Russie et dépendances.

[Ciders]

à l’instant, Alexis a dit :

L'espérance de vie était de 73,3 ans en 2019, et de 72,6 ans en 2022. Le grand creux 2020-2021 du fait de la pandémie appartient au passé

En 2023 elle est annoncée de manière préliminaire à 73,4 ans. Ce chiffre inclut bien évidemment la surmortalité masculine due à l' "opération militaire spéciale"

Le "bien évidemment" dans les statistiques, ça me titille toujours. Plus encore dans les statistiques de pays connus pour... "aider" un peu les chiffres à aller dans le "bon sens". Mais admettons.

Et pour le reste ?

[Alexis]

il y a 11 minutes, Ciders a dit :

Le "bien évidemment" dans les statistiques, ça me titille toujours. Plus encore dans les statistiques de pays connus pour... "aider" un peu les chiffres à aller dans le "bon sens". Mais admettons.

Et pour le reste ?

Pas d'objection pour le reste 

J'ai rebondi sur le message de Pascal non pour contester mais pour apporter des nuances. Tu as apporté des nuances aux miennes. Je continue. Pour moi pas de contestation dans tout ça, plutôt un tableau nuancé auquel on arrive plus sûrement par de petites touches successives

[pascal]

De toute façon la grande inconnue c'est la Sibérie un espace à exploité mais quasi vide avec de l'autre côté de l'Amour 1,3 milliards de Chinois qui s'y intéressent beaucoup - un reportage dans National Geographic (il y a longtemps) montrait cette différence et surtout les différences de niveau de vie. Ce équilibre sera-t-il un facteur d'instabilité ?

[Fred974]

il y a 36 minutes, pascal a dit :

De toute façon la grande inconnue c'est la Sibérie un espace à exploité mais quasi vide avec de l'autre côté de l'Amour 1,3 milliards de Chinois qui s'y intéressent beaucoup - un reportage dans National Geographic (il y a longtemps) montrait cette différence et surtout les différences de niveau de vie. Ce équilibre sera-t-il un facteur d'instabilité ?

Surtout qu'une partie de ces terres étaient chinoises à un moment donné.  Que les chinois s'en emparent et qu'ils montrent une vieille carte à Vladimir ne manquerait pas de piquant. Mais bien sûr personne ne fait plus ça...

[FATac]

Il y a 17 heures, Alexis a dit :

Mais ce creux reste tout de même à environ 1,3 million de naissances par an (contre 1,8 million il y a dix ans) avec un taux de fécondité qui a baissé en dix ans de 1,7 à 1,4. Trop bas certes, ce taux n'est cependant pas le plus bas du monde développé... il s'en faut de beaucoup 

Pour ma part, j'ai toujours eu du mal avec le taux de fécondité qui m'apparait comme un indicateur démographique passéiste et dépassé.

Qu'à la limite, on l'emploie pour juger de la "vigueur" démographique avant 1950 en occident, ou bien dans les pays grandement sous-développés et où l'espérance de vie reste faible, pourquoi pas.

Il y a 17 heures, Alexis a dit :

D'autre part, il y a tout de même eu de bonnes nouvelles sur le plan démographique puisque l'espérance de vie à la naissance a augmenté dans les 20 dernières années de 4 ans pour les femmes et 6 ans pour les hommes. Les années 1990 sont finies et bien finies

Mais vu la réduction de la mortalité infantile, d'une part, l'entrée de plus en plus tardive dans la vie active et l'augmentation de l'espérance de vie, d'autre part, j'ai tendance à considérer l'indice de descendance finale comme un indicateur bien plus pertinent de l'état démographique d'un pays.

Ce qui compte, c'est bien le renouvellement des générations, pas la fréquence de ce renouvellement (ou l'écart d'age entre deux générations).

Certes, "écarter" les générations pourrait être un indicateur de décroissance démographique, mais l'allongement de l'espérance de vie est là pour compenser et conserver un effectif global stable (qui doit rester économiquement soutenable pour le pays).

[g4lly]

Il y a 3 heures, FATac a dit :

Certes, "écarter" les générations pourrait être un indicateur de décroissance démographique, mais l'allongement de l'espérance de vie est là pour compenser et conserver un effectif global stable (qui doit rester économiquement soutenable pour le pays).

La perte de productivité avec l'age et la charge des inactifs est une plaie qui participe largement au déclassement de l'europe par exemple.

[Alexis]

Après avoir fait du cheval torse nu il y a un certain nombre d'années, le président Poutine...

Après le vol sur le Tu-160M, Poutine a pris le volant d'un KamAZ

Après avoir piloté le Tu-160M, Poutine a décidé de conduire un camion KamAZ à Kazan

Le voyage de Poutine dans la zone MFZ a eu lieu après avoir effectué un vol d'une demi-heure sur le porte-missile stratégique supersonique Tu-160M

Bon, le vol en Tu-160M c'est pas mal - je ne pense pas qu'il ait piloté. Je peux penser qu'il a conduit le camion pour de vrai oui.

Loin de moi l'idée comme quoi ça en jette quand même moins que de faire du cheval  ...

[rasi]

il y a 3 minutes, Alexis a dit :

Après avoir piloté le Tu-160M, Poutine a décidé de conduire un camion KamAZ à Kazan

Cela ne vaut pas le road trip de  2000 kilomètres  "seul" à bord d'une Lada Kalina en 2010 .

https://blogautomobile.fr/lada-russie-road-movie-de-vladimir-poutine-kalina-sport-78074

 

[Ciders]

Il est évident que ça n'a aucun rapport avec une campagne présidentielle à venir et la nécessité de montrer le tsar Premier Secrétaire président en action, attentif au bien être de ses sujets concitoyens et en mesure de démontrer que la Russie et la technologie, ben ça marche !

 

[olivier lsb]

A croire que le changement de ton diplomatique de la France de ces derniers temps commencent à se matérialiser par un alimentation toujours plus fréquentes des journalistes en information sur le degré de pénétration des Russes dans les institutions Françaises. 

D'abord Olesya Orlenko, dont la couverture dit qu'elle était historienne et journaliste. Elle fut traductrice au Monde diplomatique et à l'Humanité, se disait communiste anti-Poutine, et sa légende comportait pourtant des failles facilement identifiables. Un travail que les rédaction concernées admettent ne pas avoir entrepris. Embarrassant quand on est un journal. Et toujours sidérant de légèreté de voir que des journalistes aient oublié l'adage qui veut que "si c'est gratuit, c'est vous le produit". Olesya n'a pas couté un rouble à aux journaux pour qui elle fournissait des articles et des traductions. 

Extraits (et source, article du Point: https://archive.is/Ry4o5)

Citation

Cette journaliste russe qui infiltrait « Le Monde diplomatique » et « L’Humanité »

ENQUÊTE. Olesya Orlenko a travaillé des années pour ces deux médias français tout en conservant d’excellents rapports avec les services secrets du Kremlin.

[...]

Une fierté pour le journal à l'époque, et un bon coup pour Olesya. Elle peut maintenant se dire historienne et journaliste. L'Huma n'a pas beaucoup d'argent ? Aucune importance, elle ne demandera jamais à être payée pour traduire les articles français dans la langue de Tolstoï.

Continuant de développer son réseau dans les médias français, elle fait la connaissance, à la Fête de l'Huma, d'un journaliste indépendant qui travaille notamment pour Le Monde diplomatique. Ce journaliste, qui requiert l'anonymat, n'a pas de raison de se méfier de cette femme « qui se présente comme historienne et journaliste pour L'Humanité » et se dit « communiste opposée à Poutine ». Quoi de plus normal que de croiser une communiste à la Fête de l'Huma ?

Les failles du système médiatique

Il la met en contact avec les huiles du Monde diplo, qui ne se méfient pas davantage lorsque Olesya leur propose, en 2019, de créer l'édition russe du mensuel, qui compte déjà de nombreuses déclinaisons à travers le globe. « Nous n'avons fait que vérifier en surface son CV, nous n'avons pas les moyens de mener des enquêtes poussées sur chaque collaborateur », admet Anne-Cécile Robert, responsable des éditions internationales.

[...]

'Olesya Orlenko plane l'ombre du service de renseignement intérieur russe, le FSB. Si les recruteurs de L'Humanité ou du Monde diplomatique s'étaient donné davantage de peine, ils auraient découvert, dans son parcours, des éléments qui auraient dû les inciter à la prudence.

à lire aussi : Gérard Carreyrou : « Je suis un journaliste, pas un espion »En effet, Olesya Orlenko ne cache pas, à l'époque, sa collaboration avec la Historical Memory Foundation (HMF), une organisation russe prétendument indépendante, mais financée largement par des entreprises parapubliques russes. Son objectif affiché est de « promouvoir une recherche scientifique objective sur des sujets pertinents de l'histoire de la Russie et de l'Europe de l'Est au XXe siècle, afin de lutter contre la falsification de l'histoire au détriment des intérêts de la Russie ».

Comprendre : réécrire l'histoire, nier tous les crimes de l'URSS. La HMF entend aussi œuvrer à la « protection des droits de l'homme et des droits civils des populations russophones en Ukraine et dans les États baltes ». Des euphémismes caractéristiques de la propagande russe depuis 2014, visant à justifier l'invasion de l'Ukraine.

[...]

À la tête de la HMF se trouve Aleksandr Dyukov, un propagandiste et révisionniste de l'histoire de l'URSS, interdit d'entrer dans l'espace Schengen. [...] Il est le supérieur direct d'Olesya Orlenko. Les soupçons ne sortent pas de nulle part : un rapport daté de 2008 de la Direction nationale de la sécurité en Estonie s'étonne que Dyukov, malgré « son absence de diplôme universitaire » ou de « réalisations professionnelles exceptionnelles », « accède très facilement aux archives du FSB », alors que cet accès est la plupart du temps refusé aux historiens et aux citoyens russes.

Selon l'agence estonienne, Dyukov « agit certainement au su et avec l'approbation du FSB ». [...] Le Point a pu se procurer un rapport retraçant l'activité de la fondation entre 2008 et 2018 et qui contient une liste de ses employés. On y retrouve Dyukov et Orlenko, évidemment, mais aussi un certain Dmitry Ermolaev. L'homme, qui a officié en tant que diplomate entre 2002 et 2005 en Lettonie, a été dénoncé par les services de contre-espionnage du pays comme employé du SVR, l'équivalent de la DGSE en Russie.

[...]

Les débuts de la collaboration d'Olesya Orlenko avec les deux journaux français se déroulent sans accroc. Tout le monde semble satisfait de ce partenariat, qui a le mérite supplémentaire de ne pas coûter un rouble. En 2019, premier signal d'alarme. Un gradé de L'Huma se rappelle qu'elle « a pris la tête » à ses chefs pour que le journal se mobilise à propos de l'arrestation en Lituanie d'un politicien, Algirdas Paleckis.

Olesya le présentait comme un « prisonnier politique, elle ne répondait jamais sur qui il était réellement ». En 2021, le Lituanien est condamné à six ans de prison pour avoir recueilli et vendu des informations aux services de renseignement russes. Vraisemblablement grâce aux efforts d'Olesya, l'agent d'influence a pu partager, sur sa page Facebook, une photo de Fabien Roussel tenant une pancarte « Liberté pour le prisonnier de conscience lituanien Algirdas Paleckis »…

 

On reste dans le journalisme avec Mikhail Gamandiy-Egorov, un spécialiste de l'influence ayant travaillé pour Prigozhine, et vraisemblablement rattaché au GRU. Plus inquiétant encore, son recrutement a été forcé en quelque sorte à l'ESJ, par Guillaume Jobin, le dirigeant de cette école de journalisme à Paris. Cela pose la question de la loyauté et/ou de la corruption de certaines élites, vis à vis des intérêts russes. Deux mois après l'arrivée d'Egorov, l'école signe un partenariat avec la « faculté des sciences sociales et de la communication de masse » de Moscou, un institut dépendant du Kremlin...  Tout cela certainement en faveur du progrès des sciences sociales. 

Sans surprise, l'homme a ensuite œuvré en Afrique pour y monter le sentiment anti-français, fort de son CV blanchi et de sa légitimité de professeur d'école parisienne.

https://archive.is/sp1iL

Citation

Ce marchand d’influence russe qui formait les futurs journalistes français

EXCLUSIF. Parfaitement francophone, Mikhail Gamandiy-Egorov porte la bonne parole de Poutine en Afrique et en Europe. Il donnait encore récemment des cours à l’École supérieure de journalisme de Paris.

[...]

Mais ce n'est pas tout : selon nos informations, Mikhail Gamandiy-Egorov est parvenu à s'infiltrer dans la formation des futurs journalistes français. Le Russe était professeur à l'ESJ Paris, une école de journalisme, où il enseignait – interdit de rire – la lutte contre les « fake news », l'influence des discours médiatiques ou encore l'impact des réseaux sociaux sur l'opinion.

Son entrisme ahurissant dans « la plus vieille école de journalisme du monde » commence en 2019. Mikhail Gamandiy-Egorov frappe alors à la porte de l'établissement, mais l'équipe pédagogique n'a pas besoin de lui. Qu'à cela ne tienne, il revient à la charge en 2020 puis en 2021. Cette fois, il est engagé, à la demande très insistante du président de l'ESJ Paris, Guillaume Jobin.

Auprès du Point, ce dernier minimise aujourd'hui les activités de l'enseignant : « Il assurait un cours de communication en français », balaie-t-il. Propagande serait sans doute un terme plus adapté et Guillaume Jobin ne peut l'ignorer, lui qui, dès 2018, visitait les studios de Russia Today (RT) à Moscou, chaîne d'État russe qu'il tient en haute admiration. [...]

Deux mois après son arrivée dans l'école, l'ESJ Paris signe un partenariat avec la « faculté des sciences sociales et de la communication de masse » de Moscou, un institut dépendant du Kremlin où il occupe des fonctions officielles. [...]

Mikhail Gamandiy-Egorov porte la bonne parole de Poutine en Afrique et en Europe, via des canaux Telegram, ses comptes de réseaux sociaux ou des blogs alternatifs. Il y encense le régime russe, dont il salue « l'opération spéciale en Ukraine » et cherche à monter les Africains contre la France.

 

[herciv]

il y a 9 minutes, olivier lsb a dit :

Plus inquiétant encore, son recrutement a été forcé en quelque sorte à l'ESJ, par Guillaume Jobin, le dirigeant de cette école de journalisme à Paris.

Ca montre surtout l'importance d'un bon réseautage quand tu veux avoir des postes clefs. C'est le jeu et dans ce domaine certain sont bien conseillé.

[olivier lsb]

il y a 2 minutes, herciv a dit :

Ca montre surtout l'importance d'un bon réseautage quand tu veux avoir des postes clefs. C'est le jeu et dans ce domaine certain sont bien conseillé.

Le renseignement est une affaire de réseau, mais les affaires dont on parle, ce n'est absolument pas comparable avec Herciv qui va déjeuner avec le chef du département voisin pour un meilleur avancement, ou Olivier qui va dire bonjour aux RH tous les matins pour connaître à l'avance l'enveloppe des augmentations. 

Quand il y a ingérence étrangère avec des services de renseignement en soutien, on n'est plus du tout dans un "jeu des individualités"' qui se battraient pour leur carrière et leur rémunération. 

[herciv]

il y a 11 minutes, olivier lsb a dit :

on n'est plus du tout dans un "jeu des individualités"'

Hmmm. Le jeu des individualités est très dépendant du bon vouloir du réseau dans lesquels ils sont. SI tu veux être aidé tu dois aider en retour. Il y a donc aussi une politique du réseau qui s'instaure. 

Même dans le commerce je vois çà avec les BNI. Tu dois en priorité faire des affaires avec eux. Les BNI sont sûrement des réseaux d'affaires mais largement sous influence US. Tu as droit à un cour de DOXA BNI toutes les semaines quand même. J'ai pas donné suite.

Modifié le 23 février par herciv

[ksimodo]

le monde diplo hurle à la fake news pour sa journaliste.

https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2024-02-23-Encore-une-fake-news-du-Point

[olivier lsb]

il y a 30 minutes, ksimodo a dit :

le monde diplo hurle à la fake news pour sa journaliste.

https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2024-02-23-Encore-une-fake-news-du-Point

Pas très convainquant, l'article de Quénel est bien plus fouillé. 

- Elle a bien ouvert les portes du Donbass au journaliste aux côtés du journaliste indépendant Loïc Ramirez, qui  n'arrivait pas à accéder à la zone pour son reportage, faute d'autorisation des russes

https://www.monde-diplomatique.fr/2022/09/RAMIREZ/65083

- Le rapport de l'agence Estonienne de contre-espionnage existe, et il est disponible ici, et Dyukov est bien mentionné

https://kapo.ee/sites/default/files/content_page_attachments/Annual Review 2020-2021.pdf

- Le canal Telegram qu'elle a créé, l'Aurore, qui relaie la propagande du Kremlin

- La défense du monde diplomatique pas convaincante pour un sou, qui dit en substance: "regardez, elle a publié 3 articles inoffensifs et c'est tout, y'a pas de sujet". La ficelle est grosse: 99,99% des agents soviétiques infiltrés à l'Ouest n'étaient pas adhérent à la section locale du parti communiste. Et on serait donc attendu à lire des articles auto-incriminant de la part de cette journaliste, qu'on soupçonne d'être un agent ? On rigole. 

Je rappelle que Grumbach qui a été agent soviétique pendant 35 ans et directeur de l'Express, n'a pas influencé la ligne éditoriale (et anti-communiste) de l'Express à l'époque. Pour autant, il avait quand même un rôle d'agent et une couverture à soigner. 

[Wallaby]

Il y a 2 heures, olivier lsb a dit :

Je rappelle que Grumbach qui a été agent soviétique pendant 35 ans et directeur de l'Express, n'a pas influencé la ligne éditoriale (et anti-communiste) de l'Express à l'époque. Pour autant, il avait quand même un rôle d'agent et une couverture à soigner. 

Et la BBC souligne que « les agents du KGB à Paris ont jugé Grumbach "insincère" et ont estimé qu'il exagérait ses capacités de collecte d'informations et la valeur de ses renseignements. Il est licencié en 1981 »  : http://www.air-defense.net/forum/topic/15895-renseignement-français-intérieur-et-extérieur-dgse-et-ses-différents-services-etc/page/11/#comment-1701688

 

[Wallaby]

Il y a 4 heures, olivier lsb a dit :

Cela pose la question de la loyauté et/ou de la corruption de certaines élites, vis à vis des intérêts russes.

Sur la question de la loyauté, la rédaction du Monde Diplomatique te répond ceci :

https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2024-02-23-Encore-une-fake-news-du-Point

Un coup d’œil à nos archives aurait pourtant dû suffire au journaliste pour relativiser l’influence du Kremlin sur notre ligne éditoriale : ces dernières années, Le Monde diplomatique a publié de (vraies) enquêtes sur le système carcéral russe [1], les viols commis en Ukraine par les troupes d’occupation [2], les oligarques proches du Kremlin [3], les idéologues réactionnaires qui inspirent M. Vladimir Poutine[4], l’alliance entre l’Église orthodoxe et le pouvoir [5], etc., tout en maintenant un cap non aligné : ni sur Washington, ni sur Moscou [6].

[1] https://www.monde-diplomatique.fr/2022/07/PERRAGIN/64821

[2] https://www.monde-diplomatique.fr/2022/11/SCHULTZ/65232

[3] https://www.monde-diplomatique.fr/2022/09/WARDE/65060

[4] https://www.monde-diplomatique.fr/2022/04/FAURE/64546

[5] https://www.monde-diplomatique.fr/2018/03/LLOBET/58469

[6] https://www.monde-diplomatique.fr/2023/11/BREVILLE/66269

 

[Akilius G.]

https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000049154919/

la Russie (comprendre la Fédération de Russie) a été classée comme Etat et Territoire Non Coopératif au sens de l'article 238-0 A du Code Général des Impôts.

Y figurent diverses iles des Antilles et du Pacifique, ainsi que le Panama. En somme c'est la liste des paradis fiscaux, mais en pire. 

Sur un plan technique et pour simplifier, cette qualification définie par arrêté permet sur un plan fiscal de renverser la charge de la preuve sur les mouvements financiers vers ces pays et par conséquent d'appliquer une fiscalité confiscatoire en cas de doute, c'est à dire plus ou moins au bon vouloir administratif. Ce concept fiscal est à la base une vaste farce bourgeoise pour rassurer le petit peuple pendant que les milliards circulent en tout sens. .

La nouveauté c'est que pour la première fois un pays avec une véritable population y figure (les philippines y avaient été inscrits je crois mais en coup de vent) et sur des motifs purement politiques. Ni la Corée du Nord, ni l'Iran, ni les dictatures d'ici ou là ne figurent sur cette liste.... 

A la différence d'autres concepts juridiques, celui-ci est non-discriminatoire : tout le pays est considéré d'un bloc comme nocif. Il n'y a pas de distinction entre la population et telle ou telle personne/institution/organisation/entreprise appuyant les actions néfastes d'un régime. 

Sont des ETNC les iles qui permettent les montages juridiques et bancaires foireux, même si fondamentalement, elles ne servent que de paravent juridique et financier pour des intérêts extérieurs. Au cas présent, la qualification d'ETNC vise techniquement les peuples de la fédération et les liens d'affaires avec la fédération en sus des sanctions existantes. Et contrairement aux iles, la Fédération de Russie a de véritables biens et services à échanger.

Apparemment les services de Bercy sont les seuls à ne pas savoir que les oligarques  et services secrets russes ont parfaitement bien compris comment les farces bourgeoises fonctionnent et comment en tirer partie. Les russes continueront de gérer tant bien que mal les sanctions et d'acheter en Occident via des prêtes noms divers composants nécessaire à leur effort de guerre et pour les rares entreprises françaises encore en activité dans la Fédération, et sera probablement le coup de grâce. Quant au citoyen de la fédération, ce type de démarche pourrait davantage le rapprocher du pouvoir que de l'éloigner....

 

[Alzoc]

Il y a 1 heure, Akilius G. a dit :

Quant au citoyen de la fédération, ce type de démarche pourrait davantage le rapprocher du pouvoir que de l'éloigner....

En même temps, il n'y a plus rien à attendre de la population Russe. L'opposition politique a été éliminée (souvent physiquement) ou est en exil et le reste préfère ne rien savoir et détourner les yeux.

Il faudra que les Russes fassent un gros travail de mémoire sur la période soviétique et poutinienne et qu'ils reconnaissent leur responsabilité (par leur passivité) vis à vis des crimes commis par leurs dirigeants.

Dans tous les cas ça devra venir de l'intérieur, et entre la génération des annés 90-2000 qui est née sous Poutine et n'a rien connu d'autre et la génération actuelle qui est en train d'être détruite via une éducation digne des jeunesses hitlériennes (Cf l'article du Monde ci-dessous), j'ai des doutes sur leurs capacités à se remettre en question ...

https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/23/deux-ans-de-guerre-en-ukraine-en-russie-la-militarisation-a-marche-forcee-de-l-education_6218077_3210.html

Modifié le 23 février par Alzoc

[Akilius G.]

il y a 36 minutes, Alzoc a dit :

En même temps, il n'y a plus rien à attendre de la population Russe. L'opposition politique a été éliminée (souvent physiquement) ou est en exil et le reste préfère ne rien savoir et détourner les yeux.

en effet, ce type de décision n'a d'incidence réelle que sur la frange de la population russe favorisée - mais pas au point de dépendre du régime - qui est mobile hors de Russie et les relations d'affaires en cours. Cette frange de population existe ; elle devra utiliser plus encore qu'avant les passerelles non occidentales. Pour le russe moyen, cela ne change rien.

[Boule75]

Il y a 10 heures, olivier lsb a dit :

A croire que le changement de ton diplomatique de la France de ces derniers temps commencent à se matérialiser par un alimentation toujours plus fréquentes des journalistes en information sur le degré de pénétration des Russes dans les institutions Françaises. 

D'abord Olesya Orlenko, dont la couverture dit qu'elle était historienne et journaliste. Elle fut traductrice au Monde diplomatique et à l'Humanité, se disait communiste anti-Poutine, et sa légende comportait pourtant des failles facilement identifiables. Un travail que les rédaction concernées admettent ne pas avoir entrepris. Embarrassant quand on est un journal. Et toujours sidérant de légèreté de voir que des journalistes aient oublié l'adage qui veut que "si c'est gratuit, c'est vous le produit". Olesya n'a pas couté un rouble à aux journaux pour qui elle fournissait des articles et des traductions. 

Extraits (et source, article du Point: https://archive.is/Ry4o5)

On reste dans le journalisme avec Mikhail Gamandiy-Egorov, un spécialiste de l'influence ayant travaillé pour Prigozhine, et vraisemblablement rattaché au GRU. Plus inquiétant encore, son recrutement a été forcé en quelque sorte à l'ESJ, par Guillaume Jobin, le dirigeant de cette école de journalisme à Paris. Cela pose la question de la loyauté et/ou de la corruption de certaines élites, vis à vis des intérêts russes. Deux mois après l'arrivée d'Egorov, l'école signe un partenariat avec la « faculté des sciences sociales et de la communication de masse » de Moscou, un institut dépendant du Kremlin...  Tout cela certainement en faveur du progrès des sciences sociales. 

Sans surprise, l'homme a ensuite œuvré en Afrique pour y monter le sentiment anti-français, fort de son CV blanchi et de sa légitimité de professeur d'école parisienne.

https://archive.is/sp1iL

 

Et le Point emploie encore Caroline Galacteros et Idriss Aberkane pendant ce temps-là ? Tant qu'à balayer, autant le faire chez soit, quand même.

[olivier lsb]

il y a 24 minutes, Boule75 a dit :

Et le Point emploie encore Caroline Galacteros et Idriss Aberkane pendant ce temps-là ? Tant qu'à balayer, autant le faire chez soit, quand même.

Toujours maintenant ? J'ai un doute, je suis allé faire un tour sur leur site, pas d'article récent. 

[Boule75]

à l’instant, olivier lsb a dit :

Toujours maintenant ? J'ai un doute, je suis allé faire un tour sur leur site, pas d'article récent. 

Aberkane le revendique toujours sur son CV en ligne mais la page Wiki indique qu'il ne serait plus au Point depuis 2021. Il a quand même duré pendant toute la période Covid, ça lui fait indirectement quelques macchabées au compteur.

Pour Galacteros je ne sais pas, mais son fil Twitter (@CGalacteros) est consternant.

 

Modifié le 23 février par Boule75

[Wallaby]

Article de 2018 sur les Cosaques, la religion et la guerre du Donbass :

https://mondediplo.com/2018/04/13cossacks-box

[Alexis]

Rappel d'un avis remarquable de perspicacité sur la Russie de la part de Richard Nixon en 1992

La Russie se trouve actuellement à la croisée des chemins. On dit souvent que la guerre froide est terminée et que l'Occident a gagné. Ce n'est qu'à moitié vrai. Ce qui s'est passé, c'est que les communistes ont été vaincus, mais que les idées de liberté sont maintenant mises à l'épreuve.

Si elles ne fonctionnent pas, il y aura un retour, non pas au communisme, qui a échoué, mais à ce que j'appelle un nouveau despotisme, qui représenterait un danger mortel pour le reste du monde. Il serait en effet infecté par le virus de l'impérialisme russe, qui caractérise la politique étrangère de la Russie depuis des siècles.

C'est pourquoi l'Occident, les États-Unis, tous ceux qui veulent la liberté dans le monde ont un grand intérêt à ce que la liberté réussisse en Russie. Si elle réussit, ce sera un exemple à suivre pour les autres, pour la Chine par exemple. Si elle échoue, les partisans de la ligne dure en Chine auront une nouvelle vie - ils diront que si elle a échoué là-bas, il n'y a pas de raison de se tourner vers la démocratie, c'est une partie de ce qui est en jeu ici.

L'autre point à garder à l'esprit est qu'il est vital que cela réussisse, car cela signifiera que la Russie, qui depuis soixante-dix ans tente d'exporter les valeurs du communisme dans le monde, exportera la démocratie, la liberté et les biens de la liberté.

Nixon avait certes fait poser des micros chez ses rivaux politiques - c'est dire quel canaille c'était, on n'a jamais vu depuis un tel comportement  ! - mais à part ça, il faut bien reconnaître qu'il était loin d'être le pire président que les Etats-Unis aient jamais eu...

Oui, les années 1990 étaient cruciales. Et l'échec fut patent.

Modifié le 24 février par Alexis