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Berezech

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Tout ce qui a été posté par Berezech

  1. Berezech

    Bombe atomique Allemagne 44/45

    En essayant de me mettre dans la tête d'un Hitler ultra parano post Valkyrie ultra centralisateur des décisions et absolument nul (ça me fait très mal à la tête), je me dis que la seule utilisation possible que le vieux puisse en faire ... serait de l'utiliser contre son propre peuple. "Ha ma PanzerArmee de gamins de 15 ans s'est faite étriller ? Je la nuke pour faire un exemple" "Ha les Soviets ont pris Budapest avec la complicité de cette race de traitres, les hongrois ? Je nuke" "Ha mon bunker est encerclé ? Je nuke" "Himler m'a trahi, je nuke Lubeck." "Goering m'a trahi, je nuke Goering". etc ... Accessoirement à la fin de la guerre les soviétiques mettent directement la main sur l'arme nucléaire et les scientifiques qui vont bien, ce qui change un peu la guerre froide.
  2. Il va falloir de sérieuse contre-parties pour avoir du consentement/consensus là-dessus. Et se poser un certain nombre de questions préalables (qu'est ce qu'on garde, le système bancaire on en fait quoi, qui doit diriger l'économie, la bande de grands détenteurs du patrimoine qu'on a sauvé au frais du contribuable en 2008, puis à nouveau en 2020 doit contribuer, mais dans quelle proportion ?). Il y a un contrat social entier à renégocier. Perso je ne vois pas pourquoi j'irais bosser 50h pour payer le redressement de certaines sociétés propriétés de grandes fortunes, dont l'utilité sociale ne paraît pas établie. Ou pour repartir sur les bases d'une société ou le patrimoine se concentre vers le haut avec les mêmes problème économiques (un rapprochement des cycles de crédits de plus en plus intense, une répartition à la rationalité limité des moyens de production et une division du travail inégalitaire, un problème de définition de ce qu'est la valeur, la responsabilité des organisations humaines). Avant de demander aux gens des efforts (je partage avec toi l'idée de leur nécessité) il va falloir leur fixer des perspectives (autres que la dette/austérité éternelle de la Grèce par exemple). En particulier si dans deux ans on siffle la fin de la récrée pour revenir au statu quo ante et à l'austérité, ça va pas le faire. Enfin vu qu'on va vers une spirale déflationniste, la question de l'investissement / et du soutien à la consommation va se poser. Et probablement pas dans un contexte de sécurité international apaisé. D'ou peut être l'utilité de ce sujet, et sans doute de partir des besoins sécuritaires de notre population. On risque d'en revenir rapidement à des choses discutées depuis longtemps, a t-on besoin d'un PA supplémentaire, de regarder l'évolution géopolitique sur le continent, de protéger l'outre-mer ou d'avoir des moyens en prévision de la prochaine pandémie ? Et lequel de ces moyens prioritaires est susceptible d'aider l'économie nationale durablement (développement technologique en particulier, soutien à la consommation de biens intermédiaires, filières industrielles, aménagement du territoire, soutien aux ménages les plus fragiles ...)
  3. 1 - Mener une guerre d'embuscade et d'attrition entre le mur et Winterfell (vue que l'armée ennemi ne maitrise pas le terrain, qu'on sait ou elle va, sa taille, sa vitesse etc ... et qu'on a des drones reco avec Bran, l'ennemi n'a aucun élément ni moyen de reco (en dehors du dragon), ce qui expose son chef à une mort prématurée). Virer la population en l'envoyant massivement vers le sud. Laisser tomber le terrain, conserver ses hommes (Mao). 2- Creuser des lignes successives de tranchées cloisonnées avec des levées de terre ... Et blindées d'épieux pour "adoucir" l'adversaire, lui tomber dans le dos, le canaliser, l'anéantir en évitant le cac. (pratique quand on a des tas d'archers et des lanciers lourds). Inonder les glacis pour former du verglas devant les retranchement. Modifier les cours d'eau pour créer des barrières. Bref faire du César à Alésia ou du Vauban à l'improviste. 3- Utiliser la cavalerie pour harceler l'ennemi en le prenant à revers. Foutre le feu aux forêt autour de Winterfell. militairement cet épisode n'a aucun sens. Le roi de la nuit prend des pertes prohibitives dans un assaut frontal. La stratégie des défenseurs est particulièrement stupide (usage de la cavalerie, et infanterie lourde massacrée d'entrée de jeu, passivité dans la phase d'approche). Alternativement, Le roi de la nuit n'a qu'a s'installer à proximité (et même pas besoin de circonvallation vue la nature de son armée) et laisser les défenseurs crever de faim et de froid. Envoyer une partie de ses forces raser le Nord et lever des troupes fraîches (haha). Je ne comprends pas pourquoi il est pressé. Même les dragons de Dany et Jon doivent bouffer, donc en plus opportunité parfaite de les choper en embuscade durant une sortie.
  4. Berezech

    Bombe atomique Allemagne 44/45

    Nuker Paris, Bruxelle, ou Londres me paraît dans le délire d'Adolf, si tant est qu'il puisse intellectuellement saisir ce qu'il a entre les mains et comment s'en servir. Si tant est que ses bombardiers puissent atteindre leur cible (de nuit ?). Et que les V2 soient assez précis, (bof). Tactiquement l'utilité me paraît nulle (à employer en rase campagne contre les soviétiques ou même les alliés). Pour le reste ça change quoi ? Je suis les alliés je répond en incinérant un peu plus les villes allemandes en conventionnel (si c'est possible). Je ne pense pas que le tempo des opérations soit drastiquement modifié, même si la log dans la manche est visée. Au pire les soviétiques grattent plus de terrain ? Le sort de l'Allemagne ne fait plus aucun doute en décembre 1944, et une demi douzaine de nuke ne sont pas susceptibles de retourner la situation. Au pire on décide de découper en plus petits morceaux l'Allemagne, et les nazis savent que la corde ou le goulag les attendent. En revanche ça justifie encore plus l'utilisation des bombes US contre le Japon quelques mois plus tard. Mais on sait que ça n'est pas non plus décisif dans la décision de se rendre côté japonais. EDIT : pour l'usage des troupes conventionnelles, de toute façon l'Allemagne subie toute l'année 1944 le rythme que lui impose les alliés. A l'exception de la contre attaque dans les Ardennes ? Au pire le front de l'ouest rompt un peu moins vite. Ou Hitler peut gratter quelques jours/semaines à l'est en jetant ses maigres réserves dans les jambes de la machine soviétique.
  5. Petite lecture de la presse locale avec le café du matin : - Les soignants de mon département (Hautes Pyrénées) se sont constitués en asso indépendante pour partager des infos, collecter des dons et du matériel - Ils ont mis en place en partenariat avec les labos locaux équipés un dépistage réservé aux personnels de santé, caissière de supermarché, éboueurs etc ... (pas de dépistage massif). - Les tests dans ce département encore "peu" touché (on a quelques morts tous les jours, en particulier en EHPAD, et 16 lits de réa occupés sur 20) révèlent que 25% des personnes testées dans les personnels essentiels ont été en contact avec le virus. Au niveau national on serait autour de 30% ! - Ils indiquent qu'ils ont 15 jours de réserve de matériel de protection, gants, masques, blouses ... si l'épidémie ne s'aggrave pas. (et à priori on est encore en phase ascendante, ce qui est le cas de toutes les régions jusqu'ici moins touchées). L'article en entier : https://www.nrpyrenees.fr/2020/04/02/prelevements-covid-les-infirmieres-aux-petits-soins,8828821.php
  6. J'ai l'article de Mediapart, je veux bien le passer en MP pour ceux que ça intéresse. En substance ils ont présenté le rapport à plusieurs acteurs (universitaires, professionnels de santé, syndicalistes de la CdC) qui s'inquiètent du fait que le rapport met en avant presque uniquement le secteur privé (dans les investissements, et la restructuration de la dette), avec un gros conflit d'intérêt de la CDC qui a des parts dans pas mal d'établissements de santé privé, ou d'EHPAD.
  7. Ce qu'a fait subir l'UE à la Grèce était déjà criminel. Sauf que cette fois c'est nous que les Allemands ont dans le leur ligne de mire. La situation actuelle produit un discours calamiteux sur la scène politique allemande qui empoisonne les relations entre les pays : "nous braves septentrionaux économes et éthiques, contre latins/grecs fainéants, corrompus", autant subventionner l'AFD et les nationalistes directement ça irait moins vite. Si les Allemands pensent pouvoir infliger le même traitement qu'à la Grèce aux pays latins, il faut être capable d'instaurer un rapport de force. Et arrêter avec ces conneries de discussions stériles ou de bluff de couloir qui finissent en soumission humiliante. ça créé du Frexit et du ressentiment chez nous en plus. Si l'Allemagne, l'Italie et la France ne se pointe plus aux réunions du Conseil européen l'UE est paralysé. En seulement quelques semaine ça serait très, très, chiant pour les pays du nord. Et c'est notre seul bargaining chip (en dehors de la sortie, qui serait de mon point de vue une catastrophe). Les allemands nous respecteront plus si on met nos menaces à exécutions. Sinon Wolfgang Schaüble a raison de nous appeler la "Grande nation" en éclatant de rire. Le MES c'est de la merde et c'est inacceptable. C'est un outil de punition et de domination, pas de solidarité. Que les Allemands aient expédié les italiens devant ce truc début mars est d'une hypocrisie ... Il faut le remplacer par ce que Keynes appelait un "mécanisme universel de redistribution des surplus", ce qu'on appelle plus couramment ... un budget européen. Les pays en surplus ne peuvent pas martyriser les pays en déficit sans en contrepartie réaliser des investissements ou des travaux d'infastructures transnationaux pour compenser. Je suis ouvert, on peut un peu usineàgazer le truc si on veut (orientation des investissements de la Banque Européenne d'Investissement plutôt, fonds structurels fléchés ...). Mais aller faire une énième cure d'austérité à des pays qui ont une monnaie mal ajustée à leur économie, ou sans faire d'effort conséquents pour intégrer les économies, ne sert à rien. La Grèce est dans une boucle d'endettement éternelle très rentable pour ses créanciers (et l'oligarchie grecque ravie de vendre à la découpe le patrimoine du pays) mais elle ne s'est jamais réellement relevé de son traitement de choc, quasiment aucun investissements alors que son stock de capital s'amorti et des revenus toujours stagnant. Si on fait la même chose à la France, je crois qu'il vaut encore mieux sortir que d'accepter le joug du MES.
  8. Les nouveaux cas, testés, n'ont plus aucune signification pour mesurer la propagation de l'épidémie. Voir l'étude de l'Imperial College postée par @rogue0 sur le sujet résilience à une pandémie. En France on a entre 1,7 et 7% de la population qui a déjà été en contact avec le virus. Apparemment les Allemands ont réussi à la ralentir un peu mieux au début, mais ils ont aussi presque 2% de leur population touchée ... contrairement à la Corée ou seule une partie limitée de la population a été touchée et rapidement contenu. A ce stade tu peux tester large, il y a trop de foyers pour les isoler et cette saloperie de virus se répand très vite, ils vont suivre le même trend que nous assez vite. Concernant l'Allemagne et les eurobonds, la seule politique à pratiquer c'est celle de la chaise vide au Conseil Européen jusqu'à ce que les pays du nord cèdent. Si on a pas d'Eurobonds, l'UE va lentement exploser (et à juste titre, sans solidarité réelle, les décideurs des pays déficits cèderont à leurs opinions qui crieront au coup de poignard dans le dos). Si l'Allemagne veut pas ... et bien ils vont droit à la grande dépression. Que ça soit une option préférable à la coopération et à une réforme de la gestion économique de l'UE plus redistributive en dit long sur la politique intérieure allemande, total décalage avec le réel.
  9. Il y a un autre facteur à prendre en compte, et qui joue pas mal dans les stratégies migratoires. La plupart des migrants hommes jeunes ont plusieurs options, et leur parcours est une dynamique plus qu'un stock photographié à l'instant t : 1- Le mariage mixte sur place, l'intégration progressive dans la société d'accueil (sur 3-4 générations) 2- Le regroupement familial, l'homme arrive, stabilise sa situation financière et économique puis fait venir son épouse, ses enfants restés au pays en utilisant le droit à une vie familiale (Les états européens exercent un contrôle draconien là dessus, il faut que la vie familiale soit réelle et établie, tu ne peux pas juste épouser le voisin de la cousine pendant les vacances au bled). 3- Une fois une certaine situation économique et financière stabilisée, si quelques années de pain blanc, retour au pays pour fonder une famille dans de bonnes conditions. 4- Le célibat, la famille recomposée, monoparentale ou autre organisation du ménage ... comme le reste de la population les modèles de ménages sont variés et échappe à la logique du couple classique même si celle ci reste la représentation, et la forme, majoritaire de la famille. Dans les années 2010 les études montraient qu'on était en moyenne sur un retour après 10 ans de résidence pour la plupart des étrangers résidents (toutes nationalités, européennes inclus). Le problème pour les Erythréens, Syriens ou Afghan c'est les possibilités de retour. C'est quand même bien la merde à la maison même quand il te dise qu'ils n'ont qu'une envie c'est de retourner chez eux (90% des migrants avec qui j'ai bossé vivraient au pays si ils avaient la sécurité économique et physique à domicile. Faudra suivre l'évolution en Suède (et les études qualitatives et quantitatives) pour pouvoir dire si la tendance est durable (et donc inquiétante, ce qui serait effectivement le cas avec un tel ratio) ou si il y a une adaptation des parcours et des stratégies (2e migrations vers un autre pays européen ? Retour au pays ?)
  10. Je rappelle qu'il passe la scène suivante à se faire casser la gueule :) (ce qui en fait une bonne métaphore de ce qui va aussi nous arriver pendant "l'ajustement")
  11. Prenez une grande aspiration de Gorafisation du réel et ... de Patrick Arthus (économiste en chef chez Natixis). Je trouve qu'il trolle un peu pour avoir son moment médiatique, mais l'analyse n'est pas totalement inintéressante. Je ne pense pas personnellement que ça soit la fin du capitalisme néo-libéral, on va plutôt vers une recomposition (et sans doute temporaire). Je mets le résumé, pour le reste de l'analyse suivre le lien : https://www.research.natixis.com/Site/en/publication/hNRsI50ITmuQOkP9jW-8YQ%3D%3D?from=website&fbclid=IwAR1svA0xbyIZgMGwLOahiVBznUq2Xul-BF9olyN4B74o7w_EEn-RBe3nZWA
  12. Non seulement le liquidateur va essayer de récupérer ce qui est récupérable, mais tes déposants viennent retirer leur argent en masse dès la chute de la 1ere banque, plus personne ne veut non plus faire affaire avec toi, ou de prêter de liquidité (ou à un tarif prohibitif). Et avec moins d'1% de ton bilan réellement dans les caisses tu ne peux pas durer longtemps ...
  13. L'Euro est un Mark un peu dévalué. Techniquement ça serait un EuroDeutsheMark réservé au club du nord du Rhin qui devrait s'apprécier. Et nous on aurait un EuroFrancPesetasLire qui devrait se déprécier. Enfin à terme j'imagine qu'on trouverait un terme technos, ou que chaque pays reprendrait le contrôle de sa monnaie. C'est la situation que je redoute si il n'y a pas une entente au niveau européen. Tape "Target2 Imbalance" dans ton moteur de recherche préféré. Target 2 ne représente pas une "dette" que contracterait les pays déficits vis à vis des pays surplus, mais il montre les déséquilibres dans les transactions bancaires. En fait je prends un exemple, en France tu prends le département de Paris, et celui de l'Ariège. Le premier a un fort PIB, une démographie forte, un fort dynamisme. Le second est sous peuplé, pauvre et avec une activité industrielle déclinante, en plus zone montagneuse en partie qui requiert de lourds investissements. Pour ajuster les niveaux de vie l'Etat français agit pour redistribuer une partie de la richesse de Paris vers l'Ariège, à travers les impôts, la sécu etc ... A l'échelle européenne tu n'as pour l'instant pas ce mécanisme (le budget de l'UE n'a pas la taille critique, même à travers les fonds structurels) donc les pays qui ont un avantage creusent la différence avec les zones plus pauvres. C'est notamment le problème avec une Allemagne très attractive pour les capitaux étrangers (population bien formée, cadre légal/culturel, outil industriel, services publics, salaires modérés). Si tu as de l'épargne monétaire vaut-il actuellement mieux aller l'investir dans un pays en excédent commercial ou en plus les lois sont trèèèès favorables au patrimoine, ou dans un pays ou les perspectives sont plus difficiles ? Non seulement l'Allemagne a des excédents vis à vis des autres pays, mais son avantage ne fait que se renforcer. Le problème des banques européennes, c'est qu'elles ont des créances les unes avec les autres. Techniquement juste l'effondrement d'une ou deux institutions moyenne menacerait l'ensemble du système bancaire (comme en 2008 en fait ou le sacrifice discutable de Lehman Brother a déclenché la crise bancaire fin 2008 malgré le plan américain). Le crédit de Bilbao crève ? Il ne peut plus rembourser Santander. Santander passe par pertes et profits, et elle perd ... plus que ce qu'elle ne peut encaisser, elle fait faillite, sauf qu'elle devait de l'argent à 10 autres banques, qui devaient de l'argent à la DB et à BNP ... etc ... faillite en chaîne à cause d'un seul domino défaillant. C'est aggravé par la quantité limitée de dépôt des banques (en liquidité), je pensais qu'après 2008 elles devaient avoir 6% de leur bilan en liquide, en réalité on est plutôt autour de 1% ... Il suffit qu'elle ne puisse pas faire face à une petite partie de leurs dettes pour que les taux montent sur le marché interbancaire, ou qu'elles déposent le bilan. Pourquoi alors qu'elle est en faillite (objectivement) la DB continue à magnétiser de l'argent ? c'est vrai qu'il y a la un paradoxe. C'est parce que les fonds de ces banques ne sont pas garantis de la même manière. Si tu veux c'est un peu comme si les différents pays avaient une police d'assurance différentes. In fine c'est bien l'épargne des citoyens/résidents qui garantie la solvabilité de cette police d'assurance, plus ou moins crédible selon la situation macro économique de ces pays (et l'Etat garantie ces dépôts ... sur la foi des dépôts eux même, c'est une boucle). Et l'Allemagne a des tonnes d'épargnes (dans des banques en faillites certes, mais "Too big to fail".) Pour diverses raisons (voir le fil Allemagne ou j'ai expliqué les avantages et les faiblesses à mon sens de celle-ci) l'Allemagne semble offrir une meilleur garantie aux dépôts, de par son excédent budgétaire et sa dette modérée, son fort niveau d'épargne, un patrimoine privé et public conséquent ... et plus subtilement de par la concentration du capital dans son système, et son poids politique en Europe. La crédibilité de cette police d'assurance diverge entre pays de la zone UE. L'Espagne ou l'Italie ne peuvent pas espérer à l'heure actuelle sauver leur système bancaire seules. Et les Allemands ne veulent pas étendre leur garantie, à tord, car cela flingue la crédibilité de la zone euro à long terme, à raison, parce qu'ils protègent aussi les intérêts de leurs citoyens, et de leur nation, en calculant qu'ils n'ont pas réellement les moyens d'étendre cette garantie à l'infini, ou que c'est trop compliqué à faire passer auprès de l'électeur Allemand qui a la fierté d'être présenté comme un modèle éthique de fourmi épargnante dure à la tâche face à ces rastapopoulos de Latin. La fierté et la politique l'emporte ici sur la seule explication économique. Pourquoi après 2008 et 2012 (crise de l'Euro) ça n'a pas été la catastrophe, et pourquoi ça pourrait l'ête maintenant. Parce qu'on a massivement déclenché les leviers de la politique monétaire et budgétaire. Et qu'on les a gardé appuyé sur l'accélérateur à fond jusqu'à aujourd'hui. Je m'explique : les US ont fait une relance budgétaire et monétaire massives jusque autour de 2015, l'UE aussi dans une moindre mesure et un peu en retard (de 2008 à 2010), avant d'enchaîner sur l'austérité budgétaire ... et une politique monétaire extrêmement accommodante (taux négatifs, puis QE), on appuyait à la fois sur le frein (en flinguant l'investissement public et privé, durant l'austérité), et sur l'accélérateur (les taux bas, le QE). Ajoute que l'inflation s'est installée à 1%, voir moins, alors qu'on menait une politique monétaire accommodante. Ce qui dans les faits signifie qu'on se maintenait à peine au bord de la déflation et de la crise. Un exemple de ça en janvier : les banques ont demandé à l'Etat d'abaisser les taux du livret A, soit disant pour aider à construire du logement social grâce à un taux accomodant (excuse publique que peu de gens ont relevé mais pas très crédible), tout simplement parce que rémunérer les livrets leur coûte trop cher pour se maintenir à flot. C'est pire pour les fonds de placement garantis (type assurance vie en fond euro) qui n'achètent que de la dette publique, avec les taux négatifs, il y avait une menace sur l'épargne des personnes plaçant leur argent ... Mais malgré leur faible rentabilité les banques restent en quelque sorte "mort vivantes" parce que le QE, des garantis, des rachats de titres, et la gestion de l'épargne de la population (à un prix de plus en plus élevé) ... leurs permettent d'éviter la faillite (de justesse). Le système a tenu ... parce que tu ne deales plus avec le capitalisme de marché financiarisé sauvage. Tu deales avec l'Union soviétique des actionnaires capitalistes. En cas de crise ils comptent sur les pouvoirs publics pour intervenir massivement et palier leur défaillance patente. C'est ça le néolibéralisme : les marchés financiers, les banques, sont régulés par les pouvoirs publics qui interviennent. Idem avec le choc sur le REPO en octobre. Les banques ont laissé la FED socialiser le marché interbancaire ! Privatisation des profits, socialisation des pertes. A la sortie les plus gros acteurs rachètent les titres à faible valeur, et tu vois se former une concentration du capital entre les mains d'un pool plus restreint d'oligopoles et de monopoles. Le tout sous la forme d'un chantage : si vous ne nous sauvez pas, c'est l'épargne de la population qui y passe. A la fin c'est le contribuable qui paie la facture (en la lissant sur des décennies via les dettes publiuqes) de sauvegarde du système (en échange de son épargne), et on recommence un nouveau cycle (est-ce possible ?) C'est une forme assez sophistiquée d'extorsion en quelque sorte. Et une redistribution de la richesse du milieu vers le haut à terme.
  14. Merci @rogue0, je pense que c'est effectivement plus le sujet ici. Pour ma part je suis un critique radical de l'UE ... Tout en plaidant pour rester dedans et profiter de la crise pour la transformer en profondeur (notamment afin qu'elle intervienne massivement dans l'économie avec un budget à la hauteur, finaliser l'union bancaire, se doter d'institutions souveraines et démocratiques). Le stress bancaire (en zone euro), on y est déjà, d'ou les nouveaux plans de sauvetages de la BCE (avec l'aide soutenue de la FED, et pour l'instant même Trump n'a pas fait opposition). ça n'est pas nouveau, cela fait écho à la crise de la zone euro au début des années 2010 et on est dans la continuation des crises préexistantes. Des bilans pourris qui contrairement aux banques américaines n'ont pas été épuré post-2008, et une tension sur la liquidité. Pour rappel il y a eu une crise sur le REPO (les prêts de liquidité interbancaire à court terme) en octobre 2019 qui a conduit la FED à intervenir massivement d'octobre à au moins janvier (je n'ai vérifié depuis) en injectant de l'argent à taux zéro pour compenser l'incapacité des banques à se prêter des liquidités entre elle. On était autour de 1 Billion de $ la dernière fois que j'ai vérifié. C'est là que la crise financière a réellement commencé. Ici pour moi le risque est très élevé. La politique monétaire pourrait retarder la crise mais pas l'arrêter, le choc budgétaire des Etats et une action vigoureuse de restructuration des banques (et surtout des grandes malades, la DB, BNP Paribas, les banques italiennes et espagnoles ...) sera aussi nécessaire, et peut potentiellement éviter une catastrophe ... si il y a une coopération efficace, et que l'Allemagne arrête de jouer à l'hégémon égoïste (et de mettre le nez dans le caca de son système financier corrompu, je pense aux banques des landers, c'est là qu'est le blocage réel en fait) Sur le système monétaire alternatif, il y a déjà dans les faits plusieurs euros au sein de la zone euro. Je sais c'est contradictoire. Mais dans les faits tu as une fuite importante des capitaux de l'Espagne, du Portugal, de l'Italie (le patrimoine possédé par les plus riches nationaux de ces pays ... coucou le patriotisme) ... des banques de leurs pays, vers les banques allemandes. Il y a une anticipation généralisée d'effondrement du système bancaire dans ces pays, et l'idée que l'Allemagne est plus à même de garantir la sécurité de ces fonds. C'est notamment ce que montrait le débat autour de Target2 et du mécanisme de compensation bancaire montrant un énorme déséquilibre Nord/Sud dans la zone Euro. Si les Allemands ne sont pas idiots, ils ont travaillé à un système monétaire alternatif en secret (et franchement si j'étais le ministre des finances allemands je serai idiot de ne pas y penser). Nous devons nous préparer à cette hypothèse. Le risque ici dépend du degré de gravité de la crise, de la coopération entre pays de l'Europe. Est ce qu'il y a un risque à un moment que Macron dise aux élites Allemandes d'aller se faire foutre avec leur hégémonie suicidaire au conseil européen (avec le soutien d'une Italie et d'une Espagne moribondes, et d'une partie du Benelux), ce qui s'ensuivrait d'une réaction du ministre de l'économie allemande allant faire un petit commentaire crasseux dans la presse sur l'état des banques françaises pour faire monter le Spread de la France, et derrière une escalade qui finit en divorce brutal ? Je pense que les élites allemandes sont profondément égoïstes, jusqu'auboutiste et stupides, là ou les élites françaises sont stupides mais finiront par faire le bon choix ... faute d'autres options. Pour revenir au système de paiement alternatif, Je ne pense pas que c'est le genre de truc qui doit être rendu public, mais ça doit exister comme solution de dernier recours, préparé en secret, ne serait ce que pour menacer les allemands si on est au bord du gouffre (sans bluffer, c'est à dire que si ils ne prennent pas les options coopératives c'est nous qui nous nous cassons). ça aussi c'est du rapport de force. Tout le monde essaye de bluffer les allemands depuis 30 ans, c'est idiot et c'est perçu comme de la faiblesse à juste titre. Je reviendrai sur le reste dans la journée, il est tard et je vais essayer de dormir un peu.
  15. On a quelques mois pour prendre les mesures nécessaires. Et j'espère sincèrement que quelqu'un d'intelligent a compris ce qui se passe et tient la barre en prenant les mesures adaptées. (au sein des pouvoirs publics) Qu'on est en train quelque part de préparer un système monétaire alternatif au cas ou. Qu'on dresse des listes d'entreprises vitales à sauver. Qu'on dresse des listes d'entreprises à choisir de ne pas sauver (de préférence des trucs inutiles). Qu'on a prévu de s'entendre pour coopérer sur ces listings (mais aussi sur tout le reste) avec nos voisins européens (et les asiatiques éventuellement). Qu'on a prévu de nationaliser et de garantir une très grande partie de l'économie, voir d'imposer ex nihilo un revenu universel. Et qu'il y a in fine assez d'épargne de français (servant en derniers recours de garantie à l'Etat sur sa solvabilité) pour que la boutique continue à tourner. Et qu'on a pris des mesures pour éventuellement empêcher cette épargne de se casser (au hasard en Allemagne, qui reluque l'idée de se couper d'une partie de l'Europe si il leur en prend la lubie). Une crise déflationniste en temps normal sans une relance coordonnée majeure de grande ampleur dès le début ça ne s'arrête pas sans un événement majeur (voir le cas du Japon). Là c'est la mère de toutes les crises qui va exploser, vu que détonnent simultanément toutes les bulles (financière) dette chinoise, dette des étudiants américains, dette publique euro, dette privée des banques ... que la moitié de la population mondiale a plus ou moins cessé de consommer autre chose que les produits essentiels, que le commerce se pète la gueule, qu'une grande partie de la production est arrêtée et qu'en plus il va falloir qu'on fasse un effort gigantesque de restructuration de la production (relocalisation, industrialisation) au milieu de ce merdier. Il y a des forces terrifiantes en mouvement, ce que j'essaye de d'expliquer c'est qu'il faut avoir peur, mais que cette peur doit être rationnelle et rationnalisée, on doit prendre conscience de ce qui vient et agir méthodiquement.
  16. Calmez-vous, pour l'instant seuls les petites boîtes sans trésoreries ont fait faillite ou se sont mis en format minimum/chômage partiel. Dans deux mois les PME vont être en surchauffe. Les entreprises commenceront à licencier (avec l'idée d'abaisser ainsi leurs charges) Dans trois mois les millions de chômeurs réduisent leurs consommation de manière drastique. Dans quatre-cinq mois ça commencera à couper dans les grosses boites. Les entreprises licencient. Les ventes baissent. Les entreprises licencient. Les ventes baissent. Les entreprises font quand même faillite. Pendant ce temps vu qu'on a du stress bancaire on a le risque d'un bank run généralisé. Des millions de gens versent dans la pauvreté et se retrouve sans aucune activité, le commerce international reculera, avec une baisse radicale du prix des matières premières, éviscérant les économies des pays en développement. Et comme l'Etat a dit qu'il garantissait tout le monde sans faire de choix pour l'instant (encore qu'un ami chef d'entreprise a calculé que tout le monde ne serait pas éligible au dispositif de sauvegarde, à priori ça va être l'hécatombe chez les micro entreprises), j'anticipe une sérieuse montée du taux d'intérêt d'emprunt des Etats, ou alors des Etats qui vont devoir rétropédaler ou se retrouver dans la situation de l'Irlande il y a quelques années (qui avait garantie à 100% ses banques en faillite ... bien au delà ce qu'elle pouvait réellement garantir). Le tout dans un contexte de non-coopération internationale, de plans de relances égoïstes à contre-temps, de guerre économique sur les prix du pétrole ... Et en fond de ça vous allez avoir la 2e vague de l'épidémie, les US en période électorale avec une toile de fond avec centaines de milliers de morts ... L'UE qui se déchire. Soyez pas trop pressé de la fin du confinement. Au moins pour l'instant le temps est suspendu et on a encore l'illusion de vivre dans le monde pas si horrible d'avant.
  17. Ils ont quelques indicateurs excellents qui cachent la forêt : - La production manufacturière (destinée à l'export) - Une balance commerciale en excédent - Un excédent budgétaire de compét ... - Plus que les migrants syriens de 2015, ils ont pompé comme des sauvages dans la masse des jeunesses diplômées des pays en déficit (La Grèce en tête !! Alors que ces jeunes ont été formé avec l'argent public des pays déficits) Du coup ils ont compensé leur démographie merdique en vampirisant le sud de l'Europe de ses éléments les plus brillants et productifs. Et derrière ça : - Une violation grossière du compact budgétaire européen : ils n'ont jamais réussi à atteindre le but de 2% d'inflation (seule la France l'a fait :) ) - Un niveau d'investissement proportionnellement équivalent à celui de 1947 quand l'Allemagne était un champ de ruine AVANT le plan Marshall. Si on va dans les détails ils "amortissent" leur capital comme des sauvages (ils ne renouvellent pas les machines cassées ou usées, ne remplacent pas ce qui est pété dans leur outil de production, et laissent leurs infrastructure tomber en poussière). Ce qui fait qu'ils perdent petit à petit en capacité de production ... et à satisfaire les besoins de base de leur population. - Un Revenu national net (une fois le capital amorti) stagnant ... - Si on regarde les détails des inégalités : des riches qui accaparent le patrimoine et recyclent les énormes excédents Allemand ... dans l'immobilier pour riche (d'ou une montée des prix de l'immobilier, pourtant historiquement bas en Allemagne), ou aux US ... - Des classes populaires et moyennes inférieures avec des revenus stagnant ou en baisse - Une montée de la pauvreté et de la précarité, avec des auto-entrepreneurs ou du travail temps partiel, produisant des travailleurs pauvres. - Un système bancaire opaque, corrompu et sans doute à deux doigts de la banqueroute. Le résultat : une spirale déflationniste de première main Les pensions des retraitées capitalisées à taux négatifs (donc qui disparaissent progressivement) Un appareil de production en partie déconnecté de sa demande intérieur en cas de choc sur les exportations (coucou la récession de 2019, coucou 2020 !) Une stratégie commerciale qui face aux politiques asiatiques de remontées de filière est en partie contre-productive à long terme. (voir le cas des machines outils). Un excédent budgétaire pas réinvesti pour les besoins de demain malgré un discours moralisateur la fourmi allemande versus la cigale greco-latine. Le refus systématique de toute solidarité économique, sociale et financière concrète qui ampute le projet européen de tout sens. Depuis 2000 toute la stratégie Allemande repose sur un seul axe : essayer d'exporter la déflation vers les pays déficits de la zone UE, ou trouver des clients exports, et les laisser se surrendetter pour absorber la production allemande, en créant des bulles à long terme. (cas de la Grèce notamment)
  18. ... se redoter d'un réseau de transport collectif dense et rationnel, faire la transition énergétique (avec un scénario à choisir sur la part du nucléaire), investir dans les industries innovantes (c'est le job de l'Etat, entre autres), sans doute réexaminer la gestion des EHPAD, réinvestir le secteur sanitaire et éducatif ... les secteurs en demande de fond sont nombreux, il faut déterminer pour chacun leur utilité sociale, les risques, ... Mais ya largement de quoi faire un plan de relance.
  19. Teuhteuhteuh, je vais déjà essayer de réussir à faire avoir leur bac à mes terminales ES via le télétravail. Entre deux cueillettes de gariguettes et une explication sur ce qu'est une exponentielle avec la courbe des contaminations au Covid 19 de New York en exemple.
  20. Tu as l'air de penser qu'il existe des lois, ou des principes génériques qui s'appliquent de tout temps en toute circonstance. Or je ne pense pas pour ma part qu'il y ait l'équivalent d'une loi de la gravité universelle (pour reprendre ta métaphore) en économie. La "loi de l'offre et de la demande" n'est que le modèle de base qu'on enseigne aux étudiants en simplifiant ad infinitam la réalité. Ou tu vas à la supérette et tu le trouves sensiblement au même prix ... ou tu le substitue par autre chose, l'élasticité de ce truc est faiblarde (coucou le gant de toilette). Quand la récolte de blé est mauvaise tu le fais venir de la province d'Afrique (c'est pour ça que t'as un préfet de l'anone chez les Romains, pour organiser le marché selon des règles différentes de celle de l'offre/demande) ou tu lances des proscriptions contre les sénateurs qui pratiquent l'accaparement des terres contre la classe moyenne paysanne, ou tu pratiques le contrôle des naissances ... ou bien tu fais comme tous les gens depuis l'invention de l'agriculture céréalière : tu pousses un soupir de soulagement parce que tu sais que la culture du blé permet essentiellement au cacique local / à l'Etat de prélever des taxes facilement, et tu reviens aux légumes / racines qui sont nettement plus dur à prélever fiscalement, et qui n'a jamais été qu'un outil de domination du fort sur le faible. (voir le très bon bouquin Homo Domesticus de James C. Scott). Quand j'étudie un marché j'essaie avant tout d'en comprendre les règles, l'organisation, la structure. ça me dit beaucoup plus de chose que d'étudier simplement l'optimisation de la combinaison productive. Dans un monde fortement doté en capital les rendements sont très souvent énormes comme le souligne Gally. Prend le problème actuel des tests sur le coronavirus. On a l'entreprise Mérieux en Ariège qui en produit ... Sauf que ces petits malins cherchent à obtenir une position de monopole temporaire grâce à leur techno non compatible avec celle des autres acteurs, du coup il peuvent fixer leurs prix comme ils l'entendent et imposer leur pouvoir de marché. (d'autant qu'ici les demandeurs ont une élasticité ultra faible : ils veulent le machin tout de suite). Tu me diras qu'on retrouve l'offre et la demande, mais qu'est ce qui interdit à l'Etat français de prendre le contrôle de la boîte ou de lui imposer des conditions différentes de prix, sous peine de se voir interdire d'opérer en France ? (hormis les règles fixées du marché, qui le sont par des gens, donc par la politique, pas par des principes abstraits).
  21. +1 Les prix ne dépendent pas (ou seulement marginalement) de l'offre et de la demande. (c'est fou hein ?) Ils dépendent de la structure du marché : concurrence, concurrence monopolistique, oligopoles, monopoles ... Quand tu vas au supermarché tu subis les prix, tu as 0 pouvoir de négociation. Idem sur pas mal de produits, biens ou services, parfois indépendamment de leur utilité ou de leur disponibilité. Les courbes d'offres et de demande "classiques" ou l'offre est une fonction croissante du prix, et la demande une fonction décroissante de celui-ci, ne couvrent pas toutes les situations. En fait il faut beaucoup nuancer la théorie quantitative de la monnaie (Bodin, XVIe siècle) qui dit en gros que plus il y a de masse monétaire, plus il y a un risque inflationniste. C'est vrai si tu la joues comme les empereurs romains tardifs qui sortent des monnaies de plus en plus merdiques de leurs ateliers pour se financer (et les légions qui demandent toujours plus, au vu de leur "pouvoir de négociation") alors que la croissance est grosso merdo de 1% par an (voir moins) de l'antiquité jusqu'au XVIe-XVIIe siècle. C'est vrai si tu gères une économie en voie de bananisation et de prébandes (Vénézuela, sans doute aussi l'Empire Romain tardif et ses zooolies villa un peu trop luxueuses pour ne pas témoigner d'une concentration des domaines fonciers et probablement d'une baisse des rendements). Mais ça n'est pas forcément le cas dans une économie développée en situation d'échange international. Les Tazus impriment des masses de dollars, leur population a des revenus stagnant depuis 45 piges, l'inflation est pratiquement nulle chez eux. Et leur déficit commercial stabilise la déflation en Europe ou en Chine. Idem pour les japonais qui essayent de puis 30 ans de créer de l'inflation chez eux. (à un niveau sain) Beuuuark. Sauf à énoncé l'existence d'une orthodoxie, il n'y a pas de théorie définitive en économie. Distribuer de l'argent par exemple ... peut avoir un effet d'éviction de certains acteurs remplacés par d'autres moins performant. Les gens à qui on l'a distribué peuvent aussi le planquer sous leur matelas (cas japonais), ou augmenter la demande pour le pays d'à côté (l'Allemagne et sa stratégie suicidaire à terme de sacrifier ses partenaires au sein de l'UE). Une augmentation de la demande peut aussi avoir un effet positif : de nouveaux acteurs plus innovants viennent s'ajouter à ceux qui existaient déjà, dans ce cas les prix ne bougent pas tellement, les nouveaux entrants cherchant à concurrencer les anciens, et les anciens cherchant à barrer l'entrée des nouveaux. Pour réembrayer sur le sujet, 9 pays de la zone euro ont demandé à créer un eurobond pour pouvoir emprunter en commun sans être victime de leur spread pendant la crise du Coronavirus. (coucou l'Italie). C'est plutôt une bonne idée, et elle a des précédents. Malheureusement on y retrouve presque que des pays déficits : France, Belgique, Espagne, Italie, Portugal, Grèce, Irelande, Slovénie ... et le Luxembourg, seul pays Surplus à avoir soutenu l'initiative. Les pays surplus (Allemagne en tête) ont dit non car cela surenchérirait le coût de leur dette. https://www.theguardian.com/commentisfree/2020/mar/25/shock-coronavirus-split-europe-nations-share-burden Je soupçonne les Allemands d'envisager de couper la zone euro en deux si la situation se dégrade, et de refuser de rester accrochés aux pays déficits ou en dehors de leur zone d'influence directe. J'espère que Darmanin et Lemaire ont des plans secrets de secours en réserve. En lisant les ordonnances prises sur l'économie, j'ai été surpris des montants garantis par l'Etat français dans le secteur privé. En cas de faillite en cascade (ce qui est vraiment pas improbable dans les mois à venir) ils sont purement insoutenables pour le budget de l'Etat français (seul). Idem si notre secteur bancaire nous pète dans les doigts, notre épargne est censée être garantie mais ça fait des montants colossaux. Sans position collective il sera plus dur d'étaler la dette ou d'être crédible face à des créanciers (par ailleurs ravis d'être sauvé, mais qui spéculeront sur les dettes des Etats, je n'ai aucun doute là dessus)
  22. Dans une certaine mesure c'est vrai pour les biens. Mais pas pour les services. Devine quelle est la part industrie / service dans notre économie en tertiérisation avancée ... De plus vu que tu as des effets déflationnistes et une crise financière, de multiples investissements sont reportés, les consommateurs diffèreront un certain nombre de consommation (faire des travaux chez eux, acquérir un nouveau véhicule etc ...). On donne souvent l'exemple du restaurateur : même si il y a reprise avec beaucoup d'afflux, ça ne rattrape pas la longue période ou aucun repas n'a été servi. Comme les trésoreries sont modestes, beaucoup de boîtes risquent la faillite. D'ou la précipitation de l'Etat pour dire "on garanti tout" ... et derrière un "marché" (les banques, les assurances, tous ceux qui ont des produits financiers) pas du tout rassuré qui prête en montant ses taux à l'Etat (et qui ralentit ainsi la reprise) ... tout en comptant sur celui-ci pour les sauver de la banqueroute. Le précédent de 1929 avec sa crise déflationniste montre qu'on a pas eu de reprise significative ... jusqu'à la guerre (y compris en Allemagne). Et sans le soutien massif américain les années post 45 ne se seraient pas appelé les 30 glorieuses en Europe.
  23. Il y a une masse considérable d'épargne disponible ... créées avec les politiques accommodantes des dix dernières années ... détenue par les tranches de populations les plus riches (et là on parle même des 0,1% en grande partie). C'est pas tant d'imprimer du nouvel argent qui est problématique, c'est déjà de correctement répartir celui qui existe déjà et d'arrêter de faire fonctionner un système financier stérile, composé à 95% d'un marché secondaire spéculatif, qui pompe même sur le PIB (aux US), j'avais lu là dessus un bon papier de chez Natixis, par Patrick Artus, daté de mars l'an dernier. Il estimait la contribution des marchés financiers à l'économie comme étant nul dans la plupart des cas, et négative aux US. Pour magnétiser l'argent dans le contexte actuel et sans violer les traités : Tu émets des bonds de la Banque Européenne d'Investissement (BEI). Tu proposes un taux d'intérêt attractif (n'importe quoi de pas négatif dans le contexte actuel) Tu annonces que la BCE se tient prêt à les racheter sur le marché secondaire (même si elle ne le fera pas, le seul fait de l'annoncer renforce la confiance des investisseurs). ça va partir comme des petits pains. Tu utilises l'argent pour des choses utiles selon des critères qui ne dépendent pas purement de la logique rentable. L'effet multiplicateur (voir les travaux récents du FMI) étant supérieur à 1 à priori, ça devrait être du baume pour l'économie européenne. Tu rembourses une fois sortie de la déflation lorsqu'on est revenu à un niveau d'inflation sain (2%).
  24. C'était le problème sur les QE de 2015 et les années suivantes. 85% atterrissaient dans le système bancaire, sans trouver de débouchés sous forme de crédits auprès des ménages ou des entreprises. (Voir là dessus le travail de Jézabel Couppey-Soubeyran). Elle finissait par conclure qu'il valait encore mieux donner directement de l'argent aux gens que de le faire transiter par un système bancaire et financier vampirique. Le truc essentiel à retenir c'est que l'épargne n'est pas forcément égale à un investissement, surtout en période de risque, et qu'il faut un acteur pour mobiliser cette épargne et prendre les risques que le secteur privé n'est pas près à consentir. (voir les travaux de Marianna Mazzucato, "The entrepreunarial state" dans ce domaine avec l'exemple d'Apple, complètement dopé aux aides publiques US)
  25. Le Conseil d'Etat statuait en référé aujourd'hui sur la requête du syndicat des jeunes médecins demandant un confinement total. https://www.conseil-etat.fr/ressources/decisions-contentieuses/dernieres-decisions-importantes/conseil-d-etat-22-mars-2020-demande-de-confinement-total?fbclid=IwAR24TH9-2uMN6siX6W5XwGt8nmfEG1wy0biKiJUGoklbWL_r6zPRZ9XAeDI Il a prononcé plusieurs injonction (et rejeté une partie de la requête du SJM) qui devraient être annoncé demain, et durcissant le confinement. Le paragraphe le plus important : "Il est enjoint au Premier ministre et au ministre de la santé, de prendre dans les quarante-huit heures les mesures suivantes : - préciser la portée de la dérogation au confinement pour raison de santé ; - réexaminer le maintien de la dérogation pour « déplacements brefs, à proximité du domicile » compte tenu des enjeux majeurs de santé publique et de la consigne de confinement ; - évaluer les risques pour la santé publique du maintien en fonctionnement des marchés ouverts, compte tenu de leur taille et de leur niveau de fréquentation." Le SJM et les autres intervenants demandant également le ravitaillement à domicile de la population et une injonction à accélérer les tests sur la population. Le CE a estimé que l'administration n'était pas en mesure d'assurer le ravitaillement par elle même, et le gouvernement aurait donné assez de garanties de son travail avec plusieurs industriels sur les tests pour qu'il ne soit pas nécessaire de lui faire injonction supplémentaire. (je résume)
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