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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques


Messages recommandés

il y a 12 minutes, Ciders a dit :

Après... il est particulièrement ironique - surtout pour un ancien russophile comme moi - de constater que la Très Grande, Très Pieuse et Très Sainte Russie se bat contre des orthodoxes en envoyant au feu des islamistes, des migrants, des mercenaires, des violeurs de poules et maintenant des représentants de la seule théologie socialiste en activité, le tout en étant alliée avec une théocratie chiite. Même Aetius n'aurait peut-être pas osé aller jusque-là quand il a fallu monter l'armée de la dernière chance contre Attila.

C'est vrai. Mais tu reconnaîtras sans peine que l'Occident collectif néonazi, démoniaque et transhumaniste est une menace autrement plus grave que le simple Attila 

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il y a 1 minute, Alexis a dit :

C'est vrai. Mais tu reconnaîtras sans peine que l'Occident collectif néonazi, démoniaque et transhumaniste est une menace autrement plus grave que le simple Attila 

Et puis Attila avait pas des armes de destruction massive style "L'ile de la tentation." :tongue:

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il y a 23 minutes, Alexis a dit :

C'est vrai. Mais tu reconnaîtras sans peine que l'Occident collectif néonazi, démoniaque et transhumaniste est une menace autrement plus grave que le simple Attila 

Je note l'ironie. Malheureusement, je ne la goutte pas. :mellow:

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Il y a 2 heures, Ciders a dit :

Ce n'est pas la sous-traitance qui a détruit l'Empire romain. Il y a bien d'autres causes nettement moins vendeuses pour les conservateurs. Du reste, les Romains ont toujours largement fait appel aux peuples conquis pour la guerre, des frondeurs crétois aux cavaliers lourds Wisigoths. Y compris sous la République.

Je suis d'accord. Je critique la surextension (overstretch en anglais), mais la sous-traitance me parait être une réponse intelligente au problème posé par la surextension. La surextension est une hybris, et l'hybris est plutôt un signe de santé, mais désordonnée, trop peu soucieuse du coût à long terme. L'hybris, que je situe à Trajan, donc relativement tôt dans l'histoire de l'empire, n'est pas la même chose que la décadence, cette dernière étant une usure, une vieillesse qui est un naufrage, un épuisement des ressources. C'est ce qui est en train de nous arriver avec la fin du pétrole.

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Le "plan de victoire" présenté par Zelenski a sa partie "publique" et sa partie cachée.

Comprenons donc que le plus "important", nous ne le connaissons pas.

C'est pour l'essentiel des trucs pour "l'après guerre" qui vont définir le positionnement stratégique et sécuritaire de l'Ukraine dont ils voudraient obtenir le cadre dès aujourd'hui mais cela ne pousse pas l'Otan dans la guerre (discours russe) ni ne pousse à des décisions définitives (ce n'est pas une case à cocher pour terminer la guerre)

Sur la guerre en cours, il n'y a que l'autorisation d'utilisation des armes à longue portée et l'augmentation des sanctions économiques. Les annexes secrètes peuvent tout et ne rien dire.

Ce qui a également été dit, c'est que les ukrainiens n'envisagent pas de céder ou d'échanger du territoire, donc ça va balayer ceux qui depuis des mois pensent que l'offensive de Koursk c'est pour échanger un territoire.

Dans les déclarations on parle aussi d'une négociation pour la paix ou la Russie serait invitée.

Pour moi ça rejoint ce que je pense depuis un moment en lien au discours du 'faut négocier" en perspective de l'élection de Trump et à différents sons qu'on peut entendre du côté occidental. Ceux qui suivent un peu le sujet savent parfaitement que la Russie n'est pas dans l'idée de faire des concessions, pour elle la table de négociations c'est la table ou elle impose ses conditions. L'Ukraine veut montrer qu'avec la Russie,  il n'y a pas de compromis possible par la négociation.

Le plan ukrainien revient donc d'un côté à dire aux occidentaux, mettons nous tous, avec les russes, autour d'une table pour rechercher la fin du conflit, mais si ça ne marche pas, faudra imposer à la Russie une défaite militaire (cela ne veut pas dire qu'on verra les troupes ukrainiennes à Moscou et que l'armée russe n'aura plus aucun homme en uniforme). Je pense que ça fait depuis un petit moment que les ukrainiens économisent leurs forces en vue d'une "grande offensive" qui a elle aussi déjà été annoncée (publiquement même). Que la présence des ukrainiens en territoire russe n'est qu'une diversion, non pas pour "soulager le Donbass" mais en prévision de cette offensive. Les ukrainiens cherchant du côté occidental de quoi la préparer au mieux

 

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il y a 53 minutes, Pol a dit :

Je pense que ça fait depuis un petit moment que les ukrainiens économisent leurs forces en vue d'une "grande offensive" qui a elle aussi déjà été annoncée (publiquement même). 

Pour certaines choses, le plus important, c'est d'y croire.

Pour d'autres, c'est d'y arriver.

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Voici une photo prise pendant la rencontre aujourd'hui à Berlin entre les dirigeants américains, britannique, allemand et français

Que dit le chancelier Scholz aux trois autres ?

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Une chose semble claire, ça n'a pas l'air de les réjouir. Tout particulièrement le président français : les visages de Biden et de Starmer sont simplement fermés, celui de Macron semble animé d'une colère froide, et quel regard !

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Le regard de Joe, ça veut dire qu'il ne comprends pas, avec une sacré joke ou l'annonce d'une guerre nuk' il aura la même gueule de circonstance. 

Pour la tête à Manu: peut être vient il d'apprendre que le poisson du midi sera accompagné de Riesling mosellan, à la place d'un Montrachet. Quand on a l'estomac sensible à l'acidité, ça fait un choc rien que de l'apprendre.

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Il y a 5 heures, Pol a dit :

Le plan ukrainien revient donc d'un côté à dire aux occidentaux, mettons nous tous, avec les russes, autour d'une table pour rechercher la fin du conflit, mais si ça ne marche pas, faudra imposer à la Russie une défaite militaire (cela ne veut pas dire qu'on verra les troupes ukrainiennes à Moscou et que l'armée russe n'aura plus aucun homme en uniforme). 

Si ça ne marche pas, tu as oublié l'hypothèse partagée par à peu prés tout le monde sur la planète, y compris les décideurs. 

C'est à dire: il faudra accepter une Ukraine découpée et avec une perte de son territoire. Avec une perte et un calendrier qui est aussi fixé par VZ à l'insu de son plein grés. C'est à dire aussi que la défaite ukrainienne peut trés vite s'imposer, il suffit de couper les robinets ou même les ralentir. Il y en a 2, eau chaude et eau froide. Les armes et le pognon. 

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Il y a 15 heures, Ciders a dit :

Ben alors là, en matière d'extrapolation sur une base nulle, bravo. Tu mériterais de faire un stage à BFM, mais en tant que formateur. "Regardez, regardez ! Il se passe quelque chose ! Un rideau a bougé ! Je vous rappelle dès que nous en savons plus !"

Et sinon, le regard de Biden, ça veut dire qu'il est constipé, qu'il a le soleil dans les yeux ?

OK, ce n'était peut-être pas mon post le plus consistant de l'année :happy:

Disons qu'il n'est pas courant de surprendre ce genre de regard dans le cadre d'une réunion internationale 

D'accord sur le fait qu'on ne sait rien de ce que ça peut vouloir dire, ou rien du tout 

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il y a 3 minutes, Alexis a dit :

OK, ce n'était peut-être pas mon post le plus consistant de l'année :happy:

Disons qu'il n'est pas courant de surprendre ce genre de regard dans le cadre d'une réunion internationale 

D'accord sur le fait qu'on ne sait rien de ce que ça peut vouloir dire, ou rien du tout 

Pas courant ? Monsieur K. à New York, Trump au G7, Chirac avec Thatcher... on en a des dizaines.

La seule chose ici, c'est que l'on n'a aucune information. Juste une photo mal foutue avec des gens qui vont s'échiner à imaginer quelque chose. Ce n'est même pas de la kremlinologie c'est un commentaire en bas de page sur Facebook.

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Je peux vous proposer une légende pour cette image.

Scholz dit : je viens d'avoir Poutine au téléphone et on s'est mis d'accord sur le nombre de km² qu'il allait pouvoir prendre en Ukraine.

Macron furieux : comment je vais faire pour expliquer à mes électeurs qu'on arrête pas la Russie inarrêtable, et qu'on lui cède de précieux km² existentiels pour l'Europe et pour la France ? Tant qu'à faire on aurait dû prendre le TGV et faire cette réunion sans Zelensky à Munich, plutôt qu'à Berlin. Les Tchécoslovaques aussi n'étaient pas invités à Munich.

Modifié par Wallaby
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Un excellent article sur les fameux milblogger russes: identités, parcours professionnels, motivations, relations avec le pouvoir, instrumentalisation et liberté de ton, levée de fonds, formations d'une nouvelle générations de correspondants militaires etc...

Il y est question des grands noms du milblogging russe tels que Rybar, Fighterbomber, Igor Guirgkin, Sladkov, Colonel Cassad, feu Tartarsky. Un super boulot, très complet: la journaliste a même pris contact avec Mikhaïl Zvintchouk, fondateur de Rybar, pour les besoins de son enquête. 

https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/18/sur-telegram-les-messagers-russes-de-la-guerre_6354765_3210.html

Citation

Sur Telegram, les messagers russes de la guerre

Par Isabelle Mandraud Publié hier à 05h31

Temps de Lecture 14 min.

EnquêteDepuis l’invasion de l’Ukraine, les chaînes pilotées par des « correspondants de guerre » se comptent par milliers sur le réseau social russe. Ces nouveaux propagandistes contribuent à radicaliser l’« opération militaire spéciale » déclenchée par Vladimir Poutine.

L’automobiliste n’en croit pas ses yeux. « Jivoï ? » (« t’es vivant ? »). Sorti du couvert des arbres qui sépare la quatre-voies menant à la petite ville russe de Soudja, dans la région de Koursk, une silhouette titubante vient se planter devant son pare-brise. Malgré le crépuscule qui masque en partie ses traits, l’homme, vêtu comme un militaire russe, paraît grièvement blessé. Il a le visage et les mains en sang.

De l’autre côté des arbres, la caméra GoPro du conducteur capte une boule de feu. Ce 7 août, les forces ukrainiennes, lancées depuis vingt-quatre heures dans une offensive d’ampleur sur le territoire russe, ont visé à l’aide d’un drone la voiture d’Evgueni Poddoubny, l’un des animateurs bien connus en Russie d’une chaîne Telegram proguerre. Un mois et demi plus tard, le 26 septembre, Vladimir Poutine décerne au rescapé le titre de Héros de la Fédération de Russie, la plus haute distinction, la première, surtout, de ce niveau jamais accordée à un voenkor, un correspondant de guerre.

Comme Evgueni Poddoubny, ils sont des milliers, « journalistes », militaires, « experts » et passionnés, à avoir créé sur Telegram un espace entièrement consacré au conflit. On les appelle les « chaînes Z », une lettre à laquelle ils se réfèrent constamment : peinte sur les chars russes fonçant sur Kiev, le 24 février 2022, elle est devenue le symbole de l’invasion de l’Ukraine. Depuis, le nombre de ces chaînes a explosé, au point qu’il est impossible de toutes les recenser. Nées à l’origine dans le Donbass, dans l’est de l’Ukraine, au début de la guerre, en 2014, et financées, selon leurs dires, par des dons et la publicité, elles ont acquis, dix ans plus tard, une incroyable visibilité.

Les plus connues dépassent allègrement le million d’abonnés, comme « Mir Sevodnia – c Iouri Podoliaka » (« le monde aujourd’hui avec Iouri Podoliaka », plus de 3 millions d’abonnés), « Operatsiia Z : Voenkory Rousskoï Vesny » (« opération Z : correspondants militaires du printemps russe », plus de 1,6 million), « Rybar » (« le pêcheur », plus de 1,3 million), « Dva Maiora » (« deux majors ») et « War Gonzo » (plus de 1 million chacune)…

L’écosystème des « turbopatriotes »

Toutes racontent la guerre au quotidien, établissent des cartes du front, publient des vidéos sur les combats, relatent le moindre événement du côté de l’« ennemi », se gaussent de ses échecs. Sous le titre « Traquer et détruire », la chaîne BTR80 (« combattez, frères ! », 149 000 abonnés) publiait ainsi, le 7 octobre, l’image de drones FPV détruisant, comme le précisait le commentaire, un Bradley, un « véhicule américain de combat d’infanterie nazie », dans la région de Pokrovsk, une ville ukrainienne sous le feu des forces russes toutes proches. Un pilote de chasse, « Fighterbomber » (530 000 abonnés), s’est même fait une spécialité de filmer, de son cockpit, le largage de ses bombes sur le territoire ukrainien.

A l’affût de tout ce qui pourrait renforcer leur agenda militariste, les radars de ces proguerre, qui ont, pour certains d’entre eux, déjà suivi d’autres guerres (contre la Tchétchénie au début des années 2000, en Géorgie en 2008, en Syrie en 2015), se sont déportés, ces derniers temps, sur les opérations d’Israël décapitant le Hezbollah, sans cacher leur admiration. « Ils ne disent pas clairement que c’est ainsi que les “opérations spéciales” doivent être menées, mais ils le sous-entendent de toutes les manières possibles », observe le sociologue et historien Nikolaï Mitrokhine, chercheur à l’université de Brême, en Allemagne.

Cet activisme en continu – mieux vaut mettre son téléphone en mode silence quand on les suit, les notifications se succédant à un rythme effréné toutes les minutes – a contribué à faire leur succès, en reléguant les communiqués du ministère de la défense russe au rang de vieilleries soviétiques. Le compte rendu des coups pris et rendus sur le champ de bataille, sans masquer, parfois, les erreurs tactiques ni les déboires des troupes russes, a permis à ces voenkory, ces « correspondants de guerre », qui ont en commun un net penchant pour les jeux de rôle et la science-fiction, d’attirer, aussi, l’attention des journalistes et des chercheurs occidentaux, ce dont ils ne se privent pas de faire étalage.

Les animateurs des chaînes Z viennent tous, pourtant, des rangs ultranationalistes. Résolument proguerre et hostiles à l’Occident, ces « turbopatriotes » ou « milbloggeurs », comme ils aiment se nommer, pour rappeler leur filiation militaire, contribuent surtout à radicaliser le consensus, au sein de la société russe, autour de l’« opération spéciale militaire » déclenchée par Vladimir Poutine. Ce sont les nouveaux propagandistes. Et ils ont créé un écosystème unique.

Informateurs, acteurs et cibles

« Telegram est le réseau social où les voix des partisans de la guerre avec l’Ukraine se font le plus entendre », relève le site russe indépendant Novaïa Gazeta Europe, qui s’est attelé à cartographier ces réseaux à partir d’un échantillon de 550 chaînes. Lors de cette enquête intitulée « L’univers Z », parue le 16 février, sept « clusters » ont été isolés, mêlant des responsables des forces russes, des médias d’Etat, des personnalités culturelles, des partisans d’Evgueni Prigojine, l’ex-chef du Groupe Wagner, et des « initiés » anonymes. Un noyau dur qui, selon les auteurs de l’article, a « considérablement changé le visage de la propagande ».

« Ils parlent à leur public dans un langage familier et agressif, comme celui qu’emprunte Vladimir Poutine, ce qui est une manière de vulgariser la propagande et de banaliser la parole officielle », souligne Juliette Vermande, autrice du mémoire de master « De la tranchée à Telegram. Les voenkory dans la guerre en Ukraine 2022-2024 », présenté à l’école de recherche de Sciences Po Paris. « Certains ont ainsi acquis une notoriété fulgurante, ajoute-t-elle. Quelqu’un comme Alexandre Sladkov [“Sladkov+”, plus de 900 000 abonnés] est passé d’inconnu au rang de blogueur cité, jusqu’à atteindre les cercles du pouvoir. »

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Capture d’écran de « Fighterbomber » montrant une bombe larguée au-dessus de l’Ukraine, le 4 octobre 2024. CAPTURE D’ECRAN TELEGRAM @FIGHTERBOMBER

Nombre de ces acteurs se mettent en scène aux abords des combats, en tenue militaire. Aucun sigle « presse » ne les différencie des soldats. Seules leurs caméras attachées au casque permettent de les distinguer. Et quand ils ne sont pas eux-mêmes sur le terrain, les Z-blogueurs font appel à des « sources » civiles ou militaires. Accusés parfois d’avoir guidé l’armée russe sur des objectifs ukrainiens, ils sont eux-mêmes devenus, au fil du temps, des cibles pour les forces armées de Kiev.

« Les milblogueurs ont explicitement appelé à de nouvelles frappes russes contre les infrastructures céréalières ukrainiennes, les navires civils dans les ports ukrainiens [dans la région d’Odessa] et d’autres cibles susceptibles de dégrader davantage le potentiel économique de l’Ukraine », soulignait, le 5 octobre, l’Institute for Study of War (ISW). Cet influent cercle de réflexion américain sur les questions de défense notait encore, le 13 octobre : « De nombreux blogueurs russes [parmi lesquels la chaîne Rybar] ont non seulement justifié, mais aussi célébré, l’exécution russe des prisonniers de guerre dans l’oblast de Koursk en affirmant que ces exécutions étaient méritées ou que de telles exécutions étaient un aspect courant de la guerre. D’autres (…) ont spécifiquement appelé l’armée russe à accroître les exécutions de prisonniers de guerre ukrainiens. »

 

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Partie 2

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« Résoudre les problèmes médiatiques »

Aucun filtre, non plus, ne vient censurer leurs images. Explosions contre des cibles humaines ou matérielles, champs de ruines fumantes, captures de soldats mal en point, cadavres, tout y passe. En septembre 2022, la chaîne Telegram « Grey Zone » avait même diffusé la scène sordide, republiée par d’autres, de la mise à mort d’un membre de la milice Wagner, Evgueni Noujine, accusé de « traîtrise » pour avoir tenté de rejoindre les rangs ukrainiens, tué à coups de masse.

La filiation avec l’entreprise d’Evgueni Prigojine n’est pas fortuite. Une partie des chaînes Z étaient associées à la holding du chef du Groupe Wagner, ou travaillaient pour elle. La mutinerie du milliardaire, qui a lancé ses troupes contre Moscou dans la nuit du 24 juin 2023, a commencé par le signal « Natchinaïem » (« on y va ») sur la chaîne Telegram « AP Wagner ». En l’espace de vingt-quatre heures, marquées par l’avancée des Wagner sur le territoire russe, puis par leur brusque renoncement quelques heures plus tard, les chaînes Telegram russophones avaient alors enregistré 11 milliards de vues. Du jamais-vu. Depuis la mort de Prigojine, tué dans l’explosion de son avion, deux mois plus tard, le 23 août, avec une partie de sa garde rapprochée, ses partisans se font plus discrets. Ou bien ils se sont recyclés.

Contact est pris avec Mikhaïl Zvintchouk, qui accepte un entretien par Zoom. Agé de 33 ans, il pilote la chaîne « Rybar » depuis 2018, à une époque où, en parallèle, il faisait partie du service de presse de l’armée russe. Spécialiste du Moyen-Orient, ce natif de Vladivostok, diplômé de l’école militaire de Moscou, organisait alors les voyages de presse des journalistes russes en Irak et en Syrie. « Je m’ennuyais, ça ne me plaisait pas ce que nos experts disaient, l’information était mauvaise », dit-il. En 2019, il quitte l’armée avec le grade de capitaine et finit par rejoindre Prigojine, qu’il présente comme un « businessman ». « J’étais l’un des manageurs du groupe, responsable de l’information internationale. Wagner, c’était pour résoudre les problèmes militaires, moi les problèmes médiatiques. »

L’aventure tourne court en 2022, et Mikhaïl Zvintchouk se consacre désormais à temps plein à sa chaîne « Rybar », fondée avec Denis Choukine, un programmateur informatique de 46 ans, qui se vantait régulièrement de descendre de la noblesse allemande. Leur chaîne, qui tire son nom d’un jeu de rôle, est aujourd’hui l’une des plus connues à l’international. Elle est ainsi régulièrement citée par l’ISW, mais aussi par des médias comme le New York Times ou Le Monde.

Le propagandiste et l’avocat véreux

Devant son écran, dans un décor noir dépouillé à l’extrême, Mikhaïl Zvintchouk a revêtu sa tenue préférée, une combinaison sable sur laquelle sont agrafés à hauteur d’épaule les emblèmes de « Rybar », un pêcheur sur fond orange, comme des insignes militaires. Visage rond mais regard glaçant, il définit les chaînes Z comme des « unités de combat qui gardent les frontières informationnelles de [son] pays ». Lui-même se voit comme un « expert », travaillant parfois sur le terrain mais le plus souvent avec des informateurs militaires, des « civils ukrainiens qui veulent la chute de ce régime [celui du président Volodymyr Zelensky] » et des « sources étrangères ».

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Entretien sur Zoom avec Mikhaïl Zvintchouk, patron de la chaîne « Rybar », le 1ᵉʳ octobre 2024.

L’officier supérieur en réserve de l’armée travaille aussi main dans la main avec Rouslan Baklan, un ancien avocat ukrainien véreux qui avait rejoint, en 2014, la république autoproclamée de Donetsk, dans le Donbass. Mieux connu sous le nom de Daniil Bezsonov, ce dernier gère aujourd’hui sa propre chaîne Telegram, « Unofficial Bezsonov », qui a gagné ses 100 000 premiers abonnés au cours du premier mois de l’invasion russe en Ukraine, en février 2022. Ensemble, les deux hommes commentent l’actualité de la guerre dans l’émission « Live » de Valdimir Soloviev, le propagandiste télévisé le plus virulent.

Mais Mikhaïl Zvintchouk, qui assure diriger une équipe d’une soixantaine de personnes, voit plus loin. Depuis peu, il se déplace à l’extérieur des frontières de la Russie, dans des pays « amis », pour signer des accords de… formation de journalisme dans le cadre de son nouveau projet : Rybar Media School. En juillet, il posait ainsi aux côtés de Drazan Visjnjic, directeur de l’Agence des technologies de l’information et de la communication de la République serbe de Bosnie – un déplacement rentabilisé par plusieurs interviews dans les médias locaux. Parmi les thèmes abordés : « Pourquoi Odessa est la clé des Balkans » ou « Comment le projet Rybar a brisé le blocus de l’information autour de la Russie ». Le même mois, il « enseignait », pour une deuxième session du même genre, à l’université de Bichkek, au Kirghizistan ; fin septembre, il inaugurait un master au Mgimo, la prestigieuse université qui forme, à Moscou, l’élite économique et diplomatique.

Le programme est adapté, précise le module, aux « combattants du front de l’information et de la diplomatie » : « A la fin de l’année, les futurs masters seront non seulement capables de créer leurs propres ressources médiatiques, mais deviendront également des technologues des médias à part entière, capables de travailler dans l’environnement mondial de l’information. » Bientôt, assure Mikhaïl Zvintchouk, une école Rybar ouvrira en Ouzbékistan. « Nous, en Russie, avons appris à gérer l’information dans des conditions très difficiles », argumente-t-il, avant d’ajouter sans fard : « Je suis assez conservateur, je veux vivre avec des gens antimondialistes et traditionalistes, qui ont les mêmes idées que moi. »

Les « lignes rouges » du Kremlin

La liberté de ton dont il se prévaut – « Je n’ai pas de relations avec le ministère de la défense russe, mais avec des officiers sur place » – a néanmoins ses limites. En compagnie de trois autres « Z-patriotes », dont Evgueny Poddoubny, Semyon Pegov (« War Gonzo ») et Alexandre Sladkov, Mikhaïl Zvintchouk fait partie d’un groupe de coordination mis en place par le Kremlin en décembre 2022, chargé de soutenir la mobilisation en veillant à la « protection sociale et juridique des citoyens de la Fédération de Russie impliqués dans l’opération militaire spéciale et de leurs familles »… Pour cette raison, l’année suivante, les quatre hommes ont fait leur entrée sur la liste européenne des personnalités russes sous sanctions.

Depuis, la mutinerie des Wagner de Prigojine et ses conséquences, surtout, ont modifié la donne et provoqué une reprise en main par le pouvoir des chaînes Z. Le 13 juin 2023, alors que la tension est déjà à son comble avec les mercenaires de l’homme d’affaires, Vladimir Poutine convoque une dizaine de voenkory. Etrange réunion sous les dorures du Kremlin au cours de laquelle Semyon Pegov, impassible, arbore une longue barbe rousse, une casquette noire et un sweat de même couleur avec une kalachnikov barrant une bouteille de champagne… Pour les uns, cette réunion ne se serait pas bien passée. Pour d’autres, elle aurait servi à faire passer des messages dans les deux sens : à condition que les blogueurs ne franchissent pas certaines « lignes rouges », leur activité pourrait continuer à se déployer.

De fait, les plus radicaux ont été neutralisés. Le 2 avril 2023, un engin explosif tuait Vladlen Tatarski, de son vrai nom Maxime Fomine, un blogueur très actif sur Telegram (500 000 abonnés), dans un café de Saint-Pétersbourg appartenant à Evgueni Prigojine, où le groupe « patriotique » Cyber Front Z avait l’habitude de se retrouver. Moins d’un mois après le putsch raté de Wagner, le 21 juillet 2023, Igor Strelkov était arrêté chez lui, à Moscou, et placé en détention provisoire. Les charges retenues s’appuyaient sur ses publications, sur Telegram, dans lesquelles il dénonçait les conditions des soldats russes et les erreurs de l’état-major en Ukraine.

De son vrai nom Igor Guirkine, cet ultranationaliste monarchiste, ex-membre du FSB, a combattu en Yougoslavie (1992-1995), puis lors de la deuxième guerre de Tchétchénie (1999-2006), avant de commander en 2014 les séparatistes prorusses dans le Donbass. En 2022, il a été condamné par contumace à la réclusion à perpétuité par un tribunal néerlandais, pour la destruction, le 17 juillet 2014, du Boeing 777 de la Malaysia Airlines, abattu par un missile au-dessus de l’est de l’Ukraine, entraînant la mort des 298 passagers et membres d’équipage.

 

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Partie 3

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Collectes et mobilisation

De plus en plus virulent contre Vladimir Poutine lui-même, l’ancien chef de guerre avait annoncé en détention, en pure perte, sa candidature à l’élection présidentielle de mars. Le 25 janvier, il a été condamné à quatre ans d’emprisonnement pour « extrémisme ». Ses partisans en ont conçu une vive amertume. « Il semble qu’en matière de niveau de haine envers les Russes la télévision russe rattrapera très bientôt la télévision ukrainienne », fustigeait, sur Instagram, la chaîne « La Cuisine du Cent-Noirs », qui puise son nom dans le mouvement antisémite, nationaliste et monarchiste d’extrême droite apparu dans l’Empire russe durant la révolution de 1905.

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Vidéo de propagande pour les donateurs qui ont financé du matériel pour les soldats des forces spéciales russes dans la région de Koursk, « Operatsia Z : Voenkori Rousskoï Viesny », le 13 octobre 2024. CAPTURE D’ECRAN TELEGRAM @OPERATSIA Z : VOENKORI ROUSSKOï VIESNY

D’autres, moins connus que Strelkov, ont également été envoyés derrière les barreaux. Les Z-patriotes sont, en effet, eux aussi soumis aux lois liberticides sur les fake news concernant l’armée. « Telegram joue un rôle très spécifique en Russie, et beaucoup de ces blogueurs avaient pris le parti de Prigojine, souligne Tatiana Stanovaya, politologue du groupe de réflexion R.Politik, basé à Paris. Une partie de l’administration présidentielle pense qu’il faut apprendre à travailler avec eux, les séduire. On ne peut pas trouver d’informations sur ce qui se passe dans les médias traditionnels, or, même les fonctionnaires ont besoin de vérité ! Mais une autre approche estime qu’il faut les mettre sous pression et les réprimer s’ils ne suivent pas la ligne. »

Le 21 février, Andreï Morozov se donnait la mort. Sur sa chaîne Telegram, suivie par plus de 100 000 personnes, il avait publié, trois jours plus tôt, un post dans lequel il avançait, grâce à ses contacts dans plusieurs unités, une estimation des pertes subies par l’armée russe – 16 000 soldats morts ou gravement blessés, 300 blindés détruits – pour la prise de la ville ukrainienne d’Avdiïvka, première victoire militaire de Moscou depuis celle de Bakhmout, en mai 2023. Cible d’attaques et de pressions de la part du commandement militaire, il se serait suicidé, miné par les menaces de ne plus fournir en matériel et munitions les unités avec lesquelles il entretenait des liens.

Car les Z-patriotes ont aussi leur utilité. La plupart d’entre eux collectent, en effet, du matériel, mais aussi des dons pour les unités combattantes au front, suppléant ainsi les défaillances chroniques de l’armée russe. « Les soldats du front de Koursk ont besoin de notre aide pour repousser l’avancée de l’ennemi, exhortait, en août, la chaîne “Operatsia Z : Voenkory Rousskoï Vesny”. Nous avons reçu des demandes de drones, de caméras thermiques, de détecteurs de drones et de la guerre électronique. (…) Les gars ont très peu de choses nécessaires, car les salaires ne sont pas comme sur le front ukrainien. » L’appel se concluait par cette indication : « 13,29 millions [de roubles] récoltés en onze jours », soit près de 126 000 euros. Au total, les sommes ainsi réunies atteindraient, selon les estimations, des milliards de roubles.

Si elles fournissent un éclairage sur le manque de moyens des soldats russes, ces collectes participent surtout à maintenir la flamme patriotique dans le pays. « C’est une énorme machine de propagande qui, par défaut, doit informer l’opinion publique, qui ne croit pas la télévision », analyse Ivan Filippov, journaliste et écrivain russe. Exilé en Géorgie, il gère lui-même une chaîne Telegram « Na Zzzzzapadnom na fronte biez peremen » (« à l’Ouest, rien de nouveau », 81 000 abonnés), spécialisée dans l’étude des chaînes Z. « L’une des grandes découvertes de cette guerre, poursuit-il, c’est qu’en Russie il n’y a pas de soutien national à l’“opération spéciale”, mais une indifférence générale. Les Z-patriotes exigent que la société russe se mobilise, c’est même l’un de leurs thèmes récurrents, lutter contre la société dormante. »

« La notion de “vérité” n’existe pas »

« Colonelcassad » (plus de 900 000 abonnés) accepte, à son tour, d’échanger par messagerie. Sous ce pseudo, tiré du roman de science-fiction Les Cantos d’Hypérion, de l’écrivain américain Dan Simmons, Boris Rojine, 41 ans, opère de la ville de Sébastopol, en Crimée. « En 2014, j’ai soutenu le retour de la Crimée à la Russie et, par la suite, j’ai participé à l’organisation de l’aide aux miliciens du Donbass », avance-t-il, en guise de présentation. En 2017, il a lancé sa chaîne, tout en continuant à alimenter, en parallèle, son blog sur la plateforme russe LiveJournal. Après la frappe ukrainienne qui a anéanti, dans la nuit de la Saint-Sylvestre 2023, le bâtiment dans lequel étaient hébergés des soldats russes tout juste mobilisés, à Makiïvka, « Colonelcassad » avait, lui aussi, accusé les autorités d’« incompétence ». Depuis, il semble avoir atténué ses critiques.

« Je ne travaille pas pour le ministère de la défense russe et je n’en fais pas partie, affirme Boris Rojine. Cependant, j’ai soutenu et je continue de soutenir les opérations militaires russes en Syrie et en Ukraine, car elles me semblent justifiées et contribuent à l’avènement d’un monde multipolaire plus juste. » Un propos qu’il accompagne aussitôt de cette précision : « En temps de conflit et de censure militaire, la notion de “vérité” n’existe pas. Ceux qui prétendent le contraire ne font que tromper leur public. N’étant pas un observateur neutre mais bien un soutien d’un des camps, je participe activement à cette guerre sur le front de l’information, et je resterai dans ce rôle jusqu’à la fin du conflit. »

Si l’ancien ministre russe de la défense russe Sergueï Choïgou, cible de nombreux griefs, tenait à distance ces proguerre, son successeur, Andreï Belooussov, nommé le 14 mai, a visiblement reçu pour instruction de les ménager. A deux reprises, le 10 juillet et le 27 septembre, il a reçu plusieurs d’entre eux.

Il est vrai que leur audience, décuplée par le fait qu’ils se republient les uns les autres, attise la convoitise du Kremlin. Mikhaïl Zvintchouk revendique être à la tête d’un réseau de 350 chaînes Telegram, émettant dans vingt-huit langues et comptant « plus de 14 millions d’abonnés » au total. En France aussi ? « Bien sûr que nous sommes présents, argue-t-il. Nous trouvons des chaînes Telegram qui partagent nos opinions et nous nous entendons avec elles pour discuter de certains sujets. Cela crée un immense club de discussion à l’échelle mondiale et cela permet de vastes débats qui influencent l’opinion publique. »

Et si la guerre s’arrête ? La question le fait sourire. « Je pense qu’elle se terminera par un résultat intermédiaire, car un grand conflit nous attend ensuite. Nous voyons actuellement comment d’autres points chauds se forment progressivement autour de la Russie : les pays baltes, l’Arctique, la Transnistrie, la Pologne contre la Biélorussie, le Caucase du Sud, une énorme russophobie dans les pays d’Asie centrale. Les quinze prochaines années seront donc très intéressantes », assure Mikhaïl Zvintchouk, qui n’exclut pas un conflit avec l’OTAN.

« La guerre prendra fin lorsque les objectifs fixés par la Fédération de Russie seront atteints, ce qui entraînera une reconfiguration importante de l’ordre mondial », affirme, de son côté, Boris Rojine, alias Colonelcassad. Les Z-patriotes n’envisagent pas d’autre issue.

 

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il y a une heure, olivier lsb a dit :

Isabelle Mandraud : Ces nouveaux propagandistes contribuent à radicaliser l’« opération militaire spéciale » déclenchée par Vladimir Poutine.

Le terme de "propagandiste", péjoratif, est-il approprié ? Les Ukrainiens qui font la même chose en documentant la vision ukrainienne de la guerre sont-ils eux aussi des "propagandistes" ? Y a-t-il une différence sensible entre les relations des miliblogueurs ukrainiens et l'État Ukrainien et les relations entre les miliblogueurs russes et l'État russe ? L'emploi du terme "propagandiste" suggère que la relation est plus étroite dans le cas russe. Mais dans ce cas, pourquoi "contribuent-ils à radicaliser" cette opération militaire spéciale déclenchée par Vladimir Poutine, comme si ils la radicalisaient plus que Poutine lui-même, comme s'ils étaient plus royalistes que le roi ? Et si tel est le cas, sont-ils des propagandistes au sens de marionnettes manipulées par ledit roi pour dire ce que le roi veut qu'ils disent ?

il y a une heure, olivier lsb a dit :

Isabelle Mandraud : en reléguant les communiqués du ministère de la défense russe au rang de vieilleries soviétiques.

Ainsi donc, ces "propagandistes" font de l'ombre à la communication officielle. C'est ça un "propagandiste" ? Un "propagandiste", c'est quelqu'un qui ternit la communication officielle ?

Je pense qu'Isabelle Mandraud n'a rien compris. Ces gens ne sont pas des propagandistes qui relaient un message auquel ils ne croient pas, mais des convaincus qui croient à ce qu'ils disent, à tort ou à raison.

C'est ce que dit Stephen Kotkin à propos d'un autre groupe qui soutient le régime Poutine, le groupe des oligarques :

Le 02/10/2024 à 20:44, Wallaby a dit :

01:02:43 Beaucoup d'analystes de la Russie font l'erreur de croire qu'ils ne faisaient que s'enrichir. Que c'étaient des voleurs et qu'ils voulaient juste être riches et n'avaient pas d'idéologie, pas de conceptions. Mais je pense que cela n'explique pas tout, car dans leur esprit ils sont patriotes. Ils pensent qu'ils défendent Mère Russie contre le sabotage et la subversion des Occidentaux, contre les révolutions de couleur. Bien sûr, en défendant Mère Russie, ils méritent de s'enrichir, parce qu'ils accomplissent ce devoir patriotique. Donc ils méritent les compagnies pétrolières, les compagnies gazières et les mines d'or et les grands bureaux, parce qu'ils accomplissent l’œuvre de Dieu en défendant Mère Russie dans le monde aujourd'hui. Quand vous regardez ces cérémonies où Poutine leur donne des médailles, ils pleurent. Ils pleurent à cause de cette sentimentalité, à cause de ce patriotisme sentimental.

Les oligarques sont sincères dans leur patriotisme.

De même les miliblogueurs sont sincères dans leur patriotisme.

Peut-être que ce patriotisme est mal placé, parce qu'il conduit la Russie sur une trajectoire non soutenable. Mais il n'est pas insincère.

Modifié par Wallaby
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il y a 31 minutes, Wallaby a dit :

Je n'ai pas plus de raisons de remettre en cause la sincérité du patriotisme des miliblogueurs russe, que la sincérité de la naïveté pro-américaine, pro-OTAN, pro-Zelensky d'une Isabelle Mandraud, toute acquise à l'idée que sous la férule américaine, le monde va devenir meilleur.

Nous on n'a pas de propagandistes, nous avons des journaux officiels et des appartenant à des intérêts privés. Et quand même eux commencent à dire que ça pue sévèrement sur le front et le moral, que les hommes désertent, que les civils ne veulent pas aller à la boucherie, et que même certains gradés disent que certains combats locaux doivent être laissés pour se concentrer sur d'autres à venir  et/ou plus important, c'est qu'on prépare notre population à éventuellement rejoindre une certaine réalité. Bon, on ne passe pas de propagandiste à canal d'information en un claquement de doigt : faut pas oublier de cracher aussi sur notre ennemi favori au passage en affirmant que lui, c'est depuis le début qu'ils n'ont pas le moral et veulent pas y aller.

 

Modifié par rendbo
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Vu la boucherie de cette guerre, rien d'étonnant, non ?
De l'autre coté, ce ne doit pas être très réjouissant non plus à la différence que le pouvoir en place paye bien et que ça peu tenter des gens aux choix restreints surtout dans les "basses couches".
Monter l'histoire en épingle et parler de patriotisme alors que son pays est à l'origine de ce merdier, et de voir que ce ne sont pas les plus "éduqués" dans les premiers rangs de volontaires.

14/18 en France, ça se terminait devant un peloton d’exécution, ne l'oublions pas !
 

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il y a 32 minutes, MIC_A a dit :

14/18 en France, ça se terminait devant un peloton d’exécution, ne l'oublions pas !

Bien moins en vérité que dans la légende noire, mais cette image est si confortable...

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Il y a 10 heures, gustave a dit :

Bien moins en vérité que dans la légende noire, mais cette image est si confortable...

Le bien moins oscille entre 900 et 1000, bon faut faire le tri, entre le droit commun, l'espionnage et les refus d’obéissances et désertions (autour de 600) car c'était déjà une boucherie que certains des généraux de l'époque alimentaient allègrement !

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