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Wallaby

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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://legrandcontinent.eu/fr/2023/06/29/la-chute-de-lexceptionnalisme-allemand/ Moins de quarante ans après la réunification de l’Allemagne, les Länder qui formaient la RDA sont aujourd’hui plus riches que le nord de la France. Alors que le pays a accueilli un million de réfugiés syriens en 2015 et un million de réfugiés ukrainiens en 2022, le taux de chômage allemand, qui s’élève à 5,6 %, est nettement inférieur à la moyenne des États-Unis ou de l’Union européenne. Mais une économie ne peut soutenir une identité nationale que si elle est forte. Lorsque le chômage est élevé en France, les Français peuvent encore s’enivrer de leur mythe révolutionnaire ou de leur arme nucléaire. Lorsque la Grèce est au bord du défaut de paiement, les Grecs ont toujours Platon et les oliviers. Lorsque les États-Unis échappent à une nouvelle crise financière, il leur reste le rêve américain et Beyoncé. Mais que se passe-t-il dans une « économie en quête d’une raison d’être politique », comme l’historien Werner Abelshauser avait décrit l’Allemagne, si son PIB cesse soudainement de croître4 ? C’est ce que nous sommes sur le point de découvrir. L’économie allemande s’essouffle, et pas seulement à cause du COVID ou parce que le président russe Vladimir Poutine a fermé le robinet du gaz. Et à côté — ou peut-être à cause — de son malaise économique, le pays vit un véritable tremblement de terre politique. La richesse de l’Allemagne, sa démocratie parlementaire exemplaire et les considérables efforts qu’elle a déployés pour affronter son histoire nazie ne tiennent plus les partis nationalistes à distance. Deux ans après l’arrivée au pouvoir d’Olaf Scholz, l’Alternative für Deutschland (AfD), a franchi le seuil des 20 % dans les sondages. Fin 2022, l’Allemagne est entrée dans une récession technique qui a duré jusqu’au printemps 2023, et qui pourrait se poursuivre. C’est déjà une très mauvaise nouvelle, mais le tableau à plus long terme est encore plus inquiétant. La République fédérale est le seul grand pays de la zone euro dont l’économie n’a pas encore retrouvé ses niveaux d’avant la pandémie. En réalité, le PIB allemand a pratiquement stagné depuis 2018. Si vous demandez à Berlin qui est à blâmer, il ne semble y avoir qu’une seule réponse. Avec une production industrielle toujours inférieure de quelques 5 % aux niveaux prépandémiques, les fabricants allemands ne sont tout simplement plus compétitifs10. Pour beaucoup de politiciens, cela viendrait des coûts élevés de l’énergie. Si l’Allemagne a cessé d’être le moteur de croissance de l’Europe avant que la guerre de la Russie contre l’Ukraine ne provoque une flambée des prix de l’énergie, c’est parce que le pays est à court de marchés de croissance pour ses exportations ; et ce pour deux raisons. De nombreux pays européens, de la France à l’Italie, ont imité les fameuses réformes de l’Agenda 2010 de Schröder. Les coûts unitaires de main-d’œuvre de l’Allemagne ne sont donc plus inférieurs à ceux des autres pays. Depuis 2020, l’Allemagne enregistre un déficit commercial dans le domaine des biens avec les autres membres de l’Union. Les exportations de voitures allemandes vers la Chine ont diminué de 24 % au cours des trois premiers mois de 2023 par rapport à la même période en 2022. À mesure que l’économie d’État chinoise progresse dans la chaîne de valeur, elle n’a plus autant besoin de l’Allemagne. Pour couronner le tout, les États-Unis sont devenus plus protectionnistes sous Joe Biden. Pour les Allemands, la marque d’un bon gouvernement est « Ruhe und Ordnung » (le calme et l’ordre). Dans la mesure où les Lander de Thuringe et de Saxe, qui se trouvent à l’Est, organiseront des élections régionales l’année prochaine, la CDU ne pourra pas longtemps éluder la question de la collaboration avec l’extrême droite : l’AfD est en tête des sondages dans ces deux États. Pour le leader national de la CDU, Friedrich Merz, il est exclu de travailler avec l’AfD, mais à Berlin, beaucoup craignent que les sections locales de la CDU en Thuringe et en Saxe ne décident de le faire quand même. Merz ne peut pas l’empêcher, au risque de diviser durablement le parti. L’AFD tente de se trouver une respectabilité bourgeoise en singeant le discours dominant d’une politique budgétaire « responsable ».
  2. Wallaby

    Naufrages et assistance

    Une chose que j'ai apprise aussi, c'est que même la couleur était mauvaise : https://www.numerama.com/sciences/1433670-implosion-du-sous-marin-titan-des-questions-de-securite-apres-la-catastrophe.html La couleur blanche du Titan complique encore les choses, ce qui le rendrait plus difficile à repérer dans la mer à cause de l’écume des vagues. C’est pourquoi les objets flottants détectés depuis le ciel sont généralement de couleur orange ou jaune, ce qui leur confère une plus grande visibilité.
  3. https://www.lenouvelespritpublic.fr/podcasts/448 (2 juillet 2023) Nicole Gnesotto : Est-ce que Poutine est vraiment affaibli ? Les commentaires qui l’affirment sont presque unanimes. On le décrit humilié, ne contrôlant rien, avec une population qui ne le soutient pas vraiment, etc. Je n’en suis pas si sûre. Je pense que la position inverse est tout à fait défendable : en 24 heures, il a résolu un problème, exilé Prigojine et rétabli l’ordre. Je pense que si quelque chose sort affaibli de cette journée, c’est plutôt l’idée d’une possible résistance militaire à Vladimir Poutine. Deuxième incertitude : qu’en est-il la contre-offensive ukrainienne ? Elle était annoncée depuis plusieurs mois et commençait tout juste quand Prigojine a entamé sa marche, mais jusqu’à présent elle n’a pas montré de résultat spectaculaire. L’heure semble être à l’enlisement, des deux côtés. Combien de temps tiendra cette contre-offensive, et de quel niveau d’aide occidentale aura-t-elle besoin pour ne pas être un échec ? L’affaire Prigojine ne doit pas détourner notre attention de ce problème essentiel. Troisième incertitude : l’heure de la négociation. Je suis convaincue que le président Biden voudra être tranquille en janvier prochain pour sa campagne électorale, il va donc falloir que l’administration américaine trouve une espèce de succès d’ici là. Et pour avoir un début de négociation, il faudrait que les Ukrainiens soient vainqueurs, mais pas trop, pour ne pas que la Russie soit dépecée, et que Poutine soit affaibli, mais pas trop, pour qu’il reste l’interlocuteur. Or pour le moment, on est dans une situation inverse : pas de victoire ukrainienne, et à mon avis pas de réel affaiblissement de Poutine. Les Européens, qui sont en première ligne, devraient se poser une question : quel est leur intérêt ? Est-ce d’avoir en Russie un État failli, ou un État dur ? Ce débat existe un peu dans la presse, on peut lire ça et là qu'un certain nombre de responsables ou d'intellectuels (venant plutôt des pays de l’Est) ont envie de voir le démembrement de la Russie : la Russie réduite au grand duché de Moscovie, et encore, ce serait peut-être beaucoup. Et ils n’ignorent pas les risques de chaos politique, de guerre civile ou le flot potentiel de réfugiés. Mais il y a une espèce de volonté de voir ce régime, cette Russie défaite, anéantie, morcelée, qui, à mon avis, anime une partie de l'opinion publique à l'Est. Je pense que de l'autre côté, dans la vieille Europe et chez la plupart des dirigeants, y compris les Polonais et autres baltes, il y a tout de même le sentiment qu’un chaos russe est une boîte de Pandore ouverte sur un éventuel chaos nucléaire, qui n'est dans l'intérêt de personne. Je rappelle qu’en 1990, quand l’URSS s’est effondrée, on avait craint une dissémination non pas des armes nucléaires, mais des savants nucléaires, des cerveaux. Une mission dirigée par un sénateur démocrate américain Sam Nunn [1], en coopération avec le ministère de la Défense russe visait à mettre en sécurité le potentiel nucléaire de l’URSS. Les USA avaient d’ailleurs payé les salaires des scientifiques, pour ne pas qu'ils émigrent aux quatre coins de la terre et qu’ils vendent leurs services aux Coréens, aux Iraniens et caetera. Aujourd’hui, il y a un vrai risque, et les chancelleries en sont conscientes, d'un chaos russe. Une guerre civile entraînerait un flot massifs de réfugiés, et une fuite du savoir-faire nucléaire. L’un comme l’autre nous seraient très préjudiciables. C’est un débat qui me paraît fondamental pour les Européens ou plus généralement les Occidentaux, et je n’ai pas l’impression qu'on le mène. Je pense en tout cas, même si ce n'est pas en faveur de l'obtention de la démocratie, qu'il vaut mieux pour nous avoir un État qui contrôle son territoire que d'avoir un État failli aux dimensions de la Russie. [1] https://en.wikipedia.org/wiki/Nunn–Lugar_Cooperative_Threat_Reduction https://shfg.wildapricot.org/resources/Documents/3-Jones.pdf Neuf mois plus tôt, en 1990, les services de renseignement américains avaient prévu que l'aggravation de la situation en Union soviétique aboutirait probablement, au moins avec une chance égale, à un scénario de "détérioration sans anarchie". Les analystes estimaient que les problèmes économiques, politiques, ethniques et sociaux du pays allaient s'aggraver à un rythme accéléré, tandis que le pouvoir de Gorbatchev déclinerait. Bien que la tentative de coup d'État avait échoué, la conclusion du rapport selon laquelle des affrontements politiques plus préjudiciables étaient à prévoir, semblait s'avérer. M. Cheney a plaidé pour une approche qui "encouragerait l'éclatement de l'URSS", tandis que le conseiller à la sécurité nationale, Brent Scowcroft, et le secrétaire d'État, James Baker, ont adopté une ligne prudente qui rendrait plus probable un changement pacifique. Lorsque Scowcroft a soulevé la question du contrôle par l'Union soviétique de ses armes nucléaires, le président de l'état-major interarmées, le général Colin Powell, a assuré l'assemblée qu'il n'y avait aucun doute à ce sujet, que "l'Armée rouge" était aux commandes. Le sujet ne pouvait cependant pas être éliminé de la liste des préoccupations de l'administration. En fin de compte, elle a ajouté un sixième "principe" à sa liste d'objectifs concernant l'éclatement potentiel de l'URSS : "Le contrôle central des armes nucléaires et les garanties contre la prolifération interne ou externe". Nunn et Aspin avaient décidé en privé de combiner leurs propositions respectives en un seul amendement au projet de loi d'autorisation. La premiere partie de l'amendement autoriserait l'utilisation des fonds de defense pour transporter l'aide humanitaire a l'Union Sovietique. La seconde partie autoriserait le financement de la conversion de la défense, de l'aide à la reconversion des officiers militaires déclassés, des échanges entre militaires et de la destruction et de la non-prolifération des armes de destruction massive. En défendant cette disposition, Nunn a affirmé que l'aide pourrait être cruciale pour faire face au mécontentement militaire généralisé et aux troubles civils en Union soviétique. Il craignait que les armes nucléaires soviétiques ne soient vendues sur le marché international des armes. Cinq jours plus tard, le 13 novembre [1991], Nunn et Aspin ont retiré leur proposition, car l'opposition des membres des deux partis était féroce. En l'espace d'une semaine, Robert Strauss, l'ambassadeur des États-Unis à Moscou, ami de longue date de Bush et démocrate, a joint sa voix à la plainte de Nunn concernant l'imprudence du gouvernement américain. Strauss s'est alarmé de la possibilité d'une famine, ce qui a attiré l'attention de deux sénateurs : David Boren, démocrate de l'Oklahoma et membre influent de la commission de l'agriculture, et le sénateur Richard Lugar, républicain de l'Indiana et membre influent de la commission. Ils souhaitaient offrir des garanties de crédit agricole à l'URSS afin qu'elle puisse acheter des céréales aux États-Unis. Les préoccupations de Boren allaient bien au-delà de l'alimentation, puisqu'il présidait la commission sénatoriale sur le renseignement. Les responsables du renseignement américain l'ont informé que la situation en Union soviétique était "très instable et potentiellement dangereuse". Ashton Carter, directeur du Center for Science and International Affairs à la Kennedy School of Government de l'Université de Harvard, et trois collègues avaient récemment achevé une étude portant sur le problème de prolifération sans précédent qui pourrait advenir. Leur étude prévoyait la fin de l'Union soviétique et précisait les principales menaces pesant sur la garde fiable de plus de 27 000 armes nucléaires au cours de cette période agitée. Elle recommandait au gouvernement des Etats-Unis d'établir un programme global pour aider les Soviétiques et les gouvernements des républiques émergentes à sécuriser et à démanteler leur énorme entreprise nucléaire, y compris les armes et le matériel, les usines et les programmes de recherche, ainsi que le personnel militaire et civil associé à cette entreprise. Le briefing de Carter a eu lieu lors d'une visite de Viktor Mikhailov, vice-ministre soviétique de l'énergie atomique et de l'industrie, au groupe d'observateurs du contrôle de l'armement du Sénat. Mikhailov a décrit aux législateurs les problèmes rencontrés par son pays en matière de stockage, de destruction et de contrôle des armes nucléaires. Le problème est simple. Son pays n'avait pas l'argent nécessaire, environ 800 millions de dollars, pour stocker ou démanteler les armes nucléaires que Gorbatchev s'était engagé à détruire. Il a demandé l'aide des Américains. Sergey Rogov et Andrei Kokoshin, qui l'accompagnaient, ont ajouté à l'alarme en présentant un rapport qui donne à réfléchir sur les lacunes du contrôle nucléaire. Les trois hommes ont laissé à leurs auditeurs un message sans équivoque : l'Union soviétique était en train de s'effondrer et la situation exigeait une action rapide de la part des États-Unis. De tels messages ont également été reçus clairement dans les capitales occidentales. Des représentants des principales nations industrielles, le G-7, se réunissaient à Moscou avec Gorbatchev et des représentants des 12 républiques soviétiques restantes, signe que le pouvoir du gouvernement central s'affaiblissait, afin de déterminer comment ils pourraient fournir une aide tout en s'assurant que les républiques rembourseraient les dettes existantes. Le lendemain, le Washington Post publiait l'éditorial de Nunn et Lugar dans lequel ils décrivaient l'Union soviétique comme une superpuissance nucléaire sombrant dans le chaos, dont les signes étaient évidents : une économie en chute libre, une pénurie de nourriture et d'autres biens essentiels, une monnaie de moins en moins valable et des querelles ethniques qui couvaient depuis longtemps et qui se transformaient en affrontements violents. Dans cette période de troubles, les États-Unis avaient l'occasion d'encourager la plus grande réduction d'armes de destruction massive de l'histoire. Ils ont souligné "l'importance d'empêcher que les armes et le savoir-faire en matière d'armes ne soient transférés aux Saddam Hussein et aux Moammar Kadhafi du tiers monde".
  4. https://www.bbc.com/news/science-environment-66064838 (3 juillet 2023) Sous le contrôle de l'Organisation maritime internationale (OMI) des Nations unies, les délégués de 175 pays de transport maritime se réuniront à Londres cette semaine pour tenter de se mettre d'accord sur un nouveau calendrier en vue de la décarbonisation complète de leur secteur.
  5. Une institution clé pour comprendre la révérence de la presse au Japon vis à vis du pouvoir politique ou des grandes entreprises : le système des clubs de presse : https://apjjf.org/2016/20/McNeill.html (15 octobre 2016) Le système centenaire des clubs de presse japonais a toutefois connu un changement apparemment radical en 2009-2010. Le nouveau gouvernement du Parti démocrate du Japon (PDJ), qui avait déclaré son intention de remettre en question le puissant appareil bureaucratique japonais, a commencé à autoriser les journalistes des magazines, du cyberespace, des entreprises de médias étrangères et les pigistes à assister aux conférences de presse régulières. Toutes ces catégories de journalistes étaient auparavant interdites de participation aux événements de presse officiels, qui ont été dominés pendant des décennies par une relation ombilicale entre les législateurs, les bureaucrates et les plus grandes chaînes de télévision et les plus grands journaux du Japon. La décision du PDJ était largement attendue pour renforcer la fonction de surveillance des médias et pousser les institutions politiques japonaises à se réformer. Ce changement a été salué, entre autres, par l'organisation de surveillance des médias Reporters Sans Frontières (RSF), qui a hissé le Japon à la 11e place de son classement mondial de la liberté de la presse 2010, loin de son triste rang de 51e place quatre ans plus tôt, lorsque RSF avait constaté une érosion "extrêmement alarmante" des libertés de la presse. À l'heure où j'écris ces lignes [2016], le Japon occupe la 72e place (sur 180 pays) et recule rapidement par rapport à ce point culminant du début de la décennie. Comme le note Susan J. Pharr : "La plupart des institutions médiatiques clés du Japon des années 1990 étaient... entièrement en place pendant la période d'ascension militaire et de censure stricte des années 1930 jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale." Les directeurs de journaux et les rédacteurs en chef purgés, menés par Shoriki Matsutaro, président du Yomiuri Shimbun, ont été autorisés à reprendre leurs anciennes fonctions. Les contrôles hiérarchiques de la politique éditoriale ont été encouragés pour lutter contre le problème croissant du militantisme de gauche. "La continuité, plutôt que la discontinuité, est devenue le thème dominant de l'histoire des médias d'après-guerre", conclut Hanada Tatsuro, spécialiste des médias à l'université de Waseda. Bien qu'ils soient un héritage de la période d'avant-guerre, les clubs de presse sont devenus encore plus importants depuis 1945. Essentiellement des organisations de collecte d'informations rattachées aux principaux organes gouvernementaux, bureaucratiques et corporatifs du pays, les clubs ont été créés dans les années 1890 par des journalistes désireux de renforcer leur position collective en exigeant l'accès à l'information officielle. Pendant la guerre, ils sont devenus partie intégrante d'un système de haut en bas dédié à la diffusion des points de vue officiels. Pendant la majeure partie de l'après-guerre, ils sont restés des boutiques fermées, interdites à tous les journalistes, à l'exception de ceux qui travaillent pour les grands médias japonais. Les pigistes, les journalistes de tabloïds et de magazines et les reporters étrangers en ont été exclus pendant des décennies et n'ont commencé à y accéder que récemment. L'Association japonaise des éditeurs de journaux, le principal secteur à en bénéficier, défend les clubs, les louant pour leur précision et les qualifiant d'"institution[s] volontaire[s]" de journalistes "se regroupant" pour "travailler à la poursuite de la liberté d'expression et de la liberté de la presse". En réalité, selon les critiques, il s'agit de systèmes de gestion de l'information d'élite, canalisant directement les informations de ce que Herman et Chomsky (1989) appellent les "bureaucraties des puissants" vers le public, enfermant les journalistes les plus influents du Japon dans une relation symbiotique avec leurs sources. Selon Freeman, les journalistes ne sont guère plus que des porte-parole bien rémunérés, des "co-conspirateurs de la cartellisation de l'information". L'un de leurs critiques les plus connus renverse fameusement l'objectif déclaré des clubs de presse : Bien qu'apparemment conçu pour faciliter la diffusion de l'information au public japonais, déclare Karel Van Wolferen, le système des clubs de presse "constitue en fait l'obstacle le plus sérieux à cette diffusion". Les ministres japonais sont normalement protégés des journalistes par d'épais remparts. La première ligne de défense est constituée par les bureaucrates qui amadouent, poussent et orientent les journalistes vers des sujets de prédilection et les éloignent des terrains politiques minés. La deuxième ligne de défense, la plus controversée, est constituée par les journalistes eux-mêmes. En tant que membres du club de la presse, les reporters des médias d'élite travaillent en vase clos, avec leur propre ensemble de règles et de pratiques codifiées. En échange d'un accès exclusif à l'information et aux sources, les journalistes ne font pas de vagues, décourageant ainsi une relation qui pourrait être plus conflictuelle.
  6. https://meduza.io/en/feature/2023/06/30/if-the-authorities-had-rallied-around-putin-prigozhin-wouldn-t-have-even-reached-rostov "Il ne s'agit pas d'une révolution", affirme Andrey Zoubov, en référence aux événements du 24 juin. Il s'agit plutôt d'une "rébellion militaire typique", qu'il définit comme "un groupe armé de personnes qui cessent illégalement d'obéir à leur source d'autorité" et "visent à faire pression sur elle pour qu'elle apporte des changements favorables au groupe". Dans ce cas, au lieu d'obéir aux ordres de Poutine, le fondateur du Wagner Group, Evgeny Prigozhin, a marché vers Moscou. Une révolution, en revanche, est un long processus politique, affirme M. Zoubov, se référant à l'historien américain Richard Pipes, qui considère que la révolution russe s'est déroulée sur une période de 24 ans (de 1900 à 1924). Lorsqu'on lui demande s'il convient de comparer la rébellion de Wagner à l'affaire Kornilov, Zoubov répond que la principale similitude réside dans le fait que le général Lavr Kornilov et Prigozhin avaient tous deux des objectifs politiques : empêcher leurs opposants de détenir le pouvoir, qu'il s'agisse des bolcheviks dans le cas de Kornilov, ou du ministre de la défense Sergey Shoigu et du chef d'état-major général Valery Gerasimov dans le cas de Prigozhin. Zoubov n'a aucun doute sur le fait que la rébellion de Prigozhin n'était pas idéologique, mais qu'elle visait spécifiquement à formuler des demandes matérielles. Après la rébellion de Prigozhin, dit Zoubov, Poutine ne commande plus les élites. Il semble qu'il ne commande pas non plus le peuple. Il se retrouve dans la même position qu'Alexandre Kerensky, que l'on qualifiait en plaisantant de "persuadeur en chef". Nombre de ceux qui pourraient tirer parti de cette situation vulnérable et prendre le pouvoir mènent une vie confortable sous la direction de Poutine. Mais le pouvoir est séduisant, dit Zoubov, "et apporte une immense richesse". Les personnes capables de s'en emparer finiront par admettre que personne n'a besoin de Poutine. Il pourrait s'agir des responsables de la sécurité ou de l'armée. "Je ne peux pas exclure la possibilité que même Prigozhin puisse jouer ce rôle", remarque Zoubov. L'historien note que Poutine [...] a hérité de la même bande de bolcheviks que celle qui a pris le pouvoir en 1917. Poutine est en quelque sorte le chef de la Tchéka, la police secrète du parti bolchevique, et des organisations qui lui ont succédé, qui se débarrassaient de tous ceux qui se mettaient en travers de leur chemin. C'est l'une des principales caractéristiques du poutinisme, dit Zoubov : "un système criminel hérité, basé sur l'abus de pouvoir", qu'ils poursuivent activement. Les forces wagnériennes entrant dans Rostov ont été chaleureusement accueillies, mais Zoubov estime qu'il ne faut pas en conclure trop de choses : "[Les habitants] ne faisaient que s'amuser. C'est l'été, c'était un vendredi soir". Les résidents ont vu cela comme une sorte de "spectacle" - un spectacle qui mettait en scène des chars d'assaut. Ils ne se souciaient guère de la rébellion. Il est difficile de s'attendre à ce que le citoyen russe moyen regarde les groupes armés qui s'affrontent avec autre chose que de l'indifférence, explique Zoubov. Lorsque la Douma d'État protège les intérêts de Poutine plutôt que ceux de la population, qu'elle truque les élections et qu'elle classifie une grande partie du budget de l'État, les gens ont essentiellement appris à séparer leur propre vie de celle de Poutine. Le manque d'engagement de la population russe dans la politique peut toutefois être interprété positivement : Dieu merci, nous ne sommes pas dans une situation comme l'affaire Kornilov, où de larges pans de la société se détestaient profondément. Il est plus facile pour les apathiques d'aller voter qu'après le carnage et les meurtres qui ont marqué les années 1917-1918. Cette rébellion pourrait-elle déclencher un changement de pouvoir ? "Maintenant que la gâchette a été actionnée, ce n'est plus qu'une question de mois. Ou peut-être même une question de semaines", prédit M. Zoubov. La Russie a une longue histoire de tentatives infructueuses de renversement du gouvernement, depuis la princesse russe du XVIIe siècle Sophia Alekseyevna jusqu'au lieutenant général Lev Rokhlin. Malgré cela, l'historien note qu'il existe plusieurs exemples de réussite dans l'histoire de la Russie, avec Catherine II ou Élisabeth de Russie arrivant au pouvoir avec le soutien de l'armée. Zoubov ajoute que "sans aucun doute", l'armée russe "jouera un rôle dans le futur changement de pouvoir". M. Zoubov est convaincu qu'un changement de régime mettrait fin à la guerre en Ukraine. Selon lui, personne n'a besoin de cette guerre - ni les citoyens russes, ni les soldats, ni même Prigozhin. Après le renversement du régime gouvernemental, le front s'effondrera. La personne qui prendra ensuite le pouvoir aura pour tâche de mettre fin à la guerre, de retirer les troupes et d'œuvrer à la normalisation des relations avec l'Occident. Sans un gouvernement démocratique, cela est impossible. C'est pourquoi il faudra organiser des élections à tous les niveaux du gouvernement, reconstruire le pays et légitimer le nouveau chef d'État. Zoubov reste optimiste : La société russe est vivante, elle a une longue histoire et une culture que les gens ont emportée dans l'émigration. C'est pourquoi nous avons la possibilité de faire de la Russie un pays normal, européen et démocratique. https://fr.wikipedia.org/wiki/Andreï_Zoubov Ancien professeur de l’Institut d’État des relations internationales de Moscou (MGIMO). Il a temporairement perdu son emploi après avoir comparé le déploiement des troupes russes en Crimée à l’annexion de l’Autriche par Hitler dans le journal russe Vedomosti. Un mois plus tard, sa démission a été invalidée4,5 et il a pu continuer à enseigner jusqu’à l’expiration officielle de son contrat avec le MGIMO. Andreï Zoubov est l’un des principaux membres du Parti de la liberté populaire. Il a présenté sa candidature aux élections à la Douma en 2016 et est arrivé à la troisième place sa circonscription. En 2006, il est devenu le rédacteur en chef d’une édition en plusieurs volumes sur l’histoire de la Russie, « Histoire de la Russie. XXe siècle. » Son équipe a réuni plus de 45 chercheurs de Russie, de la diaspora russe, aussi bien des spécialistes européens et américains (Vittorio Strada, Richard Pipes). Le projet a été initialement préparé sous la direction de Alexandre Soljenitsyne, qui a relu et édité la plus grande partie du manuscrit (plus ou moins jusqu’à l’année 1956). Le livre a été publié en deux volumes en 2009.
  7. https://taz.de/Meduza-Analyst-ueber-Wagner-Aufstand/!5944102/ (2 juillet 2023) Peut-on parler d'une atmosphère de peur due à Prigoschin, surtout au niveau des élites russes ? Il n'y a pas beaucoup d'influence de Wagner sur les élites russes. Les gouverneurs se disputent directement avec Prigoschin - comme par exemple dans la région de Sverdlovsk, Evgueni Kuyvachev. Prigoschin n'a pas réussi à destituer le gouverneur de Saint-Pétersbourg, Alexandre Beglov. Le cœur du projet politique de Prigoschin est en fait dirigé contre l'élite. Au début, les frères Kovaltchuk le soutenaient encore, car ils pensaient qu'un tel projet pourrait être "vendu" à Poutine. Puis le chef de Wagner a commencé à agir contre l'élite. Toutefois, on ne peut définitivement pas parler de grande peur et d'influence. La troupe de mercenaires de Wagner et Prigoschin sont-ils présents dans l'opinion publique russe ? Prigoschin n'est pas une figure télévisuelle dans les médias d'Etat. Mais grâce à ses déclarations publiques remarquées sur des messageries instantanées populaires comme Telegram, il est devenu bien connu des partisans enthousiastes de la guerre et d'un public politisé. Selon les sondages, sa cote de confiance est de 4 pour cent ; lors des élections présidentielles, 2 pour cent des Russes voteraient pour lui. Ce n'est pas beaucoup. La rhétorique de Prigoschin est trop contradictoire et son image n'attire pas les gens ordinaires du pays. Les exécutions à la masse, c'est l'image d'un criminel, ce qui fait peur à beaucoup de Russes. Les déclarations de Prigoschin sur la mobilisation générale et la transformation de la Russie en Corée du Nord sont encore plus effrayantes. En voyant les images de la marche à Rostov-sur-le-Don, on pourrait avoir l'impression que Prigoschin est soutenu par une grande partie de la population. Mais c'est loin d'être le cas. Rostov compte plus d'un million d'habitants, sur les photos, on en voit au mieux quelques milliers près des chars, et seulement quelques dizaines avec des drapeaux de Wagner. De plus, je pense que beaucoup de personnes photographiées n'ont pas vraiment compris ce qui se passait. On a aussi manifesté contre Wagner à Rostov, d'ailleurs, et beaucoup plus seraient descendus dans la rue si les wagnériens étaient restés plus longtemps à Rostov. Vous attendez-vous à un nouveau soulèvement de Prigoschin ou à une nouvelle tentative d'agir contre l'armée russe ? Certains analystes ont décrit les événements comme un "cirque"... Je ne suis pas d'accord. L'objectif du soulèvement n'est pas encore clair, mais les coûts étaient bien trop élevés pour un simple cirque. Poutine a déjà fait allusion à des détournements de fonds publics chez Wagner et Concord, la société de restauration de Prigoschin. Rien de bon ne l'attend donc - Prigoschin a déjà été vaincu. Andrey Perstev est journaliste russe et travaille comme analyste politique pour le média en exil Meduza.
  8. https://medicalxpress.com/news/2023-07-suicides-singapore-year-high.html (1er juillet 2023) Les suicides à Singapour ont augmenté de près de 26 % l'année dernière, atteignant leur niveau le plus élevé depuis plus de vingt ans. Le suicide "est resté la principale cause de décès chez les jeunes âgés de 10 à 29 ans pour la quatrième année consécutive", représentant 33,6 % de tous les décès dans ce groupe d'âge, indique le rapport.
  9. https://www.theguardian.com/environment/2023/jul/01/just-four-pupils-left-how-the-sea-rose-up-on-a-thai-village Les mangroves, qui constituent une défense naturelle contre les fortes vagues et les ondes de tempête du golfe de Thaïlande, ont été considérablement réduites pour faire place à des aquacultures de crevettes. Ce phénomène, combiné à l'extraction des eaux souterraines et à la construction de barrages sur le fleuve Chao Phraya, qui traverse Bangkok et bloque le flux de sédiments en aval, a aggravé le problème de l'érosion côtière.
  10. C'est de l'info "Jean Pierre Pernaut". On parle de sujets gentillets pour éviter d'évoquer les sujets qui fâchent. C'est un des aspects du caractère opaque du pouvoir au Japon et d'une presse qui ne fait pas son travail. C'est intéressant de voir que ça remonte au moins à 1932.
  11. https://www.bbc.com/news/world-asia-65259426 (2 juillet 2023) On célèbre les 100 ans d'Hachiko, le chien fidèle qui a continué à attendre son maître dans une gare au Japon longtemps après sa mort. Depuis 1948, une statue de bronze à son effigie se dresse devant la gare de Shibuya, à Tokyo, où il a attendu en vain pendant une décennie. La statue a été érigée pour la première fois en 1934 avant d'être recyclée pour l'effort de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale. Les écoliers japonais apprennent l'histoire de Chuken Hachiko - ou chien fidèle Hachiko - comme un exemple de dévouement et de fidélité. Hachiko représente le "citoyen japonais idéal" avec sa "dévotion sans faille", explique le professeur Christine Yano de l'université d'Hawaï. Il est devenu célèbre dans tout le pays après que le quotidien japonais Tokyo Asahi Shimbun a écrit sur lui en octobre 1932. Chaque jour, la station recevait des dons de nourriture pour Hachiko, et des visiteurs venaient de loin pour le voir. Des poèmes et des haïkus ont été écrits à son sujet. En 1934, une collecte de fonds visant à ériger une statue à son effigie aurait attiré une foule de 3 000 personnes. La mort de Hachiko, le 8 mars 1935, a fait la une de nombreux journaux. Lors de ses funérailles, des moines bouddhistes ont prié pour lui et des dignitaires ont lu des éloges funèbres. Des milliers de personnes ont visité sa statue dans les jours qui ont suivi. Chaque année, le 8 avril, un service commémoratif pour Hachiko est organisé à l'extérieur de la gare de Shibuya. Sa statue est souvent décorée d'écharpes, de bonnets de père Noël et, plus récemment, d'un masque chirurgical.
  12. https://euromaidanpress.com/2023/07/02/prigozhin-shuts-down-media-empire-and-even-his-trolls-turn-against-him/ (2 juillet 2023) Le créateur du projet "Chef's Trap", qui a souhaité rester anonyme, a déclaré aux journalistes que depuis mai, environ 13 000 des anciens bots de Prigojine sur VKontakte ont cessé de travailler pour leur créateur. "Chef's Trap" surveille l'activité d'environ 127 000 bots sur VKontakte depuis fin 2019. La source a déclaré qu'il y a maintenant environ 1 400 comptes sur VKontakte qui soutiennent régulièrement Prigojine, contre environ 15 000 en mai 2023. Le journal russe Kommersant affirme que l'organisme russe de surveillance des médias, Roskomnadzor, a bloqué les sites web des médias liés à Prigojine, notamment RIA FAN, Politics Today, Economics Today, Nevskiye Novosti et Narodniye Novosti, sans en donner la raison. La chaîne Telegram Rybar, affiliée aux médias de Prigojine, a fait savoir qu'"aujourd'hui, les employés des médias ont appris qu'ils n'avaient plus d'emploi". Le message précise que la plupart des travailleurs n'étaient pas officiellement employés. Le média The Bell a rapporté que le nouveau propriétaire le plus probable de l'"usine à trolls" et du holding médiatique Patriot serait le National Media Group, propriété du milliardaire russe Yury Kovalchuk. C'est l'avis partagé par les employés de Prigozhin interrogés par The Bell. Ils semblaient également certains que le nouveau propriétaire de l'empire médiatique fondé par Prigozhin serait contrôlé "directement par l'administration présidentielle".
  13. https://www.thenational.scot/news/23627903.orkney-council-look-proposals-leave-uk-become-norwegian-territory/ (2 juillet 2023) Le conseil des Orcades examinera les propositions visant à quitter le Royaume-Uni et à devenir un territoire norvégien M. Stockan a également suggéré qu'un autre avenir possible pour les Orcades pourrait être dans la même veine que les îles Féroé, un territoire autonome du Danemark. Il a déclaré à BBC Radio Scotland qu'il y avait des domaines dans lesquels les Orcades étaient "terriblement déçues" par les gouvernements britannique et écossais.
  14. https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/06/24/referendum-constitutionnel-au-mali-le-oui-l-emporte-massivement-l-opposition-denonce-le-pire-scrutin-de-l-histoire_6179087_3212.html Les Maliens ont approuvé à 97 % le nouveau projet de Constitution soumis par la junte malienne Le taux de participation annoncé par Moustapha Cissé, le président de l’AIGE, est faible : 39,4 %. Le responsable de l’instance électorale malienne a également affirmé que « le scrutin référendaire s’est tenu sur l’ensemble du territoire… excepté 1 121 bureaux de vote (sur 24 416) ». Contrairement au président de l’AIGE, la Modele et la Cocem ont également souligné cette semaine que le vote n’avait pas pu avoir lieu sur l’ensemble du territoire. Par voie de communiqué, toutes deux ont en effet assuré qu’aucun scrutin n’avait pu être organisé dans la région de Kidal, une zone du nord du Mali qui échappe au contrôle de l’Etat depuis le déclenchement de la guerre par une coalition de groupes djihadistes et indépendantistes en 2012. Si Kidal ne pèse pas lourd dans la balance électorale – à peine 0,5 % du total des électeurs, la tenue ou non du vote dans cette région représente un enjeu de taille et a ainsi donné lieu, ces derniers jours, à des déclarations contradictoires.
  15. Je crois que le cours du popcorn va remonter à la bourse de Chicago. C'est le moment d'acheter. © @Clairon http://www.air-defense.net/forum/topic/38381-«-quand-jécoute-trop-wagner-jai-envie-de-marcher-sur-moscou-»/page/22/#comment-1641572
  16. Le fait d'agiter un épouvantail extérieur est une manière pour tout régime de détourner l'attention des problèmes intérieurs. Borell agite une menace extérieure, donc je me pose des questions. L'autre domaine dans lequel on voit bien qu'on est gouverné par la peur, c'est les politiques climatiques et biodiversitaires, à tel point que les psychiatres diagnostiquent désormais de "l'écoanxiété". Et je ne parle pas du coronavirus. Je ne parle pas de la "guerre contre le terrorisme". Donc le pli est pris de dire : "il faut faire ça, parce que sinon c'est la fin du monde, parce que sinon, le croquemitaine Poutine va tous nous manger". C'est un outil rhétorique très puissant et très efficace. Plus Poutine est un croquemitaine dangereux et angoissant, plus cela donne de pouvoir pour dire "il faut faire ci, il faut faire ça". Dans 1984 d'Orwell, les différents régimes sont dans un état de guerre perpétuelle, parce que cela leur permet de se légitimer sur le plan intérieur, et de proclamer un état d'exception, un état de guerre, qui peut justifier des pertes de libertés, ou des diminutions du niveau de vie. Mais tout cela ce sont des interrogations où l'on cherche une rationalité. Il y a aussi toute une famille d'hypothèses où l'explication est peut-être plutôt du côté de l'irrationalité. De l'absurdité. De la folie. J'ai toujours été attiré par l'idée d'Obama du playbook [1] : un manuel de jeu où il est écrit : dans la situation A, il faut faire B, ou il faut dire B. Le politicien qui s'éloigne du playbook se fait rappeler à l'ordre par le blob, comme le conseiller d'Obama Ben Rhodes surnomme l'establishment de politique étrangère. Peut-être que Borell se contente d'appliquer le playbook, même si c'est complètement absurde. [1] Interview dans The Atlantic, avril 2016 : http://www.air-defense.net/forum/topic/11243-usa/page/212/#comment-952895 Il y a deux types de stratégies non avouées : les stratégies cachées secrètes, mais dont les auteurs sont conscients, et les stratégies inconscientes, que les acteurs font à l'insu de leur plein gré. Pour prouver qu'une stratégie n'a pas besoin d'être consciente pour exister, on peut aller par exemple dans le règne végétal. Pourquoi les arbres produisent des fruits sucrés ? Pour que les singes viennent les prendre et dispersent les graines. C'est une stratégie. Pourtant un arbre c'est une plante verte, ça n'a pas de conscience. Mais il y a une chaîne de causalités qui profite à l'arbre, sans que ni les singes, ni les arbres ne soient conscients de ce qu'ils font ensemble. En jetant la graine après avoir mangé le fruit, le singe n'est pas conscient du fait qu'il est en train de planter un arbre, et d'aider l'arbre à conquérir la forêt. “Les hommes font l’histoire, mais ils ne savent pas l’histoire qu’ils font” (Raymond Aron)
  17. https://www.rtbf.be/article/un-poutine-affaibli-est-un-plus-grand-danger-met-en-garde-josep-borrell-11220720 (29 juin 2023) "Un Poutine affaibli est un plus grand danger", met en garde Josep Borrell Or on sait très bien que Josep Borrell se garde bien de renforcer Vladimir Poutine pour éviter qu'il soit affaibli. Donc, le danger est le but poursuivi. Ainsi l'Occident a un fort élément de tyrannie, système de gouvernement consistant à gouverner par la peur.
  18. Wallaby

    Naufrages et assistance

    https://www.wired.co.uk/article/titan-sub-oceangate-hull-failure-loss-tragedy (29 juin 2023)
  19. https://www.revue-etudes.com/critiques-de-livres/quand-je-pense-a-l-allemagne-la-nuit-claude-martin/26276 (juillet 2023) Claude Martin, Quand je pense à l'Allemagne la nuit - Mémoires d’un ambassadeur Cet ouvrage est un témoignage, celui d’un fin connaisseur de l’Allemagne, de ses poètes, de ses châteaux, de sa capitale Berlin ; celui d’un diplomate porteur de convictions fortes, héritées du gaullisme, visant à faire du couple franco-allemand une entité politique de premier ordre sur la scène internationale ; celui, enfin, d’un dissident de l’Union européenne, depuis le traité de Maastricht signé à la fin de 1992, qui étendit les attributions des institutions supranationales, embarquant Français et Allemands sur un autre cours de l’Histoire. Ancien ambassadeur à Pékin (1990-1993) puis à Berlin (1999-2007), Claude Martin tisse dans ces mémoires l’émouvant récit d’un homme né presque sous les bombes en 1944 et qui a cru au projet hors du commun de réconciliation entre deux peuples que trois guerres avaient opposés en moins d’un siècle. Trois tandems de dirigeants ont incarné, à ses yeux, la possibilité d’une union franco-allemande : De Gaulle et Adenauer, auteurs en 1963 du traité d’amitié dit « de l’Élysée » ; Giscard d’Estaing et Schmidt, qui croyaient dans le pouvoir fédérateur de l’économie ; Chirac et Schröder, qui partageaient la vision d’une Europe autonome, entre États-Unis et Russie. La vie d’un diplomate ne se résume pas, bien sûr, aux grandes déclarations d’amitié. Le livre fourmille ainsi d’anecdotes décrivant un pays admiré mais, finalement, fidèle à d’autres tropismes. Martin rappelle, comme par dépit, le conseil que formula le violoniste Yehudi Menuhin après avoir joué devant Chirac et Kohl en 1996 à Dijon : « Français et Allemands : surtout, écoutez-vous ! » Finalement, sa conclusion est amère et sombre : les noces franco-allemandes n’auront jamais lieu.
  20. https://www.dw.com/fr/trafic-drogues-afrique-guinée-bissau-mali/a-57818593 (18 juin 2021) Ce petit pays est en effet utilisé depuis deux décennies comme une porte d'entrée par les trafiquants sud-américains. "La Guinée-Bissau a perdu le contrôle de son territoire”, déclarait déjà en 2007 l'ancien directeur de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC), Antonio Maria Costa. La Commission ouest-africaine sur les drogues (WACD) affirme, dans une étude publiée en 2014, que des trafiquants de drogues colombiens ont financé en 2005 la campagne de réélection de l'ancien président bissau-guinéen Joao Bernardo Vieira. Lorsqu'en 2012, les militaires font un coup d'Etat c'est d'abord pour mettre la main sur le trafic de cocaïne. "Le trafic de drogues est devenu la principale activité économique de l'élite militaire du pays”, poursuit le rapport de la WACD. En 2010, le chef d'Etat-major de l'armée de l'air, le général Ibraima Papa Camará, et le chef de la marine, l'amiral José Americo Bubo Na Tchuto, sont placés sur la liste des barons de la drogue établie par le Trésor américain Bubo Na Tchuto est arrêté en 2013 au large du Cap-Vert avant d'être extradé et jugé aux Etats-Unis. Condamné à une peine clémente de quatre ans pour avoir accepté de collaborer, il est de retour en Guinée-Bissau où il ferait désormais profil bas. Pourtant ce n'est pas lui qui aurait été visé par cette opération conduite par l'armée américaine mais le général Antonio Indjai, l'auteur du "coup d'Etat de la cocaïne” de 2012. Or, c'est ce même Antonio Indjai qui a offert son soutien à Umaro Sissoco Embaló, l'actuel président élu en février 2020, lui-même ancien général de brigade. Une photo prise juste après la victoire de Umaro Sissoco Embaló le montre entouré d'un groupe de militaires parmi lesquels se trouvent Antonio Indjai et Ibraima Papa Camará Le sud-africain Mark Shaw, directeur de "Global initiative against transnational organized crime” et auteur d'un récent rapport sur la Guinée-Bissau, souligne ainsi "le parallèle entre le coup d'Etat de 2012 et la prise de pouvoir en 2020 par un candidat qui avait clairement le soutien de l'armée”. Deux nouvelles affaires semblent montrer que la Guinée Bissau, après une baisse des saisies entre 2014 et 2018, est de retour aux affaires. En mars 2019, près de 800 kilos de cocaïne sont saisis à Safim, à une quinzaine de kilomètres de Bissau sur la route du Sénégal. La drogue était dissimulée dans un camion sénégalais qui devait se rendre en Mauritanie puis au Mali. Cette affaire est intéressante car elle implique une figure proche des groupes djihadistes : le trafiquant malien Mohamed Ben Ahmed Mari, alias Mohamed Rouggy, que nous retrouverons plus tard. Enfin, toujours en 2019, au mois de septembre, est réalisée la plus importante saisie de l'histoire du pays : 1,8 tonne de cocaïne dissimulée dans des sacs de riz. La drogue est découverte dans l'entrepôt d'un homme d'affaires, Braima Seidi Bá, présenté comme un proche du général Antonio Indjai. Le verdict rendu en première instance en mars 2020 l'avait condamné lui et son complice mexicain à 16 ans de prison. Mais sept mois plus tard, la Cour d'appel a réduit de moitié les peines. En pleine pandémie de la Covid-19 l'information était passée inaperçue mais désormais le risque est réel que la Guinée-Bissau renoue avec ses vieux démons.
  21. https://www.dw.com/fr/burkina-trafic-drogue-cocaine-transit-europe-consommation-jeunes/a-66073033 (29 juin 2023) Selon l'Office des Nations unies contre la drogue, la cocaïne qui traverse l'Afrique pour rejoindre l'Europe, passe aussi par le Burkina Faso. L'office a rappelé que le trafic continue de prospérer au Sahel grâce aux groupes armés. En 2022, les prises les plus importantes ont été réalisées au Burkina Faso, bien loin devant le Niger et le Mali.
  22. https://edition.cnn.com/2023/06/30/politics/state-deparment-afghanistan-withdrawal-report/index.html Un rapport du département d'État américain fait état de défaillances accablantes dans le cadre du retrait chaotique d'Afghanistan "De manière critique, la décision de remettre la base aérienne de Bagram au gouvernement afghan signifiait que l'aéroport international Hamid Karzai (HKIA) serait la seule voie pour une éventuelle opération d'évacuation de non-combattants (NEO)", a indiqué le rapport.
  23. https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/mali/mali-le-conseil-de-securite-de-l-onu-met-fin-a-la-mission-des-casques-bleus-dans-le-pays_5922539.html Le Conseil de sécurité de l'ONU met fin à la mission des Casques bleus dans le pays Les militaires des Nations unies cesseront leurs activités pour organiser leur départ "d'ici au 31 décembre".
  24. C'est un préjugé qui a été démonté par des études scientifiques : https://www.nature.com/articles/nature12914 Nous présentons ici une analyse globale de 403 espèces d'arbres tropicaux et tempérés, montrant que pour la plupart des espèces, le taux de croissance de la masse augmente continuellement avec la taille de l'arbre. Ainsi, les grands et vieux arbres n'agissent pas simplement comme des réservoirs de carbone sénescents, mais fixent activement de grandes quantités de carbone par rapport aux arbres plus petits ; à l'extrême, un seul grand arbre peut ajouter en un an à la forêt la même quantité de carbone que celle contenue dans un arbre entier de taille moyenne.
  25. Pour avoir de la fraîcheur, il faut arrêter de couper les vieux arbres, car la grosseur augmente avec l'âge, et ne pas se laisser prendre par l'arnaque de replanter des jeunes arbres maigrichons en remplacement des vieux : https://www.lagazettedescommunes.com/810013/francis-halle-plaide-pour-un-bon-usage-des-arbres-par-les-elus/ (16 novembre 2011) Sur le lien entre les arbres et la température, voir aussi la canicule de Portland de 2021 :
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