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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Hélas ! A peine annoncés, déjà deux pertes
  2. Donc la variété d'opinions, de discussions, parfois de disputes sur ce forum... C'est en fait "une équipe" ? Ils sont tous de mèche, c'est ça ? Tiens, allonge-toi et explique... Cette équipe de va-t-en-guerre, elle est avec nous dans la pièce en ce moment ?
  3. On en saura peut-être davantage très bientôt, mais je ne parierais pas sur Lviv En toute logique, si l'objectif premier est la stratégie du "piéton imprudent", c'est-à-dire (tenter) d' "interdire" à la Russie certaines zones au cas où elle percerait dans les prochains mois en lui laissant le choix entre y renoncer et entrer en guerre contre la France, Kiev et davantage encore Odessa auraient plus de sens C'est aussi ce que je pouvais deviner des commentaires des responsables politiques invités par Macron en mars pour parler guerre en Ukraine On verra... Si Macron l'annonce effectivement, ce qui reste tout de même à confirmer définitivement
  4. Зеркалирование... Mise en miroir La Russie a une affection particulière pour les répliques en miroir. Il fallait sans doute s'y attendre
  5. En ce 80ème anniversaire du Débarquement du 6 juin, Tom l'Histoirien publie un rappel salutaire
  6. Le dernier sondage que j'aie trouvé sur le sujet date du mois d'avril. J'en avais parlé ici. Ce n'est pas exactement antédiluvien, et l'effet de "mithridatisation" que tu espères n'apparaissait pas, on était toujours sur environ les 3/4 des Français qui disent Non à un déploiement militaire français en Ukraine Tu es convaincu, tu fais partie du petit quart d'entre nous qui l'est, j'entends bien Le point c'est que pour partir en guerre contre une grande puissance - disons les mots ouvertement, même s'il y aurait des étapes intermédiaires c'est bien le sujet et Macron ne déploierait pas des militaires français en Ukraine s'il au minimum il n'en acceptait pas le risque, et il n'est guère envisageable que Poutine recule s'il n'est pas lui-même convaincu que la France est vraiment prête à faire une guerre dure et sérieuse - une condition minimale (parmi plusieurs) qui me paraît évidente est d'avoir une forte majorité de la population derrière soi. Sinon, comment maintenir le soutien après les premières pertes ? Comment le maintenir pendant des années alors qu'elles s'accumuleront ? Et si le soutien n'est pas là, comment éviter que tout cela ne se termine par un retrait humiliant après des pertes sévères qui auront alors été en vain ? Et de manière plus immédiate, comment espérer que Poutine infléchisse sa trajectoire et diminue ses exigences s'il ne voit en face de lui qu'une puissance qui certes a ses points forts (qualité des avions, entraînement des soldats) ...mais est affligée de cette faiblesse énorme ? En face, c'est la Russie. Image de soi ? Voir l'hymne russe (extrait) Могучая воля, великая слава - Твое достоянье на все времена! Puissante volonté, grande gloire - Sont ton patrimoine pour toujours ! Voir la propagande récente ("Je suis russe", chanson à succès de Shaman en août 2022) Я русский, я иду до конца (...) всему миру назло Je suis russe. Je vais jusqu'au bout. (...) En dépit de ce qu'en pense le monde Nous savons tous que l'image de soi devient aussi un "surmoi", un idéal auquel on se sent obligé de s'accrocher. Un Français peut-il accepter de ne pas être libre, sans avoir la sensation de déroger ? Un Russe qui montrerait une faiblesse devant la difficulté aurait la sensation de déroger Au-delà de l'image de soi ? Eh bien voilà plus de deux ans que les Russes soutiennent la continuation de la guerre, suivent leur président, malgré les centaines de milliers de pertes (en incluant les blessés) "Je vais jusqu'au bout"... il y a une réalité derrière ces mots oui La volonté du peuple russe est-elle invincible ? Bien sûr que non ! Rien en ce bas monde ne l'est On pourrait sur le principe lui opposer une volonté plus forte (et il faut encore les moyens bien sûr mais c'est une autre histoire) La question : est-ce qu'un pays dont les trois quarts de la population refusent d'entrer en guerre pour la cause de l'Ukraine a vraiment la volonté nécessaire ? Si la France, obligée de se retirer dans plusieurs années, avec les pays qui l'auront suivie, en est affaiblie et humiliée, et doit de plus faire face à des conséquences imprévues et négatives (ainsi que d'autres pays européens) de même qu'après la guerre en Libye sauf que ce serait à une échelle plus grande... ... En quoi cela serait-il une consolation si c'est négatif pour les Etats-Unis aussi ?
  7. Je pense qu'on l'a déjà bien compris à Washington. Les Américains savent bien que les Européens, d'autant plus avec leurs moyens navals limités, ne feront au mieux que de la figuration en cas de besoin avéré en Extrême-Orient, et ils n'attendent rien d'autre Tout dépend des conséquences d'un déploiement français (ou franco-polonais) en Ukraine. Nous avons déjà commencé à discuter les éventualités, elles sont déjà assez diverses et comme le fait remarquer Maitra, à mon avis à juste titre, cela n'inclut pas les conséquences à moyen-long terme, notamment les conséquences imprévues. Qui dans le cas beaucoup plus simple et limité de la guerre de Libye ont déjà été assez lourdes - Si Poutine en arrive à limiter ses ambitions en Ukraine, à renoncer à une partie de ses objectifs de guerre (conditions des négociations d'avril 2022) et s'il subsiste finalement un Etat ukrainien viable réellement indépendant de Moscou (scénario "coréen"), alors ce sera une victoire pour la France et les pays qui auront contribué à ses côtés. Une victoire éclatante, même - Si... autre chose se passe, eh bien ça dépend de quoi Je distingue pour ma part deux questions : - La France doit-elle faire la guerre à la Russie si un de ses alliés est attaqué. C'est-à-dire un autre membre de l'Alliance atlantique, Pologne, Estonie, etc. ? ==>Pour moi c'est oui sans réserves, y compris si c'est difficile (et ça le serait) - La France doit-elle faire la guerre à la Russie si un pays auquel elle veut du bien, mais qui n'est pas de ses alliés, est menacé de perdre sa guerre défensive et par là son indépendance ? En l'occurrence l'Ukraine ? ==>De mon point de vue la question au minimum mérite une bien plus grande réflexion. Et je trouverais en tout cas décalé et dangereux que le président de la République prenne cette décision alors qu'il a complètement échoué à convaincre les Français de sa nécessité : plus des trois quarts d'entre nous sont contre ! Son droit de le faire n'est pas en question. Mais comment valablement prendre une décision aussi lourde contre une majorité si grande de la population, alors même que l'une des forces traditionnelles de la Russie est sa persévérance ? Les avions Rafale sont redoutables. Les militaires français sont bien entraînés, les canons Caesar sont efficaces et la guerre électronique à la française ce n'est pas n'importe quoi... Mais comment imaginer convaincre Poutine qu'on est prêt à un effort de longue haleine coûteux et douloureux quand on n'a qu'un petit quart de ses compatriotes derrière soi ?
  8. Sur l'endettement : Tousse, tousse avec un accent français ...
  9. C'est un entretien que Poutine a eu hier avec un groupe de journalistes de la presse internationale, y compris européenne et américaine Poutine n'acceptera de mettre fin au conflit que si l'ensemble des objectifs de guerre de la Russie est atteint (conditions exigées lors de la négociation de mars-avril 2022 + territoire conquis par les forces russes à ce jour) S'il y avait eu le moindre doute à ce sujet, il l'a fait disparaître en répétant ces objectifs (pour la Nème fois) il y a quelques jours. J'en avais parlé ici
  10. Point de vue intéressant de Sumantra Maitra, l'essayiste américain pro-MAGA qui a proposé la stratégie de l'OTAN dormant en cas de victoire de Trump à la présidentielle (et dont j'avais commenté l'entretien "vigoureux" qu'il avait accordé au Spiegel allemand) Maitra s'inquiète - il n'est pas le seul parmi les commentateurs américains de cette tendance - que l'Amérique se laisse entraîner par la France dans une guerre contre la Russie, et insiste pour éviter cela. Je ne partage pas son inquiétude, parce que le refus de l'initiative de Paris fait consensus en Amérique, ce n'est pas une question qui opposerait Démocrates et Républicains. Le risque que Washington se laisse entraîner par Paris, ou convaincre par Paris que telle attaque subie sur le territoire ukrainien justifie d'invoquer l'Article 5, me semble nul L'ambition régionale de la France pourrait conduire l'Europe à la guerre L'Amérique et l'Allemagne devraient refuser une nouvelle mésaventure de la France. On ne voit pas très bien quel avantage les instructeurs ou formateurs militaires français apporteraient à l'Ukraine, avantage qui ne pourrait pas être obtenu en formant les soldats ukrainiens sur le sol français. Mais selon certaines informations, la décision a déjà été prise. (...) Il n'est pas facile de « suivre le processus » ou d'être au courant des délibérations internes des échelons supérieurs du processus décisionnel stratégique français. C'est également une prérogative souveraine de la France d'envoyer ses troupes en Ukraine. La France s'est récemment sentie mal à l'aise après avoir été expulsée de sa sphère d'influence en Afrique par des mercenaires russes, et il est donc compréhensible qu'elle cherche à pousser dans l'autre sens. Il n'est toutefois pas dans l'intérêt des États-Unis d'être entraînés dans une nouvelle guerre européenne. L'administration Biden a été invertébrée en ce qui concerne les risques d'escalade en Europe. Piégés par leur propre rhétorique manichéenne sur une lutte grandiose entre la démocratie et l'autocratie dans ce qui est essentiellement un conflit ethno-territorial localisé, les États-Unis ont lentement cédé à tous les caprices des stratèges européens. Mais cette évolution pourrait être un pont trop loin. Il suffit de penser que la France n'a pas rejoint la « coalition des volontaires » de la guerre d'Irak, ni les patrouilles navales britannico-américaines autour du Yémen. De même, l'Amérique n'a pas le devoir de rejoindre une « coalition de volontaires » organisée par les Français. Les récentes mésaventures françaises et britanniques en Libye nous ont entraînés dans une guerre inutile et, ce faisant, ont détruit le rempart de la stabilité sur l'ensemble du littoral nord-africain. Cela a entraîné une modification de la démographie et une déstabilisation de l'Afrique du Nord et de l'Europe. Les enjeux avec une puissance nucléaire comme la Russie sont phénoménalement plus élevés qu'ils ne l'étaient en Libye ou en Syrie. Mais surtout, la vision cynique de cette évolution est que la France, pour la première fois dans l'histoire moderne, a trouvé un moyen d'arracher le leadership stratégique de l'UE des mains de l'Allemagne et, en vertu de cela, des États-Unis. En s'alignant sur les Polonais et les Baltes, ils ont formé un bloc militairement hyperactif à l'intérieur de l'Union. Encore une fois, c'est très bien, mais ces activités ne devraient pas être placées sous la protection de l'OTAN. Il est temps que l'Allemagne, les États-Unis et les autres pays sensés d'Europe centrale et du Nord opposés à toute nouvelle escalade en Ukraine forment un contre-bloc et déclarent que l'article 5 de l'OTAN est une clause strictement défensive qui ne sera pas invoquée dans le cadre d'une opération hors zone lorsqu'un bataillon français de « formateurs » sera grillé par un Iskander russe égaré à Lvov. L'argument "moral" de Maitra tient la route : de même que les Français ont refusé de nous soutenir quand nous avons fait (la connerie qu'était) la guerre d'Irak, de même nous n'avons aucun devoir de les soutenir s'ils vont en Ukraine Surtout, son argument fondamental, que j'ai mis en gras, me semble intéressant. La guerre de Libye - c'est Sarkozy avec le soutien de Clinton qui avait convaincu Obama, lequel l'avait ensuite regretté - a eu des conséquences imprévues à grande échelle dans les années suivantes, à la fois en Afrique du Nord (djihadistes au Sahel notamment) et en Europe (contribution aux migrations à grande échelle) Les conséquences imprévues dans les années suivantes d'un affrontement avec une puissance comme la Russie pourraient être incomparablement plus lourdes Et bien sûr Maitra s'inquiète que Biden puisse faire la même erreur que Obama en 2011. Mais cette inquiétude n'est guère justifiée, il faut rappeler que même pour la guerre de Libye donc avec des enjeux nettement plus petits Biden avait déjà exprimé de fortes réserves
  11. Je pense utile de se rapporter à la déclaration originelle de Poutine, que Interfax rapporte in extenso "Nous pensons que si quelqu'un considère qu'il est possible de fournir de telles armes à une zone de guerre pour frapper notre territoire et nous créer des problèmes, alors pourquoi n'aurions-nous pas le droit de fournir nos armes de la même catégorie aux régions du monde où des frappes seront effectuées sur les installations sensibles des pays qui agissent ainsi contre la Russie ? "En d'autres termes, la réponse peut être asymétrique. Nous y réfléchirons" Il s'agit ici de la réaction potentielle de la Russie à la fourniture par des pays occidentaux d'armes qui frapperaient le sol russe. Poutine a précisé par ailleurs que ce type d'arme ne peut en fait pas être utilisé par les Ukrainiens seuls, des militaires occidentaux doivent participer à la programmation des missiles en fonction de données récupérées par les Occidentaux - ce en quoi il a d'ailleurs raison. La possibilité de tir russe direct (conventionnel bien sûr) sur des Etats ayant ainsi participé à des frappes sur le territoire russe avait déjà été évoquée, notamment vis-à-vis de la Grande-Bretagne suite aux déclarations récentes de Londres sur l'éventualité de frappes au Storm Shadow sur le territoire russe C'est ici la possibilité de "réponse asymétrique", bref de frappe indirecte que Poutine évoque. Quelque chose comme un groupe quelconque de malcontents qui tire du missile sur un pays européen (ou sur une base américaine), en utilisant des armes russes que Moscou lui a données... et dont chacun comprend qu'elles sont en fait opérées par des militaires russe
  12. La version complète de l'article signalé par @Ciders sur le terroriste ukrainien du Donbass "L’affaire est ultra-sensible. Un ressortissant ukrainien, né dans le Donbass russophone, a été interpellé « hier soir en urgence » par le Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) à l’hôpital, affirme au JDD une source au renseignement intérieur. L’individu se serait fait exploser du peroxyde d’acétone, une matière explosive, au visage en tentant de concevoir un explosif artisanal. Son interpellation a immédiatement été suivie par la perquisition de la chambre d’hôtel dans laquelle il résidait. Les policiers ont alors découvert plusieurs engins explosifs ainsi que du nitrate d’ammonium, une matière explosive peu coûteuse et très prisée des terroristes. De l’argent, plusieurs faux passeports et des armes légères ont également été trouvées par les enquêteurs. D’après nos informations, le Parquet national antiterroriste (Pnat) s’est saisi de l’affaire aujourd’hui. La section de recherche de Versailles poursuit les investigations et plusieurs unités de déminage ont été dépêchées sur place. Selon les premiers éléments de l’enquête, le suspect a tenté de confectionner plusieurs engins explosifs afin de détruire le matériel militaire français destiné à l’armée ukrainienne. Son mode d’action laisse penser que l’individu agit seul, et le caractère artisanal de ses fabrications explosives fait planer le doute sur l’efficacité réelle d’un tel attentat. D’après nos informations, l’un des engins retrouvés aurait eu pour effet une explosion sur un rayon de 2 mètres. Son activation se serait faite par téléphone. Le terroriste présumé a été « récupéré » par les agents de la DGSI qui procèdent toujours à son audition, explique une source proche du dossier"
  13. Ça aurait plus sa place dans le fil Ukraine à mon sens... Mais info importante merci Il est clair que Moscou pourrait choisir une réponse "en-dessous de la ceinture" en cas de déploiement français en Ukraine
  14. Cette réponse est exactement la même que celle que Peskov avait déjà faite, et que je citais. Ça ne change rien Et comme déjà dit il est tout à fait naturel que la Russie dise, avant la décision de Macron, qu'ils choisiraient de frapper. Sait-on jamais, si ça contribuait à le faire changer d'avis ? Cela ne signifie pas qu'ils frapperaient, ce scénario est possible, tout comme l'opposé Essayant de prendre le point de vue russe, je dirais du bombardement de militaires français ou franco-polonais déployés officiellement en Ukraine Contre - "Cette action est provocatrice, mais ne change rien. La stratégie que nous poursuivons depuis plus d'un an et demi d'épuiser progressivement les ressources en hommes et en matériel de l'Ukraine porte petit à petit ses fruits. Nous avons toutes les raisons d'espérer un effondrement ukrainien entre cette année et l'année prochaine, et rien à gagner à répondre à cette provocation et peut-être déclencher des événements imprévus. Laissons les Français et les Polonais s'amuser, quant à nous, gagnons la guerre !" Pour - "Le déploiement officiel franco-polonais risque de n'être qu'une première étape. C'est une stratégie de "pied dans la porte", puis d'autres troupes arriveront, d'autres pays s'enhardiront, et nos avertissements seront encore davantage négligés. D'autre part, ce déploiement peut renforcer moralement les Ukrainiens et leur laisser croire que nous n'irions pas dans certaines régions de l'Ukraine, par exemple à Odessa ou Kiev. Et de toute façon il faudra bien faire partir les soldats occidentaux à ce moment-là. Donc mieux vaut couper à cette dérive au plus tôt et avec le moindre effort, et si raid de Rafale il y a eh bien nous absorberons les dégâts voilà tout. Attaquons pour décourager le renforcement de ce déploiement !" Si je me mets dans la peau d'un Russe impérialiste, je suis personnellement davantage convaincu par le premier argument. Mais bon... Vladimir Poutine ce n'est pas moi
  15. S'agissant du 4., c'est-à-dire le raid de représailles dans la zone d'opération de l'armée russe en Ukraine, la démonstration donnée par les Rafale M il y a quelques jours, dont je parlais plus haut, donne quand même à penser Aller-retour entre mer Ionienne et mer Baltique, 2 000 km plus au Nord, en six heures, avec ravitaillement en vol... Si à partir de cette même mer Ionienne on parcourt cette distance vers le Nord-Est, on arrivera au Donbass en passant au-dessus de la Crimée. Quelques degrés plus vers l'Est, ce serait Rostov-sur-le-Don et Krasnodar, en Russie du sud. Dans les deux cas, un A330 MRTT basé par exemple en Roumanie peut assurer le ravitaillement Je n'ai aucune idée de la décision que prendrait le président de la République dans le scénario que j'imaginais. Mais Paris a envoyé à Moscou un "avertissement sans frais" sur la capacité de la France à effectuer une mission de ce genre. L'objectif est clairement que Moscou ne sache pas si la France le ferait - le doute au minimum est créé J'ai personnellement quelques doutes sur le scénario 2., parce qu'il me semblerait difficile de justifier ne pas donner les meilleurs outils disponibles aux militaires français déployés en Ukraine pour se protéger Enfin on verra... ou pas, tout ceci dépend d'une double décision, de Macron de déployer, de Poutine d'attaquer
  16. Les médias français bruissent de rumeurs comme quoi le président annoncerait demain l'envoi d'instructeurs militaires français en Ukraine. Selon les rumeurs il pourrait s'agir d'une coalition, la France n'étant pas seule à envoyer des militaires en Ukraine - même si elle aurait sans doute une grande part voire une part majoritaire, le seul autre pays européen d'une certaine taille qui semble prêt à prendre une décision semblable étant la Pologne Attendons de voir si la rumeur est confirmée Si c'est le cas, la réaction de la Russie sera à regarder, je ne parle pas des déclarations mais des actions. Moscou a déjà communiqué qu'il n'hésiterait pas le cas échéant à bombarder des instructeurs français «Le fait est que les instructeurs impliqués dans la formation des militaires du régime ukrainien ne bénéficient d'aucune immunité, qu'ils soient français ou non. Et dans ce cas, nous poursuivons l'opération militaire spéciale en conséquence. avec les buts et objectifs formulés par le commandant en chef suprême", a déclaré mardi Peskov aux journalistes. C'est ainsi qu'il a répondu à la question de savoir s'il était vrai que, comme l'écrivent les médias occidentaux, le président de la Fédération de Russie pourrait ordonner une frappe contre les instructeurs français en Ukraine A mon avis, si Macron ordonne réellement cela, il y a du point de vue de la Russie à la fois - Des arguments pour faire l'effort de ne pas frapper là où des militaires français pourraient être présents, - Des arguments pour ne s'en soucier ni dans un sens ni dans l'autre, - Et des arguments pour faire l'effort de chercher où ils sont afin de les tuer Je ne sais pas ce que Poutine choisirait - je pense que personne ne peut le savoir. Evidemment, alors que la décision française n'est pas encore annoncée, c'est la version "Nous frapperons" qui est publiée, afin s'il était possible de faire renoncer Macron. Si le président confirme, alors il est possible que Poutine choisisse la réaction la plus modérée. Il est possible aussi que non ... Cela pose donc la question de ce que serait la réaction de Paris si Moscou frappait ? Si le président annonce demain un tel déploiement, je n'ai pas de doute que la réaction dans ce cas aura été déjà évaluée et soupesée. On ne s'engage pas dans une direction sans évaluer comment on réagirait aux différentes éventualités possibles. Evidemment, Paris ne va pas dire à l'avance ce qu'il ferait. Mais on s'en sera déjà fait une idée assez précise Dans un tel scénario, disons par exemple déploiement sur place dans les semaines qui viennent, et un mois ou trois mois plus tard on apprend qu'un bombardement russe a tué 10 soldats français et 10 soldats polonais, quels seraient les choix pour la France ? 1. Retrait de la mission de formation. Comme les Américains à Mogadiscio en 1993 après Black Hawk Down. Evidemment, ce serait l'aveu ouvert que la décision était une erreur, et plus que difficile à assumer publiquement. Extrêmement difficile même, car les Américains ont accepté de renoncer à une action militaire en Somalie dont l'enjeu était très faible pour eux, tandis que la France estime l'enjeu ukrainien élevé 2. Continuation de la mission, posture "même pas mal", avec simplement de meilleures précautions de dissimulation. Ce qui est plus facile à écrire qu'à faire. S'agissant d'une mission de formation impliquant par nature des milliers de personnes, avec toutes les occasions d'espionnage, ça ressemble un peu à une mission impossible 3. Renforcement de la mission, avec effort sur la protection antiaérienne et antimissile. Peut-être un SAMP, sans doute des Mistral. Nous n'avons malheureusement pas grand chose entre les deux, mais peut-être les Polonais contribueraient-ils une batterie Mala Narew ? Dans l'hypothèse bien sûr où Varsovie participerait à la mission 4. Renforcement de la mission comme 3., plus une riposte contre les forces russes en Ukraine. Un raid à plusieurs Rafale, lancés depuis le territoire métropolitain et/ou depuis le CdG en Méditerranée (qui s'est d'ailleurs entraîné il y a quelques jours exactement pour cela), pour frapper un centre de commandement / nœud logistique ou autre cible du dispositif russe en Ukraine Pour la première fois, des avions de combat français Rafale Marine ont volé de la mer Ionienne à la mer Baltique - un vol de six heures et de 4 000 kilomètres à travers l'Europe. Au-dessus de la Pologne, ils ont été ravitaillés en vol par un avion ravitailleur français 5. Renforcement de la mission comme 3., plus une riposte contre une cible militaire en Russie. Dans la région de Rostov par exemple, ou ailleurs. C'est possible, mais la conséquence pourrait être une riposte russe sur le territoire français, au moyen de missiles de croisière lancés par des Tu-22M3 ou Tu-160 volant loin des côtes françaises, une telle riposte sur le territoire russe à une frappe russe qui aurait eu lieu sur le territoire ukrainien serait de nature escalatoire J'ai tenté d'être exhaustif, mais je ne crois ni au 1. ni au 5. Je ne crois guère non plus au 2., car il serait difficile d'assumer continuer à déployer des militaires sans leur assurer une protection alors qu'on aurait subi des pertes ==>Donc je favoriserais les 2 scénarios restants, c'est-à-dire renforcement antiaérien et antimissile français ou franco-polonais autour du centre de formation. Avec ou sans raid de représailles contre les forces russes en Ukraine, et la "démonstration" réalisée par les Rafale M il y a quelques jours avait clairement valeur d'avertissement
  17. Tant mieux pour l'Ukraine, mais ça me fait un peu mal pour l'Italie J'avais retenu que Rome a acheté 5 systèmes SAMP, et Paris 8. Rome ne conserverait donc plus que 3 systèmes ? Je ne pense pas qu'il serait bon que la France donne un seul de ses SAMP, dont 4 servent à protéger des bases aériennes et 4 sont en réserve pour protéger un éventuel déploiement de l'armée de Terre à l'étranger. Et ces capacités sont indispensables. La France en ce domaine comme en d'autres a fait l'erreur de n'acheter que le strict minimum (à l'origine, 10 étaient prévus), nous sommes du coup il me semble coincés J'en ai d'autant plus d'étonnement devant cette décision italienne... Je sais bien que les États Unis sont puissants, mais tout de même ! L'erreur à mon sens c'est de ne pas avoir commandé au plus tard l'année dernière une demi-douzaine de SAMP supplémentaires, entre France et Italie, à destination de l'Ukraine. D'ailleurs cette erreur est prolongée ...
  18. Merci. Cela dit, la loi en question a été finalement promulguée, en accord avec les procédures démocratiques de la Géorgie Inspiré d’une loi répressive russe, il oblige les ONG et les médias recevant au moins 20 % de leur financement de l’étranger à s’enregistrer sous 60 jours en tant qu’« organisation servant les intérêts d’une puissance étrangère » et à se soumettre à un contrôle administratif accru Surtout, les prochaines élections parlementaires géorgiennes auront lieu en octobre prochain. Les citoyens géorgiens - détenteurs de la légitimité - décideront si le parti actuellement au pouvoir le Rêve géorgien doit y rester, ou si une coalition d'opposition doit les diriger. Dans le premier cas, les Géorgiens auront confirmé que la loi est au minimum acceptable pour eux. Dans le second cas, le nouveau gouvernement annulera certainement cette loi Dans tous les cas, la décision des détenteurs de la souveraineté géorgienne aura été appliquée. Je ne vois donc pas de problème, franchement Concernant le sujet gazier, il me semble plus important, et de fait l'option Ouest serait préférable pour nous que l'option Chine... Quoi qu'il en soit, c'est le gouvernement élu en octobre 2024 qui décidera
  19. C'est méchant de se moquer ? Oui, mais c'est bien de rendre hommage à des humoristes qui étaient si pertinents ! Tribune dans Libération par 230 artistes qui "lancent un appel" (...) Nous avons en tête des images qui nous empêchent de dormir la nuit Les Inconnus, il y a 33 ans Casser les c...lles
  20. @Lordtemplar Le sujet est intéressant, mais à 35 minutes cette vidéo est trop longue pour moi J'imagine que tu l'as déjà écoutée en entier, pourrais-tu résumer la réponse de l'auteur à la question qu'il pose "Pourquoi la Russie pourrait (encore) envahir la Géorgie" ?
  21. Cette interprétation alternative a du sens, d'accord. Davantage que d'imaginer que la Pologne réagirait à une victoire russe en Ukraine en faisant ami-ami avec Moscou. Elle semble plus probable que celle que je proposais Je recopie l'original du passage en question And so, the point is, though, that if we ever let Ukraine go down, mark my words: you'll see Poland go, and you'll see all those nations along the actual border of Russia, from the Balkans and Belarus, all those, they're going to make their own accommodations Ce qui semble clair en tout cas est que Biden pense que dans ce cas, les nations en question ne se tourneraient plus en priorité vers les Etats-Unis. Difficile de lui donner tort sur ce point
  22. Le président américain a accordé un long entretien au magazine Time, dont celui-ci publie la transcription complète Q : Quel sera l'état final de la guerre d'Ukraine et à quoi peut ressembler la paix pour ce pays ? Joe Biden : La paix, c'est s'assurer que la Russie n'occupera jamais, jamais, jamais, jamais l'Ukraine. Voilà à quoi ressemble la paix. Et cela ne veut pas dire qu'ils font partie de l'OTAN. Cela signifie que nous avons une relation avec eux comme nous le faisons avec d'autres pays, où nous leur fournissons des armes pour qu'ils puissent se défendre à l'avenir. Mais ce n'est pas, si vous remarquez bien, c'est moi qui ai dit - et vous l'avez rapporté au TIME - que je n'étais pas prêt à soutenir l'OTANisation de l'Ukraine. Cela ne devrait pas, ce n'est pas - j'ai passé un mois en Ukraine lorsque j'étais sénateur et vice-président. La corruption y était importante. Les circonstances étaient vraiment difficiles. Le fait est que si nous laissons tomber l'Ukraine, notez mes mots : vous verrez la Pologne partir, et vous verrez toutes ces nations le long de la frontière actuelle de la Russie, des Balkans et de la Biélorussie, toutes ces nations, elles vont faire leurs propres arrangements. Q : Je voudrais passer à Israël. Mais sur ce dernier point, y a-t-il un risque que l'OTAN soit sur une pente glissante vers la guerre avec l'Ukraine - avec la Russie, dans l'état actuel des choses ? Joe Biden : Non, nous sommes sur une pente glissante vers la guerre si nous ne faisons rien pour l'Ukraine. Cela ne va tout simplement pas... de toute façon... La fin est très style Biden, c'est-à-dire des phrases qui vont un peu dans tous les sens. Mais l'ensemble paraît relativement clair Je note plusieurs idées-force 1. Biden refuse de soutenir l'intégration de l'Ukraine à l'OTAN 2. Si les Etats-Unis ne soutiennent pas l'Ukraine, la Pologne et toutes les nations frontalières y compris dans les Balkans vont faire des arrangements avec la Russie 3. Si les Etats-Unis ne soutiennent pas l'Ukraine, ils seront davantage sur une pente glissante vers la guerre que s'ils la soutiennent La deuxième idée ne me convainc franchement pas. Que la Moldavie, comme la Géorgie déjà, fasse son propre arrangement avec la Russie si celle-ci l'emporte, cela paraît vraisemblable oui ...Mais la Pologne ? La première idée... eh bien, ce n'est pas une surprise certes, mais n'est-ce pas la première fois que c'est si clairement exprimé ?
  23. Sur le déclin personnellement peut être, cela dit sans avoir suivi le sujet de près il me semble que si la Ligue de Salvini perd de vitesse c'est au profit des Frères d'Italie de Meloni. Sauf erreur, ces deux mouvements sont nettement à droite
  24. Le vice premier ministre italien Matteo Salvini s'adresse au président français "Macron, tu veux faire la guerre ? Mets ton casque, va en Ukraine, mais ne nous casse pas les c...lles" La position italienne au sujet de la participation de pays de l'OTAN à la guerre en Ukraine est similaire à celle de l'Allemagne Le style... pas tout à fait Je n'exclus pas tout à fait que ce soit aussi le fond de la pensée du chancelier Scholz Mais il se retient
  25. La violence comme réparation des différents, c'est une logique en effet, c'est la logique du clan et de la vendetta Une logique plus récente, plus complexe en un sens et convenant à des sociétés qui ne sont plus claniques, est celle du tribunal et du châtiment administré par une institution chargée de la justice plutôt que par la vendetta privée Il y a toujours violence sans doute, puisque le meurtrier est (enfin, il devrait être) condamné à trente ans de réclusion, peine elle-même allégée par rapport à l'originale qui était la loi du talion donc la mort. Mais elle est médiée et allégée
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