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Tout ce qui a été posté par PolluxDeltaSeven
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Nan, je dis que vu que c'est pas intégré au Tigre Mk3, et que l'ALAT sera bien obligé à un moment où à un autre de s'y mettre, Airbus a commencé à bosser sur le MUM-T et envisage de proposer du contrôle à distance depuis une console de mission. Sauf que l'ALAT n'a pas dit oui ou non, elle a juste dit qu'elle a pas le pognon pour ça. Après, je ne sais pas d'où vient la responsabilité. Certes, niveau drones et interaction hélico/drones, nos forces ne sont pas vraiment du genre à passer la seconde. On le voit avec le MUM-T pour le Tigre, mais aussi avec le SDAM/VSR700, qu'Airbus pourrait développer rapidement en version armée (y compris pour épauler les NH90 et H160M), alors même que le budget et le calendrier de la Marine misent uniquement sur une version ISR très très tardive. Il y a donc clairement un problème d'ambition, ce qui est une autre façon pour dire qu'on ne veut pas mettre le pognon là où il faut. MAIS... je serais quand même curieux de voir COMBIEN de pognon Airbus, Thales pou Naval Group demanderaient pour un SDAM au même niveau qu'un Fire Scout, ou pour un système MUM-T fonctionnel (avec quel drone ?) sur un hélicoptère biplace. Je ne serais pas surpris que la facture soit plus salée que pour l'intégration du RQ-7 au système d'arme de l'AH-64E. Et même là, je ne suis pas sûr qu'on puisse vraiment blâmer les industriels, vue l'enfer administratif qu'est devenu la DGA*. * Juste pour l'exemple: si les NH90FS n'auront pas de M134 Minigun sur les fenêtres arrières (uniquement disponible en porte latérale), c'est parce que le support intégré sur la fenêtre arrière avec sa Minigun ne permettrait pas de supporter le facteur de charge exigé par la DGA, facteur de charge qui est de... 20g. Oui oui, on parle d'un facteur de charge qui laisse tout l'équipage mort, le rotor arraché et la poutre de queue en lambeau. Un facteur de charge qui impliquerait donc un crash catastrophique, mais vous comprenez ma bonne dame, la priorité en cas de crash fatal c'est que la mitraillette elle reste bien attachée, s't'important m'voyez ? Forcément, avec ce genre de clowneries, l'innovation est considérablement ralentie, ou alors elle coûte un bras.
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Oui voilà, tu as identifié le problème ! Disons que les aspects "humains" et "compétences individuelles" rentrent assez peu en ligne de compte dans ce genre de processus décisionnels en Inde. On va pas faire une étude socio/anthropo du pourquoi du comment, mais c'est comme ça. Les impératifs politiques sont ailleurs, et les causes des échecs/retards également : - développement industriel local (chaque état de la fédération veut développer ses centres industriels, quitte à refaire 12 fois la même chose dans douze états différents, au détriment d'une vision plus nationale) - lourdeur et frilosité administrative (le fameux "temps indien", qui n'est absolument pas en adéquation avec le temps industriel ou les cycles de R&D) - impératifs diplomatiques à court terme (on privilégie tel ou tel partenariat pour des raisons diplomatiques, quitte à remettre à plat tout ce qui avait été fait précédemment avec un autre partenaire) - complexe de supériorité / infériorité (les Indiens ont toujours peur de se faire entuber par les fournisseurs occidentaux, du coup ils prennent un million de précautions administratives et légales qui, in fine, conduisent effectivement à des contrats beaucoup plus chers que prévus initialement. Le cas des avions d'entraînement ou de la remotorisation des Jaguar sont exemplaires) (Mais aussi, le sentiment national que des solutions techniques indigènes pourront être plus rapides et moins coûteuses à développer. Ça se base en partie sur le fait qu'on répète à volonté que leur main d'oeuvre est moins cher, ce qui est discutable, mais aussi sur le fait qu'il y a effectivement un bon niveau universitaire, et une R&D de base qui fonctionne assez bien. Sauf que les politiques et décideurs en extrapolent des courbes de développement complètement fausse une fois confrontées à la lourdeur administrative locale) Après, soyons honnête. Il n'existe PAS UN complexe militaro-industriel qui ne soit exempt de défauts. Tous les défauts cités plus haut peuvent se retrouver, à moindre échelle, en France, au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis. Et chacune de ces BITD (Fr, UK, US) possède aussi ses propres défauts, ces propres contraintes socio-culturelles, ses propres a priori, etc.
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Communication et prise de contrôle de la charge utile du drone, oui. Mais aux dernières nouvelles, le pilotage à distance du drone lui-même n'était pas prévu dans le premier increment du Block Mk3, même si des réserves étaient prévues pour mise à niveau ultérieure. A priori, côté MUM-T dans l'ALAT, l'idée serait d'abord d'expérimenter le contrôle à distance de drone depuis une console en cabine de H160M. Avec une prochaine génération de drones, et des IA plus perfectionnées, il sera alors possible dans un second temps de commander les drones directement depuis le poste de pilotage d'un hélicoptère bi-pilotes (donc depuis le cockpit d'un H160M, sans console additionnelle, ou depuis un Tigre). Et encore, ça c'est juste l'idée ! Y'a absolument rien de budgeté, ni aucun calendrier, uniquement des démonstrations financées sur fonds propres par les industriels (Airbus, Thales, Safran et Naval Group notamment) qui n'attendent que des contrats fermes pour vraiment industrialiser le MUM-T. Bref, c'est vraiment pas demain la veille qu'on va rattraper notre retard sur les US et Israël dans ce domaine ! Oui c'est ça, prise de contrôle de la charge utile et récupération du flux vidéo. Une sorte de Super ROVER. Mais on est bien loin d'un véritable MUM-T, comme le font les Apache avec le RQ-7 par exemple.
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Yep, je suis bien d'accord. Mais pour le coup, même avec le Tigre Mk3 "full capacity" évoqué jusqu'à présent, l'idée n'était pas vraiment évoquée. On a clairement encore un train de retard sur le MUM-T par rapport à ce que font déjà les Américains, ou ce que développent les Sud-Coréens par exemple.
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Après, juste une chose à rajouter sur le futur missile du Tigre Mk3: La partie "man in the loop" va dépendre étroitement des capacités du viseur Euroflir 510. Une désignation laser à plus de 10-12km depuis la très basse altitude, ça semble quand même très complexe, et sans doute même illusoire sur une petite cible mobile. C'est là, j'imagine, l'intérêt d'une liaison de donnée RF, pour récupérer les images du missile même au-delà de la portée du capteur de l'hélico.
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Vaguement dérivé on va dire. A la base ça devait être un dérivé direct. Mais les contraintes liées à un emport sur chasseur ou drone MALE ont poussé les concepteurs à en faire un tout nouveau missile, même s'il reprend l'enveloppe extérieure du Hellfire (qui a, lui aussi, considérablement évolué en plusieurs décennies). Non, rien à voir. Nouveau missile, nouvelle enveloppe. Il y a des liens entre les différents Spike (ER, LR, etc.), mais ça reste une famille de missiles à part.
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D'après ce que j'en sais, la conception des Spike en fait des missiles moins sûrs/efficaces que les Hellfire et dérivés (dont le Brimstone). Alors je ne dis pas que ce sont des missiles de merde, mais on sait que la DGA a des niveaux d'exigence très élevés (voire qui frôlent souvent l'absurde). C'est en tous cas la raison qui m'avait été donnée, et je pense qu'elle reste valable aujourd'hui.
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Ah je comprends mieux ! Oui j'imagine qu'on pourrait leur imposer du Spike. Mais très sincèrement, autant alors rester sur une solution américaine. J'ai quand même l'impression que ce sont les RETEX ukrainiens qui ont permis de se rendre compte que la plus longue portée est plus importante que la densité de feu ("tu ne pourras pas tirer tes 12 missiles si tu es mort avant d'entrée en position de tir", ou un truc comme ça). Alors oui, le Spike va plus loin que le Hellfire, mais le Brimstone va encore plus loin, et il pourra être intégré sous les drones de l'AdlA (je ne sais pas ce qu'il en est pour le Spike). ça peut peut-être jouer aussi ?
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On en parle déjà par ailleurs, mais autant poster le tweet et l'image ici: J'ai un doute sur la couleur des drapeaux, mais de ce que je vois: - Saab espère des commandes supplémentaires de tous ses clients sauf l'Afrique du Sud (alors que bon, la République Tchèque qui a pris du F-35... A moins qu'ils ne comptent les prolongations de locations dedans, c'est possible). - Dans les prospects, on compte l'Inde, les Philippines, le Pérou, la Colombie et l'Autriche. Donc aussi bien des pays où Saab essaie de se positionner par des accords G-to-G que des compétitions ouvertes où le Gripen a plus ou moins ses chances. - Ensuite, il y a les "Gripen Leads", où l'on retrouve le Portugal, la Bulgarie et... l'Irlande ? Je ne sais pas trop à quoi correspond vraiment cette catégorie. Des discussions plus avancées que d'autres pays ? Des prospects qui portent sur des avions d'occasion ? Des négociations menées directement sous l'impulsion de Saab (mais dans ce cas là pourquoi ne pas y inclure l'Autriche?) ?
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Exportation du Rafale: prospects et clients potentiels
PolluxDeltaSeven a répondu à un(e) sujet de pascal dans Europe
Opérationnellement, il n'est effectivement pas plus adapté. Financièrement, un Gripen C mis à niveau comme ce que prévoit de faire la Flygvapnet, ça aurait sans doute du sens pour ces deux pays, plus que n'importe quel biréacteur. Mais bon, vu que Saab pousse absolument le Gripen E (participation brésilienne oblige), le calcul n'est peut-être plus aussi évident. Par contre, très clairement, l'état du carnet de commande du Gripen va pousser Saab à rogner sur ses marges, en tous cas pour la vente initiale. Donc à voir. -
Pourquoi on leur dirait une telle chose ? C'est comment ça que tu traites tes partenaires ? A quel moment on aurait plus raison qu'eux sur la manière d'armer le Tigre ? Ils ont déjà du Spike, il est logique qu'ils restent là-dessus. Si quelqu'un devait avoir des arguments techniques pour imposer leur solution missile sur le Tigre Mk3, ce sont bien les Espagnols, certainement pas les Français ! MBDA est assez dubitatif sur les munitions rôdeuses. Très clairement, ils ne voyaient pas l'Akeron-LP comme un moyen de développer une munition rôdeuse, ce n'était pas leur objectif. Ce qui a imposé la liaison RF de l'Akeron-LP, c'est la nécessité de tirer depuis un aéronef (hélicoptère ou drone), ce qui implique de se priver de filoguidage. Donc non, garder le mode de guidage du MMP sur un éventuel "Akeron-LP low cost" ça ne permettra pas d'en faire un missile héliporté. Tel que je vois les choses, l'abandon du LP sur le Tigre ne laisse que trois choix: - annuler complètement le programme Akeron-LP (très probable pour moi) - poursuivre sur la même voie technique en espérant le refourguer sur l'Eurodrone, mais en voyant le prix du missile explosé (hautement improbable pour moi) - abandonner complètement toute ambition aéroportée, et se contenter d'en faire un MMP à portée allongée en visant uniquement le marché terrestre et naval (probable, mais avec des investissements) Ouais mais ça, ça revient à concevoir un nouveau missile, ou en tous cas un nouveau mode de guidage. C'est TOUT ce qu'on cherche(rait) à éviter en annulant l'Akeron-LP pour acheter du Brimstone sur étagère. Donc c'est le postulat de base que me semble en décalage avec la réalité: si on est prêt à faire autant d'efforts pour modifier le Brimstone, alors on continuerait le programme Akeron-LP pour le Tigre Mk3. Or, le fait que ça ne semble pas être le cas doit vouloir dire qu'on achètera du Brimstone 2 (ou du JAGM-MR, soyons fous !) sur étagère, en se contentant des performances disponibles.
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Yep, mais là je parlais surtout de la portée du fil. Sur le MP, le fil doit être de 3800m ou 4000m, un truc comme ça. Au-delà, ça marche, mais en tire et oublie. Pour un LP basé sur le MP, sans nécessité de tirer depuis un aéronef, on pourrait sans doute changer uniquement la partie arrière du missile avec un propulseur plus gros et un fil plus long. J'imagine un fil de 8km max, histoire de doubler la portée filoguidée par rapport à un MP, même si en tire et oublie le missile pourrait sans doute porter un peu plus (genre 10km). Encore une fois, c'est juste une supposition de ma part. Pour l'heure, le LP est conçu comme un missile aéroporté avec toutes le contraintes d'emport, de résistance aux chocs, aux pressions et températures qui vont avec, et avec un autodirecteur, un guidage RF et une charge adaptés spécialement à cet usage. Le Polypheme était un missile surface-surface, où le filoguidage a tout son intérêt pour les tirs à moyenne et longue portée. La liaison RF bidirectionnelle de l'Akeron LP est un vrai défi technique et technologique. L'idée est d'avoir non seulement une liaison RF sécurisée, mais aussi de pouvoir maintenir le contact même avec un hélicoptère en mouvement, tournant le dos au missile. C'est en cela que le filoguidage était interdit pour l'Akeron-LP. Mais si la contrainte Tigre Mk3 saute, alors on peut faire un LP qui est "juste" un MP plus gros, et plus adapté pour un usage depuis un trépied ou un véhicule terrestre ou naval, par exemple. Histoire d'avoir une vraie famille cohérente. Alors le direct sur BFM-TV, on s'en cogne un peu. Le choix du Brimstone m'interroge également, mais pas pour les capacités du missile (il porte plus loin qu'un Akeron-LP, et a un très bon mode de guidage, y compris en tire et oublie multicibles), plutôt pour son poids. Un des gros avantages de l'Akeron-LP c'était de pouvoir densifier le feu des Tigre en en emportant jusqu'à 12, mais aussi de pouvoir augmenter l'autonomie et la portée des Tigre en embarquant 4 missiles + 2 réservoirs. Avec le Brimstone 2, on serait dans la logique inverse: on passerait de 8 Hellfire à seulement 6 Brimstone 2 (à moins de développer un nouveau lanceur, mais c'est incohérent avec la logique d'une solution dispo sur étagère), sans possibilité d'emporter en parallèle plus de carburant externe. Ça m'interroge sur ce que veut réellement l'ALAT. A moins que ce ne soient les RETEX de l'Ukraine qui ont montré que ça ne sert à rien d'avoir 12 missiles qui portent à 8km, et qu'il vaut mieux 6 missiles qui portent à 20km+. En vrai, plaisanterie mise à part, l'AdlA avait envisagé le Brimstone à un moment. Possible qu'un achat pour l'ALAT relance un certain intérêt de l'AdlA pour ce missile, pas forcément pour le Rafale, mais aussi pour ses drones Reaper/Eurodrone par exemple. Pour l'Espagne oui. Mais a priori l'ALAT n'en voudrait pas. Je ne comprends pas ? Le bimode du Brimstone 2 intègre déjà un guidage laser, non ?
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C'est complètement une question FR/UK. MBDA a beau être un groupe européen, il y a un tas (mais vraiment UN TAS) de solutions concurrentes entres les filiales britanniques, françaises et italiennes. Bah c'est un peu ce que j'évoque oui. Profiter des derniers crédits de développement (et d'éventuels développements sur fonds propres) pour proposer un Akeron-LP qui est en fait un vrai Akeron-MP XXL, plutôt qu'un tout nouveau missile. En gros, juste rallonger le bloc moteur, et mettre un câble beaucoup plus long pour porter à 8km. Ça par contre, ça me semble difficile à mettre en oeuvre dans le cadre d'un missile amputé de 70% de son carnet de commande. Ou alors on se retrouve avec un prix aussi élevé que l'Akeron-LP initial, mais avec des capacités largement inférieures.
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C'est la question à 100 balles. Officiellement, l'Akeron-LP n'est pas encore annulé, les besoins ne se limitant pas au seul Tigre Mk3. Dans les faits, c'est tout comme, et derrière le sourire de façade des représentants de MBDA France, on sent poindre les larmes de sang Plus sérieusement, le Tigre Mk3 devait quand même drainer la majorité des commandes d'Akeron LP. Sans ça, il restera peut-être 200 ou 300 missiles à commander pour les seuls Eurodrones français ? Perso, je n'y crois pas une seconde. Si on part sur du Brimstone pour le Tigre Mk3, on fera de même pour l'Eurodrone. Idem pour un éventuel usage depuis un lanceur terrestre ou naval: le Brimstone et l'Hellfire s'y prêtent déjà très bien, on va probablement partir là-dessus plutôt que de réinventer. Pour l'instant, j'imagine que le contrat de développement en cours va se poursuivre, ne serait-ce que parce que l'annuler coûtera aussi cher que de le maintenir. Peut-être que MBDA va en profiter pour réorienter la définition technique de l'Akeron-LP, et voir s'ils choisissent ou pas de poursuivre le développement sur fonds propre, ou avec un éventuel soutien de l'Armée de Terre ou de la Marine. Après tout, une fois que les (très exigeants) impératifs d'intégration sur hélicoptère auront sauté, il sera peut-être possible de faire un Akeron-LP au rabais mais très pertinent pour des usages plus basiques, en reprenant la tête chercheuse et la charge militaire de l'Akeron-MP, et en se contentant de le doter d'un booster et d'un fil de guidage plus long. Je pense qu'un tel missile pourrait vraiment intéresser les forces terrestre pour du soutien d'infanterie, ou encore dans la marine pour de la protection de navire ou pour équiper les commandos. Et pour le coup il y aurait sans doute moyen d'embarquer les Suédois dans l'aventure, par exemple. Bref, partir sur un VRAI Akeron-LP, autrement dit un Akeron-MP de plus longue portée, purement "land or sea based", en virant toute capacité aéronautique coûteuse (liaison de donnée RF, autodirecteur multimodes, résistance accrue aux températures et pressions de la THA, etc. Ce qui demandera quand même de switcher d'une approche très "ingénio-centrée", qui visait jusqu'à présent à faire le meilleur produit (i.e. meilleur que la gamme Spike, à n'importe quel prix) à une approche plus orientée marketing, où il faudra faire un "Super MMP" pas trop cher. On verra bien de quoi il retournera.
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Oui, pour en avoir parlé avec les industriels, les Finlandais sont plus que ravis de leur flotte de NH90 ! Après, pour la Suède et la Norvège, les raisons du retrait anticipé ou envisagé du NH90 sont quand même très différentes. On est dans deux cas de figure assez unique. Côté Norvégien, il y a une véritable grogne, et même une colère certaine, envers NHIndustries. Pour le coup, NHI pourra faire tous les efforts du monde, les Norvégiens ne semblent vraiment pas prêts à leur refaire confiance. Clairement, derrière, ça ne semble pas être une question financière (vue la facture demandée par les US pour les H-60 de remplacement), mais vraiment une question de relation clients. Côté Suédois, c'est un peu plus compliqué. Les problèmes de disponibilité de la flotte NH90 locale est quand même moins due à une disponibilité des pièces (même si ça a joué et que ça continue de jouer un rôle) qu'à une volonté des opérateurs de régulièrement moderniser leurs flottes. Forcément, c'est quelque chose qui prend du temps, surtout sur les NH90 "nordiques" qui ont des modifications structurelles non-standards (demandées par les clients) qui rallongent encore les délais de rétrofit. Mais surtout, côté suédois, il y a aussi un souci... de ressources humaines. La flotte de NH90 TTH est basée loin dans le nord, où les conditions sont difficiles, et où les forces armées peinent à recruter les techniciens nécessaires (d'autant plus que la priorité sur place est à la flotte de Gripen). Déjà, séparer une flotte de 18 appareils en deux micro-flottes, sur deux bases différentes, c'est pas évident. Alors forcément, si on compare ça à la maintenabilité des AW109 et H-60 basés plus au sud, ce n'est effectivement pas très flatteur. Bref, côté suédois, il y aurait peut-être des choses à faire. Mais en Norvège, c'est clairement mort !
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Intéressant ! D'après cette simulation, et si j'interprète l'image correctement, un M88 à Mach 1,6 et 4000m d'altitude pousse à environ 10t. Et on comprend bien aussi l'intérêt d'arriver à très haute altitude avec déjà une vitesse élevée, puisqu'il est quasiment impossible de pousser suffisamment pour regagner une vitesse supersonique quand on est déjà à 50000 pieds en subsonique (ça pourrait donner quelques réponses à ceux qui ont analysé dans tous les sens une vue de HUD publiée récemment)
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Le NH90 FS, c'est aussi un bras de levier pour une future modernisation d'une partie du parc de l'ALAT. Côté FS, il est important de disposer d'un appareil aussi proche que possible de celui utilisé par les forces conventionnelles. Ça permet une communalité logistique sur les bases avancées, ça offre la possibilité d'opérer en mode "dégradé" sur un NH conventionnel en cas d'indispo des FS, et ça offre une relative discrétion supplémentaire sur un déploiement. En gros, là où un Caracal avec perche serait rapidement estampillé "forces spéciales", un Caïman sans perche pourrait s'approcher un peu plus avant que l'adversaire ne sache ce qui va lui tomber sur le râble. L'idéal, m'a-t-on dit côté FS, ce serait qu'une partie des Caïman ALAT soient portés à un standard proche de celui des FS (En gros, avec la même boule optro et le même nez. Si la trappe aérocordage et le dimensionnement des hublots arrières ne suivent pas, c'est pas très grave). Là pour le coup, ça permettrait effectivement de se déployer sur un théâtre sans qu'on ne sache que les FS sont dans le coin. Et pour l'ALAT, comme je le disais, ça pourrait être un argument pour pousser à la modernisation d'au moins une partie de leur parc. Sur ce point là, ce que les pilotes m'ont dit était intéressant. En gros, pour eux, ils auraient préféré qu'on maintienne l'Eurofl'Eye en priorité, quitte à retarder l'Euroflir 410, plutôt que l'inverse. La logique était de dire que l'Eurofl'Eye apporte une vraie nouveauté et une vraie aide au pilotage en toutes circonstances, jour comme nuit. Et qu'à la limite, ils pouvaient compenser l'absence d'Euroflir 410 "en faisant comme on a toujours fait". Bon, sauf que le "faire comme on a toujours fait" ça consiste à faire passer une Gazelle Viviane ou plus tard un H160M doté d'un Euroflir devant les NH, afin de leur ouvrir la voie. C'est un point de vue typique et compréhensible pour un opérateur, mais complètement absurde pour un logisticien ou un planificateur de mission
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Sachant qu'on est dans le fil Tigre, il va de soi que je parle de la version ALAT uniquement, celle qui doit épauler le Tigre justement.
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Petites nouvelles du Tigre, direct de chez "un industriel concerné". Pour le Tigre Mk3, le gros de l'annulation ça reste quand même l'Akeron LP. Pour Airbus, le Mk3 revu à la baisse ne change pas grand chose (et d'ailleurs pour les Espagnols qui gardent leurs Spike, ça ne change quasiment rien). Il y aura forcément 2-3 trucs revus à la baisse, comme à chaque programme, mais le coeur du Mk3 (la boule optronique EF510 et la nouvelle visionique associée) sont toujours prévues, pour l'instant en tous cas. En Allemagne: l'achat de H145M n'est absolument pas prévu pour remplacer les Tiger actuels. Il s'agit simplement d'avoir une flotte d'hélicoptères polyvalents, comme nos H160M, mais dotés d'une capacité de frappe antichar crédible en complément des hélicoptères de combat (à priori du Spike, ils n'ont pas prévu d'y embarquer du PARS LR3). C'est aussi ce que font les Polonais avec leurs AW149 dotés de Hellfire. Pour le coup, c'est à comparer aux choix fait en France d'équiper les H160M seulement de mitrailleuses de 12,7mm et de roquettes 68mm, avec de la roquette guidée laser en option uniquement. Toujours en Allemagne: pas de remplacement d'acté pour le Tigre, même pas de décision ferme de prise. De ce que j'ai compris, la vraie problématique pour la Bundeswehr, c'est le format. Il leur faut plus d'hélicoptères de combat (pour ce qu'ils en font voler.... enfin bon, moi je dis ça...), et le Tigre n'est de toute manière plus produit. C'est pour ça que les rumeurs sur le AH-64 ou le AW249 se sont multipliées. Mais d'autres options semblent bien avoir été évoquées (d'autant plus que les RETEX ukrainiens soulèvent des doutes), notamment le fait d'utiliser les Tigre comme appareils de reconnaissance pour une nouvelle flotte d'hélicoptères de combat lourds, ou bien au contraire de soutenir les Tigre par un hélicoptère de reconnaissance armé plus léger (potentiellement le H145M, justement). Bref, le Tigre allemand n'est pas encore enterré !
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Exportation du Rafale: prospects et clients potentiels
PolluxDeltaSeven a répondu à un(e) sujet de pascal dans Europe
Des Rafale en Argentine ? Ils ont à peine de quoi se payer des LCA Tejas ou des JF-17... Donc à moins de partir sur des appareils d'occasion, ce serait quand même surprenant. -
STOP !!! Il est HORS DE QUESTION qu'un nouveau débat inutile sur le F-35 ne vienne pourrir le fil de discussion dédié à l'Inde !! En l'occurence, c'est vraiment sans rapport. Les Indiens ne recherchent pas de l'activité à long terme pour les employés de leur industrie (il suffit de voir comment ils gèrent leurs programmes de construction de sous-marins). Ils cherchent d'une part à acquérir des technologies afin de pouvoir les implanter dans leurs propres programmes, et d'autre part à pouvoir construire, assembler et entretenir localement les armements stratégiques dont ils pourraient avoir besoin dans le cadre d'un conflit avec le Pakistan ou la Chine. Ils se contrefoutent complètement de fabriquer des élevons ou des empennages pour 1000 avions de combat (fussent-ils russes, américains ou français). Ce qu'ils veulent, ce sont les technologies et si possible la production sous licence. Et même pour ça, ils ne sont pas très doués en négociations Mais en gros, c'est ce qu'ils pourraient obtenir avec Dassault ou Naval Group d'ailleurs. Dassault assemble déjà des Falcon et produit des pièces en Inde pour l'ensemble de ses avions (en contrepartie de l'achat de 36 Rafale), et on sait que Dassault est prêt à créer une chaîne d'assemblage sur place et que Thales et Safran sont prêts à faire de gros ToT en échange d'une commande plus conséquente (cf. premier contrat MMRCA). Idem chez Naval Group, qui a proposé à l'Inde globalement la même chose que ce que TKMS a fait en Corée du Sud (ou que ce qui a été proposé par la France au Brésil) : fabriquer plusieurs séries de Scorpène à Mazagon (P75, puis P75i), tout en épaulant le DRDO sur leurs technologies AIP et nucléaires, avant d'enchaîner sur des navires plus gros, éventuellement à propulsion nucléaire, avec de moins en moins de composants français à l'intérieur. Pour le coup, ils ont vraiment mis en place tout un écosystème industriel en Inde. Certaines pièces des SNLE3G français seront d'ailleurs fabriquées en Inde. Après, il y a des considérations politiques et budgétaires (concurrence dans le développement industriel de plusieurs régions, concurrence entre sous-marins et porte-avions, retards sur les processus décisionnels, etc.) qui font que cet écosystème n'est pas aussi développé qu'il pourrait l'être, et qu'il pourrait bien ne servir à rien du tout si le P75i est attribué à un autre industriel. Mais ça, c'est de la faute des Indiens s'ils ne se donnent pas les moyens de leurs ambitions.
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Bah là je parlais surtout des éléments politiques. Les USA ont pu accepter de transférer la fabrication de fuselage d'hélico à Tata, ça ne veut pas dire qu'ils accepteront un transfert complet du Super Hornet (c'est quand même un ToT bien plus conséquent et risqué) et encore moins à HAL (pour les mêmes raisons que Dassault avait refusé la prod locale de Rafale). Mais HAL ou pas, je ne vois pas les USA faire un transfert complet de technologies à l'Inde. Eventuellement un assemblage final très contrôlé, mais ça ne sera pas grand chose à côté de ce que Dassault (ou même Saab d'ailleurs, même s'ils partiraient de plus loin) sera prêt à faire.
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Exportation du Rafale: prospects et clients potentiels
PolluxDeltaSeven a répondu à un(e) sujet de pascal dans Europe
On va éviter de transformer ce fil en sujet sur la géopolitique sud-américaine, s'il vous plait. -
Il y a une "petite" différence entre faire fabriquer des fuselages d'hélicoptères par Tata et transférer l'intégralité de la chaîne de production d'un chasseur Gen 4.5 auprès de HAL. Pour l'Apache en Inde, on est bien loin d'un deal à la Agusta Westland par exemple. Oui c'est une possibilité... ou une malédiction ! Effectivement, j'ai manqué de précision. Au tout début des négociations autour de l'achat de 126 avions de combat (on est alors en 1999-2000...*), on a fait plusieurs propositions à l'Inde, dont celle de lier cet achat à l'installation d'une chaîne d'assemblage en Inde. Ce n'était donc pas vraiment un transfert, mais plutôt une duplication, comme ce qu'on peut leur proposer en ce moment pour le Rafale. De ce que j'en sais, l'idée d'un transfert de la chaîne du Mirage 2000 a été évoquée un peu plus tard par la France, quand les Indiens ont recommandé une poignée de Mirage 2000H. Et pour le coup, je n'ai jamais su si c'était un argument pour pousser les Indiens à signer rapidement les 126, ou si c'était plus un avertissement qu'on leur donnait, en mode "signez vite parce qu'après c'est fini". A mon avis, on jouait alors notre va-tout: l'IAF commençait à être perméable aux idées instillées par la concurrence disant que le Mirage était dépassé, ce qu'une fermeture de la chaîne française semblait confirmer, et on espérait que la proposition du transfert de la chaîne ferait mouche. Dans tous les cas, dédoublement ou transfert de la chaîne, ce n'est qu'une question de sémantique et de timing. Si MRCA était signé après 2005, de toute manière, ça aurait été un transfert de facto, vu qu'il n'y avait plus assez de clients potentiels pour justifier une chaîne d'assemblage entière à Merignac. C'était d'ailleurs la même chose au Brésil, pour la première mouture de F-X. On leur promettait un transfert total de technologie: on parlait d'abord de dupliquer la chaîne d'assemblage, mais sur la fin de la compétition on évoquait bien un transfert de la chaîne (vu qu'aucun autre contrat majeur ne semblait se profiler pour le 2000). Au final, je ne sais pas si HAL a attendu ou espéré quoi que ce soit. Mais même si on leur avait filé la chaîne d'assemblage gratuitement (ce qu'on n'aurait pas fait), l'administration indienne n'aurait JAMAIS pu prendre cette décision avant 2005. Clairement, MRCA/MMRCA/MMRCA 2.0, c'était et c'est toujours un nid de vipères ou s'affrontent des ambitions concurrentes qui sont par définitions incapables de se mettre d'accord pour prendre une décision rapidement. (*Oui, il y a presque un quart de siècle. Et oui, ce sont les mêmes 126 avions qui doivent être partiellement couverts par le MMRCA 2.0)
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Exportation du Rafale: prospects et clients potentiels
PolluxDeltaSeven a répondu à un(e) sujet de pascal dans Europe
Géographiquement, l'Indonésie est en partie en Océanie. Donc on est bon !