plus, et personne n'est au courant... sinon M. Parry ? Une menace nucléaire explicite de la Russie au cas où la Turquie attaquerait son corps expéditionnaire en Syrie, eh bien disons que ça va bien avec le reste de ce tableau Pas que ça soit impossible sur le principe naturellement. Mais enfin, entre "pas totalement impossible" et "des raisons sérieuses de croire que c'est le cas"... - C'est récupérable on est d'accord, et il est indispensable de changer (très) nettement de politique pour vraiment récupérer, c'est clair. Et je suis d'accord que le lendemain du 13/11 était le bon moment pour le faire. Le discours de FH au Sénat et à l'Assemblée réunis le 16/11 donnait des indications en ce sens. Mais lorsqu'il s'est trouvé confronté à la volonté expresse des Etats-Unis d'empêcher un trop fort rapprochement franco-russe sur la Syrie, lorsqu'un Sukhoi-24 russe a été abattu par la Turquie le jour même de sa rencontre avec Obama et deux jours avant celle avec Poutine (le Figaro du jour titrait très justement "La Turquie sabote la coalition contre Daech")... François Hollande a cédé. Et le discours solennel du Président de la République devant la représentation nationale, et la Marseillaise entonnée par tous avec ardeur si pas avec une musicalité parfaite... a accouché d'une souris. - Je ne suis pas d'accord avec l'idée de mettre des troupes françaises sous commandement américain, et pas davantage sous commandement russe. Mais pour le reste, ça aurait été effectivement le bon mouvement pour la France de doubler l'apport qu'elle effectue déjà au profit de la lutte contre l'E.I. en Irak en coopération avec les Etats-Unis, d'un apport à la lutte contre E.I. en Syrie en coopération avec la Russie. Et à l'E.I. on pourrait facilement joindre au moins Al Nosra et Ahrar al-Sham. En somme avoir une position de "neutralité bienveillante et active" quant aux disputes actuelles entre Etats-Unis et Russie, intéressante car ouverte sur l'avenir - un jour ou l'autre, il faudra bien que ces deux-là se réconcilient - et en attendant permettant de faire avancer la lutte contre les salafistes djihadistes : quelle que soit leur obédience (E.I. ou non) et quels que soient les alliés (ni Etats-Unis, ni Russie, ni d'ailleurs France, ne sont parfaits... m'enfin si on met n'importe lequel à côté d'un djihadiste, on s'apercevra que c'est un type plutôt pas mal par comparaison !) Des troupes au sol, franchement j'aurais quelques doutes, mais des Rafale et des Tigre sur la base de Lattaquié, ou bien juste en face à Chypre si les Chypriotes étaient d'accord, ça aurait pu - ça pourrait toujours - être efficace. Et puis reprendre langue avec le gouvernement syrien bien entendu, échange de renseignements sur les djihadistes, etc. - Je ne suis pas d'accord avec toi French Kiss, si ça ne s'est pas fait, ce n'est pas parce qu'il serait impensable pour un pays membre de l'Alliance atlantique d'avoir une politique indépendante de celle des Etats-Unis. Ça n'a rien d'impossible en réalité... simplement, il ne faut pas plier comme du fer blanc à la moindre pression, à la moindre provocation bien synchronisée Ce n'est pas surprenant, et il me semble qu'il y avait déjà eu des indications en ce sens. Mais c'est rassurant. La Turquie n'ira pas sans les Etats-Unis, et comme c'est Obama le président plutôt que Hillary Clinton, cela veut dire qu'il n'y aura pas de guerre turco-syrienne ni turco-russe.
  4. Je ne suis pas sûr que ce soit une si grande difficulté. Je ne connais pas du tout Ankara, mais si je prends l'exemple de Paris, à partir du moment où on imagine qu'un terroriste a fabriqué une voiture piégée, je ne vois pas le problème à l'amener "à moins de 500 mètres du Parlement" avant de la faire exploser. On n'arrête pas les voitures à 1 km du Parlement pour les fouiller... La difficulté c'est plutôt de fabriquer le dispositif explosif et sans se faire repérer par ses communications ni ses achats, pour le reste il ne s'agit que de conduire une voiture dans une grande ville et d'appuyer sur un bouton.
  5. Bon allez, il en faut un. Je vais tenter d'être l'avocat de l'Erdogan du diable sur ce coup : - Le fait qu'une carte d'identité soit retrouvée sur les lieux n'est pas si surprenant en soi. Lors d'une explosion, ce n'est pas la totalité des papiers présents qui sont réduits en charpie, ils peuvent tout aussi bien être dispersés - L'enregistrement de tous les réfugiés présents en Turquie, ou du moins la grande majorité d'entre eux, me paraît perso assez vraisemblable. La Turquie a une police, c'est un Etat organisé, je ne vois pas pourquoi ils en seraient incapables. Certes ils n'empêchent pas les passeurs d'organiser des migrations de masse vers l'Europe par la Mer Égée, mais ce n'est pas forcément parce que ça leur serait difficile... c'est plutôt une question de volonté - A partir du moment où la police turque a enregistré l'identité d'un Syrien, il n'est pas étonnant qu'elle retrouve rapidement l'information. Ce qui ne prouve pas bien entendu que la carte d'identité soit vraie, il est de notoriété publique que l'industrie des faux papiers syriens est prospère, mais enfin elle permet de savoir a priori que c'est bien la personne qui s'est présentée avec ce document qui s'est faite exploser. Bien sûr, pour en être totalement certain, il faudra attendre les analyses biométriques, à supposer du moins que les empreintes digitales soient encore exploitables sur le cadavre - Le motif, bon là c'est vrai que ça devient coton. Difficile de voir l'intérêt des Kurdes à cet attentat. Sauf s'ils appliquent - avec une intelligence sans borne - la notion qu'il faut taper sur son ennemi, indépendamment de la situation tactique, et comptent sur l'Ours russe pour les protéger d'une intervention turque en Syrie ? J'ai un peu de mal à imaginer ça de la part du PYD lui-même, mais peut-être un groupe dissident plus extrémiste ? Reste bien sûr le problème de l'attentat suicide... le personnel-suicide à ma connaissance, les Kurdes n'en ont pas. Sauf si j'ai manqué quelque chose ? - Mais est-ce que Erdogan ordonnant une attaque sous faux drapeau, c'est si vraisemblable que ça ? J'ai déjà évoqué le risque d'être découvert, le risque de fuite et de lanceur d'alerte, peut-être limité à court terme mais beaucoup plus considérable à moyen-long terme. N'oublions pas qui plus est que l'attentat ne sert pas entièrement Erdogan, car d'une part cette circonstance en quelque sorte lui "force" la main, d'autre part cela veut dire aussi que même à côté d'un ministère en plein Ankara, les Kurdes peuvent frapper sans que le gouvernement y puisse quoi que ce soit ! - Bon si ce n'est ni PYD, ni Erdogan, il y a quand même un suspect assez évident. Des gens qui ont déjà utilisé des faux papiers syriens. Qui n'ont pas de mal à trouver du personnel-suicide, merci pour eux. Qui pourraient d'ailleurs avoir choisi un attaquant-suicide d'origine kurde, ils ont ça aussi en stock. Et enfin, qui a un intérêt évident à ce que la Turquie intervienne en Syrie pour empêcher les Kurdes de leur tomber dessus... l'Etat Islamique, bien sûr ! Il existe certes une forme d'entente, de coopération et de soutien entre gouvernement turc et E.I. - trafic de pétrole, lignes logistiques, en échange de l'aide que Daech apporte à Ankara pour lutter contre les Kurdes de Syrie. Mais cela ne signifie pas une identité de vues, ni un recouvrement complet des intérêts ça me paraît assez évident. En l'occurrence, l'E.I. qui est actuellement en difficulté même temporaire sur un certain nombre de fronts peut très bien estimer qu'il n'est pas en mesure de maintenir tout seul le passage vers la Turquie ouvert, peut très bien faire le calcul que les services turcs ne pourront prouver que c'était Daech derrière l'attentat, peut très bien imaginer que quand bien même Erdogan aurait des doutes, n'ayant pas de preuve il préférera oublier cette possibilité étant donné qu'augmenter la mobilisation de la société turque contre les Kurdes de Syrie le sert. Du point de vue de l'E.I., une alliance avec le gouvernement turc ne peut être que ponctuelle de toute façon, puisque au fond tout ce qui n'est pas salafiste c'est infidèle apostat et compagnie, et ils ont évidemment compris qu'à chaque fois que les autres se battent entre eux, ce sont eux qui en profitent. Si on pose la question classique Cui prodest, c'est-à-dire à qui le crime profite, la réponse est claire : l'Etat Islamique est en tête de liste des suspects.
  6. Ouaaaaaaiiiiis ! Une bataille de polochons, enfin, ça faisait longtemps !
  7. Pas d'accord avec la partie en gras. "Dégommer" la zone E.I. en Libye ne résoudrait pas le problème E.I. en Libye une fois pour toutes c'est certain. Et c'est effectivement parce que la Libye est un Etat failli avec beaucoup de pouvoirs concurrents que l'E.I. a pu s'y conquérir un fief, tout à fait vrai. Mais pour reprendre la métaphore de l'incendie, jeter un seau d'eau sur le bouzin ne mettrait sans doute pas fin à l'E.I. en Libye, cela permettrait du moins de gagner du temps. Si on pense aux avantages pour l'E.I. de disposer d'un sanctuaire relatif (des frappes rares et ponctuelles et d'éventuelles actions de tireurs embusqués sont pour les daechiens une menace gérable), et qui plus est si bien placé près des sources de recrutement maghrébines, en face de l'Europe et près de gisements de pétrole significatifs, entre formation facilitée, recrutement plus aisé voire multiplié, sources de revenu locales, "vitrine" supplémentaire en plus de la branche principale du prétendu "Califat"... se voir priver de tels avantages signifierait pour les sectateurs d'Al Baghadi revenir de nombreux mois, probablement un ou deux ans en arrière. Donc priver l'E.I. de son emprise territoriale à Syrte, de sa façade méditerranéenne et de ses réseaux de communication vers l'Afrique serait indubitablement un progrès. Y compris s'il faut recommencer un an, ou deux ans plus tard. Ne pas oublier qu'un groupe comme l'E.I. va chercher nécessairement à établir des alliances, des modus vivendi, avec les pouvoirs locaux quels qu'ils soient - tribus, mafias, etc. Si après avoir été "dégommés" une première fois ils se re-pointent la gueule enfarinée et veulent de nouveaux établir des liens avec les pouvoirs locaux, comment seront-ils considérés sinon comme des aimants à bombes et autres emm..... ? Il leur sera d'autant plus difficile d'obtenir la collaboration des pouvoirs voisins qu'il devient de notoriété courante que se trouver à proximité d'un Daechien est dangereux pour la santé, et en tout cas sans avenir puisqu'ils n'y resteront pas longtemps. L'E.I., comme le salafisme qui l'a engendré et pourrait susciter de nouveaux groupes du même acabit, C'est un problème chronique. Espérer une solution définitive une fois pour toutes n'est de toute façon guère réaliste. Ça ne veut pas dire qu'il faut nécessairement "y aller". La question est : y aura t il moins de problèmes si des Européens vont casser l'E.I. sur place, ou plutôt si ce sont les divers pouvoirs locaux, tribus et consorts qui "contiennent" l'E.I., simplement en continuant à exister sans s'allier avec oire se mettre à son service. Je n'ai pas l'info suffisante pour avoir un avis valide. Comment l'E.I. est-il vu sur place ? Passe-t-il des alliances ou reste-t-il isolé ? Un signe tout de même : les estimations du nombre de combattants sur place sont à la hausse. Mauvais signe.
  8. C'est une forme de rédemption oui, "Start killing Russians" comme ce général américain le recommandait en mars 2015. (au temps 3 min 30s) "La seule manière dont les Etats-Unis pourraient avoir un quelconque effet sur la situation dans cette région est de commencer à tuer des Russes, tuer des Russes, tuer tellement de Russes que même les médias de Poutine ne pourraient le cacher" Je soupçonne que la seule véritable révolution pour l'Ukraine, ce serait précisément de ne pas en faire. Le seul gouvernement ukrainien qui ait remplacé un gouvernement d'un autre bord grâce à des élections régulières au XXIème siècle, c'était le gouvernement Yanoukovitch en 2010. La véritable révolution pour l'Ukraine, ce serait de remplacer ce gouvernement... par les voies normales.
  9. Peut-être. Reste que quand il s'agit d'exécuter un virage serré, un dirigeant utilise souvent le ministre concerné comme un fusible (et Hollande a évidemment depuis le début la haute main sur les grandes orientations de politique étrangère, au-dessus de Fabius), auquel cas il s'attachera certainement à le remplacer par un élément sûr. C'est ce que FH vient précisément de faire. Et il doit aussi s'occuper de préparer le terrain avec l'opinion publique. Ce à quoi le genre d'émission dont on parle ressemble assez. Il me semble donc que c'est aussi une interprétation valide de ces événements. De toute façon il est clair qu'il n'y aura jamais de reconnaissance des erreurs commises. Un dirigeant ne fait jamais cela, sinon il se déconsidère totalement. Le scénario du virage serré sur l'aile serait plutôt vendu comme une adaptation aux événements, ou un "sacrifice nécessaire" vu les circonstances. Le geste qui serait sans ambiguïté, ce serait de rétablir les relations diplomatiques avec la Syrie. Je ne le vois pas demain matin, mais il est possible que cela arrive nettement avant la défaite complète des rebelles, donc que la politique française évite pour une fois d'être en retard sur les événements. L'avenir le dira...
  10. Ce lien fonctionne pour moi, depuis sur le territoire français http://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/un-oeil-sur-la-planete/un-oeil-sur-la-planete-du-jeudi-18-fevrier-2016_1310651.html Peut-être. Mais je suis davantage tenté de l'interpréter comme le signe d'un revirement en cours de la politique française sur la Syrie. N'oublions pas que France 2 est le RT français une chaîne d'Etat. La programmation de tel sujet plutôt que tel autre, le feu vert pour donner la parole à tel journaliste sur ce sujet... peuvent venir d'assez haut dans la hiérarchie de l'Etat. Laurent Fabius vient d'être viré comme un malpropre des Affaires étrangères promu au Conseil constitutionnel comme il le mérite depuis si longtemps. Il est probable qu'à l'Elysée, on soit en train de préparer et de commencer à exécuter une "révision douloureuse" de la politique française sur la Syrie. Les Américains disent "If you can't beat'em, join'em". Si vous ne pouvez les vaincre, rejoignez-les. La décision russe d'entrer dans la lice est passée par là. Sans oublier certains attentats en novembre dernier.
  11. Oh p....n ! Non mais p....n de p....n ! Oui je sais je poste beaucoup au sujet de Trump. Mais franchement il bouge tellement vite, il va de plus en plus loin à chaque fois... difficile de ne pas en parler. Donc voici que The Donald l'annonce clairement A ce rythme-là... mais que dira-t-il demain ?
  12. Sur un sujet plus sérieux, Donald Trump vient d'être excommunié. C'est-à-dire bien sûr qu'il n'est pas catholique pour commencer - il est protestant, et ne semble pas très religieux - et de plus la chose s'est faite de manière informelle, tandis que le droit canon mandate une procédure légale pour l'excommunication dans les formes. Mais sur le plan symbolique, sur le plan médiatique si important pour des personnes publiques, c'est bien une excommunication que vient de prononcer le pape à l'encontre du Donald. Et oui c'est une chose sérieuse, car même si François a fait semblant de douter des paroles de Trump, même s'il a rappelé en faux naïf qu'un pape "ne se mêle pas de politique interne", il a effectivement excommunié le candidat autant qu'il pouvait le faire s'agissant d'un protestant, en affirmant nettement que Trump malgré qu'il en ait "n'est pas chrétien". Ce n'est pas la même chose que de dire par exemple que le Dalaï-Lama ou le roi d'Arabie ne sont pas chrétiens, car dans leur cas c'est ce qu'ils disent eux-mêmes. Il s'agit de nier l'appartenance d'une personne à la foi chrétienne, contre ses propres paroles Je ne suis pas sûr que l'excommunication papale puisse vraiment gêner Trump, même si les catholiques sont une forte minorité de la population américaine, et pas seulement parmi les Latinos loin de là. Pour prendre une comparaison historique un peu éloignée, le roi de France a été sauf erreur excommunié pas moins de trois fois, et chacune a été un échec pour la papauté les Français tout catholiques en masse qu'ils étaient à l'époque se regroupant autour du souverain. L'un des échecs a d'ailleurs été catastrophique pour le pape concerné : voir Boniface VIII, Guillaume de Nogaret, ou l'histoire d'une baffe. Je soupçonne que les Américains catholiques ressemblent davantage aux Français catholiques sur ce point. Ce qui me fait d'ailleurs m'interroger sur la sagesse pour le pape d'utiliser un langage aussi dur, et aussi focalisé sur un candidat en particulier. François a plaidé de manière très claire en faveur de l'acceptation de grandes migrations, c'est sa conviction, il a fait une grande messe aujourd'hui au Mexique à la frontière américaine sur le sujet Mais il pourrait bien se tromper sur l'effet politique de ces paroles. Diable ! Faut-il suivre le comte de Ségur concernant les buveurs d'eau ? P.S. A ta santé !
  13. Allez, je sais bien que je suis trop bon, mais je vais corriger. Hillary Clinton n'est pas The Joker, de même que Marco Rubio n'est pas un robot. C'est juste que l'un comme l'autre font ce qu'ils peuvent pour y ressembler Et ça, désolé, mais c'est pas d'ma faute !
  14. Oui il y a ces "plans B", mais non seulement ils ne sont pas encore prêts, ils n'ont surtout pas de véritable capacité à remplacer la voie maritime, même à long terme. C'est que le transport maritime est par nature (beaucoup) moins coûteux que le transport terrestre ou aérien, à masse de cargo égale. Le port au Pakistan serait sans doute le projet le plus intéressant de ce point de vue, mais il reste que pour y parvenir depuis les centres industriels chinois, il faut traverser l'essentiel de la Chine et le Pakistan pour faire bon poids. Le coût serait loin d'être le même que si on embarque ou on débarque directement depuis un porte-conteneurs ou un pétrolier sur la façade maritime. Henri, j'apprécie sincèrement tes interventions toujours très documentées, et je te confirme que tu mérites pleinement ton salaire d'agent spécial code "L'Orient Est Rouge" - 517. Cela dit, je ne pense pas que beaucoup de contributeurs souhaitent jouer aux devinettes. J'avoue tout uniment que je ne sais pas et que je serais intéressé par tes explications. Bon y a bien le besoin d'avoir un certain nombre d'îles paradisiaques pour pouvoir y installer des milliardaires-génies du mal chinois chacun dans sa base secrète, ce qui sera bientôt nécessaire pour continuer la franchise des James Bond, mais... ce n'est pas de ça que tu parles, je pense ?
  15. De deux choses l'une : - Soit le hasard veut qu'un groupe terroriste quelconque frappe à un moment opportun pour le projet du gouvernement turc d'attaquer en force les Kurdes de Syrie, et le gouvernement est trop heureux de proclamer immédiatement qu'ils sont les coupables afin de profiter de l'occasion - Soit... ce n'est pas le hasard Je reste tout de même sur la première option, car attaquer sa propre population dans un attentat sous faux drapeau serait un acte dangereux même pour un gouvernement autoritaire contrôlant l'information et emprisonnant facilement les journalistes comme celui de Turquie. Il lui faudrait penser non seulement au risque que la réalité apparaisse à court terme - peu probable - mais aussi au risque de moyen-long terme, qui lui est beaucoup plus élevé... Ou bien il faudrait imaginer que le groupe autour de Erdogan mène une politique débridée en roue libre, se croyant sous pression maximale des circonstances et acceptant les risques lointains avec un esprit "on verra plus tard". Ça me paraît tout de même improbable. Mais je reconnais que la possibilité n'en est pas négligeable. On est d'accord, ces chiffres sont parfaitement ridicules. Je n'ai pas trouvé de chiffres officiels, mais quelques indications utiles tout de même. Suivant ce journal sérieux et cet autre : - les manœuvres auront lieu à King Khalid Military City, une base militaire géante au nord-est de la Saoudie, construite pour abriter "plusieurs brigades" de l'armée saoudienne, et avec une population hébergée maximale de 65 000. Population qui doit inclure pas mal de civils, et peut-être aussi des familles... D'ailleurs, une brigade c'est environ 5 000 combattants, donc "plusieurs" brigades ça ira difficilement chercher au-delà des 20 ou au grand grand maximum 30 000 - les manœuvres sont "les plus grandes en termes de nombre de pays participants". En termes de nombre de pays impliqués... donc probablement pas dans les autres termes D'autre part, il faut noter que cette ville militaire est située à moins de 100 km du Koweït. Pas du tout en face de la Jordanie. On a affaire à un exercice politique, pas tant que ça à la construction d'une vraie capacité d'action militaire commune, et certainement pas aux préparatifs d'une invasion en bonne et indue forme.
  16. Bernie Sanders l'acteur, vous connaissiez ? Oui le sénateur - à l'époque député - Sanders a fait une apparition dans la comédie à petit budget "My X-Girlfriend's Wedding Reception" en 1999. Il y jouait le rôle d'un rabbin lors d'un mariage... qui s'embrouille un peu dans ses vœux aux mariés. Bon j'avais déjà posté il y a quelques pages la vidéo de Trump chantant un duo comique habillé en paysan. Il semble bien que tous les candidats à cette présidentielle américaine ont à l'occasion joué quelque rôle sur la scène ou à l'écran. Quelqu'un pourrait-il nous retrouver les vidéos suivantes - Ted Cruz jouant dans un drame historique un rôle à sa mesure... Torquemada, peut-être ? Ou bien Arnaud Amaury ? - Marco Rubio dans un film de science-fiction jouant une créature de Skynet - un robot ayant des ratés ? - Hillary Clinton jouant l'un des rôles principaux dans un Batman - par exemple, le Joker et sans maquillage ?
  17. Juste, j'avais manqué l'info, merci. Enfin cette batterie est située en Crète, donc pas à l'endroit où Grèce et Turquie ont ce différent de frontière. Personne sur ce fil n'a envisagé que la Russie attaque tout à coup les bases aériennes de la Turquie. La question posée était celle de la riposte russe à une attaque surprise turque neutralisant la base russe de Lattaquié en Syrie. Attaque surprise turque qui est très improbable - justement parce que la Russie pourrait faire vraiment mal en ripostant - mais qui n'est tout de même pas un "fantasme" : juste un scénario limite. Dans ce scénario limite d'une attaque brusquée turque sur Lattaquié et des pertes nombreuses en appareils et en hommes que subirait la VVS, la question ne serait pas "quel est le nombre de pertes acceptables pour la Russie". Un pays soumis à une telle attaque ne réagit pas avant tout pour se venger - même si la motivation serait bien entendu présente - mais pour restaurer sa dissuasion classique si l'on peut dire, c'est-à-dire pour rendre clair comme de l'eau de roche au prochain pays qui voudrait tenter une pareille chose que ce n'est vraiment pas son intérêt. Evidemment, les pertes acceptables en appareils pour un tel objectif ne se compteraient pas en milliers - ne serait-ce que parce que la VVS ne les a pas ! Mais elles seraient très supérieures à cinq appareils. Rappelons que la VVS perçoit plusieurs dizaines de nouveaux Su-30, Su-34 et Su-35 chaque année. Sans compter la possibilité d'augmenter les cadences de production. S'agissant des moyens russes en chasseurs modernes ils sont relativement limités. Et vu la distance, les missiles balistiques tactiques type Iskander-M ne devraient guère jouer de rôle. Cependant les 40 Tu-22M et 16 Tu-160 peuvent tirer des missiles de croisière à distance de sécurité de toute DCA, et la DCA en elle-même n'est pas nécessairement impénétrable pour les ~70 Su-34. Ce n'est pas comme s'il y avait une foultitude de bases aériennes en Turquie, une douzaine au total. En ce qui concerne la nécessité de ménager l'OTAN, dans le scénario dont nous parlons d'une attaque brusquée préalable sur Lattaquié, la Russie n'aurait aucunement à se préoccuper de l'article 5 du Traité de l'Atlantique qui ne s'appliquerait évidemment pas. La seule limite à son action serait la base d'Incirlik, étant donné que non seulement des appareils turcs, mais aussi et surtout l'USAF y opère. Cela dit, si la Russie endommageait ou neutralisait une grande partie de la chasse turque ainsi que des bases aériennes turques sauf celle d'Incirlik, je crois que l'objectif de dissuader un quelconque pays de recommencer une attaque brusquée sur les forces russes serait atteint.
  18. En cela, on peut rapprocher le racisme de la sorcellerie. Certes, d'aucuns vous diront que seule celle qui fait des serments à Satan, seule celle qui sacrifie des nouveaux-nés, est une sorcière. Quel aveuglement ! Simple naïveté, ou cécité volontaire... il y aurait d'ailleurs là matière à creuser voire à livrer au bras séculier, mais je n'en dis pas plus. Non, de nombreuses femmes ont un style de vie ou une pensée qui sont objectivement celles des sorcières - et ne se l'avouent parfois pas à elles-mêmes. Celle-ci ne répond-elle pas avec hargne aux pourtant juste remontrances de son époux et maître ? Ne porte-t-elle pas une jupe scandaleusement courte, jusqu'à parfois même découvrir le bas de ses chevilles ? Et n'est-elle pas curieusement souvent absente à la messe du dimanche, ou bien du moins comme indifférente ou endormie ? On voit énormément d'authentiques sorcières ne pas tolérer - et souvent sincèrement - d'être ainsi qualifiées. Moi je suis bourrin et simplet J'en reste à la définition du dictionnaire. Or Larousse a dit : Donc dans le sondage en référence, ceux qui déclarent "les blancs sont une race supérieure" sont racistes. Eux, et personne d'autre (enfin, parmi les blancs s'entend) Ça ne signifie pas en passant que les autres propositions soient justes et raisonnables : interdire la pratique d'une certaine religion alors qu'elle respecte la loi, c'est de l'oppression. Interdire l'entrée de son pays aux musulmans ou aux homosexuels, c'est une manière stupide de sélectionner les immigrants. Simplement, ces propositions ne sont pas du racisme. Pas davantage que l'on ne peut qualifier de "raciste" une personne qui ne soutient pas la supériorité biologique d'un groupe ethnique sur un autre, ni n'agresse les membres d'un groupe ethnique particulier. La colère, voilà une motivation beaucoup plus vraisemblable. Resterait à étudier la colère au sujet de quoi. Et aussi, dans quelle mesure le vote Trump est-il un simple "m.... au système", dans quelle mesure est-il l'approbation de Trump en tant que chef d'Etat potentiel. Ce qui serait intéressant ce seraient des sondages qui permettent de l'apprécier. Evidemment, si Trump se trouve désigné candidat républicain, je crois que ça pourra tenir lieu de réponse Ça me rappelle une nouvelle fameuse d'Isaac Asimov, La Preuve
  19. C'est vrai Si Tonton Vladimir était vraiment facétieux, il se transformerait en Père Noël pour l'armée grecque et leur fournirait une bonne petite batterie Buk voire S-300 à placer à l'endroit idoine, là où Athènes et Ankara ne sont pas tout à fait d'accord sur la définition de leur frontière commune. Mais bon... l'est trop sérieux le Tsar... dommage ce serait fun Ça précise mieux ce dont on parle en effet. Et ce pourrait être l'objectif d'une éventuelle intervention "contre Daech" - en réalité, en soutien de Daech pour le remplacer dans la zone et empêcher la jonction des Kurdes. Qui permettrait peut-être aussi de maintenir certaines lignes logistiques ouvertes... Et non, je ne parle pas de celles qui joignent la Turquie à la rébellion officiellement soutenue par Ankara, plutôt celles qui permettent à Ankara de soutenir une autre rébellion, qui elle s'étend à cheval sur la Syrie et l'Irak. Si la Turquie, à rebours de ce qu'a dit sauf erreur le Premier Ministre, envisageait une telle opération en indépendant, sans le soutien et la direction américaine, il est vrai que la Russie aurait sans doute du mal à s'y attaquer ouvertement, même si une intervention turque en Syrie sans invitation du gouvernement serait illégale de toute façon. Ceci de peur de donner l'impression de soutenir Daech J'imagine que Moscou choisirait de soutenir les Kurdes de manière plus décidée. En Syrie, voire en Turquie même, puisque certains responsables russes l'ont sous-entendu assez clairement. Et il resterait possible que quelques bombes russes tombent sur des positions turques : un responsable de la Douma a bien prévenu en début de semaine que si les Turcs entrent en Syrie, "il ne peut être exclu" qu'ils soient touchés par des frappes russes car il "serait difficile de les distinguer des terroristes" - voir mon post sur le sujet il y a 2 ou 3 pages. Pitoyable, je ne trouve pas d'autre mot. L'Allemagne mérite mieux qu'un chancelier qui danse là où Erdogan lui dit de danser et dit ce que Erdogan lui dit de dire.
  20. Une précision qui a son importance : il s'agit là de l'électorat de Trump en Caroline du Sud. Un sondage local n'est pas la même chose qu'un sondage national, et les particularités de l'électorat local du Donald ne se retrouvent pas nécessairement dans son électorat à l'échelle du pays. Une deuxième précision qui a encore plus d'importance : la corrélation n'est pas la causalité. Ce n'est pas parce qu'un facteur est corrélé à un autre qu'ils sont nécessairement logiquement liés. L'exemple classique est la courbe des naissances en Alsace, fortement corrélée à celle de la population des cigognes. Si un innocent en conclut que ça prouve que les bébés sont amenés par les cigognes... Un autre exemple est le port de la jupe écossaise plissée, fortement corrélé à la présence du chromosome Y, du moins en Ecosse. De là à conclure que la jupe écossaise est un caractère génétique qui se trouve sur ce chromosome ... Un exemple plus proche car concernant le même domaine de la politique. Il est probable que les partisans d'une révolution prolétarienne et de la dictature du prolétariat - il y en a en France - étaient plus nombreux parmi les partisans de la décision de François Hollande de créer une tranche d'imposition à 75%, que dans la moyenne de la population. On ne peut pas nécessairement en conclure que l'ensemble des partisans de cette décision étaient des staliniens bon teint, ou que Hollande lui-même est un dangereux communiste. Et surtout, on ne peut pas conclure que l'électorat de François Hollande est a priori limité à la faible proportion des Français qui veulent la dictature du prolétariat, ou du moins "qui ne le disent pas mais n'en pensent pas moins" - raaah tous des crypto-communistes vous dis-je, que fait le bon sénateur Mac Carthy ? Et pourtant, dans cet exemple il y a bien lien logique, mais dans un seul sens : (stalinien) => (accepte la tranche à 75%), et pas dans l'autre - même si certains partisans échevelés pourraient être prêts à faire croire le contraire . De même je le soupçonne il doit exister un lien logique : (suprématiste blanc) => (plus de chance de soutenir Trump). Mais qui ne définit pas autrement qu'à la marge - de manière opportuniste on pourrait dire - l'électorat de The Donald, sans donner prise sur ses principales raisons, sans le limiter a priori non plus.
  21. Une attaque directe surprise turque contre le corps expéditionnaire russe en Syrie est improbable, nous sommes d'accord. L'option que tu détailles est plus réaliste, mais resterait limitée. La Turquie ne pourrait utiliser ses chasseurs bombardiers, étant donné l'interdit russe, que Moscou serait certainement très heureux de faire respecter en abattant un ou deux appareils turcs. Elle dispose d'obusiers modernes T-155 Firtina, une version du K9 Thunder sud-coréen, avec une portée autour de 30 km, suivant le type d'obus. C'est suffisant pour battre une bande de territoire au-delà de la frontière et venir en aide aux rebelles par exemple à Azaz voire à Idlib. Mais pour changer les faits sur le terrain, et la défaite probable de la cause rebelle dans cette région : probablement pas. Quant à empêcher les Kurdes d'établir une continuité territoriale en éradiquant au passage la présence de l'E.I. dans le secteur - ce qui inquiète le plus à Ankara - j'émets quand même quelques doutes. Les Kurdes auraient plus de mal pas de doute, mais même avec des forces spéciales ou conseillers sur place (soyons tout à fait clairs hein : ça veut dire "embarqués" chez Daech...) est-ce ce serait suffisant pour stopper leur progression ? D'autant que Moscou ouvrirait sans doute les vannes de l'aide militaire au bénéfice des Kurdes, qu'elle pourrait commencer à taper aussi sur l'E.I., et bien sûr que les Américains ne regarderaient probablement pas la chose d'un bon œil. Je pense qu'il ne faut pas surestimer le temps nécessaire pour rester dans les formes légales, auxquelles les Russes sont de fait extrêmement attachés. En août 2008, il n'a pas fallu plus de quelques heures entre le début de l'agression géorgienne sur Tskhinvali et les premières ripostes russes. Le Conseil de Sécurité, saisi en urgence par la Russie, s'est réuni moins de sept heures après les premiers tirs. Sous deux jours, l'essentiel des renforts russes était arrivé sur place. J'imagine mal les forces turques avoir le temps de faire beaucoup en juste quelques heures. D'autant que l'on ne parlerait pas de la reprise des hostilités dans une région où des soldats de la paix sont présents sous mandat ONU - ce qui était le cas en Ossétie du Sud - mais d'un cas d'agression simple - je parle ici de l'aspect légal formel sans me prononcer sur le fond. Il ne serait pas nécessaire de réunir le Conseil de Sécurité au préalable : tout ce dont la Russie aurait besoin c'est d'un appel public du gouvernement syrien à l'assister dans sa défense, et ça pourrait être fait en moins d'une heure si nécessaire. Oui tout à fait d'accord là-dessus. Je l'expliquais d'une manière un peu différente un peu plus haut. Et comme tu le soulignes la défense sol-air turque ne poserait guère de problème à la Russie.
  22. L'EUCOM est le commandement régional de l'armée américaine en Europe - rappelons que les Etats-Unis divisent le monde entier en commandements pour leur armée... ils ne sont pas l'Empire romain, mais ils s'y croient très fort - donc il n'y a rien d'étonnant à ce qu'ils servent la stratégie nationale des Etats-Unis d'Amérique. C'est l'intérêt des Etats-Unis que de désigner la Russie comme ennemie, afin de légitimer et d'intensifier son rôle directeur sur la géopolitique européenne dont les bénéfices lui sont si considérables - TTIP négocié sous protection policière contre tout contrôle démocratique, accord de "protection des données" des citoyens européens qui ne protège rien du tout, etc. - en même temps que d'affaiblir la Russie qui gêne les Etats-Unis au Moyen-Orient notamment en Syrie. Naturellement, rien n'interdit aux Européens de choisir une autre position, étant donné que chacun de leurs gouvernements nationaux est démocratiquement élu. Ce serait d'autant plus facile aux Français que, seuls en Europe, ils bénéficient d'une dissuasion nucléaire entièrement autonome de portée mondiale, si bien qu'ils ont le choix de se fiche éperdument de la "garantie de sécurité" américaine même en cas de crise mondiale gravissime ou de guerre mondiale. Bref, tout est dans nos mains.
  23. Je crois que le rapport de forces de début de conflit, dans le cas où la Turquie déciderait d'attaquer de manière déterminée, est bien pire encore du point de vue russe. Les Russes ont trente ou quarante avions sur place, dont certains très modernes. Les Turcs ont 240 F-16 dont une bonne partie à un standard de modernisation élevé. Mais en fait ce n'est pas du "1 contre 6" ni même du "1 contre 8", car une bonne partie de la force aérienne russe pourrait être détruite au sol dès l'ouverture du conflit. La Turquie fabrique un missile de croisière air-sol national le SOM opérationnel depuis 2012, monté sur F-16 et de portée supérieure à 180 km. Elle a aussi des missiles de croisière israéliens Popeye de portée inférieure. Du côté de l'armée de Terre, citons les balistiques de courte portée Yildirim qui frappent à 150 ou 300 km suivant la version - et rappelons que la base aérienne russe à Lattaquié est à moins de 50 km du territoire turc. Bien sûr la défense sol-air russe a une capacité anti-missile de croisière, mais face à une frappe coordonnée de plusieurs dizaines de missiles en ouverture de conflit, elle serait débordée et la base aérienne deviendrait incapable de soutenir les avions russes qui auraient survécu. Le déploiement de certains avions dans d'autres bases plus reculées et la survie probable des batteries S-400 et S-300 - qui sont mobiles - ne laisseraient tout de même plus grand chose aux Russes pour intervenir fortement dans le conflit. Et cela, potentiellement dès le jour 1. La fermeture aux navires russes du détroit des Dardanelles - la convention de Montreux permet à la Turquie de le fermer à une nation avec laquelle elle est en guerre - rendrait beaucoup plus difficile à la Russie le soutien logistique de son corps expéditionnaire en Syrie, sans parler de le renforcer. Il lui faudrait passer par Gibraltar. C'est une déclaration de guerre. Le "pratiquement" est inutile Le problème de la Turquie sur le moyen-long terme serait grave en effet. Les Russes aiment penser que leur pays "ne commence pas les guerres, il les termine". C'est une idée avantageuse de soi-même qui n'a évidemment pas toujours été juste historiquement, mais c'est aussi l'expression d'une confiance dans leurs capacités à l'emporter au final grâce à leur détermination. Et déterminés ils le seraient en effet. Un scénario comme celui que je décris plus haut, qui permettrait de fait à la Turquie de remporter une victoire initiale assez écrasante sur la Russie en Syrie, aurait sur le plan psychologique tout d'un second Pearl Harbor... Les atouts de la Russie seraient considérables : - D'abord son aviation à long rayon d'action et ses missiles de croisière. Les bases aériennes turques pourraient être bombardées durement, jusqu'à être complètement neutralisées si c'était le choix de la Russie - Ensuite son industrie des armes d'infanterie, missiles anti-aériens et anti-chars. Plus haut un contributeur a rapporté les avertissements russes en ce qui concerne le PKK, et Moscou pourrait choisir d'armer dans les grandes largeurs les insurgés kurdes de Turquie orientale - Puis bien évidemment même si les difficultés logistiques étaient importantes la Russie pourrait déployer des forces au sol en Syrie, par exemple avec soutien en passant par Gibraltar, ou en s'entendant avec Iran, Irak et Jordanie (là c'est plus douteux) La base d'Incirlik en Turquie près de la frontière syrienne, commune à l'armée de l'air turque et à l'US Air Force, poserait un souci à Moscou, qui pourrait soit choisir d'exiger sa neutralisation, c'est-à-dire la garantie qu'elle ne soit utilisée que par les Américains et pas par les Turcs, soit choisir de la négliger en exerçant ses représailles uniquement sur les autres bases aériennes. Bien sûr, l'OTAN en soi ne poserait pas de problème à la Russie, étant une alliance défensive dont les autres membres ne seraient aucunement contraints de suivre Ankara dans cette aventure. Et qui voudrait le suivre ? Tout cela confirme l'évidence qu'il n'est pas du tout dans l'intérêt de la Turquie d'attaquer la Russie en Syrie. Et je ne crois pas qu'elle le fera : Erdogan a sans doute une dimension autocratique, cela ne veut pas dire qu'il veut se créer un très grave problème, surtout si - comme c'est probable - l'état-major de l'armée turque lui explique clairement les risques.
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