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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Voici un article de Forbes en 2015 qui donne quelques éléments d'appréciation sur l'opinion des Criméens Un an après l'annexion de la Crimée par la Russie, les habitants préfèrent Moscou à Kiev (...) Un an après l'annexion de la péninsule ukrainienne de la mer Noire, les sondages montrent que les habitants de la région, qu'il s'agisse d'Ukrainiens, de Russes ethniques ou de Tatars, sont pour la plupart d'accord : la vie avec la Russie est meilleure que la vie avec l'Ukraine. (...) En juin 2014, un sondage Gallup réalisé avec le Broadcasting Board of Governors a demandé aux habitants de la Crimée si les résultats du référendum du 16 mars 2014 sur la sécession reflétaient l'opinion de la population. Au total, 82,8 % des Criméens ont répondu par l'affirmative. En fonction de l'appartenance ethnique, 93,6 % des Russes ethniques ont déclaré qu'ils pensaient que le vote en faveur de la sécession était légitime, tandis que 68,4 % des Ukrainiens étaient de cet avis. En outre, à la question de savoir si l'adhésion à la Russie améliorera en fin de compte leur vie et celle de leur famille, 73,9 % ont répondu par l'affirmative et 5,5 % par la négative. (...) Sur les 4 % de personnes qui ont déclaré ne pas approuver l'annexion par la Russie, la grande majorité (55 %) a indiqué qu'elle était de cet avis parce qu'elle pensait que l'annexion aurait dû être autorisée par Kiev conformément au droit international. Par ailleurs, 24 % des personnes interrogées ont déclaré que le référendum s'était déroulé "sous pression", c'est-à-dire sous la menace politique ou militaire de voter et de se prononcer en faveur de l'annexion. (...) Il est intéressant de noter que malgré l'implication de la Russie dans le mouvement séparatiste dans l'est de l'Ukraine, seuls 35,7 % des personnes interrogées dans cette région ont déclaré qu'elles considéraient l'implication de la Russie comme plutôt positive, tandis que 71,3 % des habitants de la Crimée étaient plus en phase avec la vision du monde de la Russie, selon le sondage Gallup datant d'un an. Plusieurs études, réalisées par des organismes occidentaux non des organes de Moscou. Résultats convergents : en Crimée on souhaite rester russe, au Donbass on est partagé. S'agissant de la France, je ne connais aucun territoire français dont la majorité de la population serait prête à approuver l'annexion par un autre pays. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne crois pas que la question de la légitimité - qui est le plus légitime à intégrer tel ou tel territoire - soit la plus actuelle aujourd'hui, parce qu'il y a une guerre à grande échelle qui est en train de décider le sujet. On appelle parfois la guerre le "tribunal de la force". La formulation est paradoxale, parce qu'un tribunal statue sur le droit, et ce n'est pas le droit évidemment qui décide les guerres. Mais cette formulation est tout de même juste, dans le sens où un tribunal rend des décisions. Et la guerre va bien rendre une décision. Ce ne sera pas le droit. Une fois posé que cette discussion à ce stade est de mon point de vue théorique voire "sexe des anges"... j'avoue que moi aussi je peux tomber dans ce genre de plaisir coupable. Donc je donne mon opinion - La légitimité au sens d'une nation civique, celui d'Ernest Renan, qui est le seul que pour ma part je reconnais légitime, n'est pas basée sur le fait que telle ville a été fondée par Ivan le Terrible, Jean le Pieux ni Jacques le Bougre. Pas davantage sur le fait que tel champ de cailloux a été contrôlé par tel pays il y a deux siècles, ou dix. Mais sur le seul critère de l'appartenance que se reconnaissent les résidents de ce territoire aujourd'hui. "La nation est un plébiscite de tous les jours", comme disait Renan - Dans ce sens, la Crimée est un territoire légitime de la Russie. Illégal bien sûr, car le référendum de mars 2014 était illégal. Mais même si le résultat a probablement été "enjolivé" par les autorités russes, il n'y a pas de raison de douter que la majorité de la population de Crimée a bel et bien choisi le rattachement de leur région à la Russie - Les deux oblasts du Donbass, c'est incertain. Il ne fait guère de doute qu'une partie de la population du Donbass veut que leur région demeure / devienne russe. Il ne fait guère de doute qu'une autre partie veut demeurer / redevenir ukrainienne. Les proportions de ces populations ne sont pas connues. Elles peuvent d'ailleurs être variables dans le temps : d'une part il y a eu beaucoup de morts et de destructions depuis février 2022, et du fait de la Russie, ce qui peut faire changer certains pro-russes. D'autre part la fin des combats peut être souhaitée, et la fin des combats aujourd'hui dans la plus grande partie du Donbass cela veut dire que l'Ukraine ne revienne pas ce qui peut faire changer certains pro-ukrainiens - Les deux oblasts du Sud, Kherson et Zaporijjia, sont territoire légitime de l'Ukraine. Il doit bien y avoir des pro-russes, mais ils sont clairement minoritaires à voir les résistances et protestations contre l'occupation - qui ont largement cessé semble-t-il, mais parce qu'elles ont été réprimées. Et les référendums de septembre 2022 étaient un simulacre complet Il n'y a pas de "tolérance" ni "apathie" vis-à-vis des actions de la Russie en Ukraine de la part des pays occidentaux. Il y a guerre économique contre la Russie - qui a certes échoué, mais ce n'est pas faute d'essayer, en dépit de ses inconvénients importants pour les Européens - livraison d'armes et soutien financier à l'Ukraine pour lui permettre de tenir. Il y a eu et il y a "tolérance" et "apathie" de la part des pays occidentaux vis-à-vis de comportements équivalents voire pires encore de plusieurs autres pays dans les dernières décennies. Citons notamment : - L'Arabie saoudite et les Emirats au Yémen - Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et d'autres pays en Irak - Le Rwanda au Congo On a tout à fait le droit de penser que cette différence est justifiée. Par exemple, on peut dire que quand des Occidentaux font une guerre d'agression, ils restent "de notre bande" donc on doit tout au plus exprimer un désaccord poli. On peut dire que l'Arabie saoudite "c'est peut-être des s...pards, mais ce sont NOS s...pards" donc c'est acceptable. On peut dire que l'Irak, le Yémen ou le Congo c'est loin de nous donc bah tant pis pour eux. Ce ne sont pas forcément des arguments très jolis. Mais ce sont de vrais arguments. On peut dire qu'en revanche l'Ukraine c'est proche de nous donc ça compte, que la Russie "c'est pas notre bande" donc leurs crimes sont plus inacceptables que les crimes équivalents des gens de notre bande, que Poutine non seulement c'est un s...pard, mais surtout ce n'est PAS notre s...pard, donc c'est vraiment grave. Ce ne sont pas forcément des arguments qu'on exprime publiquement. Mais ce sont de vrais arguments. Mais je ne vois pas comment soutenir que les Occidentaux sont plus tolérants des crimes de la Russie que de ceux des autres pays, car ce n'est pas ce qui se passe, franchement -
[OTAN/NATO]
Alexis a répondu à un(e) sujet de zx dans Politique etrangère / Relations internationales
De fait, je ne sais pas exactement l'origine de ces différences, mais les brigades semblent plutôt être de l'ordre de 3 000 à 4 500 hommes en général. La limite inférieure de taille si j'ai bien suivi se retrouve plutôt du côté russe, ukrainien, plus généralement les héritiers de l'Union soviétique. La limite supérieure c'est la taille d'une Brigade Combat Team américaine. Pourquoi les brigades de l'AdT comptent-elles 6 500 à 8 000 hommes, c'est-à-dire le double de ce que les autres entendent par "brigade", je ne sais. Il me semble avoir vu courant 2022 un texte qui argumentait que l'AdT devrait être réorganisée sur la base de "demi-brigades". Lesquelles demi-brigades auraient à peu près la moitié de la taille d'une brigade française actuelle. Moyen de dire, sans le dire, qu'il vaudrait mieux s'aligner sur l'organisation des autres Je n'ai pas les connaissances pour avoir un avis pertinent sur la question. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Assez d'accord. La Russie a des raisons de penser qu'elle l'emportera dans le conflit des volontés qui est sous-jacent à toute guerre. Une démarche visant pour les États occidentaux à limiter la durée de la guerre - en vue des élections aux Etats Unis ? - ne pourra que conforter la direction russe dans cette idée. Au minimum je m'attendais à ce qu'ils insistent sur toutes les conditions qu'ils ont définies. Ce n'est pas la légitimité qui est en jeu, personne ne s'y trompe, et même la Chine n'a pas reconnu l'annexion des 4 oblasts de l'année dernière. Mais c'est bien l'efficacité : est-ce que ça peut marcher ? Il n'est pas souhaitable que l'efficacité soit démontrée. Cela dit, il y a lieu de douter que la reconquête de la totalité des 5 oblasts annexés soit militairement réaliste pour l'Ukraine dans quelque scénario réaliste que ce soit. Pour que l'Ukraine soit un État viable, ce qui est indispensable est qu'elle ait une défense crédible. Comme elle n'entrera pas dans l'OTAN, cette défense ne peut être que la sienne. Parmi les exigences de la Russie, celle qui est totalement inacceptable est la démilitarisation de l'Ukraine, car elle la condamnerait à être absorbée tôt ou tard par la Russie aujourd'hui nationaliste-impérialiste. L'accord de paix ne serait alors qu'une étape de la conquête complète du pays, de même que la Pologne fin 18ème fut conquise en plusieurs étapes. L'Ukraine en 2030 serait dans le même état que la Pologne en 1800. A mon avis la meilleure politique serait : - Passage de l'Ukraine à la position de défense au niveau stratégique. Objectif conserver le territoire sous contrôle, non plus reconquérir ce qui est coûteux et pas forcément réaliste. Idée : s'économiser pour durer - Passage des industries adéquates en Europe d'abord, aux États Unis ensuite (si et seulement si ils le veulent, en prévoyant dès maintenant le moment où ils cesseront) en production de guerre. L'augmentation de production de 2 à 8 Caesar par mois que la France réalise, il faut la généraliser à tous les types d'armes. Par tous les pays européens - Priorité à l'artillerie, aux munitions, à la défense antiaérienne y compris par avion. Exemple de question : combien de temps pour produire les Rafales nécessaires au remplacement des M2000-5F de façon à ce que ces 30+ appareils puissent être donnés à l'Ukraine, formation incluse ? Combien de temps pour produire des Jaguar en nombre pour donner les AMX-10 restants à l'Ukraine ? Oui, ce temps se compte probablement en années, mais sauf à ce que l'Ukraine soit vaincue cette guerre durera très longtemps. Question à poser à tous les États européens concernés - Objectif assurer la viabilité à long terme de l'Ukraine, y compris de son économie - d'où l'importance de la défense aérienne - en lui donnant les moyens de tenir le front. Cinq ans s'il le faut. Sinon dix. Vingt si Moscou s'entête - Objectif : gagner une épreuve de volonté contre la Russie. Et oui, ce sera difficile. Il s'agit non de vouloir, mais de vouloir longtemps. Les Ukrainiens ont probablement le mental pour. Les Européens peuvent se le créer. Que l'on rappelle simplement les paroles de Poutine et sa confiance méprisante envers le prétendu "manque de volonté" et "déclin" des Européens, qu'il fait mine de déplorer ! - Message au reste de l'humanité : l'Europe et l'Occident soutiennent un cessez le feu et une "paix des braves" sur la ligne de front actuelle, mais à la seule condition absolue que l'Ukraine conserve les moyens de son indépendance, donc la liberté de s'armer comme elle l'entend, sans aucune restriction d'aucune sorte. C'est donc la Russie seule qui refuse la paix, seul Moscou doit être convaincu de modérer ses appétits - Les États-Unis ont mis 8 ans avant de renoncer à l'Irak, et autant pour le Vietnam. L'URSS a mis 10 ans pour renoncer à l'Afghanistan. La France 8 ans pour renoncer à l'Algérie. Une victoire contre la Russie, c'est à dire le maintien d'une Ukraine véritablement indépendante, n'est pas envisageable avant 2030 au mieux. Il faut s'y préparer Naturellement, cette politique même poursuivie avec la plus grande détermination ne peut faire davantage que de donner une chance réelle à l'Ukraine de tenir. Il est possible que même ainsi la défense de l'Ukraine finisse par s'effondrer. D'où l'autre train de mesures : - Production de dérivés longue portée des Scalp EG tirés de véhicules terrestres. Par milliers en profitant de l'effet de série, avec achat par chaque pays de l'OTAN qui en voudra. Le nombre qu'il voudra. Pas de livraison à l'Ukraine cependant - Message secret à Pékin et aussi New Delhi : si l'Ukraine finit par tomber, les Européens feront le nécessaire pour assurer leur sécurité. Le TNP tombera. l'Europe ne comptera plus trois puissances nucléaires, mais nettement plus. Comme elle l'a fait autrefois pour Israël, la France s'assurera que les États d'Europe centrale et du Nord qui le souhaitent puissent développer rapidement une dissuasion nucléaire basique mais crédible, à base d'ogives nucléaires pour ses missiles de croisière longue portée. Le design simple et robuste est en cours de test dans les laboratoires français. La France a réservé dès maintenant la matière fissile nécessaire. Les nouvelles puissances nucléaires européennes constitueront une "ceinture défensive" efficace vis à vis de l'Empire russe, chacun d'eux un "Pakistan" ou un "Israël" - Les conséquences sur la prolifération à l'échelle mondiale seront déplorées, mais en matière de défense nécessité fait loi. Cependant les Européens souhaiteraient éviter d'en arriver là. Ils seraient reconnaissants que les puissances neutres expliquent à Moscou qu'il est temps de se modérer Je ne crois pas que davantage que "Ukraine indépendante" soit un objectif réaliste. En revanche celui là l'est. Mais il ne faut pas se dissimuler les efforts nécessaires -
« Quand j'écoute trop Wagner, j'ai envie de marcher sur Moscou »
Alexis a répondu à un(e) sujet de Banzinou dans Politique etrangère / Relations internationales
Juste... Ce n'est vraiment pas un simple Sacha Baron Cohen wannabe- 1 321 réponses
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« Quand j'écoute trop Wagner, j'ai envie de marcher sur Moscou »
Alexis a répondu à un(e) sujet de Banzinou dans Politique etrangère / Relations internationales
J'aime bien celui du bas à gauche. Prigojine aurait mieux fait de devenir un concurrent de Sacha Baron Cohen... "My great-grand-father fought in the American Civil Jihad" "911 is the best" Exactement. Vraies ou fausses, ces images disent bien quelle est la politique du gouvernement russe vis-à-vis du prisonnier fuyard réfugié Prigojine. Après l'avoir exilé de force, récupéré ou démantelé son organisation, lui avoir enlevé tout pouvoir et tout levier, on en est à le mépriser et le ridiculiser, pour qu'il ne lui reste même pas l'option d'être un perdant digne.- 1 321 réponses
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
A ce sujet, NBC publie des informations comme quoi d'anciens hauts responsables américains ont eu des contacts réguliers à partir d'avril avec des responsables russes en fonction, y compris au moins une fois Lavrov lui-même Ce sont clairement des échanges "non officiels" préparatoires à d'éventuelles négociations. Le fait que l'information soit publiée aujourd'hui, quelques jours avant le sommet de l'OTAN des 11-12 juillet, est intéressant aussi D'anciens fonctionnaires américains ont tenu des discussions secrètes sur l'Ukraine avec d'éminents Russes L'objectif de ces discussions est de jeter les bases d'éventuelles négociations pour mettre fin à la guerre, ont déclaré à NBC News des personnes informées des discussions. Un groupe d'anciens hauts responsables de la sécurité nationale américaine a eu des entretiens secrets avec d'éminents Russes considérés comme proches du Kremlin - et, dans au moins un cas, avec le plus haut diplomate du pays - dans le but de jeter les bases d'éventuelles négociations pour mettre fin à la guerre en Ukraine, ont déclaré à NBC News une demi-douzaine de personnes informées de ces discussions. Dans un exemple de haut niveau de la diplomatie qui se déroule en coulisses, le ministre russe des affaires étrangères Sergey Lavrov a rencontré des membres du groupe pendant plusieurs heures en avril à New York, ont déclaré quatre anciens fonctionnaires et deux fonctionnaires actuels à NBC News. À l'ordre du jour de la réunion d'avril figuraient certaines des questions les plus épineuses de la guerre en Ukraine, comme le sort des territoires tenus par la Russie que l'Ukraine ne pourra peut-être jamais libérer, et la recherche d'une insaisissable voie de sortie diplomatique qui pourrait être tolérable pour les deux parties. (...) L'un des objectifs est de maintenir les canaux de communication avec la Russie ouverts dans la mesure du possible et d'identifier les possibilités de négociation, de compromis et de diplomatie pour mettre fin à la guerre. Les discussions ont eu lieu au su de l'administration Biden, mais pas sous sa direction, et les anciens fonctionnaires ayant participé à la réunion avec M. Lavrov ont ensuite informé le Conseil national de sécurité de la Maison-Blanche de ce qui s'était passé, ont indiqué deux des sources. (...) Outre M. Lavrov du côté russe, les discussions ont impliqué des universitaires, des dirigeants de grands groupes de réflexion ou d'instituts de recherche et d'autres personnes de la sphère de la politique étrangère russe perçues comme ayant l'oreille du président Vladimir Poutine ou étant en contact régulier avec les décideurs du Kremlin, ont indiqué les sources. Ces personnes ont refusé d'identifier les participants russes par leur nom, invoquant des craintes pour leur sécurité. (...) À peu près au même moment, Haass et Kupchin ont écrit un long article dans Foreign Affairs, publié par le Council on Foreign Relations, exposant ce qu'ils décrivent comme "un plan pour passer du champ de bataille à la table des négociations". Dans cet article, intitulé "L'Occident a besoin d'une nouvelle stratégie en Ukraine", MM. Haass et Kupchin prédisent une impasse probable à la suite de la contre-offensive ukrainienne et recommandent que les États-Unis commencent à préparer le terrain pour proposer un cessez-le-feu dans lequel la Russie et l'Ukraine retireraient leurs forces de la ligne de front, "créant ainsi une zone démilitarisée". "Une organisation neutre - l'ONU ou l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe - enverrait des observateurs pour surveiller et faire respecter le cessez-le-feu et le retrait", écrivent les anciens fonctionnaires américains. "En supposant que le cessez-le-feu tienne, des pourparlers de paix devraient s'ensuivre. Bien sûr, cet article par Haass et Kupchin n'est que leur conception préliminaire - et encore, la version publique - d'une position et d'un objectif pour les Etats-Unis dans une telle négociation, si elle s'ouvrait. A supposer que les Etats-Unis, de même que la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne, approuvent l'ouverture de négociations, rien ne dit qu'un accord soit trouvé compte tenu des exigences que la Russie mettrait certainement sur la table de son côté. Ouvrir des négociations est très différent de les conclure. Et bien sûr, l'Ukraine aurait son mot à dire. Pas forcément une influence directrice sur les négociations, car la dépendance de Kiev au soutien économico-militaire américain et européen est maximale, mais ils auraient à l'évidence une certaine influence. Ce qui est marquant je trouve, c'est que la position américaine semble être au fond la même que la position française : "après la contre-offensive ukrainienne", ouvrir des négociations en tenant compte des "résultats que l'Ukraine aura pu obtenir sur le terrain". Ce n'est pas une position ouest-européenne, c'est une position américano-ouest-européenne. L'influence centre-européenne sur les événements ne doit pas être surestimée. La position de beaucoup de pays d'Europe centrale - Hongrie exceptée - est une combinaison de deux éléments : 1) critique envers une supposée mollesse d'Européens de l'ouest dénoncés comme pro-russes et 2) alignement sur Washington. Il est à prévoir que ces pays pourraient avoir à s'en tenir au deuxième de ces éléments... Bien évidemment, si Kiev ne parvient à obtenir que des résultats modérés - par exemple emporter la 1ère ligne de défense russe dans l'oblast de Zaporijjia mais pas les suivantes, et aucune ville d'importance encore moins d'accès à la mer d'Azov - voire des résultats négligeables, la Russie n'en serait que plus dure dans les négociations. A supposer encore que Moscou soit prêt à de véritables négociations, plutôt qu'à la répétition ad nauseam de leurs exigences envers l'Ukraine, qui la transformeraient en pays d'une part amputé d'autre part incapable de se défendre contre une future nouvelle agression russe, donc forcé à un alignement politique structurel sur Moscou. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Un peu de distraction et un intermède comique avec un texte publié sur RIA version russe par Alexandre Douguine. Le sujet ce sont les émeutes en France. Et Douguine est optimiste sur la capacité d'assimilation française... puisque les Français sont selon lui une nation de "psychopathes" et qu'ils arrivent à transformer les immigrés en psychopathes comme eux ! Ce n'est pas l'apocalypse ni la fin du monde. C'est juste la France (...) Ils sont des milliers, des dizaines et des centaines de milliers, parfois des millions. Ils remplissent les rues des villes françaises, arrêtent la circulation, bloquent les gares et les aéroports, déclarent l'autonomie des instituts et des écoles, brûlent de l'essence, renversent des voitures, crient sauvagement, brandissent des banderoles et mordent la police. Et puis... ils se calment, reprennent leurs esprits, prennent des pilules et retournent au travail, discutent bruyamment des prix, de la vie, des voisins et de la politique à l'heure du déjeuner dans de petits restaurants accueillants, où ils crient à nouveau, mais beaucoup plus calmement, et rentrent chez eux. Après 1968, même les manifestations les plus massives, qui ont mobilisé des millions de personnes, n'ont eu aucun effet. Le résultat est nul. Toujours et en toutes circonstances. Si vous connaissez mieux la France, vous vous rendez compte qu'il s'agit tout simplement d'une nation de psychopathes. Et il ne s'agit pas du tout des migrants. Les autorités françaises se fichent éperdument des migrants, tout comme elles se fichent éperdument des Français de souche. Et c'est dans cette indifférence glaciale que les migrants deviennent à leur tour des psychopathes. C'est une nouvelle forme d'intégration sociale : on arrive dans une civilisation de psychopathes et on en devient un. (...) Macron était déjà détesté lors de son premier mandat. Je ne sais plus de quoi il s'agissait. Tout, apparemment. Mais il a été réélu. Les mêmes Français. Les Russes sont censés être imprévisibles - et c'est de la folie. Les Français sont prévisibles, mais c'est aussi de la folie. Choisir un perdant total une deuxième fois... Quelle personne saine d'esprit ferait cela ? Mais ils ont voté, et ils ont recommencé à protester, à renverser des voitures et à briser des vitrines. On pourrait se souvenir de Baudrillard : les Français sont des idiots, mais Macron aussi est un Français. L'équilibre est donc atteint. (...) Une seule chose reste à admettre : l'apocalypse a déjà eu lieu dans ce pays autrefois très séduisant et très chic. Et maintenant, une hallucination collective se manifeste dans ses rues inondées d'on ne sait quoi. Y a-t-il quelqu'un qui veuille ou puisse changer la situation ? Si l'on examine attentivement la culture française des XIXe et XXe siècles, la conclusion est sans équivoque : l'esprit français, tel Orphée (avec Cocteau ou Blanchot, par exemple), ne voulait qu'une chose : descendre le plus bas possible aux enfers. Eh bien, il a réussi. Et c'est irréversible. Et combien de temps cela peut-il durer ? Nul ne le sait. La belle France, fille aînée de l'Église, comme l'appelaient les catholiques du brillant Moyen Âge, s'est irrémédiablement transformée en dépotoir, de l'âme aux rues et aux banlieues. Notre-Dame a brûlé. Tous les tableaux et sculptures susceptibles d'abîmer les immigrés et les féministes ont été retirés du Louvre. Il n'y a plus que Macron et son miroir. Comme la pièce Orphée de Jean Cocteau avec les décors de Jean Hugo et les costumes de Coco Chanel. Il y a certes une place pour la position du pamphlétaire et de l'imprécateur. Et bien sûr à force de lancer des imprécations, il peut arriver que certaines tombent juste. Il s'est passé assez peu de temps entre la réélection d'un certain candidat en 2022 et les manifestations massives contre la réforme des retraites qui pourtant était au programme du même candidat ... Mais disons que la position optimiste sur l'assimilation en France, considérant qu'à partir du moment où des immigrés deviennent suffisamment fous, ils sont devenus suffisamment Français et ne déparent pas dans le paysage, n'est peut-être pas tout à fait au-dessus de la critique. Tout en restant comique, reconnaissons-le En ce qui concerne la "descente aux enfers", il me semble que la Russie a causé plus d'inquiétudes au XXème siècle avec sa Révolution communiste et son régime totalitaire que la France n'en avait causé depuis au moins les guerres de religion du XVIème siècle. Et la Russie contemporaine présente plus d'une tendance vers le pire, même si les démons en question sont certes nettement plus petits que ceux du XXème siècle, que Dostoïevski prédisait et dénonçait dès le siècle précédent. Pour une oeuvre critique du même type, je veux dire dénonçant et avertissant de manière frappante des travers d'une société, comme l'avait été Les Démons en 1871, je conseillerais l'excellent - et dur - film Faute d'amour (2017) de Zvyagintsev Le critique de cinéma Andreï Plakhov, dans sa critique, dit ce qui suit - "dans Faute d'amour il y a aussi des personnages positifs (les sauveteurs très volontaires dont les activités sont montrées avec une minutie détaillée), il y a de la poésie, du suspense et la tristesse de la perte humaine », et conclut également qu'il s'agit, entre autres, d'un film « sur l'hypocrisie de la religiosité qui s'est emparée d'une société non spirituelle, qui n'adoucit pas les mœurs et ne guérit pas les blessures » Quant à nos incohérences et nos ridicules éventuels, j'avoue les préférer à ceux auxquels se livre la Russie aujourd'hui. Il n'est certes pas forcément extrêmement cohérent de réélire un dirigeant après l'avoir voué aux gémonies et avant d'immédiatement recommencer, mais du moins je ne crois pas que nous soyons en train de martyriser aucun de nos voisins. Nous pouvons parfois être assez ridicules je peux l'entendre, mais il n'y a pas mort d'homme. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Tout à fait, la propagande russe vise à diviser et abaisser, tout cela au nom de valeurs qui ne sont très souvent pas défendues sincèrement. Un cas extrême semble être Alexandre Douguine, idéologue heureusement sans guère d'influence réelle semble-t-il, voir l'article que je discutais ici qui l'analyse comme carrément un occultiste dont les doctrines déjantées considèrent le mal comme un moyen de s'égaler à Dieu Sans aller jusque là, et même si beaucoup de Russes ordinaires sont sincères, je ne crois pas du tout à la sincérité de l'attachement proclamé par beaucoup de dirigeants russes aux valeurs conservatrices. Ni aux valeurs du respect entre civilisations et de la multipolarité desquelles ils se réclament tout autant. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Je suppose que ça peut se discuter, mais pas mal de mensonges me semblent justifiables en temps de guerre : - "On est les plus forts !" (en fait non mais il faut renforcer les ardeurs) - "En face ils ne tiendront pas" (pour multiplier les doutes voire provoquer la panique chez l'adversaire) - "Leurs chefs considèrent les soldats comme de la chair à canon, ils ne respectent même pas leurs morts" (pour faire douter les troupes adverses) Ça ressort à mon avis de la propagande de guerre ou parfois de la ruse de guerre. Ce n'est interdit par aucune convention de Genève et ce n'est pas équivalent du tout à une exaction contre des prisonniers ou des civils. Après, un mensonge peut être habile, ou pas. Par exemple si c'est trop forcé pour être crédible. Et autant ce genre de mensonges me semble acceptable d'un militaire ou homme d'Etat ukrainien - et quand les Russes le font ce n'est pas un crime de guerre non plus - autant c'est parfaitement inacceptable de la part de nos médias et experts divers et variés. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Visiblement on ne s'est pas compris. Je n'ai eu aucune intention de me moquer de toi, surtout avec ton expérience concrète du terrain ! La partie moqueuse du message auquel tu répondais était en réponse au post de Gustave, pas moqueuse envers lui mais envers l'affirmation à laquelle il réagissait. La partie où je te répondais ne me semble pas avoir été moqueuse. J'expliquais pourquoi je ne trouve pas du tout crédible les annonces ukrainiennes comme russes sur les pertes de l'adversaire. J'essayais de donner mes arguments en me moquant certes des gens qui prétendent que l'adversaire a 200 fois plus de pertes, mais pas de toi. A la réflexion, c'était peut-être déplacé étant donné que ce propagandiste est aussi un soldat qui combat pour défendre son pays, donc tous les mensonges sont a priori justifiés dans cet objectif. Désolé, je n'ai visiblement pas été assez clair et je t'ai donné l'impression de me moquer de toi. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Merci, je ne me rappelais plus du nom du drone. Cela dit, abattre un drone à 100 000 € avec un missile à 500 000 € est une très bonne affaire... si ce drone est l'élément vulnérable dont la perte neutralise un système drone contrôle + drones suicides + opérateurs entraînés coûtant plusieurs millions €, et capable d'infliger plusieurs dizaines de millions de dégâts ! Bon, si la guerre électronique permet d'arriver au même résultat, c'est peut-être mieux. Voire arme laser le cas échéant ? -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Les premières secondes de la vidéo, ce sont les dernières images transmises par le Lancet avant l'impact. Puis, on revoit la scène depuis plus nettement haut, impact du Lancet et explosion du char par la suite. Ces images ont été filmées depuis un drone à plusieurs kilomètres d'altitude, un drone d'observation, de ciblage et de contrôle des Lancets. C'est celui-là qui est le point faible du système. Les Ukrainiens ne peuvent pas cibler ces drones de contrôle, du moins pas dans la plus grande partie du front, parce qu'un Strela ou Igla a un plafond de 3 000 mètres alors que leurs systèmes de défense aérienne sont peu nombreux (voir les fuites du Pentagone en mars) et une partie est consacrée à la défense des villes, au minimum de Kiev. Et en matière de guerre électronique, la Russie semble avoir le dessus. Du coup, les Russes ont beau jeu d'utiliser leurs drones suicide à plein. Guerre électronique, et attaque des drones de contrôle (à 5 000 mètres ?) semblent être les voies à suivre. L'armée de Terre ne pourra se satisfaire des Serval de DA basse couche avec Mistral et canon 30 mm. Les Mica-VL portant jusqu'à 9 000 mètres d'altitude vont être indispensables -
Bon, après un texte sur de grands Américains admirables, voici une petite vidéo sur... deux autres Américains Parce qu'il faut bien s'y préparer. Sauf à ce que les électorats démocrate et républicain réfléchissent davantage avant de choisir leurs candidats respectifs - ce n'est pas exclu, mais on ne le voit pas encore dans les sondages, pas du tout - l'élection présidentielle américaine l'année prochaine opposera les mêmes deux vieux pépés douteux que la dernière fois Heureusement, la magie du trucage vidéo du voyage temporel permet d'avoir déjà des extraits de leurs débats
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« Quand j'écoute trop Wagner, j'ai envie de marcher sur Moscou »
Alexis a répondu à un(e) sujet de Banzinou dans Politique etrangère / Relations internationales
Cette citation de Douguine est tout à fait juste. Elle s'applique d'ailleurs à tout système médiatique, ou politico-médiatico-propagandesque. A ceux qui existent dans les pays de l'alliance atlantique... Et à celui qui existe en Russie, naturellement S'agissant de Douguine lui-même, je partage ce texte que j'ai trouvé intéressant sur lui issu du site The European Conservative Le philosophe russe Alexandre Douguine : Défenseur des valeurs traditionnelles ou dangereux occultiste ? Le texte prend un point de vue conservateur / conservateur-religieux (c'est dans le titre de la publication ) et creuse le parcours et les écrits du philosophe pour tester la présentation que Douguine aime faire de lui-même comme un défenseur des valeurs conservatrices et religieuses La conclusion est sans appel : Douguine est un loup déguisé en agneau. Il n'est pas un chrétien mais un néo-païen et surtout un occultiste. Non un défenseur des "valeurs traditionnelles" mais le propagandiste d'une idéologie prétendant reprendre une religion originelle aux Slaves et mettant ces peuples à part, en lien avec un pays mythique originel l'Hyperborée. Le texte déterre parmi beaucoup d'autres éléments la vidéo d'une cérémonie magique dans les années 1990 où le jeune Douguine déclare et jure sa fidélité à la "voie de la main gauche" c'est-à-dire la magie noire, celle qui vise la puissance et non le bien. Douguine a proclamé son allégeance à la "voie de la main gauche" de l'occultisme, qui englobe la haine du monde, l'immersion dans le mal et la destruction. Sa sympathie pour la vision démoniaque des choses se manifeste dans son éloge du tueur en série russe Andrei Chikatilo (un "artiste du mystère cosmogonique" selon Douguine) et dans son attitude favorable à l'anéantissement nucléaire des États-Unis. Le mécanisme psychologique qui sous-tend cette attitude est clair. Commettre des actes monstrueusement mauvais s'oppose le plus possible à la volonté de Dieu. L'auteur de ces actes considère qu'une telle opposition active à la volonté de Dieu le met au même niveau que Dieu, parce qu'il traite Dieu comme un être qu'il ne faut ni craindre ni obéir. Cette auto-exaltation à l'égalité avec Dieu est considérée par les adeptes de la "Voie de la Gauche" comme conférant en fait une divinisation, élevant l'auteur de l'acte au-dessus de la catégorie des simples créatures. Nul besoin d'être chrétien, ni d'une autre religion monothéiste, ni de croire en Dieu, pour comprendre qu'une personne qui suit ce genre de doctrine est sur un chemin dangereux. Quand quelqu'un dit qu'il choisit le mal, il est prudent de le prendre au sérieux. Il y a déjà eu au XXème siècle un grand mouvement politique dont le point de départ était un groupe occultiste, où l'occultisme a gardé une place y compris au sommet, et qui mettait en avant le prétendu caractère spécifique d'un peuple particulier, en lien avec des fantasmes historiques jusqu'à et y compris l'Hyperborée. Ce groupe n'a pas laissé un excellent souvenir... puisque c'était le mouvement nazi. Douguine n'a paraît il que peu d'influence en Russie. J'espère que ça continuera- 1 321 réponses
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Je te trouve un peu dur. 2% de perte par mois côté ukrainien versus 14% par jour côté russe, cela permet de calculer que le taux de pertes russe est 30 x 14 / 2 = 210 fois supérieur au taux de pertes ukrainien. Disons 200 fois supérieur, afin de tenir compte des chiffres significatifs comme rappelé par @Delbareth A vérifier certes, mais ça expliquerait pas mal de choses. Notamment le fait que depuis avril 2022 les Ukrainiens se baignent dans le Pacifique à Vladivostok en se demandant quoi faire ensuite. Que les pertes soient très lourdes, nul ne le contestera je pense. C'est la différence entre les pertes des deux côtés qui interroge. Jusqu'ici les Ukrainiens et les Russes étaient en gros d'accord sur ce point : l'ennemi a 5 fois plus de pertes que nous. On n'est pas obligé de croire sur parole ni les uns ni les autres. On est encore moins obligés de croire quand un chef militaire sur le terrain dit "Ap ap ap y a eu erreur, en fait c'est pas 5 fois c'est 200 fois !" -
A l'occasion de la fête nationale américaine le 4 juillet, voici un petit rappel historique sur les auteurs de la Déclaration d'indépendance des Etats-Unis Personnellement, j'ignorais, et le récit est intéressant "Vous êtes-vous déjà demandé ce qu'il était advenu des 56 hommes qui ont signé la Déclaration d'indépendance ? Cinq signataires ont été capturés par les Britanniques comme traîtres et torturés avant de mourir. Douze ont vu leur maison saccagée et brûlée. Deux ont perdu leurs fils dans l'armée révolutionnaire, un autre a vu ses deux fils capturés. Neuf des 56 membres ont combattu et sont morts des suites de leurs blessures ou des épreuves de la guerre révolutionnaire. Ils ont signé et engagé leur vie, leur fortune et leur honneur sacré. Quel genre d'hommes étaient-ils ? Vingt-quatre étaient des avocats et des juristes. Onze étaient des marchands, neuf étaient des fermiers et des propriétaires de grandes plantations, des hommes aisés, bien éduqués. Mais ils ont signé la Déclaration d'indépendance en sachant pertinemment qu'ils seraient condamnés à mort s'ils étaient capturés. Carter Braxton de Virginie, riche planteur et commerçant, a vu ses navires balayés par la marine britannique. Il vendit sa maison et ses biens pour payer ses dettes et mourut en haillons. Thomas McKeam fut tellement traqué par les Britanniques qu'il fut contraint de déplacer sa famille presque constamment. Il a servi au Congrès sans être payé et sa famille a été tenue dans la clandestinité. Ses biens lui ont été confisqués et la pauvreté a été sa récompense. Des vandales ou des soldats, ou les deux, ont pillé les propriétés d'Ellery, Clymer, Hall, Walton, Gwinnett, Heyward, Ruttledge et Middleton. Lors de la bataille de Yorktown, Thomas Nelson Jr. remarqua que le général britannique Cornwallis avait fait de la maison Nelson son quartier général. Le propriétaire demanda discrètement au général George Washington d'ouvrir le feu. La maison fut détruite et Nelson mourut ruiné. Francis Lewis voit sa maison et ses biens détruits. L'ennemi emprisonne sa femme, qui meurt en quelques mois. John Hart est chassé du chevet de sa femme mourante. Leurs 13 enfants s'enfuient pour sauver leur vie. Ses champs et son moulin sont détruits. Pendant plus d'un an, il vécut dans des forêts et des grottes, retrouvant à son retour sa femme morte et ses enfants disparus. Quelques semaines plus tard, il mourut d'épuisement et d'un cœur brisé. Norris et Livingston connurent le même sort. Tels sont les récits et les sacrifices de la Révolution américaine. Il ne s'agissait pas de ruffians à l'œil sauvage et à l'esprit bagarreur. Il s'agissait d'hommes à la voix douce, qui avaient les moyens et l'éducation nécessaires. Ils jouissaient de la sécurité, mais la liberté leur importait davantage. Debout, droits et inébranlables, ils se sont engagés : Pour le soutien de cette déclaration, avec une ferme confiance dans la protection de la providence divine, nous nous engageons mutuellement, nos vies, nos fortunes et notre honneur sacré".
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Bon, c'est un détail certes. Mais quand j'ai vu ça, je n'ai pu éviter de me demander qu'est-ce qui leur avait encore pris Choïgou a parlé de la formation des districts militaires de Moscou et de Leningrad En Russie, la création des districts militaires de Moscou et de Leningrad se poursuit, leurs organes directeurs sont en cours de formation, a déclaré le ministre de la Défense Sergueï Choïgou lors d'une conférence téléphonique . (...) Comme Shoigu l'a rapporté fin décembre, la décision de créer le district militaire de Moscou et le district militaire de Leningrad était une réponse à l'expansion de l' OTAN aux dépens de la Suède et de la Finlande . Bon je suppose que c'est une allusion au fait que depuis 2022 c'est la nouvelle Grande Guerre Patriotique n'est-ce pas, et dans la première on a bien parlé du siège de Leningrad pas de Saint-Pétersbourg, donc Leningrad ça fait plus militaire forcément, ça fait plus "guerre contre les nazis". Une fine allusion. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Intéressant. Je recopie un fragment de texte "Au lendemain de leur capture par les Ukrainiens (...)" Nan, rien d'autre -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Intermède humoristique, et pourtant pas hors sujet puisqu'il s'agit d'une considération économique sur la guerre en Ukraine, C'est Dimitri Medvedev qui propose ses conseils. Et en français, s'il vous plaît ! On remerciera bien chaleureusement le vice-président du conseil de sécurité russe pour son conseil absolument désintéressé -
Allemagne
Alexis a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Faut-il le mettre dans le fil Allemagne, ou dans le fil des conséquences de la guerre en Ukraine ? Je préfère ici, sinon le fil Ukraine deviendra trop gros et trop fouillis. Et le prix élevé de l'énergie est un des facteurs les plus importants, mais pas le seul C'est une étude de l'institut économique privé Institut der deutschen Wirtschaft Investissements : les sorties de trésorerie en Allemagne plus élevées que jamais Une nouvelle étude de l'Institut économique allemand (IW) montre que les entreprises n'ont jamais retiré autant d'argent d'Allemagne que l'année dernière. Les chiffres sont alarmants : dans le pire des cas, c'est le début de la désindustrialisation. Environ 132 milliards de dollars (125 milliards d'euros) d'investissements directs supplémentaires ont quitté l'Allemagne en 2022 que ce qui a été investi en République fédérale au cours de la même période. Cela signifie la différence entre les entreprises allemandes qui investissent à l'étranger et les entreprises étrangères qui investissent en Allemagne. La somme représente les sorties nettes les plus élevées jamais enregistrées en Allemagne. Selon les chiffres de l'OCDE, les investissements étrangers en Allemagne en particulier se sont récemment effondrés presque complètement : alors que les sorties s'élevaient à près de 135,5 milliards d'euros, seuls 10,5 milliards d'euros environ ont été investis en Allemagne. Il est particulièrement alarmant que les investissements des voisins européens se soient effondrés. Dans le même temps, près de 70% des fonds ont été transférés d'Allemagne vers d'autres pays européens. Cela est dû à trois évolutions qui rendent l'Allemagne de moins en moins attrayante en tant que site économique : La pénurie de travailleurs qualifiés est un énorme fardeau pour les entreprises. Dans une enquête récente, 76 % des entreprises industrielles de taille moyenne ont cité les coûts de main-d'œuvre et la pénurie de travailleurs qualifiés comme leur plus grand défi, devant les prix élevés de l'énergie et l'augmentation de la bureaucratie. Des packages d'investissement tels que l'American Inflation Reduction Act rendent les investissements en dehors de l'Allemagne plus attractifs. Même avec des offensives d'investissement européennes telles que le programme NextGenerationEU, la majeure partie de l'argent passe par l'Allemagne. De plus, le modèle d'exportation allemand ne fonctionne plus aussi bien qu'avant avec un protectionnisme croissant. Avec la disparition du moteur à combustion interne, l'économie allemande perd un important argument de vente unique dans son industrie clé. "Les conditions d'investissement en Allemagne se sont récemment détériorées à nouveau en raison des prix élevés de l'énergie et de la pénurie croissante de travailleurs qualifiés", déclare l'économiste IW Christian Rusche. De nombreux problèmes sont d'origine interne, notamment des impôts élevés sur les sociétés, une bureaucratie excessive et une infrastructure en difficulté. "Le gouvernement fédéral doit de toute urgence prendre des contre-mesures pour s'assurer que l'Allemagne redevienne la première adresse pour les investissements étrangers à l'avenir." En matière de désindustrialisation, l'Allemagne part évidemment de beaucoup plus haut que nous. Mais la gravité de la situation ne fait pas de doute. Parmi les quatre problèmes cités : 1. Pénurie de travailleurs qualifiés (conséquence de la faible démographie j'imagine) 2. Protectionnisme croissant, par exemple l'IRA américain 3. Disparition du moteur à combustion interne 4. Prix élevés de l'énergie (le gaz de schiste américain coûte plus cher que le gaz naturel russe) Au minimum le N°2 ne peut être traité qu'à l'échelle de l'UE (sauf à en sortir, bien sûr). Ce devrait être un levier de coopération entre pays européens, notamment entre France et Allemagne. En pratique, s'assurer que la compétition économique entre pays de l'UE et pays pas-de-l'UE (Etats-Unis et Chine en premier lieu, et les autres aussi) est équitable. Par des restrictions au commerce "miroir de celles que les entreprises européennes rencontrent" et par des investissements dans les secteurs que les concurrents aident aussi sur deniers publics. Ca vaudrait mieux que de se disputer autour des questions énergétiques (en ce domaine, ce devrait être "chacun fait ce qui lui plaît"... du moment que ça décarbone) ou autour des questions de défense (ça ne marche pas entre France et Allemagne dans ce domaine, autant se le dire franchement et éviter les illusions) -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Bon, puisque c'est vendredi, et puisque tu évoques le riche filon des blagues soviétiques ... Léonid Brejnev fait visiter à sa mère le Kremlin et toutes les richesses qu’il contient. « C’est très beau, fils, dit-elle, mais que feras-tu si les communistes reviennent ? » -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Ahahaha bien joué -
« Quand j'écoute trop Wagner, j'ai envie de marcher sur Moscou »
Alexis a répondu à un(e) sujet de Banzinou dans Politique etrangère / Relations internationales
Sans oublier la partie de Wagner restée loyale au président russe, et qui ont déjà repris du service. Voir les 249 policiers blessés dans les émeutes hier. =>=>=> [ ] ... et vite !- 1 321 réponses
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Ce n'est pas sûr du tout. Comme l'explique l'article de France TV Info que j'ai pointé dans le mail précédent, le tiers de la population de Marioupol qui est resté plutôt que de se réfugier dans le reste de l'Ukraine semblent pour la plupart être des gens qui préfèrent être sous domination russe qu'ukrainienne. Le parti ukrainien "Plateforme d'opposition-Pour la vie", premier parti d'opposition au parlement après les élections de 2019 et interdit par le président Zelensky en mars 2022 pour "pro-russisme", était arrivé en tête dans le Donbass En plus des grandes pertes civiles, la conquête du Donbass peut s'interpréter comme une sorte d' "épuration politique", les civils les plus favorables à l'Ukraine ayant tendance à se réfugier ailleurs tandis que les civils les plus favorables à la Russie ont tendance à rester. Des ressortissants de l'URSS finissante matérialistes et attachés aux biens de ce monde plutôt qu'à l'intérêt de la collectivité ou à la victoire inévitable du communisme, une surprise ? Hmmm non, vraiment pas Comment tout cela se finira dépend à l'évidence de qui contrôlera ces provinces à la fin de la guerre. Indéterminé à ce stade. Les deux camps ont clairement la ferme volonté de l'emporter, et par ailleurs affichent une certitude d'y parvenir.