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olivier lsb

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Tout ce qui a été posté par olivier lsb

  1. Eh bien.... Objection votre Honneur: je maintiens ma remarque. La fourchette est donnée par BBC/Mediazona de 45 à 65% d'identification du total des décès grâce à leur méthodologie. Et c'est sur la base de ces % qu'ils donnent une fourchette de 120k à 174k tués. Ili faut donc aussi s'intéresser à l'assiette d'application. Celle-ci est définie par la totalité des pertes confirmés à la date de l'article partagé (15 novembre 2024), soit très exactement 78 329 personnes, ce qui donne donc une fourchette de 120k (78 329 / 65%) à 174k (78 329 / 45%). Or on observe de façon empirique qu'il existe une courbe d'évolution de l'identification des pertes et je maintiens que l'assiette de 78 329 personnes, comprend à la grosse louche: - 99% des identifications rendues possibles, pour les pertes de 2022 à mettons décembre 2023, - 85% des identifications rendues possibles, pour les pertes de janvier 24 à avril 24 - 75% des identifications rendues possibles, pour les pertes de mai 24 à juin 24 - etc.... de façon décroissante jusqu'aux pertes d'octobre - novembre, où les 500 nouvelles identités confirmées représentent peut être 8 à 10% des pertes réelles. Sachant qu'une fois qu'on a atteint le seuil de la totalité des pertes identifiables pour une date donnée, il reste cette fameuse inconnue de 45 - 65% liée aux corps que l'on ne retrouvera jamais pour plein de raisons qu'on imagine sans peine. Donc quand on extrapole cette fourchette au total identifié au 15 novembre, c'est compte non tenu du fait qu'on a à peine commencer à répertorier les pertes identifiables de septembre / octobre / novembre. Tu ne pinailles pas, mais je suis en désaccord profond: quand Scholz appelle Poutine, il engage une responsabilité Allemande sur un sujet européen, et chaque raté sera payé collectivement. Il est diplomatiquement faux de dire qu'il agit seul dans la cours de récré, sans aucune interaction avec quiconque, alors qu'il négocie la répartition du terrain entre les surveillants et les gamins. Ou alors, on a déjà tous oublié combien la politique Allemande menée solo nous a amené à payer chèrement notre électricité indexée sur le prix du gaz, car c'est ainsi que ça convenait le mieux aux Allemands dans leur rôle de première station service européenne du gaz russe. Et cela, alors qu'on avait développé en France une approche légèrement différente avec EDF et le nucléaire. Sans vouloir rouvrir le fond de ce dossier, cette illustration juste pour rappeler que: 1. tout est lié, même si on entend "gutten tag" au bout du fil, 2. par extension, on a une quote-part de "droit de regard" sur les discussions Allemandes avec Poutine. N'est-ce d'ailleurs pas ainsi qu'on pourrait définir le "consensus à l'Allemande" ? 3. surtout si derrière, ces discussions impliquent des actions de notre part, sur des mécanismes communautaires (je pense à Euroclear, qui a gelé en notre nom et décision collective, les actifs de la banque centrale russe), 4. d'autant plus s'il est politiquement affaibli, et n'a pas reçu le soutien de l'Ukraine en la matière alors qu'ils versent le sang pendant que l'Allemagne encaisse un petit peu moins. Il y a derrière ces agitations diplomatiques, un empressement à revenir au statu quo ante, ce qui serait la définition parfaite de l'aveuglement béat face aux changements en cours, bien au delà du seul sujet Ukrainien.
  2. Le point de vue de Paolo Gentiloni, commissaire européen aux affaires économiques, un éminent représentant du "système" qui n'hésite plus à dénoncer la douce illusion dans laquelle nous nous sommes collectivement bercée. Des dépenses supplémentaires, avec ou sans victoire de l'Ukraine, il faudra en consentir. Une alliance anti-occidentale a vu le jour, flairé nos faiblesses et nous fera pas de cadeau. Le commissaire confirme que les blocages ne sont pas liés à un manque d'idée ou de leviers, mais dus à une résistance politique. https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/11/16/paolo-gentiloni-commissaire-aux-affaires-economiques-nous-vivons-la-fin-d-une-illusion-europeenne_6397019_3234.html Mario Draghi, dans son rapport sur la compétitivité, appelle les Européens à agir sans attendre, sans quoi l’Union, en plein décrochage économique, serait, dit-il, promise à une « lente agonie ». Vous partagez ce diagnostic ? Nous vivons la fin d’une illusion européenne, l’illusion d’une énergie bon marché grâce au gaz russe, d’un marché chinois ouvert sans limite à nos exportations et d’une sécurité assurée par les Etats-Unis. N’est-ce pas plutôt une illusion allemande que vous décrivez ? Non. C’est une illusion européenne dont l’Allemagne a été le principal acteur. Plus que les autres Etats membres, elle doit aujourd’hui augmenter ses dépenses en matière de défense. Plus que les autres, elle a, compte tenu de la taille de son industrie, souffert de la hausse des prix de l’énergie. Plus que les autres, elle est exposée aux menaces de protectionnisme qui viennent des Etats Unis et de la Chine. Ce sont des défis qui concernent tous les Européens mais auxquels l’Allemagne est plus exposée. Mais si Paris, Berlin ou d’autres ne veulent pas en entendre parler ? On peut comprendre qu’elle n’ait toujours pas fait de proposition pour un fonds européen de défense, puisque l’Allemagne s’y oppose catégoriquement, non ? La Commission a la responsabilité de présenter des propositions mais aussi de trouver un accord avec les gouvernements. En matière de défense, il y a beaucoup de travail à faire mais il n’est pas insurmontable de faire avancer ce type de proposition.
  3. La retraite suffira amplement. Nos marges de manœuvre sont larges en la matière. On pourrait prélever 4 fois cet effort de 0,3%, qu'on serait encore dans la moyenne de ce que les pays de l'UE consacrent à leurs dépenses de vieillesse. https://evaluation.securite-sociale.fr/home/retraite/1-1-depenses-de-retraite-dans-le.html#:~:text=En 2021%2C le montant des,complémentaires (soit 12%2C1 % Et de nos jours (malheureusement), ce sont les dépenses militaires qui préparent l'avenir. Comme je l'ai souvent dit et répété, ce n'est même plus tant à propos de l'Ukraine désormais: c'est la sécurité collective de l'UE qui est en jeu, ça concerne aussi bien les plaines à l'est, que les Houtis dans mer rouge. On vit la fin d'une époque, c'est voulu par un axe anti-occidental Russie-Iran-Chine. Faire de l'Ukraine le responsable des dividendes de la paix et de notre faiblesse collective, qui aiguisé les appétits, c'est passer à coté de l'éléphant dans la pièce. Une source qui fonctionne pour les chiffres, sinon c'est même pas la peine de discuter. J'adressais la critique d'un manque de considération mercantilistes des dépenses militaires, à l'égard de nos voisins européens, sur leur capacité à acheter outre atlantique. Sur le fait que les économies libérales et ouvertes ne fonctionnent bien qu'en parfaite réciprocité. Or il faudrait être aveugle pour ne pas voir que la Chine est un marché impénétrable et le restera, et que les US vont rétablir minimum +10% de droit de douane pour tout le monde. C'est dans ce contexte que je dis que la hausse des dépenses militaires, qu'il faut consentir pour se préparer aux prochaines escalades russes, n'est pas un jeu à somme négative mais à somme nulle: le fric reste à domicile. Merci j'avais compris. Au passage, le livret A rapporte des intérêts, pas des dividendes. L'intérêt est contractuel et garanti, le dividende incertain par nature. Ramener des affaires d'Etat à des affaires de personnes, c'est rarement pour en tirer des enseignements pertinents. Ce que tu décris marche dans la vraie vie des gens, c'est certain. Mais on s'en fout. Pour l'état en revanche, çà marche différemment. Exproprier, oui ça fonctionne: quand tu es la Russie, c'est l'affaire des emprunts russes. Quand tu es la France, c'est l'affaire Adidas-crédit Lyonnais-Tapie. Et à la fin, l'Etat exproprie légalement et la justice approuve. The end. Mais la Russie pourra toujours envoyer des huissiers, après tout, on vit dans un pays libre...
  4. On ne mesure pas combien les sanctions ont été efficaces, et celle-ci en particulier mais à quel point aussi il faut du temps et des vies perdues pour que leur effet se fasse sentir malgré tout. 300 milliards, c'est ce que nous avons gelé à date, c'est ce qui aurait permis à Poutine de durer (financièrement) environ 3 ans de plus à ce rythme. J'ai parfois du mal à comprendre comment on a pu prendre une décision aussi audacieuse, indispensable et rapidement, alors que la suite n'a été qu'hésitations, mesquineries et timidité.
  5. Je n'ai pas été assez précis en effet, et 2% dans l'absolu, j'en conviens que ça ne veut pas dire grand chose. Je faisais évidemment référence aux 2% "cible OTAN" en matière de budget militaire. Il n'y a aujourd'hui que 9 pays en 2023 qui atteignent ces 2% dans l'UE. J'évoquais donc un différentiel entre le taux actuel (à la louche, autour de 1,6-1,7% en 2023) et la cible de 2%, dont il faut bien avoir à l'esprit qu'elle représente déjà un objectif passé et que grâce à l'éternelle bienveillance russe, nous sommes de facto contraints de devoir déjà dépenser plus. C'est l'UE que tu peux remercier pour avoir encouragé 30 ans de dividendes de la paix.... et entretenu l'idée que la Russie ne serait plus jamais une menace. L'Ukraine a bon dos, et n'est que le messager d'une menace qu'on refuse de voir, alors même que c'est notre premier protecteur outre Atlantique qui nous demande de voir cette réalité et de l'acter en budget. Non sans y voir un intérêt, on s'entend, les deux ne sont pas incompatibles. Si tu penses que la guerre coûte cher, attend un peu le prix de la défaite Ukrainienne. Au passage, on parle d'un effort au bénéfice des armées nationales et des industries européennes, à l'issu duquel seul un reliquat en matériels pourrait être transférés à l'Ukraine, selon les situations locales. Et on parle de dépenses ayant majoritairement vocation à circuler au sein de l'UE. C'est très différent de "mettre du fric pour le pouvoir d'achat et importer toujours plus d'électroniques ou de fringues made in Asia". Mais çà aussi un jour, il faudra avoir le courage de revenir sur les discours passés, et expliquer qu'à défaut d'un vrai libre échange sans passager clandestin dans le système, il faut en revenir à des considérations plus mercantilistes sur la façon de voir une dépense. Malheureusement, ça vient heurter quelques préceptes quasi religieux en matière économique, notamment un peu plus à l'est, où j'ai le vague souvenir d'un "changement par le commerce" qui me revient à l'esprit.
  6. Effectivement, on peut être quelque peu irrité quand on est à la tête d'un pays agressé à mort, et que tout les thuriféraires du "droit international" et des "traités de restitution d'armes nucléaires contre garanties de défense", ont subitement disparu quand les frontières furent franchies. Mais on va pas refaire l'histoire. La Russie a violé la charte de l'ONU, les accords d'Helsinki de 75, les accords de Belovezha de 92, le memorandum de Budapest de 94, le traité sur la flotte de la mer noire de 97, le traité de l'amitié de 98, celui du détroit de Kretch de 2003 et le pacte de Kharkiv de 2010. Bon prince, je ne mettrais pas à son passif Minsk I et II et je rappellerais par ailleurs que les US et le RU étaient (aussi) parties au memorandum de Budapest, notamment sur les garanties de sécurité. Mais ouais pas de problème, refaisons un accord avec la Russie. Vilain soit le président Ukrainien qui refuserait de s'y engager... Le changement de ton, c'est aussi lié au changement de POTUS. A voir si ça traduit un véritable changement sur le fond (j'en doute) ou une entreprise de séduction vis à vis du personnage, et de ses réseaux, en parlant son langage. Trump est persuadé qu'il est un maître de la négociation et des accords gagnant, alors on le flatte en parlant son langage pour expliquer ce à quoi ressemblerait un accord gagnant. Les éléments narratifs se mettent en place, mais on est pas encore sur le fond des sujets.
  7. C'est vraiment un sketch, tout le monde veut manipuler Trump et le persuader de lui faire signer le meilleur deal. Enfin, c'est au moins çà qu'on aura compris vis à vis du personnage.
  8. Les leviers, il y en a encore un paquet, allant d'une augmentation de l'aide en matériels, surtout ceux qui dorment dans le désert du Nevada, la confiscation pure et simple des 300 milliards, et tout ce que l'Europe pourrait fournir en passant simplement son taux de contribution aux dépenses militaires à 2% du PIB. On pourrait également être plus audacieux vis à vis de la Transnistrie, territoire confisqué par la Russie à la Moldavie, histoire de préparer une situation saine avant son entrée dans l'Europe. Il y a encore un océan de marge de progrès sur les sanctions, quand on observe les sujets liés à la flotte fantôme de la Russie, ses clients européens, ou bien les sanctions à l'export de matériels industriels, facilement identifiables car les importations du Kirghizstan, du Kazakhstan, de la Géorgie ont radicalement bondi depuis le début de la guerre et identifier les parties à la transaction, c'est un jeu d'enfants. Les leviers existent. Simplement, quand on laisse un chancelier Allemand appeler Poutine sur un sujet sécuritaire embarquant l'Europe, sans coordination avec les partenaires sur les messages (ce que les chancelleries européennes ont bien pris soin de lui rappeler), alors que celui-ci est en fin de vie politique, affaibli, décrédibilisé par l'inanité de sa politique de désescalade, on se dit que le fond du problème n'est pas le manque de leviers mais le manque de volonté et de capital politique en Europe.
  9. Dans les ateliers de deux "corporations" les plus symboliques de la décentralisation industrielle à l'Ukrainienne Robert Magyar, avec un atelier de fabrication de mines et de récupération d'explosifs Wild Hornet, un gros pourvoyeur de drones, avec una fabrication à base d'imprimantes 3D puis un peu plus manuelle pour l'électronique.
  10. Il y a un dernier effet, sur lequel Mediazona ne communique pas, de façon surprenante car ils ont les données pour: le décalage dans le temps. Quand ils estiment entre 45 à 65% la fourchette des morts réellement identifiés par leur travail, c'est pour un "millésime" complet, c'est à dire une date dans le calendrier où le maximum de décès ayant eu lieu ce jour là, a été identifié et où l'on considère qu'il restera une part impossible à identifier (corps jamais récupérés, en zone ennemie etc). AMHA, le cumul des pertes identifiées à aujourd'hui, devraient être rapportées non pas à novembre, ni même octobre, mais juillet / aout au plus tôt, ce qui aggrave considérablement le calcul des pertes journalières, tu en conviendras. Illustration: En novembre 2023, au début de la dernière phase de l'offensive d'Avdiivka, très meurtrière pour les russes, ce compte pro-russe faisait son fiel de la "propagande" occidentalo-ukrainienne et citait un extrait tout frais au 01/11/2023 de Mediazona pour démontrer l'absence de pertes significatives Votre serviteur a donc procédé à un relevé aujourd'hui même, pour étudier rétrospectivement cette période. Il faut remonter environ -6 mois pour que les pertes soient à peu près stabilisées et identifiées de façon exhaustive (au maximum de ce qui est identifiable). Il faut tenir compte de cette "courbe" de progression des identifications et en tenir compte dans les estimations de pertes. En rouge, les pertes déjà identifiées au 1e novembre 2023, suggérant à l'époque, une baisse régulière des pertes. Et sur ce graph, au moins 12 mois de recul et un travail d'identification des pertes beaucoup plus exhaustifs.
  11. Tu raisonnes en consolidé, avec une vision d'ensemble, mais l'analyse de l'efficience recrutement / formation / rendement militaire est une analyse complexe, à haut niveau, qui prend du temps, nécessite un décloisonnement d'informations sensibles, et qui in fine vient percuter certains ordres venus du Kremlin. Il ne faut pas oublier qu'on reste en dictature et qu'une mauvaise nouvelle, quoique véridique, peut très vite signer la fin de votre carrière, voir pire. Il faut lire et relire Goya sur ses analyses des armées en tant qu'organisations apprenantes (et notamment son champ de spécialités, la transformation de l'armée Fr durant la 1ere GM), pour comprendre combien un effet qui crève les yeux sur le terrain est tout sauf une évidence aux niveaux des états majors. La critique s'applique aussi à l'Ukraine, même si je dirais que la Russie, déployant un management d'état autoritaire, impose indirectement un malus de transparence à ses cadres et officiers supérieurs. Le recrutement est d'abord l'affaire de l'armée et des gouverneurs des oblasts, dont les armes ne sont pas le métier et qui ont reçu des objectifs quantitatifs d'hommes à fournir pour soutenir l'armée. L'armée quant à elle, a reçu des objectifs non pas en termes d'efficience, mais en des termes plus politiques: Koursk devait être reprise début octobre, puis maintenant ordre aurait été donné que la zone soit reprise avant l'investiture de Trump. A quel coût ? Je crois qu'il s'en fout un peu: Poutine n'est pas un militaire et conserve une idée assez clair de ses objectifs politiques, et son appareil militaire doit lui être asservi en conséquence et pas l'inverse. Les pertes sont traitées vis à vis de la population par un nouveau contrat social, ou il échange le sang contre de l'argent, de la considération sociétale et un ensemble de privilèges de classe liés à sa nouvelle "élite" combattante, forgée dans l'expérience Ukrainienne. Il apparait cohérent que Poutine ne souhaite pas s'asseoir à une table des négociations en position de faiblesse, et doit préparer son jeu lorsque son meilleur "agent confidentiel" (pour reprendre l'expression de Régis Genté / https://www.lefigaro.fr/vox/monde/regis-gente-ma-these-est-que-trump-est-un-contact-confidentiel-des-russes-20241017 ) aura toutes les rennes du pouvoir. D'ailleurs c'est bien ce que nous sommes nombreux à critiquer ici depuis le début: l'Ouest et la Russie n'ont pas la même définition de "négocier" et on court droit à la catastrophe si à l'issue d'une discussion avec une Russie en position de force, on pense conclure une paix durable. https://meduza.io/en/news/2024/11/12/the-telegraph-putin-aiming-to-recapture-russian-territory-under-ukrainian-control-before-trump-s-inauguration Dans ce contexte.... La question de l'efficience des pertes apparait assez logiquement secondaire aux yeux du Kremlin.
  12. J'ignore d'où tu sors ton 2,5%, mais de toute façon, ça tombe bien car l'Ukraine ne sollicite pas d'aide en hommes. Contrairement à la Russie, qui elle me semblait-il, était sensée écraser l'Ukraine par sa démographie, rendant par là toute résistance inutile et impossible à tenir dans la durée.
  13. Peu à peu, les mentalités continuent d'évoluer en Europe, lentement. Ce genre de discours eut été inaudible avant la guerre, enfin en tout cas, on prêchait dans un désert. Aujourd'hui, il est largement repris, en attendant qu'il trouve une concrétisation plus forte en matière de commandes.
  14. L'intérêt ? Remplir les objectifs du plan. On a tous plus ou moins connu, à des degrés divers, les affres du management toxique pour tenir des objectifs irréalistes et l'armée russe ne doit surement pas y échapper. Appeler 10 000 Nord-Co au secours plaident clairement en ce sens. Après, ca ne veut pas dire qu'il n'existe pas un renouvellement plus qualitatif pour les meilleures troupes, dont l'entrainement reste plus proche des standards militaires. Ca veut juste dire que ceux dont la BBC et Mediazona a constaté le décès, n'ont pas connu un cycle de formation très long, et ont probablement été envoyés en mission suicide.
  15. BBC Russie, qui mène en partenariat avec Mediazona, un suivi des décès confirmés coté russe, part les nécrologies rendues publiques sur les réseaux, fait état d'une augmentation des identifications journalières de décès (certaines peuvent dater, mais en tendance, l'évolution devient une information en soit) avec environ 150 décès confirmés par jour. L'âge moyen est de 38 ans et de nombreux témoignages rapportent une espérance de vie très réduite entre la date de signature du contrat et celle du décès (12 à 18 jours en moyenne). Les pertes dans les rangs des volontaires dépassent désormais celles des prisonniers russes, envoyés au front en échange d'une libération anticipée. https://www.bbc.com/russian/articles/cjr4zy2nye5o Le total des pertes, incluant LPR/DNR, s'élèverait à une fourchette de 141 à 197k tués.
  16. L'alliance militaire entre US et pays européens, c'est 2/3 des budgets d'achats redirigés Outre-Atlantique, 60k soldats stationnés en Europe (et c'est un plus bas historiquement jamais vu), des armes nucléaires etc... Je comprends la vérité générale disant qu'un ami partenaire (un pays n'a pas d'ami) vire sa cuti après des élections, mais il n'y a absolument pas de comparaison possible, vu les montants en jeux et les alliances juridiquement formalisées, entre d'un coté l'accord sécuritaire globale UE-US (que je définirais par OTAN + commandes au complexe militaro-industriel) et de l'autre, les relations France Irak dans les années 80 ou VVP - Prigojine.
  17. Attention, il y a des messages qui vieillissent vite et mal ! Quand on voit la galaxie des personnages (même si tous ne sont pas confirmés par le parlement in fine) gravitant dans l'administration Trump, on va en découvrir de belles rien qu'avec leurs déclarations passées.
  18. Cette image là est ridicule: on a 4 fois la démographie en Europe de celle de la Russie, qui n'a pas réellement mobilisé manu militari à ce stade. Donc de quoi parles tu ? L'OTAN est inattaquable par la Russie car "c'est l'OTAN et nos matériels sont supérieurs et on a la domination aérienne" ? N'est-ce pas ainsi qu'on m'a longuement expliqué l'impossibilité d'une attaque russe sur sol européen, et qualifiant d'hystérique toute hypothèse contraire ? Finalement maintenant tu dis qu'en cas d'affrontement, il faudrait en réalité mobiliser tout le monde, ma première dent et les cendres de mes aïeux ? Ca n'a pas de sens.
  19. Je ne dis pas le contraire, et ça vient démontrer l'inanité du raisonnement d'un petit pays qui consisterait à dire "achetons trois bricoles US pour espérer sécuriser une intervention humaine le jour où...". Tout au plus, ledit petit client pourrait espérer ne pas être trop emmerdé sur les conditions d'emploi de l'armement, et Ô horreur, il découvre avec la guerre en Ukraine que même les conditions d'emploi du Made in America Fucking Great Again peuvent être révisées à posteriori dans le cadre d'un dialogue stratégique avec la Russie.
  20. Je pourrais entendre l'argument, on l'a vu en Australie, pour plaider en faveur de ton argument, que les résistances institutionnelles peuvent être nombreuses et très fortes. Mais "nécessité fait loi" est une maxime universelle et atemporelle: si les pays européens sont sincèrement inquiets, sérieux et concernés par leur avenir sécuritaire dans le contexte qu'on connait, alors il y aura adaptation rapide. Dans le terrestre d'ailleurs, on voit un frémissement quasi historique en matière de prises de commandes en France par des clients européens (surtout du Caesar, le matériel de notre inventaire le plus pertinent pour nos partenaires).
  21. Avec la captation des 2/3 des marchés militaires européens, le client européen tient un sacré argument vis à vis des états-unis, sachant que la France contribue pour pas grand chose dans ces deux tiers, celà veut dire que bien d'autres pays dépassent ce seuil dans le mix de leurs commandes de matériels. Or une grande partie de ces clients européens pense, à tort ou à raison (tu penses à tort, je pense à raison, mais peu importe), que leur sécurité est directement liée à la préservation d'une Ukraine indépendante de la Russie. Si les US abandonnent l'Ukraine, il y a fort à parier que les parlements et diverses autorités ces pays clients finissent par tirer les conclusions d'une telle situation. L'argument sécuritaire américain étant parfois le seul qui tienne, s'il ne se matérialise pas, il faudra changer la méthode et les approvisionnements. https://www.france24.com/en/europe/20240909-the-eu-buys-too-much-defence-equipment-from-abroad-report-says C'est une image d'Epinal. Après 1000 jours d'une guerre d'une violence inouïe, sur 1000km de front et avec une petite démographie, l'Ukraine ne demande (pour l'instant) toujours que des armes, pas des hommes. Dans quel monde on caresse secrètement l'espoir qu'une commande de matériels américains déclenchera si besoin, dans 15 ou 20 ans, l'arrivée du million d'hommes nécessaires, alors qu'aujourd'hui, on réalise bien plus basiquement, l'extrême frilosité américaine sur l'engagement simple de leurs matériels en Russie par l'Ukraine, mais aussi l'engagement des nôtres (coucou le SCALP dont l'emploi sur sol russe fait partie du chantage américain). Qui imagine encore passer commande aux US en 2024 dans l'espoir de se sécuriser une intervention humaine future, alors qu'un pouvoir démocrate en chient déjà pour autoriser l'ATCMS sur sol russe et en a longtemps chié pour le tolérer sur sol ukrainien. Ca oui c'est un rêve humide, dont on pouvait hier contester la matérialité sans avoir beaucoup de concret, mais qui aujourd'hui est devenue une réalité parfaitement assumée, au plus haut niveau politique américain. Le message est: vous êtes seuls.
  22. Sors la France du raisonnement, ce n'était pas mon sujet. Les européens achètent une protection aux américains: s'ils ne font même plus semblant de vouloir l'assurer, le risque est grand pour les US que les commandes partent ailleurs. La Pologne avec la Corée du Sud en reste la meilleure illustration. Sauf que le déploiement US en Europe, c'est surtout des implantations d'unités militaires américaines sur sol européen, pas des commandes extra au bénéfice des pays européens. Le cas Ukrainien est à part et un peu hybride, car si on enlève le matériel roulant payés depuis longtemps et en stockage longue durée sans remplacement si perte, alors seules les munitions relèvent d'une fabrication dédiée, nécessitant des commandes spécifiques et un décaissement contemporain. Donc pour POTUS, dire "on arrête les frais avec l'OTAN en Europe", c'est en définitive pas énormément d'économies à la clé à rediriger vers les industriels. Je ne vois pas ou sont les économies du déploiement américains en europe (sachant qu'ils vont conserver leurs effectifs combattants, donc les soldes à verser + équipements) d'une ampleur telle qu'elles contrebalanceraient les commandes de F-35, pour ne prendre que ce cas là.
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