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Tout ce qui a été posté par Wallaby
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Chine
Wallaby a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/08/07/trump-signe-le-decret-qui-oblige-toute-transaction-avec-le-proprietaire-chinois-de-tiktok-avant-45-jours_6048339_4408996.html « Comme TikTok, WeChat capture automatiquement de larges pans d’information sur ses utilisateurs, menaçant ainsi de donner accès au Parti communiste chinois à des informations personnelles sur les Américains », justifie le décret. A la Bourse de Hongkong, l’action Tencent a plongé de plus de 6 % après cette annonce. -
[Liban]
Wallaby a répondu à un(e) sujet de g4lly dans Politique etrangère / Relations internationales
Donc en clair, cela consisterait à approvisionner le Liban par les ports de Tartous ou Lattaquié, au cas où Tripoli serait saturé ? -
[Liban]
Wallaby a répondu à un(e) sujet de g4lly dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.lefigaro.fr/conjoncture/le-port-de-beyrouth-devaste-le-liban-perd-une-source-d-alimentation-essentielle-20200805 La sécurité alimentaire du pays pourrait être en jeu, selon Hadi Nasrallah. «Le plus grand port du pays s'est soudain évaporé, et aucun autre ne pourra absorber toutes les importations que nous avions l'habitude de recevoir. Or, nous ne produisons quasiment rien de ce que nous mangeons ou buvons: environ 80% des denrées alimentaires sont importées». L'Agence des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation, la FAO, craint d'ores et déjà «d'avoir à brève échéance un problème de disponibilité de farine pour le pays». «Le Liban n'aura pas d'autre choix que de se tourner vers l'Est, et il n'est plus en position de refuser quoi que ce soit de ce côté-là», conclut Hadi Nasrallah. Je n'ai pas compris ce qu'il veut dire. C'est quoi "l'Est" ? C'est la Syrie ? L'Irak ? La Chine ? https://www.lorientlejour.com/article/1228311/le-port-de-beyrouth-nest-plus-operationnel-et-ne-le-sera-pas-pendant-un-moment-.html (5 août 2020) "Mais l’activité du port de Beyrouth a tellement diminué en raison de la crise économique et financière que traverse le pays, que celui de Tripoli ne devrait pas avoir de mal à absorber le trafic actuel", estime la première source. -
Arabie saoudite, le pays et son influence internationale
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui mais le truc c'est qu'au départ la révélation est censée avoir eu lieu à l'oral, puis avoir été transmise par apprentissage par coeur et "récitation" (le sens étymologique de "Coran"). Ce n'est que bien plus tard, après la mort de Mahomet que tout cela est mis par écrit, ce qui pose des problèmes philologiques du même ordre de complexité que celui de l'histoire rédactionnelle des évangiles. -
Guerre civile en Syrie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
https://nationalinterest.org/blog/skeptics/state-department-turkey-letting-syrian-rebel-war-criminals-run-wild-166322 (5 août 2020) La Turquie a cédé de vastes territoires à une coalition rebelle appelée "gouvernement intérimaire syrien", qui se considère comme le gouvernement en exil de la Syrie, dans le cadre d'une campagne militaire contre les forces dirigées par les Kurdes. Certains de ces groupes rebelles ont été accusés de crimes de guerre, notamment le meurtre horrible de l'homme politique kurde syrien la femme politique kurde syrienne Hevrin Khalaf et l'enlèvement massif de femmes syriennes. Et leur bras politique les laisse peut-être s'en tirer, selon un rapport de mardi sur la guerre civile syrienne rédigé par un organisme de surveillance du gouvernement américain. Le Département d'Etat avait déclaré aux enquêteurs de l'Inspecteur général en chef en mars 2020 que "le gouvernement intérimaire syrien a jugé, condamné et fait condamner les auteurs" de crimes de guerre. Mais le département a changé d'avis en juin 2020, en disant aux mêmes enquêteurs qu'il n'avait "aucune preuve que le gouvernement intérimaire syrien ait systématiquement arrêté, poursuivi ou tenu responsable de quelque manière que ce soit tout membre [de l'opposition syrienne soutenue par la Turquie] impliqué dans des abus des droits de l'homme ou des violations du droit des conflits armés". Le gouvernement intérimaire syrien n'a jusqu'à présent emprisonné qu'un seul combattant de 19 ans, selon le rapport de l'inspecteur général en chef. Les fonctionnaires du Département d'Etat ont également déclaré aux enquêteurs qu'ils étaient "préoccupés" par les rapports sur les violations des droits de l'homme à Afrin, une enclave à majorité kurde qui est occupée par les forces turques depuis 2018. Les fonctionnaires ont mentionné que les groupes rebelles syriens à Afrin ont été accusés de piller des maisons et des sites archéologiques, de détruire des sanctuaires religieux Yezidi, et d'enlever des femmes pour obtenir une rançon. Au moins 161 femmes ont disparu à Afrin depuis le début de l'occupation turque, dont 44 auraient été kidnappées cette année, selon les données recueillies par le projet "Missing Afrin Women". Six d'entre elles appartenaient à la minorité religieuse Yezidi. Un rapport du professeur Amy Austin Holmes du Centre Wilson a également constaté qu'il est maintenant "pratiquement impossible pour les Yezidis de pratiquer ouvertement leur foi" à Afrin, où plus de la moitié des sanctuaires yezidis ont été détruits ou profanés. Le Département d'Etat a déclaré que "comme nous n'avons pas de présence sur le terrain, nous ne sommes pas en mesure de confirmer ces rapports, mais beaucoup d'entre eux semblent crédibles". L'armée américaine est allée plus loin que le Département d'Etat. Le Commandement central américain a affirmé que la Turquie "soutient activement plusieurs milices et groupes islamistes extrémistes "engagés dans des activités criminelles violentes"". -
Arabie saoudite, le pays et son influence internationale
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui mais si on définit l'arabe non pas comme une langue véhiculaire écrite, mais comme une langue vernaculaire orale, alors il n'y a pas "un" monde arabe mais "des mondes arabes" qui ne se comprennent pas mutuellement. Les plus grandes variations entre les types d'arabe sont celles entre les groupes linguistiques régionaux. Les dialectologues arabes ne distinguaient auparavant que deux groupes : les dialectes du Machrek (oriental), à l'est de la Libye, qui comprennent les dialectes de la péninsule arabique, de la Mésopotamie, du Levant, de l'Égypte et du Soudan ; et l'autre groupe est celui des dialectes du Maghreb (occidental) qui comprend les dialectes d'Afrique du Nord (Maghreb) à l'ouest de l'Égypte. Dans chacun de ces deux groupes, l'intelligibilité mutuelle est élevée, mais entre ces deux groupes, l'intelligibilité est asymétrique, c'est-à-dire que les locuteurs maghrébins sont plus susceptibles de comprendre le machrekien et non l'inverse. Cependant, les dialectologues arabes ont adopté une classification plus précise pour les variantes modernes de la langue, qui est divisée en cinq grands groupes : Péninsulaire (quatre sous-groupes) ; Mésopotamien ; Levantin (trois sous-groupes) ; Nilo-Égyptien (quatre sous-groupes) ; et Maghrébin (deux sous-groupes). https://en.wikipedia.org/wiki/Varieties_of_Arabic Il faudrait donc renommer "l'institut du monde arabe" en "Institut des mondes arabes". -
[Liban]
Wallaby a répondu à un(e) sujet de g4lly dans Politique etrangère / Relations internationales
Il y avait eu une explosion en 2015 dans un port, à Tianjin : https://fr.wikipedia.org/wiki/Explosions_de_Tianjin_en_2015 -
Arabie saoudite, le pays et son influence internationale
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Je viens d'écrire qu'Avicenne et l'Ayatollah Khomeini ont écrit de nombreux livres en arabe. D'autre part l'Iran actuel inclut une petite minorité arabe : https://fr.wikipedia.org/wiki/Arabes_d'Iran C'est un peu comme si on disait que les Allemands ne sont pas Européens parce qu'ils ne "parlent" pas latin. Or l'oeuvre de Leibniz est en latin, pour l'essentiel. -
Arabie saoudite, le pays et son influence internationale
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Avicenne ou l'ayatollah Khomeini font partie de l'arabophonie comme certains Suisses (Jean-Jacques Rousseau) ou la reine d'Angleterre ("Dieu et mon Droit") font partie de la francophonie. Et est-ce que Mazarin en tant que "non français" n'est pas français ? -
Espagne ,politique intérieure et extérieure
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Gibbs le Cajun dans Politique etrangère / Relations internationales
Un homme de "valeur incommensurable" n'abdique pas, il règne jusqu'à la fin de sa vie pour faire profiter le pays de sa valeur incommensurable. S'il a abdiqué, c'est bien la preuve que le bilan, quand on a mis dans la balance le positif et le négatif ne penchait plus du bon côté. -
[Liban]
Wallaby a répondu à un(e) sujet de g4lly dans Politique etrangère / Relations internationales
Eh bien je trouve ça assez bizarre comme comparaison. À Nagasaki il y aurait eu entre 60.000 et 80.000 morts. -
Chine
Wallaby a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.letemps.ch/opinions/meilleur-mondes-bipolaires (29 juillet 2020) En consolidant leur propre démocratie et en soignant leurs alliances et leurs partenariats, les Etats-Unis disposeraient d’un atout majeur pour contenir la Chine. Chose surprenante, c’est à ce constat qu’a abouti un rapport interdépartemental publié par la Maison-Blanche il y a deux mois à peine. Sa conclusion? « Tout en étant en compétition avec la République populaire, nous accueillons la coopération là où nos intérêts s’alignent. La compétition ne doit pas conduire à la confrontation ou au conflit ». -
Espagne ,politique intérieure et extérieure
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Gibbs le Cajun dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.ladepeche.fr/2020/08/05/la-fuite-de-juan-carlos-secoue-lespagne-9007998.php Il existe en espagnol un verbe, borbonizar, "bourboniser", qui signifie "trahir à la manière des Bourbons, avec cynisme et roublardise", a écrit Michel del Castillo à propos du grand-père Alphonse. Juan-Carlos, ou le poids de l’hérédité? interroge aussi au Prado le cruel portrait de son aïeul Charles IV, par Goya. -
Espagne ,politique intérieure et extérieure
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Gibbs le Cajun dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.rtl.fr/actu/international/les-infos-de-7h-espagne-ou-se-cache-juan-carlos-7800705747 (4 août 2020) Alors qu'il était visé par des soupçons de corruption, Juan Carlos, roi d'Espagne de 1975 à 2014, a finalement choisi l'exil et quitté le pays. Une fuite secrète vers une destination qui reste pour l'heure un mystère. Sur le plan symbolique, ça fait un peu désordre quand même. -
Je ne connais pas Castoriadis, mais cela semble pouvoir se rapprocher de la théorie de l'hégémonie culturelle, "d'abord formulée par Antonio Gramsci pour expliquer pourquoi les révolutions communistes prédites par Marx dans les pays industrialisés ne s'étaient pas produites" (Wikipedia).
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Coronavirus - Covid 19
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Lordtemplar dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.t-online.de/nachrichten/deutschland/id_88336552/zweite-corona-studie-studie-offenbart-psychische-folgen-fuer-kinder.html (3 août 2020) Les médecins de Leipzig ont également interrogé 900 enfants et adolescents sur les conséquences psychologiques de la fermeture des écoles. Selon Kiess, ils se sont plaints d'une perte de qualité de vie "et de bonheur", en particulier dans les familles pauvres et peu instruites. "L'absence de structure quotidienne, le fait de ne pas avoir à se lever pour aller à l'école, est considéré comme une perte". Cette situation serait aggravée par une augmentation massive de l'utilisation des médias et la perte de contact avec les pairs. -
Japon
Wallaby a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.bfmtv.com/international/resurgence-du-virus-au-japon-la-region-d-okinawa-en-etat-d-urgence_AD-202008010035.html Le gouverneur de la région d'Okinawa a déclaré l'état d'urgence jusqu'au 15 août en raison de la circulation du coronavirus et a demandé à la population de la province japonaise de se confiner pendant deux semaines. Le dirigeant a demandé aux habitants d'éviter les sorties non essentielles. Les mesures prises au Japon ne sont pas contraignantes comme celles en Europe, mais sont tout de même largement respectées par la population. -
Chine
Wallaby a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est comme le pape à la Renaissance. Il y a des idées nouvelles qui surgissent de partout. Gutenberg, Christophe Collomb, Galilée, Martin Luther. Ca part dans tous les sens comme un feu d'artifice. Dans un premier temps le pape surfe sur la vague, se fait ami de Galilée. Et puis patatras, il se fait rattraper par la Curie, et à contre-coeur doit condamner Galilée. Et on voit qu'il godille, qu'il louvoie, qu'il ne maitrise pas ce qui se passe. Il n'est plus le grand manitou qu'il était sensé être. Il n'est plus cet astre autour duquel tout tourne. -
Chine
Wallaby a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
Le passage ci-dessus explique pourquoi les États-Unis vont - peut-être (avec Trump on n'est jamais sûr de rien) - sévir contre TikTok : c'est une question de "souveraineté culturelle" et de "souveraineté du discours". J'ai trouvé intéressant le passage suivant : Même avec l’augmentation des revenus des Chinois d’année en année, le dividende du travail est épuisé, mais combien de ressources humaines de milieu et de haut de gamme ont été produites en Chine au cours des 30 dernières années ? Qui a formé plus de 100 millions d’étudiants de premier cycle et de niveau universitaire ? L’énergie de cet ensemble de personnes est encore loin d’être libérée dans le développement économique de la Chine. Qu'est-ce que va donner ce bouillon de culture qui met en interaction 100 millions de personnes bien formées, intelligentes, agiles dans le monde moderne ? Personne ne le sait, y compris Xi Jinping. Si j'étais Xi Jinping, j'essaierais de surfer sur la vague, et de répondre aux attentes de ces 100 millions, ou au moins de donner l'illusion de répondre à leurs aspirations. Mais quid si Xi Jinping se fait dépasser ? Quid si cette somme de 100 millions d'intelligences est plus intelligente que Xi Jinping et ses amis ? Est-ce que ces 100 millions d'intelligences se reconnaîtront dans son leadership ? -
[OTAN/NATO]
Wallaby a répondu à un(e) sujet de zx dans Politique etrangère / Relations internationales
"Nous devons réinventer nos relations avec la Russie sans attendre Trump, qui, s'il est réélu, relancera une dynamique entre les Etats-Unis et la Russie sans tenir compte des intérêts de l'Europe", a déclaré Védrine dans une interview au journal français Le Figaro en août [2019]. "La relation dont nous avons besoin doit être réaliste et prudente, mais de bon voisinage", a-t-il déclaré dans une autre interview. De tels propos alarment les gouvernements d'Europe centrale et orientale, qui considèrent les efforts de Macron pour tendre la main à Vladimir Poutine comme à la fois naïfs et dangereux. Mais Védrine, qui est connu pour être proche de Macron, est aussi l'un des principaux théoriciens français de la soi-disant "faute occidentale" envers la Russie dans l'ère post-soviétique. "L'Occident a été possédé par une telle arrogance au cours des 30 dernières années, par une telle hubris dans l'imposition de ses valeurs au reste du monde", a déclaré Védrine au Figaro. "Pendant les deux premiers mandats de Poutine, il a tendu la main aux Occidentaux, qui ont eu tort de ne pas avoir vraiment répondu. C'est une position que Macron a répétée à plusieurs reprises en public Védrine semble également blâmer au moins partiellement les États-Unis pour l'annexion de la Crimée par la Russie. "Le désir américain d'élargir l'OTAN à l'Ukraine est malheureux, mais nous devons regarder vers l'avenir", a-t-il déclaré au Figaro. -
Politique étrangère de la France
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Gibbs le Cajun dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.lenouvelespritpublic.fr/podcasts/219 (2 août 2020) Jean-Louis Bourlanges : L’Histoire a fait que nous ne sommes plus cette puissance prééminente (depuis la défaite de Waterloo notamment), mais de Gaulle s’est toujours efforcé de lui rendre cette place. Il s’est donc ingénié par tous les moyens à faire exister la France, quitte à parfois « faire son intéressant », par exemple en bougeant les lignes, étant d’un côté un jour, de l’autre le lendemain. Mais toujours dans un cadre assez maîtrisé sur le plan du bon sens. De Gaulle est un « révolté prudent ». Il est un révolutionnaire attentif aux rapports de force, prenant soin de ne pas gâcher les chances de son pays. Il y a deux personnages en lui : le rêveur habité par un rêve de plus en plus irréaliste, auquel il va donner corps par toute la force de son indiscutable génie ; mais aussi l’homme politique réaliste, attentif aux rapports de force, et effectivement pragmatique. Prenons un exemple précis : l’appel du 18 juin. Il s’agit à la fois de la réaffirmation de l‘espoir de la grandeur française, mais il est accompagné d’un constat qui est implacablement modeste. L’appel du 18 juin est la reconnaissance que ce n’est plus la France qui fait l’Histoire, mais qu’elle est au contraire prise dans un phénomène mondial. Ce réalisme extrême peut déjà être trouvé dans son premier livre, La Discorde chez l’ennemi, ouvrage tout à fait remarquable et à mon avis pas assez lu. De Gaulle est l’un des rares analystes de la première guerre mondiale de cette époque à dire que l’apport américain a été décisif. Les Français de l’époque n’ont pas vécu la fin de la Grande Guerre comme une victoire américaine. De Gaulle souligne le rôle essentiel de la France, mais il ne méconnaît pas le rôle américain. Nous avons donc d’un côté l’hyperréalisme de la situation, et de l’autre le rêve, sans cesse poursuivi et jamais concrétisé. En réalité, de Gaulle est prisonnier de cet essentialisme qui fait qu’un État doit être indépendant. Pour lui, l’indépendance est l’obligation de ne jamais se lier définitivement à un autre État. Il ne cesse de le répéter : la France doit garder « les mains libres ». Cette affirmation de l’indépendance de principe d’un État fait que toutes les obligations auxquelles il souscrit sont temporaires et révocables. C’est cette idée que je critique. Je crois pour ma part que pour bâtir un ordre mondial durable et souhaitable, il faut bâtir des partenariats profonds, et sortir de ce « chacun pour soi » irréductible. De Gaulle répugne à cela, on le voit dans la façon dont il traite l’Allemagne (très bien au début, très mal par la suite avec la politique de la chaise vide) ou l’URSS. On a quelqu’un qui ne peut pas construire un ordre : il est un héros qui n’existe que dans le mouvement permanent, c’est pourquoi lorsqu’il s’en va il n’y a pas pas vraiment d’ordre européen, et des liens atlantiques très distendus ; Pompidou passera son temps à craindre un retrait américain de l’Europe, et Giscard s’attachera à reconstruire un lien durable avec l’Allemagne. Pour de Gaulle, aucune construction n’était durable, c’est une mobilité (très brillante c’est indéniable) qui le guide de bout en bout. François Bujon de l’Estang : Il a toujours suivi un même fil : masquer la faiblesse de la France, ou la camoufler derrière l’action d’un pays se comportant comme une puissance majeure. Plus la France était en crise, plus son discours prenait de la hauteur et lui remettait de compenser. Il était davantage un prestidigitateur, habile à diriger l’attention de ses interlocuteurs loin des éventuelles faiblesses de la France. Je ne crois pas du tout qu’il ait conduit la politique étrangère de la France dans une impasse ; je crois au contraire que celle qu’il a menée peut encore nous servir de guide pour sauver ce qui peut l’être dans ce monde en train de se défaire. David Djaïz : Il y a dans les réflexions de de Gaulle des presciences et des saillies absolument spectaculaires. Il avait par exemple déclaré « la Russie boira le communisme comme le buvard boit l’encre ». Les nations qui ont émergé durant les dernières décennies sont le produit de nationalités qui n’étaient pas à l’aise dans des ensembles plurinationaux, comme par exemple l’ex-Yougoslavie. Il y a chez de Gaulle une prescience sur la résilience du fait national, et la thèse que je défends est que la mondialisation, loin d’effacer les Etats-nations, les renforce au contraire. De Gaulle a très tôt le courage d’une rapprochement décisif avec l’Allemagne d’Adenauer, à une époque où ce pays avait mauvaise presse en France. Le souvenir de la guerre était encore cuisant, et le pays paraissait aux mains des USA. Ce rapprochement nous évite aujourd’hui encore le délitement de l’Europe. De la même manière, sa vision intergouvernementale (exprimée dans le plan Fouchet par exemple) peut être critiquée comme trop arc-boutée sur les Etats-nations, mais il me semble que les débats que nous avons aujourd’hui sur une meilleure articulation entre les Etats et l’Europe, sur une meilleure autonomie stratégique, sur l’autonomie que doit conquérir l’Europe face à l’Alliance Atlantique, est d’une brûlante actualité par rapport aux préoccupations du général il y a 50 ans. Jean-Louis Bourlanges : François Bujon décrivait en positif les mêmes choses que moi en négatif : c’est à dire que la prestidigitation qu’il évoquait comme une qualité du général me paraît très inquiétante. De Gaulle admettait ce côté « illusionniste », en reconnaissant avoir toujours fait comme si la France était grande, mais d’une certaine façon cette illusion nous piège encore, nous en avons hérité un décalage entre la réalité de la France et le discours gaullien que le pays a profondément intériorisé. Je ne suis pas d’accord quand vous dites que la situation n’était pas inquiétante à son départ : Pompidou était obsédé par l’idée que les Etats-Unis se retirent d’Europe, et que l’Allemagne s’engage dans une politique neutraliste. Giscard et Mitterrand se sont eux aussi efforcés de nous rapprocher de l’Allemagne, fidèles à une tradition constructiviste de la Quatrième République. François Bujon de l’Estang : Je ne parle pas seulement de la crise de la Covid-19, mais au désordre du monde plus général. Il est aujourd’hui bien plus grand qu’il ne l’était à l’époque de de Gaulle. Le monde était alors structuré clairement, sous la forme d’un affrontement entre deux géants ; et de Gaulle s’est toujours efforcé d’avoir les mains libres afin que la France occupe une place qu’il avait décidée, plutôt que celle qu’on lui aurait assignée. C’est ce qu’il a toujours fait : le voyage en Union Soviétique de 1966, les liens avec le Vietnam du Nord pour agir pour la paix pendant la guerre du Vietnam, les relations diplomatiques avec Pékin ... C’est toujours pour essayer de maximiser les atouts diplomatiques du pays qu’il agit, pour faire entendre une voix qui sans cela eut été inaudible. [Aujourd'hui], il faut se demander comment défendre les intérêts de la France et de l’Europe dans des situations dominées par un affrontement entre les Etats-Unis et la Chine. Vis-à-vis de la Chine, il faut s’efforcer de relocaliser une partie de nos industries pour récupérer ce qu’on peut d’autonomie, il faut défendre nos technologies face au prédateur chinois. Quant aux Etats-Unis, il faut échapper à une vassalisation envers Washington ou les GAFAM. Mais c’est aussi vrai face aux nostalgies impériales de Poutine, ou aux dangereuses menées d’Erdogan. Jean-Louis Bourlanges : Je reste convaincu que cette grande geste française est l’un des facteurs de cette difficulté qu’a la France à être adaptée au monde dans lequel elle est. La France est une puissance moyenne et elle doit s’accepter comme telle. Elle a des intérêts à défendre et des valeurs à faire passer, elle ne peut le faire qu’en s’accordant à d’autres. Notre seule chance dans un monde si divisé c’est de construire une Europe vraiment solidaire, non par seule bonté d’âme mais pour pouvoir défendre nos intérêts. Y arriverons-nous ? Je l’ignore, mais je sais en tous cas que nous n’avons une chance de le faire que si nous parvenons à dépasser « l’exclusivisme » français hérité de de Gaulle. Le devoir de la France aujourd’hui est de construire des alliances et trouver des partenaires sans qui nous serons mangés tout crus par la Américains, les Chinois, les Russes, les islamistes ou que sais-je. Nous avons pour cela à imaginer des choses qui ne l’ont pas été par le général de Gaulle. -
Venezuela
Wallaby a répondu à un(e) sujet de tharassboulbah dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.lenouvelespritpublic.fr/podcasts/217 (19 juillet 2020) Quant à votre deuxième question sur l’alternative politique, j’insiste sur le fait que les Américains et les Européens ont très peu de chances de forcer Maduro à se rendre à la table des négociations, seuls ses soutiens ont ce pouvoir : la Russie, la Chine et Cuba. Il en était de même pendant la transition en Afrique du Sud, ou pour les référendums au Chili sous Pinochet : à l’époque ce sont les Américains qui ont tapé du poing sur la table, et cela a été suivi d’effets parce que les USA étaient alliés de ces régimes. Ici, ce sont les adversaires, pourquoi Maduro les écouterait-il ? On est donc un peu dans le wishful thinking en s’imaginant que l’Europe ou les USA vont être entendus dans cette affaire. -
Philippines : un nouveau président original
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Kiriyama dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sante/Sanofi-pourquoi-vaccin-contre-dengue-vire-cauchemar-2019-03-02-1201006031 (2 mars 2019) Les Philippines ont annoncé, vendredi 1er mars [2019], des poursuites contre six responsables de Sanofi Pasteur dans le cadre d’une enquête sur des décès d’enfants vaccinés contre la dengue. Au total, 837 000 écoliers ont reçu une ou plusieurs doses du vaccin. Mais fin 2017, la campagne a été interrompue. Depuis novembre 2017, Sanofi fait profil bas. Le laboratoire a alors annoncé que son vaccin était en fait protecteur uniquement chez les personnes ayant déjà été infectées par la dengue par le passé. « Quant aux personnes ne présentant aucun antécédent de dengue, les analyses montrent qu’à plus long terme à la suite de la vaccination, davantage de cas sévères de dengue pourraient être observés en cas d’exposition au virus », précisait alors Sanofi. Un cas de figure pas banal. En principe, en effet, un vaccin vise à protéger des gens n’ayant jamais été infectés par une maladie. Mais dans le cas de la dengue, rien ne marche comme prévu. Au contraire, les personnes vaccinées semblent développer des formes plus graves que les non vaccinées. https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/151018/anatomie-d-un-scandale-sanitaire-le-vaccin-dengvaxia-de-sanofi (15 octobre 2018) Too big to fall ! Cela s’applique pour les banques et la crise financière de 2008, mais cela semble s’appliquer aussi à la mise sur le marché la plus rapide possible du Dengvaxia. Car alors que les interrogations se succèdent sur les premiers résultats de la phase deux, sans même attendre les résultats complets qui ne seront connus qu’en septembre 2012, Sanofi passe… dés 2011 à la phase trois auprès de 30 000 enfants de 12 pays. Et incroyable, alors que toute la communauté scientifique connait les liens entre primo infection et forme grave de la maladie lors d’une re-infestation avec une autre souche, seuls 10% des enfants inclus dans les essais seront testés pour savoir s’ils ont été préalablement exposés au virus de la dengue. En septembre 2015, les résultats des trois premières années de suivi sont rendus publics. Ils montrent que dans l’essai mené en Asie, les enfants vaccinés de 2 à 5 ans ont un risque d’hospitalisation pour dengue sévère 7,5 fois plus élevé que les enfants non vaccinés ! Et dans ce groupe des 2 à 5 ans, c’est la moitié des enfants testés qui n’avaient jamais auparavant été en contact avec la dengue. N’écoutant pas ces alarmes, pour sauver ses investissements, Sanofi décide simplement de modifier l’âge minimum de la vaccination. Dans sa publication de septembre 2015, il avance pour la première fois l’age minimum de 9 ans. Malgré ces alertes, Sanofi se voit délivrer par le Mexique une première autorisation de mise sur le marché du Dengvaxia en décembre 2015. Le Mexique est pourtant le pays où, selon la publication de Sanofi, l’efficacité du vaccin est la plus faible, avec seulement 30% de personnes protégées. Mais en fait, c’est dès avril 2014, lors d’un voyage du Président français François Hollande, que la décision du Mexique est prise. Un engagement est signé en juillet 2015 par le vice-ministre mexicain de la santé, un certain Pablo Kuri Morales. Sanofi connait bien le ministre. Il était de 2009 à 2011… son directeur scientifique au Mexique. Quelques jours après le Mexique, c’est au tour des Philippines d’autoriser le Dengvaxia, le 22 décembre 2015, alors que l’essai de phase 3 est encore en cours ! Voilà ce qu’écrit le journal Le Monde : « A deux reprises, le 14 mai 2015 et le 2 décembre 2015, la ministre de la santé philippine, Janette Loreto-Garin, rencontre les dirigeants de Sanofi. Avec là aussi, des soupçons de conflit d’intérêts. Ainsi, l’un des plus grands soutien du vaccin est Kenneth Hartigan-Go, sous-secrétaire à la santé de 2015 à 2016, auparavant responsable de l’Agence de santé publique philippine de 2010 à 2014, mais aussi fondateur et directeur, de 2001 à 2009, de la Zuellig Family Fondation, dont la branche pharmaceutique est le distributeur exclusif du vaccin aux Philippines ». Quand des spécialistes philippins de dengue alertent les autorités, comme Lenila Dans, épidémiologiste à l’Université de Manille, « le doyen de son université a reçu un courrier de Sanofi pour que les déclarations sur les risques du Dengvaxia soient retirées ». En avril 2016, sur recommandation du son groupe d’experts stratégique du SAGE, l’OMS donne son feu vert à la vaccination. Une décision très critiquée, d’autant que les experts de l’OMS avaient auparavant critiqué le vaccin. On se souvient des accusations du Bristish Médical Journal et du Conseil de l’Europe sur les liens entre les experts de l’OMS et ceux de l’industrie pharmaceutique au moment de la grippe H1N1. https://en.wikipedia.org/wiki/2019_Philippines_measles_outbreak L'épidémie de rougeole aux Philippines a débuté au début de l'année 2019. Une épidémie de rougeole a été officiellement déclarée en février 2019 par le gouvernement philippin dans certaines régions administratives de Luzon et des Visayas, dont la région métropolitaine de Manille. L'épidémie est attribuée à la baisse des taux de vaccination, qui sont passés de 88 % 10 à 15 ans auparavant à 74 % au moment de l'apparition de l'épidémie, prétendument causée par la controverse sur le Dengvaxia. -
C'est une simple nuance. Cela ne falsifie pas le constat que tu faisais que "Marxiste est aussi une injure dans la bouche d'un américain a fortiori d'un conservateur". Rob Dreher doit être dans une forme de "en même temps" macronien. Dans une forme de pensée... complexe. Lorsqu'il dit à propos de Black Live Matters "au moins deux des fondateurs sont marxistes", ce n'est pas un compliment. C'est une des preuves que pour lui "Ce mouvement est aujourd’hui bien plus radical que ce que les gens peuvent penser". Là c'est tout à fait le conservateur pour qui "marxiste" est une injure. Une autre façon de voir cela serait de dire que Dreher est mi-conservateur, mi-populiste (voir l'emploi élogieux qu'il fait de ce terme dans le texte).
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Sauf que dans le cas de Rod Dreher, il est prêt à embrasser une grille d'analyse marxiste quand ça l'arrange : Un marxiste pourrait dire - à juste titre, je pense - que les grandes entreprises embrassent la gauche culturelle comme un moyen de préserver leurs privilèges économiques. (Le Figaro, article cité plus haut)