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Wallaby

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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. Voilà un enfant qui fait un mauvais démarrage dans la vie et qui risque de se retrouver en orphelinat. Lire à ce sujet le témoignage d'Alexandre Guezalov qui se considère comme un survivant : http://www.lecourrierderussie.com/2012/06/alexandre-guezalov-faut-arreter/ (6 juin 2012)
  2. Je viens de voir que ce même Eltchaninoff a donné une interview à J.-D. Merchet de L'Opinion dans laquelle il dit ceci : http://www.lopinion.fr/12-fevrier-2015/michel-eltchaninoff-l-imperialisme-a-carte-vladimir-poutine-21293 (12 février 2015) Qu'en est-il d'Alexandre Douguine, souvent présenté en Occident comme l'inspirateur de Poutine ? Il est trop extrémiste pour que Poutine se risque à le côtoyer. Douguine, proche de l'extrême-droite européenne, notamment de la Nouvelle Droite et maintenant d’Alain Soral, mêle eurasisme et certains représentants de la nébuleuse fasciste, voire occultiste, avec des références à Carl Schmitt, René Guénon ou Julius Evola. Néanmoins Douguine est bien diffusé en Russie et il est lu, y compris au Kremlin. Cela complète voire corrobore la réponse que je vous avais faite dans ce message : http://www.air-defense.net/forum/topic/18353-ukraine-ii/?view=findpost&p=799066 (1er septembre 2014) à propos de la proximité entre le Kremlin et Douguine. Mais je vois qu'il reste encore beaucoup de pédagogie à faire sur ce sujet, puisque Xanthe n'a pas hésité à qualifier Douguine, il y a quelques jours, de "Mentor de Poutine" : Eltchnaninoff, dans son interview avec Merchet, semble regretter que Poutine ne s'inspire pas de Dostoïevski, dont il [Eltchaninoff] est spécialiste. Mais Dostoïevski n'est-il pas slavophile ? Wikipédia nous dit sur Dostoievski : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fiodor_Dosto Il n'adhère pas à un système en particulier (ses opinions se sont progressivement déplacées vers le mysticisme slavophile et le libéralisme) Ce parcours ne ressemble-t-il pas à Vladimir Poutine ? Cela dit, je pense que et Le Petit Journal et L'Opinion rendent un mauvais service au public français en se focalisant sur Vladimir Poutine à travers le livre d'Eltchaninoff. Je partage en effet l'avis de Thomas Gomart selon qui : http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20150126/etr.html#toc2 (28 janvier 2015) M. Poutine ne représente pas à lui seul la Russie, même si cette idée lui plaît bien et même si son entourage immédiat pense que la Russie sans lui n'est pas la Russie. Cette focalisation excessive sur M. Poutine biaise nos analyses au point de nous conduire à sous-estimer les éléments de transformation à l'oeuvre au sein de la société russe depuis son arrivée au pouvoir en 1999. Certes, la concentration du pouvoir dont bénéficie actuellement M. Poutine est tout à fait exceptionnelle, voire préoccupante, mais il me paraît essentiel de parler de la Russie sans être obsédé par le Kremlin. Poutine est peut-être l'avant-centre, mais il ne faut pas oublier l'équipe qui est derrière qui lui fait des passes - ou qui ne lui en fait pas assez. Poutine est un peu l'arbre qui cache la forêt russe.
  3. http://www.lemonde.fr/international/article/2015/02/26/a-moscou-vladimir-poutine-recoit-des-senateurs-francais-pour-parler-de-l-ukraine_4584311_3210.html (26 février 2015) Le président du Sénat français a été reçu par Poutine pendant une heure pour parler de l'Ukraine.
  4. http://www.hrw.org/node/132866 (15 février 2015) Human Rights Watch dénonce « les exactions commises par les milices alliées avec les forces de sécurité irakiennes dans les zones sunnites ».
  5. http://nationalinterest.org/feature/exposed-ukraines-massive-witch-hunt-12332?page=show (26 février 2015) L'auteur revient sur la loi d'épuration ukrainienne, qui a déjà mis en inculpation 374 personnes et dont la troisième vague est prévue pour le mois prochain. Il renvoie à http://www.washingtonpost.com/blogs/monkey-cage/wp/2014/04/09/what-is-lustration-and-is-it-a-good-idea-for-ukraine-to-adopt-it (9 avril 2014) qui expliquait la différence entre cette loi ukrainienne et les lois d'épuration des pays de l'ex-pacte de Varsovie : dans ces derniers, les lois avaient pour but principal de purger l'administration des anciens membres et collaborateurs des services secrets. La loi Ukrainienne, quant à elle, vise aussi des affiliations politiques et la collaboration avec l'ancien régime en général. Elle prévoit des inculpations pénales pour des actes qui n'étaient pas répréhensibles lorsqu'ils ont été commis. L'auteur renvoie aussi à un avis de la Commission de Venise : http://www.venice.coe.int/webforms/documents/default.aspx?pdffile=CDL-AD%282014%29044-e (16 décembre 2014) qui écrit « L'affiliation à un parti, les raisons politiques et idéologiques ne devraient pas être utilisées comme base pour des mesures d'épuration, car la stigmatisation et la discrimination des opposants politiques ne constituent pas des moyens acceptables de combat politique dans un État gouverné par les principes de l'État de droit ». Ainsi donc, il ne serait pas tout à fait exact de dire que l'Ukraine représentée par son nouveau régime partage nos valeurs occidentales. Il y aurait même une différence assez nette avec l'Europe de l'Est post-communiste. Les autres points importants de l'article sont l'épuration des juges qui risque d'aboutir au soupçon que les juges biaisent leur jugement pour "sauver leur peau", et l'épuration économique avec une sorte de chasse aux biens mal acquis qu'on peut comprendre, mais qui risque de perturber le climat des affaires et d'avoir des répercussions sur la santé économique globale du pays.
  6. http://www.bloomberg.com/news/articles/2015-02-27/ukraine-truce-starting-to-take-hold-as-weapons-pullback-proceeds (27 février 2015) L'OSCE confirme un début de retrait d'armes lourdes. C'est la première fois dans ce conflit qu'un tel mouvement est constaté.
  7. http://www.bostonglobe.com/opinion/2015/02/25/putin-reaction-ukraine-about-russian-security/uM3Ipc7lWPgWbpiIWBJSxI/story.html (25 février 2015) Stephen Kinzer, ancien journaliste du New York Times et spécialiste des changements de régimes opérés par les États-Unis, pense que l'attitude de la Russie en Ukraine est défensive.
  8. Laurent Fabius ne s'en est pas ému outre mesure : http://www.leparisien.fr/international/ukraine-la-russie-aurait-tout-planifie-de-longue-date-25-02-2015-4557049.php (25 février 2015) Interrogé ce mercredi sur France Info, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a rappelé que « des documents comme ça, il en sort pas mal ». Il a ajouté que, sur le terrain, « dans l'ensemble, le cessez-le-feu est relativement appliqué ». Mais il a tracé une ligne à ne pas franchir : « On a dit clairement aux Russes que si les attaques séparatistes se tournaient en direction de Marioupol, les choses seraient complètement bouleversées ».
  9. Je traduis la partie du rapport des Lords traitant de l'efficacité des sanctions. Les avis sont beaucoup plus variés et inconciliables que ne le sous-entendent les conclusions finales du rapport, lesquelles préconisent leur maintien et ne font qu'effleurer l'hypothèse de leur contre-productivité ( http://www.air-defense.net/forum/topic/19078-ukraine-3/?view=findpost&p=845266 ). L'objection de Tony Brenton à l'efficacité des sanctions me parait trop rapidement balayée. On lui oppose d'abord la contribution de Mr Crompton au motif que cette dernière, datée de septembre, est plus récente que la sienne datée de juillet, puis on ajoute celle du professeur Gouriev, qui voit dans la non-annexion de Lougansk et Donetsk l'effet de la sanction punissant l'annexion de la Crimée. Sauf qu'au mois de juillet cette situation était connue de Tony Brenton lorsqu'il a donné son avis sur l'inefficacité des sanctions... Donc Gouriev et Brenton sont en désaccord, et ce n'est pas à cause d'un quelconque décalage dans le temps de leurs auditions. http://www.publications.parliament.uk/pa/ld201415/ldselect/ldeucom/115/115.pdf pages 68 à 74. Les notes de bas de page, renvoyant point par point au texte intégral des auditions, ont été otées de cette traduction : se reporter au texte original pour les consulter. La politique de sanctions de l'UE [bien qu'il soit clair qu'elles affectent négativement l'économie russe,] aucune conclusion claire n'est apparue quant à savoir si les sanctions avaient un impact politique en Ukraine. Le 24 juillet 2014, commentant les gels d'actifs et les interdictions de visas, Tony Brenton a jugé que non. Il a dit que les sanctions « n'avaient absolument aucun effet politique ». En septembre, après l'imposition des sanctions économiques à trois niveaux, Mr Crompton estimait que les sanctions avaient un impact sur les calculs du président Poutine : « À chaque fois que l'UE a appliqué des sanctions ces derniers mois, la Russie a fait quelque geste diplomatique la veille dans un effort pour éviter des sanctions supplémentaires ». Le professeur Gouriev a admis que les sanctions avaient produit un changement dans les calculs politiques du président en Ukraine orientale. Le cessez-le-feu et le fait que la Russie ait consenti à modérer son soutien aux séparatistes en Ukraine orientale constituaient pour lui la preuve de l'efficacité des sanctions. Il nous a déclaré que le président Poutine « comprend les chiffres », ce qui explique pourquoi Donetsk et Lougansk « même après la tenue d'un référendum n'ont pas été annexés par la Russie ». En revanche, il nous a été dit que les sanctions n'ont pour l'instant pas changé le calcul du président Poutine au sujet de la Crimée. Le professeur Gouriev a dit que la Russie n'allait pas rétrocéder la Crimée « dans un proche avenir ». Selon Tom Casier, maitre de conférences en relations internationales et titulaire de la chaire Jean Monnet à l'université du Kent, le gouvernement russe est piégé par sa propre rhétorique nationaliste. D'après lui, les Russes « acceptent de se faire du mal... pour la simple raison que Poutine et l'élite ont associé leur position si étroitement avec le pouvoir et la fièreté russe, qu'il sera très difficile de les forcer, par des sanctions ou autre, à faire marche arrière ». Le docteur Libman a avancé que les dirigeants russes divisaient les questions entre les priorités de premier ordre, comme la sécurité nationale (où ils mènent des politiques avec détermination et rigueur), et les questions de second ordre, telles que l'économie et les affaires intérieures (où le pouvoir russe est flexible et capable de faire des compromis). Selon lui, même des difficultés économiques majeures ne feraient pas bouger le pouvoir russe sur les questions de sécurité de premier ordre. Répondant à la question de savoir si les sanctions amèneraient le gouvernement russe à la table de négociation, Mr Crompton a dit en septembre 2014 que les sanctions avaient visé activement le groupe d'oligarques et d'hommes d'affaires de haut rang entourant le Kremlin, et qu'il y avait « des indices plutôt nombreux » que ce groupe de personnes était « très préoccupé ». En décembre le ministre [britannique] des affaires européennes a déclaré franchement que les sanctions n'amenaient pas pour l'instant de changement dans les actions du président Poutine à propos de l'Ukraine, mais il a indiqué des « dissensions au sein de l'élite russe » et « des personnes très hautes-placées dans le système russe » qui croyaient que le président conduisait la Russie dans la mauvaise direction. De plus, certains témoins ont attiré notre attention sur les conséquences indésirables des sanctions. Le professeur Gouriev a dit que puisque l'économie faiblit, le gouvernement russe « devrait en venir à certaines solutions - probablement non économiques - pour convaincre les Russes... qu'ils souffrent économiquement pour une bonne cause ». À son avis, « nous devrions nous attendre à plus de propagande, plus de répression et peut-être même plus d'aventures de politique étrangère ». Il a ajouté que le gouvernement russe utilisait les sanctions pour « appeler les Russes à se rassembler autour du drapeau ». Les sanctions sectorielles conduiraient aussi l'économie russe à plus de protectionnisme. Mr Kliment nous a dit qu'en réponse à la menace de sanctions accrues, la Russie avait pris un certain nombre de mesures préparant l'économie à devenir « plus autarcique plutôt que plus ouverte au commerce occidental et aux normes européennes ». Le docteur Libman a prédit que l'économie russe « entrerait dans une longue période de stagnation et perdrait ses chances de se moderniser ». Tony Brenton a considéré que la coupure des canaux de financement de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) en Russie était « la plus stupide des sanctions », puisque cela mettrait un terme au soutien aux petites entreprises privées russes, qui sont « exactement la composante de la société russe que nous voulons développer si nous pensons à la Russie de l'après-Poutine ». Impact des sanctions dans l'UE Les sanctions contre la Russie ont aussi imposé des difficultés économiques aux pays de l'UE. La Confédération de l'Industrie Britannique (CBI) a attiré notre attention sur des déclarations de compagnies cotées en bourse qui mentionnaient les tensions géopolitiques en Ukraine et en Russie comme facteur contribuant à la dégradation des prévisions de performances pour 2015. Le professeur Gouriev a indiqué que dans l'état fragile de l'économie de l'UE, tandis que les sanctions contre la Russie et les contre-sanctions russes n'avaient pas eu d'effet immédiatement visible, elles avaient « eu un effet négatif sur les perspectives européennes de croissance ». Mme Shona Riach, directeur des finances internationales au Trésor de Sa Majesté, a reconnu l'impact des sanctions dans la zone euro, mais elle a ajouté que le plus grand risque pour l'économie européenne était « la menace géopolitique et la menace issue de la situation en Ukraine, plutôt que spécifiquement l'impact des sanctions ». Il s'ensuit que « ne rien faire et ne pas agir aurait conduit à de plus grands coûts ». La CBI nous a informés du fait que les sanctions russes en « rétorsion », telles que l'interdiction des importations de produits agricoles de l'UE, avaient un impact direct significatif sur les pays de l'UE, particulièrement en Europe de l'est. La hausse des stocks de certains produits agricoles dans les pays de l'UE en conséquence de l'embargo russe avait créé une pression à la baisse sur les prix des produits de base dans toute l'UE. Mr Barton nous a dit que le montant total des exportations alimentaires de l'UE était affecté « à hauteur d'environ 4.5 milliards de livres, affectant principalement la Lituanie, la Pologne et l'Allemagne ». L'impact économique des sanctions sur le Royaume-Uni est pour l'instant limité. Au total, les membres de la CBI ont estimé que les sanctions ont jusqu'à présent été « soigneusement conçues pour limiter l'impact sur les entreprises britanniques tout en maximisant l'impact sur l'économie russe ». D'après la CBI, l'impact des sanctions de rétorsions russes sur le secteur agricole a également été limité. Le Royaume-Uni a exporté une quantité relativement faible de produits agricoles en Russie - en 2013 les exportations agricoles les plus importantes du Royaume-Uni vers la Russie étaient 5.4 millions de livres de fromage et 1.4 millions de livres de viande de volaille - représentant moins de 1% du commerce total de fromage et de volaille britannique. Cependant, la hausse des stocks de produits agricoles dans les pays de l'UE et la pression à la baisse sur les prix des produits de base dans toute l'UE ont causé un impact conséquent sur les entreprises et les fournisseurs britanniques exposés sur les marchés de ces produits de base. Il y a eu un impact plus sévère sur l'économie allemande. Open Europe nous a informé que le commerce allemand avec la Russie avait décliné significativement entre août 2013 et août 2014, les exportations déclinant de 26% et les importations de 19%. La Russie absorbe actuellement 3% des exportations allemandes. Le déclin du commerce germano-russe a contribué à une chute plus large des exportations allemandes. Durant le deuxième trimestre de l'année fiscale en cours, l'économie allemande s'est contractée de 0.2%. Les économistes prévoyaient qu'elle se contracterait à nouveau au troisième trimestre, ce qui signifie que l'économie serait techniquement en récession. Avenir de la politique des sanctions Les gels d'actifs et les interdictions de voyages imposés par l'UE sur les individus doivent être réexaminés par l'UE en mars et avril 2015, tandis que les sanctions sectorielles arriveront en réexamen en juillet 2015. Nous avons compris de nos conversations à Berlin et à Bruxelles qu'il y avait une frustration croissante quant au fait que les offres de dialogue faites par l'UE n'étaient pas payées de retour. En particulier, nous avons ressenti l'impatience et la déception grandissantes en Allemagne. Le docteur Lucas nous a dit qu'à la lumière de la lenteur du progrès sur la Crimée, le ministère des affaires étrangères fédéral examinait si des sanctions plus dures devaient être développées. L'opinion de Makus Kerber, directeur général de la Fédération des industries allemandes, était que certains États membres tendaient à être de l'avis que si le comportement de la Russie n'empirait pas, les sanctions devraient être levées. La position allemande était que si le comportement de la Russie ne s'améliorait pas, les sanctions devraient se poursuivre. Mme Riach a noté qu'aux niveaux du Royaume-Uni aussi bien que de l'UE, la réflexion était ouverte sur la façon de durcir encore les sanctions. Les sanctions financières comporteraient « de nombreuses exceptions » et la première chose qui pourrait être faite « serait d'examiner comment on peut renforcer cela le plus possible ». D'autres témoins ont attiré l'attention sur la possibilité de viser le gouvernement russe de plus près. Ian Bond, directeur de la politique étrangère au Centre for European Reform, a suggéré que l'UE avait été « très douce jusqu'à présent », et que la majorité des personnes sanctionnées jusqu'à présent étaient des « personnalités largement inconnues de la politique locale criméenne ou des officiers militaires de rang relativement moyen ». L'UE n'auraient selon lui pas fait ce qu'ont fait les Etats-Unis, à savoir « viser ceux qui sont les plus proches de Poutine, ce qui est probablement plus efficace en tant que mesure à court terme ». Mr Kara-Murza a suggéré également que l'UE devrait cibler des individus proches du président Poutine. Un tel pas aurait une signification politique énorme pour le président et son entourage. À son avis, il « n'y a rien ou presque rien que le régime Poutine ne craigne plus que les sanctions personnelles ciblées imposées par l'Union Européenne et l'Amérique du Nord - par l'Occident en général - sur les gens du réseau rapproché de Poutine. Mr Kasyanov a admis qu'il y avait de la marge pour augmenter les sanctions sur des individus donnés, notamment des parlementaires qui doivent leur poste au président Poutine. Mr Kara-Murza a également suggéré que le terme générique de "sanctions contre la Russie" résonnait mal aux oreilles du public russe : « cela permet à Mr Poutine de présenter ces sanctions individuelles comme dirigées non pas contre ses oligarques et ses fonctionnaires, mais contre la société russe en entier ». Il a dit qu'il était « vraiment crucial de choisir la terminologie soigneusement et de ne pas parler de « sanctions contre la Russie », mais de « sanctions contre le régime, contre les fonctionnaires corrompus, contre les auteurs d'atteintes aux droits de l'homme, contre les agresseurs, etc. ». Ainsi l'expression la plus courte serait « plus facile à dire », mais il serait « très important de rajouter ces quelques mots supplémentaires de façon à ne pas jouer le jeu de la propagande de Mr Poutine ». À long terme, le docteur Lucas a défendu l'idée que les sanctions devaient faire partie d'une stratégie d'ensemble, dans laquelle l'UE serait étroitement alignée sur les États-Unis. Mr Barton nous a assurés qu'il y avait eu délibérément un « alignement très étroit » entre ce que l'UE et les États-Unis faisaient, et qu'il y avait un accord sur la poursuite de cette approche. Le ministre nous a informés que le Premier Ministre avait « travaillé personnellement très dur » pour assurer que les régimes de sanctions de l'UE et des États-Unis fussent aussi cohérents que possible. Conclusions Nous nous félicitons de l'unité des États membres autour d'un train de sanctions ambitieux contre la Russie. Les sanctions doivent faire partie d'une stratégie diplomatique d'ensemble et d'un processus politique, qui inclue un dialogue intense sur la Crimée. Une telle stratégie n'existe pas à l'heure actuelle. Le gouvernement russe est sous une pression sévère. Les problèmes économiques internes, dont la chute du prix du pétrole, ont été aggravés par le régime de sanctions de l'UE, auront probablement un impact très sérieux sur la viabilité du gouvernement actuel. Cependant, l'UE court le danger d'avoir fourni au président Poutine un instrument pour encore plus fomenter un sentiment nationaliste et anti-UE. Il n'y a pas de preuve que les sanctions aient forcé le président Poutine à changer d'avis sur la Crimée, où la Russie possède des intérêts sécuritaires directs et vitaux à travers la base navale de Sébastopol. Tandis que les sanctions de l'UE et des États-Unis ont été généralement alignées, les États-Unis se sont préparés à viser des individus proches du gouvernement russe. S'il n'y a pas de progrès sur le protocole de Minsk et si la situation en Ukraine orientale continue de se détériorer, l'UE devrait trouver les moyens de cibler des individus proches du président Poutine et envisager l'élargissement des sanctions sectorielles dans le secteur financier. À long terme, les sanctions à trois niveaux se font au détriment des intérêts de l'UE ainsi que de la Russie. Tandis qu'elles pourraient être renouvelées à court terme, la perspective de la levée progressive des sanctions devrait faire partie de la position de négociation de l'UE. D'authentiques progrès de la part de la Russie pour la réalisation du cessez-le-feu en Ukraine Orientale devraient être le critère de base pour baisser d'un cran les sanctions.
  10. http://foreignpolicy.com/2015/02/20/its-time-to-kick-germany-out-of-the-eurozone/ (20 février 2015) Encore (*) un article qui dit que l'Allemagne devrait sortir de l'euro. (*) Après la vidéo de Stiglitz : http://www.air-defense.net/forum/topic/6986-union-europ%C3%A9enne-nos-projets-son-futur/?view=findpost&p=772050
  11. http://www.liberation.fr/monde/2015/02/25/afghanistan-torture-et-mauvais-traitements-en-baisse-dans-les-prisons_1209453 et http://www.theguardian.com/world/2015/feb/25/torture-wane-afghan-detention-centres-still-widespread (25 février 2015) Rapport de l'ONU sur la torture : « largement répandue » et « systématique » selon le titre et le sous-titre du Guardian. Libé indique uniquement dans son titre que c'est en baisse. Un lecteur pressé qui ne lirait que ce titre serait rassuré.
  12. http://www.abendzeitung-muenchen.de/inhalt.fluechtlingsstroeme-aus-dem-kosovo-bayern-droht-mit-grenzkontrollen-zu-nachbarlaendern.54c140db-b440-441a-ae11-4da294377496.html (24 février 2015) En réponse à l'afflux de réfugiés kosovars, le gouvernement de Bavière dit qu'il fera étudier la possibilité - à ne déclencher qu'en cas de stricte nécessité - de rétablir un contrôle aux frontières allemandes en passant par le ministre de l'intérieur fédéral pour obtenir une dérogation à Schengen si nécessaire.
  13. L'EIIL n'est pas à nos portes. Il est aux portes de la Turquie (de la Sublime Porte, en quelque sorte) et les Turcs se sont très bien entendus avec eux pour faire libérer leurs otages.
  14. C'est le signal de la disparition, toujours plus préoccupante, d'une politique indépendante de la France. Donc c'est un mauvais signal. L'Irak est une ancienne colonie anglaise. La France a suffisamment à faire pour répondre à des sortes d'appels à l'aide dans ses propres anciennes colonies pour ne pas avoir à se charger du fardeau supplémentaire des anciennes colonies britanniques et des erreurs stratégiques monumentales des Etats-Unis commises sous la direction du président George W Bush. Imaginons un instant qu'une bataille aussi brève que glorieuse redonne le contrôle de Mossoul au gouvernement de Bagdad actuel. Qu'est-ce qui nous prouve que, les mêmes causes ayant les mêmes effets, la population sunnite de Mossoul accueillera ce gouvernement bagdadien en libérateur et ne sera pas tentée à nouveau de remettre son destin entre les mains de l'EIIL, par détestation du gouvernement bagdadien et proximité de conviction et de confession religieuse avec l'EIIL ? Puisque nous (les Occidentaux) n'avons pas la solution à l'équation irakienne, qu'est-ce qui nous fait croire que balancer quelques tonnes de bombes supplémentaires nous en fera approcher, plutôt que simplement augmenter le nombre de ceux qui ont des griefs contre nous ? Si les Anglais ont besoin d'un porte-avion, qu'on leur vende ou qu'on leur loue le Charles-de-Gaulle. Mais ce n'est pas la place et le rôle de la France que de mener la politique des Anglais de caniche des Américains. Parce que si les seules missions que la France trouve à faire effectuer à ce porte-avion, c'est des politiques de gribouille comme celle menant au chaos libyen, il est préférable qu'elle s'en sépare.
  15. In cauda venenum ? Je traduis en français l'intégralité de la dernière contribution tout à la fin du volume de pièces à conviction annexées au rapport des Lords du 20 février 2015 sur les relations UE-Russie http://www.parliament.uk/documents/lords-committees/eu-sub-com-c/EU-Russia/EU-Russia-EvidenceFINAL.pdf pages 380 à 385. C'est la contribution de l'ambassadeur russe au Royaume-Uni, Alexander Yakovenko. Datée du 18 décembre 2014, c'est l'une des contributions les plus récentes de ce volume, et elle émane d'un ambassadeur, permettant ainsi d'avoir noir sur blanc la position officielle russe exacte et complète sans la déformation ou le travail de sélection que peuvent parfois faire les commentateurs. Comme c'est un ambassadeur posté à Londres, j'imagine qu'il a sélectionné les arguments qui lui paraissent les plus convainquants pour le public occidental. Mais le sont-ils ? J'avoue ne pas avoir été convaincu lorsqu'il pare de toutes les vertus démocratiques la procédure référendaire de Crimée. Je signale aussi que lorsqu'il dit que les Russes n'ont pas été informés en temps et en heure des négociations entre Bruxelles et Kiev sur l'accord de libre-échange, que cela doit être confronté aux autres auditions des Lords, notamment celles des fonctionnaires de Bruxelles qui disent à peu près le contraire. Page 36, Tony Brenton dit que les Russes ont été plus ou moins informés, mais que ce qu'ils voulaient et n'ont pas eu, c'est - en français dans le texte - un « droit de regard » sur la négociation euro-ukrainienne. Il y a deux où trois moments où Yakovenko lance des avertissements : ne faites pas ceci ou cela, sinon la Russie va se fâcher. C'est toujours utile de les connaître. Et puis c'est intéressant indépendamment de la Russie et de l'Ukraine puisque cela éclaire sur le fonctionnement de l'UE et de la capacité qu'ont les États membres à mettre en commun une partie de leur politique étrangère. Quel bilan tirez-vous des relations entre l'UE et la Russie avant la crise ukrainienne ? Y avait-il des domaines partagés de coopération où l'UE et la Russie travaillaient ensemble ? Un dialogue intensif UE-Russie était maintenu à tous les niveaux avant le conflit en Ukraine. Un rôle clé dans le système institutionnel qui nous intéresse est joué par les sommets entre le président de la fédération de Russie et le président de la Commission européenne. Ils ont lieu deux fois par an : le plus récent, le 32e, a eu lieu le 28 janvier 2014 à Bruxelles. Les rencontres entre le gouvernement russe et la Commission européenne (le plus récent est celui des 21-22 mars 2013 à Moscou) ont aussi une grande importance. L'organe principal de coopération UE-Russie au niveau opérationnel est le Conseil Permanent du Partenariat (PPC) qui comprend des représentants de niveau ministériel de la Russie, de la présidence du Conseil de l'UE, et de la Commission européenne. Il se réunit dans le format des ministres des affaires étrangères ou des ministres sectoriels. Dans les affaires étrangères, des réunions au format dit de Luxembourg (1 + 1 + 28) impliquant tous les ministres des affaires étrangères des États membres, se sont également montrées utiles. Le ministre des affaires étrangères russe et le haut représentant de la politique étrangère et de sécurité commune de l'UE ont des réunions bilatérales régulières (le plus récemment le 4 mars 2014 à Madrid), y compris en marge des sessions de l'assemblée générale de l'ONU. Pendant ce temps, aucune réunion au complet du PPC n'a eu lieu depuis fin 2011, notamment parce que le haut représentant de l'UE n'est pas prêt à discuter des relations Russie-UE de manière systémique. Des consultations entre le ministère des affaires étrangères de Russie et le Service Européen d'Action Extérieure ont lieu aux niveaux des directeurs politiques et des experts, couvrant 20 domaines prioritaires de l'ordre du jour international. Il existe 17 « dialogues » sectoriels Russie-UE utilisés comme mécanisme principal de l'initiative commune « Partenariat pour la Modernisation » lancée au sommet Russie-UE de Rostov-sur-le-Don en 2010. En dépit de cette forte structure institutionnelle, lorsqu'il en va de la substance, la coopération Russie-UE était en train de se gripper jusqu'à l'arrêt avant même la crise actuelle en Ukraine. Malheureusement, nous ne constations pas de progrès suffisants dans les principaux domaines de coopération, tels que le règlement des crises, le dialogue sur l'énergie, la préparation d'un nouveau traité « fondamental » Russie-UE, etc... Nous avons bien conscience des complexités et de la singularité de la structure interne de l'UE. Nous comprenons les difficultés « institutionnelles » que l'UE rencontre souvent dans son processus décisionnel, y compris celles relatives aux relations avec la Russie. L'UE n'est pas un partenaire avec lequel il est facile de traiter à cause de la nature de sa structure institutionnelle. Les États membres de l'UE ont transféré des pouvoirs au niveau supranational pour une quantité de sujets, tandis que d'autres sujets demeurent de la compétence des gouvernements nationaux. Pour qu'une position fasse l'objet d'un accord interne entre Bruxelles et les États membres, un long processus est souvent nécessaire, aggravé par des désaccords sur de nombreuses questions. Ces problèmes internes compliquent la coopération avec n'importe quel pays tiers, et la Russie ne fait pas exception. S'ajoute à cela que l'UE avait politisé nombre de questions à l'ordre du jour des discussions Russie-UE. Les procédures internes de l'UE ont parfois été utilisées comme prétexte pour exiger des concessions unilatérales ou pour retarder les travaux sur des accords cruciaux, une pratique que nous jugeons inacceptable. Il faut également avoir à l'esprit le défaut d'autonomie dans les affaires extérieures de l'UE manifesté par l'escalade du régime de sanctions contre la Russie, semé de conséquences imprévisibles pour la stabilité de l'Europe elle-même. De plus, assez souvent l'UE non seulement ne prend pas en compte les intérêts de la Russie, mais se comporte à l'égard de la Russie de manière ouvertement partiale. L'un des nombreux exemples d'une telle approche est la politique de la Commission Européenne pour la négociation avec la Russie d'une mise à jour de l'accord de facilitation des visas. Début 2012, le projet de texte a été accepté à l'exception des provisions sur le régime sans visa pour les porteurs de passeport biométrique (par opposition aux passeports diplomatiques dont les porteurs jouissent déjà de la permission mutuelle de voyages sans visas, et aux passeports ordinaires qui continuaient de nécessiter des visas). Ces provisions ont été finalisées en juin 2013. Cependant, l'UE s'avéra incapable de prendre une décision finale d'approbation de ce texte, sous prétexte de « doutes » soi-disant invoqués par certains États membres et du besoin de garanties russes supplémentaires pour empêcher l'abus de passeports de service (alors qu'en réalité le nombre total de porteurs de passeports de service des pays membres de l'UE est bien supérieur à celui des porteurs de passeports de service russes). De plus, la Commission Européenne a décidé de créer un obstacle supplémentaire, en demandant comme condition pour conclure l'accord, un changement de la législation russe sur le transfert des données personnelles des passagers. En conséquence, le processus de négociation a été interrompu, pour être finalement complètement gelé par une décision du Conseil européen en mars 2014. La Russie a l'impression que la source du problème est que Bruxelles traite par erreur la Russie comme une nation aspirant à devenir membre de l'UE, prête à sacrifier ses intérêts et sa souveraineté sur l'autel d'une future adhésion. Cependant ce modèle ne peut pas fonctionner dans les relations EU-Russie, ni aujourd'hui ni dans les années à venir. La politique consistant à imposer des solutions sous prétexte qu'elles ont été acceptées au sein de l'UE d'où il en découle qu'elles ne peuvent être modifiées, est stérile et inefficace s'agissant des relations avec la Russie. Contrairement aux relations de l'UE avec de nombreux pays est-européens, les liens Russie-UE ne visent pas une adhésion future, et leur valeur est de nature différente. Ainsi elles devraient être exemptes de toutes sortes de questions bilatérales qui sont soulevées dans les relations de la Russie avec certains États membres de l'UE. Malheureusement, le contraire est souvent vrai, lorsque certains membres de l'UE reportent leurs problèmes sur les épaules de Bruxelles. Au sujet de la récente crise en Ukraine, quelles furent les causes immédiates et les causes structurelles de la crise ? La crise ukrainienne fut déclenchée par des politiques et des ambitions irresponsables de la direction sortante de l'UE et de certains États membres qui projetaient d'étendre leur zone d'influence dans une région aux liens historiques, culturels, humanitaires et économiques bien établis, sans considération des intérêts des pays voisins. Les pays du « Partenariat oriental » furent confrontés à un « choix civilisationnel » artificiel : soit avec l'UE, soit avec la Russie. L'un des outils de cette politique fut les longues et confidentielles négociations entre l'UE et l'Ukraine sur l'Accord d'Association. Les auteurs de l'accord d'association avec l'Ukraine, la Moldavie, la Géorgie et l'Arménie auraient dû réaliser que certaines dispositions affecteraient directement les obligations souscrites par les pays en question dans le cadre d'autres organisations (CEI, Union douanière, Organisation du traité de sécurité collective) et les intérêts de pays tiers, en particulier la Russie. Au même moment, les développements en cours en Ukraine ont aussi été causés par une crise de l'État ukrainien, et par les intentions des anciens dirigeants ukrainiens de résoudre les problèmes du pays en utilisant des facteurs externes. De plus, les États-Unis ont joué un rôle significatif par leur implication dans les affaires ukrainiennes. Le 21 novembre 2013, le gouvernement ukrainien légitime a décidé de suspendre la signature de l'accord d'association avec l'UE et a proposé des consultations supplémentaires. En parallèle, la Russie a proposé de tenir des consultations trilatérales (UE-Ukraine-Russie) sur l'impact de l'accord d'association. Ces proposition ont été rejetées par la Commission européenne. Au même moment, des protestations publiques commencèrent en Ukraine, soutenues par l'UE, un certain nombre de ses États membres, et par les États-Unis. De nombreux protestataires se décrivirent comme soutenant le « libre choix en faveur de l'UE », souvent guidés par l'idée erronée que l'accord d'association avec l'UE conduirait immédiatement à une amélioration de la qualité de vie, à des emplois bien payés dans l'UE et à ce que l'UE paye les solutions aux nombreux problèmes du pays. Cependant, peu après, des néo-nazis et d'autres groupes extrémistes prirent la tête du mouvement "Euromaidan". Un coup d'État eut lieu en février 2014, suivi par une guerre civile, par la persécution des dissidents, et des actions délibérées pour accélérer la destruction des liens traditionnels avec la Russie. Ni les habitants de Crimée, ni les habitants des régions Sud-Est de l'Ukraine, qui ont bien plus en commun avec les régions voisines de Russie qu'avec les territoires d'Ukraine occidentale ne furent d'accord avec cela. Au référendum du 16 mars 2014, les Criméens firent en masse un choix sans ambiguïté en faveur de l'indépendance vis à vis de l'Ukraine et votèrent pour la réunification ultérieure avec la Fédération de Russie. Il faut rappeler que seulement 2.51% des électeurs choisirent l'option alternative, c'est à dire pour que la Crimée reste partie constitutive de l'Ukraine. Le choix démocratique des Criméens ne leur a pas coûté une seule vie humaine. Pendant ce temps, dans les régions de Donetsk et Lougansk, comme il est bien connu, les pertes en vies humaines irremplaçables sont énormes. Dans ce contexte, l'UE a signé (27 juin) et ratifié (16 septembre) l'accord d'association avec l'Ukraine. Quel dialogue préparatoire l'UE a-t-elle organisé avec la Russie au sujet de la possibilité que l'Ukraine signe l'accord d'association ? En fait il n'y en a eu aucun. Durant toute la période de négociation, la substance de l'accord d'association est restée fermée. Elle fut entamée début 2012, mais publiée seulement durant l'été 2013. Ce n'est qu'à cet instant que le monde des affaires put analyser le texte. Lorsque la Russie et l'Ukraine demandaient des consultations trilatérales, Bruxelles refusait, insistant sur le fait que l'accord était une « question de relations bilatérales UE-Ukraine ». La décision de tenir des consultations UE-Russie sur ce sujet fut prise au sommet de Bruxelles le 28 janvier 2014. Il a fallu à Bruxelles de nombreux mois, une crise économique et une guerre pour comprendre le besoin de dialogue trilatéral : la première réunion ministérielle Russie-UE-Ukraine sur les implications de l'accord d'association a eu lieu le 11 juillet 2014. Ainsi l'UE est retournée au point où elle était lorsque tout a commencé fin 2013, c'est à dire qu'elle diffère l'application des dispositions économiques et commerciales de l'accord (la même décision que celle qui fut la cause immédiate de la destitution de la précédente équipe dirigeante ukrainienne). La décision de l'UE de différer l'application de la zone de libre-échange "approfondi et complet" jusqu'à fin 2015 rend possible l'élaboration de solutions répondant aux préoccupations de la Russie dans cinq domaines : libéralisation des tarifs, règlementation technique, mesures sanitaires et phytosanitaires, administration des douanes, et énergie. Ces solutions devraient être fixées de manière juridiquement contraignante, c'est à dire en amendant le texte de l'Accord. Les propositions russes à cet effet ont été soumises à l'UE. Durant la période où l'accord est différé, la Russie maintiendra son régime commercial préférentiel avec l'Ukraine dans le cadre de la zone de libre-échange de la CEI. Cette décision pourrait être réexaminée si le régime commercial est changé plus tôt qu'il n'a été promis jusqu'à présent. Tout amendement à la législation ukrainienne destiné à la mise en application réelle des provisions de l'accord de libre-échange complet et approfondi UE-Ukraine sera considéré comme une violation des accords passés et déclenchera une réponse immédiate de la part de la Russie, conformément aux règles de l'OMC, de la CEI et de l'Union Douanière. Comment les politiques de voisinage de l'UE (telles que le partenariat oriental et l'Accord d'Association) ont-elles favorisé ou défavorisé les relations entre l'UE et la Russie ? La mise en application des politiques de Partenariat Oriental et des Accords d'Association s'est faite au détriment de la coopération au sein de la CEI ainsi que des relations entre la Russie et l'UE. Le développement du Partenariat Oriental et la détérioration de la situation en Ukraine nous a conduit à estimer que le Partenariat Oriental n'est pas seulement une initiative pour construire des liens commerciaux et économiques entre les pays de l'UE et les pays visés, tout en entravant leurs relations traditionnelles avec d'autres voisins, mais aussi un projet géopolitique destiné à retracer de nouvelles lignes de division en Europe. Il est également utile d'ajouter qu'il y a des tentatives constantes de renvoyer la faute à la Russie pour les difficultés inévitables qui surviennent dans l'application de cette initiative auto-discréditée. Malheureusement, ce processus a acquis une dynamique propre et il n'est pas facilement corrigeable (bien qu'au moins quelques personnes à Bruxelles soient à la recherche d'une telle possibilité). À titre d'exemple, on peut citer la déclaration de la direction lettone prévoyant que l'Asie Centrale et le Partenariat Oriental seront les thèmes prioritaires de la présidence lettone de l'UE durant le premier semestre 2015. La Lettonie a également suggéré une implication accrue de l'OTAN et des USA dans le Partenariat Oriental (en le transformant en Partenariat Oriental Euro-Atlantique). À notre avis, une extension des mécanismes de Partenariat Oriental à l'Asie Centrale ne pourra que mener à des conséquences négatives dans la région et conduira difficilement à une normalisation des relations Russie-UE. Nous avons noté des tentatives de discréditer les partenariats avec la Russie et avec l'Union Douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan, ainsi que des tentatives de fomenter des troubles dans certains pays (en particulier en Arménie) qui tentent de préserver et de renforcer leurs liens traditionnels en Eurasie. Les ONGs et les ambassades étrangères sont utilisées à cette fin. Nous lançons un avertissement contre les tentatives de manipuler les États ou d'organiser un autre "Maidan". La politique de Partenariat Oriental est contrôlée par la bureaucratie bruxelloise et par ceux des pays de l'UE qui tentent de résoudre leurs problèmes domestiques par une confrontation avec la Russie. Ceci conduit à ce que cette politique est appliquée sans considération des intérêts légitimes de la Russie. Nous croyons que les membres de l'UE les plus responsables doivent apporter leur contribution et essayer de corriger ce mauvais cap. Notre priorité est de travailler à un espace économique et humanitaire commun de l'Atlantique au Pacifique. Il devrait être développé dans la sphère économique au moyen de synergies entre les processus d'intégration de l'Union Économique Eurasienne et l'UE, et dans le domaine humanitaire, avec l'utilisation complète des mécanismes de l'OSCE et du Conseil de l'Europe. Une fois appliqué, ce projet éliminerait la possibilité même de crises telles que celle à laquelle nous assistons en Ukraine. Le Partenariat Oriental et le mécanisme d'Accord d'Association ne sont pas adaptés à ce projet car ils ont été conçus et appliqués de manière conflictuelle, sans véritable discussion avec la Russie, sans parler d'une participation russe. Quelles sont la profondeur et la nature de l'interdépendance entre la Russie et l'UE ? L'UE est le plus important partenaire commercial et économique de la Fédération de Russie. 49.4% du commerce extérieur russe se fait avec les pays de l'UE. En 2013, le commerce entre la Russie et l'UE a atteint 417.5 milliards de dollars américains (en croissance annuelle de 1.9%), dont des exportations de Russie vers l'UE de 283.2 milliards (+2.2%), et des importations de l'UE vers la Russie de 134.3 milliards de dollars américains (+1.3%). La Russie, pour sa part, est le troisième plus important partenaire de l'UE (après les USA et la Chine), son plus important fournisseur de gaz naturel et l'un des leaders pour les fournitures de pétrole et produits pétrochimiques sur le marché de l'UE. L'adhésion de la Russie à l'OMC a-t-elle favorisé ou défavorisé le commerce avec l'UE ? L'une des raisons pour lesquelles la Russie a rejoint l'OMC était la possibilité d'utiliser les instruments de l'organisation, en particulier les procédures de règlement des différends, pour améliorer notre accès aux marchés des autres membres de l'OMC. La Russie a déjà engagé deux procédures vis à vis de l'UE : une contre les soi-disant ajustements énergétiques utilisés pour calculer des taxes anti-dumping ; une autre contre les politiques discriminatoires du « troisième paquet énergétique ». Le gouvernement russe a exprimé des préoccupations significatives concernant l'impact du traité de libre-échange complet et approfondi entre l'Ukraine et l'UE sur le commerce russo-ukrainien et sur l'économie russe elle-même. La Russie a-t-elle des préoccupations similaires au sujet des traités de libre-échange complet et approfondi signés avec la Moldavie et la Géorgie ? Qu'est-ce qui explique les approches différenciées que Moscou semble avoir en réponse aux trajectoires d'intégration européenne de ces pays ? L'attention portée à l'Ukraine existe pour une bonne raison : ses liens économiques avec la Russie sont énormes. Les relations économiques avec la Géorgie n'ont pas été très intenses ces dernières années. Quant à la Moldavie, des liens économiques et commerciaux stables avec la Russie ont une grande signification pratique. Tout comme celui avec l'Ukraine, les traités de libre-échange complet et approfondi entre l'UE et la Moldavie et entre l'UE et la Géorgie contredisent les obligations précédentes contractées par ces pays dans le cadre de la CEI. Ceci dit, les pertes que les traités de libre-échange complet et approfondi pourraient causer aux économies de l'Union Douanière seront incommensurablement moindres que celles causées par le traité de libre-échange complet et approfondi avec l'Ukraine. Néanmoins nous avons organisé des discussions séparées avec la Moldavie et la Géorgie pour exprimer nos préoccupations à cet égard. Nous avons aussi exprimé nos préoccupations quant aux conséquences de ces accords lors de contacts avec les responsables de l'UE. La Russie prendra les mesures nécessaires pour protéger notre marché en correspondance avec le degré de dommage que ces traités de libre-échange complet et approfondi pourraient causer. Les gouvernements de Chisinau et Tbilissi sont conscients de cette approche qui est la nôtre. Considérations supplémentaires : les sanctions. Comme le montre la pratique, les sanctions ne contribuent pas à atteindre leur but déclaré, qui est de régler les conflits, mais il en résulte plutôt une aggravation des différends. Les sanctions actuellement mises en place contre la Russie, ajoutées à l'existence d'un nouveau centre d'instabilité en Europe ne peuvent que porter atteinte aux intérêts de l'Union Européenne. D'après les évaluations faites par l'Union Européenne elle-même, d'ici à la fin de cette année les dommages à l'économie de l'UE résultant des restrictions atteindront 40 milliards d'euros. Sans parler de la crise de confiance qu'apportent de telles actions hostiles et qui sera difficile à résorber. Il est symptomatique que la logique des sanctions anti-russes ne soit plus connectée aux événements d'Ukraine. Le dernier train de sanctions a été imposé le 8 septembre, trois jours après qu'un accord signé à Minsk eut créé les conditions d'un règlement pacifique du conflit ukrainien. Ceci corrobore l'idée que Bruxelles soutient délibérément le « parti de la guerre » de Kiev et se désintéresse du règlement de la crise. La Russie a déclaré à maintes reprises que nous nous réservons le droit de répondre adéquatement aux actes anti-russes de l'UE. En réponse aux sanctions, la Russie a imposé des restrictions au sujet de certaines importations de produits agricoles et a introduit un refus de visa pour plusieurs responsables de l'UE et responsables nationaux. Eu égard à la question de la levée des sanctions, nous croyons que cette question devrait être adressée en premier à ceux qui les ont imposées, c'est à dire à l'UE. Il devrait aussi être clair que la Russie ne va pas discuter de critères pour lever ces mesures illégales ou se conformer aux exigences mises en avant dans ce cadre. Néanmoins, nous ne sommes pas intéressés par une rupture des liens avec l'UE et nous serons prêts à réviser nos mesures de réciprocité, lesquelles sont légitimes en droit international, si l'UE adopte une approche plus coopérative et fait preuve de bon sens. Notre attitude face à ce problème est strictement réciproque. 18 décembre 2014.
  16. http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20150126/etr.html#toc2 (28 janvier 2015) Audition de M. Thomas Gomart.
  17. http://foreignpolicy.com/2015/02/23/from_the_welfare_state_to_the_caliphate_sweden_islamic_state_syria_iraq_foreign_fighters/ (23 février 2015) Article sur les itinéraires de radicalisation à Göteborg en Suède.
  18. J'ai lu un écho contraire ici : http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/russia/11393707/Putin-could-attack-Baltic-states-warns-former-Nato-chief.html (5 février 2015) La Belgique est le cas le plus extrême, renommé pour son fond de retraite bien doté, tandis que la capacité militaire s'efface. Elle dépense 96% de son budget de défense en salaires, retraites et ses cantines « bourguignones » (?). La part dépensée en équipement militaire a été réduite à 4%. http://www.7sur7.be/7s7/fr/1502/Belgique/article/detail/1800754/2014/02/25/La-Belgique-pas-depensiere-en-materiel-militaire.dhtml (25 février 2014) Des 27 pays de l'Otan possédant une armée, la Belgique est, après la Slovénie et Bulgarie, celui qui consacre le plus faible pourcentage de ses dépenses de défense (2,8%) au renouvellement de son matériel militaire, a indiqué mardi l'Alliance atlantique, confirmant une tendance lourde enregistrée année après année.
  19. http://www.franceculture.fr/emission-repliques-que-veut-la-russie-2015-02-21 (21 février 2015) Débat de 52 minutes entre Françoise Thom, historienne, qui pense que la Russie est l'agresseur en Ukraine, et Andreï Gratchev, ancien conseiller de Gorbatchev qui parle d'une double paranoïa occidentale et russe et estime légitimes un certain nombre de positions et de revendications russes à propos de l'Ukraine.
  20. http://www.recorder.com/news/townbytown/amherst/15710583-95/iran-sanctions-bite-at-umass (16 février 2015) L'université du Massachusetts bannit les étudiants iraniens de certaines filières. Les étudiants iraniens protestent en disant que les lois américaines sanctionant l'Iran ne demandent pas aux universités de faire du zèle en prenant ce type de mesures.
  21. http://www.recorder.com/home/15612022-95/doernermy-turn-russias-defensive-reaction (9 février 2015) Il y a parfois de bonnes surprises dans la presse locale américaine. Comment ai-je trouvé cet article ? j'ai dû taper "Ukraine" dans Google actualités anglophone le 9 février. J'ignorais tout de ce journal "The Recorder" de Greenfield dans le Massachusetts, dont j'ignore également tout et que, faute de plus ample information, j'imagine comme "Springfield" des Simpsons. Alors que nous dit monsieur Carl Doerner, auteur, journaliste et réalisateur de film documentaire ? Ils nous dit que la Crimée a été conquise par Catherine la Grande en 1762, ce qui est plus ancien que les achats de la Louisiane et de l'Alaska, que les annexions du Texas et de Hawaii, que la guerre contre le Mexique, ou que la prise de Puerto Rico et des Philippines aux dépens de l'Espagne. Il s'alarme de ce que le général Breedlove, chef de l'OTAN, envisage de façon insensée ("foolishly") de positionner des troupes en Europe de l'Est, et que c'est ce genre de mouvement de troupes qui a déclenché la première guerre mondiale (on excusera Carl Doerner de faire démarrrer la guerre de 1914 en 1915, vu que les Etats-Unis n'y sont entrés qu'en 1917). Il conclut la chose suivante : Nous avons aujourd'hui presque perdu l'espoir de Roosevelt et Wallace d'un après-guerre avec le plein emploi, avec des droits civiques sans attendre, avec un système d'assurance maladie, avec une extension de notre prospérité avec une aide sans entrave à ceux qui sont dans le besoin à l'étranger. Au lieu de cela, nos enfants ont reçu un entrainement à se cacher sous leurs pupitres d'écoliers contre la menace de bombes atomiques, nous avons eu les chasses aux sorcières de McCarthy contre les traitres communistes parmi nous, l'accumulation continue de pouvoir et de richesses par une minorité, l'érosion de la constitution et le grand gaspillage du trésor public par des aventures militaires à l'étranger. L'ancien leader soviétique Mikhail Gorbachev a averti que les actions des États-Unis en Ukraine ont remis le feu à la guerre froide. Le général qui commande l'OTAN est maintenant en Ukraine et le président Obama envisage d'y envoyer des troupes. Pendant ce temps, nos médias orientés par les grands groupes financiers manquent à leur responsabilité d'examiner pourquoi nous sommes encore au bord d'une guerre avec la Russie.
  22. http://www.dw.de/kriegsparteien-in-ostukraine-tauschen-gefangene-aus/a-18272272 (21 février 2015) Les "rebelles" ont échangé 139 "soldats gouvernementaux" contre 52 des leurs. Chiffres confirmés par Porochenko. Manif "anti-maidan" à Moscou : 40000 personnes. Ianoukovitch a été interviewé sur la chaîne Rossiya-1 : il demande une "large autonomie" pour le Donbass. Il rend indirectement Porochenko responsable de "l'état de non-droit et de l'injustice", et affirme que l'Occident qui a "voulu ce changement en est maintenant responsable". http://www.ouest-france.fr/ukraine-washington-envisage-de-nouvelles-sanctions-contre-la-russie-3203678 (21 février 2015) Samedi, le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui rencontrait à Londres son homologue britannique Philip Hammond, a déclaré que le Royaume-Uni et les Etats-Unis envisageaient « des sanctions supplémentaires » à l'encontre de la Russie Le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, a lui annoncé consulter les dirigeants européens sur « les prochaines mesures » de l'UE Il semblerait que Tusk ait décidé de continuer à empiéter sur les prérogatives de Mme Mogherini.
  23. http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20150202/etr.html#toc2 (4 février 2015) Audition de Mme Hélène Carrère d'Encausse.
  24. Pourquoi l'Italie se ravise-t-elle ? Peut-être à cause de cette remarque de Mattia Toaldo : http://america.aljazeera.com/articles/2015/2/18/will-the-west-egypt-be-dragged-into-libyas-civil-war.html (18 février 2015) Sans une solution politique mettant fin à la guerre civile, une nouvelle intervention [occidentale] en Libye pourrait en fait exacerber ce conflit et même potentiellement créer de nouveaux alliés de l'EIIL.
  25. Elle n'était pas du tout en berne. En juillet 2013, elle était de 60%. En juillet 2014 elle était estimée à 85%. Source : Tony Brenton et John Lough EU-Russia-EvidenceFINAL.pdf p. 50. On peut aussi penser que la population russe lui a su gré d'avoir organisé et réussi les jeux olympiques d'hiver de Sochi. En disant « il a bien joué le coup » j'ai peur que l'on donne du poids à la thèse d'une préméditation. Je ne pense pas qu'elle soit vraie. Lukyanov reprend l'intitulé d'une question qu'on lui pose en approuvant ainsi cette formulation que les Russes « se sont réveillés trop tard » à l'été 2013 : (EU-Russia-EvidenceFINAL.pdf p. 122) parce qu'ils croyaient que les négociations entre l'UE et l'Ukraine étaient bloquées définitivement par l'exigence européenne de libérer Tymochenko, inacceptable pour Ianoukovitch. Ainsi donc on a affaire, d'un côté à des Occidentaux "somnambules" (d'après les conclusions des Lords) et de l'autre à des Russes endormis qui se "réveillent trop tard" (Lord Jopling et Lukyanov). C'est donc un accident comme lorsque deux trains foncent l'un dans l'autre (accident ferroviaire de Zoufftgen etc...) sans que les signaux d'alarme sonnent assez vite. Cette explication est malheureusement très décevante pour les gens qui ont un coeur d'enfant et préfèrent les fables avec des gentils et des méchants.
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