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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://www.rfi.fr/fr/afrique/20201020-mali-farabougou-médiation-active-desserrer-étreinte-jihadistes Les combattants qui encerclent Farabougou se présentent eux-mêmes comme des jihadistes. Mais en l’occurrence, selon plusieurs membres de la médiation mise en place pour obtenir la levée du siège, ils accusent surtout certains habitants bambaras de Farabougou, d’avoir tué plusieurs membres de la communauté peule. Le dernier en date étant un jeune berger, retrouvé mort au début du mois dans son champ. Pour mettre un terme à la situation, les médiateurs locaux ont dépêché deux émissaires, et des excuses ont été présentées aux familles des victimes peules qui ont, après une période de réflexion, accepté ces excuses. « Les positions ont été rapprochées, et les contacts facilités via des intermédiaires, il s’agit maintenant que des représentants de Farabougou rencontrent directement, en tête à tête, les jihadistes », explique une source au sein de l’équipe de médiation, qui confie encore : « c’est trop lent et ça ne nous satisfait pas, mais nous sommes optimistes. » Et de faire remarquer que, du fait de la médiation en cours et de l’engagement intense des personnes impliquées, le blocus se poursuit mais les violences ont cessé. https://www.rfi.fr/fr/afrique/20201022-mali-les-populations-lattente-à-farabougou Depuis plusieurs jours, des sources officielles et locales indiquent que l’avancée des troupes au sol est rendue difficile par l’état des routes, boueuses, et la crainte d’éventuelles mines. Les médiateurs restent quant à eux opposés à une intervention militaire. Ils souhaitent obtenir de façon pacifique la levée du blocus afin d’éviter un nouveau cycle de violences dans la zone. https://lessor.site/situation-a-farabougou-larmee-annonce-larrivee-delements-des-forces-speciales-sur-zone.html (22 octobre 2020) Les premiers éléments du Bataillon des Forces spéciales sont arrivés à Farabougou, ce jeudi, à bord d’un avion de l’Armée de l’Air de type Mi-24, annonce l’Armée dans un communiqué publié ce jeudi. « En plus du personnel, beaucoup de colis dont des médicaments ont aussi été largués. Il s’agit d’abréger la souffrance des populations », indique le communiqué de l’Armée qui poursuit note que cette « situation qui fait l’objet d’une grande préoccupation est suivie avec attention par le Ministère de la Défense et des Anciens Combattants ».
  2. Oui, ce Christian Lehmann n'a pas la langue dans sa poche :
  3. https://www.monde-diplomatique.fr/2020/10/DENEAULT/62304 (octobre 2020) En juillet dernier, une professeure de l’université Concordia, à Montréal, a dû s’excuser pour avoir prononcé le « N. word », le mot « nègre » : elle avait cité, en classe, le titre d’un classique de la pensée politique québécoise, Nègres blancs d’Amérique (1968), de Pierre Vallières. Visée par une pétition d’étudiants, la coupable a publiquement admis avoir abusé du « pouvoir » que lui confèrent ses « privilèges » de Blanche et d’enseignante. Plus tôt cet été, une journaliste de la télévision publique avait été suspendue pour avoir mentionné ce livre lors d’une réunion de production. Au moment de sa parution, l’ouvrage entendait associer les mouvements d’émancipation noirs aux États-Unis et québécois du Canada. En 1966, Vallières était même venu à New York rencontrer les Black Panthers. Depuis, son essai est devenu littéralement innommable. Je ne connais pas le livre, mais il y a pourrait- y avoir un lien avec l'insulte "speak white" employée pour faire taire Henri Bourassa, tentant de s'exprimer en français à la chambre des communes en 1889 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Speak_white#Contexte
  4. https://www.monde-diplomatique.fr/2020/10/CORREA/62297 (octobre 2020) Bolivie, chronique d’un fiasco médiatique Dans les colonnes de Charlie Hebdo, Fabrice Nicolino ne s’encombre pas d’un conditionnel : « Il est certain que l’État bolivien a choisi de truander les résultats » (30 octobre [2019]). Un raisonnement qui place cet hebdomadaire à l’unisson du Washington Post, une gazette d’entreprise pour l’élite méritocratique, selon laquelle le président bolivien a « décidé de falsifier les résultats (…) afin de s’offrir une victoire au premier tour » (11 novembre). Le 9 décembre, le New York Times qualifie lui aussi le scrutin de « frauduleux » après avoir suggéré que M. Morales avait eu « recours au mensonge, à la manipulation et à la falsification pour assurer sa victoire » (5 décembre). De son côté, Le Monde opte pour un syllogisme s’appuyant sur deux données qui ne semblent mériter aucune démonstration. Donnée 1 : M. Morales connaît une dérive autoritaire. Donnée 2 : les dirigeants autoritaires noyautent les autorités électorales de leurs pays. Conclusion : si M. Morales est déclaré vainqueur, c’est qu’il a triché. Dans les colonnes du quotidien du soir, la phrase « M. Morales a remporté la présidentielle » devient : M. Morales « s’est autoproclamé victorieux » (14 novembre). Alors que l’Amérique fait connaissance avec la première dictatrice de l’histoire de la région, sur France Inter Fabienne Sintes interroge ses invités Christine Delfour, professeure spécialisée en civilisation espagnole et latino-américaine, et Hugo José Suárez, sociologue (13 novembre) : « Est-ce qu’elle est légitime, Jeanine Áñez ? » « Oui, oui, oui ! », répond Suárez. Et l’armée, « elle est dans son rôle ? ». « On voit clairement qu’il s’agit d’une armée constitutionnelle », défend Suárez. Pour Delfour, les militaires se sont contentés de formuler une « suggestion » au président. La chercheuse juge « rassurant et positif » que l’armée ait « emboîté le pas de l’opposition » : « En tout cas, ce n’est pas un coup d’État ! », conclut-elle. C’est dans ce contexte que, le 7 juin 2020, le New York Times dévoile les conclusions d’une nouvelle étude qui dynamite les résultats du rapport de l’OEA (7). Après avoir repris les calculs statistiques de l’organisation, les chercheurs décèlent plusieurs « problèmes » et « erreurs méthodologiques ». Ils découvrent que l’OEA « a utilisé une méthode statistique inappropriée qui a donné l’illusion d’une rupture de tendance dans le vote ». Contacté par les chercheurs à plusieurs reprises pour obtenir ses données, le consultant engagé par l’OEA, le professeur Irfan Nooruddin, refuse de leur répondre. Une fois ses erreurs corrigées, il n’y a plus « trace statistique de fraude », tranchent les auteurs. Le New York Times doit admettre que le rapport de l’OEA était « erroné ». Autrement dit, la Bolivie vient de subir une rupture de l’ordre constitutionnelle appuyée par l’armée : un coup d’État.
  5. https://laviedesidees.fr/Rebelle-sur-ordonnance-Eminem-ou-l-Amerique-intoxiquee.html (23 octobre 2009) L’histoire racontée par Eminem résonne donc sans aucun doute aux oreilles d’une bonne partie du pays. Il fut précédé en cela par le chanteur Kurt Cobain dont le groupe Nirvana (sic) fut très populaire au début des années 90. L’artiste, consommé par sa toxicomanie et qui se suicida en 1994, avait été lui aussi un enfant sous Ritaline. Et si on reprend ce fil, dix ans après : https://www.monde-diplomatique.fr/2019/12/BRYGO/61087 (décembre 2019) Pourquoi le Kentucky ? Parce que c’est l’État américain qui compte le plus haut taux d’enfants diagnostiqués hyperactifs : 14,8 %, selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), qui se fondent sur les déclarations des parents. Un sur dix est sous médicaments (5). Dans certains comtés, comme celui de Henderson, dans l’ouest, un quart des enfants scolarisés ont déclaré à leur école un diagnostic de TDAH. Ce qui place cet État et ses quatre millions et demi d’habitants au premier rang mondial de la médicalisation des enfants inattentifs. En 2017, plus de vingt millions d’Américains prenaient des psychostimulants, parmi lesquels seize millions d’adultes — dont cinq illégalement — et quatre millions d’enfants (6). Les États de l’Ouest et du Sud, ruraux et industriels, sont davantage touchés que le reste du pays. Dimanche 29 septembre 2019, Lexington, Kentucky. Des échangeurs autoroutiers, une succession de commerces et, au fond d’un quartier pavillonnaire, la bibliothèque Beaumont. Mme Jesse Dune et ses deux bambins sont venus emprunter des livres pour la semaine. « Ce record mondial ne m’étonne pas du tout, dit cette pharmacologue de 39 ans, qui travaille à l’hôpital universitaire. Le Kentucky est un État très conservateur ; on ne parle jamais des émotions, des sentiments des enfants. On préfère leur donner un comprimé, c’est plus facile. En Californie, c’est l’inverse : être créatif et hyperactif ne vous vaut pas d’être suspect. Ici, c’est un trouble largement surdiagnostiqué, surtout chez les garçons. » Selon une étude menée en 2008 dans une grande université du sud-est des États-Unis, 34 % des étudiants américains ont déjà eu recours au méthylphénidate pour leurs révisions (7). Shannon, qui suit des études commerciales, s’étonne : « C’est tout ? Je dirais plus, largement plus. Ici, c’est au moins 70 %, si vous voulez mon avis. Tout le monde autour de moi en prend. » Sur le campus de l’université du Kentucky, à Lexington, rien de plus simple que de trouver du méthylphénidate. Une situation « dangereuse », selon M. Matthew Neltner, médecin universitaire qui officie au sein de l’unité de traitement des maladies mentales des étudiants de l’université. « L’argument selon lequel les psychostimulants ne seraient pas addictifs me rappelle le discours sur les opioïdes. Aux États-Unis, être affligé d’un TDAH est parfois considéré comme désirable, car synonyme d’un ticket d’entrée dans la catégorie des surdoués. De nombreuses célébrités, du chanteur Justin Timberlake à l’actrice Emma Watson, en passant par le chef d’entreprise Richard Branson, le nageur Michael Phelps, feu le musicien Kurt Cobain ou encore… Leonard de Vinci, ont été diagnostiquées comme en étant atteintes. Sur la route du rectorat, qui a accepté de nous recevoir, nous nous arrêtons dans une clinique qui fait scintiller le sigle « ADHD ». « Parmi les vingt élèves de ma classe, raconte Mme Emily K., professeure dans un grand lycée de la région, j’en ai probablement 30 % qui ont soit un TDA, soit un TDAH. Ça fait cinq ans que je suis prof et ça a toujours été comme ça. Je crois que c’est normal pour tout le monde ici. La moitié au moins de mes élèves ne sont plus avec leurs parents à cause des opioïdes ou d’autres drogues, et vivent avec leurs grands-parents ou dans des familles d’adoption. C’est ça, le vrai sujet, dans ma classe. » Ces vingt dernières années, l’école américaine a subi deux réformes successives qui ont accru la compétition entre établissements, entre élèves et entre professeurs. No Child Left Behind (« Aucun enfant laissé sur le bord du chemin »), une loi votée sous M. George W. Bush, et Race to the Top (« Course vers le sommet »), un programme instauré sous M. Barack Obama, ont aggravé les inégalités scolaires. L’école est-elle devenue si dure qu’il faille droguer les enfants pour leur permettre de suivre le rythme ? https://www.monde-diplomatique.fr/2018/03/POMMIER/58465 (mars 2018) Jerome Kagan, professeur à Havard, déclarait dans un entretien en 2012 que le TDAH n’est pas une pathologie, mais « une invention. Quatre-vingt-dix pour cent des 5,4 millions d’enfants sous Ritaline aux États-Unis n’ont pas un métabolisme anormal (4) ». En France, le docteur Patrick Landman a montré dans son livre Tous hyperactifs ? (Albin Michel, 2015) que le TDAH n’a aucune cause biologique identifiable : ses symptômes ne sont pas spécifiques et sont dépourvus de marqueurs biologiques. Aucune hypothèse neurobiologique n’a été validée. Le docteur Leon Eisenberg, inventeur du sigle TDAH, déclarait en 2009, sept mois avant sa mort, qu’il n’aurait jamais pensé que sa découverte deviendrait aussi populaire : « Le TDAH est l’exemple même d’une maladie inventée. La prédisposition génétique au TDAH est totalement surestimée ».
  6. Message du pape Pie XII de Noël 1953 : http://w2.vatican.va/content/pius-xii/it/speeches/1953/documents/hf_p-xii_spe_19531224_che-abitava.html Cependant, nos graves appréhensions à l'égard de l'Europe sont motivées par les déceptions incessantes dans lesquelles, depuis des années, les désirs sincères de paix et de détente caressés par ces peuples ont été anéantis, notamment en raison de l'approche matérialiste du problème de la paix. Nous pensons d'une manière particulière à ceux qui jugent la question de la paix comme étant de nature technique, et qui considèrent la vie des individus et des nations d'un point de vue technico-économique. Cette conception matérialiste de la vie menace de devenir la règle de conduite des pacificateurs affairés et la recette de leur politique pacifiste. Ils estiment que le secret de la solution consiste à donner à tous les peuples la prospérité matérielle par l'augmentation constante de la productivité du travail et du niveau de vie, tout comme, il y a cent ans, une autre formule de ce type mettait en péril la confiance absolue des hommes d'État : Avec le libre-échange, la paix éternelle. Mais aucun matérialisme n'a jamais été un moyen approprié pour établir la paix, ceci étant d'abord une attitude de l'esprit, et, seulement dans le second ordre, un équilibre harmonieux des forces extérieures. C'est donc une erreur de principe que de confier la paix au matérialisme moderne, qui corrompt l'homme à la racine et étouffe sa vie personnelle et spirituelle. L'expérience conduit à la même méfiance, qui montre, même à notre époque, que le potentiel de gaspillage des forces techniques et économiques, lorsqu'il est réparti plus ou moins également entre les deux parties, impose une intimidation mutuelle. Il faut répéter et sans se lasser, et persuader ceux qui, parmi le peuple, se laissent facilement tromper par le mirage que la paix consiste en l'abondance des biens, alors que la paix, la paix sûre et stable, est avant tout un problème d'unité spirituelle et de disposition morale. Elle exige, sous peine d'une nouvelle catastrophe pour l'humanité, que nous renoncions à l'autonomie fallacieuse des forces matérielles, qui, à notre époque, ne diffèrent guère des armes de guerre.
  7. https://laviedesidees.fr/Du-Sida-au-Covid-19.html (2 octobre 2020) Michel Foucault avait dégagé deux modèles de gestion des épidémies, avec deux épidémies-paradigme. La première, la lèpre, basée sur une logique d’éloignement et d’enfermement des malades, définit le modèle juridico-légal (séparation, définition de l’interdit et de l’exclu). La seconde, la peste, voit apparaître à la fin du XVIIe siècle le modèle disciplinaire, qui se base sur le quadrillage, l’individualisation et la surveillance. Alors que le lépreux est anonymisé « dans une masse qu’il importe peu de différencier » et exclu de la Cité, le pestiféré est identifié, surveillé par l’État et a l’interdiction de sortir de son lieu de résidence : « Cet espace clos, découpé, surveillé en tous ses points, où les individus sont insérés en une place fixe, où les moindres mouvements sont contrôlés, […] où chaque individu est constamment repéré, examiné et distribué entre les vivants, les malades et les morts – tout cela constitue un modèle compact du dispositif disciplinaire. » Si le but avoué du confinement est de contenir l’épidémie, Foucault souligne que la quarantaine permet aussi l’utopie d’une société disciplinaire : « La ville en danger de peste, c’est l’utopie de la cité parfaitement gouvernée : on oppose l’ordre absolu pour combattre le désordre de la maladie. » Deuxièmement, les études en sciences sociales ont montré que les individus ne font pas seulement face à un risque d’infection ou de maladie, mais qu’ils doivent également gérer d’autres risques, ceux de pauvreté, d’exclusion ou de solitude par exemple, procédant ainsi à un arbitrage en fonction des situations. Ils peuvent « prendre des risques » en termes de santé, en agissant rationnellement, sans être des « irresponsables ». En outre, ils n’ont pas toujours les moyens de mettre en œuvre cet arbitrage, soit parce que les outils (le préservatif ou le masque) manquent ponctuellement ou structurellement, soit parce qu’ils ne sont pas en mesure de les utiliser (une personne pouvant avoir du mal à proposer le préservatif par exemple ou ayant une incapacité respiratoire rendant difficile le port du masque buccal), soit encore parce qu’ils ne disposent pas d’informations claires (et non-contradictoires) sur les moyens efficaces et disponibles pour diminuer les risques. Enfin, face à la multi-dimensionnalité des risques, les acteurs de la lutte contre le sida ont fait valoir l’importance d’une approche en termes de réduction des risques (RdR), qu’il y a lieu ici aussi de considérer. Pensée au départ dans le contexte de l’usage de drogues, du partage de seringues plus précisément, ce nouveau paradigme va transformer en profondeur la politique de lutte contre le sida à la fin des années 1990. Son efficacité pour les injecteurs ayant été rapidement démontrée au niveau épidémiologique (le pourcentage de ce groupe chute drastiquement dans les nouveaux diagnostics de VIH dès qu’une politique de RdR est menée), elle s’est ensuite élargie à la réduction des risques sexuels. La responsabilisation suppose de faire confiance aux individus et en leur capacité de faire des choix éclairés et rationnels en fonction de leur situation, plutôt que d’imposer des comportements supposés adéquats et de sanctionner celles et ceux qui ne s’y conforment pas. Face à la COVID-19, la Belgique, comme la France, l’Italie et environ 80 pays dans le monde ont choisi d’imposer un confinement, puis des déconfinements progressifs selon les secteurs, et d’en sanctionner les violations. Ainsi, les comportements estimés transgressifs ont fait l’objet d’une condamnation morale, de dénonciations, voire d’amendes et de condamnations pénales, surtout dans les « quartiers populaires », nous y reviendrons. Lors des premières étapes de déconfinement, les consignes se sont complexifiées et même les mieux informés n’ont pas réussi pas toujours à savoir quand, où et avec qui ils pouvaient converser en face-à-face. Les consignes autour du port du masque (où, quand et à qui faut-il l’imposer ? quel type de masque ? comment le porter correctement ? etc.) sont à cet égard significatives ; certains pays comme le Qatar n’hésitent plus à infliger 3 ans de prison à toute personne sans masque dans l’espace public. La lutte contre le sida a au contraire montré que la criminalisation des comportements dits à risque n’assure pas leur évitement et tend plutôt à entraver les comportements préventifs. En Belgique, un travailleur du sexe sans-papier a ainsi été condamné à 18 mois de détention en 2017 pour avoir accepté un rapport sexuel avec un client sans préservatif (alors que le VIH n’a pas été transmis) ; sans que les rapports de force induits par la prostitution soient pris en compte. Concernant la criminalisation du risque de transmission de la COVID-19, le HIV Justice Network a recensé des centaines de cas dans le monde, principalement des condamnations pour des crachats ou le fait de tousser sur des agents des forces de l’ordre. Que ce risque de transmission soit volontaire ou non, il n’a pas été estimé scientifiquement et a rarement donné lieu, dans les faits, à une transmission effective du coronavirus. Avec plus de 92.000 infractions enregistrées aux arrêtés COVID-19 en Belgique en août, « en moyenne, un Belge sur 100 serait donc devenu un délinquant » ? En second lieu, les inégalités sociales et raciales (quand les données sont disponibles, comme aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, le risque d’attraper et de décéder de la COVID sont 2 à 4 fois supérieures pour les minorités ethniques, et singulièrement les Afro-américains) sont prédominantes. On le voit à partir d’indices géographiques à Bruxelles avec le croissant pauvre (particulièrement Anderlecht, commune la plus touchée), en France avec la surmortalité en Seine-Saint-Denis. Le fondateur d’Aides en France, Daniel Defert, ancien compagnon de Foucault, exprime dès 1989 l’idée du « malade réformateur », de la nécessité de contrebalancer la relation asymétrique médecin/patient et de prendre en compte l’expérience des personnes concernées. La figure du « patient-expert » émerge et toute une législation – née de ces revendications militantes - va permettre de garantir les droits des patient·es face à leur médecin (loi de 2002 en Belgique qui affirme le droit d’être informé sur son état de santé, le droit de consentir de manière éclairée à toute intervention, le droit au respect de sa vie privée et de son intimité, etc.). Des professionnel·les, tel Pascal Santi, ont dénoncé le fait que les associations d’usager·ères de la santé ont été les « grandes oubliées de la gestion de crise ». L’approche a été principalement verticale et médicalo-centrée.
  8. https://fr.wikipedia.org/wiki/Élection_présidentielle_ivoirienne_de_2020 À la suite du décès de Coulibaly, Alassane Ouattara revient sur sa décision en annonçant se porter candidat à l’élection présidentielle lors d'un discours à la Nation, prononcé le 6 août, à l'occasion de la fête nationale ivoirienne. L'annonce est immédiatement suivie de violences pré-électorales. Des affrontements ont lieu entre des opposants à un troisième mandat du président sortant et des militants de son parti, le tout sous fond de tensions ethniques et communautaires. La police est quant à elle accusée par Amnesty International d'organiser des contre-manifestations violentes en armant de machettes des civils. Cinq personnes trouvent ainsi la mort durant le mois d'août et une centaine d'autres sont blessées26. Des représentants de la société civile comme Pulchérie Gbalet sont arrêtés pour « trouble à l’ordre public, appel à l’insurrection, incitation à la révolte, violences et voie de fait et destructions de biens publics et privés ». Le 18 août, le secrétaire général des Nations unies António Guterres se dit « préoccupé » et appelle « toutes les parties prenantes à résoudre leurs différends par le dialogue et à créer un environnement propice à une élection pacifique, inclusive et crédible» ». Mohamed Ibn Chambas, représentant spécial de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel, appelle à la tenue d'une élection « pacifique et inclusive ».
  9. Israël : https://www.i24news.tv/fr/actu/israel/1603264098-israel-coronavirus-le-cabinet-se-reunit-pour-evoquer-la-reouverture-des-ecoles (21 octobre 2020) Selon le plan initial par étapes présenté par le ministère de la Santé, les écoles devraient permettre aux élèves de revenir progressivement, en fonction de critères épidémiologiques. Les écoles maternelles et les jardins d'enfants ont ouvert dimanche, tandis que les écoles primaires pourront accueillir leurs élèves une fois que le pays aura réussi à maintenir le nombre d'infections en dessous de 1.000 par jour. Mais selon la chaîne Channel 12, certains ministres souhaitent changer l’ordre des étapes du déconfinement, et permettre d’abord l'ouverture des magasins et des centres commerciaux, avant celle des écoles.
  10. https://francais.radio.cz/coronavirus-le-gouvernement-durcit-encore-les-mesures-de-restriction-8697834 (21 octobre 2020) Le gouvernement tchèque a adopté, ce mercredi, de nouvelles mesures pour freiner la propagation du coronavirus. Celles-ci entreront en vigueur ce jeudi matin et le resteront au moins jusqu’au 3 novembre, date pour l’instant fixée de la fin de l’état d’urgence. Concrètement, il s’agit de la fermeture de tous les magasins considérés non essentiels, hormis donc notamment les commerces d’alimentation, les pharmacies ou encore les drogueries. Les grande surfaces resteront également ouvertes. Le gouvernement conseille également aux employeurs de favoriser le travail à domicile et de limiter les contacts avec les clients. A l’exception des déplacements pour se rendre au travail, chez le médecin ou faire des courses d’alimentation, la circulation des personnes sera également limitée au strict minimum. Le ministre de la Santé a toutefois recommandé les sorties à l’air libre. https://francais.radio.cz/coronavirus-vers-un-reconfinement-complet-en-tchequie-8697844 (21 octobre 2020) Un autre paramètre particulièrement inquiétant concerne le taux de résultats positifs des tests de dépistage effectués. Ce taux est de plus de 30% aujourd’hui, donc près d’un tiers de l’ensemble des tests, ce qui signifie qu’un nombre énorme de personnes qui ont été contaminées au sein de la population. » Actuellement, le taux de reproduction R0 est de 1,36 selon le ministre, qui précise que les mesures annoncées aujourd’hui resteront en vigueur à partir de jeudi matin « jusqu’à ce que ce taux ne soit redescendu à 0,8 et que le nombre de patients dans un état grave ait baissé. » Comme le premier confinement du printemps, ce ‘reconfinement’ sera quoiqu’il en soit une version moins stricte que ce qui a pu être mis en place dans des pays comme la France. Il n’a pas été question et il n’est toujours pas question d’attestation de sortie avec des distances limites à parcourir ou de durée à ne pas dépasser. Les autorités tchèques ont même insisté sur le fait que les promenades à l’air libre étaient recommandées. Comme au printemps, il n’est pas interdit de se rendre dans sa résidence secondaire. Par ailleurs, les écoles maternelles restent ouvertes - en tout cas leur fermeture n'a pas encore été envisagée.
  11. https://malijet.com/a_la_une_du_mali/248808-farabougou-les-fama-larguent-encore-des-vivres.html Les FAMa ont encore largué, le mardi 20 octobre 2020, des vivres à Farabougou. Cette action humanitaire significative au profit des populations contribue à soulager leur souffrance en attendant une solution efficiente. C'est un avion de transport Y-12 de l'Armée de l'Air qui a encore largué la cargaison de denrées de première nécessité sur le village. Cette opération a été rondement menée et coordonnée avec une équipe de largueurs des Commandos parachutistes. Elle participe de la volonté des autorités de soulager les populations et atténuer les effets néfastes des forces obscurantistes. https://lessor.site/cercle-de-niono-farabougou-sous-la-botte-des-terroristes.html (20 octobre 2020) Joint au téléphone hier après-midi, un habitant de Farabougou qui a requis l’anonymat, a confirmé que l’Armée a effectivement largué de vivres pour les habitants du village. Il a tout de même relevé que cette quantité était trop insuffisante pour les 3.000 âmes du village, privées de toute activité économique depuis plusieurs jours. «Nous n’avons reçu que cinq sacs de 50 kg de riz, autant de sucre, deux sacs de 25 kg de sel, cinq bidons d’huile et six cartons de spaghettis. Ce n’est pas suffisant pour tout le village et nous avons été obligés de partager ces vivres entre les familles dont la situation est vraiment critique», a confié notre interlocuteur, tout en confirmant que cela fait maintenant deux semaines que le village est assiégé par des terroristes lourdement armés. «Le jour où ils sont entrés au village, nous avons compté cinq véhicules dont quatre transportaient des armes. Certains djihadistes étaient à moto. Ils ont tiré sur des habitants du village qui se rendaient aux marchés de Diabali et de Dogofry. Il y a eu au moins dix morts et des blessés. Ils ont également pris en otage 22 personnes parmi lesquelles des femmes mariées et des enfants. Tous ont été relâchés sauf 9 jeunes garçons. Les djihadistes ont aussi enlevé nos animaux (des centaines de têtes), nos vivres et d’autres biens», a détaillé notre source de Farabougou. L’homme a ajouté que le pont donnant l’accès au village, via Diabali, a été saboté samedi soir par les assaillants. Cette situation est survenue au moment où les habitants de Farabougou avaient commencé les travaux de récolte dans leurs champs. N’ayant plus la possibilité de sortir du village, ils craignent de ne pouvoir faire la récolte. D’où leur cri de cœur à l’endroit des autorités. «Aujourd’hui, nous sommes prisonniers dans notre propre village, c’est inacceptable. Nous sommes des citoyens maliens et nous demandons aux autorités, à l’Armée de venir nous sortir de l’emprise des djihadistes, afin que nous puissions reprendre nos activités agricoles», a lancé notre interlocuteur.
  12. On n'attrape pas des mouches avec du vinaigre. Il faut bien voir que la modernisation rapide de la Chine dans les années Deng Xiaoping et suivantes ont été faites en grande partie grâce aux capitaux taïwanais - et Hongkongais - investis dans les "zones économiques spéciales" spécialement créées dans cette intention.
  13. Pas besoin d'une campagne d'influence pour que les Français aient des sentiments mitigés vis à vis de l'Allemagne. La guerre et l'occupation de 1870-1871 suffisent amplement. Une occupation ne génère que rarement des sentiments très chaleureux vis à vis de l'occupant.
  14. Au moins Chamberlain n'était pas antigermaniste. Voilà un grand homme, un vrai.
  15. Si c'est un message que le pouvoir souhaite faire passer, il n'a aucune raison de le censurer.
  16. Non. Dans une dictature il n'y a pas d'élections, donc on ne prend pas en compte l'opinion publique. C'est un tout petit facteur de faible importance, qui peut être modelé à volonté par le contrôle des médias.
  17. Le confinement à Berchtesgaden : https://www.br.de/nachrichten/bayern/berchtesgadener-land-2-500-urlauber-muessen-abreisen,SDwUW3n (20 octobre 2020) Les restrictions de sortie ont également frappé de plein fouet les hôtels de l'arrondissement. On estime qu'environ 2 500 personnes y passent actuellement leurs vacances. Ils doivent tous partir aujourd'hui. Quant aux tests de corona pour ceux qui partent, le gouvernement de l'État compte sur la responsabilité personnelle. "C'est une catastrophe absolue pour nous", a déclaré la propriétaire de l'Alpenhotel Fischer à Berchtesgaden à propos des restrictions de sortie qui s'appliqueront dans la région du Berchtesgadener Land à partir de midi aujourd'hui. À cause d'elles, elle doit maintenant, elle aussi, renvoyer ses clients. Selon les estimations de la société Berchtesgadener Land Tourismus GmbH, environ 2 500 personnes sont actuellement en vacances dans la région. Ils doivent tous faire leurs valises aujourd'hui.
  18. Les déboires récents d'Intel en matière de miniaturisation semblent indiquer que l'industrie américaine des semi-conducteurs est en phase terminale de délocalisation de la production en Asie. Ce qui ne veut pas dire qu'elle ne conserve pas le leadership du design. Cependant cela crée une dépendance vis à vis de Taïwan et de la Corée du Sud, des pays qui vivent sous la menace militaire de la Chine et de la Corée du Nord. Comment en est-on arrivé là ? https://nationalinterest.org/feature/semiconductor-shortfall-america-willingly-ceding-technology-race-asia-170837 (18 octobre 2020) L'une des principales caractéristiques et faiblesses de la politique étrangère américaine mondialiste a été la tendance à se tourner principalement vers la politique étrangère pour résoudre des problèmes que la politique intérieure pourrait probablement mieux gérer. C'est parce que, toutes choses égales par ailleurs, il est beaucoup plus facile de modifier et de contrôler les conditions à l'intérieur du pays qu'à l'étranger. Pour résoudre leur problème de pénurie d'énergie, les États-Unis cherchent depuis longtemps à stabiliser le Moyen-Orient plutôt que de développer des combustibles fossiles alternatifs ou des sources d'énergie verte. Pour éradiquer, ou du moins réduire, le terrorisme djihadiste, les administrations des deux partis ont enlisé la nation dans des guerres étrangères coûteuses et prolongées plutôt que de sécuriser la patrie. Et de nombreux présidents ont mené des "guerres contre la drogue" en Amérique latine et dans d'autres régions avec plus d'énergie qu'ils n'ont attaqué les maux sociaux et économiques qui alimentent la consommation intérieure de stupéfiants. La sagesse et le bilan de ces stratégies n'ont pas été impressionnants, au mieux. Maintenant, des nouvelles provenant d'une source inattendue pourraient donner le coup d'envoi d'un autre effort malavisé et même potentiellement dangereux de politique étrangère pour résoudre un problème essentiellement intérieur. Le dernier rapport trimestriel d'Intel, fabricant de semi-conducteurs, fait état d'un certain nombre de vulnérabilités technologiques potentiellement graves, susceptibles de compromettre la prospérité des États-Unis ainsi que leur sécurité nationale. Intel, bien sûr, est le plus grand producteur américain de semi-conducteurs et l'un des plus grands fabricants de puces électroniques au monde. En fait, c'est le seul grand producteur américain qui fabrique encore des puces logiques de pointe sur le marché intérieur - ou du moins qui essaie encore de le faire. Cette capacité est déterminante pour la compétitivité technologique nationale, car ce sont les produits dont les capacités actuelles et le vaste potentiel alimentent ce qu'on appelle l'innovation de processus qui permet à l'ensemble de l'industrie microélectronique de créer des produits plus rapides et plus puissants. La majeure partie du reste du secteur des semi-conducteurs, tant aux États-Unis qu'ailleurs dans le monde, a fait sa transition vers un modèle commercial dit "sans usine" (fabless), dans lequel les entreprises développent et conçoivent des semi-conducteurs tout en laissant les fabricants sous contrat relever le défi de la construction et de l'exploitation de centres de fabrication (ou "fabs" en abrégé) de plus en plus coûteux et représentant plusieurs milliards de dollars. Les semi-conducteurs, par conséquent, (a) jouent un rôle central dans la fabrication du matériel informatique et lui permettent d'utiliser tous les logiciels développés pour ces dispositifs - y compris le matériel de réseau qui abrite l'Internet ; et (b) sont les clés de la création de nouvelles et bien meilleures générations de machines et d'équipements civils dans toute l'industrie - ainsi que de systèmes d'armes de pointe. Il est donc facile de comprendre pourquoi les sonnettes d'alarme se sont déclenchées à Wall Street et dans la communauté de la sécurité nationale américaine : Intel a non seulement annoncé qu'il avait échoué dans ses efforts pour fabriquer en masse une nouvelle famille de puces incorporant la dernière génération de technologie d'amélioration des performances, mais a également évoqué la perspective d'abandonner complètement la fabrication de semi-conducteurs. Pire encore, c'était le deuxième échec consécutif d'Intel dans l'introduction de ces processeurs de nouvelle génération. Dans un secteur où les cycles de production sont de plus en plus courts, un tel échec peut considérablement augmenter le coût à long terme d'une entreprise en retard sur le plan technologique. Jusqu'à présent, la nouvelle a cependant été plus décourageante pour les investisseurs que pour la communauté de la sécurité nationale. Les premiers craignent l'abandon possible par Intel de la compétence principale qui a conduit à son succès de longue date. Les seconds, en revanche, comprennent que l'économie et l'armée américaines pourraient toujours avoir accès à des semi-conducteurs intégrant un savoir-faire de classe mondiale même si Intel se lance dans le "sans usine". Après tout, les deux autres entreprises disposant d'une technologie de pointe en matière de fabrication de semi-conducteurs sont originaires de Taïwan (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company, ou TSMC) et de Corée du Sud (Samsung). Il est également réconfortant de constater que même de nombreux systèmes d'armement américains avancés ne sont pas tout à fait neufs et utilisent donc des puces plus anciennes. De plus, beaucoup de ces semi-conducteurs sont faits sur mesure pour un usage militaire et, par conséquent, les petits producteurs nationaux qui les produisent encore semblent capables de gérer le volume des commandes. Mais bien que les deux puissances manufacturières asiatiques soient des alliés des États-Unis, leur situation - à la périphérie de la Chine, dont les propres prouesses technologiques croissantes sont largement considérées comme la principale menace pour la sécurité et la prospérité des États-Unis - fait figure de talon d'Achille. En ce qui concerne les technologies héritées du passé, les États-Unis auront de plus en plus de mal à les utiliser pour relever les défis de l'intelligence artificielle, des réseaux, de la cybersécurité et autres qui continueront à dominer de plus en plus les opérations militaires contre des ennemis allant des concurrents de niveau équivalent aux acteurs non étatiques, ainsi que les efforts anti-piratage des organismes gouvernementaux civils, des entreprises et autres institutions. À ce stade, il semble prématuré de craindre que les États-Unis réagissent principalement en renforçant leur présence militaire en Asie de l'Est et en consolidant leurs relations d'alliance. Des mesures de politique étrangère et des mesures nationales visant à remédier aux insuffisances de la fabrication des semi-conducteurs ont été mises en œuvre et sont en cours de discussion. L'administration Trump a renforcé le soutien diplomatique américain à Taïwan et a approuvé la première vente de nouveaux chasseurs à réaction américains à l'île depuis 1992. Washington a également annoncé récemment une modeste augmentation de la présence des troupes américaines en Asie de l'Est et a intensifié les mesures de lutte contre Pékin dans le détroit de Taïwan et la mer de Chine méridionale. Oui, le président a également négocié en public avec le Japon et la Corée du Sud sur les coûts d'accueil de leurs bases militaires américaines respectives, soulevant ainsi inévitablement des questions sur l'engagement militaire américain - au moins tant que M. Trump restera en fonction. Mais jusqu'à présent, ses actions pro-engagement l'emportent sur ces paroles. Entre-temps, même avant l'annonce d'Intel, un consensus bipartite fort s'était développé sur le fait que les États-Unis doivent s'atteler sérieusement à la croissance de la fabrication nationale de semi-conducteurs - et une grande partie de l'industrie prétend être de la partie. Naturellement, les fabricants de puces (y compris les entreprises étrangères opérant du côté de l'État) ont réclamé et anticipé d'importants allégements fiscaux et des subventions visant à les encourager à fabriquer à nouveau en Amérique. Et l'administration Trump, de même que les démocrates et les républicains du Congrès, semble déterminée à ne pas les décevoir. Washington a déjà fait un pas en avant pour TSMC, puisqu'une quantité non divulguée d'incitations promises a contribué à convaincre la société de créer une fabrique de puces, même de taille moyenne, en Arizona. En outre, en juillet, la Chambre et le Sénat ont adopté, avec un fort soutien bipartite, des projets de loi similaires visant à revigorer les capacités nationales en matière de fabrication de puces électroniques et dans les domaines connexes. Les trois dispositions relatives à la production sont communes aux deux versions : l'offre de crédits d'impôt remboursables pour les investissements dans la fabrication de semi-conducteurs pour les prochaines années ; l'autorisation d'un programme fédéral de 10 milliards de dollars pour égaler les incitations des États et des collectivités locales à construire des fonderies de semi-conducteurs de pointe (comme on appelle les installations spécialisées dans la fabrication, et non la conception, de puces) ; et la création d'un nouveau programme à l'Institut national des normes et de la technologie pour soutenir la fabrication de semi-conducteurs de pointe sur le sol américain. Mais il n'est pas certain que cet équilibre tienne, quel que soit le vainqueur de la présidence en novembre prochain. Parmi les raisons principales - et interdépendantes - de cette situation : la situation dans laquelle se trouvent les États-Unis en matière de fabrication de semi-conducteurs donne à réfléchir. Même Intel, traditionnellement centrée sur la fabrication, a progressivement perdu tout intérêt à conserver les États-Unis comme son fleuron en matière de production. Comme presque tout le secteur du matériel informatique, elle a agi comme si elle pouvait à la fois conserver son avantage concurrentiel et augmenter ses bénéfices en estimant que la fabrication des produits les plus sophistiqués est une basse besogne. Il est préférable - et beaucoup plus lucratif dans un avenir proche - de laisser des étrangers moins avancés s'occuper de la fabrication proprement dite et de redoubler d'efforts de recherche, de conception et d'ingénierie. Du point de vue de la capacité américaine de fabrication de semi-conducteurs, les résultats finaux parlent d'eux-mêmes. Depuis 1990, la part des États-Unis dans la capacité mondiale de production de semi-conducteurs a été réduite de plus de la moitié, passant de 37 à 12 %. Selon l'association professionnelle de l'industrie américaine, environ 80 % de la production mondiale est désormais réalisée en Asie, principalement à Taïwan, en Corée du Sud et au Japon. La croissance explosive de la production asiatique explique une grande partie de ce changement. Mais il en va de même pour le ralentissement de la production américaine. Au cours de l'expansion économique américaine de 2001-2007, la production américaine de produits informatiques et électroniques (une vaste catégorie officielle de biens qui comprend les semi-conducteurs) a augmenté de 160 % en termes corrigés de l'inflation. Mais pendant la période d'expansion plus longue de 2009 à 2019, ce taux de croissance est tombé à 73,68 %, soit moins de la moitié. Depuis 2001, la main-d'œuvre du pays dans le secteur des semi-conducteurs a également diminué de près de 31 %. Il est tentant d'attribuer la baisse de l'emploi uniquement à une augmentation de la productivité, mais au cours de la période 2001-2007, la productivité des secteurs des semi-conducteurs et des secteurs connexes a augmenté de 58,53 % dans sa plus large mesure. Au cours de l'expansion plus longue qui vient de s'achever, cette croissance de la productivité n'a été que de 24,18 %, soit moins de la moitié. En outre, une bonne partie du ralentissement de la croissance intérieure et de la hausse de la production asiatique de semi-conducteurs provient de la délocalisation par l'industrie américaine de sa propre fabrication basée aux États-Unis, au point que la part de la capacité de production des entreprises américaines en Asie (y compris la Chine) est presque aussi importante (41,7 %) que la part restante aux États-Unis (44,3 %). Il existe deux autres raisons notables à cette délocalisation. Premièrement, la plupart des clients des fabricants de semi-conducteurs du monde entier se trouvent désormais aussi en Asie. Il s'agit des entreprises qui composent l'industrie de fabrication de produits électroniques, dont le large éventail de produits est contrôlé par différents types de puces informatiques. Deuxièmement, une grande partie de la chaîne d'approvisionnement de l'industrie se trouve désormais aussi en Asie. En fait, ce qui est arrivé à la production américaine de semi-conducteurs ressemble beaucoup à ce que les professeurs Willy Shih et Gary Pisano de la Harvard Business School ont décrit comme la perte d'un "patrimoine industriel", c'est-à-dire d'un stock national ou régional de "savoir-faire en matière de R&D, de développement de procédés avancés et de compétences en ingénierie, et de compétences de fabrication liées à une technologie spécifique". En outre, comme le laisse entendre la définition, ce "fondement essentiel de l'innovation et de la compétitivité" comprend des fournisseurs de classe mondiale et des clients exigeants, ainsi que des employés (appelés "capital humain" dans le jargon moderne du management) très compétents non seulement pour le travail en laboratoire mais aussi pour le travail en usine. Par conséquent, lorsque les entreprises américaines de semi-conducteurs observent (à juste titre) que leur déplacement vers l'Asie reflète de manière significative les efforts déployés pour bénéficier des subventions et des allégements fiscaux des gouvernements asiatiques que Washington n'a pas réussi à égaler, elles envoient le message qu'elles ont quitté un pays qui a longtemps semblé assez blasé sur le fait de soigner ce patrimoine industriel pour des pays pour lesquels c'est une priorité absolue. On peut dire la même chose du vaste fossé qui sépare la valeur de l'industrie manufacturière en Asie de l'Est de son statut aux États-Unis, où pendant des décennies, les dirigeants politiques, influencés par les milieux économiques et financiers, en sont venus à insister sur le fait que l'industrie manufacturière n'avait plus d'importance. En effet, dès 1985, le président de l'époque, Ronald Reagan, a déclaré que "la progression d'une économie telle que celle des États-Unis, de l'agriculture à l'industrie manufacturière et aux services, est un changement naturel". Intel, d'ailleurs, n'a pas fait exception. Comme le montrent les propres archives de l'entreprise, la part des États-Unis dans sa production manufacturière mondiale est passée de près de 70 % en 2004 à une "majorité" en 2019. En 2004, 60 % de ses 85 000 employés dans le monde étaient basés aux États-Unis. En 2019, l'effectif mondial est passé à 110 800 personnes, mais la part des États-Unis est tombée à 49 %. Même si l'on met de côté l'opinion courante à Washington selon laquelle le gouvernement ne saurait choisir les gagnants industriels et technologiques à distance aussi bien que le secteur privé, les raisons de douter de la capacité des États-Unis à revigorer le patrimoine industriel de la fabrication des semi-conducteurs sont faciles à cocher. Il y a la complexité même de la production de quantités sans défaut (et donc rentable) de puces toujours plus puissantes, dont chacune contient des milliards de transistors qui sont des fractions microscopiques toujours plus petites d'un cheveu humain de large et donc capables de gérer un nombre croissant de tâches de plus en plus difficiles. Il est nécessaire de recréer une chaîne d'approvisionnement complète de bout en bout (y compris les clients), plutôt que de supposer que l'industrie peut survivre comme une série de fabricants de puces de plusieurs milliards de dollars qui existent dans un isolement relatif. Il y a l'orientation court-termiste et stratégiquement indifférente de la forme actuelle de capitalisme américain dominant, orienté vers les actionnaires. Il y a la profonde ambivalence vis à vis de toutes les mesures de dé-mondialisation durable de la part d'Intel et de ses homologues sans usine. Après tout, Intel reste nerveux face à toute décision du gouvernement américain qui pourrait mettre en danger son accès à son énorme clientèle chinoise. Les entreprises sans usine dépendent aussi fortement des ventes en Chine, et du point de vue de leurs entreprises individuelles, la dépendance à l'égard des fonderies étrangères comme celles de la TSMC de Taiwan a jusqu'ici fonctionné à merveille. En outre, comme le suggèrent nombre de ces obstacles, il y a une puissante inertie - dans le secteur public comme dans le secteur privé, intellectuel comme organisationnel - derrière la vision mondialiste selon laquelle tant que l'économie américaine peut même accéder à des produits comme les semi-conducteurs, peu importe où ils sont fabriqués - surtout lorsque les fournisseurs étrangers sont des alliés militaires. Lorsque cet accès est confronté à des menaces potentielles suffisamment sérieuses, des mesures telles que l'envoi d'un autre groupe aéronaval dans les eaux de l'Asie de l'Est et du Pacifique ou l'émission de déclarations diplomatiques rassurantes pourraient naturellement sembler préférables au rapatriement de la fabrication. En fait, c'est précisément en raison de cette inertie et des obstacles réels à la promotion d'une fabrication nationale adéquate de semi-conducteurs que le passage d'une approche dominée par la politique étrangère à une approche basée sur la politique intérieure ne se fera pas du jour au lendemain, même avec une mobilisation de l'ensemble de l'économie et de la société. Il est vrai que les Américains peuvent trouver un certain réconfort dans l'émergence de moyens autres que la réduction de la taille des circuits pour stimuler l'innovation dans le domaine des semi-conducteurs. Les spéculations vont bon train sur le fait que les limites physiques des possibilités de réduction sont inconfortablement proches, et le coût du progrès devenant stratosphérique, des transistors de plus en plus petits pourraient même ne pas être la voie la plus prometteuse pour améliorer les performances des semi-conducteurs, du moins à moyen terme. Par exemple, le conditionnement implique la fabrication des boîtiers et autres produits qui protègent les circuits eux-mêmes de la corrosion et d'autres formes de dommages physiques, et à travers lesquels passent les signaux qui font fonctionner tous les dispositifs qui les utilisent. Longtemps considérés comme l'une des phases "back end" de la fabrication des puces et largement délocalisés en Asie, les acteurs de ce segment sont désormais appréciés pour leur capacité à améliorer les performances des semi-conducteurs tout en évitant des problèmes tels que la surchauffe. Intel elle-même a commencé à vanter ses prouesses dans ce domaine et dans des domaines similaires. Dans le même temps, les efforts de miniaturisation des circuits ne sont pas près de s'arrêter. TSMC a pour objectif de livrer à Apple cet automne une puce qui a une génération d'avance sur le dispositif qu'Intel vient de mettre au point. Elles alimenteront les premiers iPhones qui utilisent la technologie de communication 5G tant vantée. Le fabricant taïwanais a également dévoilé ses plans pour produire des processeurs encore plus performants d'ici 2022, et a commencé à développer leurs successeurs. Malgré le soutien bipartite aux projets de loi sur les puces électroniques et l'inquiétude bipartisane toujours croissante concernant les menaces liées à la Chine, on peut légitimement se poser des questions sur la pérennité et le sérieux de l'intérêt de Washington pour la fabrication de puces électroniques au niveau national. Après tout, le gouvernement américain s'inquiète des perspectives de l'industrie américaine depuis les années 1980, mais sa capacité de production nationale a quand même diminué pour ne représenter qu'une petite fraction du total mondial. Le maintien des forces américaines dans la région Asie-Pacifique afin de dissuader la pression politique et l'agression militaire de la Chine sera donc essentiel dans un avenir prévisible. Mais ces unités doivent être reconnues comme un atout gaspillé, et peut-être déjà gaspillé, car la puissance militaire nucléaire et conventionnelle croissante de la Chine et de la Corée du Nord a peut-être déjà érodé la domination de l'escalade qui, pendant des décennies, a renforcé la crédibilité des garanties de défense américaines. En substance, ces pays sont soit amplement capables de lancer des attaques de représailles nucléaires contre la patrie américaine (Chine), soit dangereusement proches de créer des systèmes de vecteurs intercontinentaux (Corée du Nord). Par conséquent, l'approche "America First" n'est peut-être pas seulement la voie la plus efficace pour retrouver le dynamisme national en matière de semi-conducteurs et de technologie. Elle pourrait également être la plus sûre.
  19. https://asia.nikkei.com/Politics/Turbulent-Thailand/Thailand-latest-Digital-ministry-seeks-to-block-Telegram 20 octobre Le site d'information en ligne de la chaîne câblée Voice TV a reçu une ordonnance de fermeture, après que la Commission nationale de la radiodiffusion et des télécommunications et le ministère de l'économie et de la société numériques aient mené une enquête à la demande de la police. L'enquête a déterminé que le contenu constitue une menace pour la sécurité nationale. A 13h15, le site est toujours actif. 19 octobre La Commission nationale de la radiodiffusion et des télécommunications dit avoir reçu une lettre du ministère de l'économie et de la société numérique, lui ordonnant d'ordonner aux fournisseurs de services Internet et de téléphonie mobile de bloquer l'accès à Telegram. La censure des médias en vertu du décret d'urgence est un sujet brûlant ce matin. La police thaïlandaise a l'intention de pousser une enquête sur quatre médias nationaux pour leur couverture des manifestations, au motif qu'ils pourraient avoir distribué des informations susceptibles de "provoquer des troubles dans la société". https://www.laprovence.com/article/france-monde/6151042/leur-voix-est-capitale-des-celebrites-thailandaises-brisent-le-silence.html (18 octobre 2020) Des célébrités thaïlandaises brisent le silence
  20. https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/10/20/covid-19-dans-le-monde-l-irlande-se-reconfine-le-canada-recense-plus-de-200-000-cas_6056643_3244.html Toute la population irlandaise sera reconfinée à partir de mercredi soir à minuit pour six semaines. Seules les personnes ayant un emploi essentiel auront « l’autorisation de se déplacer pour aller travailler ». Le Pays de Galles sera quant à lui soumis à compter de vendredi à un confinement de deux semaines. Les commerces non essentiels devront fermer, conduisant à une situation comparable au confinement instauré au Royaume-Uni à partir du 23 mars au moment de la première vague. https://www.politico.eu/article/ireland-coronavirus-lockdown-six-weeks/ (19 octobre 2020) Les comtés les plus touchés de la République d'Irlande sont situés à la frontière de l'Irlande du Nord, où le taux d'infection est trois fois plus élevé qu'en Irlande.
  21. https://www.theguardian.com/global-development/2019/nov/12/we-cant-allow-myanmars-slavery-tainted-shrimp-to-land-on-our-plates (12 novembre 2019) Nous avons parlé avec les travailleurs des radeaux dans cinq communautés du delta de l'Irrawaddy alors qu'ils attendaient à terre que le temps se calme. Ils nous ont parlé du confinement physique sur les radeaux pendant des mois et des heures de travail excessives, les pêcheurs travaillant 16 heures par jour pendant neuf mois. Nous avons entendu parler de l'usage systématique de la violence, y compris des rumeurs de meurtres de pêcheurs par les superviseurs. Les conditions d'emploi de tous les pêcheurs sur radeau avec lesquels nous nous sommes entretenus correspondaient à la définition internationale de l'esclavage. Les crevettes du Myanmar pourraient bientôt débarquer dans les assiettes européennes. Le gouvernement du Myanmar a engagé des discussions sur la manière dont un plus grand nombre de transformateurs et d'exportateurs peuvent satisfaire aux règles de durabilité qui leur permettront d'exporter vers l'UE. https://www.frontiermyanmar.net/en/against-their-will-myanmars-modern-day-slaves/ (17 juin 2016) Un rapport accompagnant l'indice 2016, publié le 31 mai, a révélé que 0,96 % de la population du Myanmar de 54 millions de personnes, a subi une forme d'esclavage, ce qui en fait le sixième plus grand nombre par habitant dans la région Asie-Pacifique et le deuxième plus grand en Asie du Sud-Est, après le Cambodge. Une enquête menée par l'Associated Press sur l'industrie de la pêche thaïlandaise en 2015 a révélé la situation critique de plus de 2 000 travailleurs de bateaux de pêche victimes de trafic, laissés en rade sur des îles indonésiennes isolées. La grande majorité d'entre eux étaient originaires du Myanmar. A la suite de l'enquête, pour laquelle AP a reçu un prix Pulitzer pour le service public en avril, toutes les victimes ont été rapatriées ou étaient sur le point d'être renvoyées chez elles, selon le rapport de Walk Free. Les enquêtes ont également conduit le gouvernement indonésien à révoquer les licences de quatre groupes d'entreprises, 18 sociétés et 388 navires, ainsi qu'à l'introduction d'une législation au Congrès américain pour une plus grande transparence des fournisseurs de produits de la mer.
  22. https://www.leparisien.fr/international/presidentielle-americaine-hubert-vedrine-pointe-les-risques-d-une-crise-institutionnelle-19-10-2020-8403989.php Hubert Védrine : Quant aux Démocrates, ils se mordent les doigts d'avoir cru naïvement que la Chine allait se démocratiser en entrant dans l'OMC (Organisation mondiale du commerce, NDLR) et pensent, comme les classes populaires américaines, qu'ils ont été les dindons de la farce. Les Européens sont déjà victimes de l'impérialisme judiciaire américain, avec ses sanctions scandaleuses. S'il l'on ajoute la volonté de la Chine et des Etats-Unis de sommer les Européens de choisir entre les deux, cela devient encore plus difficile, car la plupart ne sont pas en état de le faire, pour des raisons technologiques, économiques ou mentales. J'avais dit, il y a longtemps, que les Européens devraient cesser d'être des bisounours dans le monde de Jurassic Park ! Avec Joe Biden à la Maison Blanche, la situation s'améliorerait-elle ? Il y aurait un soulagement énorme à voir Trump écarté (pas dans tous les pays !)… mais avec le risque paradoxal que, les Européens estimant que « le cauchemar est fini », cela affaiblisse l'effort que le président Macron, l'Allemagne et la Commission essaient de déclencher en Europe. Un deuxième mandat Trump aurait-il plus d'effet ? En matière de sécurité, les Européens redoutent d'avoir à assumer le premier rôle. Une Europe puissante n'est toujours pas dans leur ADN. Croyez-vous possible un retrait américain de l'Otan ? Non. Tout le système stratégique, militaire et industriel américain est favorable au maintien de cette relation très avantageuse pour les Etats-Unis, même s'ils payent 70 % de l'Otan. Donald Trump peut afficher son désintérêt, être désinvolte, mais les Américains ne se priveront pas de cet instrument. Mais si les Etats-Unis se trouvaient au bord d'une vraie fracture, avec une moitié du pays rejetant la conclusion de la Cour suprême, ce serait une situation inédite très dangereuse pour les Américains, et pour le monde… Si les Etats-Unis connaissaient une vraie crise institutionnelle, ce serait un coup terrible pour l'idée démocratique dans le monde et encouragerait les prétentions de ses rivaux.
  23. https://francais.radio.cz/pour-parer-a-lafflux-de-malades-la-tchequie-veut-mobiliser-des-structures-8697255 (15 octobre 2020) Alors que la République tchèque est désormais le quatrième pays le plus touché au monde par le Covid-19, selon les données compilées par le New York Times, et qu’elle est le premier pays d’Europe en termes de circulation du virus, les autorités tchèques viennent d’annoncer la mobilisation de structures alternatives aux hôpitaux pour accueillir l’afflux de malades qui s’annonce. « Les chiffres sont catastrophiques, » a concédé le Premier ministre tchèque Andrej Babiš, jeudi matin, avant de s’envoler pour le conseil européen de ces jeudi et vendredi consacré, entre autres, au climat. Venant de la bouche du chef du gouvernement qui est accusé par l’opposition de ne pas avoir anticipé la deuxième vague frappant durement le pays, cet aveu a de quoi inquiéter alors même que le ministre de la Santé Roman Prymula a affirmé mercredi que le système hospitalier était « au bord de l’effondrement ». A Prague, un hôpital de campagne doit être mis en place à l’aérodrome du quartier de Letňany, dans le nord de la capitale, comme le précise le ministre de l’Intérieur, Jan Hamáček (ČSSD) : « A partir de samedi, l’armée tchèque va construire à Letňany un hôpital de campagne d’une capacité d’accueil de 500 lits. Nous utilisons les bâtiments existants sur le site, des hangars qui sont chauffés. Tout l’équipement sera celui d’un hôpital militaire de campagne habituel. Du côté du personnel, il s’agira d’une base issue des rangs de l’armée, mais aussi des soignants mobilisés dans les hôpitaux. En cas de besoin, tout ce personnel peut être épaulé par les étudiants en médecine. » Selon les données de l’Institut des informations et statistiques sanitaires analysées par le site de la Radio tchèque iRozhlas.cz, ce sont les écoliers qui sont les premiers touchés par le coronavirus (18 718 contaminations depuis le mois de mars, soit 16,42 % de tous les cas de Covid-19) et qui sont donc responsables de la transmission du virus dans leurs familles. Les enseignants arrivent en quatrième position (4 483 cas), mais combinés aux cas d’élèves malades, l’école apparaît en effet comme une des sources premières d’infection – une des raisons qui a d’ailleurs décidé de la fermeture totale des écoles (hors maternelles). Les personnes âgées sont la deuxième catégorie de la population la plus touchée, alors même qu’elles sont aussi la catégorie la plus fragile face au SARS-CoV-2. Enfin, le personnel médical est tout particulièrement touché, et notamment à Prague, alors même que la capitale tchèque est également un des principaux foyers d’infection du pays et que les capacités d’accueil de ses hôpitaux arrivent à saturation.
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