Alexis Posté(e) le 3 février 2019 Share Posté(e) le 3 février 2019 Article intéressant sur un scénario dont on parle trop peu... et qui pourtant est loin d'être tout à fait invraisemblable. Le monde doit commencer à paniquer au sujet du Brexit Citation Alors que la crise de la dette grecque atteignait son paroxysme en 2012, il était presque impossible de faire la une des journaux sans entendre le mot "contagion" - l'idée que les malheurs économiques causés par l'énorme dette publique de la Grèce (ou, pour certains, par la cupidité de ses créanciers) provoqueraient une crise financière généralisée dans le monde. En 2019, un pays beaucoup plus vaste est sur le point de s'effondrer, et la réponse mondiale est... muette. Si le Royaume-Uni ne trouve pas un moyen de soutenir un accord de sortie de l'Union européenne ou de négocier avec ses 27 partenaires européens une extension du processus de l'article 50, le Royaume-Uni devrait quitter l'UE le 29 mars sans accord. (...) Il s'agit des conséquences au niveau mondial d'un éventuel Brexit sans accord. Et oui, même si rien n'est prévisible ni facilement modélisable, la question risque de déclenchement d'une crise mondiale peut être posée, au vu des conséquences économiques catastrophiques pour le Royaume-Uni s'il sortait sans accord - ce qui se profile tout de même de plus en plus nettement politiquement parlant - et surtout de la place toute particulière de Londres dans le système financier mondial. La conclusion de l'auteur : Citation Le Royaume-Uni n'est qu'à deux mois d'un Brexit sans accord qui va faire s'effondrer l'économie mondiale. Dans l'état actuel des choses, aucun plan pour l'empêcher ne rassemble une majorité de ses propres députés, sans parler du soutien à la fois des députés et des partenaires européens dans les négociations. Et personne ne panique. Ils devraient peut-être. Le texte complet traduit en français par les bons soins de DeepL amélioré par votre serviteur est ci-après sous cache. Révélation Citation Alors que la crise de la dette grecque atteignait son paroxysme en 2012, il était presque impossible de faire la une des journaux sans entendre le mot "contagion" - l'idée que les malheurs économiques causés par l'énorme dette publique de la Grèce (ou, pour certains, par la cupidité de ses créanciers) provoqueraient une crise financière généralisée dans le monde. En 2019, un pays beaucoup plus vaste est sur le point de s'effondrer, et la réponse mondiale est... muette. Si le Royaume-Uni ne trouve pas un moyen de soutenir un accord de sortie de l'Union européenne ou de négocier avec ses 27 partenaires européens une extension du processus de l'article 50, le Royaume-Uni devrait quitter l'UE le 29 mars sans accord. Il est difficile de décrire l'ampleur du désastre économique qui en résulterait pour le Royaume-Uni. La plus grande partie de la couverture s'est raisonnablement concentrée sur le chaos initial - un pays qui dépend fortement du transport maritime trans-Manche pour la nourriture, les médicaments, les produits industriels et plus encore pourrait voir les traversées chuter de 75 % à 87 % pendant six mois, avec presque aucune autre route alternative viable pour compenser même de loin la capacité perdue. Mais les conséquences économiques à long terme seraient dévastatrices. Les estimations moyennes d'une telle crise suggèrent une chute de près de 9 % du PIB -- une récession beaucoup plus profonde que la crise financière de 2009 -- et des augmentations énormes du chômage, du coût des emprunts, de la chute de la livre sterling, et plus encore. Ces dommages pourraient facilement prendre une décennie ou plus pour être réparés. Cette combinaison de chaos et de crise économique profonde causerait des problèmes dans n'importe quelle économie - comme l'ont montré les préoccupations fondées concernant les effets plus larges d'un effondrement de la Grèce - mais le Royaume-Uni n'est pas n'importe quelle économie. Selon la façon dont vous regardez les choses, le Royaume-Uni est soit la cinquième, soit la sixième plus grande économie du monde, avec un PIB environ 13 fois supérieur à celui de la Grèce. C'est aussi, contrairement à la Grèce, peut-être la plus grande place financière du monde : nombre des principales places boursières du monde dépendent de Londres pour fonctionner. Plus d'un tiers des opérations de change mondiales s'effectuent à partir de Londres, tout comme une proportion similaire des opérations sur produits dérivés. Son secteur bancaire est évalué à plus de 10 000 milliards d'euros (11 400 milliards de dollars). Elle gère plus d'un tiers des actifs financiers de l'Europe et elle est l'assureur du monde. Et bon nombre des plus grandes sociétés mondiales ont leur siège social ou leur co-siège social ici. La Grande-Bretagne est une économie d'une sophistication inimaginable et est à bien des égards le fournisseur mondial de services financiers. Il faudrait des années, voire des décennies, pour que ses liens avec l'économie mondiale s'effilochent. Et elle est au bord d'une crise économique sans précédent de mémoire d'homme. Pourquoi le monde n'a-t-il pas plus peur d'un Brexit sans transaction ? C'est peut-être en partie la bonne réputation du Royaume-Uni qui revient le hanter. Le Royaume-Uni a été pendant des décennies, sinon des siècles, un endroit stable, sûr et facile pour faire des affaires. Il jouissait auparavant d'une réputation de négociateur avisé sur la scène mondiale et de défenseur de politiques favorables aux entreprises. De nombreux dirigeants nationaux ne peuvent tout simplement pas concevoir que ce partenaire - qu'ils ont considéré pendant si longtemps comme un partenaire implacablement compétent, quoique un peu égoïste - puisse véritablement être sur le point d'accomplir un acte d'autosabotage aussi massif. Compte tenu de la montée du populisme à travers le monde et des nombreuses bouffonneries de Donald Trump, on peut également pardonner aux politiciens du monde entier d'être distraits. Le temps de cette distraction est révolu : Le reste du monde devrait avoir bien plus peur d'un Brexit sans accord qu'il n'a eu peur jusqu'à présent. Oui, cette situation serait plus dommageable pour la Grande-Bretagne que pour n'importe qui d'autre, mais il est difficile de voir comment une telle situation pourrait se produire sans déclencher une crise économique mondiale et peut-être une crise financière d'une ampleur comparable à celle de la dernière décennie. Les paroles rassurantes des politiciens qui disent que personne ne veut de l'inaction ne signifient pas grand-chose : De nouvelles propositions révélées par un groupe de députés du Parti conservateur au pouvoir - y compris des modérés pro-européens - incluent un plan pour un Brexit " géré " sans transaction, comme solution de repli. Cela ne réussirait qu'à normaliser le non-alcool - ce n'est pas une situation qui peut être "gérée". Le Royaume-Uni n'est qu'à deux mois d'un Brexit sans accord qui va faire s'effondrer l'économie mondiale. Dans l'état actuel des choses, aucun plan pour l'empêcher ne rassemble une majorité de ses propres députés, sans parler du soutien à la fois des députés et des partenaires européens dans les négociations. Et personne ne panique. Ils devraient peut-être l'être. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
kotai Posté(e) le 4 février 2019 Share Posté(e) le 4 février 2019 Faut arrêter de croire que seul l'Europe peut subvenir au besoin de la grande Bretagne. l'Angleterre va renouer avec son passé et développer ses ports et trouver des solutions avec le commonwealth. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
christophe 38 Posté(e) le 4 février 2019 Share Posté(e) le 4 février 2019 Il y a 7 heures, rendbo a dit : Avec les élections en général. Par exemple les européennes approchent, combien d'abruti vont aller voter pour ou contre la politique du président en place au lieu d'un projet pour l'Europe ? Autre exemple, les législatives. L'inversion des calendriers les a peut être rendues moins lisibles, mais c'est pourtant les élections les plus déterminantes pour la politique du pays toutafé ! c'est un peu la raison que j'y vois, aux gilets jaunes dans la rue : ils ne se reconnaissent pas dans la politique de Macron... Ils n'ont pas voté pour lui... (OK ! mais, où étaient ils donc lors des 2 tours des éléctions ,?? je comprends le vote blanc et l'abstention, mais, à ce moment, on ne peut pas/ on ne doit pas raler : il faut assumer son non choix) 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Fusilier Posté(e) le 4 février 2019 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 4 février 2019 Il y a 3 heures, kotai a dit : l'Angleterre va renouer avec son passé et développer ses ports et trouver des solutions avec le commonwealth. Des histoires à dormir débout. Cela sera vrai, ou pas, dans combien de temps et combien de survivants en attendant? Par exemple l'Irlande achète à la GB plus que la Chine, 5,7 des exportations vs 4,8. 50 % (peut-être plus) des exportations vont en direction de l'UE. Les échanges avec le Commonwealth ne représentent, au mieux, que 10 % de l'ensemble des échanges de la GB. Et encore, faudrait mesurer dans les échanges hors UE -Commonwealth, USA, Chine- sont spécifiquement britanniques et non liés à des productions UE... Comme dit Philip Murphy, le directeur de l'Institut des études du Commonwealth dans le quotidien The Guardian. "Partisans du Brexit, désolé mais miser sur le Commonwealth est une blague"; "L'idée qu'il puisse prendre le relais une fois que le Royaume-Uni aura quitté l'UE n'a aucun sens". Ceci ne donne qu'une idée de l'impact du mouvement de marchandises dont 80% transitent via la Manche. Si l'on va en détail, l'industrie automobile britannique est en mains de compagnies étrangères, qui n'ont pas beaucoup d’intérêt à maintenir des plateformes de production, si la GB n'est plus intégrée à l'UE. Même problème pour un industriel comme Airbus qui ne peut pas soutenir son mécano industriel avec des entraves et ralentissements liés aux formalités douanières. idem pour les activités financières, je vois compliqué de garder les chambres de compensation hors UE et les sièges de compagnies. La GB importe par exemple beaucoup de médicaments et des produits agricoles, actuellement ils stockent autant qu'ils peuvent en prévision du bordel, mais ces stocks vont pas durer au-delà de quelques semaines, mois... 6 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Skw Posté(e) le 4 février 2019 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 4 février 2019 Il y a 9 heures, Alexis a dit : Le monde doit commencer à paniquer au sujet du Brexit il y a 6 minutes, Fusilier a dit : La GB importe par exemple beaucoup de médicaments et des produits agricoles, actuellement ils stockent autant qu'ils peuvent en prévision du bordel, mais ces stocks vont pas durer au-delà de quelques semaines, mois... Vous vouliez une expérience survivaliste grandeur nature ? Vous l'aurez ^^ 1 3 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 4 février 2019 Share Posté(e) le 4 février 2019 il y a 4 minutes, Fusilier a dit : Ceci ne donne qu'une idée de l'impact du mouvement de marchandises dont 80% transitent via la Manche. Si l'on va en détail, l'industrie automobile britannique est en mains de compagnies étrangères, qui n'ont pas beaucoup d’intérêt à maintenir des plateformes de production, si la GB n'est plus intégrée à l'UE. Même problème pour un industriel comme Airbus qui ne peut pas soutenir son mécano industriel avec des entraves et ralentissements liés aux formalités douanières. idem pour les activités financières, je vois compliqué de garder les chambres de compensation hors UE et les sièges de compagnies. La GB importe par exemple beaucoup de médicaments et des produits agricoles, actuellement ils stockent autant qu'ils peuvent en prévision du bordel, mais ces stocks vont pas durer au-delà de quelques semaines, mois... La catastrophe serait de très grande ampleur nous sommes d'accord, même si le risque de crise financière mondiale causée par le Brexit ne se matérialise pas. C'est la raison principale pour laquelle je suis prudemment optimiste et je pense que l'accord de retrait existant sera approuvé par le Parlement britannique et permettra d'éviter la sortie sans accord. Refuser jusqu'au bout cet accord serait tout simplement d'une bêtise criminelle, différente de la simple bêtise consistant pour la majorité des députés britanniques à ne pas encore avoir daigné comprendre que les seules options sont l'approbation en l'état, la sortie sans accord et l'annulation du Brexit - or la troisième est bloquée par le gouvernement, ce qui ne laisse que les deux premières. C'est le parti travailliste qui choisira en définitive entre d'une part approbation de l'accord de retrait aussi imparfait soit-il, et d'autre part sortie sans accord donc catastrophique. Les conservateurs sont déjà plus de 60% à approuver l'accord. Il suffit que Jeremy Corbin ordonne ("whip") d'approuver l'accord, ou même simplement de s'abstenir, pour que le Royaume-Uni évite un accident économique de dimension historique. 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nicks Posté(e) le 4 février 2019 Share Posté(e) le 4 février 2019 Il est prévu de construire un immense mur au milieu de la Manche ? Parce que sinon, les douanes, ça ralentit un peu, mais au final, ça passe quand même. Il va y avoir un moment de secousses et de flottement, c'est évident, cela peut déstabiliser la population qui sera travaillée par les propagandes de tous côtés, mais a priori, il n'y a rien de mortel. Ce qui se joue est surtout idéologique : peut-on sortir d'une organisation économique au nom du politique ou pas ? Certains ont intérêt à ce que la majorité pense que ce n'est pas envisageable. Le gouvernement par les multinationales est à ce prix. Bien entendu, il est assez pittoresque que le pays européen le plus libéral soit en ce moment celui qui porte peut-être le signal de la reprise en main par le politique, même si fondamentalement, c'est la France qui pourrait enfoncer le clou, en fonction de l'évolution de sa situation intérieure. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Fusilier Posté(e) le 4 février 2019 Share Posté(e) le 4 février 2019 il y a 5 minutes, Alexis a dit : C'est le parti travailliste qui choisira en définitive entre d'une part approbation de l'accord de retrait aussi imparfait soit-il, et d'autre part sortie sans accord donc catastrophique. Les conservateurs sont déjà plus de 60% à approuver l'accord. Il suffit que Jeremy Corbin ordonne ("whip") d'approuver l'accord, ou même simplement de s'abstenir, pour que le Royaume-Uni évite un accident économique de dimension historique. Je ne suis pas certain que les choses soient aussi claires chez les Tory ni que le Labour ait vraiment le poids suffisant Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Fusilier Posté(e) le 4 février 2019 Share Posté(e) le 4 février 2019 il y a 9 minutes, Nicks a dit : Parce que sinon, les douanes, ça ralentit un peu, mais au final, ça passe quand même. Mais faute d'accord c'est le régime OMC qui s'applique, donc droits de douane. Je ne sais pas si t'as essayé d'organiser des échanges avec des pays hors Europe, mais c'est loin d'être simple. Par exemple, quel tribunal est compétent en cas de conflit entre fournisseur et client... Essaye d'imaginer l'effet douanier sur des systèmes de production juste à temps et organisés sur un schéma européen, genre Airbus. il y a 17 minutes, Nicks a dit : Certains ont intérêt à ce que la majorité pense que ce n'est pas envisageable. Le gouvernement par les multinationales est à ce prix La question n'est pas là, possible c'est possible, la question est à quel coût... Par ce que les industriels vont pas s'emmerder à maintenir des plateformes de production, qui ne leur servent à rien dans un nouveau contexte. Quand à l'hypothèse française, je préfère en rire tant ça serait encore plus compliqué que pour les britanniques Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 4 février 2019 Share Posté(e) le 4 février 2019 il y a une heure, Fusilier a dit : Je ne suis pas certain que les choses soient aussi claires chez les Tory ni que le Labour ait vraiment le poids suffisant Voici la répartition des votes du 15 janvier sur l'accord de retrait. - Parmi les conservateurs, 196 pour et 118 contre, soit 62%+ pour - Parmi les travaillistes, 250 contre et 3 (courageux) pour, soit 1%+ pour - D'autre part, les autres députés sont 69 La réalité des équilibres à Westminster, c'est que les conservateurs ont déjà rempli leur part du contrat. Ils sont largement assez pour approuver l'accord, plus de 62% alors que 50% + 1 suffirait. C'est aux autres partis de faire leur travail maintenant. Si Corbyn ordonnait aux travaillistes ne serait-ce que de s'abstenir au prochain vote sur l'accord (inchangé), même si tous les 69 députés autres que conservateurs et travaillistes votaient contre, l'accord passerait ! Sans parler même de Corbyn ordonnant de voter pour. C'est lui qui décidera si le Royaume-Uni sort sans accord aucun, et subit toutes les conséquences économiques, ou non. Épargner à mon pays, peut-être au monde, une catastrophe économique OU continuer les jeux politiciens jusqu'au 29 mars et au-delà ? Hmmm... laissez-moi réfléchir il y a une heure, Nicks a dit : Il est prévu de construire un immense mur au milieu de la Manche ? Parce que sinon, les douanes, ça ralentit un peu, mais au final, ça passe quand même. Il va y avoir un moment de secousses et de flottement, c'est évident, cela peut déstabiliser la population qui sera travaillée par les propagandes de tous côtés, mais a priori, il n'y a rien de mortel. Ce qui se joue est surtout idéologique : peut-on sortir d'une organisation économique au nom du politique ou pas ? Certains ont intérêt à ce que la majorité pense que ce n'est pas envisageable. Le gouvernement par les multinationales est à ce prix. Pas du tout d'accord. Pour commencer, je précise que je sympathise fortement avec les partisans du Brexit, pour la bonne et simple raison que je suis moi-même un partisan décidé de la sortie de la France de l'Union européenne. Je le précise pour mettre de côté immédiatement l'argument idéologique : il ne s'agit pas dans ce cas d'idéologie. C'est une situation factuelle. Certes, les mensonges lancés par les deux camps dans la période avant le référendum résonnent encore aujourd'hui. Ceux des pro-Brexit comme quoi l'UE coûterait 350 millions de livres par semaine au Royaume-Uni - alors que c'est seulement la moitié - et ceux des pro-Remain comme quoi une catastrophe économique suivrait un vote pour la sortie - alors que c'est seulement une sortie sans accord aucun qui la provoquerait. Du fait des mensonges pro-Remain, dénoncés à raison à l'époque comme "project Fear", beaucoup sont enclins aujourd'hui à croire que ceux qui ont crié une fois à tort au loup sont juste en train de recommencer. En fait, la comparaison proposée par Sir Ivan Rogers ("The Brexit as revolution"), ancien représentant permanent britannique auprès de l'UE et partisan de la sortie, est tout à fait juste : si le Brexit est identifié à la Révolution française, alors la sortie sans accord aucun c'est la Terreur - c'est-à-dire les doctrinaires impitoyables au pouvoir, et après coup les regrets. Comme il le diagnostique, il y a eu radicalisation d'une partie des pro-Brexit depuis le référendum, à la recherche du Brexit le plus "pur" possible, tandis qu'une partie des pro-Remain plutôt que prendre en compte le résultat du référendum et argumenter en faveur d'un Brexit "doux" a choisi de s'abîmer dans l'équivalent de la contre-révolution, sous le slogan annulation du Brexit sinon rien. Le mécanisme précis du déclenchement de la crise économique, c'est avant tout le "rétrécissement" du tuyau de communication Douvres-Calais d'un facteur estimé entre 4 et 8, ceci pendant six mois au mois - et sans qu'il soit bien clair à quel rythme il serait possible d'en sortir. Or ce "tuyau" fait passer l'essentiel du commerce de marchandises entre RU et UE, lequel représente environ la moitié du commerce extérieur britannique. Le problème est avant tout logistique, et s'il aurait peut-être été possible de se préparer en deux ans à y faire face - c'est-à-dire si l'ensemble des pays impliqués s'étaient organisés depuis le début avec cet objectif, France comprise - il est en tout cas impossible de s'y préparer dans les deux mois qui restent. On parle d'une diminution du commerce extérieur de l'ordre de 100 milliards de livres rien que pour les six premiers mois. On parle de ralentissements et blocages massifs et durables à la frontière, causés par la disparition de tout cadre légal permettant de faire du commerce avec une efficacité approchant celle d'aujourd'hui, dont les entreprises britanniques sont largement devenues dépendantes. On parle des chaînes de valeur des entreprises, du côté britannique mais aussi du côté du Continent, mises en désordre profond avec des impacts un peu partout dans l'économie. Ceci peut-être dès le jour 1, peut-être au bout de quelques semaines de "montée" des problèmes, peut-être même en partie avant du fait des anticipations. L'estimation d'une perte de 8 à 9% de PIB semble être du bon ordre de grandeur face à des événements de ce genre. Ne pas approuver l'accord de sortie serait de la folie. J'espère que Jeremy Corbyn vaut mieux que cela ... 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Fusilier Posté(e) le 4 février 2019 Share Posté(e) le 4 février 2019 il y a 27 minutes, Alexis a dit : L'estimation d'une perte de 8 à 9% de PIB semble être du bon ordre de grandeur face à des événements de ce genre Note que dans le cadre de l'accord, il y a aussi une modélisation à la baisse du PIB brit , même si c'est de moindre importance, plutôt autour de 2 points . De toutes manières, même si les pays de l'UE ont intérêt à lisser les effets, on ne maîtrise pas les effets spéculatifs genre baisse de la livre Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) le 4 février 2019 Share Posté(e) le 4 février 2019 (modifié) Il y a 4 heures, Skw a dit : Vous vouliez une expérience survivaliste grandeur nature ? Vous l'aurez ^^ C'est impossible de réagir à ton post entre rire et chagrin, entre raison et peur. Surtout après l'article du monde qui rappelle en le sous-entendant que la crise de 2008 ce n'était qu'une banque au départ. Modifié le 4 février 2019 par herciv 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Fusilier Posté(e) le 4 février 2019 Share Posté(e) le 4 février 2019 Il y a 3 heures, Alexis a dit : Ne pas approuver l'accord de sortie serait de la folie. J'espère que Jeremy Corbyn vaut mieux que cela Owen Jones dans le Guardian n'a pas la même opinion que toi. Traduit à l'espagnol par el Diario https://www.eldiario.es/theguardian/fiasco-Brexit-puede-achacarse-laborismo_0_863363941.html Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Skw Posté(e) le 4 février 2019 Share Posté(e) le 4 février 2019 il y a 23 minutes, herciv a dit : C'est impossible de réagir à ton post entre rire et chagrin, entre raison et peur. Surtout après l'article du monde qui rappel en le sous entendant que la crise de 2008 ce n'était qu'une banque au départ. On aura bien le temps pour pleurer. C'est encore le moment d'en rire. Quand bien même le no-deal brexit serait retenu, que les premiers effets durs se feront vraisemblablement sentir, rien n'interdira alors un retour rapide à la table de discussions. Et puis, ma boutade était plus sérieuse qu'elle en a l'air... J'ai toujours été subjugué par cette fascination pour le survivalisme, qui semble ne pas être seulement motivée par une crainte mais également et peut-être surtout par l'appel du vide. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
christophe 38 Posté(e) le 4 février 2019 Share Posté(e) le 4 février 2019 Il y a 10 heures, kotai a dit : Faut arrêter de croire que seul l'Europe peut subvenir au besoin de la grande Bretagne. l'Angleterre va renouer avec son passé et développer ses ports et trouver des solutions avec le commonwealth. heu qu'est ce que le Commonwealth a y gagner ??? L'Inde, qui a été méprisée par les GB ? L'Australie qui vit sa vie, toute seule loin de la (grand ) mère patrie et qui se débrouille bien sans boulet dans les pattes ? les petites iles des Antilles ??? sérieusement ? les GB vont avoir beaucoup de mal : personne n'a attendu apres eux pour grandir et, avec ce que lAngleterre a fait subir à certains, ce n'est pas évident d'avoir de l'aide... non, ils sont mal embarqués Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
TarpTent Posté(e) le 4 février 2019 Share Posté(e) le 4 février 2019 (modifié) Il y a 1 heure, Skw a dit : Et puis, ma boutade était plus sérieuse qu'elle en a l'air... J'ai toujours été subjugué par cette fascination pour le survivalisme, qui semble ne pas être seulement motivée par une crainte mais également et peut-être surtout par l'appel du vide. Avec aussi cette idée derrière que seul un changement vraiment violent permet de se débarrasser de l’inutile et du trop plein de contrôle et d’encadrement. Comme les anarchistes fantasment sur la chute de l’ordre public et des institutions, beaucoup de survivalistes fantasment sur la chute du système sociétal et de l’ensemble de ses contraintes (à commencer par le système financier lui-même, puis celui des lois). Pour les plus extrêmes, c’est le modèle de société lui-même qui est refondu, sur une base plus tribale. L’appel du vide est réservé à ceux qui ont des compétences (ou pensent les avoir...) et qui aimeraient bien se retrouver dans ces situations extrêmes pour prouver aux autres qu’ils en sont capables ou qu’ils avaient raison. Ils ne veulent pas se le prouver à eux-mêmes, ils en sont déjà convaincus, mais ils veulent être reconnus pour ça, genre « bin moi, je survivrai parce que je suis comme Rambo, je suis super-entraîné, j’ai le mental pi j’ai le style. Z’allez voir ! » On a pour une part les mêmes degrés chez les brexiteurs. Ça reste quand même globalement une nation forte dont la résilience n’est plus à prouver, mais pour le moment, elle réagit comme n’importe quelle société sentant une tempête venir : en stockant au maximum et en se préparant à se manger de gros paquets de mer. Et il y a toujours quelques bravaches à la proue pour expliquer qu’ils n’ont pas peur et la provoquer même un peu plus. Modifié le 4 février 2019 par TarpTent 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akhilleus Posté(e) le 4 février 2019 Share Posté(e) le 4 février 2019 il y a une heure, christophe 38 a dit : heu qu'est ce que le Commonwealth a y gagner ??? L'Inde, qui a été méprisée par les GB ? L'Australie qui vit sa vie, toute seule loin de la (grand ) mère patrie et qui se débrouille bien sans boulet dans les pattes ? les petites iles des Antilles ??? sérieusement ? les GB vont avoir beaucoup de mal : personne n'a attendu apres eux pour grandir et, avec ce que lAngleterre a fait subir à certains, ce n'est pas évident d'avoir de l'aide... non, ils sont mal embarqués Pire que cela, dans les premiers mois du Brexit c'est ce qui a été vendu Jusqu'à ce que tout le monde rappelle que les règles qui prévalent se sont les règles UE ou à défaut OMC Les anglais ont donc eu une fin de non recevoir de leurs 4 commonwealths majeurs (Canada, Inde, Australie et NZ) Ils ont peut être encore des leviers sur des mineurs mais ca ne compensera pas le gourbi Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
TarpTent Posté(e) le 4 février 2019 Share Posté(e) le 4 février 2019 (modifié) Il y a 1 heure, christophe 38 a dit : sérieusement ? les GB vont avoir beaucoup de mal : personne n'a attendu apres eux pour grandir et, avec ce que lAngleterre a fait subir à certains, ce n'est pas évident d'avoir de l'aide... Il ne s’agit pas d’aides, il s’agit de nouveaux accords commerciaux, et de nouvelles relations et postures politiques. Les premiers sont renégociés avec un rapport de force forcément différent, et les postures politiques évoluent en tenant compte des attentes de chacun et des possibles nouveaux équilibres. Certains y gagneront un soutien qu’ils n’avaient pas auparavant, d’autres intégreront un cercle qui ne leur était pas accessible quand le RU était dans l’UE, d’autres encore verront de nouveaux accords commerciaux et des alliances politiques de circonstance, ce qui sera aussi intéressant pour eux. Le RU se trouvera en position de relative faiblesse parce qu’avec l’obligation justement de faire évoluer ses accords et ses liens politiques afin de limiter au plus vite les effets de sortie de l’UE, mais cela restera vraiment tout relatif : le RU ne devient pas en sortant de l’UE un pays de seconde zone, mais plutôt un animal blessé et temporairement diminué (pour 10 bonnes années au moins, à mon avis) Paradoxalement, c’est plutôt le maintien d’un lien très fort avec les USA qui limitera la marge de manœuvre du RU dans la recherche de ces nouveaux équilibres. Modifié le 4 février 2019 par TarpTent 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bechar06 Posté(e) le 4 février 2019 Share Posté(e) le 4 février 2019 Conversation téléphonique avec une amie anglaise, pro-européenne, anti-brexit ... Elle dit que TOUS les ANGLAIS en ont RAS le BOL de cette histoire mal emmanchée ! Cela fait 2 ans que cela dure ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 4 février 2019 Share Posté(e) le 4 février 2019 Il est quand même désolant qu'en deux ans, et après n'avoir absolument rien prévu pour la sortie de l'UE, le Royaume-Uni en soit encore à envisager de peut-être faire quelque chose sans savoir quoi. Je sais bien qu'en France nous ne sommes pas doués mais en comparaison, nous aurions difficilement pu faire pire (si une guerre civile mais à l'ancienne, avec des piques). Comment donner le change ensuite pour négocier avec des puissances étrangères dans de telles conditions ? Ils donnent l'impression de débarquer chaque jour. Dernier exemple en date, l'usine Nissan de Sunderland. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 4 février 2019 Share Posté(e) le 4 février 2019 22 minutes ago, Ciders said: Il est quand même désolant qu'en deux ans, et après n'avoir absolument rien prévu pour la sortie de l'UE, le Royaume-Uni en soit encore à envisager de peut-être faire quelque chose sans savoir quoi. Je sais bien qu'en France nous ne sommes pas doués mais en comparaison, nous aurions difficilement pu faire pire (si une guerre civile mais à l'ancienne, avec des piques). Comment donner le change ensuite pour négocier avec des puissances étrangères dans de telles conditions ? Ils donnent l'impression de débarquer chaque jour. Dernier exemple en date, l'usine Nissan de Sunderland. C'est le probleme de dilution de responsabilité ... et de capacité de nuisance. A priori le seul moyen d'essayer de regagner un souveraineté législative ... ce serai des élections législative ... avec des engagement s clairs de chaque parti sur leur position pour l'échéance. Mais pour le moment les britanniques sont convaincus que l'Union va céder et leur accorder un délai de plusieurs mois pour continuer a jouer aux cons. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 4 février 2019 Share Posté(e) le 4 février 2019 il y a 1 minute, g4lly a dit : C'est le probleme de dilution de responsabilité ... et de capacité de nuisance. A priori le seul moyen d'essayer de regagner un souveraineté législative ... ce serai des élections législative ... avec des engagement s clairs de chaque parti sur leur position pour l'échéance. Mais pour le moment les britanniques sont convaincus que l'Union va céder et leur accorder un délai de plusieurs mois pour continuer a jouer aux cons. D'accord mais... aucun plan B ? Rien ? Ils n'ont vraiment pas envisagé une seule seconde, par eux-mêmes ou via un cabinet privé de réfléchir à quelque chose d'autre ? Ce serait ahurissant de vacuité. Et ça fait plus de deux ans, puisqu'il y a eu un délai avant mars 2017. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 4 février 2019 Share Posté(e) le 4 février 2019 13 minutes ago, Ciders said: D'accord mais... aucun plan B ? Rien ? Ils n'ont vraiment pas envisagé une seule seconde, par eux-mêmes ou via un cabinet privé de réfléchir à quelque chose d'autre ? Ce serait ahurissant de vacuité. Et ça fait plus de deux ans, puisqu'il y a eu un délai avant mars 2017. A priori non ... le fait de faire savoir qu'il non pas de plan B fait parti du jeu ... interdisant la commission a les/nous pousser dans l'inconnu. Avec comme avantage coté politique intérieur de faire reposer la faute sur l'union ... vu que personne ne prend la responsabilité d'un plan B ... du moins officiellement. Au dela de l'avenir du Uk avec l'Union se jour ici la survie des partie conservateur et travailliste a mon sens ... et personne ne veut disparaître ... quitte a foutre le pays dans un merde noire pendant plusieurs mois. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Philippe Top-Force Posté(e) le 4 février 2019 Share Posté(e) le 4 février 2019 Brexit: The Naked Truth (Dr Victoria Bateman, Cambridge, 2019) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
prof.566 Posté(e) le 4 février 2019 Share Posté(e) le 4 février 2019 NON PAS LA REINE A POIL! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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