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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. Cela fait tout drôle de se dire que Nicolas Sarkozy est président de l'UMP et que l'UMP est membre du Parti Populaire Européen, dont la prose officielle est la suivante : http://www.eppgroup.eu/fr/press-release/Crim (16 mars 2014) Le Président du Parti Populaire Européen (PPE) et Président du Groupe PPE au Parlement européen, Joseph Daul, a fait la déclaration suivante suite au soi-disant référendum, qui s’est tenu aujourd’hui dans la région de Crimée, en Ukraine: "Les résultats du référendum qui s’est tenu aujourd’hui sont comme la chronique d’une mort annoncée: sous la menace des baïonnettes russes, les citoyens de Crimée n’avaient en réalité qu’une option. Le référendum a été organisé par une autorité auto-proclamée et illégitime, et ce, en violation des constitutions ukrainienne et criméenne. C’est pourquoi nous ne reconnaissons pas les résultats de ce vote. La Crimée fait partie de l’Ukraine, Etat souverain, doté d’un gouvernement légitime. Nous n’accepterons aucune modification aux frontières de l’Ukraine, qui ont reconnues au niveau international". http://www.eppgroup.eu/news/Ukraine-has-chosen-Europe%3A-it-needs-our-support (11 novembre 2014) Andrej Plenkovic : L'annexion illégale de la Crimée est une violation directe de la constitution ukrainienne, du droit international et des valeurs mondiales établies. Je ne connaissais pas les "valeurs mondiales établies" (established global values). On en apprend tous les jours.
  2. http://nationalinterest.org/feature/anarchy-the-uk-englands-increasingly-messy-politics-12210 (9 février 2015) Au prochaines élections parlementaires (7 mai 2015), le parti indépendantiste écossais (SNP) pourrait faire presque le grand chelem, c'est à dire remporter 55 des 59 sièges écossais. De centre gauche sur les questions économiques et sociales, il exclut de s'allier aux conservateurs et opterait pour une alliance avec les travaillistes sous la forme d'un soutien sans participation au gouvernement. Dans cette hypothèse il serait en position de force pour négocier ce qu'il souhaite.
  3. Je n'aurais pas numéroté cela ainsi. Pour moi la première et la deuxième phrases sont deux points distincts : Ekaterina Dmitrieva ( http://rgi.revues.org/426 ) évoque les thèses de Kireivski, slavophile qui pense que l'Europe et la Russie ont des spécificités qui les distinguent : Kireievski distinguait trois facteurs décisifs aux origines de l'Europe moderne : le christianisme, les barbares, le monde antique. De ces trois éléments, l'un a manqué dans l'histoire des Slaves : l'Antiquité classique. Pourtant, c'est par le monde antique que l'Europe a reçu l'héritage des civilisations antérieures, par lui qu'elle a acquis son aptitude à l'universalisme. Puis elle résume la thèse de François Rouleau sur les conséquences pour le régime politique du christianisme byzantin : A Constantinople, première ville fondée sous l'égide du christianisme dans l'histoire, l'Eglise et l'Etat se devaient d'agir de façon unanime : l'Eglise ne pouvait exister sans l'Empire et réciproquement, tout comme l'âme ne peut exister sans le corps. L'aigle byzantin bicéphale devait symboliser cette unité duelle du pouvoir temporel et spirituel. (...) Tandis qu'à Byzance on partait d'une conception plus théorique, en l'Occident on se référait à des principes juridiques et pratiques. Selon la doctrine romaine des deux glaives, la vie humaine est organisée en deux sociétés parfaites mais indépendantes (pouvoir temporel et pouvoir spirituel). Le pape, indépendant par rapport au pouvoir temporel, régissait la vie de l'Europe occidentale dans son unité, tandis que les rois, indépendants du pape, régissaient la vie terrestre de leurs sujets. Plus tard cette séparation des pouvoirs a provoqué le phénomène du libéralisme et même de la laïcisation totale de la société, tandis que la solution byzantine risquait d'aboutir à la divinisation de l'Etat. Tout cela est peut-être à critiquer, ou à actualiser puisque Dmitrieva centre son propos sur le 19e siècle, mais il me parait plus sûr de commencer par reconnaître les différences pour éventuellement les surmonter et inventer les voies d'un rapprochement, plutôt que de partir trop hâtivement de l'idée que les différences sont d'emblée aplanies et se retrouver avec une mauvaise surprise en chemin.
  4. Je pense que Denis MacShane qui est un type sympa, francophile, européiste, se trompe en jouant le jeu de Judy Dempsey qui est une idéologue américaniste belliciste bushiste de la pire espèce, qui rend le titre "Fondation Carnegie pour la paix" parfaitement orwellien (dans le roman "1984" de George Orwell, le "ministère de la guerre" est renommé "ministère de la paix"). D'autre part, Denis MacShane réclame une aggravation des sanctions économiques contre la Russie en s'auto-persuadant que cela est différent de l'attitude des bellicistes qui veulent armer l'Ukraine. Le déclenchement des hostilités entre le Japon et les Etats-Unis en 1940-1941 est là pour nous rappeler que les sanctions économiques représentent une agression non moins importante que la guerre stricto sensu. Son idée de démanteler le "bataillon Azov" qu'il qualifie de "paramilitaire d'extrême droite avec pour insigne la croix gammée" est une idée intéressante.
  5. Les forces politiques en Europe qui contestent à la Russie le droit d'annexer la Crimée représentent une force beaucoup plus considérable que de simples "morpions". Par exemple en novembre Matthias Platzeck, ancien président du SPD, président du "forum germano-russe" une structure quasiment officielle partie prenante du "Dialogue pétersbourgeois" qui réunit chaque année des responsables russes et allemands, a proposé en novembre de refaire un référendum en Crimée. Dans un premier temps il a été envisagé d'exclure le forum germano-russe du dialogue pétersbourgeois, et finalement le dialogue pétersbourgeois a été annulé. C'était une manière de le marginaliser et de le punir. Interrogé sur ce point par le Spiegel, Steinmeier (SPD également) a dit en substance que non, il faut sanctionner la Russie à propos de la Crimée parce que la Russie a selon lui enfreint le droit international : http://www.spiegel.de/spiegel/print/d-130458612.html (24 novembre 2014) Malin, Egon Bahr (ancien ministre SPD très respecté) a parlé de "respecter" sans "reconnaître" l'annexion de la Crimée : À moins de ruser et d'être un vieillard à la retraite qui n'a rien à perdre comme Egon Bahr, il n'est pas possible en Allemagne actuellement pour un homme politique jeune qui a envie de faire carrière, de se prononcer en faveur d'un règlement à l'amiable du problème Criméen.
  6. Je propose qu'on ferme ce fil et qu'on crée deux nouveaux fils l'un sur AQMI, l'autre sur Boko Haram. Ma préférence irait même à simplement fermer ce fil et à orienter les discussion vers les fils Mali/Barkhane pour ce qui est d'AQMI, et vers le fil Nigéria pour ce qui est de Boko Haram, mais je conçois que d'autres personnes puissent préférer des fils plus spécifiques.
  7. Je viens de remarquer que le titre de ce fil a changé. L'expression "nébuleuse terroriste" a disparu. Mais ce titre reste choquant car créant un amalgame. Ce titre insinue qu'il y a des liens forts entre Boko Haram et AQMI, voire même que Boko Haram et AQMI sont un seul et même groupe. Je trouve que ce titre biaise la discussion et par ailleurs aide Boko Haram et AQMI en leur permettant d'apparaître aux yeux du public comme plus forts qu'ils ne le sont en réalité. On fait croire au public que Boko Haram est gros comme Boko Haram et AQMI alors que Boko Haram n'est que Boko Haram tout seul et n'est pas plus gros que lui-même. Donc on fait peur au public, et on aide ces groupes à terroriser le public. On démultiplie la capacité d'influence de ces groupes. Donc je suis en total désaccord avec ces titres.
  8. http://www.franceculture.fr/emission-l-esprit-public-la-conference-de-presse-de-francois-hollande-l-occident-face-a-poutine-2015 (8 février 2015) Michaela Wiegel dit que quand elle était étudiante à Harvard, elle avait comme prof Jefferey Sachs, et que ce dernier n'arrêtait pas de se lamenter sur le fait que l'Occident n'avait pas su accompagner le passage de la Russie à l'économie de marché avec une aide économique massive du type plan Marshall. Faute d'avoir fait cela, les Occidentaux n'ont pas permis que les Russes associent la démocratie à une image positive.
  9. Du nouveau a été publié sur ce sujet avec un texte de Ray McGovern datant du 15 mai 2014 : https://consortiumnews.com/2014/05/15/how-nato-jabs-russia-on-ukraine/ De mémoire, Matlock [ambassadeur des Etats-Unis en Union Soviétique] m'a dit que Baker essayait de convaincre Gorbachev qu'il était dans l'intéret de Moscou de laisser une Allemagne unifiée rester dans l'OTAN. Matlock se rappela que Baker avait commencé son argumentation en disant quelque chose comme « Dans l'hypothèse où il n'y a pas d'extension du territoire de l'OTAN à l'est, pas même d'un centimètre, que préféreriez-vous, une Allemagne insérée dans l'OTAN ou bien une Allemagne qui peut aller indépendamment dans n'importe quelle direction de son choix ? »
  10. http://www.zeit.de/politik/ausland/2015-02/muenchner-sicherheitskonferenz-ukraine-waffenlieferung-leyen-stoltenberg (6 février 2015) À la conférence sur la sécurité de Munich, Ursula Von der Leyen a dit qu'elle considérait la livraison d'armes à l'Ukraine comme "falsch" (fausse, erronée) et le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg « veut éviter d'en faire un thème » c'est à dire que pour lui, ce n'est pas à l'ordre du jour. http://www.dw.de/interview-with-natos-jens-stoltenberg/av-18241840 (6 février 2015) Le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg dit que le centre d'intéret pour l'instant dans la crise en Ukraine devrait être les efforts de paix et non l'armement de Kiev. N'y aurait-il pas comme une cacophonie entre le secrétaire général et le commandant en chef de l'OTAN ? D'autre part, est-il bien normal qu'un général en fonction se répande en déclarations dans les médias ? En France l'armée est la "grande muette" et seuls les généraux à la retraite s'expriment dans les médias. À quoi joue Breedlove ? À faire son Douglas MacArthur, sorte de dictateur militaire du Japon et de Corée (voulant accessoirement balancer des bombes atomiques sur la Chine) ? Est-ce que les militaires sont sous le commandement des civils ou le contraire ?
  11. Un auteur, dans le Frankfurter Rundschau (je ne connais pas bien, mais Wikipedia dit que ce journal a été racheté en 2012 par la Frankfurter Allgemeine qui est de centre-droit) ose quelques propos anti-Kiev : http://www.fr-online.de/ukraine/ukraine-krise-macht-und-verantwortung,26429068,29771112.html (6 février 2015) Pourquoi Hollande et Merkel sont-ils allés à Moscou alors qu'il y a peu ils avaient refusé d'aller à Astana ? Peut-être que mûrit la considération que 6000 morts en Ukraine c'est trop. Peut-être qu'il devient toujours plus difficile de justifier pourquoi l'UE se met du côté de Kiev, lorsque là-bas les anciens et les nouveaux oligarques continuent de gouverner et que Kiev utilise l'arme de la faim et les armes à sous-munitions contre son propre peuple.
  12. http://carnegieendowment.org/2015/02/03/arm-ukraine-and-you-risk-another-black-hawk-down/i139 (3 février 2015) Tribune de deux experts de Carnegie dans le Financial Times. L'idée d'armer l'Ukraine est "profondément erronée".
  13. http://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/le-plan-de-francois-hollande-prevoit-la-creation-d-une-zone-delimitarisee-en-ukraine_818681.html (7 février 2015) Selon Hollande sa proposition de règlement de la crise prévoit la création d'une zone démilitarisée de 50 à 70 kilomètres de large. http://www.nzz.ch/international/merkel-lehnt-waffenlieferungen-ab-1.18478067 (7 février 2015) La chancelière a tiré un parallèle avec la construction du mur de Berlin. Alors, l'Occident n'était pas intervenu [militairement] pour aider les peuples d'Europe de l'est. Malgré tout, les principes occidentaux ont finalement gagné, le mur est tombé, et la guerre froide a été dépassée.
  14. http://blogs.reuters.com/nader-mousavizadeh/2015/02/06/arming-ukraine-may-put-the-entire-west-in-danger/ (6 février 2015) Article d'opinion de l'édition étatsunienne de Reuters, intitulé "armer l'ukraine mettra l'Occident en danger". Il évoque le spectre d'une guerre nucléaire, dit qu'une exclusion de la Russie du système de paiement swift pourrait susciter des représailles du type cyberguerre ou déstabilisation des pays voisins, dit que l'Ukraine ne doit pas appartenir à l'OTAN, et qu'une "nouvelle initiative diplomatique germano-américaine" est nécessaire.
  15. http://www.washingtonpost.com/blogs/wonkblog/wp/2015/02/06/ukraines-currency-has-fallen-50-percent-in-two-days/ (6 février 2015) Jeudi, la banque centrale a arrêté de soutenir le cours de la hyrvnia, en conséquence de quoi elle a chuté de 50%, passant de 16.8 à 24.4 hyrvnia pour un dollar.
  16. http://www.washingtonpost.com/opinions/giving-weapons-to-ukraine-could-goad-putin-into-a-regional-war/2015/02/05/ec2e9680-abf5-11e4-ad71-7b9eba0f87d6_story.html (5 février 2015) Deux experts de la Brookings expriment leur désaccord avec le rapport publié par Stobe Talbott, président de la Brookings, qui préconisait de fournir des armes à l'Ukraine. « Nous sommes en fort désaccord », disent-ils, avec l'idée qu'armer les ukrainiens poussera la Russie à la négociation. Ces deux experts sont auteurs d'une biographie de Poutine qui a été recensée favorablement - quoique brièvement - dans Foreign Affairs : http://www.foreignaffairs.com/articles/139308/fiona-hill-and-clifford-g-gaddy/mr-putin-operative-in-the-kremlin Un troisième expert, toujours de la Brookings, Jeremy Shapiro, signe un article de blogue intitulé "pourquoi armer les ukrainiens est une mauvaise idée" : http://www.brookings.edu/blogs/up-front/posts/2015/02/03-why-arming-ukrainians-is-a-bad-idea-shapiro (3 février 2015).
  17. Pourtant le budget du ministère des Anciens Combattants est régulièrement augmenté et ne souffre absolument pas de la crise.
  18. http://www.msnbc.com/ronan-farrow/watch/saving-our-vets-393972803598 et http://iava.org/savact/ (4 février 2015) La loi Clay Hunt sur la prévention du suicide des anciens combattants a été adoptée par le Sénat et n'attend plus que la promulgation du président. Elle réforme ce qui existe et augmente le budget des services de soin et de soutien adéquats. L'ampleur du problème est résumée dans un chiffre : 22 vétérans se suicident chaque année aux Etats-Unis. Clay Hunt était un marine qui a fait l'Iraq en 2007 puis l'Afghanistan en 2008. Diagnostiqué de syndrome de stress post-traumatique, il était indemnisé pour incapacité de 30%. Il s'est suicidé en 2011. Son traitement était uniquement médicamenteux, sans psychothérapie. Il disait avoir le sentiment d'être un cobaye testant des médicaments. Après sa mort, son incapacité a été révisée à 100%.
  19. J'ai emprunté l'exemple du chalutier à l'article d'OSW qui est cité comme exemple de la façon dont la Russie "répand la terreur dans la population" balte. Mais Rasmussen n'en parle pas. Dans l'article du Daily Telegraf qui rapporte l'interview de Rasmussen, le journaliste évoque la capture par un commando russe en territoire estonien de l'agent estonien Eston Kohver, présentée comme une action du même type que celle des personnels militaires sans insigne qui ont pris le contrôle de la Crimée : http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/russia/11393707/Putin-could-attack-Baltic-states-warns-former-Nato-chief.html
  20. http://nationalinterest.org/feature/how-start-proxy-war-russia-12187 (5 février 2014) Voilà un article qui, en plus de réfuter point par point les arguments de ceux qui veulent armer l'Ukraine, a de grandes vertus explicatives. Il répond à la question : pourquoi le cessez-le-feu de Minsk qui n'était pas complet mais qui avait fait baisser l'intensité des combats a-t-il volé en éclats en janvier 2015 ? La raison proposée comme explication est que la Russie s'impatiente d'une stabilisation de la situation qui donnerait une viabilité économique à l'entité donbassienne à travers une confédéralisation actuellement refusée par Kiev. Il s'agit de la part de la Russie d'accroitre la pression militaire pour que Kiev cède à ses exigences. La Russie a l'impression d'avoir beaucoup concédé, trop concédé, en signant l'accord de Minsk. En effet en signant cet accord elle se retrouve en position d'accusée à qui l'on rejette la faute de la non mise en oeuvre de cet accord, alors qu'elle pouvait très bien ne rien signer du tout et s'en tenir à sa position antérieure qui était de dire : « c'est une guerre civile d'Ukrainiens contre d'autres Ukrainiens, nous n'avons rien à voir là dedans, c'est à eux de signer des choses mais nous ne sommes pas partie prenante ». Ainsi Minsk apparait aux yeux des Russes comme un piège dont ils veulent maintenant se sortir en signant un Minsk 2 qui serait plus avantageux pour eux. On retrouve ainsi les points que j'avais évoqués : Si l'on pousse le raisonnement plus loin on peut voir aussi que sortir de la position d'accusée veut dire aussi levée des sanctions. Ainsi contrairement à ce que théorisent les partisans des sanctions, c'est pour sortir des sanctions que la Russie accroit la pression militaire. Les sanctions ont l'effet inverse de celui escompté.
  21. Elle a quand même pas mal à gagner avec la tension actuelle entre l'Occident et la Russie : - Les Russes ont accepté le gros contrat sur le gaz à un tarif secret mais probablement avantageux pour la Chine ; - Tant que l'Occident est occupé en Europe, cela laisse à la Chine plus d'air pour respirer dans son pré carré asiatique : cela complique le "pivot vers l'Asie" d'Obama.
  22. Le journaliste déforme le propos de Rasmussen. Le verbatim de Rasmussen qu'il cite est le suivant : "Poutine sait qu'il sera vaincu s'il franchit la ligne rouge et attaque un allié de l'Otan. Mais il est un spécialiste de la guerre hybride", mêlant différents types d'opérations pour déstabiliser un Etat, explique Anders Fogh Rasmussen dans le quotidien britannique. C'est à dire que pour Rasmussen, il y a un distinguo à faire entre "attaque[r] un allié de l'Otan" et une "opération pour déstabiliser". Ce à quoi Rasmussen déclare se préparer, ce n'est pas la première chose (une attaque) mais la seconde (la déstabilisation). Par exemple, en septembre 2014, les gardes côtes russes ont arraisonné un chalutier Lituanien en mer de Barents et l'a remorqué jusqu'au port de Mourmansk. C'est déstabilisant pour la Lituanie (*), mais ce n'est pas un acte de guerre à proprement parler. (*) selon http://www.osw.waw.pl/en/publikacje/osw-commentary/2015-01-23/baltic-states-conflict-ukraine (source polonaise) le chalutier se trouvait "dans les eaux internationales". Selon http://www.marine-oceans.com/actualites-afp/8854-chalutier-lituanien-arraisonne-la-justice-russe-tranchera-le-7-octobre (source française) "[les gardes cote russe] ont affirmé avoir trouvé à son bord quinze tonnes de crabe pêché dans la zone russe".
  23. Ce qu'elle dit n'est pas très convainquant : > Le plus grave est la baisse du cours du pétrole organisée par les États-Unis et l'Arabie saoudite. C'est très simpliste de présenter cela comme cela. Les entrepreneurs américains ont développé le gaz de schiste dans un but lucratif, sans savoir au départ jusqu'où les prix du pétroles descendraient, puisque les réserves et les coûts d'exploitation sont des choses qu'on découvre au fur et à mesure qu'on prospecte et qu'on exploite et qui ne sont pas totalement prévisibles. A fortiori les conséquences lointaines sur l'économie russe n'étaient pas dans la ligne de mire de ces entrepreneurs. D'autre part si l'Arabie Saoudite maintient le cours à un prix bas, cela peut être tout autant ou plus contre l'Iran surtout en période de négociation d'un accord sur le nucléaire avec les Etats-Unis, que contre la Russie. > Une remise en cause de leur mode de vie [celui des classes moyennes] se répercutera sur la popularité de Poutine, voire le déstabilisera. Le régime de Poutine est certes plus libéral que celui de Saddam Hussein, donc ce n'est pas totalement comparable, mais les sanctions terribles (des chiffres effrayants en terme de mortalité infantile ont été avancés) contre l'Irak n'ont pas déstabilisé Saddam Hussein. Comme la plupart des commentateurs, Carrère d'Encausse oublie aussi que des sanctions ne fonctionnent que si la normalisation des relations est plausible en cas d'acceptation par le sanctionné des exigences du santionneur. Le sort de Kadhafi malgré son acceptation des exigences occidentales sur les armes de destruction massives a fait perdre une bonne partie de cette plausibilité. D'autre part il n'existe à ce jour aucune promesse occidentale de faire remonter le cours du pétrole en cas de retrait total des militaires russes de Crimée et du Donbass. > La Russie est le pont nécessaire entre Europe et Asie. On disait cela déjà lorsque le transsibérien a été construit. En réalité aujourd'hui comme hier, cela coûte plus cher de transporter les marchandises par train que par bateau. À part pour quelques produits périssables - mais pas trop, la Russie est un pont très dispensable entre l'Europe et la Chine.
  24. Pardon j'aurais dû rajouter "copyright Jojo" car je me souviens bien de cette intervention. J'ai retrouvé cela en relisant Edmond Lévy plus récemment.
  25. La Douma russe a adopté très récemment une loi interdisant les jurons.
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