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2023 Guerre de Soukhot


Messages recommandés

il y a 40 minutes, g4lly a dit :

pour mettre fin à la guerre à Gaza et ainsi et ainsi ramener « les otages chez eux ».

pour moi tout est dit dans cette phrase le but n'est pas d'arrêter le génocide en cours mais de ramener les 50 otages, niant par la même toute valeur humaine aux Gazaouis, et minimisant les actes de Tsahal et des politiciens. 

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https://www.lemonde.fr/international/live/2025/08/04/en-direct-gaza-le-president-israelien-isaac-herzog-appelle-la-presidente-du-cicr-a-agir-par-tous-les-moyens-possibles-pour-aider-les-otages_6624772_3210.html

L’Autorité palestinienne appelle la communauté internationale à « intervenir de toute urgence » après que des médias israéliens ont affirmé que Nétanyahou réunirait son cabinet mardi pour annoncer sa décision d’occuper la bande de Gaza

La chaîne Canal 11 a affirmé que le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, réunirait son cabinet mardi. The Jerusalem Post, citant une source anonyme au bureau de M. Nétanyahou, affirme que ce dernier « a pris la décision d’occuper entièrement la bande de Gaza, y compris d’effectuer des opérations dans les zones où des otages sont retenus ». La chaîne 12 a elle aussi cité un responsable anonyme tenant les mêmes propos.

Réagissant à ces affirmations, l’Autorité palestinienne a dénoncé ces « fuites sur l’occupation de Gaza » et a appelé la communauté internationale à « intervenir de toute urgence pour empêcher leur mise en œuvre, qu’il s’agisse d’une forme de pression, de ballons d’essai pour jauger les réactions internationales, ou qu’elles soient véritablement sérieuses ».

Le chef du gouvernement israélien a annoncé lundi qu’il donnerait cette semaine « des instructions » sur la poursuite de l’offensive de l’Etat hébreu dans la bande de Gaza, au moment où les pressions s’accentuent sur son gouvernement pour une issue au conflit et la libération des captifs du 7-Octobre. Israël entend aussi mettre la question des otages « au centre de l’agenda mondial », a déclaré le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, à la veille d’une session du Conseil de sécurité de l’ONU qu’il a mise en place sur ce dossier.

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19:45

Plus de 18 000 enfants tués à Gaza au cours des vingt-deux derniers mois, dénonce l’Unicef, soit « l’équivalent d’une salle de classe » par jour

« Plus de 18 000 enfants ont été tués à Gaza au cours des vingt-deux derniers mois », dénonce l’Unicef dans un message publié sur le réseau social X, soit « en moyenne vingt-huit enfants par jour, l’équivalent d’une salle de classe ».

L’agence de l’ONU pour l’enfance évoque des « morts par bombardements, des morts par malnutrition et par famine, des morts par manque d’aide et de services vitaux », et déclare que « les enfants de Gaza ont besoin de nourriture, d’eau, de médicaments et de protection ». « Plus que tout, ils ont besoin d’un cessez-le-feu, MAINTENANT », exhorte l’Unicef.

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https://www.lemonde.fr/international/live/2025/08/04/en-direct-gaza-le-president-israelien-isaac-herzog-appelle-la-presidente-du-cicr-a-agir-par-tous-les-moyens-possibles-pour-aider-les-otages_6624772_3210.html

18:03

Controverse en Israël, après une pétition d’artistes contre la guerre à Gaza

Une pétition d’artistes appelant à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza suscite une vive controverse en Israël. « En tant qu’hommes et femmes de culture et d’art en Israël, nous nous retrouvons, contre notre volonté et nos valeurs, complices – en tant que citoyens israéliens – de la responsabilité des événements horribles dans la bande de Gaza », dévastée par la guerre et menacée de famine, affirme le texte, publié dimanche dans les médias israéliens, et signé par près d’un millier d’artistes. « Arrêtez la guerre. Libérez les otages », plaident les signataires.

Des artistes de tous les horizons figurent parmi les signataires, dont les écrivains Zeruya Shalev, Etgar Keret, les chanteuses Achinoam Nini et Chava Alberstein, le chorégraphe Ohad Naharin et les réalisateurs Nadav Lapid et Shlomi Elkabetz. Le texte est aussi signé par le célèbre écrivain David Grossman, qui a qualifié de « génocide » la guerre menée à Gaza, dans une interview publiée le 1er août par le quotidien italien La Repubblica.

Une partie du monde de la culture s’est insurgée contre l’initiative, et dans une réaction furieuse sur X, le ministre de la culture israélien, Miki Zohar, a demandé aux pétitionnaires de se « rétracter ». Il les a appelés à « prendre exemple » sur d’autres artistes, dont le célèbre chanteur et acteur Idan Amedi et l’actrice Moran Atias, « qui incarnent la lucidité et le patriotisme israélien que, malheureusement, [ils] [ont] perdus depuis longtemps ». Connu pour son rôle dans la série Fauda, Idan Amedi a qualifié les artistes protestataires de « diffuseurs de fake news », leur reprochant d’être « déconnectés » des réalités de la guerre. « Entrez un moment dans un tunnel. Combattez ne serait-ce qu’un jour comme des dizaines de milliers de réservistes – et ensuite, signez des pétitions », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.

Idan Amedi a été grièvement blessé, le corps brûlé, en janvier 2024 à Gaza, où il combattait comme réserviste. « Il n’existe aucune autre armée au monde qui opère dans un espace aussi densément peuplé avec un nombre de victimes civiles aussi minime », a-t-il déclaré affirmant que « dans chaque maison de Gaza, il y a de la propagande antisémite ». Moran Atias a, de son côté, dénoncé sur la chaîne publique Kan, le fait que la pétition ne critiquait pas le Hamas, qui n’est pas mentionné.

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Ce qui est notable c'est surtout la lâcheté de ces artistes (on a les mêmes) "arrêtez la guerre, libérez les otages" bah oui mon con, c'est exactement le discours de Bibi. Et probablement celui du Hamas aussi. A part qu'il y en a un qui est plutôt pour le début, et l'autre pour la fin de la phrase. Et que les deux savent qu'ils ne peuvent pas faire confiance à l'autre.

On peut en faire d'autres des comme ça "Israël et la Palestine doivent être reconnus dans l'ensemble des territoires qu'ils réclament". A moi le prix Nobel. Regardez-moi, regardez-moi, je suis bon !

Modifié par Coriace
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https://www.recherches-internationales.fr/RI130/RI130_NdL_Fassin_Guerlain.pdf

Didier Fassin Une étrange défaite, Sur le consentement à l’écrasement de Gaza, La Découverte, 2024, 188 pages

L’auteur est un universitaire de renom, il est professeur à Princeton, au Collège de France et à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Ce court ouvrage a donc toutes les qualités d’un travail de chercheur mais Didier Fassin écrit aussi en tant que citoyen concerné par les évolutions politiques dans les pays occidentaux. Il retrace l’histoire de toutes les atrocités, de crimes et des déclarations et faits génocidaires depuis l’attaque terroriste du 7 octobre 2024 mais la focale de son ouvrage est surtout la faille éthique des pays occidentaux qui non seulement n’ont pas clairement condamné le génocide en cours mais l’ont au contraire encouragé en livrant des armes. Les médias supposés être un quatrième pouvoir qui surveille le pouvoir exécutif, au contraire, défendent une ligne partisane de soutien au gouvernement israélien d’extrême droite.

Cet ouvrage contient de nombreuses références intellectuelles qui sont très rarement citées dans les médias dominants. Par exemple, Didier Fassin fait référence à deux chercheurs israéliens qui travaillent aux États-Unis, Raz Segal et Omer Bartov qui tous deux ont clairement parlé de génocide. Segal a écrit un article dans Jewish Currents intitulé « A Textbook Case of Genocide » (un cas d’école de génocide) et Bartov a publié, après la rédaction de l’ouvrage de Fassin, dans le Guardian un texte relatant le trouble qu’a ressenti ce spécialiste des génocides lors de sa visite en Israël : « As a former IDF soldier and historian of genocide, I was deeply disturbed by my recent visit to Israel » (The Guardian, 13 août 2024). L’ouvrage de Didier Fassin documente également les très nombreux cas de censure visant les critiques des déclarations et actions du gouvernement extrémiste d’Israël. Censure aux États-Unis, qui vise professeurs et étudiants ainsi que les journalistes, censure extrême en Allemagne qui vise notamment des auteurs juifs, soit américains soit israéliens, accusés d’antisémitisme, censure en France également.

Didier Fassin note également les inexactitudes historiques dans les discours de personnages publics, à commencer par le président français. L’université, qui dans le passé s’était mobilisée contre les guerres au Vietnam ou en Irak, a été réduite quasiment au silence. Les partisans d’un génocide ne sont pas censurés les opposants au génocide le sont ce qui est une violation des droits fondamentaux dans des États démocratiques. Fassin aborde l’utilisation éhontée de l’accusation d’antisémitisme visant celles et ceux qui réclament un cessez-le-feu et la fin des massacres. Il note aussi la persistance d’un racisme de type colonial dans les accusations visant les critiques du génocide dont sont victimes les Palestiniens.

Dans le climat actuel de censure et d’intimidation, il faut saluer un ouvrage courageux ; Dans le même ordre d’idées, saluons le travail d’un universitaire israélien Lee Mordechai, cité par Didier Fassin, qui publie une analyse de tous les faits saillants du conflit en cours : « Bearing Witness to the Israel-Gaza War » disponible gratuitement sur le Net [1] [2]. Cet ouvrage de qualité, qui est à la fois un livre d’histoire et une prise de position politique et éthique, est écrit dans un style posé accessible au grand public permet de comprendre la faillite morale de la plupart des soi- disant élites des pays occidentaux qui ne s’opposent qu’aux génocides du passé mais encourage un génocide qui se déroule aux yeux du monde entier. Le monde non-occidental voit et comprend tout cela.

[1] https://witnessing-the-gaza-war.com/

[2] https://www.letemps.ch/monde/moyenorient/archiver-les-crimes-commis-a-gaza-c-est-mon-devoir-de-citoyen-israelien-estime-l-historien-israelien-lee-mordechai (26 mai 2025)

C’est l’histoire d’un citoyen israélien qui voulait briser le silence. En t-shirt et short, lunettes sur le nez, Lee Mordechai n’a pas grand-chose du professeur d’histoire spécialiste de l’Empire byzantin tel qu’on l’imagine. Ce quadragénaire, né à Rishon Lezion, près de Tel-Aviv, vit et enseigne aujourd’hui à Jérusalem, à l’Université hébraïque. Le 7 octobre 2023, lors de l’attaque perpétrée par le Hamas en Israël, Lee Mordechai est en pleine année sabbatique à l’Université de Princeton, aux Etats-Unis. « C’était une période pleine d’incertitude, pour nous Israéliens. Mais très vite, j’ai tenu à regarder les informations qui provenaient des deux côtés. Les horreurs du 7-Octobre, mais aussi les choses terribles qui sortaient chaque jour de plus en plus nombreuses de Gaza », se souvient le professeur.

La « disproportion » de la riposte israélienne le choque immédiatement. Il est abasourdi par les «8000 Gazaouis tués en trois semaines», puis par le premier raid mené par l’armée israélienne à la mi-novembre 2023 contre l’hôpital Al-Shifa, à Gaza City, qu’Israël présente alors sans preuves comme le QG du Hamas. « Une attaque totalement injustifiée, rappelle Lee Mordechai. Or, ce que je constate à ce moment-là, c’est le silence assourdissant du monde universitaire israélien. Je m’attendais à ce que mes pairs prennent la parole contre cette guerre, mais pas du tout. Il n’y avait même pas une pétition antiguerre qui circulait, et que j’aurais pu signer! Au contraire, le camp libéral faisait des tribunes pour dire que le reste du monde ne comprenait pas Israël. Alors je me suis demandé: quel est mon rôle dans tout ça? ».

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https://witnessing-the-gaza-war.com/1169-2/

Résumé

Dernière mise à jour : 1er novembre 2024

Je soussigné, Lee Mordechai, historien de profession et citoyen israélien, témoigne dans ce document de la situation à Gaza telle qu'elle se présente actuellement. Les nombreuses preuves que j'ai pu observer, dont la plupart sont mentionnées plus loin dans ce document, m'ont convaincu qu'Israël commet un génocide contre la population palestinienne de Gaza. J'explique ci-dessous pourquoi j'ai choisi d'utiliser ce terme. La campagne menée par Israël est ostensiblement sa réaction au massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023, au cours duquel des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité ont été commis dans le contexte du conflit de longue date entre Israéliens et Palestiniens, qui remonte à 1917 ou 1948 (ou à d'autres dates). Dans tous les cas, les griefs et les atrocités historiques ne justifient pas de nouvelles atrocités dans le présent. Par conséquent, je considère que la réponse d'Israël aux actions du Hamas le 7 octobre est tout à fait disproportionnée et criminelle.

Les paragraphes de ce résumé exécutif contiennent le résumé de sections beaucoup plus longues ci-dessous, à raison d'un paragraphe par section. Chaque section ci-dessous comprend des dizaines, voire des centaines de références qui renvoient aux preuves à l'appui sur lesquelles je fonde mon évaluation. Cette version du document élargit considérablement la version précédente du 18 juin 2024 en ajoutant beaucoup de contenu et de preuves aux sections existantes, en ajoutant de nouvelles sections (une annexe sur la méthodologie et un focus sur la campagne d'octobre-novembre 2024 dans le nord de Gaza) et en répondant à la discussion qu'elle a suscitée. En raison de la quantité considérable de matériel et de l'expansion de la guerre, je passe dans cette version d'une mise à jour simultanée de l'ensemble du document à un modèle qui met à jour les sections séparément, en commençant par le début du document.

Au cours de l'année écoulée, Israël a massacré à plusieurs reprises des Palestiniens à Gaza, tuant plus de 44 000 Palestiniens, dont au moins 60 % sont des femmes, des enfants et des personnes âgées, à l'heure où nous écrivons ces lignes. Au moins cent mille autres personnes ont été blessées et plus de 10 000 sont toujours portées disparues. Il existe de nombreuses preuves des attaques aveugles et disproportionnées menées par Israël tout au long de la guerre, ainsi que de nombreux exemples de massacres et d'autres meurtres. De nombreuses institutions internationales ont sévèrement critiqué la conduite de la guerre par Israël.

Israël a activement tenté de causer la mort de la population civile de Gaza. Israël a provoqué une famine à Gaza en tant que politique de facto et l'a utilisée comme arme de guerre, entraînant la mort confirmée de dizaines de civils (principalement des enfants) par famine. Israël a provoqué des pénuries d'eau, de médicaments et d'électricité. Israël a également démantelé le système de santé et les infrastructures civiles de Gaza. En conséquence, davantage de personnes meurent de maladies qui pourraient être soignées et des interventions médicales difficiles, telles que des amputations et des césariennes, sont pratiquées sans anesthésie. Le taux de mortalité global à Gaza est inconnu, mais il est presque certainement beaucoup plus élevé que le nombre officiel de morts.

Le discours israélien a déshumanisé les Palestiniens à tel point que la grande majorité des Juifs israéliens soutient les mesures susmentionnées. Cette déshumanisation a été menée par les plus hauts responsables de l'État israélien et continue d'être soutenue par les infrastructures étatiques et l'armée. Elle est également très répandue dans la société civile au sens large. Il est légitime, dans le discours israélien, de parler des Palestiniens en utilisant un langage génocidaire. La déshumanisation se traduit par des abus et des violences généralisés à l'encontre des Palestiniens détenus et des civils de Gaza, ainsi que de leurs biens, sans que cela n'entraîne pratiquement aucune conséquence. La grande majorité des contenus déshumanisants sont partagés par les Israéliens eux-mêmes et sont confirmés par les témoignages des Palestiniens sur leurs expériences.

Les preuves que j'ai vues et dont je discute indiquent que l'un des objectifs très probables d'Israël est de procéder à un nettoyage ethnique de la bande de Gaza, en partie ou en totalité, en expulsant autant de Palestiniens que possible. Des membres clés du gouvernement israélien ont fait des déclarations confirmant cette intention, et plusieurs ministères israéliens ont planifié ou œuvré pour faciliter la réalisation de cet objectif, parfois en persuadant ou en faisant pression sur d'autres États. Israël a déjà nettoyé une grande partie de la bande de Gaza en démolissant et en rasant, et tente également de détruire le tissu social palestinien en ciblant délibérément des institutions civiles telles que les universités, les bibliothèques, les archives, les édifices religieux, les sites historiques, les fermes, les écoles, les cimetières, les musées et les marchés. À ce jour, plus de 60 % des bâtiments de la bande de Gaza ont été détruits ou endommagés.

L'un des objectifs de la guerre, selon le gouvernement israélien, est de libérer les otages, dont 101 sont toujours détenus par le Hamas. Les faits démontrent que, comparé au nettoyage ethnique, cet objectif est peu prioritaire pour le gouvernement israélien. À ce jour, Israël a libéré sept otages grâce à des opérations militaires, tout en tuant directement ou indirectement de nombreux autres otages par ses actions. De plus, de nombreux éléments prouvent qu'Israël a bloqué les négociations pour la libération des otages ou tenté de les entraver à plusieurs reprises. Des membres du gouvernement israélien ont également attaqué les familles des otages, et leurs associés ont tenté de les empêcher de s'exprimer politiquement.

L'attention mondiale portée à Gaza, et parfois au Liban, à l'Iran et à la Syrie, a détourné l'attention de la Cisjordanie. Là-bas, les opérations menées par Israël par le biais de son armée ou de ses colons depuis le début de la guerre ont entraîné la mort de plus de 700 Palestiniens, le nettoyage ethnique d'au moins 20 communautés locales, ainsi qu'une forte augmentation des niveaux de violence, d'abus et d'humiliation des Palestiniens par l'État israélien et les colons juifs.

Tout ce qui précède a été rendu possible grâce au soutien massif de la plupart des médias grand public en Israël et en Occident, principalement aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Allemagne. Depuis le début de la guerre, Israël a mené une campagne d'information mettant l'accent sur les horreurs des attaques du 7 octobre, en s'appuyant sur des affirmations factuelles fiables et non fiables, en limitant les flux d'informations en provenance de Gaza, en discréditant les voix critiques en dehors d'Israël et en restreignant le débat national afin de rallier l'opinion publique israélienne à la guerre. En conséquence, les médias et le discours israéliens restent majoritairement et sans critique favorables à la guerre, de nombreuses institutions et personnes pratiquant l'autocensure. Les grands médias américains partagent largement cette approche. Des enquêtes approfondies sur la campagne de dénigrement menée par Israël contre l'UNRWA et les doutes persistants concernant le nombre de morts palestiniens révèlent qu'il s'agit dans les deux cas de propagande infondée. Tout cela normalise la violence et les actions israéliennes en les présentant comme légitimes, détourne l'attention de la réalité à Gaza et contribue à la déshumanisation des Palestiniens.

Le soutien quasi total des États-Unis a été fondamental pour la conduite de la guerre par Israël. Ce soutien s'est traduit par une aide militaire, le déploiement de ressources militaires et autres moyens américains, un soutien diplomatique sans faille, en particulier à l'ONU, et la libération d'Israël des mécanismes de contrôle et de responsabilité des États-Unis. Malgré des discours parfois critiques, les États-Unis ont apporté à Israël un soutien sans précédent. Les dissidents aux États-Unis – tant les fonctionnaires que des groupes importants de la société américaine – n'ont eu que peu ou pas d'influence sur la politique américaine.

J'examine des événements plus spécifiques dans trois sections approfondies, qui constituent des études de cas illustrant bon nombre des thèmes décrits ci-dessus :

1- Le deuxième raid sur l'hôpital al-Shifa fin mars 2024

2- Les manifestations étudiantes à travers les États-Unis en avril et mai 2024

3- L'opération militaire dans le nord de la bande de Gaza en octobre et novembre 2024 (en cours)

Les preuves que j'ai vues et que je décris ci-dessous m'ont suffi pour croire que ce qu'Israël fait actuellement à la population palestinienne de Gaza correspond à la définition du génocide telle que je la comprends. Dans les deux annexes du document, j'explique les raisons pour lesquelles j'utilise ce terme et je discute de ma méthodologie.

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Les gros poussats de Gaza continuent leur sketch pour tenter d'attendrir le monde ...

De retour de Gaza, des médecins témoignent du désastre et interrogent la torpeur européenne : « Nous reste-t-il encore un peu d’humanité ? »

Cinq médecins et deux infirmières, français et suisse, qui ont effectué plusieurs missions humanitaires dans l’enclave palestinienne depuis novembre 2023, racontent au « Monde » l’impossibilité de répondre aux besoins de la population. Et comment cette expérience les a marqués.

En plongeant dans ses souvenirs, Mehdi El Melali, un urgentiste français de 33 ans, s’interrompt, submergé par l’émotion. Aucun mot ne décrit fidèlement l’enfer de la bande de Gaza. Lui n’y a passé que trois semaines, du 4 au 25 juillet 2024, lors d’une mission organisée par les organisations Al-Rahma et PalMed Europe. La violence de son récit tranche avec la douceur de cette soirée d’été, dans un café parisien. « Une partie de moi est un peu restée là-bas, s’excuse-t-il. J’ai du mal à couper. » Comme d’autres humanitaires européens, il en a conçu une profonde solitude.

« On en revient transformé », confirme le chirurgien orthopédiste François Jourdel. A 54 ans, ce vétéran de la médecine a effectué son premier terrain en 1997, en Angola. Gaza, insiste-t-il, est unique : « Les bombardements y sont incessants et les gens ne peuvent pas fuir. Toute la population est touchée. » Il n’est pas le seul professionnel à dresser ce constat effaré. A bien des égards, la situation créée par l’assaut de l’Etat hébreu sur Gaza – il dure depuis vingt-deux mois –, après l’attaque du Hamas palestinien contre Israël, le 7 octobre 2023, est sans commune mesure avec ce qu’ils ont vu ailleurs.

Cinq médecins et deux infirmières – six Français et une Suissesse – ont accepté de partager avec Le Monde leur expérience dans les hôpitaux de Gaza. Tous ont été choqués par la proportion extrêmement élevée d’enfants parmi les victimes. Les blessés qu’ils ont soignés sont représentatifs de la société gazaouie – preuve, selon eux, du caractère indiscriminé des bombardements israéliens.

Dès l’arrivée dans l’enclave, leur regard a buté sur des ruines, des squelettes d’immeubles et des souvenirs anéantis. Les gestes de la vie quotidienne sont dominés par le bourdonnement oppressant des drones et par les explosions qui déchirent le ciel. Au début de la guerre, en novembre 2023, François Jourdel en compte « parfois jusqu’à cinq ou six, en une minute ». Ces bombardements sont « d’une extrême violence, comme un tremblement de terre. Tout l’hôpital était secoué par des ondes de choc qui faisaient trembler les vitres », relate le chirurgien parti avec l’ONG Médecins sans frontières (MSF).

« Des patients par terre, éviscérés »

Les hôpitaux saturent. « C’est un volume de blessés qui submergerait n’importe quel grand hôpital parisien », affirme le médecin, qui vit et travaille à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. Le suivi postopératoire est quasi-impossible. Sans fichier informatique ni chambre attribuée, alors que les couloirs grouillent de malades et de déplacés venus chercher un abri, une partie des patients repart sans avoir reçu de soins.

Depuis son bureau à Chamonix, en Haute-Savoie, Karin Huster parle sans détour. L’infirmière de 58 ans a effectué une vingtaine de missions humanitaires à travers le monde depuis 2014. Elle s’est rendue trois fois à Gaza, en 2024, en tant que responsable des activités médicales de MSF. Entre juin et juillet de cette année-là, lors de son deuxième séjour, elle était basée à l’hôpital Al-Aqsa, à Deir Al-Balah, dans le centre de l’enclave. Avec trois lits aux urgences, le seul établissement encore préservé à l’époque tenait plus de la clinique que de l’hôpital. « Des patients gisaient par terre, éviscérés, décrit-elle. Quand ils mourraient, on les poussait dans un coin : on n’avait pas le temps de les emmener à la morgue parce que d’autres blessés arrivaient. »

Chaque missile charrie des vagues de blessés. « Stop, je n’en peux plus ! », se souvient avoir pensé Mehdi El Melali, l’urgentiste. Dans le nord de Gaza, à l’hôpital indonésien, il se rappelle avoir reçu une trentaine de blessés, tous de la même famille, qui dormaient au moment de l’explosion. Un garçon de 8 ou 9 ans est déclaré mort à son arrivée. « La mère était un peu perturbée, elle ne savait pas trop quoi faire, raconte-t-il. On lui a dit que l’un de ses fils était décédé. Elle l’a embrassé sur le front, puis elle s’est mise à compter ses autres enfants en cherchant son quatrième, âgé de 14 ans. Il n’était pas là. On ne l’a jamais retrouvé. »

Les souvenirs de l’urgentiste mêlent le médical et son propre ressenti. L’immense majorité des blessés sont victimes des bombardements. Quelques-uns, dans le nord de l’enclave, sont touchés par des tirs de drones quadrirotor. Quand un missile frappe une habitation, beaucoup ne survivent pas. Ceux qui s’en sortent ont les chairs déchiquetées, les membres arrachés ou écrasés par les murs effondrés de leurs maisons. Le souffle de l’explosion provoque parfois des lésions dans les organes, difficiles à détecter sans échographie. Mehdi El Melali a remarqué que, dans le Nord, les blessés – notamment des enfants – étaient criblés de petits éclats de métal noirs.

La mort banalisée

Dans son bureau, à Grandvaux, en Suisse, Sonam Dreyer-Cornut rabat nerveusement une mèche de cheveux. Cette infirmière de 36 ans, responsable médicale pour MSF, est sortie de Gaza à la fin du mois d’avril. Elle a connu la trêve, entrée en vigueur le 19 janvier. Et assisté à la reprise des bombardements, le 18 mars, qui a ruiné la fragile reconstruction du système de santé. Beaucoup de rescapés, constate-t-elle alors, souffrent de graves brûlures. Pour cicatriser correctement, ils doivent absorber au moins 3 000 calories par jour. Or, à la fin de sa mission, après deux mois de siège total, il n’y avait plus de farine à Gaza. A peine restait-il quelques boîtes de conserve – les fruits et la viande avaient disparu depuis plusieurs semaines. « Leurs plaies ne cicatrisaient pas, ça prenait deux fois plus de temps, se rappelle l’infirmière. Certains surinfectaient par manque d’accès à l’eau pour nettoyer les plaies. » C’était avant que la famine ne se généralise dans l’enclave palestinienne.

A Gaza, les vies sont à l’image des corps, en lambeaux. Un oncle s’occupe de ses neveux orphelins ; une voisine fait parfois office de grand-mère. Un jour, Sonam Dreyer-Cornut voit arriver une petite fille blessée accompagnée d’un garçon de 12 ans au visage brûlé. Il était devenu chef de famille : le plus âgé encore en vie pour s’occuper d’une ribambelle de frères et de cousins, eux aussi orphelins. Certains enfants arrivent en état de stress aigu, « complètement mutiques, le regard fixe, l’air hagard, se remémore l’infirmière. Ils ne bougent plus, ne parlent plus, ne pleurent pas », malgré des blessures parfois très lourdes.

La mort a été banalisée. L’anesthésiste et réanimatrice Aurélie Godard se souvient d’un « monsieur d’une cinquantaine d’années » dont la jambe avait été blessée lors d’une explosion, à Deir Al-Balah. « Il me dit : “Est-ce que je peux m’absenter deux heures ? Il faut que j’aille enterrer mes fils.” Il a dit ça comme ça. Ça faisait froid dans le dos. »

La médecin de 44 ans, qui exerce à Annecy, parle d’une voix douce. Elle esquisse un sourire quand elle évoque ses collègues palestiniens. Elle a effectué trois missions à Gaza pour MSF en 2024, constatant à chaque fois plus de destructions. Dans le Sud, Rafah n’existe plus, Khan Younès est dévastée. Le Nord est un champ de ruines. Les restrictions israéliennes laissent aux Gazaouis tout juste de quoi respirer, sans dignité ni espoir.

L’infirmière Karin Huster a travaillé à Mossoul en Irak, en Haïti, dans le Nord-Kivu en République démocratique du Congo, dans des pays avec des « systèmes corrompus ou qui cassent les gens, dans des situations de guerre ». « Mais moi, jamais je n’avais connu une telle situation dans laquelle la population n’a pas le droit d’exister, dit-elle. A Gaza, c’est la population civile qui paie. Israël a les moyens d’éviter ça, mais il choisit d’être inhumain. »

L’impression de servir à quelque chose

Plus de 60 000 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le 7-Octobre, selon le ministère de la santé dirigé par le Hamas – des données jugées fiables par les Nations unies. Ce bilan n’inclut que ceux qui ont été identifiés. Des milliers de corps sont sous les décombres. D’autres sont morts des conséquences de la guerre, de cancers, d’AVC ou de maladies chroniques non soignées… Et dans la douleur : les médecins préfèrent garder les anesthésiants pour les opérations. On manque de pansements, de médicaments, d’antibiotiques.

En avril 2024, Samyr Addou effectuait sa première mission en zone de conflit – quinze jours à l’hôpital Nasser, à Khan Younès. Le chirurgien orthopédiste de 58 ans s’était préparé aux blessures de guerre, mais il a été choqué d’opérer en grande majorité des enfants et des femmes. Les patients étaient ensuite allongés à même le sol, avec « des plaies puantes, béantes, infestées de vers ». Depuis, il doute : « Est-ce que je n’ai pas prolongé des souffrances ? » La voix s’éraille, il s’agace un peu. Il a l’impression d’avoir déjà tout raconté aux médias : les enfants amputés, l’horreur de la guerre… Sans que cela suscite de réaction : « Parlons de nous, en France, de notre humanité : est-ce qu’il nous en reste encore un peu ? »

A Gaza, les soignants ont l’impression de servir à quelque chose. Tous cherchent donc à y retourner. Samyr Addou a été refoulé par les autorités israéliennes, en mars, alors qu’il disposait des permis requis. Pascal André, un urgentiste qui a effectué une mission de quinze jours dans l’hôpital européen de Khan Younès en février 2024, a tenté à quatre reprises d’y revenir – ses autorisations ont été annulées par Israël au dernier moment.

Sur place, « c’est grâce aux collègues palestiniens qu’on tient dans l’enfer », résume Mehdi El Melali, qui sourit au souvenir des rares pauses, quand les médecins gazaouis lui confiaient leurs peines de cœur et leurs souvenirs d’avant la dévastation. Leur endurance impressionne les humanitaires. Tous insistent : les Gazaouis ne sont pas consumés par la haine, même à l’égard d’Israël. Ils veulent juste en finir avec le carnage ; ils réclament justice.

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