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Europe de la Défense ?


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1 minute ago, g4lly said:

Et tu penses qu'aux USA il n'y a pas de représentant locaux à tous les échelon de décentralisation, pas de juges locaux élus, pas de sheriff élus etc. etc.

Si si je te promet on est au Balto ...

Si tu veux t'amuser à compter le niveau inférieur au national (Régions en France, États aux US), la France compte alors 1997 conseillers régionaux auxquels il faut ajouter les 925 membres du Parlement, soit un total de 2922.

 

Les sheriffs et autres juges ne sont pas à compter car il ne s'agit pas de postes législatifs. Ils ne peuvent donc entrer en ligne de comparaison.

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13 minutes ago, mehari said:

Les sheriffs et autres juges ne sont pas à compter car il ne s'agit pas de postes législatifs. Ils ne peuvent donc entrer en ligne de comparaison.

Justement si puisque le début c'est "trop d'élu" ...

13 minutes ago, mehari said:

Si tu veux t'amuser à compter le niveau inférieur au national (Régions en France, États aux US), la France compte alors 1997 conseillers régionaux auxquels il faut ajouter les 925 membres du Parlement, soit un total de 2922.

Je connais les chiffres j'ai épluché la plupart des rapports de tous les Think Tank qui veulent "compacter la démocratie" pour uniformiser l'Union ... sauf qu'en France les citoyens sont ultra attaché à leurs communes et c'est ici qu'il y a de très très loin le plus d'élu. Le second étage auxquels les gens sont attaché c'est le département - ça à encore une taille humaine -.

Les citoyen ne connaissent pas les autres élus ... et n'ont pas de relation avec.

Pour les parlementaires le niveau de représentation est le même qu'en Espagne, au UK, ou en Allemagne.

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il y a 25 minutes, g4lly a dit :

Et tu penses qu'aux USA il n'y a pas de représentant locaux à tous les échelon de décentralisation, pas de juges locaux élus, pas de sheriff élus etc. etc.

Si si je te promet on est au Balto ...

Après quand on veut tuer sa démocratie on dit qu'elle est malade ...

Ce qui est amusant c'est que le plus grand nombre d'élus en France c'est les 600 000 à l'échelle communal et intercommunale - les intercom l'autre scandale de la fin de la démocratie - et c'est ceux auxquels les français sont les plus attachés et qui sont le plus en lien avec la population.

Mais bon comme dans les médias ca fait des années que les "je pense à ta place" matraque le trop d'élu ... évidement on répète à l'envie. Trop par rapport à quoi on ne sait pas ... trop pour quelles missions on ne sait pas ...

si tu veux..............................

(autrement écrit, je ne me reconnais pas dans ce que tu rédiges au dessus)...

 

mais, puisque tu parles des interco...

le probleme, lors des municipales, en métropole, justement, c'est de savoir ce que fait la commune, ce que fait l'interco, dans quel ratio (de participation).... (ce n'est pas moi qui ai dit que l'abstention lors des municipales est du au flou qui regne entre ces interco et les communes)

https://lvsl.fr/labstention-aux-elections-municipales-phenomene-accidentel-tendance-structurelle/

https://www.franceculture.fr/politique/les-maires-nouvellement-elus-sont-ils-legitimes

 

juste une derniere remarque de ma part ; en dessus, nous étions deux, au moins à échanger, sur les parlementaires, donc à mes yeux, députés et sénateurs et à "parler"/comparer avec les USA...

il ne s'agissait pas d'énumerer les conseillers municipaux, départementaux, ceux de l'interco, ceux des regions, etc....

 

fin du hs pour moi.

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7 minutes ago, christophe 38 said:

juste une dernière remarque de ma part ; en dessus, nous étions deux, au moins à échanger, sur les parlementaires, donc à mes yeux, députés et sénateurs et à "parler"/comparer avec les USA...

Pourquoi devrions nous aligner la représentions législative nationale sur les USA alors qu'ils ont un systeme qui n'a absolument rien à voir avec le notre ... la seul explication de cet argumentaire est qu'il est purement idéologique.

De la même manière que l'argumentaire qui veut réduire le nombre d'élus locaux ... à aucun moment on nous explique pourquoi ... sauf l'argument du ailleurs y en a moins donc on fait pareil parce que.

La seule raison que je vois à la réduction du nombre ou du pouvoir des élus locaux et ultra locaux ... c'est bien d'éloigner le citoyen de la politique.

De la même manière que la fin du service nationale à volontairement éloigné le citoyen de la défense.

A ce propos à quand un Service "national" de l'Union ... ça serait un formidable fédérateur défense global au niveau de l'Union.

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3 minutes ago, g4lly said:

Justement si puisque le début c'est "trop d'élu" ...

Le problème n'est pas trop d'élus (même si l'élection du sheriff pose d'autres problèmes). Le problème c'est le nombre d'élus à certains postes. Est-ce que la France a besoin d'un Parlement de 925 députés pour ses 67M d'habitants? L'Allemagne et ses 83M d'habitants n'en a après tout que 805 (au niveau fédéral).

 

11 minutes ago, g4lly said:

Je connais les chiffres j'ai épluché la plupart des rapports de tous les Think Tank qui veulent "compacter la démocratie" pour uniformiser l'Union ... sauf qu'en France les citoyens sont ultra attaché à leurs communes et c'est ici qu'il y a de très très loin le plus d'élu. Le second étage auxquels les gens sont attaché c'est le département - ça à encore une taille humaine -.

On ne parle pas des communes ici. On parle du dimensionnement des appareils législatifs à chaque niveau de pouvoir. Quelle taille devrait avoir un Parlement national ou fédéral? Quelle taille devrait avoir un parlement régional ou fédéré? Ça dépend en partie de la quantités de compétence attribué à chaque niveau mais il y a aussi une marge de flexibilité dans le choix.

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  • pascal locked this sujet
2 minutes ago, mehari said:

Le problème n'est pas trop d'élus (même si l'élection du sheriff pose d'autres problèmes). Le problème c'est le nombre d'élus à certains postes. Est-ce que la France a besoin d'un Parlement de 925 députés pour ses 67M d'habitants? L'Allemagne et ses 83M d'habitants n'en a après tout que 805 (au niveau fédéral).

Quel est intéret majeur de baisser un peu le nombre de député ... quel intéret de foutre à nouveau de bordel dans les circonscription ... quel intéret qu'on se tape un énieme débat sur les découpage électoral clientéliste.

Changer pour changer c'est néfaste il faut le comprendre un jour ... tous les systeme on besoin de stabilité. Celui qui veut changer tout le temps à toujours un intéret caché ... ici c'est quoi l’intérêt caché.

Pour moi clairement réduire ne nombre de parlementaire n'a aucun intéret absolument ... à part celui de foutre la merde encore et encore.

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  • 5 months later...
  • pascal unlocked this sujet

Bon je commence avec un excellent article de votre revue préférée. En tout cas les allemands jettent un nouveau rocher dans le jardin de la coopération franco allemande.

Je note aussi qu'ils ont aussi soigneusement choisi leurs partenaires (après tout, ils en ont le droit!) et qu'il y les Pays Bas ... ou se trouve le 1er fournisseur de radras anti aériens, le GM 200 de Thales Nederland.

 

L’Allemagne veut une défense anti-aérienne européenne intégrée, mais sans la France …

30 août 2022

Qu’il est loin le temps ou Emmanuel Macron et Angela Merkel répétaient en boucle les bienfaits de la coopération franco-allemande afin de construire « l’Europe de La Défense », et que tous les sujets étaient envisagés au spectre de cette coopération, même lorsque celle-ci n’était ni adaptée, ni performante. Aujourd’hui, la plupart des programmes franco-allemands de co-developpement d’équipements de défense, comme SCAF, MGCS, MAWS ou CIFS, sont à l’arrêt ou sévèrement entravés, quant ils ne sont pas, purement et simplement, abandonnés comme Tigre III coté allemand. Ce qui peut apparaitre comme l’émergence de divergences techniques entravant le déroulement de ces programmes industriels, pourrait être dans la réalité l’expression de divergences profondes et conceptuelles quant à la nature même de cette coopération et de ses objectifs. C’est en tout cas ce qui transparait dans le discours tenu par les autorités allemandes ces derniers mois, montrant une volonté affichée de se démarquer de cette coopération héritée d’une période révolue.

Le dernier coup d’estoc porté par Berlin à cette conception commune de l’Europe de la Défense est venu du Chancelier Olaf Scholz lui même, à l’occasion d’une discours donné à l’université Charles de Prague, en République Tchèque, ce 29 aout. Pour le chef d’état allemand, il est en effet nécessaire de construire une défense aérienne européenne intégrée et coordonnée, pour être en mesure de neutraliser la puissance aérienne et balistique russe, ainsi que la menace qu’elle fait peser sur les pays d’Europe de l’Est et d’Europe centrale. Et d’ajouter que Berlin entendait investir massivement dans ce domaine dans les années à venir, afin de developper des capacités de détection et d’engagement renforcées, y compris dans le domaine anti-balistique, tout en appelant ses voisins européens à rejoindre ce programme afin d’en accroitre l’efficacité.

Mais en terme de partenaires européens cités par le Chancelier allemand, s’ils s’y trouvent la Pologne, les pays Baltes, la République Tchèque, la Slovaquie, les etats scandinaves et les Pays-Bas, point de Belgique, d’Italie, de Bulgarie, de Roumanie, de Grèce, d’Espagne ou de Portugal, et pas davantage de pays des Balkans ou de Hongrie, pourtant un client fidèle de l’industrie allemande de Défense. Certes, Rome, Madrid et Bilbao sont plus éloignés des frontières russes, donc peut-être moins vulnérable aux attaques éventuelles de l’aviation et des missiles de Moscou. Mais qu’en est-il de Bruxelles siège de l’OTAN et de l’UE qui n’est à 175 km d’Amsterdam, de la Roumanie en première ligne sur le flanc sud, tout comme la Bulgarie et de la Grèce ? Surtout, la France, ce partenaire clé au coeur de l’ensemble des grands programmes industriels de défense qui sont destinés à structurer l’Europe de La Défense lors de la prochaine décennie, n’est pas évoquée, et il est probable que Paris n’a pas même été consulté sur le sujet.

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41 minutes ago, Alberas said:

Je note aussi qu'ils ont aussi soigneusement choisi leurs partenaires (après tout, ils en ont le droit!) et qu'il y les Pays Bas ... ou se trouve le 1er fournisseur de radras anti aériens, le GM 200 de Thales Nederland.

La raison du choix néerlandais est différente. C'est parce qu'il sont déjà partiellement intégrés au commandement AA néerlandais.

Pour les autres, c'est clairement tous les pays à leur Nord et Est. Faut pas chercher plus loin.

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il y a une heure, mehari a dit :

La raison du choix néerlandais est différente. C'est parce qu'il sont déjà partiellement intégrés au commandement AA néerlandais.

Oui. Je citais Thales Nederland parce que plusieurs pays de cette "alliance" sont déjà équippés de GM 200 ou 400, et que ça peut faire du bon business pour Thales.

il y a une heure, Kelkin a dit :

C'est soit avions légendaires, soit méta défense, et pour le coup ça ressemble plus à du méta défense.

C'est Meta défense.

il y a 51 minutes, Manuel77 a dit :

Bilan de la présidence française du Conseil de l'UE en matière de politique de sécurité
Paris a obtenu des décisions phares, mais leur mise en œuvre reste incertaine

C'est très intéressant. Merci. Mais que peut on en retirer:

- que la présidence française pendant ces 6 mois a beaucoup et bien travaillé

- que ses idées sur l'Europe de la Défense étaient visionnaires ... sauf qu'elle n'avait pas vu arriver l'invasion de l'Ukraine et que son tropisme pro russe était mal perçu par les pays d'Europe de l'Est

- que ses efforts mériteraient d'être poursuivis par les successeurs à la PR de l'UE ... mais qu'il est peu probable que ce soit le cas

- que l'Allemagne devrait poursuivre la coopération avec la France sur les projets communs

il y a une heure, Manuel77 a dit :

Les mécanismes à long terme peuvent également fournir l'incitation nécessaire pour faire progresser les programmes de coopération franco-allemands en matière d'armement, auxquels participent parfois quelques autres partenaires européens. Cela concerne avant tout le Future Combat Air System (FCAS) et le Main Ground Combat System (MGCS) en tant que futurs systèmes de combat aérien et terrestre, mais aussi l'avion de patrouille maritime MAWS (Maritime Airborne Warfare System) et la modernisation de l'hélicoptère de combat Tigre. Le Conseil franco-allemand de défense et de sécurité devrait confirmer la volonté politique des deux gouvernements de surmonter les nombreuses difficultés et de concrétiser ces projets. Les accords politiques doivent notamment être traduits sans délai en accords industriels. La pression politique sur l'industrie devrait donc s'accroître, ce qui nécessite également une concertation étroite entre le secrétaire d'État chargé de l'armement au ministère fédéral de la Défense et le nouveau délégué général pour l'armement français, Emmanuel Chiva.

C'est mal barré.

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il y a 9 minutes, Alberas a dit :

C'est mal barré.

L'Allemagne est empêtrée dans ses contradictions ... Ne plus compter sur elle le temps qu'elle accouche d'une vision stratégique et autonome... Pas sûr que cela ne se traduise pas par un avortement fausse-couche, in fine  ! 

Modifié par Bechar06
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il y a 20 minutes, Bechar06 a dit :

L'Allemagne est empêtrée dans ses contradictions ... Ne plus compter sur elle le temps qu'elle accouche d'une vision stratégique et autonome... Pas sûr que cela ne se traduise pas par un avortement fausse-couche, in fine  ! 

Ce thik tank est comme les autres. Il dit tout et son contraire. L'esprit général, c'est:

"La présidence française a été géniale ... mais irréaliste."

Quant aux projets SCAF et consorts: "ils sont en état de mort cérébrale ... mais vous pouvez essayer de voir avec les Français si vous voulez les ranimer".

 

Et pendant ce temps là, les Allemands achètent US, et maintenant Israélien sur l'anti missile.

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il y a 21 minutes, Alberas a dit :

Ce thik tank est comme les autres. Il dit tout et son contraire. L'esprit général, c'est:

"La présidence française a été géniale ... mais irréaliste."

Quant aux projets SCAF et consorts: "ils sont en état de mort cérébrale ... mais vous pouvez essayer de voir avec les Français si vous voulez les ranimer".

 

Et pendant ce temps là, les Allemands achètent US, et maintenant Israélien sur l'anti missile.

Tu me diras à part quelques collaborations sur l'aérien,  et l'achat de l' Hotchkiss TT-6, ce ne sont pas des gros clients.

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Maintenant, non seulement la France nous arrache le bras droit, mais maintenant l'Italie veut aussi la jambe droite ! C'est un grille de torture !:laugh:

https://www.handelsblatt.com/meinung/gastbeitraege/gastkommentar-die-europaeischen-verbuendeten-erwarten-von-deutschland-eine-gemeinsame-verteidigungspolitik/28450754.html

 

Les alliés européens attendent de l'Allemagne une politique de défense commune
Michelangelo Freyrie est chercheur au programme de défense et de sécurité du think tank italien Istituto Affari Internazionali à Rome. 

Il est pour le moins évident que le gouvernement fédéral et les partis s'efforcent de relever les défis d'un nouvel ordre mondial incertain. Une telle clarté est également saluée à l'étranger.

Il est surprenant que l'Allemagne choisisse une approche nationale pour ce changement d'époque.
Il existe toutefois des risques dans ce changement radical de la politique de défense allemande. La contribution de l'Allemagne au projet européen est indiscutable, et l'engagement de Berlin a conduit à une véritable poussée d'intégration dans la politique de défense commune (PESCO) ainsi que dans le développement de l'union économique (Next Generation EU). Il est donc d'autant plus surprenant que la République fédérale choisisse une approche résolument nationale pour ce changement d'époque.

Il faut ici faire la distinction entre les craintes et les faits : Les forces populistes dans d'autres États membres (et, malheureusement, certains commentateurs) ont été prompts à présenter le fonds spécial comme la preuve d'un réarmement dangereux. Les esprits plus froids étaient en revanche plus inquiets, car il n'était guère question d'engagements européens forts dans la plupart des discussions politiques.

Dans le discours de politique étrangère, l'Allemagne souligne souvent la nécessité de l'unité européenne dans les affaires étrangères, surtout en référence à Moscou et au voisinage oriental. Cette exigence est absente de la politique de défense.

L'accent est surtout mis sur la convergence à long terme entre les militaires de l'UE ainsi que sur les projets de recherche et de développement de la PESCO. Mais constater que "l'esprit de clocher" dans l'augmentation des dépenses militaires affaiblit le potentiel réel de l'Europe ne suffit pas.

Se limiter aux fournisseurs allemands est inefficace
Aujourd'hui déjà, les petits États membres ont du mal à prendre des rendez-vous avec les entreprises d'armement allemandes. Les entreprises préfèrent les acheteurs riches - surtout lorsque l'économie la plus sûre d'Europe en matière de crédit met 100 milliards d'euros à disposition. La médiation ponctuelle du gouvernement fédéral dans ces cas est une solution palliative qui n'est guère durable sur le plan institutionnel.

Une autre plainte entre alliés est la restriction de la législation européenne sur les marchés publics pour l'acquisition de systèmes d'armes et de technologies clés. L'obligation de lancer des appels d'offres à l'échelle européenne a longtemps été invoquée comme l'une des raisons de la mauvaise gestion des achats de la Bundeswehr.

En raison de l'état lamentable de la Bundeswehr, il est compréhensible d'exiger des processus bureaucratiques simples. En outre, la Bundeswehr a toujours hésité à faire appel à des industries situées dans d'autres pays de l'UE. L'acquisition de pièces de rechange s'en trouve considérablement ralentie.

Mais l'espérance de vie des systèmes d'armes est extrêmement longue : si la Bundeswehr se limite aujourd'hui à des entreprises allemandes ou basées en Allemagne comme fournisseurs, cela se fera sentir dans les 15 prochaines années, voire plus longtemps encore. Le risque de cette approche nationale est une fragmentation durable de la demande sur le marché européen de la défense. Elle ne permet pas non plus de rendre les dépenses de défense plus efficaces grâce à l'interopérabilité et aux systèmes logistiques communs.


Le fait que la République fédérale ait fait une expérience plutôt sous-optimale dans la coopération bilatérale avec la France joue certainement un rôle plus important. Derrière des portes closes, les politiques allemands regrettent la décision de la grande coalition de l'époque de faire justement des projets de défense le test de vernis du partenariat franco-allemand. Des attitudes politiques différentes en matière de politique d'exportation, des priorités industrielles et militaires inégales et le prix exorbitant du projet FCAS ont conduit l'Allemagne à évaluer les grands projets communs avec scepticisme.

Elle piétine même dans le développement d'un nouveau char de combat, un projet relativement simple. Le gouvernement fédéral en a tiré les leçons : tant la nouvelle défense antimissile que le successeur du Tornado sont américains et ont fait l'objet de négociations bilatérales.

Et pourtant, ce n'est pas parce que des difficultés sont apparues avec un partenaire que des solutions européennes efficaces, rapides et coopératives sont impossibles. Cela vaut aussi bien pour l'acquisition de systèmes existants que pour le développement de nouvelles capacités. De nombreux pays de l'UE soulignent la nécessité d'une coopération étroite avec les États-Unis et les producteurs américains.

La structure de l'industrie allemande, avec ses nombreuses entreprises de taille moyenne, facilite en outre l'intégration des producteurs allemands dans les chaînes de création de valeur paneuropéennes. C'est également un avantage en termes de perspectives dans la perspective d'une consolidation industrielle et d'une fusion des entreprises européennes de défense.

Les alliés européens attendent de l'Allemagne qu'elle s'ouvre à des projets de défense communs.
L'Allemagne devrait donc s'engager fermement pour la mise en œuvre de la dernière proposition de la Commission européenne en matière de politique de défense. Ce paquet introduit plusieurs mesures concernant l'acquisition de systèmes d'armes au niveau de l'UE. Deux choses méritent particulièrement d'être mentionnées : la création d'une task force pour coordonner les achats d'armement et la mise en place de consortiums multinationaux (appelés EDCC) pour l'achat en commun de nouveaux systèmes d'armes.

La proposition n'est pas sans faiblesses. Mais elle peut aider à compléter le changement d'époque allemand également au niveau européen. L'augmentation des dépenses militaires n'a de sens que si elle s'inscrit également dans le cadre d'une politique de défense commune.

Les alliés européens souhaitent que l'Allemagne s'ouvre aux projets européens, que les PME allemandes participent davantage aux réunions à Bruxelles et qu'elle participe activement au discours européen dans le secteur de la défense.

Enfin, l'Allemagne pourrait aider à clarifier deux questions fondamentales de la future Union de la défense : les exportations d'armement extra-européennes et le rôle du Parlement européen dans l'examen et la codécision des projets communs. Le premier point peut être en partie résolu par une politique industrielle intelligente : La création d'un véritable marché européen de l'armement réduirait le besoin de l'industrie de trouver de grands débouchés à l'étranger. La seconde nécessite un débat long, difficile et exigeant sur une future modification des traités européens.

Ce sera délicat. Il est toutefois dans l'intérêt de l'Allemagne et de l'Europe de consentir à cet effort.

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Il y a 5 heures, Manuel77 a dit :

La structure de l'industrie allemande, avec ses nombreuses entreprises de taille moyenne, facilite en outre l'intégration des producteurs allemands dans les chaînes de création de valeur paneuropéennes.

Oui, à condition que la participation d'entreprises allemandes ne soit pas un boulet pour l'exportation...

Il y a 5 heures, Manuel77 a dit :

C'est également un avantage en termes de perspectives dans la perspective d'une consolidation industrielle et d'une fusion des entreprises européennes de défense.

Si je suis bien ce qu'exprime cette personne, les PME sont bien parce qu'elles peuvent se faire manger par les grandes entreprises ?...

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il y a 5 minutes, Kelkin a dit :

Oui, à condition que la participation d'entreprises allemandes ne soit pas un boulet pour l'exportation...

Si je suis bien ce qu'exprime cette personne, les PME sont bien parce qu'elles peuvent se faire manger par les grandes entreprises ?...

C'est peut-être ce qu'il veut dire : les grandes entreprises de défense en Europe fusionnent et l'Allemagne perd par exemple TKMS. 


Mais l'Allemagne peut s'en accommoder, car les fournisseurs resteront en Allemagne.

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Une excellente analyse des raisons pour lesquelles la politique de sécurité de Macron rencontre des difficultés en Allemagne. Elle date d'un an, mais elle est très profonde. Bien sûr, l'Ukraine n'est pas prise en compte. Je ne fais que poster la conclusion, regardez le lien pour le texte complet :

English:https://www.swp-berlin.org/publikation/frances-foreign-and-security-policy-under-president-macron

Deutsch:https://www.swp-berlin.org/publikation/frankreichs-aussen-und-sicherheitspolitik-unter-praesident-macron

Au cours des dernières années, l'Allemagne et la France ont toujours réussi à approfondir leur coopération bilatérale et à renforcer l'Union européenne. Avec le traité d'Aix-la-Chapelle, les deux parties ont convenu en janvier 2019 de "porter leurs relations bilatérales à un nouveau niveau".1 Lors d'une vidéoconférence, le 18 mai 2020, le président Emmanuel Macron et la chancelière Angela Merkel ont élaboré une proposition pour la relance économique de l'Europe après la pandémie de Corona. Un élément central de leur initiative a été la création d'un fonds de reconstruction (Recovery Fund), que la Commission européenne a intégré le 27 mai dans son plan de reconstruction et que les autres États membres de l'UE ont approuvé le 21 juillet 2020.2 En outre, l'Allemagne et la France ont joué un rôle important dans l'accord conclu fin décembre 2020 entre l'UE et la Chine sur un nouvel accord d'investissement après sept ans de négociations. Berlin et Paris s'étaient mis d'accord pour que l'accord UE-Chine soit conclu sous la présidence allemande du Conseil de l'UE et ratifié en 2022 sous la présidence française.3

Le constat n'est toutefois pas aussi positif pour la politique étrangère et de sécurité ainsi que pour certaines parties de la politique européenne. Comme le montre la présente étude, l'offre du chef de l'État français d'établir un "nouveau partenariat" avec l'Allemagne n'a pu être honorée ni dans le cadre de l'OTAN, ni dans les relations avec la Russie et la Turquie, ni en Libye. Les obligations prévues par l'article 1 du traité d'Aix-la-Chapelle n'ont pas non plus été entièrement respectées jusqu'à présent. En conséquence, les deux États souhaitent s'engager "en faveur d'une politique étrangère et de sécurité commune efficace et forte" et "renforcer et approfondir" l'Union économique et monétaire.4 La principale raison de ce constat réside dans le fait que l'Allemagne et la France ont réagi différemment aux changements structurels de la politique internationale.

Les études de cas ont expliqué que depuis son entrée en fonction au printemps 2017, Emmanuel Macron a modifié les hypothèses de base de la politique de sécurité et de défense française. Dès 2013, le Livre blanc de la défense française avait prédit certaines évolutions dans les relations internationales : le retrait des États-Unis d'Europe, la montée en puissance de la Chine, une augmentation des conflits régionaux, l'importance croissante de l'intelligence artificielle et la question de la domination du cyberespace, enfin la persistance du terrorisme international, qui s'étendrait également à l'Europe.

La Revue stratégique de défense et de sécurité nationale, élaborée sous la direction de Macron et publiée en octobre 2017, reconnaît que ces changements se sont produits beaucoup plus rapidement et plus largement que prévu en 2013. Il est donc urgent d'y réagir. Pour Macron, il est évident que les Etats-Unis, sous la présidence de Donald Trump, ont refusé leur solidarité à leurs partenaires européens à un moment où la capacité d'action de la France est de plus en plus limitée.5 Comme la France ne pourra à l'avenir se développer sur la scène internationale que dans et par l'Europe, celle-ci doit être mise en mesure de prendre son destin en main. Dans le cas contraire, elle deviendrait une "masse de négociation" pour les grandes puissances que sont les Etats-Unis et la Chine.

Cette analyse des relations internationales et de sa propre marge de manœuvre a conduit le président français à appeler en 2019 les ambassadeurs de son pays à réfléchir à nouveau à la relation de la France avec la Russie.6 Peu après, il a constaté que l'OTAN était "en état de mort cérébrale" - elle n'était pas capable de s'exprimer sur des thèmes centraux de la sécurité européenne ; de plus, elle n'empêche pas les alliés que sont les Etats-Unis et la Turquie de mener en Syrie une politique qui menace la sécurité de leurs partenaires.7

Les attentats terroristes de Paris en 2015 ont montré que la France dépendrait plus qu'avant de ses partenaires en matière de politique de sécurité et de défense. La lutte contre le terrorisme international sur le territoire national ainsi qu'en Afrique et au Proche-Orient a laissé de graves traces au niveau des effectifs et des finances des forces armées françaises. La Revue stratégique de défense et de sécurité nationale a conclu en 2017 que la France devrait à l'avenir agir de manière plus pragmatique et plus flexible et faire d'une action dans des formats minilatéraux son leitmotiv en matière de politique de sécurité et de défense. Déjà sous le mandat du prédécesseur de Macron, la conviction s'était imposée que les partenaires européens réagissaient majoritairement avec désintérêt aux nouveaux défis de la politique de sécurité et ne ressentaient pas l'urgence d'y faire face.

Sous la présidence de Macron, la France relativise désormais l'importance de l'Union européenne comme cadre de référence de sa politique de sécurité et de défense. Au lieu de cela, elle mise de plus en plus sur le cadre de référence "Europe", au sein duquel et par le biais duquel elle souhaite exercer son influence dans ce domaine politique. Cela témoigne du nouveau pragmatisme de Paris. Ainsi, Paris accorde une grande importance aux changements structurels dans les relations internationales et se voit soumis à une forte pression d'adaptation. En revanche, la politique étrangère, de sécurité et européenne de l'Allemagne s'en tient largement au statu quo. Berlin vise toujours à développer l'OTAN et la PSDC en tant qu'organisations fondamentales de la politique étrangère et de sécurité allemande. Il s'efforce également de structurer les relations avec les grandes puissances que sont les États-Unis et la Chine, ainsi qu'avec les puissances régionales que sont la Russie et la Turquie, et ce par le biais d'un équilibre des intérêts au sein de l'UE et de l'OTAN. Dans ce contexte, il est de plus en plus difficile de trouver un équilibre des intérêts franco-allemands en matière de politique étrangère et de sécurité.

Avec ce résultat, la présente étude comble une importante lacune de la recherche. Alors que les motifs de la politique européenne d'Emmanuel Macron ont déjà été étudiés,8 il manquait une analyse correspondante de sa politique étrangère et de sécurité. En outre, l'étude a permis d'identifier six autres raisons qui, au cours de la présidence de Macron, ont régulièrement provoqué des irritations entre Berlin et Paris sur des questions cruciales de politique étrangère, de sécurité et européenne.

La première raison a déjà été abordée : Paris, contrairement à Berlin, ressent une urgence particulière à agir dans de nombreux domaines politiques. Cette différence explique pourquoi la relation franco-allemande s'est détériorée sous Macron, même dans les domaines où les différences conceptuelles entre les deux partenaires sont généralement connues. Cela vaut par exemple pour l'OTAN et la question de l'organisation des relations transatlantiques en matière de sécurité, mais aussi pour la politique économique et monétaire9.

La France est de moins en moins en mesure de satisfaire à son ambition en matière de sécurité et de défense, à savoir mettre fin aux crises et aux conflits dans le monde entier en utilisant ses capacités militaires, car ses propres capacités sont limitées. Par conséquent, Paris dépend de partenaires qui partagent ses préoccupations et sont enclins à rechercher une approche opérationnelle commune. Les efforts qui devraient avant tout avoir un effet intégrateur et inclusif (par exemple la PESCO) sont subordonnés à cette préoccupation centrale ou complétés par des formats qui semblent utiles à la France (par exemple l'EI2).10 Au sein de l'Union économique et monétaire, la France est l'un des pays les plus touchés par la pandémie mondiale Covid-19. C'est surtout la hausse massive du chômage qui pèse sur le président Macron. La proposition franco-allemande d'une capacité de construction et de résilience ne lui procure pas le répit nécessaire pour que l'économie et le marché du travail de son pays retrouvent leur niveau d'avant la crise avant les élections présidentielles de 2022.

En conséquence, Macron restera un partenaire inconfortable pour l'Allemagne en matière de politique de sécurité et de défense ainsi qu'en matière de politique économique et monétaire. Ensemble, il ne sera possible d'obtenir au mieux que des solutions (de compromis) temporaires.

Deuxièmement, presque toutes les contributions individuelles de l'étude arrivent à la conclusion que les différences entre les cultures stratégiques de l'Allemagne et de la France, ainsi que les systèmes politiques des deux pays, jouent un rôle déterminant. Plus la prétention d'un président français à exercer une influence sur les relations internationales et à faire valoir la grandeur et le rang de son pays est marquée, moins Berlin et Paris parviennent à se concerter et à promouvoir un équilibre bilatéral des intérêts. Emmanuel Macron a exprimé sans ambiguïté à plusieurs reprises, tant lors de la campagne présidentielle qu'au début de sa présidence, qu'il aspirait à améliorer l'image et la position de la France sur la scène internationale.

En ce qui concerne l'Union européenne, il a appelé dès 2016 à une "refondation" dans son livre Révolution,11 un des blueprints de son programme électoral. Comme condition préalable à ses ambitieux projets de réforme, qui ont culminé en septembre 2017 avec l'"Initiative pour l'Europe "12 , Macron avait identifié la nécessité de réduire la méfiance allemande envers la France. Quelques jours après son élection à la présidence de la République française, il a affirmé dans un entretien avec des journalistes internationaux que la France ne pouvait être un "moteur" de l'Europe que si elle faisait progresser son économie et sa société. Parce qu'il en va de la "crédibilité, de notre efficacité, de notre force" de la France, il engagera des réformes indispensables que Berlin, notamment, attend depuis longtemps.13

En ce qui concerne la politique de sécurité et de défense de son pays, Macron a souligné en février 2017, dans une interview accordée à une revue spécialisée, que l'environnement stratégique de la France était complexe et instable, tandis que ses forces armées étaient confrontées à d'énormes lacunes. Il poursuit :

"Qu'il s'agisse du maintien en condition opérationnelle, du renouvellement des équipements ou de l'entraînement, il est de notre responsabilité de réaliser rapidement les investissements qui permettront à nos armées de tenir leur rang. Je suivrai donc de près l'exécution du budget de la défense et j'engagerai, dès le lendemain des élections, une revue stratégique qui permettra, dans un délai très court - pas plus de quelques mois - de fixer des priorités pour les nouveaux programmes d'armement, pour l'entretien des équipements et pour les dépenses de personnel "14.

Avec la Revue stratégique de défense et de sécurité nationale, Macron affirme son attachement à une France forte, "maître de son destin" et "capable d'apporter des réponses aux grandes crises contemporaines, de promouvoir ses valeurs et de faire valoir ses intérêts".15

Cette étude a permis de mettre en évidence, notamment pour la politique turque de la France, les conséquences pratiques de l'aspiration de son président à restaurer la grandeur et le rang de son pays.16 Comme les États-Unis se retirent d'Europe et du Proche et Moyen-Orient et que les États européens ne s'intéressent apparemment guère aux défis de cette région, un vide géostratégique s'est formé. Macron est convaincu que la puissance régionale turque saura l'exploiter à son avantage. Il s'oppose donc fermement à la politique étrangère turque depuis l'été 2020. Toutefois, Paris défend en même temps contre Ankara sa propre prééminence au Proche-Orient et en Afrique (du Nord).

Troisièmement, les présidents français ayant une conscience particulière de leur mission ont tendance à faire cavalier seul en matière de politique étrangère et européenne et à mettre en œuvre l'intérêt national avec force - c'est également le cas d'Emmanuel Macron. Si Paris a critiqué l'Allemagne ces dernières années pour sa décision arbitraire d'abandonner l'énergie nucléaire et de maintenir le projet Nord Stream 2, on peut désormais reprocher au président Macron d'agir unilatéralement : Berlin n'était pas au courant qu'il recevrait le général libyen Haftar en juillet 2017 et qu'il lui donnerait ainsi une stature internationale, et la République fédérale n'était pas non plus informée de la réorientation de la politique russe de la France. La nouvelle orientation de la France vis-à-vis de la Russie, initiée par Macron en août 2019, se nourrit de considérations géostratégiques compréhensibles.

Toutefois, la réorientation de la politique française à l'égard de la Russie indique également que - quatrièmement - les relations franco-allemandes souffrent de l'absence de réflexion critique sur les approches politiques (en particulier celles qui ont peu de succès) du pays partenaire. L'approche de Macron vis-à-vis de la Russie est très proche de celle suivie par la politique allemande avant 2014. Mais cette approche est désormais considérée comme un échec, même si aucune solution de remplacement complète n'a été élaborée jusqu'à présent. Il en va de même pour la politique turque de la France : depuis l'été 2020, elle a connu une aggravation, notamment en raison des tentatives turques d'influencer la politique intérieure française. Le récent projet de "loi sur le renforcement des valeurs de la République" ne montre pas - malgré les différences entre les systèmes éducatifs des deux pays - que l'expérience de l'Allemagne en matière d'influence turque sur la diaspora vivant dans le pays ait été prise en compte.

Cinquièmement, l'approche politique parfois disruptive d'Emmanuel Macron n'a pas contribué à placer les relations bilatérales sur une base de confiance totale. Du point de vue du président français, ce style politique semble toutefois approprié. Elle lui permet avant tout de sensibiliser ses partenaires européens - l'Allemagne en tête - aux défis européens et internationaux.

Sixièmement, le fait que l'Allemagne se soit longtemps peu intéressée à la Libye - bien que le dossier libyen soit d'une importance capitale pour le partenaire français - ne favorise pas l'amélioration des relations bilatérales. Si l'Allemagne avait répondu à temps aux intérêts de la France, il aurait peut-être été possible d'éviter une internationalisation du conflit. Fin 2020, par exemple, la Turquie a réagi de manière aussi agressive à la tentative d'un patrouilleur allemand de contrôler un navire turc soupçonné de trafic d'armes vers la Libye qu'elle l'avait fait à l'égard de la France à l'été 2020. Le manque d'intérêt du partenaire est particulièrement grave lorsqu'il favorise des tiers : L'étroite coopération de la France en matière d'armement avec les Emirats arabes unis influence de plus en plus sa politique en Turquie et en Libye. En Libye, par exemple, Paris défend aujourd'hui davantage les intérêts des EAU que ceux de l'UE17.

Sur la base des résultats présentés ci-dessus, cette étude formule deux recommandations pour la future coopération franco-allemande en matière de politique étrangère, de sécurité et de politique européenne :

1)

L'Allemagne et la France parviennent encore trop rarement à considérer de manière globale la politique internationale et ses champs conflictuels ainsi que les intérêts prioritaires des deux pays dans les différents dossiers. Suite au traité d'Aix-la-Chapelle, Berlin et Paris ont introduit de nombreux nouveaux formats. On peut citer par exemple les réunions à huis clos des secrétaires d'État et celles des services européens du ministère français des Affaires étrangères et du ministère des Affaires étrangères. Les tables rondes des secrétaires d'État, tout comme les réunions du Conseil franco-allemand de défense et de sécurité (CFADS), ont des agendas fortement orientés vers les intérêts personnels des participants.
Afin de ne pas limiter l'échange bilatéral à des thèmes isolés, Berlin et Paris devraient se baser sur les produits d'information de la Single Intelligence Analysis Capacity (SIAC) de l'UE lors de ces tables rondes de haut niveau, lorsqu'elles traitent de questions de politique étrangère et de sécurité. La SIAC fait partie des structures de gestion de crise du Service européen pour l'action extérieure (SEAE). Elle évalue le matériel préparé par les services de renseignement nationaux et le complète par des connaissances provenant de sources librement accessibles. Ces rapports sur la sécurité internationale traitent aussi bien des aspects civils que militaires et sont à la disposition des États membres de l'UE.
Une telle approche permettrait d'avoir une vue d'ensemble de la situation internationale. L'Allemagne et la France devraient discuter de leurs préoccupations respectives ainsi que de leurs intérêts mutuels et élaborer un agenda commun sur cette base. Celui-ci peut avoir pour objectif la formulation de positions communes ainsi qu'un équilibre des intérêts bilatéraux ; il peut en outre désigner des étapes concrètes pour une gestion commune des crises et des conflits. Dans cette configuration, le RSFD pourrait marquer un premier jalon sur la voie d'un Conseil européen de sécurité. Paris et Berlin sont favorables à sa création. C'est pourquoi ils devraient régulièrement et rapidement associer des partenaires européens à leur agenda franco-allemand. L'activité du DFVSR pourrait être complétée par des formats thématiques réguliers au niveau du travail, qui établiraient des "lessons learned" et des "best practices", par exemple pour les relations avec la Russie ou pour la gestion internationale des crises.

2)

Dans le traité d'Aix-la-Chapelle, Berlin et Paris ont décidé en janvier 2019 : "Les deux États approfondissent leur coopération dans les domaines de la politique étrangère, de la défense, de la sécurité extérieure et intérieure et du développement, tout en œuvrant au renforcement de la capacité de l'Europe à agir de manière autonome". En outre, ils s'engagent à "définir des positions communes pour toutes les décisions importantes affectant leurs intérêts communs et à agir ensemble chaque fois que cela est possible".18 Ni le traité de l'Élysée de 1963 ni le traité d'Aix-la-Chapelle ne donnent d'indications sur la manière dont un manquement à ces engagements doit être évalué.

Tant que les fautes ne seront pas sanctionnées, les initiatives nationales isolées sur des questions importantes de politique internationale et européenne continueront d'affaiblir les relations franco-allemandes ; le désintérêt pour les points de pression du partenaire en matière de politique étrangère, de sécurité et de politique européenne aura le même effet. Il serait judicieux que l'Assemblée parlementaire franco-allemande, qui a été créée en mars 2019, prenne des mesures pour inciter les exécutifs des deux pays à respecter les traités - elle est en effet chargée, en vertu de la Convention parlementaire franco-allemande, de veiller à l'application des dispositions du Traité de l'Élysée et du Traité d'Aix-la-Chapelle19 .

Il y a 3 heures, zaragozano a dit :

à quel prix?

Malheureusement, je ne comprends pas la question.

A quel prix l'Allemagne peut-elle vivre avec cela ? Je pense que l'auteur italien veut nous dire qu'en termes de bilan, ce ne serait pas une perte pour l'Allemagne, car il n'est pas très valorisant d'avoir de grandes entreprises d'armement allemandes dysfonctionnelles quand il vaut mieux avoir de petites entreprises d'armement qui fonctionnent bien et qui sont au service d'autres "géants" européens.

Tout cela bien sûr en partant du principe que l'Allemagne a également intérêt à avoir des armes qui fonctionnent et qui sont abordables.

Modifié par Manuel77
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