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Tancrède

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Tout ce qui a été posté par Tancrède

  1. Jojo Pour recentrer, je préciserai ma position en disant qu'il ne faut jamais opposer fond et forme, parce la forme est tout aussi déterminante que le fond: la forme n'est pas la même chose que l'apparence. La forme, c'est l'organisation d'un sujet, sa construction, la mise en valeur des ses points clés.... Si on met tous les points d'un sujet sur le même plan, le fond perd sa force. Ce que tu critiques, et nous avec, je crois, c'est l'apparence et la dilution de la réalité des sujets sous des alignements de caricatures, de clichés, de faux semblants, de faux fuyants, de facilités, d'abus et de slogans qui passent bien dans un média, aux dépends du propos lui-même. Exemple, on pose une question précise à Jack Lang sur les réformes nécessaires dans l'école, il vous noie le poisson par un exposé de 10 minutes sur le merveilleux métier d'enseignant, son importance capitale dans la formation de citoyens et d'actifs, la noblesse de son sacerdoce, l'âge d'or des hussards noirs de la République.... Mais de la réforme, rien du tout, sinon en conclusion de l'exposé, un truc du genre "il faut des réformes bien sûr, mais concertées". Et puis rien. Mais il a parlé 10 minutes, le journalistes n'a ni les couilles ni l'intellect pour lui dire qu'il n'a répondu à rien; et de toute façon, il n'a plus le temps et a d'autres questions à poser. Si on demande à Lang pourquoi les IUFM sont nazes et les gosses incultes, il se lance dans une colère aussi noire que feinte, s'indigne et balance 3 contre-exemples anecdotiques avec une leçon de morale sur la perfetion des profs. Au besoin, il recite son exposé précédent sur la noblesse du service publique. D'un débat sur l'autre il se contredira sans la moindre vergogne et sans qu'un journaleux ne lui mette le nez dans sa merde: j'ai déjà entendu le dit Lang opposer le budget de l'enseignement et celui de la défense, notamment le 2ème PA, et 2 semaines après, affirmer d'un ton impérieux la nécessité vertueuse de renforcer l'effort de défense pour servir de modèle européen et avoir un 2ème PA pour pouvoir influer en permanence sur des régions critiques et ne pas laisser les Ricains fare ce qu'ils veulent. Le fait est qu'il n'est pas question ici d'écoles de pensées, parce qu'il existera toujours des dogmatiques dans tous les domaines, des écoles de pensées envahissantes et des absurdités à la mode dictant certaines façons de faire et de penser. Il n'est pas question ici non plus d'opposer le fond à la forme car ces deux choses sont les 2 faces d'une même médaille. Il est question de l'inanité de l'agora moderne, principalement le système médiatique, où de facto le débat contradictoire n'existe plus pour de multiples raisons: les politiques ont toutes les attaques et parades pour mieux ne rien dire mais occuper l'espace et réduire leur position à des slogans stupides (voire le sort fait au mot "libéralisme") mais porteurs et efficaces. Les journalistes ne prennent jamais le contrepoint (absence de qualifications, lâcheté, carriérisme, puissance des annonceurs ou des propriétaires....) et deux avis contraires sont rarement mis en place sur un même sujet. Les droits de réponse sont rares, et de toute façon décalés dans le temps. Le média le plus efficace, la TV, n'est là que pour offrir quelques minutes d'invectives stériles entre chaque partis (sur des positions binaires et très définies, sinon ça passe pas) et se cantonne aux aspects superficiels. La hiérarchisation des sujets dans tous les médias (théorie de l'agenda: de quoi on parle, dans quel ordre, et de quoi on ne parle pas) est nullissime et le choix des "experts" est rien moins que discutable: pourquoi M. de Carmoy a t-il été chargé d'écrire un truc en lieu et place de vrais experts de la défense, de la stratégie ou des organisations publiques? Pourquoi aucun journaliste ou autre "expert" n'est là pour envisager le même sujet d'un autre point de vue? Bref, on pâtit du vol de la parole publique, de l'absence de possibilité de mettre le nez des politiciens, experts, journaleux, syndicalistes et associatifs dans leur propre caca, de leur exposer les conséquences de leurs actes ou les faiblesses de leurs projets. Le droit de suite devrait être un devoir systématique et la critique argumentée un absolu. Aucun politicien ne devrait pouvoir faire son speech comme il l'entend. Ca vaut aussi dans les grandes boîtes où on peut voir tout autant de lourdeurs administratives, de branches ou de situations entretenues pour rien, des points clés vendus ou sacrifiés au nom d'une vision de court terme et des AG trustées par du jargon creux qui ne veut dire que "allez vous faire foutre", des consultants surpayés en place quasi à demeure pour des résultats douteux.... Un patron comme Jack Welch (un très dur, mais un bon) a passé sa carrière à lutter contre cela: General Dynamics est, en dépit des opinions boursières, un trust aux milles métiers et spécialités (ce que haïssent les financiers), privilégiant la reconversion au licenciement (du moins sous Welch), essayant de prévoir au-delà de 5 à 10 ans, progressant moins par acquisition que par investissement interne. St Gobain a fait de même depuis les années 70 (pas un licenciement économique en 30 ans). En définitive, les journalistes sont les premiers fautifs: le blabla creux, les jargonneux et pseudo-experts ne sont que la conséquence de cela. Du remplissage parce qu'il faut bien vendre du papier ou de l'espace publicitaire, même après que la décision ait été prise sans débat. Nous sommes aussi fautifs de laisser l'espace public trusté par ces connards: on a, au final, les gouvernements qu'on mérite. Si l'on n'a pas accès au débat, on organise le sien sur le Net, on boycotte les élections en masse, on refuse de regarder la TV, on se cultive, on se remet en cause.... Mais il faut le faire en larges groupes pour forcer l'attention: pourquoi pas créer des syndicats de citoyens réclamant un vrai débat public et les coupant, les interrompant net chaque fois qu'ils se lancent dans leurs tactiques habituelles. Un "Que Choisir" de la politique, quoi. Mais y'a peu de chance que ça se fasse à une échelle significative, et c'est pourquoi les plus lucides continueront à sentir la sodomie chaque fois qu'ils voteront, écouteront un politicien, un syndicaliste (MEDEF compris) ou un "expert", ou liront une "analyse" dans un journal. A croire qu'on y prend goût.
  2. Plus que d'accord pour Reverte (que j'ai déjà mentionné plus haut): j'adore, je vénère (quelqu'un a t-il pu mettre la main sur le film Alatriste, d'ailleurs?). Mais comment oses-tu comparer, jeune fou, Kent ou Forrester à O'Brien? Forrester, c'est le jingoisme à l'état brut, rempli des clichés de son époque sur tout. Kent est bien gentil; il a une belle plume et il y a du souffle d'accord. Mais O'Brien est dans une autre catégorie: réalisme, connaissances maritimes, connaissances historiques (les fonctionnements de l'espionnage à cette époque, celui de l'amirauté britannique, du système politique et boursier), réalités humaines, art de l'ellipse (point capital du romancier), esprit encyclopédique "d'honnête homme"... tout est plusieurs crans au-dessus. J'ai aimé Hornblower (Forrester) quand j'étais petiot, mais ça devient vite superficiel (vaut mieux Conrad). J'aime Kent pour l'aspect romancé, mais le réalisme et la richesse documentaire et humaine sont limités à côté du maître O'Brien. Honte à toi, Pascal, repents-toi et implore les mânes du roman historique pour être pardonné! Mécréant! :P
  3. Encore plus court que De Gaulle, il y a Audiard: "un intello assis va moins loin qu'un con qui marche". Si l'on joue les pointilleux, on peut ajouter que le jour où l'intello se lève, y'a une chance qu'il trouve la bonne direction ;). Il est vrai que les doctrines d'écoles font des dégâts; mais elles les font partout et pour tous. Et il y a aussi des empiristes en France. C'est d'ailleurs très marrant de les voir s'affronter en direct dans des organisations aux mêmes aspirationset inspirations fondamentales. Je prends l'exemple particulier des francs-maçonneries, où s'opposent la maçonnerie dite "spéculative" (les obédiences que l'on connaît -Grand O, Grande Loge, GLNF-, les "grands penseurs" se pougnant sur les grandes idées de l'univers) et la maçonnerie dite "opérative" (Tour de France, Compagnons du Devoir). La première, expression des grands corps et des formations d'élites républicaines (auxquelles il ne faudra jamais enlever leur mérite) n'a jamais eu que mépris pour la seconde qui pourtant charrie toutes les traditions et la continuité historique de l'origine, mais surtout, et c'est méconnu, de grandes réalisations économiques et sociales. C'est un micro-exemple, mais il est souvent révélateur des comportements de castes, qu'on retrouve ailleurs (encore une fois, les Lawschools et les castes de communicants politiques aux US en sont la caricature) qui s'enferment, s'autoreproduisent et ne réfléchissent plus qu'entre elles. La pensée de système est moins vraie qu'à l'époque que critique De Gaulle, moment très particulier de l'histoire de France (IIIème République essentiellement, avec une vraie influence jusqu'aux années 70) lié à la conjonction de plusieurs facteurs: mythologie du Progrès et des sciences, mise en exergue de l'Education Nationale et de la méritocratie, avec sacralisation conséquente des grands corps, stratification et entranchements des clans d'écoles dans la vie politique. Mais faut pas verser dans la critique autocentrée: les autres aussi ont été victimes de ces choses, et pas à un degré moindre (mais les conséquences en période de guerre se voient moins quand on est protégé par la Manche ou l'Atlantique).
  4. Faut pas tomber d'un extrême dans l'autre: la dissert, la pensée structurée, le raisonnement contradictoire.... sont d'excellentes méthodes de formation intellectuelle qui évitent le raisonnement spécialisé. La spécialisation technicienne, qui est l'opposé de cette méthode, a aussi ses dérives détestables tout aussi dangereuses pour le débat et l'intérêt publc: ce sont les idiots savants, les super-spécialistes arrogants et persuadés que leur discipline dépasse les autres, que leur expertise s'affirme au-dessus et qu'on ne peut pas les remettre en cause. C'est le paradigme de la lame trop affûtée. On en voit les pernicieux effets partout, jusqu'à la caricature du "moi j'agis, je cause pas" qui justifie souvent les pires conneries. Les diplômés d'écoles de commerce (dont je suis aussi 8)), particulièrement les financiers, mais aussi les comptables, les ingénieurs spécialisés et les experts de tous poils sont tout aussi dangereux que les généralistes. Ce qui compte, c'est l'ouverture d'esprit, l'écoute, la modestie personnelle, le regard critique (avant tout sur soi-même), la maîtrise de son ambition.... Si un pays avait inventé la bonne sélection durable des élites, ça se saurait. Les USA souffrent de plus en plus de l'absence de débat contradictoire et du vol du discours public par les diplômés de Lawschool et spin doctors, tout comme les Brits. En Allemagne, si t'es pas un "Herr Doktor" tu ne fais pas ton chemin dans un parti.... La méthode cartésienne est bonne en soi, et l'examen critique est par essence la voie la plus équilibrée; tout dépend de ce qu'on en fait et de ce que les voleurs de parole en font. J'ai pas vu de discours équilibré ni de méthode cartésienne depuis un bail en politique (Rocard est le dernier à avoir essayé un débat public honnête, après Mendès France et De Gaulle; ça lui a pas réussi). Tout est question d'esprit critique et d'accès à la parole, ce que les méthodes de communication permettent de moins en moins.
  5. Ils ont déjà vu combien coûte un PA US à l'entretien???? S'ils croient que nos programmes sont mal gérés, ils n'ont pas vu la gabegie américaine.
  6. En fait, on peut rester dans le sujet en l'abordant sous un autre angle: le Figaro vient par cet article de prouver une fois de plus l'inanité de la presse quotidienne, particulièrement sur les questions de stratégie. On fait parler un béotien qui, pour se donner de l'importance ou pour faire croire qu'il dit quelque chose, noie le non-propos sous une logorrhée de jargon mal ajusté. Pour exemple, je vais donner dans l'anecdote: à la sortie de Sciences Po (du moins de mon temps) comme à l'entrée de l'ENA, il existe une épreuve très caractéristique des grands corps. C'est le Grand Oral. Une façon de vous le présenter serait de vous dire qu'il peut porter, bien qu'il puisse se centrer sur des matières données (et au sens Sciences Po, c'est un terme très vague englobant beaucoup plus que la matière elle-même), sur à peu près n'importe quoi. Tout le monde sait qu'il est impossible de tout préparer et bûcher, mais l'épreuve par de l'a priori qu'on fait comme si. C'est avant tout un test de méthode. Un ami fut ainsi interrogé, au milieu de batteries de questions diverses allant de la méthode de comptabilité publique à l'icône qu'est la princesse Leia (authentique), sur l'histoire et la vie politique du Bélize. Je casse le mythe: personne ne connaît rien au Bélize et tout le monde s'en tape, au milieu de l'océan des connaissances sur absolument tout qu'on doit emmagasiner. Mais il faut faire un thème dessus et ne pas se laisser démonter. Alors on y va dans les clichés sur un pays centre-américain, un micro-Etat, le climat et son influence sur l'économie, la géographie, les divisions ethniques.... Et on orchestre l'organisation du non propos en une espèce de plan qui crédibilise cet ensemble chancelant. Plus on pédantise (sans en faire trop), moins on fait de "euh", plus on a l'air de pouvoir assurer, et plus lefait de n'être pas capable de sortir un nom de ville, de personne, de parti, un événement réel ou une date, s'efface au profit de l'efficacité de la méthode, de la rationalité de la présentation, de la maîtrise du propos. C'est sans doute un excellent test de méthode, d'agilité mentale et de maîtrise de soi(le grand creux que j'ai servi aux examinateurs en 2000 sur les spécificités culturelles des programmes de divertissements européens: arriver à parler du PAF dans une perspective culturelle reste à mes yeux un exploit personnel). Mais cela renvoie au plus vieux démon de la démocratie et de la vérité dans le débat et la chose publique: il suffit de lire ou relire Platon pour s'en convaincre. Le Protagoras, le Gorgias, la République ou le banquet sont les meilleurs exemples du vol de la parole publique par les experts, non d'une spécialité, mais du discours: les sophistes. Le genre de mecs qui ont progressivement accaparé le débat et la décision en prétendant apprendre leur métier aux charpentiers, médecins, marchands.... tout en ne sachant rien faire eux-même hors réfléchir et discourir. Et cela à seules fins de récolter fric et pouvoir pour eux-mêmes, au seul nom du fait qu'ils savaient mieux parler de divers sujets. Certains s'imaginaient même que cette maîtrise de la parole leur donnait autorité sur les matières dont ils traitaient, et qu'ils devaient être au pouvoir pour le bien général. C'est à ce processus mortifère du débat public que nous assistons: il est lentement monopolisé par un ensemble de professionnels du discours qui trustent les espaces de discussion (médias essentiellement) et je doute qu'Internet puisse compenser.
  7. Comme je l'ai dit, le texte n'est pas une analyse, c'est le vague justificatif d'une position et d'une optique déjà décidées. Il est de fait résumable en 2 lignes et elles ne sont pas de M. de Carmoy. Pour paraphraser l'adage, je rappellerai les mots de Talleyrand à propos de la lourde note diplomatique (40 pages: une note, ce n'est pas un dossier technique traitant des aspects juridiques, politiques.... C'est juste une position de principe) envoyée par la Hollande face à l'indépendance de la Belgique, afin de la garder sous son contrôle: "quand on a raison, on n'écrit pas 40 pages". Ne me faisant pas plus diplomate que le très (mal)saint patron de la diplomatie, je lui rends hommage et laisse ses mots faire la leçon pour les sophistes de bas étage qui pensent dire quelque chose en le délayant (et fort mal). Il n'y a qu'en amour qu'il faut broder sur un seul mot. Hé, C-seven! Tu vois, du texte que tu envoies et dont pas mal semblent croire qu'il s'agit d'une baudruche (ce que je soutiendrais mordicus même si j'étais seul contre tous :-\), on fait un topic fourni où les dérapages ont été contrôlés (hommage à l'ange modo de la mort 8)); la magie du débat, sans doute. Comme quoi, un autre adage est respecté: "quand y'a rien à en dire, le mieux à faire, c'est d'en parler" :lol:.
  8. J'ai rien contre ce M. de Carmoy, mais bizarrement, dans le genre "efficacité et parler vrai", je suis persuadé qu'un non expert comme Christian Blanc aurait pu, sur le même sujet, exposer une vision autrement plus consistante.
  9. Dans la situation actuelle, la colère est hors des moyens de la Syrie ("tu causes trop pour ton volume, petit" ou encore "quand a ta taille, on a la colère modeste" :lol:). Qui plus est, y z'avaient le droit à ce genre de gadgets?
  10. La vraie question reste entière: les pilotes israéliens ont-ils mis le clip en musique sur Youtube?
  11. = "il faut faire ce qu'on doit dans les limites de ce qu'on peut, sachant que ce que ça coûte permet d'être plus fort que ce que notre taille et notre état nous autorise". Ce qui revient à dire que nous devons faire quelque chose, mais que c'est limité par le pognon dispo; de plus, la défense, c'est utile, ça donne des arguments qu'on ne pourrait pas sortir si on n'avait que notre bite et notre couteau. Il vient de donner la version "pour les nuls" de ce qu'est une défense. Il sous-entend aussi, dans la ligne de la RGPP, que la France doit se cantonner à un rôle modeste parce que notre état serait si catastrophique que la définition de la défense par le président est le parfait équilibre des moyens et des ambitions. Le tout est emballé dans du jargon bas de gamme dont le lexique se trouve dans toutes les grandes écoles, merci pour elles. Mais grosso modo, c'est une grosse tautologie avec un petit sous-entendu général et creux: "le privé est le modèle et y faut pas que ces trucs coûtent même s'il faut les faire". Bref, "il faut être puissant, il faut pas que ça coûte, et mon staff saurait gérer toute cette pétaudière, lui". Le mot d'ordre que je déploie est "JE BAILLE". Je rappelle au passage que certains pays, malgré un endettement supérieur au nôtre et des problèmes tout aussi graves, maintiennent des efforts de dépense hors de "leur moyens" si on écoute Môssieur l'expert es Figaro: le Japon en particulier, mais aussi la Corée, ou l'Italie, ainsi que la Grèce. Pourquoi? Parce que réfléchir en termes de moyens revient à regarder le problème par le petit bout de la lorgnette, ce qui revient à se gourer sur l'ensemble. Une défense, c'est avec une justice le premier besoin et la raison d'être d'une communauté humaine. Aujourd'hui, nous avons cette chance historique de n'avoir pas de risque imminent d'invasion directe et de pouvoir gérer les menaces de plus loin; mais celles-ci n'en sont pas moins réelles (contre le pays, ses ressortissants, ses alliés, ses intérêts, ses axes d'approvisionnements, ses exportations, son mode de vie, son indépendance, ses idéaux....) et doivent être traitées. Hors, traiter loin revient plus cher. Mais quand on doit traiter loin, on se rend compte que le sujet devient étranger à tous dès lors qu'il n'est plus directement perceptible: pour le premier gland venu, c'est le genre "les boches et les soviets sont plus dangereux". Pour le techno-gland ci-dessus cité, c'est juste un moyen de parler un ton plus haut, un gadget de puissance, au mieux un argument pour caser des contrats. On oublie juste le principal et l'essentiel au nom d'une absence de culture et de compréhension en matière de défense.
  12. Je ne sais absolument pas d'où sort ce chiffre de 140: il ne correspond pas à des effectifs que je peux extrapoler. 3 groupes plus les machines d'entraînement nécessiteraient plutôt 150-160 machines en tout. 2 groupes plus l'entraînement tourneraient autour de 110-120. S'il s'agit du pool "maximum readiness" de la gestion des parcs, 140 semblerait le bon chiffre en supposant que le parc soit réparti en 3 (il me semblait plutôt qu'il était censé y avoir 4 parcs). Mais cela laisserait de côté les machines d'entraînement en école (dont on peut comprendre qu'il soit considéré "hors effectifs"), ainsi que le parc d'entraînement quotidien (là on s'étonnerait plus du compte). A moins d'un achat massif de simos pour faire de gigantesques Star War Rooms à l'américaine (où on peut s'entraîner à la guerre de mouvement au niveau brigade contre brigade), je ne retrouve pas le compte non plus. On ne peut pas mettre des chars sous cocons et ne réserver ceux qui marchent qu'aux groupes prêts au déploiement: les autres seraient en sous-entraînement chronique. Et si on n'utilise pour l'entraînement quotidien que les machines prêtes à partir, on fait trop de casse et la dispo chute. Ou alors faudra voir les bases de défense qui concernent les blindés: l'organisation de l'entraînement pourrait être gérée en ce sens s'ils sont TRES concentrés (genre 2 bases pour tous les chars et une bonne partie des VCI). Sans compter que la proportion globale Leclercs-VBCI n'est vraiment plus la même: au même ratio Leclerc/VBCI, il faudrait 238 VBCI pour 140 Leclercs. On va faire quoi des VBCI surnuméraires; des Stryker brigades? J'ai pas entendu parler d'une refonte massive de la doctrine blindée, ni au niveau brigade, ni au niveau GTIA, ni à l'échelon division/corps d'armée toujours conservé via les EMF. Donc en théorie, on devrait garder le rapport 1 groupe Leclerc (40 chars) pour 1 régiment mécha.
  13. Je veux bien partager le pessimisme ambiant, mais bon, j'avoue avoir du mal à croire à cette histoire de 140 Leclercs, par exemple: ça en fait 120 en ligne au maximum, dépanneurs inclus. Ca fait pas sérieux à un point tel qu'il y aurait des discussions à l'ONU sur notre place au Conseil de Sécurité. Qui plus est, si cela veut dire qu'on mettrait sur la table le dit siège au profit d'un siège européen (sans doute limité en fait à certains pays de l'UE), les Rosbifs protesteraient parce que là, ce serait eux qui ne feraient plus assez sérieux. Mais je ne pense pas qu'on en soit là vu la réalité du projet d'armée européenne qui n'est, pour l'instant, pas vraiment envisagé par les gouvernements autrement qu'en paroles (trop de renoncements, d'efforts financiers, d'intérêts et de débats compliqués en jeu). De plus, je reste sur mon point de vue d'il y a quelques pages: si on veut se la jouer sérieux, ou prêts à redevenir sérieux, il faut d'abord tailler sec et sauvage dans une organisation pléthorique. On n'augmente pas les moyens dans le système actuel: ça ne ferait qu'accroître les défauts sans beaucoup améliorer les capacités. Hors on a un gouvernement dont le seul recours politique, vu la conjoncture économique mondiale et les perspectives de croissance à court terme, sera la sécurité et la peur. Sans compter que la croissance des menaces et de l'insécurité mondiales, notamment par son impact sur le commerce, pourrait même contraindre les politiques à dire quelques doses de vérité sur les nécessités stratégiques du moment, voire même à les comprendre eux-mêmes et à agir en conséquence. Mais sur la réforme, j'ai déjà dit que j'avais rien, dans un avenir proche, contre le maintien de l'ensemble des savoirs-faires intégrés en système complet, si besoin est au prix d'une réduction drastique de format des armées. Genre la formule "hibernation": mieux vaut garder les capacités quitte à renoncer à une bonne part de puissance pour un temps, plutôt qu'avoir à réinventer certaines capacités si on choisit de se spécialiser au sein d'une hypothétique Europe de la Défense sans volonté politique. Entre les maux, on choisit le moindre. Dans ce cadre, mieux vaut faire le PA2 et sacrifier des frégates du moment qu'on garde tous les savoirs-faires (fabrication et emploi des outils).
  14. Berkut Je comprends ta réaction quand ça vire à l'insulte ou au sous-entendu, mais là on en est très loin. C'est quoi les "bombes" dont tu parles?
  15. Comme il l'a dit, le troll n'a rien contre une reprise en main de l'organisation et des modes de travail du ministère ou de la gestion des forces. Mais quand un technocrate -ou manager, à ce niveau, c'est le même langage et la même chose- décrète de grands poncifs vus et lus ailleurs et pense parler de stratégie en récitant des platitudes, là je me marre et je m'inquiète; ou je me marre parce que je m'inquiète. Ne va pas me balancer à la gueule la gestion des finances publiques par le personnel politique. Il ne m'a pas semblé avoir jamais fait l'apologie de ces connards. Je signale juste que le vocabulaire technocratique ou managérial n'est que l'habillage par le creux de décisions réelles, et que ce ne sont pas les technocrates en eux-mêmes qui font merder la dépense, mais bien les politiques trop lâches pour prendre une décision claire et qui font durer les carreaux cassés. A "l'argument" de ton portefeuille d'actions, je peux répondre avec l'inversion du syllogisme: ce n'est pas parce que tes actions ont pris 500% que la Défense sera mieux gérée. La croyance que l'armée (et là je parle de l'armée, non du ministère) peut-être gérée comme une entreprise fait partie de ces simplismes modernes qui ne sont que des arguments médiatiques et se heurtent rapidement à la réalité. Rien que les nécessités de la GRH renverrait tout DRH sur les bancs de l'école, par exemple parce qu'on ne traite pas des gens à qui on peut donner l'ordre de se faire mutiler ou tuer comme on traite un intérimaire. Pour ce qui concerne la gestion des entreprises, je signale au passage que nous sommes dans une tendance globale où l'évolution de la valeur boursière a beaucoup moins à voir avec la valeur créée et la pertinence économique de moyen terme qu'avec la valeur de court terme et la perception de la valeur créée. Les traders d'aujourd'hui connaissent comme personne les modèles informatiques et très peu le fonctionnement d'une entreprise et la perception d'un marché. Y'a qu'à voir ce qui a le vent en poupe en bourse et les ratios qui convainquent les traders dans le cadre de boîtes qui ne se gèrent plus qu'à court terme, le plus souvent sous la pression conjointe des institutionnels et de PDG qui ne sont là que pour 4 à 5 ans en moyenne (avec une mentalité "après moi le déluge"): facile de valoriser le ratio de rentabilité en soldant des branches jugées "non pertinentes" (par rapport à un objectif hyper spécialisé vendu par une armée de spin doctors et de consultants aux investisseurs). Ca fait du cash direct tout en réduisant le CA global. Le ratio de rentabilité explose. Mais la boîte, de plus en plus spécialisée, est de plus en plus soumise aux cycles économiques d'un secteur de plus en plus délimité. Sa fragilité globale explose. L'exigence de rentabilité à 2 chiffres contraint d'autant plus l'investissement. Ca ne satisfait au global qu'à court terme parce que tout n'est pas sectionnable et vendable. Mais le PDG s'en tape: ces cycles s'étalent sur 3 à 4 ans en moyenne, et lui s'est déjà barré ailleurs. Mais ça, ce n'est qu'un exemple parmi d'autres sur la façon dont la valeur boursière se fait. Je vais juste utiliser l'image stupide des cavaliers de Murat et des hélicos (le pur outil rhétorique creux). Primo, la cavalerie n'est plus à cheval, et le rôle des hélicos d'attaque est aujourd'hui très relativisé, eu égard principalement à leur fragilité. Mais surtout, dans une armée, il faut les 2! Il faut tout! A écouter cet abruti, l'hélico remplace le char et on y gagne! Ouais, surtout dans un combat urbain, ou une guerre asymétrique en milieu difficile (jungle, montagne, urbain), ou contre une armée bien pourvue en DCA de tous types et portées. Rien que la bataille de la reco (la plus primordiale avec la log) DOIT se jouer sur tous les vecteurs possibles. C'est d'ailleurs l'un des seuls points de la RMA qui ait survécu intégralement aux dernières années: tout est utile, tout est capteur, tout est émetteur. Si on résume l'opinion de ce monsieur, il doit y avoir, quelque part, un engin qui peut remplacer tous les autres, et un soldat universel pour l'utiliser. Mais que ces militaires sont cons! Y'a qu'à résumer l'affaire aux FS et à un super avio-hélico de la mort qui tue. Bon, on pourra s'en payer qu'un mais bon. Il y a juste 2 choses qu'il ne sait pas: - la quantité est une qualité en soi - une armée est un ensemble vaste et complexe qui doit être adaptable ET soutenable partout et ne peut se permettre la sur-spécialistation Encore une fois, personne ne nie que l'organisation et la gestion de l'armée a un foutre besoin de rationalisation massive; d'ailleurs, sur ce sujet, il ne dit RIEN de nouveau Sur cet aspect, son texte peut être, en coupant la merdasse rhétorique et creuse, résumé à trois lignes. Et elles ne sont pas de lui. S'il te plaît, ne me balance pas Marc Bloch et ne me mets pas dans le point de vue opposé à la réforme pour rendre ce débat binaire: c'est irritant au possible. Et quand je suis irrité, Berkut est fatigué de modérer.
  16. On va relancer le débat sur la RMA? Parce que sérieusement, ces "rumsfeldiens", je croyais qu'ils avaient disparu depuis 2003-2004. Tous ces mecs qui confondentle combat proprement dit et la guerre et refusent de comprendre que la super-armée informatisée avec multiplicateurs de force, et qui n'a plus besoin de chenilles et blindés lourds, n'est valable que dans le cadre précis d'un affrontement avec une autre armée organisée. Ils oublient que ce cadre d'emploi, si on doit toujours y être prêt, n'est qu'une probabilité moyenne de conflit parmi une multitude d'autres, plus statiques, ou en terrain difficile, où les multiplicateurs de force multiplient vachement moins bien et où le blindage, la chenille et le nombre de pioupious et d'engins reprennent mathématiquement la prééminence. Ca devrait faire une loi: plus le théâtre est vaste et plat et plus l'ennemi est organisé, plus l'armée doit être légère, moderne et mobile. Moins le théâtre a de visibilité et l'ennemi d'organisation, plus l'armée doit s'alourdir en effectifs et en nature. VOILA? C'est le plan armée 2015 dit "Lafontaine"! L'armée doit être à la fois capable d'être successivement un lièvre et une tortue, et de moins en moins les deux en même temps. En fait, chaque régiment devrait être monté sur 2 kits d'équipement: les lourds et les légers.
  17. Bon, c'est TTU, donc il faut prendre la chose avec des pincettes même si l'article reflète le pessimisme de tous ici. Je me permettrai en fait de réorienter la question posée par l'article dans une direction plus équilibrée: 140 Leclercs et 400 VBCI, mais en théorie, on ne change rien aux effectifs des brigades de combat? On va les mettre dans quoi? Des trotinettes ou à pieds? Ou on les oriente vers un effectif projetable très limité, mais pleinement opérationnel et disponible? Genre on a toujours 8 brigades à l'entraînement, mais le gros équipement ne servirait qu'à pouvoir projeter un max de 2 brigades et de conserver le rythme d'entraînement pour le reste. Ce ne serait pas pour me déplaire dans l'hypothèse d'une conservation des savoirs-faires à une certaine échelle. Parce que si 140 Leclercs est vraiment l'objectif, ça ne fait même pas 2 régiments actuels (ceci dit l'article se gourre en parlant de l'objectif de 406, puisque l'effectif est achevé et concerne 355 chars dont 320 en ligne). En comptant des effectifs d'entraînement en école (genre une bonne vingtaine), ça fait environs 120 chars, soient trois groupes, dont 2 seraient vraissemblablement déployables, soient 80 chars. 400 VBCI veulent dire au max 4 régiments (à effectifs actuels, soient 68 VCI) faits pour être déployables en permanence, soient 256 engins (plus 2 autres en métropole au mieux). Bon, je reviens à mon optique générale de vision plus posée: les brigades de combat semblent (et je dis bien "semblent") n'être pas visées par les sabrages. L'effectif projetable, si cet article a quelque vraissemblance, semble appelé à être réduit (à moins qu'on ne fasse une armée d'infanterie légère ;)); peut-être est-ce tout bêtement le reflet de ce qu'on adapte les moyens projetables à l'échelle d'une flotte dont il a été décidé qu'on ne la ferait pas croître. En bref, on a que 4 bâtiments de projection de bonne taille, donc on adapte ce qu'on veut être capable d'envoyer à ce qu'on a pour les envoyer. Un petit corps expéditionnaire potentiel, mais plus rapidement déployable. De facto, avec le thème "défense" de la présidence française de l'Union qui s'annonce, il s'agit peut-être de la pénultième lâcheté des politiques qui relèguent sur une hypothétique Europe le soin d'avoir des moyens de pression: on fait un petit corps expéditionaire de bonne facture qui ne pourra désormais agir qu'en coalition. Mais comme les politiques sont des renards, on renforce aussi la dimension OTAN, ce qui permet de ne pas prendre de décision, de ne rien faire avancer et de garder sa lattitude d'action tout en dédouanant son image publique. Parce que je m'interroge sur la réelle existence de choix définitifs par Sarkozy: la cohérence semble manquer. En effet, il veut jouer à la puissance, il veut rationaliser la dépense, il veut jouer dans la cour américaine, il veut une défense européenne plus ou moins autonome, il veut renforcer l'industrie d'armement française, il veut sabrer le gras du ministère, il ampute pourtant des capacités, il booste le renseignement mais diminue le budget satellites .... Si quelqu'un voit une quelconque rationalité dans le schéma général, qu'il le dise. Au bout du compte, j'y comprends rien.
  18. J'adore quand tu dis des choses sales!!!! Ca m'excite!
  19. Ce sont les rois d'Angleterre qui ont utilisé les archers suite aux leçons encaissées au Pays de Galles, pas l'aristocratie. C'est d'ailleurs pour avoir un corps d'armée discipliné que le nombre de nobles dans les rangs anglais était limité à un très petit nombre, enlevant de ce fait sa mobilité et toute capacité offensive à l'armée britannique, mais lui conférant ses qualités défensives et sa discipline. Les arbalêtriers n'étaient pas inutiles, mais les rois de France n'ont jamais su les utiliser, et l'aristocratie se foutait éperdument de toute notion d'ordre ou de tactique.
  20. Avis aux modos: désolé pour mon post agressif. C'a été épidermique; maintenant, je vais boire mon lait chaud avec du miel puis prendre une tisane et faire un câlin à mon bisounours-Légionnaire.
  21. Mignon le petit nouveau: non mais, qu'est-ce que tu crois? Que ce texte porte la moindre complexité? C'est du langage de consultant. Je le connais bien; je le parle couramment, ainsi que le juriste, le marketeur, le parlementaire et son patois le politique en campagne. T'as l'impression de toucher au secret des dieux parce qu'un non spécialiste reprend avec un vocabulaire différent ce que Morin dit depuis des mois avec l'élocution digne d'un élève de CM1? Quand on as un tant soit peu l'esprit de synthèse, il n'y a pas à accomplir un grand exploit pour résumer ce texte à 2 ou 3 lignes. C'est celui d'un non spécialiste qui dilate des concepts basiques en place depuis des années et qui ne sont même plus un sujet de discussion, aux réserves près qu'il est unidimensionnel et écarte toute autre hypothèse que la sienne propre. Au sens propre, c'est du délayage du CREUX qui n'existe que pour une raison et une seule: justifier la politique mise en place non d'une manière contradictoire, comme il se devrait, mais d'une manière univoque. Ce n'est que de la pub pour dire "la réforme en cours n'amputera aucune capacité et au contraire rendra la France plus puissante". On parle de ce sujet sur différents topics depuis des années, gamin. C'est juste un publi-reportage d'un mec qui croit avoir tout compris mais ne connaît visiblement pas grand-chose au domaine dont il traite, aux problématiques stratégiques aux spécificités des métiers militaires et à la particularité des personnels dont il parle. Cela veut-il dire que l'organisation humaine du ministère et des forces n'est pas à revoir? Certainement pas, et si tu avais lu quelques-uns des topic concernant la réforme, tu m'aurais trouvé du côté des sabreurs d'effectifs, avec un outil étrange et nouveau que visiblement tu ne connais pas: les arguments. Mais des textes comme celui-là, on en a déjà balancé des dizaines; il en sort un nouveau toutes les semaines et ils sont souvent aussi creux. On en a vu 13 à la douzaine ici. Cela veut-il dire que ce texte n'évoque pas un vrai sujet? Non, bien sûr, mais il ne l'aborde que sous un angle en excluant les autres. Il délaye en alignant des collections de poncifs bas de gamme. Si tu n'es pas capable de distinguer un document analytique réel d'un texte de propagande partisan ou d'un délayage creux fait de répliques préconcues, joues la un ton plus bas. Sur ma réflexion initiale: elle était là précisément pour souligner la banalité de ce genre d'articles. Ainsi que pour souligner (juste souligner) que ce genre de discours renvoie en partie aux poncifs de la RMA en vogue jusque vers 2002-2003, et TRES sérieusement battus en brêche depuis. Maintenant, si tu veux la jouer agressif en me traitant assez directement de con, comme tu l'as fait, c'est comme tu veux, mais je crains que tu ne sois singulièrement sous-équipé pour faire mumuse à ça. Les cellules grises ne s'achètent pas au rayon charcuterie.
  22. Encore un gland qui croit s'y connaître avec son vocabulaire managérial qui n'est là que pour donner de l'importance à son auteur. A une époque où on est en train de redécouvrir les vertus de la quantité qui n'est plus totalement remplaçable par la montée en gamme, ce mec a juste deux guerres de retard (devinez lesquelles). Sinon, beaucoup de lignes pour dire un gros tas de pas grand chose.
  23. L'Indianapolis était un croiseur. [glow=red,2,300]C'était un communiqué de la rubrique du pinailleur en rut.[/glow]
  24. Ouais, c'est un fait connu qui est de mieux en mieux chiffré: la fertilité au Moyen Orient est aujourd'hui basse par rapport à ce qu'elle a été. Il faut y ajouter la mortalité infantile généralement encore assez élevée (du moins selon les critères des pays développés), ce qui induit un vieillissement inévitable. La jeunesse actuelle des populations musulmanes est déjà en train de décliner (elle restera mathématiquement haute encore un bout de temps). De même, ce vieillissement est amorcé en Chine depuis très longtemps par le contrôle des naissances. Et le développement accéléré aura le même effet contraceptif (les gosses coûtent de plus en plus cher, l'envie de profiter de la richesse rend plus égoïste, l'urbanisation atomise la société....) sur la partie de la population qu'il concerne. L'Amérique du Sud a un rythme de croissance désormais maîtrisé. Restent l'Inde, dont la natalité baisse globalement, mais qui ne peut contrôler l'ensemble de son territoire dans ce domaine, et surtout l'Afrique. L'Afrique subsaharienne va voir sa population doubler dans les 50 ans à venir: l'absence de contrôle des naissances et la relative amélioration des conditions de vie dans pas mal de zones entraînent cette explosion démographique qui ne sera tempérée que par les problèmes alimentaires, la désertification, les guerres et l'émigration.
  25. Je me suis mal exprimé: je veux dire que le Pakistan, qu'il choisisse un alignement fiable ou non, entre pleinement dans l'équation par le seul fait des tensions de la région, mais surtout par le seul fait de son armement nucléaire. Même s'il se transformait tout d'un coup, par l'action du St Esprit, en une vaste Suisse calme et pacifiste, il entrerait dans l'équation: sa taille, son armée, sa position géographique et plus que tout son armement nucléaire obligent. Il entre tout bonnement dans les calculs des pays voisins, ce qui l'inclue dans l'escalade des tensions, le jeu des alliances, la permanence de la menace et la paranoia ambiante qui en découle. Mais comme il n'est pas appelé à devenir une 2ème Suisse, il faut y inclure toutes ses dimensions: le nationalisme, l'Islam radical, l'influence des religieux fanatiques dans l'enseignement et les prêches, la corruption, l'économie de la drogue (les militaires pakistanais étant de très gros traficants d'opium), les tensions territoriales et politiques avec l'Inde, les conflits environnants, la fragilité de sa politique interne, les problèmes frontaliers avec l'Afghanistan, les zones tribales, les tensions ethniques et le rôle des Pachtouns..... Sans compter que la plus grosse part de l'armement pakistanais, et plus encore le développement de son industrie d'armement encore embryonnaire, vient de plus en plus de la Chine. Les Pakistanais ont un tropisme plus logique envers la Chine. Aucune alliance n'est jamais choisie, mais celle avec les USA est plus subie que celle avec la Chine.
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