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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. http://foreignpolicy.com/2015/02/20/its-time-to-kick-germany-out-of-the-eurozone/ (20 février 2015) Encore (*) un article qui dit que l'Allemagne devrait sortir de l'euro. (*) Après la vidéo de Stiglitz : http://www.air-defense.net/forum/topic/6986-union-europ%C3%A9enne-nos-projets-son-futur/?view=findpost&p=772050
  2. http://www.liberation.fr/monde/2015/02/25/afghanistan-torture-et-mauvais-traitements-en-baisse-dans-les-prisons_1209453 et http://www.theguardian.com/world/2015/feb/25/torture-wane-afghan-detention-centres-still-widespread (25 février 2015) Rapport de l'ONU sur la torture : « largement répandue » et « systématique » selon le titre et le sous-titre du Guardian. Libé indique uniquement dans son titre que c'est en baisse. Un lecteur pressé qui ne lirait que ce titre serait rassuré.
  3. http://www.abendzeitung-muenchen.de/inhalt.fluechtlingsstroeme-aus-dem-kosovo-bayern-droht-mit-grenzkontrollen-zu-nachbarlaendern.54c140db-b440-441a-ae11-4da294377496.html (24 février 2015) En réponse à l'afflux de réfugiés kosovars, le gouvernement de Bavière dit qu'il fera étudier la possibilité - à ne déclencher qu'en cas de stricte nécessité - de rétablir un contrôle aux frontières allemandes en passant par le ministre de l'intérieur fédéral pour obtenir une dérogation à Schengen si nécessaire.
  4. L'EIIL n'est pas à nos portes. Il est aux portes de la Turquie (de la Sublime Porte, en quelque sorte) et les Turcs se sont très bien entendus avec eux pour faire libérer leurs otages.
  5. C'est le signal de la disparition, toujours plus préoccupante, d'une politique indépendante de la France. Donc c'est un mauvais signal. L'Irak est une ancienne colonie anglaise. La France a suffisamment à faire pour répondre à des sortes d'appels à l'aide dans ses propres anciennes colonies pour ne pas avoir à se charger du fardeau supplémentaire des anciennes colonies britanniques et des erreurs stratégiques monumentales des Etats-Unis commises sous la direction du président George W Bush. Imaginons un instant qu'une bataille aussi brève que glorieuse redonne le contrôle de Mossoul au gouvernement de Bagdad actuel. Qu'est-ce qui nous prouve que, les mêmes causes ayant les mêmes effets, la population sunnite de Mossoul accueillera ce gouvernement bagdadien en libérateur et ne sera pas tentée à nouveau de remettre son destin entre les mains de l'EIIL, par détestation du gouvernement bagdadien et proximité de conviction et de confession religieuse avec l'EIIL ? Puisque nous (les Occidentaux) n'avons pas la solution à l'équation irakienne, qu'est-ce qui nous fait croire que balancer quelques tonnes de bombes supplémentaires nous en fera approcher, plutôt que simplement augmenter le nombre de ceux qui ont des griefs contre nous ? Si les Anglais ont besoin d'un porte-avion, qu'on leur vende ou qu'on leur loue le Charles-de-Gaulle. Mais ce n'est pas la place et le rôle de la France que de mener la politique des Anglais de caniche des Américains. Parce que si les seules missions que la France trouve à faire effectuer à ce porte-avion, c'est des politiques de gribouille comme celle menant au chaos libyen, il est préférable qu'elle s'en sépare.
  6. In cauda venenum ? Je traduis en français l'intégralité de la dernière contribution tout à la fin du volume de pièces à conviction annexées au rapport des Lords du 20 février 2015 sur les relations UE-Russie http://www.parliament.uk/documents/lords-committees/eu-sub-com-c/EU-Russia/EU-Russia-EvidenceFINAL.pdf pages 380 à 385. C'est la contribution de l'ambassadeur russe au Royaume-Uni, Alexander Yakovenko. Datée du 18 décembre 2014, c'est l'une des contributions les plus récentes de ce volume, et elle émane d'un ambassadeur, permettant ainsi d'avoir noir sur blanc la position officielle russe exacte et complète sans la déformation ou le travail de sélection que peuvent parfois faire les commentateurs. Comme c'est un ambassadeur posté à Londres, j'imagine qu'il a sélectionné les arguments qui lui paraissent les plus convainquants pour le public occidental. Mais le sont-ils ? J'avoue ne pas avoir été convaincu lorsqu'il pare de toutes les vertus démocratiques la procédure référendaire de Crimée. Je signale aussi que lorsqu'il dit que les Russes n'ont pas été informés en temps et en heure des négociations entre Bruxelles et Kiev sur l'accord de libre-échange, que cela doit être confronté aux autres auditions des Lords, notamment celles des fonctionnaires de Bruxelles qui disent à peu près le contraire. Page 36, Tony Brenton dit que les Russes ont été plus ou moins informés, mais que ce qu'ils voulaient et n'ont pas eu, c'est - en français dans le texte - un « droit de regard » sur la négociation euro-ukrainienne. Il y a deux où trois moments où Yakovenko lance des avertissements : ne faites pas ceci ou cela, sinon la Russie va se fâcher. C'est toujours utile de les connaître. Et puis c'est intéressant indépendamment de la Russie et de l'Ukraine puisque cela éclaire sur le fonctionnement de l'UE et de la capacité qu'ont les États membres à mettre en commun une partie de leur politique étrangère. Quel bilan tirez-vous des relations entre l'UE et la Russie avant la crise ukrainienne ? Y avait-il des domaines partagés de coopération où l'UE et la Russie travaillaient ensemble ? Un dialogue intensif UE-Russie était maintenu à tous les niveaux avant le conflit en Ukraine. Un rôle clé dans le système institutionnel qui nous intéresse est joué par les sommets entre le président de la fédération de Russie et le président de la Commission européenne. Ils ont lieu deux fois par an : le plus récent, le 32e, a eu lieu le 28 janvier 2014 à Bruxelles. Les rencontres entre le gouvernement russe et la Commission européenne (le plus récent est celui des 21-22 mars 2013 à Moscou) ont aussi une grande importance. L'organe principal de coopération UE-Russie au niveau opérationnel est le Conseil Permanent du Partenariat (PPC) qui comprend des représentants de niveau ministériel de la Russie, de la présidence du Conseil de l'UE, et de la Commission européenne. Il se réunit dans le format des ministres des affaires étrangères ou des ministres sectoriels. Dans les affaires étrangères, des réunions au format dit de Luxembourg (1 + 1 + 28) impliquant tous les ministres des affaires étrangères des États membres, se sont également montrées utiles. Le ministre des affaires étrangères russe et le haut représentant de la politique étrangère et de sécurité commune de l'UE ont des réunions bilatérales régulières (le plus récemment le 4 mars 2014 à Madrid), y compris en marge des sessions de l'assemblée générale de l'ONU. Pendant ce temps, aucune réunion au complet du PPC n'a eu lieu depuis fin 2011, notamment parce que le haut représentant de l'UE n'est pas prêt à discuter des relations Russie-UE de manière systémique. Des consultations entre le ministère des affaires étrangères de Russie et le Service Européen d'Action Extérieure ont lieu aux niveaux des directeurs politiques et des experts, couvrant 20 domaines prioritaires de l'ordre du jour international. Il existe 17 « dialogues » sectoriels Russie-UE utilisés comme mécanisme principal de l'initiative commune « Partenariat pour la Modernisation » lancée au sommet Russie-UE de Rostov-sur-le-Don en 2010. En dépit de cette forte structure institutionnelle, lorsqu'il en va de la substance, la coopération Russie-UE était en train de se gripper jusqu'à l'arrêt avant même la crise actuelle en Ukraine. Malheureusement, nous ne constations pas de progrès suffisants dans les principaux domaines de coopération, tels que le règlement des crises, le dialogue sur l'énergie, la préparation d'un nouveau traité « fondamental » Russie-UE, etc... Nous avons bien conscience des complexités et de la singularité de la structure interne de l'UE. Nous comprenons les difficultés « institutionnelles » que l'UE rencontre souvent dans son processus décisionnel, y compris celles relatives aux relations avec la Russie. L'UE n'est pas un partenaire avec lequel il est facile de traiter à cause de la nature de sa structure institutionnelle. Les États membres de l'UE ont transféré des pouvoirs au niveau supranational pour une quantité de sujets, tandis que d'autres sujets demeurent de la compétence des gouvernements nationaux. Pour qu'une position fasse l'objet d'un accord interne entre Bruxelles et les États membres, un long processus est souvent nécessaire, aggravé par des désaccords sur de nombreuses questions. Ces problèmes internes compliquent la coopération avec n'importe quel pays tiers, et la Russie ne fait pas exception. S'ajoute à cela que l'UE avait politisé nombre de questions à l'ordre du jour des discussions Russie-UE. Les procédures internes de l'UE ont parfois été utilisées comme prétexte pour exiger des concessions unilatérales ou pour retarder les travaux sur des accords cruciaux, une pratique que nous jugeons inacceptable. Il faut également avoir à l'esprit le défaut d'autonomie dans les affaires extérieures de l'UE manifesté par l'escalade du régime de sanctions contre la Russie, semé de conséquences imprévisibles pour la stabilité de l'Europe elle-même. De plus, assez souvent l'UE non seulement ne prend pas en compte les intérêts de la Russie, mais se comporte à l'égard de la Russie de manière ouvertement partiale. L'un des nombreux exemples d'une telle approche est la politique de la Commission Européenne pour la négociation avec la Russie d'une mise à jour de l'accord de facilitation des visas. Début 2012, le projet de texte a été accepté à l'exception des provisions sur le régime sans visa pour les porteurs de passeport biométrique (par opposition aux passeports diplomatiques dont les porteurs jouissent déjà de la permission mutuelle de voyages sans visas, et aux passeports ordinaires qui continuaient de nécessiter des visas). Ces provisions ont été finalisées en juin 2013. Cependant, l'UE s'avéra incapable de prendre une décision finale d'approbation de ce texte, sous prétexte de « doutes » soi-disant invoqués par certains États membres et du besoin de garanties russes supplémentaires pour empêcher l'abus de passeports de service (alors qu'en réalité le nombre total de porteurs de passeports de service des pays membres de l'UE est bien supérieur à celui des porteurs de passeports de service russes). De plus, la Commission Européenne a décidé de créer un obstacle supplémentaire, en demandant comme condition pour conclure l'accord, un changement de la législation russe sur le transfert des données personnelles des passagers. En conséquence, le processus de négociation a été interrompu, pour être finalement complètement gelé par une décision du Conseil européen en mars 2014. La Russie a l'impression que la source du problème est que Bruxelles traite par erreur la Russie comme une nation aspirant à devenir membre de l'UE, prête à sacrifier ses intérêts et sa souveraineté sur l'autel d'une future adhésion. Cependant ce modèle ne peut pas fonctionner dans les relations EU-Russie, ni aujourd'hui ni dans les années à venir. La politique consistant à imposer des solutions sous prétexte qu'elles ont été acceptées au sein de l'UE d'où il en découle qu'elles ne peuvent être modifiées, est stérile et inefficace s'agissant des relations avec la Russie. Contrairement aux relations de l'UE avec de nombreux pays est-européens, les liens Russie-UE ne visent pas une adhésion future, et leur valeur est de nature différente. Ainsi elles devraient être exemptes de toutes sortes de questions bilatérales qui sont soulevées dans les relations de la Russie avec certains États membres de l'UE. Malheureusement, le contraire est souvent vrai, lorsque certains membres de l'UE reportent leurs problèmes sur les épaules de Bruxelles. Au sujet de la récente crise en Ukraine, quelles furent les causes immédiates et les causes structurelles de la crise ? La crise ukrainienne fut déclenchée par des politiques et des ambitions irresponsables de la direction sortante de l'UE et de certains États membres qui projetaient d'étendre leur zone d'influence dans une région aux liens historiques, culturels, humanitaires et économiques bien établis, sans considération des intérêts des pays voisins. Les pays du « Partenariat oriental » furent confrontés à un « choix civilisationnel » artificiel : soit avec l'UE, soit avec la Russie. L'un des outils de cette politique fut les longues et confidentielles négociations entre l'UE et l'Ukraine sur l'Accord d'Association. Les auteurs de l'accord d'association avec l'Ukraine, la Moldavie, la Géorgie et l'Arménie auraient dû réaliser que certaines dispositions affecteraient directement les obligations souscrites par les pays en question dans le cadre d'autres organisations (CEI, Union douanière, Organisation du traité de sécurité collective) et les intérêts de pays tiers, en particulier la Russie. Au même moment, les développements en cours en Ukraine ont aussi été causés par une crise de l'État ukrainien, et par les intentions des anciens dirigeants ukrainiens de résoudre les problèmes du pays en utilisant des facteurs externes. De plus, les États-Unis ont joué un rôle significatif par leur implication dans les affaires ukrainiennes. Le 21 novembre 2013, le gouvernement ukrainien légitime a décidé de suspendre la signature de l'accord d'association avec l'UE et a proposé des consultations supplémentaires. En parallèle, la Russie a proposé de tenir des consultations trilatérales (UE-Ukraine-Russie) sur l'impact de l'accord d'association. Ces proposition ont été rejetées par la Commission européenne. Au même moment, des protestations publiques commencèrent en Ukraine, soutenues par l'UE, un certain nombre de ses États membres, et par les États-Unis. De nombreux protestataires se décrivirent comme soutenant le « libre choix en faveur de l'UE », souvent guidés par l'idée erronée que l'accord d'association avec l'UE conduirait immédiatement à une amélioration de la qualité de vie, à des emplois bien payés dans l'UE et à ce que l'UE paye les solutions aux nombreux problèmes du pays. Cependant, peu après, des néo-nazis et d'autres groupes extrémistes prirent la tête du mouvement "Euromaidan". Un coup d'État eut lieu en février 2014, suivi par une guerre civile, par la persécution des dissidents, et des actions délibérées pour accélérer la destruction des liens traditionnels avec la Russie. Ni les habitants de Crimée, ni les habitants des régions Sud-Est de l'Ukraine, qui ont bien plus en commun avec les régions voisines de Russie qu'avec les territoires d'Ukraine occidentale ne furent d'accord avec cela. Au référendum du 16 mars 2014, les Criméens firent en masse un choix sans ambiguïté en faveur de l'indépendance vis à vis de l'Ukraine et votèrent pour la réunification ultérieure avec la Fédération de Russie. Il faut rappeler que seulement 2.51% des électeurs choisirent l'option alternative, c'est à dire pour que la Crimée reste partie constitutive de l'Ukraine. Le choix démocratique des Criméens ne leur a pas coûté une seule vie humaine. Pendant ce temps, dans les régions de Donetsk et Lougansk, comme il est bien connu, les pertes en vies humaines irremplaçables sont énormes. Dans ce contexte, l'UE a signé (27 juin) et ratifié (16 septembre) l'accord d'association avec l'Ukraine. Quel dialogue préparatoire l'UE a-t-elle organisé avec la Russie au sujet de la possibilité que l'Ukraine signe l'accord d'association ? En fait il n'y en a eu aucun. Durant toute la période de négociation, la substance de l'accord d'association est restée fermée. Elle fut entamée début 2012, mais publiée seulement durant l'été 2013. Ce n'est qu'à cet instant que le monde des affaires put analyser le texte. Lorsque la Russie et l'Ukraine demandaient des consultations trilatérales, Bruxelles refusait, insistant sur le fait que l'accord était une « question de relations bilatérales UE-Ukraine ». La décision de tenir des consultations UE-Russie sur ce sujet fut prise au sommet de Bruxelles le 28 janvier 2014. Il a fallu à Bruxelles de nombreux mois, une crise économique et une guerre pour comprendre le besoin de dialogue trilatéral : la première réunion ministérielle Russie-UE-Ukraine sur les implications de l'accord d'association a eu lieu le 11 juillet 2014. Ainsi l'UE est retournée au point où elle était lorsque tout a commencé fin 2013, c'est à dire qu'elle diffère l'application des dispositions économiques et commerciales de l'accord (la même décision que celle qui fut la cause immédiate de la destitution de la précédente équipe dirigeante ukrainienne). La décision de l'UE de différer l'application de la zone de libre-échange "approfondi et complet" jusqu'à fin 2015 rend possible l'élaboration de solutions répondant aux préoccupations de la Russie dans cinq domaines : libéralisation des tarifs, règlementation technique, mesures sanitaires et phytosanitaires, administration des douanes, et énergie. Ces solutions devraient être fixées de manière juridiquement contraignante, c'est à dire en amendant le texte de l'Accord. Les propositions russes à cet effet ont été soumises à l'UE. Durant la période où l'accord est différé, la Russie maintiendra son régime commercial préférentiel avec l'Ukraine dans le cadre de la zone de libre-échange de la CEI. Cette décision pourrait être réexaminée si le régime commercial est changé plus tôt qu'il n'a été promis jusqu'à présent. Tout amendement à la législation ukrainienne destiné à la mise en application réelle des provisions de l'accord de libre-échange complet et approfondi UE-Ukraine sera considéré comme une violation des accords passés et déclenchera une réponse immédiate de la part de la Russie, conformément aux règles de l'OMC, de la CEI et de l'Union Douanière. Comment les politiques de voisinage de l'UE (telles que le partenariat oriental et l'Accord d'Association) ont-elles favorisé ou défavorisé les relations entre l'UE et la Russie ? La mise en application des politiques de Partenariat Oriental et des Accords d'Association s'est faite au détriment de la coopération au sein de la CEI ainsi que des relations entre la Russie et l'UE. Le développement du Partenariat Oriental et la détérioration de la situation en Ukraine nous a conduit à estimer que le Partenariat Oriental n'est pas seulement une initiative pour construire des liens commerciaux et économiques entre les pays de l'UE et les pays visés, tout en entravant leurs relations traditionnelles avec d'autres voisins, mais aussi un projet géopolitique destiné à retracer de nouvelles lignes de division en Europe. Il est également utile d'ajouter qu'il y a des tentatives constantes de renvoyer la faute à la Russie pour les difficultés inévitables qui surviennent dans l'application de cette initiative auto-discréditée. Malheureusement, ce processus a acquis une dynamique propre et il n'est pas facilement corrigeable (bien qu'au moins quelques personnes à Bruxelles soient à la recherche d'une telle possibilité). À titre d'exemple, on peut citer la déclaration de la direction lettone prévoyant que l'Asie Centrale et le Partenariat Oriental seront les thèmes prioritaires de la présidence lettone de l'UE durant le premier semestre 2015. La Lettonie a également suggéré une implication accrue de l'OTAN et des USA dans le Partenariat Oriental (en le transformant en Partenariat Oriental Euro-Atlantique). À notre avis, une extension des mécanismes de Partenariat Oriental à l'Asie Centrale ne pourra que mener à des conséquences négatives dans la région et conduira difficilement à une normalisation des relations Russie-UE. Nous avons noté des tentatives de discréditer les partenariats avec la Russie et avec l'Union Douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan, ainsi que des tentatives de fomenter des troubles dans certains pays (en particulier en Arménie) qui tentent de préserver et de renforcer leurs liens traditionnels en Eurasie. Les ONGs et les ambassades étrangères sont utilisées à cette fin. Nous lançons un avertissement contre les tentatives de manipuler les États ou d'organiser un autre "Maidan". La politique de Partenariat Oriental est contrôlée par la bureaucratie bruxelloise et par ceux des pays de l'UE qui tentent de résoudre leurs problèmes domestiques par une confrontation avec la Russie. Ceci conduit à ce que cette politique est appliquée sans considération des intérêts légitimes de la Russie. Nous croyons que les membres de l'UE les plus responsables doivent apporter leur contribution et essayer de corriger ce mauvais cap. Notre priorité est de travailler à un espace économique et humanitaire commun de l'Atlantique au Pacifique. Il devrait être développé dans la sphère économique au moyen de synergies entre les processus d'intégration de l'Union Économique Eurasienne et l'UE, et dans le domaine humanitaire, avec l'utilisation complète des mécanismes de l'OSCE et du Conseil de l'Europe. Une fois appliqué, ce projet éliminerait la possibilité même de crises telles que celle à laquelle nous assistons en Ukraine. Le Partenariat Oriental et le mécanisme d'Accord d'Association ne sont pas adaptés à ce projet car ils ont été conçus et appliqués de manière conflictuelle, sans véritable discussion avec la Russie, sans parler d'une participation russe. Quelles sont la profondeur et la nature de l'interdépendance entre la Russie et l'UE ? L'UE est le plus important partenaire commercial et économique de la Fédération de Russie. 49.4% du commerce extérieur russe se fait avec les pays de l'UE. En 2013, le commerce entre la Russie et l'UE a atteint 417.5 milliards de dollars américains (en croissance annuelle de 1.9%), dont des exportations de Russie vers l'UE de 283.2 milliards (+2.2%), et des importations de l'UE vers la Russie de 134.3 milliards de dollars américains (+1.3%). La Russie, pour sa part, est le troisième plus important partenaire de l'UE (après les USA et la Chine), son plus important fournisseur de gaz naturel et l'un des leaders pour les fournitures de pétrole et produits pétrochimiques sur le marché de l'UE. L'adhésion de la Russie à l'OMC a-t-elle favorisé ou défavorisé le commerce avec l'UE ? L'une des raisons pour lesquelles la Russie a rejoint l'OMC était la possibilité d'utiliser les instruments de l'organisation, en particulier les procédures de règlement des différends, pour améliorer notre accès aux marchés des autres membres de l'OMC. La Russie a déjà engagé deux procédures vis à vis de l'UE : une contre les soi-disant ajustements énergétiques utilisés pour calculer des taxes anti-dumping ; une autre contre les politiques discriminatoires du « troisième paquet énergétique ». Le gouvernement russe a exprimé des préoccupations significatives concernant l'impact du traité de libre-échange complet et approfondi entre l'Ukraine et l'UE sur le commerce russo-ukrainien et sur l'économie russe elle-même. La Russie a-t-elle des préoccupations similaires au sujet des traités de libre-échange complet et approfondi signés avec la Moldavie et la Géorgie ? Qu'est-ce qui explique les approches différenciées que Moscou semble avoir en réponse aux trajectoires d'intégration européenne de ces pays ? L'attention portée à l'Ukraine existe pour une bonne raison : ses liens économiques avec la Russie sont énormes. Les relations économiques avec la Géorgie n'ont pas été très intenses ces dernières années. Quant à la Moldavie, des liens économiques et commerciaux stables avec la Russie ont une grande signification pratique. Tout comme celui avec l'Ukraine, les traités de libre-échange complet et approfondi entre l'UE et la Moldavie et entre l'UE et la Géorgie contredisent les obligations précédentes contractées par ces pays dans le cadre de la CEI. Ceci dit, les pertes que les traités de libre-échange complet et approfondi pourraient causer aux économies de l'Union Douanière seront incommensurablement moindres que celles causées par le traité de libre-échange complet et approfondi avec l'Ukraine. Néanmoins nous avons organisé des discussions séparées avec la Moldavie et la Géorgie pour exprimer nos préoccupations à cet égard. Nous avons aussi exprimé nos préoccupations quant aux conséquences de ces accords lors de contacts avec les responsables de l'UE. La Russie prendra les mesures nécessaires pour protéger notre marché en correspondance avec le degré de dommage que ces traités de libre-échange complet et approfondi pourraient causer. Les gouvernements de Chisinau et Tbilissi sont conscients de cette approche qui est la nôtre. Considérations supplémentaires : les sanctions. Comme le montre la pratique, les sanctions ne contribuent pas à atteindre leur but déclaré, qui est de régler les conflits, mais il en résulte plutôt une aggravation des différends. Les sanctions actuellement mises en place contre la Russie, ajoutées à l'existence d'un nouveau centre d'instabilité en Europe ne peuvent que porter atteinte aux intérêts de l'Union Européenne. D'après les évaluations faites par l'Union Européenne elle-même, d'ici à la fin de cette année les dommages à l'économie de l'UE résultant des restrictions atteindront 40 milliards d'euros. Sans parler de la crise de confiance qu'apportent de telles actions hostiles et qui sera difficile à résorber. Il est symptomatique que la logique des sanctions anti-russes ne soit plus connectée aux événements d'Ukraine. Le dernier train de sanctions a été imposé le 8 septembre, trois jours après qu'un accord signé à Minsk eut créé les conditions d'un règlement pacifique du conflit ukrainien. Ceci corrobore l'idée que Bruxelles soutient délibérément le « parti de la guerre » de Kiev et se désintéresse du règlement de la crise. La Russie a déclaré à maintes reprises que nous nous réservons le droit de répondre adéquatement aux actes anti-russes de l'UE. En réponse aux sanctions, la Russie a imposé des restrictions au sujet de certaines importations de produits agricoles et a introduit un refus de visa pour plusieurs responsables de l'UE et responsables nationaux. Eu égard à la question de la levée des sanctions, nous croyons que cette question devrait être adressée en premier à ceux qui les ont imposées, c'est à dire à l'UE. Il devrait aussi être clair que la Russie ne va pas discuter de critères pour lever ces mesures illégales ou se conformer aux exigences mises en avant dans ce cadre. Néanmoins, nous ne sommes pas intéressés par une rupture des liens avec l'UE et nous serons prêts à réviser nos mesures de réciprocité, lesquelles sont légitimes en droit international, si l'UE adopte une approche plus coopérative et fait preuve de bon sens. Notre attitude face à ce problème est strictement réciproque. 18 décembre 2014.
  7. http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20150126/etr.html#toc2 (28 janvier 2015) Audition de M. Thomas Gomart.
  8. http://foreignpolicy.com/2015/02/23/from_the_welfare_state_to_the_caliphate_sweden_islamic_state_syria_iraq_foreign_fighters/ (23 février 2015) Article sur les itinéraires de radicalisation à Göteborg en Suède.
  9. J'ai lu un écho contraire ici : http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/russia/11393707/Putin-could-attack-Baltic-states-warns-former-Nato-chief.html (5 février 2015) La Belgique est le cas le plus extrême, renommé pour son fond de retraite bien doté, tandis que la capacité militaire s'efface. Elle dépense 96% de son budget de défense en salaires, retraites et ses cantines « bourguignones » (?). La part dépensée en équipement militaire a été réduite à 4%. http://www.7sur7.be/7s7/fr/1502/Belgique/article/detail/1800754/2014/02/25/La-Belgique-pas-depensiere-en-materiel-militaire.dhtml (25 février 2014) Des 27 pays de l'Otan possédant une armée, la Belgique est, après la Slovénie et Bulgarie, celui qui consacre le plus faible pourcentage de ses dépenses de défense (2,8%) au renouvellement de son matériel militaire, a indiqué mardi l'Alliance atlantique, confirmant une tendance lourde enregistrée année après année.
  10. http://www.franceculture.fr/emission-repliques-que-veut-la-russie-2015-02-21 (21 février 2015) Débat de 52 minutes entre Françoise Thom, historienne, qui pense que la Russie est l'agresseur en Ukraine, et Andreï Gratchev, ancien conseiller de Gorbatchev qui parle d'une double paranoïa occidentale et russe et estime légitimes un certain nombre de positions et de revendications russes à propos de l'Ukraine.
  11. http://www.recorder.com/news/townbytown/amherst/15710583-95/iran-sanctions-bite-at-umass (16 février 2015) L'université du Massachusetts bannit les étudiants iraniens de certaines filières. Les étudiants iraniens protestent en disant que les lois américaines sanctionant l'Iran ne demandent pas aux universités de faire du zèle en prenant ce type de mesures.
  12. http://www.recorder.com/home/15612022-95/doernermy-turn-russias-defensive-reaction (9 février 2015) Il y a parfois de bonnes surprises dans la presse locale américaine. Comment ai-je trouvé cet article ? j'ai dû taper "Ukraine" dans Google actualités anglophone le 9 février. J'ignorais tout de ce journal "The Recorder" de Greenfield dans le Massachusetts, dont j'ignore également tout et que, faute de plus ample information, j'imagine comme "Springfield" des Simpsons. Alors que nous dit monsieur Carl Doerner, auteur, journaliste et réalisateur de film documentaire ? Ils nous dit que la Crimée a été conquise par Catherine la Grande en 1762, ce qui est plus ancien que les achats de la Louisiane et de l'Alaska, que les annexions du Texas et de Hawaii, que la guerre contre le Mexique, ou que la prise de Puerto Rico et des Philippines aux dépens de l'Espagne. Il s'alarme de ce que le général Breedlove, chef de l'OTAN, envisage de façon insensée ("foolishly") de positionner des troupes en Europe de l'Est, et que c'est ce genre de mouvement de troupes qui a déclenché la première guerre mondiale (on excusera Carl Doerner de faire démarrrer la guerre de 1914 en 1915, vu que les Etats-Unis n'y sont entrés qu'en 1917). Il conclut la chose suivante : Nous avons aujourd'hui presque perdu l'espoir de Roosevelt et Wallace d'un après-guerre avec le plein emploi, avec des droits civiques sans attendre, avec un système d'assurance maladie, avec une extension de notre prospérité avec une aide sans entrave à ceux qui sont dans le besoin à l'étranger. Au lieu de cela, nos enfants ont reçu un entrainement à se cacher sous leurs pupitres d'écoliers contre la menace de bombes atomiques, nous avons eu les chasses aux sorcières de McCarthy contre les traitres communistes parmi nous, l'accumulation continue de pouvoir et de richesses par une minorité, l'érosion de la constitution et le grand gaspillage du trésor public par des aventures militaires à l'étranger. L'ancien leader soviétique Mikhail Gorbachev a averti que les actions des États-Unis en Ukraine ont remis le feu à la guerre froide. Le général qui commande l'OTAN est maintenant en Ukraine et le président Obama envisage d'y envoyer des troupes. Pendant ce temps, nos médias orientés par les grands groupes financiers manquent à leur responsabilité d'examiner pourquoi nous sommes encore au bord d'une guerre avec la Russie.
  13. http://www.dw.de/kriegsparteien-in-ostukraine-tauschen-gefangene-aus/a-18272272 (21 février 2015) Les "rebelles" ont échangé 139 "soldats gouvernementaux" contre 52 des leurs. Chiffres confirmés par Porochenko. Manif "anti-maidan" à Moscou : 40000 personnes. Ianoukovitch a été interviewé sur la chaîne Rossiya-1 : il demande une "large autonomie" pour le Donbass. Il rend indirectement Porochenko responsable de "l'état de non-droit et de l'injustice", et affirme que l'Occident qui a "voulu ce changement en est maintenant responsable". http://www.ouest-france.fr/ukraine-washington-envisage-de-nouvelles-sanctions-contre-la-russie-3203678 (21 février 2015) Samedi, le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui rencontrait à Londres son homologue britannique Philip Hammond, a déclaré que le Royaume-Uni et les Etats-Unis envisageaient « des sanctions supplémentaires » à l'encontre de la Russie Le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, a lui annoncé consulter les dirigeants européens sur « les prochaines mesures » de l'UE Il semblerait que Tusk ait décidé de continuer à empiéter sur les prérogatives de Mme Mogherini.
  14. http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20150202/etr.html#toc2 (4 février 2015) Audition de Mme Hélène Carrère d'Encausse.
  15. Pourquoi l'Italie se ravise-t-elle ? Peut-être à cause de cette remarque de Mattia Toaldo : http://america.aljazeera.com/articles/2015/2/18/will-the-west-egypt-be-dragged-into-libyas-civil-war.html (18 février 2015) Sans une solution politique mettant fin à la guerre civile, une nouvelle intervention [occidentale] en Libye pourrait en fait exacerber ce conflit et même potentiellement créer de nouveaux alliés de l'EIIL.
  16. Elle n'était pas du tout en berne. En juillet 2013, elle était de 60%. En juillet 2014 elle était estimée à 85%. Source : Tony Brenton et John Lough EU-Russia-EvidenceFINAL.pdf p. 50. On peut aussi penser que la population russe lui a su gré d'avoir organisé et réussi les jeux olympiques d'hiver de Sochi. En disant « il a bien joué le coup » j'ai peur que l'on donne du poids à la thèse d'une préméditation. Je ne pense pas qu'elle soit vraie. Lukyanov reprend l'intitulé d'une question qu'on lui pose en approuvant ainsi cette formulation que les Russes « se sont réveillés trop tard » à l'été 2013 : (EU-Russia-EvidenceFINAL.pdf p. 122) parce qu'ils croyaient que les négociations entre l'UE et l'Ukraine étaient bloquées définitivement par l'exigence européenne de libérer Tymochenko, inacceptable pour Ianoukovitch. Ainsi donc on a affaire, d'un côté à des Occidentaux "somnambules" (d'après les conclusions des Lords) et de l'autre à des Russes endormis qui se "réveillent trop tard" (Lord Jopling et Lukyanov). C'est donc un accident comme lorsque deux trains foncent l'un dans l'autre (accident ferroviaire de Zoufftgen etc...) sans que les signaux d'alarme sonnent assez vite. Cette explication est malheureusement très décevante pour les gens qui ont un coeur d'enfant et préfèrent les fables avec des gentils et des méchants.
  17. http://www.parliament.uk/business/committees/committees-a-z/lords-select/eu---foreign-affairs-defence-and-development-policy-sub-committee-c/news/eu-russia-report-publication/ (20 février 2015) L'Union Européenne et la Russie : avant et au-delà de la crise en Ukraine Rapport de la Chambre des Lords : 123 pages + 385 pages de pièces à convictions (auditions et témoignages écrits) Principales conclusions Période précédant la crise en Ukraine : Il y a eu un élément de marche somnambule vers la crise en Ukraine, et les institutions européennes et les États membres ne l'ont pas vue venir. La commission a constaté que l'absence de contrôle politique était flagrante. Sanctions : L'UE devrait les renouveler et les durcir à court terme s'il n'y a pas de progrès sur le protocole de Minsk et si la situation dans l'est de l'Ukraine continue de se détériorer. Dans ces circonstances, l'UE devrait viser le cercle intérieur du président Poutine et élargir les sanctions au secteur financier. Toutefois, dans le long terme, les sanctions sont préjudiciables aux intérêts de l'UE et la suppression progressive des sanctions devrait faire partie de la position de négociation de l'UE. Rôle du Royaume-Uni : La commission a trouvé que le Foreign Office avait perdu de son expertise et de sa capacité d'analyse sur la Russie et la région, et que le Royaume-Uni et d'autres États membres étaient incapables de lire les événements sur le terrain et d'offrir une réponse faisant autorité. Le gouvernement doit revoir la façon dont il peut recouvrer ces compétences. Ukraine : La reconstruction de l'Ukraine a besoin de beaucoup plus de fonds que ceux qui ont déjà été engagés. Cependant, le déboursement des fonds doit être assorti de conditions de réforme, comme la lutte contre la corruption.
  18. Je ne soutiens pas le régime nord-coréen, mais je suis défavorable à un effondrement brutal de ce régime. Les Sud-Coréens ont beaucoup étudié la réunification allemande et ils ont fait leurs calculs. Parce que l'Allemagne de l'Ouest est plus grande et plus riche que la Corée du Sud, et compte tenu des différences entre l'Allemagne de l'Est et la Corée du Nord, ils ont abouti à la conclusion qu'ils n'avaient pas les moyens de financer une réunification rapide de la Corée comme l'a fait l'Allemagne. Ce qu'envisagent donc les Coréens du Sud est une réunification par étapes en ménageant une transition longue, avec la coopération du régime Nord-Coréen qui accepterait progressivement de changer. Kim Dae Jung disait qu'il fallait au minimum une quinzaine d'années, dans le meilleur des cas où les Nord-Coréens seraient très coopératifs, pour aboutir à une unification juridique.
  19. http://www.theguardian.com/books/2015/feb/19/frontline-ukraine-crisis-in-borderlands-richard-sakwa-review-account (19 février 2015) Le journaliste, ancien correspondant du Guardian à Moscou, recense et encense le livre "Frontline Ukraine : crisis in borderlands" de Richard Sakwa, professeur à l'université du Kent, selon qui la catastrophe ukrainienne est la rencontre de trois crises : 1°) conflit entre vision "moniste" monoculturelle de l'Ukraine (ukrainophonie et vision de l'histoire ukrainienne comme victime des régimes tsariste et soviétique) et vision pluraliste multiculturelle. 2°) conflit entre vision gorbatchévienne où la fin de la guerre froide est la rencontre de partenaires égaux, et vision - j'hésite sur l'adjectif : clintonienne ? - où la fin de la guerre froide est la victoire de l'Occident sur le bloc de l'est, avec un vainqueur et un perdant. 3°) crise de l'Europe incapable de rester fidèle à son inspiration originelle d'étendre au continent les principes de la réconciliation franco-allemande.
  20. Mon post ? C'est un bien grand « mon », vu que les droits d'auteur reviennent à 95% à Scott Snyder du Council on Foreign Relations, lorsque je me contente de résumer et traduire en français et de relever les points qui me paraissent les plus percutants. Je viens de remarquer aussi que cela forme un excellent contraste avec le message de ZX en haut de cette page (3 janvier 2015) "Kim Jong-un : Y a-t-il un pilote dans l'avion ?" qui vient après l'épisode de la disparition mystérieuse où l'on avait plutôt l'impression que la réponse, évidente était "non". Mais quand on a lu Scott Snyder, on se dit que la réponse n'est pas si évidente. Mon but ? essayer de fouiller les questions et ne pas se contenter de réponses trop simples.
  21. http://nationalinterest.org/blog/the-buzz/north-koreans-are-no-longer-starving-12275 (18 février 2015) L'agriculture nord-coréenne va bien. Donc quand Obama a dit, dans le cadre de la polémique sur la cyberattaque de Sony, que "ce pays n'est même pas capable de nourrir sa propre population", et que "à terme, ce régime va s'effondrer", c'était du dénigrement gratuit, ou une information périmée. Ce retour à la normale de la situation alimentaire est confirmé par le dernier rapport de la FAO publié il y a quelques jours, qui comptabilise les récoltes, les achats et les dons russes et chinois de céréales. On peut penser que l'agriculture a bénéficié ces dernières années de quelques gains de productivité, et de réformes introduites par Kim Jong-Un. De façon générale, l'économie nord-coréenne parait stable ou en légère croissance.
  22. http://www.msnbc.com/rachel-maddow-show/scott-walker-trips-the-search-truth (9 février 2015) et http://nationalinterest.org/blog/paul-pillar/the-declining-respect-the-search-truth-12273 (17 février 2015) Pour rester dans le thème des universités, il y a une polémique assez intéressante à propos de l'Université du Wisconsin. Le gouverneur de l'État, Scott Walker, a voulu diminuer le budget affecté à cette université, ce qui est une chose controversée, mais relativement banale. Ce qui l'est moins, c'est qu'il a voulu en même temps modifier les principes fondamentaux de l'université, en particulier en supprimant de ces principes « la recherche de la vérité », qu'il remplace par « assurer les besoins de main d'oeuvre de l'État ». L'idée, c'est que si les professeurs passaient moins de temps à « rechercher la vérité », ils en auraient plus pour enseigner, et qu'on peut ainsi assurer les mêmes cours avec moins de professeurs et diminuer les dépenses en conséquence. Face à la polémique, Scott Walker a rétropédalé. On retrouve un peu le débat qu'il peut y avoir ailleurs sur les subventions pour la recherche fondamentale contre celles pour la recherche appliquée. Dans une démocratie, il est plus facile pour les responsables politiques de subventionner la recherche appliquée qui produit des résultats concrets qu'ils peuvent montrer aux électeurs que la recherche fondamentale qui ressemble plus à une dépense à fonds perdus. Pour Paul Pillar il y a aussi un lien à faire avec les autres maltraitances de la vérité : les cinéastes d'hollywood qui font des films historiques qui maltraitent la vérité historique, et l'administration Bush qui se croyait "non basée sur la réalité". J'ajouterais : une administration Bush qui a singulièrement maltraité la recherche de la vérité des programmes d'armes de destruction massive de Saddam Hussein, ou qui a produit le discours sur "l'axe du mal".
  23. http://www.franceculture.fr/emission-les-enjeux-internationaux-kosovo-comment-expliquer-l-explosion-d%E2%80%99un-exode-massif-10-de-la-p (17 février 2015) Le titre de l'émission est « Kosovo. Comment expliquer l'explosion d’un exode massif ? (10% de la population !) ». Thierry Garcin : Comment va le Kosovo, sur tous les plans, [notamment] le plan politique ? Jean-Arnault Dérens : Très très mal, et c'est pour cela que la population part massivement depuis six semaines (...) Le Kosovo va extrêmement mal, sur le plan économique la situation est catastrophique (...) Durant six mois il n'y a pas eu de formation du gouvernement parce que la coalition des partis d'opposition qui s'était formée déplaisait aux protecteurs internationaux du Kosovo, au cartel des ambassadeurs qui continuent d'administrer de fait le Kosovo, qui malgré son indépendance proclamée il y a sept ans le 17 février 2008 demeure toujours très largement un protectorat qui ne dit pas son nom. TG : Pourquoi y a-t-il tant de Kosovars qui partent vers l'union européenne ? JAD : Il se passe quelque chose de totalement inédit depuis le début de l'année, depuis la fin du mois de décembre qui est le départ massif de peut-être cinquante voire cent à cent-cinquante mille personnes, c'est à dire entre cinq et peut-être dix pour cent de la population du pays qui a fui en à peu près deux mois. (...) Les gens qui partent ne sont pas que les chômeurs, même s'il y a 50% ou plus de chômeurs. Il y a des gens qui ont un emploi qui partent. Il y a des entreprises qui se retrouvent du jour au lendemain à ne plus avoir d'employés. Dans certains endroits il y a le chef de la police qui est parti, des fonctionnaires qui s'en vont, comme s'il y avait une rumeur folle qui disait voilà : il faut partir, il faut partir tout de suite. Le problème économique c'est aussi que pas mal de personnes vendent leurs biens, beaucoup comptent sur des économies qu'ils pourraient avoir ou sur l'aide de parents déjà établis en Europe occidentale mais certains vendent tout. Dans des régions rurales comme celle de Podujevo par exemple, les gens vendent des terres, vendent des maisons, vendent des tracteurs. Or qu'est-ce qui va se passer ? [ils vont être rapatriés au Kosovo soit immédiatement s'ils se font prendre à la frontière serbo-hongroise, soit au bout de six mois, à la fin du traitement de leur demande d'un statut de réfugié en Allemagne qui leur sera le plus souvent refusé]. Les gens qui ont tout vendu vont revenir encore plus pauvres qu'ils n'étaient. Ils ne vont plus retrouver leurs biens.
  24. J'avais signalé un article du 30 janvier sur deux autres généraux russe et ukrainien en charge du contrôle du cessez-le-feu : général Rozmaznin côté ukrainien et général Vyaznikov côté russe : Le rôle des deux généraux russes Rozmaznin et Lentsov est confirmé par ce message du chef de la mission de l'OSCE : https://www.facebook.com/oscesmmu/posts/434389906712720 Lentsov et Askarov sont mentionnés tous deux avec le grade de "lieutenant général" ici : http://www.osce.org/ukraine-smm/130641 (8 décembre 2014)
  25. http://videos.tf1.fr/infos/l-invite-politique-guillaume-durand/l-invite-politique-de-guillaume-durand-francois-fillon-8560119.html (6 février 2015) Guillaume Durand reçoit François Fillon, Député de Paris et ancien Premier ministre, sur LCI en partenariat avec Radio Classique : GD : Commençons par l'étranger. Il y a ce voyage. Vous avez, il y a une quinzaine de jours, demandé qu'on réexamine les alliances parce que la situation mondiale est extrêmement grave [1]. Est-ce que vous considérez que le voyage Merkel-Hollande est un voyage qui intervient trop tard ? Ou pas ? FF : En tout cas c'est mieux maintenant que pas du tout. Cela fait des mois et des mois que je répète inlassablement que monsieur Hollande et madame Merkel doivent prendre une initiative vis à vis de la Russie car je considère qu'il n'y a aucune fatalité à ce que nous entrions progressivement en guerre avec la Russie, ce qui est au fond le scénario qui est en train de s'écrire devant nous... GD : Ben c'est la menace, hein ! FF : ... et auquel on assiste impuissant, je vais même aller plus loin : que l'on contribue à alimenter par des postures morales, des jugement qu'on porte sur le fonctionnement politique de la Russie, qui sont en train de créer un état d'esprit, un climat qui est absolument désastreux pour les intérets de l'Europe. GD : Est-ce que la menace de guerre que vous venez d'évoquer est réelle à partir du moment où les Américains sont prêts à livrer des armes - parce qu'ils soutiennent ce voyage mais en même temps ils veulent livrer des armes ? FF : Depuis le début les Américains mènent une politique qui est très mauvaise s'agissant de l'Ukraine et de la Russie. Les Américains se sont réinventés un adversaire : Poutine, la Russie, qui est un adversaire virtuel, qui n'a aucune espèce de réalité : la Russie ne menace en rien les intérets des Etats-Unis. GD : Sauf qu'ils réagressent l'Ukraine : ils ont annexé la Crimée et... FF : Il faut quand même remettre les choses à leur place. Pourquoi est-ce que nous sommes dans cette situation ? Premièrement parce qu'on a laissé entendre que l'Ukraine pourrait adhérer à l'OTAN. C'est à dire : on a laissé entendre que l'alliance conçue contre la Russie, contre l'Union Soviétique, pouvait aller le plus près possible des frontières russes. Deuxièmement, parce que l'Europe... GD: C'est aussi notre responsabilité, ça. FF : Oui bien sûr. Enfin, la France a toujours été contre, mais je pense qu'on ne l'a pas dit assez fort. La deuxième chose qu'on a faite, c'est qu'on a laissé entendre qu'un jour l'Ukraine pourrait entrer dans l'Union Européenne, ce qui consiste à dire à la Russie qu'on lui dénie le droit d'avoir, au fond, une zone d'influence économique et s'agissant de l'Ukraine, c'est quand même un pays qui est peuplé pour une large partie de Russes, et qui est à l'origine de la Russie historique. Et enfin, troisièmement, on a signé un accord - et c'est cela qui avait, je vous le rappelle, déclenché les hostilités, un accord exclusif entre l'Union Européenne et l'Ukraine, alors qu'on refuse de signer un accord de coopération économique avec la Russie depuis des années et des années parce qu'il est bloqué par un certain nombre de pays d'Europe de l'est. Donc, bien entendu, la réaction de Poutine est une réaction qui est inacceptable sur le plan du droit international... GD : Quand même ! FF : ...mais enfin nous, on a nos propres responsabilités... GD : Je vous dis « quand même ! » parce qu'il y a beaucoup de gens qui considèrent que c'est lui l'agresseur dans cette affaire... FF : Eh bien ils ont tort. Je considère, moi, que nous n'avons pas fait ce que nous aurions dû faire pour contenir la Russie dans une relation pacifique avec l'Europe. Vous savez quand on a décidé que le Kosovo deviendrait indépendant, ce qui était une violation du droit international, comme l'annexion de la Crimée d'une certaine façon, Poutine était très fâché, les Russes étaient très fâchés, mais enfin, ils n'ont pas sorti les armes pour l'empêcher. Quand on a voulu combattre Kadhafi en Libye, on a un peu forcé la main de la Russie pour obtenir son accord au Conseil de Sécurité. Quand les Russes et les Géorgiens en sont venus aux armes en 2008, Nicolas Sarkozy est allé sur place et on a obtenu de Poutine qu'il se retire. GD : Donc ce voyage a une chance de marcher ? FF : Je pense qu'il a une chance de marcher. En tout cas il fallait le faire. Si on ne l'avait pas fait on aurait été coupable de laisser s'installer une situation d'extrême danger pour l'Europe. Cela veut dire que la France et l'Allemagne reprennent la main. GD : Donc vous donnez quitus à François Hollande de cette initiative... FF : ...absolument, absolument. Je dis seulement qu'elle vient tard et qu'il aurait été beaucoup plus facile d'obtenir des concessions de Poutine il y a six mois ou il y a un an qu'aujourd'hui. GD : Nous allons faire appel à notre mémoire commune c'est à dire la mienne, la vôtre et celle de ceux qui nous regardent ce matin. Vous vous souvenez de l'affaire du petit télégraphiste, tout le monde s'en souvient. Soixante-dix-neuf, les Russes entrent en Afghanistan, Quatre-vingt, Valéry Giscard d'Estaing croit avoir obtenu de Leonid Brejnev la possibilité qu'ils se retirent, et en fait le fameux télégramme [2] d'où la phrase de Mitterrand le petit télégraphiste, était un leurre absolu, donc est-ce que nos deux amis, si je puis dire, François Hollande et Angela Merkel ne sont pas partis pour se faire avoir, c'est à dire revenir avec un cessez-le-feu qui sera brisé trois semaines plus tard ? FF : D'abord, la comparaison entre la Russie et l'Union Soviétique n'a pas de sens. La comparaison entre l'Afghanistan et la situation aujourd'hui en Ukraine n'a pas de sens. GD : Pardonnez-moi, on peut se faire promener dans cette affaire... FF : Je vous rappelle quand même que la Crimée est à 90% peuplée de Russes ce qui n'était pas tout à fait le cas de l'Afghanistan, donc voilà. Quel est le risque qui court ? Le risque qui court c'est que - comment dirais-je ? - Poutine leur oppose une fin de non recevoir. Ma conviction c'est que si François Hollande et Angela Merkel vont à Moscou c'est qu'ils ont quelques - comment dirais-je ? - quelques assurances qu'il y a une volonté de la part de Vladimir Poutine d'aller vers un accord. GD : Il semblerait d'ailleurs qu'il y a un émissaire qui est venu avant que ce voyage ne démarre, pour qu'il soit un petit peu organisé. [1] http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/01/21/pour-francois-fillon-il-faut-elargir-les-alliances-face-a-la-menace-djihadiste_4560100_823448.html [2] Guillaume Durand se trompe : il n'y a pas eu de télégramme. François Mitterrand a utilisé l'image du « petit télégraphiste » pour symboliser le rôle de messager de Valéry Giscard d'Estaing faisant un voyage à Varsovie pour rencontrer Brejnev, suivi, j'imagine, d'une déclaration à la presse où il transmet au monde le résultat de cet entretien avec Brejnev. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lection_pr%C3%A9sidentielle_fran%C3%A7aise_de_1981#Campagne_de_Giscard_d.27Estaing
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