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Rob1

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Tout ce qui a été posté par Rob1

  1. Rob1

    A-10 Thunderbolt II « Warthog »

    Maintenant ce que je tire du bouquin de Smallwood sur le Warthog dans la guerre du Golfe : Déjà le déploiement vers le Golfe est l'occasion de découvrir que l'A-10 n'a pas de pilote automatique... Pour une armée qui ne combat que outre-océan, c'est un peu bête. Dans le Golfe, la réalité du terrain impose rapidement de réviser les conditions d'emploi de l'A-10. D'abord, le désert n'a pas de relief pour naviguer ou s'abriter. Ensuite, si la météo est excellente, le sable en suspension réduit la visibilité et empêche les appareils de voler à vue en rase-motte en sécurité, ce qui impose une altitude plancher. Et à partir du moment où les avions ne peuvent être au ras du sol, ils préfèrent voler assez haut. L'altitude standard devient 15 000 pieds pour être hors de portée de l'artillerie antiaérienne (AAA) de calibre inférieur au 57 mm, en comptant sur la SEAD et la manque de coordination des Irakiens pour se protéger du reste. Deux des six escadrons déployés (plus un de FAC OA-10A) sont convertis aux opérations nocturnes. Ils utilisent des fusées éclairantes, le Maverick à guidage IR comme FLIR de fortune, et d'autres improvisations inimaginables en-dehors de ce contexte (photocopier les cartes pour qu'elles soient plus contrastées et donc plus faciles à lire la nuit...). Cette décision, faite malgré les grosses réticences des pilotes, sera payante : ces "Night Hogs" ne subiront aucun dégât. Le jour-J de la campagne aérienne, les A-10 ont reçu des missions qui relèvent de : - l'interdiction aérienne du champ de bataille (BAI, frapper les moyens ennemis avant qu'ils soient mis en oeuvre sur le champ de bataille, prioritairement l'artillerie et les blindés irakiens). - détruire des sites radars dans la profondeur du dispositif irakien - des appareils en alerte en cas de demande de CAS - des appareils en alerte en cas de demande de CSAR Les pilotes ne sont pas très enthousiastes quand ils reçoivent les missions BAI et a fortiori les missions antiradar qui vont les obliger à aller bien plus loin en territoire hostile que ne le prévoyait le CAS. A haute altitude avec un avion lent, on peut les comprendre. Cependant, la défense antiaérienne irakienne sera peu efficace : les chasseurs se limitent à faire une poignée d'apparitions dans les premiers jours, et les quelques fois où les SAM radar tirent, ils éteignent le radar sans attendre la fin du guidage du missile. Le BAI exposera régulièrement les A-10 à l'AAA irakienne, qui sera pire qu'au Viêt Nam selon les vétérans, même si elle ne cause en fin de compte que peu de pertes, il faut constamment jouer avec cette contrainte. Le gros des pertes d'A-10 viendra des SAM IR, et surtout celui que le pilote n'a pas vu venir. A leur surprise, les appareils en longues missions de frappes sur les sites radar ne rencontreront pratiquement aucune menace. Rapidement, les missions s'étendent : d'abord la chasse aux Scuds, où les principaux avantages des A-10 sont leur temps de patrouille dans les étendues de l'ouest de l'Irak, et d'avoir rapidement pu être mis en oeuvre à partir d'une base avancée à proximité (Al Jouf). Puis le BAI s'étend encore plus en profondeur, contre les divisions de la garde républicaine en deuxième ligne. La chance qu'ils ont eu jusque-là les abandonne avec leur première perte. Cette mini-campagne est interrompue par l'offensive irakienne sur Khafji qui amène les A-10 à faire du CAS. Puis on leur demande une reconnaissance rapprochée sur la garde républicaine pour estimer son attrition, où les A-10 font un passage à seulement 2000-4000 pieds. Et les missions s'étendent à... détruire des sites de SAM radar ! Pour en être débarrassés lorsqu'il faudra faire du CAS au même endroit plus tard. Finalement, deux A-10 d'une même formation sont abattus lors d'une frappe sur la division Medina de la garde républicaine, encore plus en profondeur, le 15 février. Cet incident cause un revirement brusque sur les demandes faites aux A-10, qui sont retirés du BAI en profondeur. Le commandant d'escadre des A-10 y ajoute l'interdiction d'employer le canon hors des situations de troupes amies au contact, la plupart des pertes l'ayant été sur une passe canon. J'avoue n'avoir pas retenu grand-chose de la partie CAS pendant l'offensive terrestre, à part qu'à ce moment les pilotes craignaient plus les collisions et de faire des fratricides qu'autre chose. Réflexions personnelles : L'A-10 n'a pas été employé comme prévu pour le scénario à la Fulda, et l'expérience du Golfe n'est pas une validation empirique de ce concept. (Sauf pour un scénario de 3e guerre mondiale où l'Ouest arriverait à neutraliser largement la chasse et les défenses aériennes adverses dès le début, ce qui est assez bizarre.) Le choix de faire l'impasse, à sa conception , sur une capacité nocturne sur l'A-10 est quand même un sacré angle mort. Côté arsenal antichar, je trouve le choix du canon démodé dès son apparition : portée limitée, précision qui dépend lourdement du pilotage, c'est risqué à utiliser dès qu'il y a une menace antiaérienne sérieuse. A l'inverse, le Maverick c'était l'avenir : arme de précision, fire and forget, un peu de portée qui permet de rester à distance de la cible... en plus elle s'avérera fiable et évolutive (guidage IR ou laser, charge HE). Pendant la phase aérienne de la guerre, l'A-10 a été employé à des missions qui n'avaient rien à voir avec son concept initial, parce qu'il n'y avait pas de CAS à faire et qu'il pouvait être utile ailleurs. J'ai lu des forumeurs halluciner sur l'emploi des Jaguar français dans le Golfe, mais en fin de compte ca ne m'apparaît pas plus ridicule que les improvisations des Warthogs. EDIT : j'oubliais : ses pilotes considèrent l'A-10 comme sous-motorisé, le TF34 n'a pas été aussi puissant qu'espéré et l'USAF n'a pas pu se permettre les 100 millions de dollars qu'il aurait fallu pour l'améliorer de 10 à 15%... D'ailleurs les pilotes, quand ils le pouvaient, cherchaient à se débarrasser de leurs bombes Mk82 dès que possible pendant leurs sorties. Et j'avance un peu dans le temps, mais un avion qui ne peut pas faire de désignation d'arme guidée laser (puis GPS) avant la version A-10C vers 2006, je trouve ca hallucinant. Je me trompe peut-être, mais pour moi, tout avion américain qui se respecte se devait d'avoir une capacité laser après 1991 et une capacité JDAM après 1999... Une 3e guerre mondiale aurait eu une intensité, et donc une consommation d'hommes et de matériel inimaginable, même comparée à la guerre en Ukraine actuelle. Le problème qui me paraît pertinent n'est pas qu'ils auraient eu des pertes, mais combien de chars les A-10 auraient pu dégommer pour chaque perte de leur côté. Si pour une sortie sur trois, la chasse ou les SAM ennemis les obligent à abandonner l'objectif, ca commence à craindre.
  2. Poutine dit combien de bêtises dans son discours ? "The hypersonic dagger [Kinjal] aircraft system has not only been put into service, but is also being used with high efficiency to hit particularly important targets in the course of the special military operation." "The hypersonic sea-based complex Zircon has also already been used in battle. The hypersonic units of the intercontinental range Avangard (and) the laser systems Peresvet are on combat duty. The tests of the Burevestnik unlimited-range cruise missile are being finalised. And the unmanned underwater vehicle Poseidon... The first mass-produced Sarmat heavy ballistic missiles have been delivered to the troops." https://www.usnews.com/news/world/articles/2024-02-29/highlights-putins-address-to-russias-parliament Il y a au moins le Sarmat qui n'a pas fini ses essais, que je sache...
  3. Rob1

    A-10 Thunderbolt II « Warthog »

    Bon, je l'ai lu pendant ma petite semaine de vacances, et je vais faire un résumé de l'utilisation opérationnelle de l'A-10 dans le Golfe. En attendant, pour commencer, un petit retour sur le concept d'emploi d'origine de l'A-10 : Quand le A-10 apparaît à la fin des années 1970, il semble n'avoir qu'un scénario d'emploi : faire de l'appui aérien rapproché (CAS) face à une offensive soviétique en Europe de l'Ouest. Il doit voler à basse altitude, détruire des chars et autres cibles sur le champ de bataille, et puis voila. Il a été spécifiquement armé du canon GAU-8 et des missiles Maverick pour détruire des blindés. Il doit opérer dans un système de coordination très serré avec l'US Army qui passe souvent par l'utilisation de contrôleurs aériens avancés dans les airs (FAC-A). L'appareil est utilisé en vol à vue. Il n'a pas de capacité nocturne, par mauvais temps, ni de suivre le relief. Les pilotes s'habituent à naviguer avec une carte sur le genou, et surtout ceux basés en Europe font régulièrement des détachements sur les bases avancées en Allemagne de l'Ouest qu'ils utiliseraient en temps de guerre (je crois que c'est à ça que s'arrête la "rusticité" de l'appareil), ce qui leur permet de se familiariser avec le terrain. Le relief est utilisé pour se masquer entre deux passes de tir. Pour l'absence de capacité par mauvais temps, leur argument est que, même dans le théâtre d'opérations européen et sa météo défavorable, il sera possible la plupart du temps de voler à vue sous la crasse. Je trouve que c'est un schéma d'emploi très spécifique (quoique aussi applicable au théâtre coréen, je pense), et qui fait beaucoup de présupposés. Quid de l'efficacité si la chasse adverse arrive à menacer régulièrement les appareils de CAS ou des FAC-A ? Quid si on se bat sur un terrain que les pilotes n'ont pas fréquenté en temps de paix ? Et enfin, quid de la survavibilité contre une armée équipée d'une protection multicouche SAM basse altitude - ZSU-23-4 - MANPADS s'il faut faire du CAS dès le premier jour, sans avoir le temps d'attendre qu'une campagne de SEAD face de l'effet ? (Une remarque qui m'est venue au passage : l'A-10 est le seul avion ayant un nom en A-quelque-chose qui a été conçu à la demande de l'USAF...).
  4. Il va falloir un jour que le public arrête de croire que les espions ont un rapport avec la guerre froide. Espionnage et contre-espionnage, c'est le jeu entre États (et parfois organisations non-étatiques) dès qu'ils sentent qu'une menace n'est pas nulle. Ils ne tentent pas de pourrir notre système démocratique en diffusant des fake news, des mails piratés et en finançant nos partis extrémistes. Ils n'assassinent pas leurs opposants en exil sur notre territoire ou celui de nos voisins. (Ils n'assassinent pas leurs opposants en exil tout court, en fait. Leurs opposants n'ont pas besoin d'aller en exil, parce qu'ils n'assassinent pas leurs opposants, quand on y pense. C'est dingue l'ampleur de la différence, quand on verbalise tout ça.) Ils ne balancent pas un neurotoxique dans la ville d'un de nos voisins qui collatéralement tue un citoyen du coin et en blesse d'autres, et coûte des millions de livres sterling à nettoyer. Ce ne sont pas des saints ni des rigolos, mais ce sont les services secrets d'un pays démocratique et relativement allié. Il y a de sérieuses différences avec les hommes de main d'un autocrate qui réprime ce qui menace son siège.
  5. Je ne connaissais pas. Le nom figurant explicitement dans les papiers de Mitrokhine, c'est étonnant que seul le nom de code BROK ait été publié dans le bouquin Les Archives Mitrokhine écrit avec Christopher Andrew. Peur de poursuites par le concerné ? (il était alors encore en vie) Je suis retourné voir dans Les Archives Mitrokhine, il parle notamment d'une liste de treize agents importants de la rézidentoura de Paris qui ont reçu des bonus de nouvel an en 1973, 1974 et 1975, sur dix Français, six d'entre eux (dont BROK) étaient journalistes, ce qui montre l'importance relative du travail du KGB dans le domaine* - et que leurs noms de code (ANDRE, ARGUS, NANT, MARS et TUR) sont autant de mystères restant à élucider. * : tout en reconnaissant que cette liste n'est pas exhaustive : l'agent le plus important dans le domaine scientifique et technique n'y figure pas, car il était payé selon un autre système de bonus. Par ailleurs, Pierre-Charles Pathé n'est pas sur cette liste car il avait perdu en importance, mais il en regagnera peu après.
  6. Si c'était un politicien normal qui disait ca, je dirais que vous avez raison. Avec Trump, je crois que vous avez tort. Trump dit ça pour un mix de 1) c'est ce qu'il pense 2) se vanter devant son public 3) parce qu'en affaires il croit que tout est une transaction à somme nulle où son but est de rentrer du cash et de ne pas en sortir. Je ne crois même pas qu'il comprenne vraiment ce que c'est que cette histoire de règle de 3% du produit intérieur brut pour la Défense. Cf. il parle de "payer les factures"... Et au fait, si demain nous "payons" nos 3%, soudainement le problème serait réglé, Trump nous aimerait, il nous protégerait, il dirait à Poutine "pas touche à mes copains sinon je te défonce" ?
  7. Rob1

    A-10 Thunderbolt II « Warthog »

    Je viens de lire cet article qui donne le témoignage d'un pilote de A-10 pendant la guerre du Golfe : https://www.airandspaceforces.com/PDF/MagazineArchive/Documents/1993/August 1993/0893warthog.pdf (ou si vous préférez lire en format page web mais sans les photos : https://www.airandspaceforces.com/article/0893warthog/) Je suis un fan de longue date du A-10, depuis que gamin j'ai joué à Silent Thunder - A-10 Tank Killer 2, mais je me rends compte que je n'ai encore rien lu de substantiel sur l'emploi effectif de l'A-10 en opérations. C'est toujours dérangeant de le découvrir faire du bombardement à la bombe "idiote" depuis 6000 m... Je crois que le livre de William Smallwood sur le sujet va être un de mes prochaines lectures.
  8. Heu, c'est Trump lui-même qui a raconté cette conversation dans un discours, pas une fuite anonyme...
  9. Pour une poignée d'exemplaires qui ne sera vendue qu'à la France ? (parce que pour des débouchés export c'est mort, entre les concurrents AWACS et le P-8 livré depuis une décennie au RU, Norvège, Allemagne et Inde...)
  10. Rob1

    Adolf Tolkachev

    Je viens de découvrir que le bouquin de Hoffman a été traduit en français, pour ceux que ca intéresse : https://editions-syrtes.com/produit/lespion-valait-milliards-david-e-hoffman/
  11. Merci de l'info. J'avais feuilleté The Root: The Marines in Beirut, August 1982-February 1984 de Eric Hammel qui date de 1985, il avait évidemment une partie sur l'attentat vu par divers survivants. Je me souviens surtout que le sergent de garde à l'entrée a réussi à s'enfuir par l'arrière du bâtiment et est le seul à avoir eu le visuel sur le camion lui-même au moment où il a explosé.
  12. J'ignorais que Trump était potentiellement à un coup de dé d'un échec critique :
  13. CNN annonce que trois militaires US ont été tués, et au moins deux douzaines blessés, par une attaque de drone sur leur avant-poste en Jordanie. Ils ont eu une confirmation officielle du Central Command en ce qui concerne les trois tués. Bien que le détail de ce qui s'est passé reste à reconstituer, Biden dit déjà savoir que l'attaque a été commise par un groupe soutenu par l'Iran opérant en Syrie et en Irak. https://edition.cnn.com/2024/01/28/politics/us-troops-drone-attack-jordan Apparemment ca c'est passé à un endroit appelé "Tower 22", dans le coin nord-est de la Syrie, à un jet de pierre de la Syrie (et de la zone que les US y occupent autour d'Al Tanf) et quelques kilomètres de l'Irak.
  14. @herciv Sur le premier tweet c'est le parking d'un Leclerc qui est démoli, pas une autoroute. Sur le deuxième tweet c'est la manif anti-extrême droite faite lors de la journée du souvenir de la Shoah, rien à voir avec une rebellion d'agriculteurs...
  15. @collectionneur je viens d'ajouter les références de quelques ouvrages "officiels" français que j'ai découvert au cours de mes recherches, ca fait toujours une biblio indicative pour celui qui voudrait creuser le sujet. Je découvre qu'il y en a un nombre raisonnable (un au plus haut niveau de l'État, un sur l'AdA, un sur la Marine...) mais dont je n'avais pas entendu parler. Idem pour les témoignages, j'en ai vu quelques-uns en épluchant le catalogue de la BNF, mais c'est galère à fouiller parce que 1) il y a des catégories, mais elles sont mal organisées, allez savoir si un ouvrage est dans Opération Daguet (1990-1991), ou France. Armée. Division Daguet, ou dans une des sous-catégories de Guerre du golfe Persique (1990-1991) telles que Histoire des unités -- France, Participation française, ou encore Opérations aériennes françaises. Il faut toutes les fouiller et là ca m'amène au point n°2 2) l'ergonomie du sites n'est pas intuitive, ce n'est qu'après plusieurs heures que j'ai trouvé comment "dérouler" les sous-catégories (c'est planqué dans "détail des sujets" dans le menu à gauche). J'ajoute au passage que la sous-catégorie Opérations navales françaises (qui contient un seul ouvrage...) n'apparait bizarrement pas dans cette liste. https://catalogue.bnf.fr/rechercher.do?index=SujConstr&numNotice=12181105_12196769_ Bref, on a un bel outil de recherche potentiel mais qui demande beaucoup d'efforts pour être exploité
  16. Il y a quelques infos sur Orchidée/Horus/Horizon dans ce doc sur les Puma : http://www.aha-helico-air.asso.fr/Materiels/puma4.pdf Demande persistante... mais intermittente puisque le programme initial fut annulé la veille de l'invasion du Koweit par Saddam, puis les Cougar Horizon désactivés en 2008. Ca m'avait laissé un mauvais arrière-goût, ces quatre Cougar relativement jeunes mis sous cocon tandis que l'ALAT devait faire avec des Puma hors d'âge
  17. Un recueil d'une centaine de récits de pilotes de la 11e escadre de chasse (sur F-84F, F-100 puis Jaguar), qui avait été publié en autoédition (épuisé depuis), est désormais en téléchargement libre : https://www.pilote-chasse-11ec.com/livre-sur-la-11ec/ Ce n'est pas tout à fait nouveau, mais j'avais raté l'info...
  18. Deux marins US sont portés disparus en mer depuis jeudi au large de la Somalie. Selon des infos officieuses, c'étaient deux SEAL et ca s'est passé lors d'un abordage nocturne : alors qu'ils montaient à bord d'un navire, une vague a fait tomber l'un d'entre eux à la mer. Suivant le protocole, son partenaire a sauté pour lui porter assistance. Leur mission n'avait pas de lien avec l'opération Prosperity Guardian de protection du trafic commercial en mer Rouge, ni avec les frappes sur les Houthis. https://apnews.com/article/navy-seals-missing-somalia-coast-boarding-mission-41a5cf55805f8aa0ff2c4d5626690529
  19. Tu veux dire l'Express ? http://www.air-defense.net/forum/topic/6665-dgse-et-services-de-renseignement-européen/?do=findComment&comment=1689140
  20. C'est quand même très ambigu sa formulation. On pourrait croire que ca englobe toute aide à l'Ukraine, y compris la livraison d'armes et de munitions. Et toi-même tu avais noté l'ambigüité d'un message de Poutine rappelant qu'il pouvait utiliser ses armes nucléaires pour défendre l'intégrité territoriale de la Russie, alors que ce territoire était déjà censé inclure quatre provinces ukrainiennes : http://www.air-defense.net/forum/topic/26674-guerre-russie-ukraine-2022-considérations-géopolitiques-et-économiques/page/630/#comment-1638687
  21. Je crains que tu ne sois optimiste, car j'ai l'impression que la phrase de Guisnel ne s'applique qu'au fait que les Américains et Britanniques étaient dans le correct. Ca fait longtemps que je suis étonné que le rens français n'ait jamais semblé déployer d'efforts vis-à-vis de l'URSS, et tout autant étonné qu'aucun auteur ne le dise. La phrase "Cette région n'a jamais été la spécialité de la DGSE" est le plus osée que j'ai lu dans ce sens, et encore, le texte est assez ambigu pour qu'on se demande si son auteur veut dire "le monde russe" ou uniquement l'Ukraine. Par exemple je me souviens d'avoir sursauté en lisant dans Le maître du secret de Notin que le SDECE dans les années 1970 avait fini par fermer tous les postes au-delà du rideau de fer sauf ceux de Roumanie et Berlin-Ouest ! Et aucune réflexion à ce sujet, ne serait-ce que comparer avec les autres principaux services occidentaux. C'est à la même période qu'à CIA on se bouge et qu'on développe diverses techniques pour pouvoir traiter sur le long terme des sources dans les pays "difficiles", c'est à dire communistes (voir par exemple CIA-KGB Le dernier combat de Bearden, qui soit dit en passant figurait à la bibliographie d'un livre antérieur de Notin). Et alors que le bouquin a été quelque peu discuté à sa parution, je n'ai jamais vu cette info-là reprise. Ca me paraît plus cohérent que d'imaginer tous les gouvernants français être à ce point à côté de la plaque. Parce que c'est une situation qui me semble constante depuis le début de la guerre froide. J'ai l'impression que jusqu'en 1962 le SDECE était focalisé sur les guerres de décolonisation, et ensuite sur les zones d'influences "historiques" de la France en Afrique et au Moyen-Orient. Si on ajoute une ambition mondiale, le manque de moyens (le service a toujours été sensiblement moins étoffé que ses équivalents britanniques ou ouest-allemand), et la difficulté d'opérer dans les pays communistes (puis dans les années 90 la baisse d'intérêt pour les affaires russes), on peut comprendre que le SDECE/DGSE n'ait jamais espérer briller sur cette zone... mais je ne comprends pas qu'on ait baissé presque totalement les bras. Il me semble évident que les US sont les "leaders" implicites sur le sujet russe. Mais 1) il ne peut pas y avoir d'accord ferme entre services secrets (impossibilité de vérifier qu'il est respecté... même l'accord le plus symbiotique, UKUSA, prévoit que les membres peuvent faire des exceptions) 2) quand c'est du renseignement de source secrète, les services veulent la protéger leur source, donc sont très réticents à partager même ses infos (par exemple le MI6 n'a jamais dit aux Américains qu'Oleg Gordievsky était un de leurs agents). Alors partager avec les Français qu'on soupçonne moins bien sécurisés contre le KGB que les Anglo-saxons, et qui une fois sur deux refusent de te suivre... Par exemple, si les services français n'aient pas cru aux alertes américaines sur l'invasion de l'Ukraine, c'est sans doute en partie parce que les US n'ont pas donné de détails sur leurs sources les plus sensibles ni même partagé les infos qu'elles ont fourni. J'avais entendu parler de ce titre, le résumé était tellement chelou que je l'ai classé dans la catégorie "arnaque", a priori.
  22. Il leur a vraiment fallu attendre les années 1990 pour comprendre ? Le "colonel Abel" (celui qui a été échangé contre le pilote de U-2 Gary Powers) a été arrêté avec de quoi échanger ce genre de messages en 1957. Quelques années plus tard le MI5 a pu écouter l'illégal Lonsdale/Molody recevoir ses messages et les a décryptés, selon Peter Wright dans Spycatcher, qui donne aussi des détails sur l'utilisation de radio dans deux cas beaucoup moins connus dans les années suivantes, Martelli et Bossard, apparemment utilisés lors de leurs procès. En 1988 la police britannique s'est même payé le luxe d'arrêter un illégal tchèque pendant qu'il recevait un tel message... J'avais lu l'acte d'inculpation complet de la dizaine d'illégaux russes arrêtés en 2010, j'avais tiqué sur le fait que le FBI ne listait que des preuves indirectes sur l'utilisation de radio par les illégaux (des messages électroniques faisant références à des "radiogrammes", une radio photographiée lors d'une perquisition, des bruits entendus par des micros), comme s'il n'avait pas cherché (ou pas réussi) à en savoir plus sur les messages radio eux-mêmes. Ca contrastait, par exemple, avec les messages planqués dans des images sur internet, car là le FBI racontait avoir cherché les pages web visitées par les suspects, y avoir trouvé des images contenant des messages cachés.
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