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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. 9 décembre 2024. Le Centre for Geopolitics de l'Université de Cambridge (Royaume-Uni) reçoit Jonathan Haslam, auteur de "Hybris, les origines américaines de la guerre de la Russie contre l'Ukraine" (Hubris: The American Origins of Russia's War against Ukraine) [ https://www.amazon.fr/Hubris-American-Origins-Russias-Against/dp/0674299078 ] [ https://en.wikipedia.org/wiki/Jonathan_Haslam : Jonathan Haslam (né le 15 janvier 1951) est professeur titulaire de la chaire George F. Kennan à l'école d'études historiques de l'Institute for Advanced Study de Princeton et professeur d'histoire des relations internationales à l'université de Cambridge, avec un intérêt particulier pour l'ex-Union soviétique. Il a écrit de nombreux ouvrages sur la politique étrangère et l'idéologie soviétiques.] 02:42 L'éditeur m'a demandé de faire un livre sur ce qui a dysfonctionné. Et j'ai tout de suite pensé que ça devait être les Russes. [Donc il va voir Andrey Kelin, l'ambassadeur russe à Londres, en septembre 2022, et il passe 2 heures avec lui]. 03:54 Quand vous faites une biographie ou de l'histoire récente, demandez toujours à votre contact de vous fournir une liste de noms et des recommandations. Et c'est ce qu'il a fait et tous ont accepté de me recevoir, sauf un, le secrétaire de l'OTAN de l'époque, Robertson. 05:40 L'histoire commence lorsque Bill Clinton et Strobe Talbott partagent une chambre à l'université d'Oxford. 06:19 Il était devenu un spécialiste reconnu sur la Russie et il avait traduit les mémoires de Krouchtchev. [ https://www.amazon.fr/Khrushchev-Remembers-Introduction-Commentary-Translated/dp/0316831417 ] 06:50 Clinton invite donc Strobe à rejoindre l'administration en tant que responsable principal (point man) de la Russie. 15:50 Ils [l'administration Clinton] ont passé des jours et des heures à se prendre la tête sur la Yougoslavie et n'ont rien fait pendant les deux ou trois premières années. (...) Vous ne pouviez pas mettre d'accord le Pentagone, le département d'État, la CIA et les autres sur la moindre mesure sur la Yougoslavie. 16:19 Les Européens étaient réticents à faire quoi que ce soit parce que les Allemands étaient finalement les responsables ayant mis le feu aux poudres [par leur reconnaissance de la Croatie]. 17:13 Bill Clinton était face à un dilemme, il était sous pression pour adopter une politique étrangère, parce qu'il se préparait automatiquement à se représenter pour un second mandat, or il n'en avait pas. Le groupe de Visegrad d'Europe de l'Est : Pologne, Hongrie et Tchécoslovaquie, firent pression sur l'administration Clinton pour les admettre dans l'OTAN. Puisque les Européens de l'Ouest pensaient plutôt à l'abandonner, ils sont allés voir les Américains. 18:01 Et le lobby Est-Européen à Washington était gros et puissant, avec Madeleine Albright, des gens comme elle et Brzezinski qui, comme Henry Kissinger se maintenait proche des leviers de pouvoir par l'intermédiaire de ses protégés. 18:33 Cela a été la grande proposition pendant toute l'année 1994. Tout cela était secret. Personne au Congrès n'en avait eu vent. C'était top secret. 18:42 Et ils se mirent à discuter de qui va devenir membre de l'OTAN. Ils commencèrent à faire des listes. Ils étaient tous en compétition les uns contre les autres, et ils ajoutèrent, en bas de la liste, l'Ukraine. On est en 1994. Les Ukrainiens étaient devenus indépendants de la Russie. Ils voulaient la neutralité. Ils voulaient la protection pour leurs frontières. Ils ne souhaitaient pas particulièrement garder les armes nucléaires qui étaient stationnées là-bas, parce qu'ils n'avaient pas les systèmes de contrôle qui étaient tous à Moscou. 20:10 Le rôle de pivot dans la politique étrangère de Bill Clinton n'était pas joué par le département d'État, mais par le Conseil de Sécurité Nationale donc Strobe [Talbott] n'a pas eu accès à tous les documents avant que ce ne soit trop tard. En octobre 1994 il met enfin la main sur la note sur l'expansion de l'OTAN, qui mentionnait les États baltes et l'Ukraine. 20:42 Strobe Talbott était tellement furieux que Bill ne lui ait pas demandé son avis, qu'il écrivit un énorme mémorandum adressé au Secrétaire d'État disant plus ou moins : "Vous ne pouvez pas faire ça ! Cela va créer le chaos, et peut-être la guerre en Europe". 21:05 L'autre grand opposant à l'expansion de l'OTAN - sans parler des Européens, mais on ne leur demandait pas leur avis - était le Pentagone. Personne au Pentagone ne voulait voir l'expansion de l'OTAN parce qu'ils avaient déjà suffisamment de problèmes pour défendre l'OTAN dans sa configuration initiale. [Au début des années 2000, Tony Blair négocie avec Poutine la formule 19+1 qui tend à intégrer la Russie dans l'OTAN] 29:29 Jonathan Powell prend l'avion depuis l'Angleterre pour assister à la réunion dans la situation room, où ils sont tous là avec George Bush, et tout le monde regarde sa montre : mais enfin qu'est-ce que fait Don ? Don [Donald Rumsfeld] ne se montra pas. Don abandonna la réunion et ils ne purent pas adopter la décision. Et ils la bloquèrent unilatéralement. 29:50 Quand j'ai demandé à Kelin quel a été le point de bascule pour Poutine, il m'a dit 2003, quand ils se sont aperçus que cette proposition était tuée dans l'oeuf. Kelin était en fait le rédacteur de la proposition russe pour cette négociation. Et cela a été détruit d'un seul coup. Poutine a dit clairement aux Ukrainiens - ils étaient constamment en négociation - "si nous ne pouvons pas être dans l'OTAN, nous bloquerons l'OTAN". 30:35 Cela fut explicite à nouveau quand George Bush, à l'aube de prendre sa retraite, décida de manière folle, d'imposer au sommet de Bucarest de l'OTAN, au printemps 2008, l'admission de la Géorgie et de l'Ukraine. Et à ce stade l'opinion publique ukrainienne n'était pas du tout intéressée. Ils étaient modérément intéressés par l'Union Européenne. 31:12 Il fallait donc l'imposer aux Français, aux Allemands et aux Britanniques. Eh bien les Britanniques, tout au long de cet épisode, malheureusement, mais c'est un peu notre manière d'être depuis... certainement depuis Suez : toujours dire aux Européens "oui, bien sûr, nous sommes avec vous, ne vous inquiétez pas" puis aux Américains "Ne vous inquiétez pas, nous sommes avec vous". À la fin les Britanniques ont fait quasiment silence et ont suivi les Américains. Mais les Français et les Allemands ont dit clairement qu'ils ne suivraient pas cette voie. Cela voulait dire potentiellement une guerre avec la Russie. 31:52 Lorsque Poutine a entendu cela, il a pris l'avion, car il était encore participant de certaines de ces réunions dans le cadre 19+1 et il a dit clairement que c'était une ligne rouge. Si vous faites sortir l'Ukraine de sa neutralité, ce sera une ligne rouge. Les Français et les Allemands ont dit aux Américains : cela ne va pas marcher. [À l'automne 2013, l'Ukraine rompt les négociations d'adhésion au traité d'association avec l'UE] 38:53 Des gens aux États-Unis se sont réveillés : que s'est-il passé ? Nous pensions qu'ils allaient rejoindre l'UE, et à plus ou moins long terme l'OTAN. Et ils se sont mobilisés. La fondation Soros, la CIA, l'USAID, trois nouvelles stations de télévision apparurent de nulle part en un mois. Un éditorial apparut dans le Washington Post signé de l'Endowment for Democracy, dont personne n'avait entendu parler depuis un moment. Il avait été créé par Reagan en 1983 comme façade de la CIA, parce qu'ils ne voulaient pas que la CIA se mêle de tout. Créons une autre organisation qui fasse ce que fait la CIA en termes de changement de régime. 45:35 Depuis 2003, l'idée fixe de Poutine était d'empêcher l'Ukraine de devenir membre de l'OTAN. 47:50 [Face à sa décision de déclencher "l'opération spéciale" prévue pour durer 3 jours] Poutine subit l'opposition du chef du renseignement étranger, de Lavrov, de presque tout le monde sauf des leaders incompétents de la défense russe. L'idot Choïgu. Au sommet du département de la défense, seule une minorité avait véritablement une formation militaire. Donc c'était un désastre prévisible, et qui continue encore aujourd'hui. OK. Bon je vais m'arrêter là. [applaudissements] Réponses aux questions de la salle 58:08 [Poutine était capable d'avaler la couleuvre de l'admission des pays Baltes dans l'OTAN en 2004] Mais l'Ukraine, si vous regardez la carte de l'Union Soviétique, la carte de la Russie, l'Ukraine etc, c'est comme perdre le Canada, qui est sur la même ligne de téléphone depuis Chicago. 1:06:34 Il faut espérer que les gens autour de Trump, à qui se joignent les Allemands, les Français, les Polonais et les Britanniques aident à élaborer quelque chose qui assure l'Ukraine de la possibilité de la vision qu'ils avaient en 1991 d'un État neutre et sécurisé, qui n'est pas une menace pour quiconque et qui n'est pas menacé par quiconque. 1:28:38 Je ne pense pas que Fiona [Hill] comprenne la Russie. 1:30:49 En Amérique l'hybris est dans le système universitaire, et c'est corrupteur. Elle est très certainement dans le système financier, dans la Réserve Fédérale.
  2. Toutes les cartes ne se ressemblent pas. source : https://www.francetvinfo.fr/monde/syrie/chute-de-bachar-al-assad/carte-apres-la-chute-de-bachar-al-assad-en-syrie-visualisez-quels-groupes-se-partagent-le-controle-du-pays_6945359.html Les rebelles dirigés par le HTS : Ont fait part de leur intention de former un nouveau gouvernement en Syrie. Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes : Elles affirment que leur objectif est de créer une Syrie laïque, démocratique et fédéralisée, tout en s'opposant à la Turquie. Forces soutenues par la Turquie : Veulent créer une « zone de sécurité » entre la Turquie et la Syrie dans le nord de la Syrie, où elles combattent les forces kurdes avec le soutien d'Ankara. État islamique : Son objectif à long terme est de former un État islamique sunnite et d'établir un califat au Moyen-Orient. Israël : La création d'une zone tampon sur le plateau du Golan et les frappes sur des sites militaires montrent qu'Israël cherche à se protéger d'une nouvelle nation islamique à sa frontière. Base américaine d'Al-Tanf : La présence américaine en Syrie vise à soutenir les forces kurdes et à empêcher la résurgence de l'État islamique. source : https://www.telegraph.co.uk/world-news/2024/12/09/erdogan-putin-two-leaders-turkish-backed-rebels-syria-town/
  3. Wilmington’s Lie: The Murderous Coup of 1898 and the Rise of White Supremacy de David Zucchino, est un livre paru en 2020 sur le pogrom qui eut lieu dans cette ville de Caroline du Nord le jour des élections du 10 novembre 1898. https://www.nybooks.com/articles/2020/11/19/wilmington-american-pogrom/ https://www.nytimes.com/2020/01/07/books/review/wilmingtons-lie-david-zucchino.html Les détails contenus dans la dernière partie du livre sont déchirants. Avec économie et une touche cinématographique, Zucchino raconte l'assaut brutal contre les Noirs de Wilmington. Cette ville, qui comptait autrefois le plus grand pourcentage de résidents noirs de toutes les grandes villes du Sud, s'est retrouvée au cœur d'une purge systématique. Les hommes noirs ayant réussi sont bannis de la ville, tandis que les travailleurs noirs abandonnent tous leurs biens pour se réfugier dans les marais. Plus de 60 personnes sont mortes. Personne ne semble s'en préoccuper. Le gouverneur de Caroline du Nord se recroqueville devant la violence de la rébellion, inquiet pour sa propre vie. Le président William McKinley ferma les yeux sur l'effusion de sang. Et Waddell fut choisi comme maire alors que les suprémacistes blancs forçaient les représentants dûment élus à démissionner. Les meneurs de la violence ont poursuivi des carrières politiques prestigieuses. Josephus Daniels a été nommé secrétaire à la marine par Woodrow Wilson, puis ambassadeur au Mexique par le président Franklin D. Roosevelt. Furnifold Simmons a été sénateur des États-Unis pendant 30 ans. Personne n'a jamais été tenu responsable des meurtres brutaux commis à Wilmington. https://en.wikipedia.org/wiki/Wilmington_massacre#Historical_recounting En novembre 2006, le News and Observer [journal de Raleigh, Caroline du Nord] a qualifié le coup d'État d' « ombre géante ». Il a publié un article spécial reconnaissant son propre rôle en tant que chef de file de l'effort de propagande du coup d'État sous la direction de Josephus Daniels[17]. En janvier 2018, le Highway Historical Marker Committee de Caroline du Nord a approuvé l'installation d'une plaque commémorant l'événement[8], qui sera installée en mars 2018 sur Market Street entre Fourth Street et Fifth Street, à l'emplacement du bâtiment de l'infanterie légère, où les émeutes ont commencé[8]. La plaque indique : Une foule blanche armée s'est réunie à l'armurerie ici, le 10 novembre 1898. Elle a marché sur six pâtés de maisons et a brûlé les bureaux du Daily Record, un journal appartenant à des Noirs. Les violences ont fait un nombre incalculable de morts parmi les Afro-Américains. A conduit au renversement du gouvernement de la ville et à l'installation d'un chef de coup d'État au poste de maire. S'inscrit dans le cadre d'une campagne politique à l'échelle de l'État fondée sur des appels à la suprématie blanche et à l'exploitation des préjugés raciaux[166].
  4. Je suis en train de relire les pages de notre fil "Afghanistan" sur la chute de Kaboul. Florilège : Petite mise à jour trois ans plus tard : https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/afghanistan/evenements/article/afghanistan-situation-des-femmes-5-12-2024 (5 décembre 2024) La France condamne dans les termes les plus fermes l’interdiction faite par les talibans aux femmes afghanes d’accéder aux établissements d’enseignement médical. Les talibans continuent de priver les femmes de leurs droits fondamentaux, de les discriminer et pratiquent une politique de persécution, de ségrégation, d’invisibilisation, d’effacement des femmes afghanes. La France exhorte les talibans à revenir sans délai sur toutes les restrictions imposées aux femmes et aux filles. -
  5. https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20241208-syrie-abou-mohammed-al-jolani-chef-rebelles-islamistes-damas « Abou Mohamed al-Joulani renie complètement le jihad global. Il estime, comme d'autres au sein de ce groupe, que c'était une erreur et que beaucoup d'hommes sont morts à cause de ça et que c'était un projet qui ne pouvait pas en tout cas réussir et qui était insensé », explique Wassim Nasr, journaliste à France 24 et spécialiste du Moyen-Orient qui a rencontré le leader islamiste en 2023 à Idleb. Il s'agit d'islamistes, mais ils sont par exemple moins rigoristes que les talibans. Les femmes vont à l'école, les femmes vont à l'université, les gens fument dans la rue, on entend de la musique dans des échoppes... Donc, c'est rigoriste et conservateur, mais ce n'est pas du tout le jihad d'al-Qaïda ou de l'État islamique. Ce n'est pas du tout le conservatisme à l'extrême des talibans, c'est autre chose », analyse Wassim Nasr. Pour beaucoup d'observateurs, cette volonté d'apparaître comme un islamiste modéré reste d'abord un calcul politique pour celui qui se rêve un destin d'homme d'État. « C'est toute la stratégie d'al-Joulani depuis plusieurs années de se montrer extrêmement tolérant, extrêmement modéré, notamment vis-à-vis des médias. Mais il ne faut pas être dupe », prévient Fabrice Balanche, maître de conférences à l'Université Lyon 2 et auteur de plusieurs ouvrages sur le Moyen-Orient. « C'est quelqu'un qui, quand il avait 20 ans, est parti se battre en Irak aux côtés d'al-Qaïda. Il a été dans la prison d'Abou Ghraib. Il a connu les plus grands cadres d'al-Qaïda. Il a divorcé d'al-Qaïda en 2016 pour des raisons tactiques, mais il a conservé évidemment son idéologie. Il a imposé un totalitarisme islamique sur Idleb, éliminant physiquement des milliers d'opposants, que ce soit des laïques ou des islamistes modérés comme le groupe al-Cham. Donc, il ne faut pas avoir beaucoup d'illusions sur ce qui pourrait se produire dans les mois qui suivront son éventuelle prise de pouvoir », conclut l'universitaire. https://www.la-croix.com/international/syrie-al-joulani-l-islamiste-radical-a-limage-soignee-qui-fait-trembler-bachar-al-assad-20241205 « Al Joulani est taillé dans le même moule que les Assad : brutal, cynique et adepte de la triangulation, il a toujours tendance à sortir vainqueur de l’affrontement », assène le journaliste américain d’origine syrienne Hassan Hassan, sur le site spécialisé New Lines Magazine, dont il est le fondateur.
  6. - Article de Zbigniew Brezinski, ancien Conseiller à la sécurité nationale de Jimmy Carter : Il [Obama] a un problème difficile sur les bras, et il y a un aspect mystérieux à tout cela. Réfléchissez à la chronologie. Fin 2011 il y a des déclenchements en Syrie produits par une sécheresse et attisés par deux autocraties bien connues du Moyen-Orient : le Qatar et l'Arabie Saoudite. Il annonce tout à coup qu'Assad doit partir - sans apparemment de préparatifs réels pour que cela se produise. Ensuite au printemps 2012, année électorale ici, la CIA dirigée par le général Petraeus, selon le New York Times du 24 mars 2013 - un article qui révèle beaucoup [1] - monte un effort de grande ampleur pour assister les Qatariotes et les Saoudiens et les mettre d'une certaine façon en liaison avec les Turcs pour cet effort. Était-ce une position stratégique ? Pourquoi avons-nous tout à coup décidé que la Syrie devait être déstabilisée et son gouvernement renversé ? Cela avait-il été expliqué au peuple américain ? Puis dans la deuxième moitié de l'année 2012, surtout après les élections, le cours du conflit se renverse contre les rebelles. Et il devient clair que tous ces rebelles ne sont pas si "démocrates". Et donc toute la politique commence à être reconsidérée. Je pense que ces choses doivent être clarifiées pour que l'on puisse avoir une compréhension plus claire des buts qui étaient alors recherchés. [1] http://www.nytimes.com/interactive/2013/03/25/world/middleeast/an-arms-pipeline-to-the-syrian-rebels.html (graphique) et http://www.nytimes.com/2013/03/25/world/middleeast/arms-airlift-to-syrian-rebels-expands-with-cia-aid.html (texte)
  7. https://www.questionchine.net/confession-d-un-censeur-une-plongee-dans-les-arcanes-de-la-tromperie (21 novembre 2024) La plateforme en ligne en langue chinoise, 莽莽 MANG MANG Editorial a récemment publié une interview aussi sensible que fascinante d’un des nombreux opérateurs de la puissante machine à censurer opérant au sein d’une plateforme qui n’est pas nommée, mais dont on peut supposer qu’il pourrait s’agir de Bytedance, maison mère de Tik-Tok.
  8. @nemo tu tapes un @ suivi du nom utilisateur de la personne. Pour toi je viens de faire @ n e m o sans les espaces. Cela fait apparaître un menu déroulant dans lequel il faut cliquer avec la souris ou avec les touches de flèches puis la touche "entrée".
  9. De toute façon, croire à la vérité, comme cela semble être le cas de l'auteur de l'enquête, c'est anti-scientifique. La science fonctionne par le doute et non par la certitude. L'auteur de l'enquête a fait de la science le catéchisme d'une religion en quête de mécréants à pourfendre/excommunier/convertir...
  10. 2013. "malheureusement, il n'existe pas de carte PIAAC incluant l'Europe du Sud-Est" source : https://blogs.fasos.maastrichtuniversity.nl/EUS2516/lowliteracyineurope/ https://op.europa.eu/webpub/eac/education-and-training-monitor/en/country-reports/romania.html Selon le Programme international de l'OCDE pour le suivi des acquis des élèves (PISA) 2022, 48,6 % des jeunes Roumains de 15 ans n'ont pas le niveau minimum de compétences en mathématiques, 41,7 % ont des résultats insuffisants en lecture et 44 % en sciences (OCDE, 2023a). Ces taux de sous-performance sont parmi les plus élevés de l'UE et nettement supérieurs aux moyennes de l'UE, qui se sont également aggravées, atteignant 29,5 % en mathématiques, 26,2 % en lecture et 24,2 % en sciences. En outre, la faible proportion d'élèves les plus performants dans le test PISA représente un autre obstacle à l'augmentation de la productivité et de la capacité d'innovation future (4 % en mathématiques contre 7,9 % dans l'UE ; 2 % en lecture contre 6,5 % dans l'UE ; et 1,4 % en sciences contre 6,9 % dans l'UE). Le pourcentage d'étudiants ayant des compétences de base insuffisantes a considérablement augmenté par rapport à 2012, en particulier en mathématiques (7,7 pps, UE : 7,3 pps) et en sciences (6,7 pps, UE : 7,4 pps), avec une détérioration visible également en lecture (4,5 pps, UE : 8,2 pps) (Commission européenne, 2024b). Par rapport à 2018, l'augmentation des faibles résultats chez les élèves roumains a été moins importante. En outre, seuls 47,5 % des élèves âgés de 16 à 19 ans possèdent des compétences numériques de base ou supérieures (UE : 66,4 %6). https://www.romania-insider.com/romanian-students-functional-literacy-skills-report-2023 (3 mai 2023) La deuxième édition du « Rapport sur le niveau d'alphabétisation des étudiants en Roumanie », lancé par BRIO avec le soutien d'AVE, montre que seuls 11 % des étudiants roumains peuvent facilement localiser, comprendre et synthétiser des informations à partir d'un texte écrit. Parmi les élèves testés, 42 % ont été classés comme « non fonctionnels », ce qui les place dans la position de l'analphabétisme fonctionnel, tandis qu'environ 47 % d'entre eux se trouvent dans la catégorie de la « fonctionnalité minimale ». https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/sw/ip_12_940 Annex 2 - Percentage of low achievers in reading (PISA study) 2000 - 2003 - 2006 - 2009 - Change 2006-2009 (percentage points) Germany 22.6 22.3 20.0 18.5 -1.5 France 15.2 17.5 21.7 19.8 -1.9 Romania 41.3 : 53.5 40.4 -13.1
  11. Vous vous souvenez de Nicolas Tenzer, le monsieur qui a une grande inspiration dans le choix des illustrations de ses articles : source : https://desk-russie.eu/2024/01/27/preparer-la-chute-de-lempire-russe.html Eh bien il débattait ce matin avec Pierre Lellouche : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/repliques/la-guerre-d-ukraine-7580314 24:35 Pierre Lellouche : On fait cette guerre parce qu'on ne l'évite pas [par la diplomatie]. Une fois qu'elle se déroule, c'est un désastre. Et à la sortie, les Américains disent : "Ah oui, non mais attends, ça passe pas par l'OTAN, et c'est à vous, les Européens de vous en occuper", à un moment où vous n'avez plus de gouvernement en France, le gouvernement allemand est tombé au moment de l'élection de Trump, il n'y a pas un sou de prévu pour le réarmement de l'Europe, et pas un sou sur les 700 milliards qu'il faudrait pour reconstruire l'Ukraine. Voilà la situation qu'on a créée, et j'entends un monsieur Tenzer qui nous explique - parce que moi aussi je vous ai lu - vous parlez de "défaite totale" de Poutine, vous dites : "il ne saurait y avoir d'armistice, mais il faut une capitulation sans conditions de la Russie". Mais de quoi vous parlez monsieur Tenzer ? Qui c'est qui va aller obtenir la capitulation de Poutine ? Qu'est-ce que c'est que cette blague ? 40:56 Quand on dit qu'on veut abattre le régime de Poutine, ça veut dire qu'on veut faire la guerre. Au moins ça c'est clair. Ca c'est votre but de guerre : vous dites : "cette guerre c'est notre guerre" - je vous cite - "il n'y a pas de négociation possible sauf la capitulation" donc votre but de guerre, c'est bien d'aller à Moscou renverser Poutine. 41:20 On ne peut pas dire tout et le contraire de tout. Vous dites "c'est notre guerre, il faut gagner cette guerre". En même temps vous dites "ah oui, mais il faut pas envoyer des jeunes, et il faut pas faire une guerre atomique". Alors comment est-ce que vous renversez Poutine ? Il y a un moment où, si vous voulez, il faut toucher terre. Ou bien vous voulez faire la guerre. Ca je peux le comprendre, dans ce cas là il faut dire aux Français qu'on va mobiliser, mobilisation générale. On va faire une économie de guerre, une vraie, pas celle de Macron, une vraie, et on va mener cette guerre. Ou alors on se dit qu'on va pas faire la guerre, qu'on va pas aller vers la troisième guerre mondiale, mais qu'on va trouver le moyen de donner un avenir à l'Ukraine, malgré tout, de trouver le moyen de l'intégrer dans la famille européenne - ce qui va poser d'ailleurs d'énormes problèmes, demandez aux agriculteurs français, ils vont vous expliquer - énormes problèmes, énormes quantités d'argent. Ca va être extrêmement difficile, et en même temps réarmer parce que c'est nécessaire. Ca c'est la position de quelqu'un qui est un réaliste en politique internationale. 42:44 La question pour un Européen aujourd'hui, c'est : est-ce qu'on suit monsieur Tenzer qui nous parle de capitulation de la Russie de Poutine, parce que "Poutine c'est le mal" : je vous entends : "Zelensky et nous, c'est le bien, lui c'est le mal". Ou bien, la Russie étant notre voisin, étant une puissance nucléaire, nous aussi avec une Europe fragile, endettée, qui décroche économiquement, est-ce que c'est le moment à votre avis de déclencher une troisième guerre mondiale ? C'est tout. J'ai quand même fait cinq mandats au parlement, j'ai eu l'occasion d'être au gouvernement, je sais la difficulté de gouverner, d'être dans une démocratie. Quand j'entends des trucs comme ce que vous écrivez, je suis effondré, parce que c'est juste pas... D'abord parler de guerre nucléaire comme si c'était que dalle, mais c'est gravissime, monsieur. Quand vous dites que la menace d'escalade est une blague, mais si quelqu'un s'amuse à toucher une arme nucléaire monsieur, on sait pas où ça s'arrête. Ce qu'on sait c'est que ça peut conduire à la mort de deux milliards de personnes. Alors avant de parler de capitulation de Poutine, et pourquoi pas de Xi Jinping parce qu'il faut pas qu'il intervienne à Taïwan, ou de Trump demain parce que Trump voudra empêcher les Chinois dans un port en eaux profondes au Pérou, parce que c'est ça qui est prévu. Le jour où les Chinois viendront aux frontières des États-Unis, je veux savoir ce qui va se passer côté américain, et vous aurez la photo de ce que vous aurez à Moscou. Mais c'est ça le monde !
  12. https://www.20minutes.fr/monde/election-presidentielle-americaine/4121660-20241115-etats-unis-apres-avoir-traite-trumpistes-fascistes-redac-chef-scientific-american-demissionne (15 novembre 2024) Laura Helmuth, rédactrice en chef du plus ancien magazine américain, Scientific American, a annoncé sa démission après une polémique suscitée par des déclarations incendiaires sur les électeurs de Donald Trump, relève CNN ce vendredi. Ces propos, postés sur Bluesky et depuis supprimés, qualifiaient les électeurs de Donald Trump de « groupe le plus méchant, le plus stupide, et le plus bigot », ajoutant qu’ils étaient « des fascistes ». Face au tollé, Laura Helmuth s’était excusée publiquement, qualifiant ses propos d’ « offensants et inappropriés ». Elle a précisé qu’ils ne « reflétaient pas la position » du magazine. « Je respecte et apprécie les personnes de tout le spectre politique. Ces publications, que j’ai supprimées, ne reflètent pas mes croyances ; elles étaient une expression erronée de choc et de confusion face aux résultats des élections », a-t-elle écrit.
  13. https://edition.cnn.com/2024/11/23/europe/ukraine-north-korean-missile-attacks-western-components-intl/index.html (23 novembre 2024) L'Ukraine a été frappée par une recrudescence des attaques de missiles balistiques russes, dont environ un tiers a utilisé des armes nord-coréennes qui ne peuvent voler que parce qu'elles fonctionnent avec des circuits occidentaux, obtenus malgré les sanctions, selon des responsables militaires ukrainiens. La Russie a tiré environ 60 missiles nord-coréens KN-23 sur l'Ukraine cette année, selon un responsable ukrainien de la défense. Cela représente près d'un tiers des 194 missiles balistiques tirés jusqu'à présent en 2024, selon un décompte CNN des attaques reconnues publiquement par l'armée de l'air ukrainienne. Des composants cruciaux utilisés dans les missiles nord-coréens sont produits par neuf fabricants occidentaux, dont des sociétés basées aux États-Unis, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, selon un rapport récent de la Commission indépendante anticorruption d'Ukraine (NAKO), une organisation de la société civile. Certaines pièces des missiles KN-23/24 analysés ont été produites pas plus tard qu'en 2023, ce qui laisse supposer une filière de livraison rapide à la Corée du Nord. « la grande majorité des composants sont des composants occidentaux. Probablement 70 % sont américains et proviennent d'entreprises renommées [...] Ils utilisent également des composants fabriqués en Allemagne et en Suisse ». https://www3.nhk.or.jp/news/html/20241206/k10014644511000.html (6 décembre 2024) L'utilisation par l'armée russe de missiles fabriqués en Corée du Nord est « préoccupante en raison de leur puissance explosive ». En ce qui concerne les missiles balistiques à courte portée de fabrication nord-coréenne que l'armée russe utilise pour attaquer l'Ukraine, un institut de recherche ukrainien a estimé que, bien qu'ils soient moins précis, leur puissance explosive constitue une menace. L'armée russe, qui poursuit son agression militaire, a également mené des attaques contre l'Ukraine en utilisant des missiles balistiques à courte portée de fabrication nord-coréenne, et l'Ukraine pense qu'elle a utilisé près de 60 missiles jusqu'à présent. Le 5 mai, l'Institut des sciences criminelles de Kiev, qui analyse les missiles et les drones pour l'armée russe, a révélé, dans une interview accordée à la NHK, que des débris récupérés dans l'oblast de Kiev étaient des missiles balistiques à courte portée de fabrication nord-coréenne, appelés KN23. L'institut a déclaré avoir identifié le missile comme étant nord-coréen sur la base du métal utilisé et du numéro figurant sur les débris, et a noté qu'il contenait également des pièces fabriquées au Japon et aux États-Unis. Kulchitsky, chef du département de recherche militaire, a déclaré que les missiles nord-coréens transportent plus d'explosifs que les missiles russes et que « les missiles nord-coréens ont des ogives plus grandes que les missiles russes. Ils n'atteignent peut-être pas des cibles précises, mais ils explosent puissamment », et il a estimé qu'ils sont moins précis, mais plus explosifs et qu'ils constituent une menace. Il a également révélé les restes du KN24, qui aurait une portée plus courte que le KN23, et a déclaré que la Corée du Nord fournit à la Russie une grande variété de types de missiles. La Russie et la Corée du Nord ont renforcé leur coopération, notamment en mettant en œuvre un traité stipulant un soutien militaire en cas d'urgence, et l'Ukraine s'inquiète de plus en plus de la coopération militaire entre les deux pays.
  14. 4 décembre 2024 Le discours d'un éminent économiste est devenu viral en Chine en raison de son analyse sans complaisance de l'économie et de la société. Gao Shanwen, qui a déjà conseillé des fonctionnaires et des responsables de la réglementation, a déclaré que les jeunes Chinois épuisent leur énergie loin de la consommation en raison des pertes d'emploi massives, ce qui contraste avec les habitudes de consommation stables des personnes plus âgées. Il a décrit la société post-pandémique du pays comme étant « pleine de personnes âgées dynamiques, de jeunes sans vie et de personnes d'âge moyen désespérées ». 01:31 Il estime que 47 millions de travailleurs migrants ont quitté les villes et sont rentrés dans leurs provinces natales. Ils ont disparu des statistiques, parce que celles-ci ne mesurent le chômage que dans les zones urbaines. Il dit que la croissance a été surestimée de 3 points ces trois dernières années, ce qui fait un total d'une dizaine de points.
  15. https://www.lemonde.fr/international/article/2024/12/07/la-destitution-de-son-president-rejetee-la-coree-du-sud-s-enfonce-un-peu-plus-dans-l-incertitude-politique_6435635_3210.html Faute du quorum nécessaire, la destitution ciblant le président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, après sa décision d’imposer la loi martiale, n’a pas été votée. L’absence des élus PPP a fait que le quorum nécessaire à la validation du vote, 200 suffrages exprimés, n’a pas pu être atteint. La destitution a de ce fait été automatiquement rejetée. Il manquait de toute façon huit voix pour atteindre les 200 nécessaires – soit les deux tiers de l’assemblée – pour passer la destitution. Les députés avaient rejeté, quelques heures plus tôt, une motion prévoyant la création d’une commission d’enquête spéciale sur les allégations de corruption et de manipulation de titres par la première dame honnie des Coréens, Kim Keon-hee.
  16. https://www.populismstudies.org/romanian-populism-and-transnational-political-mobilization/ (4 mars 2023) L'AUR est sans aucun doute l'exemple le plus remarquable et le plus universellement reconnu du populisme de droite radicale en Roumanie aujourd'hui. Le présent rapport se concentre uniquement sur l'AUR, compte tenu de ses particularités et de son importance aujourd'hui. Au fur et à mesure de l'évolution de la guerre en Ukraine, l'AUR s'est aligné sur les autres partis parlementaires en condamnant l'invasion russe et en exprimant des inquiétudes pour la sécurité de la communauté des Roumains coethniques vivant en Ukraine. Cependant, l'AUR a été initialement pénalisée en termes de soutien électoral en raison de son discours aligné sur la rhétorique du Kremlin appelant à résister à l'hégémonie économique, politique et culturelle de l'Occident et à la faire reculer. Malgré cela, le parti a stratégiquement investi dans l'anxiété accrue des électeurs concernant les effets économiques de la guerre. Il a adapté ses positions publiques à la nécessité de défendre l'intérêt national en promouvant des formes de protectionnisme économique et énergétique, en défendant l'idée que les ressources nationales (y compris l'énergie) devraient être principalement destinées aux Roumains et que les entreprises étrangères devraient avoir un accès limité (voire inexistant) à ces ressources stratégiques. L'ascension de l'AUR a été une grande surprise dans la politique roumaine. Le parti a recueilli 9,1 % des voix lors des élections législatives de 2020, dont 541 938 voix pour le Sénat (9,17 % des suffrages exprimés) et 535 831 voix pour la Chambre des députés (9,08 %) (https://parlamentare2020.bec.ro/). En conséquence, le parti a vu quatre sénateurs et trente-trois députés élus. Alors que la participation générale a été la plus faible depuis la fin du communisme, la participation de la diaspora roumaine a atteint un niveau record. Des études antérieures ont observé que les électeurs roumains non résidents avaient traditionnellement tendance à voter de manière disproportionnée pour des candidats et des partis de centre-droit plutôt que pour des partis de gauche et populistes (Vintilă & Soare, 2018). Pourtant, en 2020, un Roumain de l'étranger sur quatre a voté pour l'AUR ; le parti est arrivé en tête des sondages de section organisés à Chypre et en Italie, et en deuxième position en France, en Allemagne et en Espagne (Ulceluse, 2020). Les sondages à la sortie des urnes réalisés en Roumanie montrent que l'électeur type de l'AUR est un homme d'âge moyen avec un niveau d'éducation moyen. Il existe une forte corrélation entre les votes conservateurs lors d'un récent référendum portant sur la définition de la famille dans la Constitution roumaine et la part de voix de l'AUR lors des élections législatives de 2020 (Pora, 2020). Des données récentes (Soare & Tufis, 2023) montrent également que l'émigration de Roumanie a joué un rôle : plus le taux d'émigration est élevé dans les différentes régions roumaines, meilleurs sont les résultats de l'AUR dans ces régions. En outre, d'autres sondages de sortie des urnes ont souligné que le succès électoral de l'AUR reposait sur le désenchantement des électeurs à l'égard de la politique traditionnelle dans le contexte de la détérioration des conditions socioéconomiques et de l'augmentation des inégalités économiques (Pora, 2020). Ce qui ressemblait à un succès électoral inattendu a résulté d'un investissement stratégique dans une campagne en ligne peu coûteuse, avec des messages simples et des positions manichéennes affirmant que tous les politiciens traditionnels étaient corrompus, que les valeurs de la famille chrétienne étaient menacées, etc. (Doiciar & Creţan, 2021). Le parti a également été très actif dans le démarchage sur le terrain, tant en Roumanie que parmi les électeurs non résidents de la diaspora ouest-européenne (Andrei, 2020). Plus important encore, le parti a bénéficié de liens avec des mouvements politiques antérieurs à son enregistrement légal en 2019. Au cours de cette première période, l'AUR a capitalisé sur le vaste activisme sociétal des coprésidents fondateurs du parti, George Simion et Claudiu Târziu[3] (Soare & Tufis, 2023). Bien que les trajectoires de ces deux hommes en termes d'activisme politique ne se recoupent pas totalement, leurs activités ont convergé sur plusieurs thèmes clés : l'objectif d'unifier la Roumanie et la République de Moldavie, l'accent mis sur la tradition (les valeurs familiales traditionnelles) et la défense de la foi chrétienne. En février 2021, 40 intellectuels roumains et représentants d'organisations de la société civile ont signé une lettre ouverte exprimant leur vive inquiétude quant à l'impact de l'AUR sur la démocratie roumaine. Ils ont publiquement appelé les autres partis parlementaires à établir un cordon sanitaire serré autour de l'AUR en renonçant à toute coopération ou coalition avec elle (Europa Liberă România, 2021). Pendant un certain temps, les partis traditionnels ont suivi cette stratégie d'exclusion politique en bloquant ou en votant régulièrement contre les initiatives législatives de l'AUR. Il était cependant impossible d'exclure complètement l'AUR. Par exemple, Claudiu Târziu, ancien co-président de l'AUR et sénateur représentant Bucarest depuis 2020, a réussi à se faire élire président de la Commission des Roumains de l'étranger du Sénat. Alors que Târziu visait à intégrer l'AUR dans le courant néo-conservateur européen (à l'instar du Fidesz hongrois ou du PiS polonais), Simion était plus intéressé par le maintien de l'accent mis sur la base radicale. Les tensions entre les deux orientations ont explosé en public lorsque Simion a approuvé la nomination de Călin Georgescu en tant que président honoraire du parti. Le choix de Georgescu était très controversé étant donné qu'il se faisait le champion de figures historiques de l'extrême droite dans la politique roumaine, notamment Corneliu Zelea Codreanu et Ion Antonescu, tous deux antisémites (Pavel, 2022). Face aux critiques intenses, Simion a été contraint de faire marche arrière et de renoncer à son soutien à Georgescu et à une série d'autres personnalités controversées de la politique roumaine. Au lendemain des élections de décembre 2020, Simion a affirmé que « la Russie, à travers les âges, de l'Empire tsariste à l'Union soviétique et à la Russie de Poutine aujourd'hui, a fait beaucoup de mal à la Roumanie » (Andrei, 2020). En outre, il a souligné sa campagne acharnée en faveur de la réunification de la Roumanie avec la Bessarabie (dont la majeure partie se trouve dans l'actuelle Moldavie), ce qui l'a mis en porte-à-faux avec le Kremlin, qui cherche à continuer à s'ingérer dans les affaires moldaves et qui a des troupes stationnées dans la région séparatiste de Transnistrie (Andrei, 2020). Conformément à ces déclarations publiques contre l'impérialisme russe, Simion n'a pas hésité à condamner l'invasion militaire de l'Ukraine par la Russie en février 2022 : « Nous sommes préoccupés par le sort des Roumains de souche là-bas [en Ukraine] et par les menaces répétées sur le territoire de la Roumanie » (Mazilu, 2022). Dans le même temps, plusieurs représentants de l'AUR ont constamment exprimé leur soutien et leur admiration pour la manière dont les traditions, les valeurs et la religion sont défendues en Russie. La machine de propagande russe l'a bien compris. Fin 2021, l'antenne locale du média Sputnik, soutenu par le Kremlin, a publié une liste des personnalités et des partis politiques les plus en vue en Roumanie. En tête de liste figurait Diana Șoșoacă, une ancienne sénatrice de l'AUR connue pour ses positions anti-UE et anti-OTAN.
  17. https://www.ft.com/content/37347819-22ba-4b6d-a815-ec6115a8f5af (Romania tries to suppress a far-right surge, 7 décembre 2024) À d'autres égards, le nationalisme roumain est en désaccord avec la Russie. C'est particulièrement vrai en ce qui concerne l'ambition d'unir la Roumanie à la Moldavie, pays principalement roumanophone qui s'est détaché de l'Union soviétique en 1991. Cela s'applique également au regard favorable que Georgescu et d'autres ultranationalistes portent sur Ion Antonescu, le dictateur roumain de la Seconde Guerre mondiale. Une réhabilitation informelle et partielle d'Antonescu a eu lieu dans les années 1990, car il était considéré comme un patriote anti-russe. Cristian Pîrvulescu, professeur de sciences politiques, a raison : « J'ai l'impression que Georgescu lui-même n'est pas pro-russe (...). Ses partisans sont des nationalistes, pas pro-russes mais pas non plus pro-ukrainiens ». L'extrême droite roumaine moderne est apparue en 1927 avec la création par Corneliu Zelea Codreanu de la Légion ultranationaliste de l'Archange Michel. La Garde de fer, l'aile militaire de la légion, est rapidement devenue le nom du groupe de Codreanu. Dans son ouvrage de 2014 intitulé A Concise History of Romania, Keith Hitchins présente trois éléments centraux du programme de Codreanu : l'antisémitisme, une version déformée du christianisme orthodoxe et « le culte du paysan en tant qu'incarnation de l'homme naturel et intact ». L'appel aux valeurs paysannes et à l'orthodoxie se retrouve aujourd'hui dans les idées de Georgescu et de la droite ultranationaliste. Le slogan de campagne de Georgescu - « Hrană, Apă, Energie », ou « Nourriture, eau, énergie » - soulignait à quel point il avait soigneusement ciblé sa campagne sur les électeurs ruraux roumains en proie à des difficultés. L'AUR fait de même, comme l'écrivent Ungureanu et Mihaela Mihai pour le blog Europe de la London School of Economics. Ils soulignent « une nouvelle forme d'environnementalisme d'extrême droite » qui est combinée à un appel aux valeurs religieuses conservatrices. À son crédit, Mme Lasconi a critiqué le recomptage des voix que la Haute Cour de Roumanie a ordonné après le premier tour, dans une démarche qui préfigurait l'annulation du résultat. Elle a qualifié ce recomptage de « désespoir d'un système qui ne sait pas comment perdre ». La décision de la Cour hier risque de faire de Georgescu un martyr et de renforcer le soutien à l'extrême droite. Il me semble significatif que, malgré les rapports des services de renseignement sur l'ingérence russe, tous les hommes politiques roumains ne considèrent pas Georgescu comme un danger pour la place du pays au sein de l'OTAN et de l'UE. Victor Ponta, ancien premier ministre, a déclaré : « La Roumanie ne quittera ni l'OTAN ni l'UE, avec ou sans Georgescu ». Adrian Mihaltianu et Bianca Felseghi, qui écrivent pour Visegrad Insight, fournissent une évaluation perspicace du phénomène Georgescu : « TikTok peut expliquer la diffusion de son message nationaliste et isolationniste, mais pas sa résonance. Pour cela, il faut prendre en compte les tendances globales du vote antisystème et les frustrations spécifiques des Roumains d'aujourd'hui ».
  18. https://www.ft.com/content/37383ab7-9756-4d24-82b7-132f1aa401df (Romania’s second revolution, 5 décembre 2024) « La société roumaine a toujours été marquée par un profond conservatisme traditionnel. C'est la plus rurale d'Europe », explique Alina Mungiu-Pippidi, professeur de politique publique comparée à l'université LUISS Guido Carli de Rome. « Il y a dix ans, la Cour constitutionnelle a jugé qu'il n'y avait aucune raison pour que la foi orthodoxe soit enseignée en tant que discipline obligatoire dans les écoles. Dans les deux semaines qui ont suivi, 98 % des écoles ont trouvé un moyen de contourner cette décision ». https://www.thejournal.ie/readme/romania-elections-6564649-Dec2024/ (6 décembre 2024) Malgré une croissance économique soutenue depuis son adhésion à l'UE en 2007 - la Roumanie a plus que doublé son PIB/habitant - le pays a connu le plus haut niveau d'émigration au monde (après la Syrie). La plupart des personnes qui ont émigré l'ont fait en raison du manque de perspectives économiques en Roumanie et des niveaux croissants de corruption. Une grande partie de la diaspora occupe des emplois qui exigent un travail manuel dur et non qualifié (comme la construction, l'entreposage, la livraison, le nettoyage, etc.), vit dans des logements surpeuplés et principalement parmi ses propres compatriotes. Calin Georgescu a pu capitaliser sur ces griefs légitimes de la diaspora (mais pas seulement), grâce à un message qui faisait appel à leur nostalgie et à leur désir de rentrer chez eux, même s'il ne proposait que peu de solutions ou d'alternatives au système. Son message a été délivré dans de courtes vidéos hautement produites dans lesquelles il promettait un avenir prospère pour la Roumanie, combinant des thèmes religieux, mystiques et économiquement douteux, mais manquant de détails politiques spécifiques. Le sous-financement chronique et le système éducatif généralement peu performant des trois dernières décennies ont également créé un public dépourvu des compétences élémentaires en matière de pensée critique pour traiter les messages largement fantasmagoriques de Georgescu. La combinaison de vidéos hautement produites, le ciblage des utilisateurs avec du contenu politique et l'approbation par divers influenceurs de TikTok se sont avérés trop difficiles à digérer pour un public dont les taux d'analphabétisme fonctionnel avoisinent les 50 points de pourcentage, ce qui est stupéfiant.
  19. https://www.bbc.com/news/articles/cm2eeeep0npo (7 décembre 2024) L'assassinat du PDG d'une compagnie d'assurance révèle la colère qui couve dans le système de santé américain https://www.lefigaro.fr/societes/new-york-l-assassinat-du-patron-brian-thompson-suscite-un-torrent-de-commentaires-moqueurs-sur-les-reseaux-sociaux-20241207 Selon ValuePenguin, un groupe d'analystes, UnitedHealthcare refuse environ un tiers des demandes de prise en charge médicale à ses assurés, le taux le plus élevé de toutes les compagnies d'assurance et le double de la moyenne du secteur.
  20. https://www.ft.com/content/37383ab7-9756-4d24-82b7-132f1aa401df (Romania’s second revolution, 5 décembre 2024) Mais la Roumanie a toujours regardé vers l'ouest et non vers l'est et, contrairement aux anciennes républiques soviétiques telles que la Moldavie et la Géorgie, elle n'a pas de minorité russophone ni de liens historiques avec Moscou. Pendant la guerre froide, elle s'est séparée de Moscou. « J'ai l'impression que Georgescu lui-même n'est pas pro-russe », déclare Cristian Pîrvulescu, professeur de sciences politiques. « Ses partisans sont des nationalistes, pas pro-russes mais aussi pas pro-ukrainiens ».
  21. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2124767/doug-ford-fox-news (5 décembre 2024) Quelques jours après avoir comparé la menace de tarifs douaniers de Donald Trump à « un coup de poignard au cœur », le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a adopté un ton conciliant mercredi sur les ondes de Fox News. Il a défendu la visite du premier ministre Justin Trudeau à Mar-a-Lago et a souligné l'importance des relations commerciales canado-américaines. En ce moment, nous sommes Équipe Canada, et je suis content que le premier ministre soit allé là-bas. Il est le premier dirigeant du G7 à rendre visite au président élu Trump, a déclaré M. Ford en entrevue à la chaîne américaine. De plus, en réponse à la suggestion faite par M. Trump que le Canada devienne « le 51e État américain », M. Ford s’est permis une blague à propos de l’incendie de la Maison-Blanche en 1812.
  22. 6 décembre 2024 04:26 Nan mais sérieusement, Monsieur Legault est moins populaire au Québec que Justin Trudeau.
  23. https://www.euractiv.fr/section/elections/news/election-en-roumanie-le-candidat-dextreme-droite-calin-georgescu-et-la-candidate-pro-ue-elena-lasconi-bientot-departages/ (6 décembre 2024, 8h17-8h51) Selon un sondage publié mercredi, Călin Georgescu dispose d’une légère avance avec 47 % des voix, contre 43 % pour Elena Lasconi. Par ailleurs, 6,5 % des électeurs prévoient de s’abstenir, tandis que 2,7 % restent indécis. Le sondage, réalisé par Atlas Intel du 2 au 4 décembre, ne prend pas en compte les électeurs étrangers qui ont voté pour Călin Georgescu au premier tour. L’ascension du candidat d’extrême droite est largement perçue comme une protestation contre un système politique accusé de corruption et de stagnation. Bien qu’il se présente comme un « homme de l’extérieur », Călin Georgescu, âgé de 62 ans, a occupé plusieurs postes au sein du gouvernement, notamment au ministère des Affaires étrangères. Les élections présidentielles roumaines sont cruciales en raison du rôle du président en tant que gardien de la constitution, médiateur entre le pouvoir de l’État et la société, et commandant en chef des forces armées. Le président détermine également la politique étrangère, de sorte que l’impact d’un dirigeant anti-européen et anti-OTAN aurait une forte incidence. Călin Georgescu a qualifié le bouclier antimissile de Deveselu (une base roumaine de l’OTAN) de « honte nationale » et a appelé à sa réévaluation. Les partis pro-européens — le Parti social-démocrate (PSD), le Parti national libéral (PNL), l’Union sauvez la Roumanie (USR), l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR) et les représentants des minorités nationales — ont annoncé mercredi qu’ils prévoyaient de former un gouvernement de coalition. Elena Lasconi a annoncé qu’elle pourrait nommer le dirigeant du PSD, Marcel Ciolacu, au poste de Premier ministre, en dépit de la rhétorique anti-PSD de sa campagne. Cette décision potentielle a suscité des critiques et pourrait nuire à ses chances électorales. Par ailleurs, le candidat d’extrême droite a provoqué une nouvelle controverse en apparaissant en public avec un dirigeant de la Néo-Légion — bien qu’il ait nié tout lien avec le mouvement —, qui est officiellement interdit en Roumanie. « Mon mandat apportera de l’ordre, de la discipline et peu de mots », a-t-il déclaré.
  24. https://www.theguardian.com/world/2024/dec/06/romanian-court-annuls-first-round-of-presidential-election Le premier ministre sortant, Marcel Ciolacu, a salué la décision de la Cour dans un message publié sur Facebook. Il a déclaré que c'était « la seule solution correcte après la déclassification des documents [...] qui montrent que le résultat du vote des Roumains a été manifestement faussé à la suite de l'intervention de la Russie ». Cependant, Mme Lasconi, la candidate pro-européenne, a condamné la décision. « La décision de la Cour constitutionnelle est illégale, amorale et écrase l'essence même de la démocratie, le vote », a-t-elle déclaré. Un sondage d'opinion réalisé par AtlasIntel les 4 et 5 décembre et cité par le site d'information hotnews.ro, montre que Mme Lasconi devance de peu M. Georgescu par 48,6 % contre 46,4 %, un jour après la déclassification des documents sur l'ingérence présumée de la Russie.
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