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Tout ce qui a été posté par Tancrède
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interactions entre le monde grec et romain
Tancrède a répondu à un(e) sujet de sezen dans Histoire militaire
http://fr.wikipedia.org/wiki/Galates Le topo est succinct (mes sources sont avant tout écrites), mais correct: il s'agit d'une émigration de peuples de Cisalpine. Ce qui n'est pas dans cet article, c'est que ces peuples se sont mêlés aux autres peuplades celtes des bords de la Mer Noire (ceux-là même qui se sont joint à Alexandre). Par la suite, certains sont retournés vers l'ouest; c'est de cette émigration de retour que je parlais, véhicule d'une autre voie d'hellénisation. -
interactions entre le monde grec et romain
Tancrède a répondu à un(e) sujet de sezen dans Histoire militaire
Akhilleus Déjà à l'époque d'Alexandre, un certain syncrétisme religieux existait dans l'est de la Méditerranée, Egypte comprise, entre certains panthéons: les divinités phéniciennes sont de facto les plus adaptables (un peu comme l'hindouisme qui accepte toutes les autres divinités en plus des siennes déjà très nombreuses), mais Alexandre a par exemple été consacré, après son invasion de l'Egypte, comme fils incarné de Zeus-Ammon au temple d'Héliopolis. De facto, l'Egypte ptolémaïque était une fusion très avancée de civilisations grecque et orientale; et même assez harmonieuse pendant 2 bons siècles. La propension spectaculaire (même selon les normes de familles royales) des élites d'Egypte et de Macédoine à se massacrer en famille a du les rapprocher :lol:. Plus sérieusement, il ne faut pas oublier que les Ptolémées ne sont pas exactement grecs, mais macédoniens, soit des demi-barbares aux yeux des Grecs achéens (le Péloponèse stricto sensu) vivant en Cités et selon des normes "civilisées". Macédoniens, Colossiens, Panonniens, Thraces et Thessaliens sont des Grecs "ethniques" et linguistiques (ou approchant), mais ne sont pas vus par les Grecs "classiques" comme de purs Grecs, c'est-à-dire des hommes civilisés, dont la vie est fondée sur la Cité et la maîtrise de leurs instincts (ce qui différencie ultimement le grec du barbare selon Aristote). Les exceptions hors du Péloponèse acceptées par les Grecs sont les colonies et villes dépendantes des Cités: Chalcidique, Sicile, Massilia, Naples (Neapolis).... Le modèle macédonien qui s'étend brutalement avec Alexandre et ses successeurs est plus ouvert, car telle fut la volonté d'Alexandre, mais aussi car ce modèle est moins exclusif par nature. La volonté d'Alexandre est presque "coloniale", puisqu'elle vise à créer un empire hellénique, le modèle hellénique devenant un modèle civilisationnel universaliste et non plus racialement exclusif. L'absence de descendance apte à reprendre le flambeau condamna le projet d'Alexandre dans l'oeuf, mais relança le mouvement et le brassage de populations dans l'est méditerranéen (en cela, le film a raison). L'Empire Séleucide, et en fait tousles royaumes issus de la division de l'Empire d'Alexandre, furent des bastions helléniques qui opérèrent divers degrés de fuions avec les cultures locales: au Pakistan et dans le Nord Ouest de l'Inde, on trouve des exemples de fusion, civile et religieuse, assez étonnants (voire Zeus en divinité indienne est assez spectaculaire). Des cultures d'oliviers sont présentes très loin en Asie Centrale, y compris en Afghanistan où Alexandre a laissé de nombreuses marques. Il ne faut pas oublier que le dernier de ces royaumes grecs d'Orient (non riverain de la Méditerranée, mais bien plus à l'est) a disparu aux alentours du IIIème siècle APRES JC (j'ai un article que je peux retrouver si ça intéresse quelqu'un). La première unification de l'Inde par Acoka est une conséquence directe de l'épopée d'Alexandre (cette partie de l'histoire est assez fascinante, et de mieux en mieux connue, de même que les rapports entre le Nord de l'Inde et l'Empire Séleucide). L'un des autres exemples de fusion gréco-orientale très réussie est Carthage, sans doute même l'exemple le plus brillant, datant de bien avant l'épopée alexandrienne. Barbaros On avait déjà évoqué le sujet, sur les Gaulois: "Gaulois" est en fait le mot "celte" en Grec, et ayant évolué dans les prononciations au fur et à mesure que le mot a voyagé vers l'ouest et Rome. "Gaulois", c'est juste "keltoi" (celte) avec une pronociation massacrée en latin, qui donne "Galates", "Gallia" (aucun rapport avec "Gallus" "le coq; c'est juste un homophone). C'est d'ailleurs la prononciation romaine qui restera même en Turquie; Galatasaray veut dire "Palais des Celtes". C'est pourquoi les Gaulois ne sont pas un peuple; c'est une conception politique créée par les Romains pour qualifier un espace arbitrairement défini, d'abord parce qu'il fallait lui donner un nom, mais surtout parce qu'il fallait, pour Marius, puis surtout pour César, en faire un adversaire menaçant justifiant des légions supplémentaires et la continuation de la conquête (les soulèvements un peu unifiés d'Ambiorix, de Celtill et de Luctérios furent du pain béni pour César qui pouvait justifier du fait que ces populations étaient un peuple, ce qui était faux). On trouve d'ailleurs l'appellation gaulois tout le long du Rhin et jusqu'en Anatolie, pour plusieurs peuplades, ainsi qu'en retraçant le trajet qui mena une partie des tribus de la "Grande Expédition" (ces peuplades celtes participèrent à la conquête d'Alexandre, mais firent aussi des ravages en Grèce, et créèrent des royaumes au coeur de l'Anatolie avant d'émigrer). Ce n'est qu'une vision extérieure; et l'émigration vers l'ouest d'une partie de ces tribus les vit rejoindre, entre les IIIème et IIème siècles avant JC, l'espace entre Rhin et Pyrénées (et sur le chemin, ils ont essaimé aussi). Mais ce n'était en rien un espace inoccupé; ils n'ont fait que s'agglomérer aux centaines de peuples déjà présents. Etrangement, les variantes de langues celtes qu'ils parlaient étaient peu ressemblantes (les langues celtes ouest-européennes différaient de celles du centre et de l'est du continent): c'est par le Grec qu'ils ont pu s'intégrer dans le paysage local (hop, retour au sujet ;)). Le Grec était très présent le long de l'axe rhodanien, et une bonne partie des peuples celtes, ou tout au moins leurs élites, était beaucoup plus hellénisée qu'elle n'était romanisée, jusqu'aux Ier-IIème siècles après JC. La Gaule est aussi un espace de rapports entre les mondes grec et romain, via les axes danubiens et rhodaniens. Ce rapport est différent en ce qu'il passe par la médiation d'une autre culture. De même, les Romains savaient, lors des Guerres Puniques, qu'ils avaient un adversaire (jusqu'ici partenaire, puis concurrent) en grande partie hellénisé, ce qui fut un autre prisme de compréhension et d'interaction avec la culture grecque, cette fois sous un angle nettement plus négatif et hostile. -
interactions entre le monde grec et romain
Tancrède a répondu à un(e) sujet de sezen dans Histoire militaire
Faudrait voir à te calmer le newbe; personne ici n'a fait d'islamophobie et toi tu débarques en procureur attaquant sur base de.... RIEN! Apprends à discuter, et surtout à LIRE ce que dit quelqu'un, non à voir ce que tu veux voir dans ses propos. Ca s'appelle un procès d'intention. Tu délires depuis le début sur des "impressions" qui ne révèlent que la paranoïa de la bien-pensance. -
Fusilier Sur le genre de conneries genre Sharon en 73, on rappellera aussi la sortie célèbre de Daladier en 39: "nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts" :lol:. On se lasse pas de ce genre de conneries politiciennes. Et Rumsfeld en 2003 doit en avoir de belles, de même que Mac Arthur au début de la Guerre de Corée, Mac Namara en 64....
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Ou mieux, 1 Horizon ;). Mais le Liban est nécessaire, même pour nous, en ce qu'il est constitutif des problèmes de la zone: La région Syrie-Liban-Israël-Jordanie est potentiellement une zone de croissance économique (et j'entends d'une vraie économie, pas d'une pétro-monarchie rentière qui se paie à l'occasion une ville Las Vegas Hi Tech où se concentrent des grosses banques et pas grand-chose d'autre, si le pétrole vient à manquer) à vocation éminemment stabilisatrice. Et régler le problème de la Syrie et du Liban (à défaut du problème israélo-palestinien) est crucial en ce sens. C'est dans l'intérêt direct de la France, non seulement en stabilisant la Méditerranée et en en faisant une zone économique très active sur tous ses bords, mais aussi en renforçant le seul pays du coin où la France a une vraie assise (le Liban, donc), donc une potentialité de développement économique et d'influence politique importante. J'en viens même à me demander pourquoi on s'emmerderait au Tchad: on n'y a presque plus rien dans le pétrole ou l'uranium; à moins bien sûr qu'on ait envie d'aller voir la couleur du pétrole et du gaz soudanais >:(. Une base dans le Golfe de Guinée serait plus utile. Rochambeau Pour le Liban, voir plus haut. Pour l'Afghanistan, ça sert à l'entraînement :lol:. Et y vaut mieux calmer cet endroit: production d'opium, centre de formation de terroriste, éviter que le Pakistan vole en éclat....
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Max Rien d'extraordinaire, mais je ne sais pas dans quelle mesure les USA seraient prêts à en vendre; seulement s'ils le sont, on devrait développer la capacité de s'en servir un minimum. Et surtout, dans ce cas de figure, laisser les p'tits gars de MBDA regarder dedans; parce qu'aux dernières nouvelles, l'Europe avait jamais eu une expérience terrible en matière d'armes anti-satellite. Fusilier Je préfère l'appeler la tactique dite de "la marmotte en hiver". Mais de facto, pour les missions de souveraineté, de patrouille et police maritime.... Il est clair que des investissements sont nécessaires: se prendre des petites GOWIND ou des bateaux plus petits pour quadriller la ZEE. Pour la lutte anti-guérilla et le peace keeping/making/fucking, on n'en est pas non plus à n'avoir que des cadres de régiments à envoyer. Mais de facto, et je suis pour, préserver la capacité de remonter en puissance supposerait un sévère (TRES sévère) recalibrage de nos missions; et par là j'entends pas plus de 5000 hommes en OPEX (hors présence en bases et DOM TOM) en permanence, c'est-à-dire 15000 sur un an. Et même moins si possible. Genre on assumerait l'Afghanistan et le Liban et point barre. Rien à foutre de ces missions de merde qui n'apportent ni marchés, ni fric, ni influence, ni même une grande aide à la situation assez souvent. Qu'on se barre du Kosovo, de Côte d'Ivoire et de toutes les poussières d'opérations en cours. La misère du monde peut tout à fait se démerder aussi mal sans nous.
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Acheter du Mil-Mi 26 fait parfaitement sens, Calypso: il est bien moins cher! Quelqu'un a t-il des chiffres récents sur les prix des CH-53, CH-47 et Mil-Mi 26?
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On doit pas être très loins des 2 à 3 milliards annuels évoqués par Morin assez fréquemment: - le plus gros en investissement: PA2, tranches de FREMM, remplacement des plus petits navires dans des délais tolérables, échéancier plus rapide des SNA, livraisons plus rapprochées de Rafales, Programmes fondamentaux et de cohérence (petit équipement, petits véhicules....) de l'AdT.... - une bonne part dans l'accroissement de la MCO, du logement militaire et de l'entraînement Mais bon, on commence à voir ce que veut dire le Livre Blanc avec des débuts de certitudes; moi, au vu de ce par quoi il faut commencer, à savoir la rationalisation de la pétaudière (et là, je suis moyen convaincu jusqu'ici), je suis pas vraiment choqué, au risuqe de trancher sur le essimisme global: on ne veut plus de gros moyens? Bon, ça peut aller pour un temps! La situation mondiale redonnera un peu de sens stratégique aux politiques. On veut orienter vers une harmonisation progressive des matériels, culture stratégique et procédures des armées européennes à défaut de pouvoir créer une armée unique? Pourquoi pas, même si ça peut faire un peu mal, c'est nécessaire. Le vrai point auquel je tiens, tant dans le cadre de la défense européenne que vis-à-vis de ce que la France peut et doit encore pouvoir faire dans le monde, c'est le maintien d'un savoir-faire global, et l'accroissement de la R&D/R&T. Tant qu'à faire une armée pour partie faite "d'échantillons" (avec une réelle capacité d'action, même si elle n'est pas énorme), on devrait essayer de récupérer quelques savoir-faires plus ou moins perdus ou lacunaires: armes antisatellites (même si sur étagère: il faudrait au moins pouvoir l'utiliser, voir faire du rétro-engineering), bombardement de pénétration, particulièrement dans le domaine de l'anti-radar, guerre côtière et fluviale, capacité de débarquement de vive force (pour toi fusilier)....
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[Porte-Avions, arbitrage décisionnel une affaire et une volonté Politique]
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Europe
Quand je dis les 3/4 du temps, c'est pour laisser 1/4 aux IPER. Mais sinon, en temps que force navale, il fait partie des 2 types de groupes navals existants qui ont le plus haut taux de réussite probable. C'est la 2ème force de haute mer (blue water navy) au monde après un GAN ricain. Le sea power par excellence. Et comme frappeur à terre, il se défend pas mal. Je relativise: il est quasiment instoppable par une force aéronavale, hors USA. -
[Tchad] Les rebelles en "état de belligérance" avec l'armée française
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Vinia dans Politique etrangère / Relations internationales
J'exagère sans doute avec une trentaine d'avions de combat et de reco, mais seulement dans le cas où le Soudan n'est pas impliqué. S'il l'est, une vingtaine d'avions et des moyens radars et de coordination seront nécessaires (encore une fois, quelle est la nature du soutien chinois, et que foutent près de 20 000 conseillers militaires à peine déguisés au Soudan?). Les 6 F1 présents actuellement ne pourraient pas faire grand chose vue la taille du théâtre. Mais pour se référer à la dernière bataille de N'Djamena, apparemment, les T-55 ont bien servi à la victoire, mais se sont fait étriller ce faisant (la trentaine de T-55 en flammes semblent être une théorie confirmée par plusieurs faisceaux de témoignage). En revanche, les 3-4 Mil-Mi 24 ont fait merveille. Si on pouvait envoyer quelques Gazelles canon (et si elles avaient des paniers de roquettes.... :'(), mais surtout quelques Tigres (le seul canon ferait toute la différence contre des pick-up; même pas besoin de roquettes), tout serait plus simple. Déby a fait entourer N'Djamena de grandes tranchées avec quelques entrées encadrées de checkpoint. J'imagine que des obstacles ont été foutu partout pour gêner l'avance des colonnes de véhicules. Je me rappelle de l'interview d'un rebelle par Debay dans Assaut; il était là à nous parler de "l'élégance" des grandes charges à moitié suicidaires, un art que, selon lui, les occidentaux avaient perdu en pensant trop à la sécurité des troupes et à la pure efficience. Faut dire qu'avec le niveau moyen de formation de ses troupes, il peut se permettre d'en perdre un paquet et de les remplacer par des newbes sans que l'efficacité globale change vraiment. Mais ce qui est surtout visible dans sa mentalité, et dans celle des rebelles au global, c'est qu'il y a désormais peu de chances qu'ils considèrent l'armée française comme neutre: la dernière attaque sur N'Djamena, les accusations répétées de soutien actif de la France à Déby, la collusion de plusieurs groupes anti-Déby (politiques, religieux, soudanais....), la radicalisation depuis le déploiement de l'EUFOR (considéré comme ennemi dès novembre 2007).... rendent une implication plus probable. Petite note: un chef de section d'infanterie rapportait que sa dotation en 5,56 pour 4 mois au Tchad était de 1500 cartouches. Ca vous inspire? -
[Porte-Avions, arbitrage décisionnel une affaire et une volonté Politique]
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Europe
Rien n'est absolu dans la vie, mais les probas sont quand même très nettement plus élevées du côté d'un GAN US ou français. Et j'ai précisé que s'il s'agit d'un passage en force, un bon accompagnement de SNA est requis, de même que de bons moyens ASM (ce qu'on mettrait en temps de guerre, notre GAN unique n'étant pas une force de dissuasion permanente et itinérante comme les 12 GAN US; le notre ne peut-être, de force forcée, qu'une arme avant tout expéditionnaire). Le coup du SM chinois a beaucoup d'inconnues et d'évidences: - c'est une fois sur combien? - Qui dit que les Ricains ne l'avaient pas effectivement repéré? N'importe quel sous-marinier te diras que dans les exercices internationaux comme dans bien des situations sans risque d'engagement, on préfère cacher ses capacités que les clamer au grand jour. La seule chose dont on soit sûrs dans cette histoire, c'est qu'on ne sait absolument rien dessus. - un soum qui bottom le fond de l'eau et attend plusieurs jours, quels que soient tes moyens, c'est toujours la trouille pour tous: mais le fait qu'il soit en position de toucher relève d'une série de hasards très heureux (estimation de la route....) Tout ce que cette affaire a fait, c'est un petit coup de com pour les Chinois, avant tout destiné à faire un bon petit spin nationaliste à usage interne. Exactement comme le coup d'aveugler un satellite américain qui leur a pris en fait des mois de calculs et de préparatifs pour un truc que beaucoup peuvent faire mais que les médias ont décrit comme une capacité d'aveugler les satellites US n'importe quand. Le fait est aussi qu'il s'agissait de satellites dont la route est très connue et la trajectoire fixe et prévisible. Il ne s'agissait même pas d'une vraie capacité de repérage. Le cas d'un passage en force est emblématique: en temps de guerre ou de tension, tu crois qu'il n'y aurait pas des soum et les moyens ASM qui baliseraient bien en avant du GAN? Les SNA seraient en chasse. Enfin, on peut souligner la fréquence de ce genre d'opérations de com; du genre quelques hurlements sur FoxTV ou dans la presse de Lord Black "on n'est pas défendu! Les Chinois en ont une plus grosse! Vite des crédits supplémentaires à la défense!". Les journaux n'ayant pas ce genre d'infos directement, il faudrait connaître tous les filtres, chinois et ricains, par lesquels transite l'info, pour savoir à quel point l'info sert aux deux parties prenantes. Quand ce genre de truc sort, c'est de facto que ça sert à quelqu'un. -
[Porte-Avions, arbitrage décisionnel une affaire et une volonté Politique]
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Europe
Non, mais faut être réaliste: contre des moyens purement navals/aériens, y'a pas grand-chose, hors un PA ricain, qui puisse taper d'aussi loin; tu crois qu'un PA indien, ou tous les PA indiens (acquisitions en cours comprises), puisse faire quoi que ce soit contre le CdG. je rappelle la portée et l'efficacité du tandem Chasseur/Hawkeye; y'a que les ricains qui aient une telle arme (la même d'ailleurs). Après, si on compte les moyens à terre, ça fait bien longtemps qu'un PA, même ricain, est vulnérable à l'aviation de pays comme la Chine ou l'Inde: la saturation et le niveau technique maintenant très suffisant en font une évidence depuis une bonne dizaine d'années. -
[Tchad] Les rebelles en "état de belligérance" avec l'armée française
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Vinia dans Politique etrangère / Relations internationales
Je suis très d'accord Akhilleus, c'est pourquoi des hélicos en nombres significatifs seraient sans doute plus efficaces: des roquettes (y'en a que pour le Tigre, mais bon), mais surtout du canon. Le Tigre serait la meilleure arme contre des nuées de 4x4: deux groupes de 4 pourraient stopper à eux seuls une attaque un peu importante. Ajoutez, comme je l'ai déjà mentionné, deux batteries de TRF-1 bien servies par la reco (pour couvrir plusieurs axes de pénétration plus que pour se concentrer sur un front), peut-être une de mortiers suivant le relief, et 3 compagnies d'infanterie appuyées par une ou deux de Génie qui auront auparavant plombé le terrain (on a encore le droit d'utiliser des mines, de nos jours? Je sais plus où on en est de la législation; on rêve! Mais on peut localement s'en foutre >:(). On pense évidemment aussi à quelques groupes PATSAS (je prêche pour la colo, je sais) qui auront accompagné les colonnes de pick up et les auraient asticoté avant, guidant au passage quelques passes des hélicos, et hop! Emballé c'est pesé. Mais tout dépend de la décision de l'Elysée: plus les rebelles se feront menaçant, moins Paris pourra garder le cul entre deux chaises. Si le Soudan s'en mêle on sera obligés de prendre parti ou de se barrer. Si les rebelles ne sont épaulés que par des "bandes" soudanaises (une réalité très floue), NS gardera une marge de manoeuvre, mais sera sans doute obligé de décider quelque chose nettement: ne pas appuyer Déby revient à nier l'accord de défense, l'appuyer revient à aller plus loin que l'accord de défense, avant tout aux yeux de TOUS les adversaires de Déby. C'est l'attitude des rebelles qui est encore plus déterminante, vu l'ultimatum qu'ils ont adressé la dernière fois, demandant à la France de rester neutre. Ils en sont au point du pur manichéisme. Et il reste la réalité de terrain: si les rebelles attaquent avec des effectifs approchant les estimations vues plus haut, ils ont toutes les chances de passer (on se fait pas sauver par des T-55 deux fois ;)). Dès lors, si l'armée française n'a pas bougé, ça veut dire qu'elle les a entre ses rangs, ses positions, ses lignes.... C'est-à-dire qu'on se fierait à la parole des rebelles de ne pas engager nos pioupious si on les laisse faire. Vous croyez qu'un seul commandant de terrain laisserait se développer une situation de ce style? Il aurait demandé au politique de prendre une décision claire au moins une semaine avant que les rebelles n'arrivent à moins de 200 bornes de N'Djamena. -
[Porte-Avions, arbitrage décisionnel une affaire et une volonté Politique]
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Europe
N'exagérez rien! Dans l'état actuel des choses, y'a que l'US Navy qui puisse barrer un passage au CDG (appuyé par des SNA). Bref, les 3/4 du temps, il est instoppable; faudrait juste que la Commission du Livre Blanc arrive à faire coïncider les futures guerres avec le calendrier opérationnel du CdG, afin d'éviter qu'une ne se déclenche pendant une IPER. Simple non? C'est de la planification militaire moderne, où Bercy devient de fait le ministère des Affaires Etrangères. -
L'Allemagne et sa position dans la scène politique internationale
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Andromeda dans Politique etrangère / Relations internationales
Faut pas croire tout ce que Ger_Mark balance sur le WAFF: quand la fécondité allemande passe de 1,34 à 1,38 enfants par femme, il annonce un baby boom et le retour de l'expansio démographique de la race aryenne. J'ai pas trouvé autre chose sur le budget allemand, même s'il y a quelques chances pour qu'il s'améliore un peu après presque deux décennies de négligence; faut voir la réalité de l'armée allemande et son faible taux de dispo des matos et plus encore des hommes (une bonne part de l'effectif terrestre est inapte au combat, et de fait l'entraînement est très faible pour une part de l'armée qui n'est pas appelée à être déployée; c'est comme avoir en fait des réserviste employés à l'année). Sinon, le budget français hors nuke n'a jamais été très supérieur au budget allemand. Et pour tout ce qui est projection, les Allemands sont encore en phase de primo-équipement. -
[Tchad] Les rebelles en "état de belligérance" avec l'armée française
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Vinia dans Politique etrangère / Relations internationales
Attention, je dis pas qu'il faudrait envoyer la moitié de l'AdA, mais une quinzaine d'avions d'attaque serait un minimum. Plus que tout, il en faudrait autant pour le rens, sans compter des Atl2. Regardes la taille du coin, sa cartographie approximative, la méconnaissance des groupes adverses et l'inconnue que peut représenter le soutien Chinois aux Soudanais (matos, conseilers....). Pour les frappes effectuées, j'aimerais bien savoir ce qu'on peut détruire par avion dans une colonne de pick up étendue: une bombe ne peut en détruire plus d'un ou deux que s'ils sont très serrés, à moins qu'on puisse réutiliser de la sous-munition en pagaille. Il faudrait connaître la réelle efficacité des frappes effectuées la dernière fois. Ce qui a été dit sur la dernière offensive contre Déby est qu'on ne les avait pas spotés avant qu'ils soient arrivés près de N'Djamena. Ils étaient repérés par intermittence et vite paumés dans le désert. En fait, on manque pas mal d'info, en définitive. Satellites, écoutes, Atl2, F1, voire des pioupious qui nomadisent en jeep pour les spotter, c'est très bien sur le principe et ça marche. Encore en faut-il assez pour couvrir l'immensité du coin, même si on le limite aux axes de pénétration probables, et surtout pour le couvrir en permanence. -
[Tchad] Les rebelles en "état de belligérance" avec l'armée française
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Vinia dans Politique etrangère / Relations internationales
fusilier Je suis pas sûr que l'aviation, à moins d'un déploiement véritablement significatif, puisse grand-chose dans ce type de guerre: lors de la dernière offensive, on a bien vu que repérer des colonnes dispersées de pick ups était difficile sur de telles étendues. S'il s'agit de 7000 hommes qui avancent pour pendre Déby par les rouleaux, il va falloir sérieusement booster la reco: des drones en bon nombre et des F1, mais aussi du rens humain (le 2ème RH devrait déployer pas mal d'équipes un peu musclées, mais c'est une ressource qui s'épuise vite). Pour taper ce genre d'objectifs qui avance en ordre dispersé, il faut pas mal de petits vecteurs: des gros machins genre MLRS ne peuvent servir tant que ça (notamment parce qu'il n'y en a pas beaucoup et que l'adversaire n'est pas concentré). Il faudrait quelques batteries de TRF-1 et de mortiers en fait, avec tous leurs moyens de rens. De même, il faut du troupier. Par défaut d'un de ces piliers, l'outil idéal serait l'hélico, mais peut-on en déployer beaucoup? Des hélicos armés (plus canons que missiles) sont la réponse la plus souple et la moins coûteuse à des nuées de véhicules légers en ordre peu rigoureux et peu serré. -
La plus humiliante défaite de l'histoire de France ?
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Charles XII dans Histoire militaire
Les problèmes de l'artillerie lourde en 14 sont avant tout idéologiques et le fait de choix et d'opinions stratégiques extrêmes. -
A propos du marechal de Luxembourg.
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Charles XII dans Histoire militaire
En fait, et j'ai la flemme d'en faire le récit, il suffit de lire des comptes rendus un peu précis des batailles mentionnées et de la situation stratégique. A Fleurus, par exemple, Luxembourg a rapidement reçu l'ordre du roi d'aller renforcer Boufflers pour contrer l'armée de l'Electeur de Brandeburg qui menaçait notamment celle du Dauphin en Allemagne. Louvois fut contredit par le roi en cette occasion: lui voulait que Luxembourg poursuivent son mouvement et prenne Namur et Charleroi dont la route était ouverte. Il faut aussi noter que le jour de la bataille, les pertes énormes des alliés ont quand même permis aux restes de l'armée de Waldeck de se retirer tant bien que mal: la dernière ligne qu'il forme est un pur sacrifice pour ce faire. Et il faut penser grande tactique aussi: Luxembourg était en grande infériorité numérique, non particulièrement à Fleurus (où l'avantage allié était minime), mais dans les Pays Bas: Luxembourg devait aussi penser aux batailles suivantes vu que la perte d'un homme était plus douloureuse pour lui que pour ses adversaires. Il faut aussi prendre en compte la mentalité et les réalités de la guerre au XVIIème; on n'est pas encore à la conception de la bataille décisive napoléonienne. Ce qui compte, c'est la négociation de la paix. Et ce qui pèse dans cette négociation, c'est ce qu'on a dans la main: des villes, des terres, des places, des intentions supposées, des capacités de continuer ou non. De ce fait, les souverains n'encouragent pas les batailles générales; un bon général au XVIIème est un général qui sait conserver son armée la plus intacte possible et qui peut, à l'occasion, détruire une aile ou un corps de l'armée ennemi. Parce que tant qu'une armée est opérationnelle, elle menace et donc elle pèse dans les négociations qui, de fait, commencent en même temps que la guerre. Du point de vue des stratèges de l'époque et des réalités obtenues, Neerwinden est de loin sa plus grande victoire: avec près de 20 000 pertes, l'armée de Guillaume d'Orange est de fait désorganisée est hors course pour la saison, laissant les mains très libres à Luxembourg pour s'emparer de places et de territoires. La difficulté de la bataille était avant tout d'emporter l'affaire contre un ennemi extrêmement retranché et protégé dans des positions très préparées. l'avantage numérique comptait moins face à la densité de feu d'un ennei fortifié. Villars réussira à tenir la défense et à se retirer avec moins de pertes dans une situation inverse à Malplaquet. A Steinkerque, il s'agit avant tout d'une grande embuscade; Luxembourg a bien réagi (contrairement à Guillaume d'Orange qui a réussi sa surprise, mais a été incapable de gérer le champ de bataille), mais on ne peut pas en faire une bataille exploitable en termes stratégiques; sa réussite est même plutôt d'avoir empêché le succès potentiellement stratégique des alliés. -
La plus humiliante défaite de l'histoire de France ?
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Charles XII dans Histoire militaire
On peut ajouter le cruel épisode des livraisons de munitions de Chassepot volontairement ralenties depuis la manufacture de Herstal dont l'un des gros actionnaires était le Kronprinz prussien. Elles ont manqué à Sedan. Mais ce n'est qu'un des problèmes épisodiques, même s'il est majeur, de la nullité de l'EM et de son incapacité à planifier et à quantifier. Cette incapacité a aussi empêché d'acheminer le soutien médical bloqué aux Invalides (et y'a qu'à voir le bilan de santé de la campagne), empêché d'organiser le processus de concentration-mobilisation dans un délai satisfaisant (la campagne s'engage à 260 000 Français contre 500 000 Prussiens et près de 300 000 Allemands d'autres Etats: Bavarois, Saxons....). L'insuffisance du réseau ferré sur la frontière de l'Est correspond aussi à cette imprévoyance. L'organisation de divisions permanentes a moins d'importance que l'EM général et son réseau de fonctionnement. Les divisions françaises ont fonctionné correctement. Les rivalités entre grands généraux ont nettement moins fait avancer le schmilblick. -
La plus humiliante défaite de l'histoire de France ?
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Charles XII dans Histoire militaire
Gran Capitan La mitrailleuse était encore peu présente, moyennement fiable et très récemment introduite. Sa dotation était très limitée (je peux retrouver les chiffres) à l'échelle d'un bataillon. Mais surtout, on avait eu peu de temps pour comprendre son utilité et l'adapter au dispositif tactique. Elle était alors plus utilisée par des sections d'appui, en tant qu'artillerie légère. C'est dommage quand on pense au professionalisme des soldats français de cette guerre; utilisée en plus grand nombre dans des sections d'infanterie, avec leur excellent sens du terrain (infiniment supérieur à celui des Prussiens, professionalisme oblige) et leur agressivité (notamment les troupes légères et troupes d'assaut, alors incomparables: zouaves, tirailleurs, chasseurs, troupes de marine), elles auraient pu faire des dégâts monstrueux, même s'il est douteux que cela ait pu changer quoi que ce soit au résultat final. Il aurait fallu pour cela un tout autre commandement. En l'état du commandement de 1870, seule une utilisation véritablement massive de mitrailleuses (et leur industrialisation était seulement en démarrage) par l'infanterie aurait pu avoir une influence, non en changeant la donne stratégique, mais en causant une attrition moins supportable par l'armée allemande. Quand je dis que l'armement français était supérieur, je parle en fait juste du fusil. L'avantage français principal résidait dans la qualité des troupes, très supérieure à celles des Prussiens (conscrits vs professionnels). fusilier Faut pas aller trop loin dans les comparaisons: l'armée n'est pas désorganisée de nos jours (et elle ne l'était pas en 1870; le commandement l'était). Mais il faut aussi arrêter avec le "point de vue" colonial qui bousillerait l'efficacité de l'armée contre des adversaires plus développés. Le courage et l'expérience sont les mêmes partout, et la formation fait le reste. L'armée de 1870 était effectivement une armée projetable, comme toute armée de professionnels. C'est l'absence d'EM moderne qui l'a perdue, ainsi que tout ce qu'il suppose en termes d'organisation, d'aménagement du territoire (voies ferrées orientées vers la concentration aux frontières, plans de mobilisation calculés en fonction des transports et de la géographie....), de cartographie, de renseignement, de logistique, de suivi de la formation et de l'expérience des officiers, de rôdage des mécanismes d'information, de transmission et de décision, de suivi des évolutions technologiques.... Le canon Krupp n'était pas un avantage indépassable, mais l'EM si. Il faut du temps pour le créer. L'expérience des "coloniaux" dans l'armée n'avait rien de dangereuse (cela a donné d'excellentes troupes légères avec un bon commandement, par exemple, sans que la ligne soit négligée); l'amateurisme de l'Etat Major français était le danger. Mais tous les EM européens étaient alors dans le même cas, avec des outils militaires bien moins au pont que le français (voire l'armée anglaise encore sur le modèle wellingtonien à ce moment, l'armée russe antédiluvienne, l'armée autrichienne gangrenée par l'aristocratie et les obsolescences en tous genres....). L'Etat Major permanent, comme je l'ai dit, était le gros avantage prussien, et il représentait alors une avance de la Prusse plus qu'un retard du reste de l'Europe. Il est vrai que les mentalités des officiers, y compris aux USA comme on l'a vu pendant le Guerre de Sécession, étaient pénétrées de légende napoléonienne (en fait plus des caricatures fantasmées de Murat ou Lassales) là où la Prusse fut la seule à s'inspirer du réalisme napoléonien. -
Pas les roues? Tu veux dire les pneus-pluie dans ton cas? Les pneus, c'est la batellerie selon toi :lol:?
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La plus humiliante défaite de l'histoire de France ?
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Charles XII dans Histoire militaire
Akhilleus Je te rappelle qu'à la Bérézina, le gros des troupes est passé; ce sont les suiveurs de l'armée (et le Génie pontonnier) qui ont vraiment morflé ;) :lol:. Pour 1870, le déroulement et l'analyse sont plus faciles à mener. L'infanterie française était très supérieure à l'Allemande (on écarte la cavalerie des deux côtés, qui a juste pu prouver qu'elle était courageuse et inutile face à la densité du feu des armes modernes) puisqu'elle était faite de professionnels aguerris et entraînés disposant d'un meilleur fusil avec une allonge supérieure. L'artillerie allemande, en revanche, était globalement supérieure (canons modernes à rechargement par la culasse= cadence de feu supérieure, souplesse d'utilisation plus grande, meilleure portée), même si son avantage était très relativisé par l'entraînement des servants de l'artillerie française (du point de vue de la cadence en tout cas). La nette supériorité numérique allemande, due à la conscription, n'eut pas d'effet aussi décisif; les comparatifs de pertes et d'efficacité sur le champ de bataille le montrent assez bien. Le vrai gros avantage allemand, l'avantage absolu sur l'armée du Second Empire, fut le Grand Etat-Major Prussien. Créé initialement par Scharnhorst et Gneisenau, après Iéna-Auerstedt, sur le modèle de l'Etat-Major de Napoléon dirigé par Berthier, il connut, après les guerres napoléoniennes, une vraie montée en puissance au travers de l'école militaire prussienne. Son maintien en temps de paix en a fait une structure incomparable en Europe et a coincidé avec la montée du nationalisme allemand et du militarisme prussien autour de quelques générations d'officiers dont les noms les plus connus sont évidemment Clausewitz et Moltke. A l'heure où la France de la Restauration avait liquidé l'outil napoléonien, et où les régimes suivant ne l'avaient pas remplacé; à l'heure où aucun autre pays européen n'avait développé quoi que ce soit de comparable, la Prusse avait acquis un instrument aussi redoutable qu'il était ouvertement ignoré en tant que nécessité stratégique par la plupart des militaires européens souvent plus ou moins emplis d'images de gloire cavalière napoléonienne favorisées par le romantisme et l'emphase nationaliste ambiante (in the Death Valley rodethe Six Hundred et tout ce bastringue là). Cet Etat-Major permanent et professionnel put donc envisager les évolutions économiques, sociales, tactiques et technologiques ambiantes et les adapter à son art pour en profiter au mieux. Le réseau ferré prussien fut spécialement adapté au processus de mobilisation pour favoriser la concentration rapide, les officiers furent formés à toutes ces directives, mais aussi à la compréhension, oubliée depuis Napoléon, de la logistique militaire (surtout dans sa part prévisionnelle), la cartographie fut spécialement développée et le renseignement (diplomatique et militaire) professionalisé à grande échelle.... Bref, l'Etat-Major prussien fut en fait le seul commandement militaire de ce temps à faire véritablement de la stratégie, et le seul à avoir compris la leçon napoléonienne. On peut y ajouter la personnalité particulière de Moltke, génie militaire de la période, et des officiers dont il a favorisé l'ascension. En face (Autriche et France, mais aussi, en fait, tous les autres Etats européens), aucune structure comparable; des officiers souvent courageux et bons meneurs d'hommes, mais pour beaucoup sans vrai génie, et surtout sans compréhension profonde de la guerre moderne (en France, si Saint Arnaud avait survécu à la Crimée, il aurait pu en être autrement). Leurs capacités, leur formation, l'idéologie dominante (l'assaut, le romantisme de la charge....) les condamnaient à ne pouvoir que suivre le tempo dicté par l'EM prussien (qui avait planifié, qui connaissait le terrain, pouvait mieux concentrer ses moyens, transmettait plus vite, avait des équipes de recueil, traitement et transmissions d'informations en place depuis longtemps et bien rôdées....) qui n'a jamais perdu l'initiative. Bref, le C4ISR n'existait que du côté prussien. L'analyse serait encore plus frappantes si l'on tenait compte de la campagne de guerre proprement dite, c'est-à-dire celle qui s'achève à Sedan: les pertes allemandes sont en fait TRES supérieures à celles des Français. Et pourtant, le résultat est là; l'armée de conscription allemande a été terriblement malmenée, mais elle peut encore supporter des pertes (l'Allemagne est alors en plein boom démographique et économique) et équiper les recrues. L'armée professionnelle française est encore redoutable et le moral est à la hargne (tous les témoignages concordent). Le commandement, lui, est totalement largué, s'est laissé balader et enfermé dans cette connerie de ville-piège; il ne peut que se rendre pour limiter les dégâts de ses conneries après avoir amené l'armée dans un cul de sac. Une bonne partie des pertes françaises de toutes la guerre vient en fait ensuite et concerne moins l'armée pro que "l'armée de la Loire", c'est-à-dire la mobilisation de civils par les Républicains et nationalistes (Gambetta en tête); il s'agit d'une armée nombreuse de volontaires non entraînés et peu équipés (peu de canons, beaucoup plus d'hommes que de fusils, et surtout que de fusils modernes; les Chassepots ne sont pas légion dans cette armée), souvent encadrés par des professionnels ayant refusé la reddition. Leurs pertes sont à lamesure de leur impréparation, et leur lutte aussi belle qu'inutile. Aucun soutien, peu de matériel, peu d'organisation, peu d'encadrement, un ennemi déjà déployé avant que l'armée de la Loire ne soit levée.... Pas de commentaires. -
Simple: ils ont la trouille de ce que leur feront les sergents et adjudants, loin des regards. Plus sérieusement, la politique est aussi prohibée à la légion que le sexe dans le discours d'un télévangéliste. Mais la Légion est le pouls de la planète: depuis bientôt 20 ans, Est-Européens et Africains y sont en groupes importants. Dans l'entre-deux-guerres, c'étaient les Russes et les Espagnols, après 45, ce furent les Allemands et les Polonais.... Le groupe le plus constant, ce sont les Français (enfin, en théorie, les Belges, Monégasques, Québécois et Suisses ;)), qui représentent en permanence autour d'un tiers des effectifs. Sans eux, faire tourner la Légion linguistiquement serait impossible.
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C'est con que ta photo ne montre pas des fantassins français :lol:! Mais je corrige ton post; des fantassins aux Meindl luisantes ;) (je sais, c'est pas encore en dotation, mais bon, on peut quand même le dire maintenant).