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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. De la notion de « Sphère d'influence » : https://nationalinterest.org/feature/ukraine-and-return-multipolar-world-203276 (4 juillet 2022) Emma Ashford [1] : EN DÉCEMBRE 2021, le secrétaire d'État Antony Blinken a abordé les négociations relatives au formidable renforcement militaire de la Russie autour de l'Ukraine. Il a réaffirmé que les États-Unis ne discuteraient pas des préoccupations russes concernant l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, arguant qu'"un pays n'a pas le droit d'exercer une sphère d'influence. Cette notion devrait être reléguée dans les poubelles de l'histoire". Lors de la conférence sur la sécurité de Munich, quelques jours à peine avant l'invasion, cette affirmation a été reprise par divers responsables politiques, dont la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, qui a affirmé que l'Europe était confrontée à un choix difficile : "Helsinki ou Yalta... Le choix, en d'autres termes, entre un système de responsabilité partagée pour la sécurité et la paix... ou un système de rivalité de puissances et de sphères d'influence". Il est donc facile de comprendre pourquoi beaucoup ont salué la guerre en Ukraine - et les succès inattendus de l'armée ukrainienne qui a repoussé l'assaut initial de la Russie - comme une répudiation des sphères d'influence dans les affaires mondiales, et une réaffirmation de la notion d'un ordre international libéral dirigé par les États-Unis, dans lequel le pouvoir et la puissance comptent moins que les normes et les valeurs. Mais rien n'est plus faux. Une sphère d'influence n'est pas un concept normatif, ni quelque chose qu'un État cède à un autre par courtoisie ou par pitié. Il s'agit plutôt d'un simple fait : l'endroit où une grande puissance ne veut pas ou ne peut pas engager les ressources nécessaires pour forcer un autre État à se soumettre. À cet égard, l'Ukraine n'est pas en soi une répudiation de l'idée des sphères d'influence, mais plutôt un exemple clair de leur fonctionnement dans la pratique. L'Ukraine est à la fois un indicateur clair des limites de la sphère d'influence mondiale des États-Unis dans la période de l'après-guerre froide et une démonstration de la mesure dans laquelle la Russie est capable de défendre ce qu'elle considère comme sa propre sphère régionale. La guerre en Ukraine ne marque donc pas la continuation du moment unipolaire, mais plutôt une ligne de démarcation entre la période où les États-Unis considéraient le monde entier comme leur sphère d'influence, et un nouveau monde plus multipolaire dans lequel la puissance américaine est contrainte et limitée. En d'autres termes, la guerre en Ukraine a démontré trois choses concernant l'équilibre changeant du pouvoir mondial. Premièrement, si l'Amérique peut encore revendiquer une sphère d'influence mondiale, elle n'est pas prête, dans la pratique, à risquer une guerre nucléaire avec la Russie pour protéger l'Ukraine. Les armes, les renseignements et les finances américains ont sans aucun doute servi à faire pencher la balance dans ce conflit, mais celui-ci ne sera pas mené par des troupes américaines. Deuxièmement, les sphères d'influence sont rarement incontestées, et la Russie s'est jusqu'à présent montrée incapable d'imposer sa volonté à l'Ukraine, ne parvenant pas à atteindre ses objectifs militaires primaires et secondaires dans cette guerre. En conséquence, les frontières d'une éventuelle sphère d'influence russe pourraient en pratique être beaucoup plus petites que ce que l'on supposait avant le 24 février. Elles pourraient être limitées à à peine plus que les propres frontières de la Russie. Troisièmement, si une grande partie de la couverture médiatique de la guerre en Ukraine s'est inscrite dans ce cadre bipolaire - présentant le conflit comme une lutte entre la Russie et l'Occident - la réponse à la guerre a été beaucoup moins tranchée. En dehors de l'Europe, la plupart des États ont adopté une approche plus nuancée de la crise. Les États africains et asiatiques les plus pauvres se sont joints aux votes des Nations unies condamnant la Russie, mais n'ont pas adhéré aux sanctions. L'Inde a refusé de prendre parti, une décision qui s'explique par sa dépendance partielle à l'égard des exportations militaires russes, et a bénéficié des exportations de pétrole russe à prix réduit. Les États du Golfe ont pour la plupart soigneusement cultivé leur neutralité, refusant d'augmenter leur production de pétrole ou même de qualifier le conflit de guerre. Pendant ce temps, Pékin a continué à soutenir prudemment Moscou mais a résisté à toute implication politique ou économique plus profonde. Rien de tout cela ne suggère que nous nous dirigeons vers un retour à l'unipolarité de l'après-guerre froide, ou vers une nouvelle épreuve de force de type guerre froide avec la Russie, ou même avec la Russie et la Chine. Au contraire, elle suggère que le monde se fracture de plus en plus en un environnement plus complexe et multipolaire, dans lequel l'aventurisme et la surenchère de la politique étrangère américaine risquent de la laisser dans une situation excessive. Malgré tout le triomphalisme du discours de politique étrangère de Washington sur l'Ukraine, il serait insensé pour les décideurs américains de supposer que cette guerre représente une consécration de l'ordre libéral ou une répudiation des politiques de puissance et des sphères d'influence. Au contraire, elle suggère qu'ils doivent apprendre à naviguer dans un monde qui n'est pas divisé en noir et blanc, mais plutôt en de nombreuses nuances de gris. [1] https://www.atlanticcouncil.org/expert/emma-ashford/ Emma Ashford est chargée de cours au sein de la New American Engagement Initiative du Scowcroft Center for Strategy and Security, qui s'attache à remettre en question les hypothèses dominantes régissant la politique étrangère américaine et cherche à élaborer des solutions efficaces pour préserver la sécurité et la prospérité des États-Unis. Elle est également chargée de cours non résidente au Modern War Institute de West Point. Mme Ashford écrit une colonne bihebdomadaire, "It's Debatable", pour Foreign Policy, et contribue régulièrement à Inkstick. Elle est membre temporaire du Council on Foreign Relations et est titulaire d'un doctorat en affaires étrangères de l'université de Virginie.
  2. 27 mai 2022 Alain Foka [1], 386 875 vues 04:30 Nous vivons en ce moment ce qu'on pourrait appeler "l'an un" de l'Afrique francophone. Les paradigmes ont changé. Les complexes qui régissaient les relations entre les nations africaines et leurs anciens colonisateurs ont été modifiés. Je ne dis pas que les militaires qui ont pris le pouvoir au Mali, en Guinée, au Burkina réussiront forcément la transition. On le leur souhaite tous. C'est dans l'intérêt de toute la sous-région. Mais nous n'avons aucune garantie pour l'instant. On veut bien leur faire confiance. L'implication personnelle du président Mamady Doumbouya de Guinée dans la remise en question de certains contrats miniers qui a d'ailleurs permis de récupérer d'importantes parts dans la mine de Simandou [2] m'a interpellé, même si elle n'a pas bénéficié de l'écho qu'elle mérite. Cela ne signifie pas que tout va bien, mais la volonté semble y être. Il y a ça et là des loupés dûs à l'inexpérience. Mais globalement, ils paraissent vouloir changer les mauvaises pratiques. 06:09 Le rapport avec le nord, avec les grandes puissances sera désormais différent. Il sera de moins en moins empreint de condescendance de la part des anciens colonisateurs. Et ceci, qu'on les aime ou pas, on le doit à ces jeunes officiers qui ont su dire non, lorsqu'ils ont estimé que les décisions, les choix imposés à leurs dirigeants n'étaient pas dans l'intérêt du pays. Mais ils doivent garder à l'esprit qu'ils doivent mettre de l'ordre comme promis et partir. Ça ne peut pas durer indéfiniment. Ils doivent avoir des délais raisonnables. Accepter de négocier avec la Cédéao si elle aussi revient à de meilleurs sentiments. Les astres semblent s'aligner et on devrait probablement avoir un accord dans les prochains jours. Les chefs d'États que j'ai rencontrés ces derniers temps semblent dans de bonnes dispositions et pressés d'en finir. La voie de la diplomatie est toujours meilleure, et en militaires, en officiers, ils savent mieux que quiconque qu'il n'est point besoin d'humilier le perdant. [1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Foka Alain Foka né le 22 juillet 1964 à Douala, est un journaliste camerounais. Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, du Centre de formation des journalistes de Paris (CFJ) et de l'École supérieure de réalisation audiovisuelle (ESRA), Alain Foka commence sa carrière de journaliste à France Inter, où il présente des flashs d'informations, puis il rejoint simultanément Europe 1 et La Cinq en tant que reporter. En 1992, il fonde la société Phoenix Productions Médias, devenue Idy Productions, avec laquelle il réalise une cinquantaine de documentaires pour Planète, France 2 et TF1. Depuis 1994, il est journaliste à RFI, et il produit et anime de nombreux magazines, dont actuellement Archives d'Afrique9, Afrique Plus et Le débat Africain10. Il a aussi été aux commandes pendant plusieurs années de l'émission Mediaş d'Afrique sur RFI , une émission qui se voulait une lecture de l'actualité internationale par les éditorialistes africains. [2] https://www.lepoint.fr/afrique/gisement-de-fer-de-simandou-la-guinee-fait-le-pari-du-co-developpement-30-03-2022-2470286_3826.php Deux semaines après avoir suspendu, le projet d'exploitation du gisement de fer de Simandou situé dans le sud-est de la Guinée, les autorités militaires de la transition, dirigées par le colonel Mamadi Doumbouya, viennent de conclure un accord-cadre de 15 milliards de dollars avec les compagnies minières Winning Consortium et Rio Tinto Simfer, qui va permettre la reprise du chantier.
  3. https://www.jeuneafrique.com/1353420/politique/mali-a-quoi-joue-limam-mahmoud-dicko/ (23 juin 2022) Mali : à quoi joue l’imam Mahmoud Dicko ? Hier encore, il était un des fervents soutiens d’Assimi Goïta. Désormais, il est l’un de ses plus virulents critiques. Les dernières sorties de ce religieux influent et rassembleur annoncent-elles de prochaines heures sombres pour la junte au pouvoir ?
  4. https://unherd.com/thepost/eu-expansion-is-stoking-conflict-in-the-balkans/ (4 juillet 2022) La Bulgarie fait obstacle aux négociations d'adhésion de la Macédoine du Nord depuis des années, car Sofia est sceptique quant aux revendications de son petit voisin concernant une histoire et une culture distinctes. La politique officielle affirme que la langue macédonienne du Nord n'existe pas (qu'il s'agit simplement d'un dialecte bulgare) et que les Macédoniens du Nord sont des Bulgares auxquels on a fait subir un lavage de cerveau pour les amener à croire en une identité distincte par "ingénierie ethnique et linguistique" sous le régime communiste de Tito. Mais l'UE donne son feu vert aux revendications de la Bulgarie, en proposant un accord qui obligera la Macédoine du Nord à inscrire la référence aux Bulgares dans sa constitution, ce qui laisse également la Bulgarie libre de continuer à rejeter l'existence de la langue macédonienne. L'ancien vice-premier ministre de Macédoine du Nord a déclaré que la proposition donnait à la Bulgarie "le contrôle de notre destin", tandis que le chef de l'opposition a déclaré que l'accord revenait à dire que "nous nous assimilerons, nous nous bulgariserons ou nous ne ferons jamais partie de l'UE". La nature provocatrice des négociations d'adhésion est encore plus claire en Serbie, où l'UE a commencé à insister sur la reconnaissance du Kosovo comme condition préalable à l'adhésion. Mais quels que soient les fonds européens en jeu, de nombreux Serbes n'accepteront tout simplement jamais que le Kosovo - qu'ils considèrent comme une région vitale pour l'histoire culturelle de la Serbie - soit un pays distinct. Le durcissement de la position de Bruxelles a coïncidé avec une forte augmentation de l'euroscepticisme serbe, une nette majorité de Serbes étant désormais opposés à l'adhésion à l'UE.
  5. Et, anniversaire du 4 juillet oblige, David Sanger rappelle (à 07:30) le rôle décisif de la France dans la guerre d'indépendance américaine depuis 1776 et durant les 7 années suivantes.
  6. https://legrandcontinent.eu/fr/2022/06/25/une-spirale-dauto-destruction/ Jean Vioulac, philosophe : L’urgence est d’abord la lucidité, laquelle a donc pour tâche de penser la catastrophe, d’élaborer ainsi une catastrophologie : mais celle-ci est indissolublement une anthropologie, puisque la question est de savoir pourquoi et comment un anthropoïde a pu mettre en œuvre un processus d’anthropisation de la nature qui aboutit aujourd’hui à sa dévastation. La Révolution industrielle est en effet le plus grand bouleversement qu’ait connu l’humanité depuis la Révolution néolithique. La néolithisation s’est déroulée sur des milliers d’années et n’a longtemps concerné que le Proche-Orient avant de gagner très lentement le bassin danubien ; l’industrialisation a emporté tous les peuples du monde en deux siècles, dans une mobilisation totale à laquelle nul n’échappe plus désormais, pas même les derniers peuples de chasseurs-cueilleurs tous en voie de prolétarisation et menacés d’extinction. Dès 1867 Marx caractérisait le capitalisme par un « processus de destruction » (Zerstörungsprozeß), thèse alors inaudible dans un contexte dominé par l’idéologie bourgeoise du progrès qui ne fut jamais qu’une sécularisation de la doctrine théologique de la providence, mais l’Histoire depuis lors n’a fait que confirmer : inauguré par la Première Guerre mondiale, mobilisation totale pour la destruction totale qui a imposé à des millions d’hommes de se sacrifier pour rien et pour rien d’autre que ce rien, le XXe siècle a déchaîné une logique destructrice qui en ce début de XXIe siècle entame sa phase finale : le Global Assessment Report 2022 publié le 26 avril dernier par le Bureau des Nations Unies pour la Réduction des Risques de Catastrophe affirme que « l’humanité est entrée dans une spirale d’auto-destruction » (a spiral of self-destruction). La bourgeoisie n’occupe aucune position de maîtrise : tout au contraire, selon une formule frappante du Manifeste du parti communiste, elle « ressemble au sorcier qui ne sait plus dominer les puissances infernales qu’il a invoquées », elle est « l’agent veule et sans résistance » du Capital. La lucidité conduit ainsi en dernière instance à concevoir l’apparition même de l’homme au sein de la nature comme déferlement anarchique d’une puissance de négation, un accident, un déraillement, une aberration : une catastrophe. Une telle lucidité paraît monstrueuse, impossible, insoutenable, elle fut celle de Paul Valéry, qui dans une conférence intitulée Le Bilan de l’intelligence avait envisagé cette hypothèse dès 1935 : « Toute l’histoire humaine, en tant qu’elle manifeste la pensée, n’aura peut-être été que l’effet d’une sorte de crise, d’une poussée aberrante, comparable à quelqu’une de ces brusques variations qui s’observent dans la nature et qui disparaissent aussi bizarrement qu’elles sont venues. Il y a eu des espèces instables, et des monstruosités de dimensions, de puissances, de complication, qui n’ont pas duré. Qui sait si toute notre culture n’est pas une hypertrophie, un écart, un développement insoutenable, qu’une ou deux centaines de siècles auront suffit pour épuiser ? » https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/07/01/dans-les-enfants-gates-le-nouvel-obscurantisme-du-capitalisme-responsable_6132907_3232.html Dans « Les Enfants gâtés », le nouvel obscurantisme du capitalisme responsable L’anthropologue Fanny Parise décrypte, dans son dernier ouvrage, comment, à l’heure de l’urgence écologique, l’hyperconsommation en toute bonne conscience gagne la société.
  7. https://legrandcontinent.eu/fr/2022/06/29/ce-sommet-de-lotan-modifiera-limportance-de-kaliningrad-une-conversation-avec-rasa-jukneviciene-ancienne-ministre-de-la-defense-lituanienne/ Rasa Juknevičienė, ancienne ministre de la défense lituanienne : Si nous admettons vraiment qu’une véritable guerre est en cours, nous ne devons pas seulement construire la gestion de crise à travers la compréhension que nous avons de la crise. Nous devons élaborer une stratégie pour gagner cette guerre avec l’Ukraine. Nous devons aider le pays à gagner cette guerre et à vaincre Poutine comme cela s’est produit avec Hitler en 1945. Donc il faut prendre Moscou, comme on a pris Berlin en 1945, ou comme Napoléon en 1812... Ou plus sûrement, repousser l'armée russe jusqu'à la frontière nord-coréenne, en priant le ciel que cela ne déclenche pas une apocalypse nucléaire.
  8. https://www.rbb24.de/kultur/beitrag/2022/07/humboldt-universitaet-debatte-absage-vortrag-geschlechter.html (3 juillet 2022) L'annulation d'une conférence de biologie sur l'hermaphrodisme à l'Université des sciences appliquées de Berlin a provoqué des remous. Des étudiants avaient appelé à protester contre la conférence, l'université craignant pour la sécurité de la Longue Nuit des Sciences. Après l'annulation d'une conférence de biologie sur l'hermaphrodisme, l'Université Humboldt (HU) de Berlin s'est défendue contre les reproches selon lesquels elle ne respecterait pas la liberté de la science. Pour l'université, la liberté scientifique est un bien extrêmement important, a déclaré dimanche le porte-parole de la HU, Boris Nitzsche, à la radio rbb. La biologiste et doctorante à la HU Marie Vollbrecht avait donné une conférence dans le cadre de la Longue Nuit de la Science intitulée "Le sexe n'est pas égal au genre. Sexe, genre et pourquoi il n'y a que deux sexes en biologie". Des étudiantes et étudiants de la faculté de droit avaient accusé Vollbrecht de transphobie et appelé à protester devant l'université Humboldt. Une contre-manifestation avait également été annoncée. L'université a alors annulé la conférence de samedi à la dernière minute en invoquant des problèmes de sécurité.
  9. https://www.bfmtv.com/economie/international/turquie-l-inflation-grimpe-a-78-6-en-juin-au-plus-haut-depuis-1998_AD-202207040245.html Cette forte hausse des prix à la consommation, qui s'établit à 78,6% sur douze mois, contre 73,5% en mai, s'explique en grande partie par l'effondrement de la livre turque, qui a perdu près de la moitié de sa valeur en un an face au dollar. Elle n'avait jamais atteint de tels niveaux depuis l'arrivée au pouvoir en 2003 du président Erdogan, qui jouera sa réélection en juin 2023.
  10. 4 juillet 2022. Vidéo signée Bild Zeitung : « Les munitions high-tech de la France détruisent les chars de Poutine » (Frankreichs High-Tech-Munition zerstört Putins Panzer) https://fr.wikipedia.org/wiki/Bild Bild ou Bild-Zeitung (de Bild : image et Zeitung : journal = journal illustré) est un quotidien allemand qui a la plus forte diffusion en Allemagne et en Europe occidentale. Il est édité depuis le 24 juin 1952 par le groupe de presse Axel Springer Verlag. De par son contenu, il s'apparente à la presse tabloïd et la presse à scandale ou la presse people.
  11. Pour Mearsheimer, il s'est passé une série d'événements au cours de l'année 2021 :
  12. L'un des attracteurs du système semble être la frontière qui existait entre la Pologne et la Russie à l'époque de la République des Deux Nations (1569-1795), avant les différents partages de la Pologne. 1619 1793
  13. Le peuple russe n'est pas aveugle, mais prudent et fataliste. Il se contente des petites améliorations de niveau de vie et de liberté que les dernières décennies ont apporté :
  14. Premièrement, je n'ai pas forcément beaucoup de temps à passer à discuter avec quelqu'un qui n'est pas capable de faire la différence entre faire une révolution contre une dictature comme la monarchie capétienne de 1789 et faire une révolution contre une démocratie avec des élections libres internationalement reconnues. Deuxièmement, les manifestants de Maidan n'étaient pas représentatifs : Troisièmement, dans une démocratie, le souhait de la majorité s'exprime lors d'élections tenues à l'échéance prévue. En 2015 dans le cas de l'Ukraine.
  15. On voit bien dans cette dernière phrase que la Russie est l'allié objectif de l'UE dans cet objectif stratégique de déprise de l'étau Etats-Unis-Chine, avec l'Inde, l'Indonésie et quelques autres. En particulier, la Russie peut aider l'UE pour sa compétitivité économique en fournissant du gaz naturel à bon prix. La Russie aussi est dans cet étau. Les gens pris dans l'étau devraient s'entraider au lieu de se taper dessus.
  16. Alors j'aimerais bien que Mme Jean-Kastouéva nous explique pourquoi Bismarck, après avoir attaqué Paris, se contente de l'Alsace et de la Lorraine, sans supprimer la France souveraine.
  17. La raison est que les Américains ont refusé de renoncer à faire de l'Ukraine un membre de l'OTAN, ce qui était une ligne rouge pour Moscou depuis 2008 : - -
  18. C'est vraiment très décevant de la part d'une "experte" qu'elle n'explique pas que le séquençage avec les élections locales avant le contrôle de la frontière est écrit noir sur blanc dans l'accord de Minsk, et qu'il ne s'agit pas simplement de la volonté de Moscou, mais de quelque-chose qui a été signé par Kiev. C'est très décevant qu'elle n'explique pas la formule Steinmeier qui devait résoudre le problème et ce qui en est advenu. Oui mais une révolution contre une démocratie (Ianoukovitch a été élu démocratiquement, et des élections sont prévues en 2015), c'est une révolution anti-démocratique, réactionnaire.
  19. Aussi bien l'affirmation "sans germes de révolte dans la société, aucun soutien occidental ne peut faire chavirer la barque" que l'inclusion du "soutien occidental" dans la liste des "ingrédients des révolutions sociales ukrainiennes" reviennent à admettre que l'Occident a financé un coup d'État. C'est honnête de le dire. Ainsi donc, l'Occident "ne cesse de souligner qu'il n'est pas en guerre contre la Russie", mais "n’ont pas la même vision des buts de la guerre". Ils ont des buts de guerre, mais ils ne sont pas en guerre. C'est très clair. C'est limpide. C'est lumineux.
  20. https://www.lefigaro.fr/international/au-sahel-l-operation-takuba-est-terminee-20220701 Au Sahel, l'opération Takuba est terminée.
  21. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1893624/mali-afrique-france-russie (3 juillet 2022) « Les Russes nous ont aidés pendant nos tout débuts. Donc, les gens sont descendus dans les rues réclamer les Russes pour venir à notre secours parce que la France, qui avait été acclamée, ne fait plus l’affaire et joue à des jeux troubles. L’armée a juste voulu répondre aux besoins de la population. » Lassine Traoré, ancien président du Haut Conseil des Maliens du Canada « On parle beaucoup de Wagner au Mali. Nos autorités ont toujours été claires : il n'y a pas de Wagner au Mali. Et moi, en tant que citoyen malien, je fais confiance à mes autorités. Lorsqu'elles disent qu’il n'y a pas de Wagner au Mali, eh bien, pour moi, il n'y a pas de Wagner au pays! » Youssouf Tounkara, [actuel] président du Haut Conseil des Maliens du Canada Comme son prédécesseur, l’actuel président de cette organisation, Youssouf Tounkara, n’est pas tendre envers la France qui, selon lui, a échoué dans sa mission d’éliminer la menace djihadiste. Presque une dizaine d'années plus tard, le conflit, au lieu d’être isolé au nord, s’est répandu au centre du pays, avec quelques cas isolés au sud. Par la suite, la population a découvert beaucoup d'histoires choquantes. Lorsqu’on apprend qu’un camp militaire de l’armée malienne se fait attaquer tout près de l’armée française, que celle-ci n’intervient pas et qu'en plus elle interdit à l’armée malienne d’intervenir, on comprend que la population soit agacée et qu’elle demande à ses autorités de chercher de nouveaux partenaires pour l'aider dans cette lutte, déplore-t-il. Accusés de vouloir rapporter de fausses informations qui nuisent à la junte, les médias RFI et France 24 ont été chassés du pays en avril dernier. Lassine Traoré appuie cette décision des autorités maliennes. C’est comme en Russie quand les médias occidentaux, dont Radio-Canada, ont été interdits, parce que la communication importe beaucoup, affirme-t-il. Aujourd’hui, tous les Maliens de l’intérieur ou de l’extérieur sont fiers du régime en place, de l’armée et de la récupération des territoires aux mains des djihadistes. Le président de l’Association de la diaspora africaine du Canada, Soumaila Coulibaly, s’est installé à Ottawa à son arrivée en sol canadien. M. Coulibaly soutient par ailleurs la junte au pouvoir, d’autant qu’elle a annoncé le transfert du pouvoir aux civils d’ici deux ans. Et il tient à rappeler que la démocratie par le vote, telle que préférée par l’Occident, est discutable : « Quand on parle de démocratie, on doit se demander : comment a-t-on instauré cette démocratie ? Comment ces élections sont-elles organisées? Parce qu’il y a des gens qui organisent ces élections et qui [font élire] des gens pour leurs intérêts et pour ceux de leurs compagnies. Chaque fois que la population est laissée pour compte, les forces armées sont obligées d’intervenir pour rétablir l’équilibre. » Lui aussi installé à Ottawa depuis six ans, [le Tchadien] Frédéric Samy Passilet, spécialiste en prévention des conflits en Afrique, comprend le rejet de la France par les populations africaines mais s'inquiète de cet engouement pour la Russie : « Wagner utilise la violence la plus sadique. Il tue les populations civiles. Je crois que c'est une erreur. Un jour, nous allons écrire l’histoire du Mali et ils vont regretter, même si aujourd’hui, ils croient qu’il y a la sécurité », craint-il. Frédéric Samy Passilet met aussi en garde contre les régimes qui ne tolèrent aucune critique : Pour le moment, nous assistons à une situation de populisme politique au Mali, ce qui fait qu’il y a un aveuglement pour cerner la vérité. Et tous les chefs d’État, toutes les autorités africaines qui ne veulent pas la vérité désignent Radio France Internationale et les organisations des droits de l’homme comme des cibles. En vérité, il n’y a pas de fumée sans feu. Pourquoi n'ont-elles pas permis à la mission de l’ONU qui est présentement au Mali, la MINUSMA, d’enquêter sur les crimes ? Pourquoi ? Que cachent les autorités maliennes ? »
  22. https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220702-sanctions-sommet-décisif-de-la-cédéao-à-accra Les autorités maliennes de transition ont redoublé d’efforts pour faire la preuve de leur engagement à ne pas s’éterniser au pouvoir. En début de semaine, elles ont notamment annoncé le calendrier des futures élections communales, régionales (juin 2023), législatives (octobre 2023) et surtout présidentielle (février 2024) qui marqueront la fin de la période de transition, d’ici mars 2024. Cette loi pourrait cependant permettre une candidature de l’actuel président de transition, le colonel Assimi Goïta.
  23. https://www.berliner-zeitung.de/politik-gesellschaft/forscher-zu-stepan-bandera-fehlende-reflektion-laesst-sich-instrumentalisieren-li.242303 (2 juillet 2022) Stepan Bandera était-il un fasciste, comme l'indique l'interview ? Grzegorz Rossoliński-Liebe (historien) : C'est une question difficile à laquelle on ne peut répondre que de manière complexe. Bandera était clairement un fasciste, surtout dans les années 1930 et 1940, même si l'OUN (Organisation des nationalistes ukrainiens) se qualifiait rarement de "fasciste". Bandera a contribué à inventer le fascisme ukrainien et il devait devenir le chef d'un État ukrainien fasciste qui fonctionnerait dans une Europe gouvernée par Hitler et Mussolini. Tels étaient les plans et les idées politiques de l'OUN. Ce qui est compliqué ici, c'est qu'Hitler n'a pas reconnu cet État, qui a été proclamé le 30 juin 1941 à Lviv par Yaroslav Stezko. Hitler ne voulait pas d'un État ukrainien, de la même manière qu'il ne voulait pas d'un État lituanien ou biélorusse dans la région qui avait été sous domination soviétique jusqu'à l'été 1941. Idéologiquement, Stepan Bandera ressemblait toutefois à Adolf Hitler, Benito Mussolini ou Ante Pavelić [le chef du mouvement oustachi croate, ndlr]. Comme Bandera a été arrêté par l'Office central de sécurité du Reich (RSHA) pour avoir proclamé cet État et qu'il a été emprisonné jusqu'à l'automne 1944, cette histoire peut facilement être instrumentalisée. Les apologistes ukrainiens affirment que Bandera a été arrêté parce qu'il était hostile à l'Allemagne nazie et à Hitler. Mais les causes sont ailleurs. A savoir la géopolitique et la volonté d'Hitler de collaborer avec de petits mouvements fascistes, qui était, en définitive, faible. Dans l'interview, il est également question de l'accusation selon laquelle Bandera aurait participé à des meurtres de masse. L'était-il ? Le sujet est également complexe, car Bandera n'a manifestement assassiné personne personnellement, mais il comprenait la violence de masse comme une politique et s'est engagé pour que l'Ukraine devienne un Etat ethniquement homogène. Bandera est responsable, à des degrés divers, des crimes commis par les nationalistes ukrainiens contre les Juifs, les Polonais, les Russes et les Ukrainiens. Avant la guerre, il préparait des attentats. Dans l'attentat le plus spectaculaire, le ministre polonais de l'Intérieur Bronisław Pieracki a été assassiné. Il a également fait tuer des membres de l'OUN qui collaboraient avec les services secrets polonais. Lors du procès de 1936, il a déclaré que "ce ne sont pas seulement des centaines, mais des milliers de vies humaines qui doivent être sacrifiées" pour qu'un État ukrainien puisse voir le jour. Sa déclaration faisait référence aux nationalistes ukrainiens qui tomberaient au combat et aux Juifs, Polonais et Russes qui seraient assassinés dans le processus de création de l'État ukrainien. Le plan de l'OUN était de forcer en partie les Juifs, les Polonais et les Russes à quitter les territoires ukrainiens, et en partie de les assassiner. En 1940 et 1941, lorsque Bandera préparait avec l'OUN la création de l'État ukrainien, les meurtres de masse faisaient partie de ces plans. Bandera devait devenir le chef de cet État et était largement impliqué dans les préparatifs de la violence de masse. Ces plans ont-ils été réalisés ? Lorsque l'État a été proclamé et que ses structures ont été mises en place en Ukraine occidentale, quelques milliers de Juifs ont été assassinés lors de pogroms organisés par les occupants allemands avec les membres de l'OUN. Après l'arrestation de Bandera début 1941, des membres de l'OUN ont rejoint la police ukrainienne qui a aidé les occupants allemands à assassiner 800 000 Juifs en Ukraine occidentale. La responsabilité principale de ce meurtre de masse incombe à l'Allemagne nazie, mais des nationalistes ukrainiens et des Ukrainiens tout aussi ordinaires les ont soutenus en tant que policiers ou employés administratifs. Dans la mise en œuvre du meurtre des Juifs, les nationalistes ukrainiens ont réalisé leurs propres objectifs politiques et se sont identifiés à Bandera, ce qu'ils ont exprimé dans plusieurs tracts et lors de cérémonies. Au début de l'année 1943, alors que la plupart des Juifs d'Ukraine occidentale avaient été assassinés, environ 5 000 nationalistes ukrainiens ont déserté la police et ont rejoint l'UPA, qui a assassiné environ 100 000 Polonais en Volhynie et en Galicie orientale en 1943 et 1944. Bandera était alors détenu au camp de concentration de Sachsenhausen en tant que prisonnier politique spécial du RSHA et ne donnait pas d'ordres, mais le comportement des nationalistes ukrainiens pendant l'Holocauste ne s'écartait pas de ses idées politiques. Comme vous le voyez, l'histoire de sa responsabilité dans les massacres de masse est compliquée. En tout cas plus compliquée que celle de Hitler, Mussolini ou Pavelić. L'affirmation selon laquelle Bandera n'était pas responsable des crimes commis contre les Juifs et les Polonais en Ukraine occidentale est fausse, car il a lui-même contribué à préparer certains meurtres et assassinats de masse et porte une responsabilité politique pour d'autres. Comment et pourquoi l'OUN a-t-elle collaboré avec les autorités d'occupation allemandes ? Lorsque Hitler s'est opposé à la proclamation de l'Etat ukrainien le 30 juin 1941 et a arrêté Bandera ainsi que d'autres membres importants de l'OUN, la collaboration politique entre l'OUN de Bandera et les nazis n'a pas continué. Cependant, au niveau de la police et de l'administration, les nationalistes ukrainiens ont continué à collaborer avec l'occupant allemand. Notamment lors de l'Holocauste. Certains ont également rejoint la division Waffen SS Galicie. L'OUN ne changea que partiellement d'attitude vis-à-vis de l'Allemagne, progressivement et le plus souvent de manière superficielle. L'OUN a-t-elle également résisté à l'occupation allemande ? Après que l'Allemagne a perdu la bataille de Stalingrad début 1943, l'OUN s'est officiellement distanciée du fascisme et a par exemple interdit le salut fasciste qui avait été introduit début 1941. Depuis Stalingrad, l'OUN se présentait comme un mouvement de libération anti-allemand et antisoviétique. Sa principale motivation était d'entamer une collaboration avec les Alliés. Occasionnellement, l'UPA, qui a vu le jour début 1943, a également combattu des unités allemandes en Ukraine occidentale. Ce combat était toutefois marginal, car l'OUN et les nazis avaient le même ennemi, l'Union soviétique. Lutter contre l'Allemagne était contre-productif pour l'OUN et l'UPA. C'est pourquoi nous ne pouvons pas parler d'une résistance organisée des nationalistes ukrainiens contre l'Allemagne nazie. L'OUN et l'UPA n'ont pas résisté à l'Allemagne comme l'ont fait les partisans soviétiques ou l'Armée de l'intérieur polonaise. Bandera avait-il déjà une signification pour les Ukrainiens depuis la Seconde Guerre mondiale, ou comment en est-on arrivé là ? Bandera était connu en Ukraine occidentale depuis les procès contre l'OUN après l'assassinat du ministre polonais de l'Intérieur Pieracki, qui ont eu lieu en 1935 et 1936 à Varsovie et Lviv. C'est à cette époque que les premières chansons et poèmes sur Bandera ont été écrits. Son culte s'est largement répandu à l'été 1941, lorsque l'OUN a proclamé son propre État ukrainien. Mais sa véritable ascension n'a eu lieu qu'après son assassinat en 1959 à Munich. Comme il a été assassiné par un agent du KGB, il a été perçu comme un héros tombé au combat pour l'Ukraine. Son image héroïque a été conçue par les vétérans de l'OUN qui vivaient à Munich, au Canada, en Angleterre et aux États-Unis. Ce récit a été repris après la chute de l'Union soviétique dans l'ouest de l'Ukraine au début des années 1990. C'est pourquoi plusieurs monuments à Bandera y ont été construits, ainsi que quelques musées propageant son culte. La diaspora ukrainienne n'est toutefois pas aussi favorable à Bandera aujourd'hui qu'elle ne l'était dans les années 1960 ou 1970. Je suppose que dans les années à venir, les Ukrainiens de l'ouest de l'Ukraine continueront à faire la différence entre la politique historique et l'histoire et découvriront sa véritable histoire. Quel rôle Bandera a-t-il joué dans la propagande soviétique ? Il a presque toujours été présenté comme un ennemi de l'Union soviétique et de l'Ukraine soviétique. Il y avait fondamentalement deux approches. La première le présentait comme un collaborateur nazi et un criminel. La seconde, introduite un peu plus tard, comme un capitaliste. La première approche s'est inscrite dans l'identité soviétique. Dans l'identité ukrainienne-soviétique également, dans le centre et l'est de l'Ukraine, où Bandera est compris de manière fondamentalement différente que dans l'ouest de l'Ukraine. En tant que chercheur sur Bandera, trouvez-vous que le sujet a la bonne importance dans le débat allemand ? En Allemagne, il y a deux problèmes fondamentaux. Premièrement, les historiens et historiennes allemands se concentrent fortement sur les auteurs allemands et la politique d'occupation et n'étudient pas la collaboration et le fascisme en Europe de l'Est. Ils laissent ainsi le champ libre à des personnes qui ne sont pas des experts et qui reproduisent l'histoire de manière sélective dans les médias sociaux. Deuxièmement, en Allemagne, on ne s'intéresse généralement pas à l'identité de Bandera ou de l'OUN, car cela ne fait pas partie de l'histoire allemande d'un point de vue national. Cela se produit bien que Bandera ait vécu longtemps en Allemagne et qu'il soit un élément important de l'histoire allemande. Ma biographie a été écrite en anglais et traduite en polonais, en russe et en ukrainien, mais pas en allemand. Le débat sur Bandera en Allemagne est donc fortement influencé par des convictions politiques et des valeurs morales, et moins par la science historique, la complexité et les connaissances avérées. A quoi pourrait ressembler une confrontation avec la personne de Bandera en Ukraine ? Aborder la question de Bandera en Ukraine signifierait recevoir toute l'image de ce personnage, en particulier le rôle du fascisme et de la violence dans sa vie, telle qu'elle est présentée dans ma biographie de Bandera. Celle-ci a été publiée en anglais en 2014, malgré les protestations et les interventions politiques, y compris de la part d'historiens. En 2021, les traductions russe et ukrainienne ont été publiées. L'étude de Bandera pourrait être le début d'une réflexion de fond sur l'histoire de la violence de masse, de l'holocauste, de l'antisémitisme et du fascisme. En raison de la situation politique actuelle et de la complexité de l'histoire ukrainienne, cela ne se fera probablement pas de sitôt. En Ukraine, le traitement de ce sujet a-t-il plutôt progressé ou plutôt régressé au cours des dernières années ? Ma biographie de Bandera n'a pas été publiée en Ukraine par une maison d'édition scientifique comme une maison d'édition universitaire ou la maison d'édition de l'Académie des sciences, mais par une petite maison d'édition d'un éditeur courageux de Kiev, qui n'est pas apprécié des patriotes ukrainiens et russes. Il y a de plus en plus d'historiens et d'historiennes ukrainiens qui étudient l'histoire ukrainienne de manière critique. Il s'agit toutefois d'individus isolés dont les recherches ne sont premièrement pas toujours très approfondies et deuxièmement niées et ignorées en Ukraine. Poutine ne facilite pas la tâche de l'Ukraine qui doit se pencher sur l'histoire de l'Holocauste ou du fascisme. Mais l'attaque de la Russie contre l'Ukraine montre aussi qu'il est nécessaire d'aborder Bandera et d'autres sujets "gênants", car ils peuvent être facilement instrumentalisés et même utilisés comme prétexte pour faire la guerre.
  24. Si tu regardes l'interview chez Thinkerview d'Emma Haziza - qui est hydrologue, pas climatologue, donc on n'est pas obligé de la croire : prudence... - elle dit qu'il vaudrait mieux ne pas mettre trop de vapeur d'eau dans l'atmosphère : 27:43 Je n'arrive pas à comprendre pourquoi personne n'en parle. Ça me parait inconcevable. C'est que l'eau est le premier gaz à effet de serre sur la planète. La vapeur d'eau. C'est grâce à l'eau qu'on ne ressemble pas à la lune, qu'on n'a pas un gradient de 250° entre le jour et la nuit. C'est grâce à l'eau, que derrière on a une température moyenne sur la planète, qui est vivable. 29:21 L'eau, c'est 95% des gaz à effet de serre sur la planète. 4,1%, c'est le CO2. Et le reste c'est le méthane et tous les gaz fluorés, etc... qui ont un effet extrêmement puissant. Pourquoi est-ce qu'on n'en parle pas ? La première raison, c'est qu'on ne peut pas le mesurer depuis un long temps. Dans les calottes glaciaires, tu peux mesurer le CO2. Parce qu'il a évolué, et en particules par million, tu es capable de voir son évolution dans l'atmosphère en allant chercher dans l'histoire de la terre à travers la glace. Mais l'eau, tu peux pas. 30:17 Pourtant en termes d'effets, c'est entre 60 et 80% de l'effet de serre qui est lié à la question de l'eau. Alors j'ai cherché à comprendre, sur la planète, quelle est la quantité d'eau atmosphérique ? Tu as 96,7% d'eau dans les océans, tu as à peu près 2% d'eau douce dans les inlandsis, arctique et antarctique, 70% dans l'antarctique. Et puis tu as 1% dans les nappes souterraines, plutôt fossiles, et 0,00012% d'eau dans nos rivières et dans nos fleuves, c'est à dire que c'est la seule eau directement disponible. 31:28 Et quand tu regardes l'eau au niveau de (...) notre atmosphère, tu te rends comptes que tu as l'équivalent de un septième de la mer Caspienne. C'est à dire rien ! De mémoire, je crois que c'est 14 000 kilomètres cubes. En réalité, la quantité de vapeur d'eau, elle est infime, sur la planète. Et sa modification va avoir des conséquences dramatiques. Le problème c'est que ça fait à peu près une centaine d'années qu'on a compris comment fonctionnaient les forages. On a réussi à en faire de plus en plus profondément, donc on va taper dans toutes les nappes fossiles dans le monde, cette eau fossile qui a mis parfois des millions d'années à se constituer. (...) La Libye, le système agricole de toute cette zone-là [le Sahara] ne fonctionne que sur des nappes fossiles. Ce ne sont pas des nappes renouvelables. Et donc en fin de compte, cette eau qu'on a été prélever dans nos sous-sols, on l'a mise dans l'atmosphère. Et quand elle est dans l'atmosphère, qu'est-ce qui se passe ? La seule chose qu'elle sait faire, c'est soit être de la vapeur d'eau, soit finalement être conduite dans les réseaux hydrographiques et finir dans les océans. Donc elle contribue à la surélévation du niveau de la mer, d'après certaines études - je lis des chiffres de 30% - à vérifier. Mais par contre, on augmente le pourcentage de vapeur d'eau dans l'atmosphère. (...) Eh bien on augmente l'effet de serre. Donc on augmente la température et on augmente l'évaporation. J'ai cette image de hamster dans une cage, qui va de plus en plus vite, et ça, c'est le cycle de l'eau. 33:58 La NASA vient de montrer qu'on avait une quantité de vapeur d'eau beaucoup plus importante. Et c'est comme si on le mettait de côté, et que la solution c'est que de décarboner. Je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas décarboner parce qu'effectivement, c'est un gaz à effet de serre (...) mais la question de l'eau, à côté, moi je pose la question : le CO2 est-ce que ce n'est pas l'arbre qui cache la forêt ?
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