Aller au contenu
Fini la pub... bienvenue à la cagnotte ! ×
AIR-DEFENSE.NET

Nicks

Members
  • Compteur de contenus

    616
  • Inscription

  • Dernière visite

Tout ce qui a été posté par Nicks

  1. Une vision qui m'apparaît un peu "naïve". Sans la monétisation indirecte de la BCE, les banques allemandes et l'épargnant retraité allemand qui vote CDU se seraient retrouvés dans le fossé. La CDU qui coalise facilement avec le SPD, ou plutôt le contraire. Comme quoi les points de vue divergents...
  2. Ce qu'ils veulent c'est surtout un fédéralisme ordo-libéral à l'allemande. Et finalement, ils l'ont déjà en quelque sorte, avec leur voix qui compte quadruple. On peut ne pas être d'accord avec leurs dirigeants, c'est mon cas, mais considérer qu'eux défendent réellement l'intérêt de leur pays.
  3. Je ne me fais pas trop d'illusions sur le choc psychologique qu'aurait pu provoquer cette nouvelle rebuffade. Les élites françaises sont malades de l'Europe depuis un bon moment et la maladie empire. L'Allemagne est certes plus forte économiquement que la France, mais la deuxième économie et la première défense européennes ont quelques arguments à faire valoir. Mais il faut la volonté pour cela. La lubie fédéraliste à n'importe quel prix détruit notre pays sans la moindre avancée concrète en retour. Quand au hard brexit, je ne sais pas si je le souhaite ou pas. Il y aurait pour nous, du bon et du mauvais. Ce que j'espère, c'est que la GB sortira bien comme les électeurs l'ont voulu et qu'on ne revienne pas à nouveau sur un referendum. Par ailleurs, ce nouveau report confirme bien que les autres pays avaient très peur d'un hard-brexit et que la GB bien qu'impréparée et gouvernée par une femme qui ne souhaitait pas le Brexit a bien les moyens de faire peur aux autres pays membres, essentiellement parce qu'une majorité souhaite conserver un élément économiquement très orthodoxe, dont la sortie brutale pourrait en outre provoquer un nouveau choc économique dans un contexte très fragile. La GB est à mon sens gagnante de ce cycle. Mais pas les brexiters en revanche, bien que tout soit encore possible. Leur position m'apparaît cela dit plus fragile qu'avant. Le grand perdant il me semble, c'est la France.
  4. Bon, on dirait que je ne m'étais pas trop trompé. La France a seulement obtenu quelques mois de raccourcissement du report mais simplement pour que l'humiliation soit moins forte. Cela vérifie ce que je disais. Les orthodoxes, économiques avant d'être fédéralistes, craignent énormément un hard brexit, voire un brexit tout court. Tout va donc être mis en oeuvre pour que la GB ne sorte pas finalement, piétinant une nouvelle fois un vote des citoyens et enfermant un peu plus l'Union comme une machine technocratique hors-sol. Les brexiters ont de quoi s'inquiéter, même si je pense qu'ils ont de la ressource. La Grande-Bretagne elle, finalement, s'en sort plutôt bien en continuant à nuire comme elle sait si bien le faire, un pied dedans , un pied dehors. On voit également où vont les solidarités gouvernementales en Europe. Le roi européen est nu, celui de l'hexagone a le slip sur les chaussures...
  5. Le Brexit étant un feuilleton très imprévisible, difficile de tirer des conjectures sans prendre le risque de tomber complètement à côté. Mais il semble néanmoins qu'on se dirige vers un nouveau report. Si c'est jusqu'au 30 juin, ce sera un compromis entre l'Allemagne et la France, même si la position française initiale sera déjà battue en brèche. Si c'est plus long, c'est défaite complète pour la diplomatie française et ce serait donc une de plus. La Grande-Bretagne montre comment un grand pays pourtant complètement impréparé peut immobiliser l'Union , lui tenir tête, voire parvenir à ses fins, même si là, l'objectif est juste de gagner du temps. Instructif. Sinon voir DCB en appeler à De Gaulle, c'est un bel instantané de l'état d'hébétude des européistes en ce moment. Pour nos dirigeants actuels, comment gérer la contradiction entre le dépassement de la Nation ringarde et l'appel à se souvenir que la France est un grand pays, pour mieux continuer à le dissoudre, mais bon s'il peut rendre service à son propre suicide, ce serait bien, sauf qu'on lui a déjà coupé les deux mains donc comment appuyer sur la détente ? Je crois qu'ils sont bien coincés dans cette équation.
  6. A la lecture de ce qui s'est passé après 2007, je ne vois pas de décisions marquées par un pragmatisme spontané au sein du personnel politique en place. La plupart du temps, les inflexions ont été décidées sous une contrainte extrêmement forte et après avoir attendu le plus possible. La "fin des idéologies", c'était juste pour n'en valider qu'une. Alors bien entendu, carriérisme et opportunisme lié ne sont pas des garanties de cohérence, à cela près qu'on voit rarement un libéral devenir socialiste... Pour le reste, je sais distinguer conservatisme et libéralisme. La tradition britannique est simplement marquée par le libéralisme, comme celle de la France par le colbertisme / jacobinisme. Quant à l'Allemagne, je crois au contraire qu'elle voit quelle utilité la Grande-Bretagne peut avoir pour équilibrer, en cas de besoin, la relation avec la France. Certes, en ce moment, il n'y a pas le feu. Mais gouverner, c'est prévoir paraît-il. L'Allemagne n'a aucun intérêt immédiat à un approfondissement institutionnel de l'Union, et n'a pas spécialement envie de risquer une crise financière avec un tissu bancaire encore bien fragile. Cela pourrait expliquer, entre autres facteurs, pourquoi elle n'est pas d'une fermeté intransigeante vis à vis des anglais jusqu'à présent.
  7. Macron pour autant qu'il ait une véritable stratégie, pense qu'il faut caresser l'Allemagne dans le sens du poil pour qu'elle donne son accord à plus de fédéralisme. En même temps, cela lui permet de justifier sa politique intérieure et l'alignement complet sur les standards néolibéraux. Je crains qu'il ne soit un peu coincé...
  8. Nicks

    Le F-35

    Pendant au moins un moment, il aura été vraiment furtif...
  9. @Alexis Le problème de Macron (et une de ses nombreuses tares) est qu'il mise tout sur l'Allemagne pour arriver à ses fins. Or l'Allemagne sait ce qu'elle peut perdre au départ du RU. Que va t'il se passer ? (on a eu pas mal d'épisodes dans le genre déjà, où Merkel gagne sans le moindre suspens)
  10. Je continue à penser que la Grande-Bretagne est très utile dans le maintien de la fameuse orthodoxie dont je parlais plus haut. C'est certes paradoxal avec l'effet "épouvantail" sur lequel compte la faction fédéralistes des orthodoxes, mais cela doit jouer malgré tout. Non seulement un hard Brexit pourrait faire tanguer l'économie européenne, voire bien au delà par le truchement de la finance, mais le bloc nordique se retrouverait sans son champion libéral et à la merci d'un changement de politique en France. Si je pars de l'hypothèse que les dirigeants européens ne sont pas totalement crétins, je ne vois pas une sortie brute et le report sera reconduit jusqu'à une issue favorable (sortie avec accord ou maintien). Bien entendu, il faut donner le change à l'opinion en se montrant très ferme, mais même si rapport de force il y a évidemment, en coulisses on doit tout mettre en oeuvre pour que la hard Brexit n'arrive pas. Après, le temps qui passe diminue aussi l'effet de surprise, les marchés se préparent. Les anglais ne devrait pas abuser des tergiversations....
  11. Qu'est que l'hétérodoxie me demande t'on ? Si bien entendu, l'hétérodoxie se situe par rapport à une pensée dominante, donc normative, et qu'elle peut donc orbiter autour de la médiane établi par les "sachants" conjoncturels, elle est le plus souvent revendiquée par des acteurs souhaitant mettre en place des politiques sociales et ramener l'économie à sa place, non pas entièrement comme résultante, bien qu'il n'existe d'économie que politique, mais en tout cas, de la faire basculer de cette position assez injustifiable de causalité intangible. Je renvoie à cette contribution de Lordon, toujours inénarrable quand il s'agit de répondre à quelques perles d'autorité enfilées à la suite : http://cse.ehess.fr/docannexe/file/1814/lordon_ecopo_heterodoxe.pdf Il faut lire les traités pour s'apercevoir à quel point le diable néolibéral (au sens large, dans l'acception courante et non pas académique) est posté dans chaque article, même ceux qui a priori sont censé pondérer les orientations les plus dédiées à la concurrence libre et non faussée. Il faut avoir aussi fréquenté quelques institutions consacrées au droit, avoir été confronté à ce qu'un terme peut changer dans le sens d'un texte, pour en retirer tout ce qui fait l'essence de l'UE, ce grand paravent hypocrite que j'ai évoqué plusieurs fois. On reconnaît souvent les néolibéraux à ce qu'ils renvoient systématiquement à la Corée du Nord quand on regrette le creusement des inégalités intra-blocs en espérant un peu plus de lissage via des politiques adaptées, et dans le même temps, vous disent que vous vivez dans un quasi paradis socialiste, qui fait baver le pauvre bangladais qui fabrique quasi gratuitement le t-shirt CGT qu'on arbore dans les manifs de petits bourgeois. On pourrait tout aussi bien demander à un vivant de ne se plaindre que quand il sera mort, car là il aura une bonne raison de le faire. Le relativisme a parfois ses limites... Il se trouve que je ne suis pas du genre à me faire intimider à la fois, par une belle grappe de références académiques, qui marquent un peu plus, s'il le fallait, la pensée orthodoxe, et aussi par l'évocation de la mesure paisible d'une construction européenne avant tout économique et qui n'a rien de social-démocrate dans les faits (dois-je rappeler une nouvelle fois l'exemple de la privatisation forcée des barrages hydrauliques, qui n'a pas la moindre justification quant au bien public recherché ? On pourrait faire défiler les exemples, dans la santé, dans les infrastructures, dans l'éducation etc...) Mais pour faire un embryon de réponse, une politique hétérodoxe, pourrait constituer à la fois par un éloignement du monétarisme dogmatique, sur le modèle allemand ordo-libéral, monétarisme, certes battu en brèche piteusement et bien trop tard par la BCE, pour sauver l'euro de ses propres absurdités conceptuelles, mais qui continue par le biais des bodybuildés six pack, two pack and co, à corseter la politique budgétaire des états membres avec cette croissance de folie à la clé nonobstant (ou pas). Bien entendu la monétisation sous le manteau n'a pas été dédiée aux collectivités publiques, ce qu'il faudrait pourtant bien faire (monétisation partielle de la dette, restructuration parallèle et intense tractation auprès des BRICS pour changer de système monétaire international). La monnaie étant le nerf de la guerre, il faut commencer par cela et en récupérer la souveraineté dans l'émission et dans la gestion, avec tous les garde-fous qui s'imposent, garde-fous dont malheureusement, personne n'a pensé adjoindre aux banques centrales indépendantes (des pouvoirs publics seulement). Dans le même temps, une profonde réforme du système financier s'impose afin de limiter le plus possible les flux spéculatifs circulaires hors-sols et donc la volatilité via les crises à répétitions, qui n'existaient pas dans cette fréquence et cette ampleur avant la libéralisation commencée dans les années 70. Si là aussi, des discussions sont nécessaires à l'échelon international, on peut parfaitement commencer à montrer l'exemple au niveau national, ne serait-ce qu'on créant un pôle public bancaire (signe de croix de la bigoterie libérale) Que faire avec cette monnaie, avec les recettes issues d'une réelle chasse à l'évasion / optimisation fiscale et l'argent privé qui reviendrait aux investissements plutôt qu'à gonfler des bulles ? De façon générale, parce qu'encore une fois, ce n'est pas le sujet, revenir à une économie mixte, avec de forts investissement dans les secteurs sauvegardés du bien commun et une orientation vers un mode de production durable. La politique ne peut pas tout, mais c'est tout de même elle qui fixe (ou défait comme durant les trois dernières décennies) les cadres. L'aspect social doit lutter contre les inégalités, qui sont un facteur dont même des organisations aussi peu soupçonnables de bolchevisme que le FMI ou l'OCDE, soulignent le caractère toxique pour l'économie. Ceux qui peuvent ne pas être convaincus par le retour de l'Etat comme acteur incontournable de l'économie pourraient quand même se souvenir que ce message transite via internet, réseau qui n'existerait pas sans la puissance publique (en l'occurrence de ces staliniens d'américains). Pour avoir des belles plantes, il faut un bon terreau, pour avoir des start-up, il faut des infrastructures. Il est peu de dire que je ne vois pas cette volonté dans les traités européens, sinon par quelques voeux pieux, vite invalidés par le rappel à la libre concurrence et donc au marché. Bien entendu, l'UE pourrait être encore plus libérale, ou plus autoritaire, la Corée du Nord reste la Corée du Nord et la Grande-Bretagne ne veut pas mener une politique hétérodoxe, à moins que Corbyn accède au pouvoir, mais ça ne serait pas garanti pour autant. Cette dernière est donc a priori condamnée à un départ préjudiciable ou à un maintien préjudiciable.
  12. Je ne réponds qu'à Alexis sur le Brexit, vu que le reste est hors-sujet et nécessiterait de longs développements. Les dirigeants européens tout idéologues qu'ils soient en réalité, ne sont tout de même pas ignorants de quelques réalités structurelles. Une sortie chaotique de la GB pourrait bien avoir des conséquences extrêmement fâcheuses pour l'économie, du simple fait que celle-ci est toujours sous perfusion et sous la menace du gigantesque château de cartes financier. Je ne suis pas sûr qu'il faille chercher à produire des étincelles dans ce contexte. Le plus étonnant, c'est que le corps politique britannique, par ses divisions et son impréparation au Brexit, ne peut même pas mobiliser le force de nuisance non négligeable d'un départ sec pour mieux négocier. Peut-être aussi qu'il faudrait pour cela une vision économique un peu moins alignée et ne pas avoir la City sur son sol (enfin façon de parler pour la finance dématérialisée) Par ailleurs, si le naufrage possible d'un pays "exiter" pourrait servir d'épouvantail afin d'illustrer qu'il n'y a pas de voie possible en dehors des traités européens, je me demande tout de même si la mise à l'écart du pays le plus libéral, n'autoriserait pas de nouveaux rapports de force politique, en cas d'accession au pouvoir de mouvements décidés à appliquer des politiques hétérodoxes. Admettons que cela arrive en France. L'Allemagne sera plus isolée pour défendre l'orthodoxie sans le Royaume-Uni. Ce dernier pays est peut-être le symbole le mieux défini de ce qu'est l'Europe, ce gros paravent que j'ai décris l'autre jour, cette machine hypocrite et cynique à diluer la responsabilité politique pour mieux appliquer les mêmes recettes économiques. Il me semble que dans ce mécanisme, le RU jouait un rôle non négligeable. Enfin, vu le degré de cohésion actuel au sein de l'Union, ne peut-on pas penser que la GB retrouverait son habileté diplomatique légendaire (maudits serpents de l'Albion) pour tisser des accords bilatéraux et continuer à semer la zizanie où bon leur semble (Napoléon pourrait en témoigner) en Europe, tout en redevenant à plein, la base avancée des Etats-Unis ? Non, je ne crois pas que les dirigeants européens orthodoxes aient énormément d'intérêt à voir partir les anglais avec fracas.
  13. Le problème n'est pas de savoir qui peut avoir davantage raison qu'un autre, mais de prétendre que l'expert décide au nom du bien commun quand il prend une décision politique. Tout montre aujourd'hui que c'est bien peu souvent le cas et que ce sont plutôt les intérêts particuliers qui gouvernent. Le suffrage universel est fondé sur le fait qu'un citoyen vaut une voix qui a égale valeur quelque soit sa position dans la société. Cela ne veut pas dire que tout le monde peut occuper n'importe quelle fonction, mais que la représentation doit tenir compte de l'avis des citoyens. Dans le système actuel, cette représentation est totalement viciée. On confie tous les pouvoirs à des gens qui sont élus avec 10% du corps électoral et pendant cinq ans ils ont la latitude de faire tout ce qu'ils veulent sans en répondre auprès des citoyens. Cela revient de fait à confisquer la démocratie. Quant au niveau d'éducation des gens, oui, il faut mettre tout en oeuvre pour qu'il soit le plus complet possible, pour le plus grand nombre. C'est aussi une condition essentielle d'une démocratie de plein exercice. C'est précisément le contraire qui est fait actuellement. Pourquoi ? Enfin et encore une fois, être expert ne signifie pas avoir la science infuse et être à l'abri de l'erreur, pour autant que l'on considère que l'intérêt particulier n'a aucune influence dans les conclusions dudit expert. La crise économique actuelle montre bien que les idéologues néolibéraux ont oeuvré en dépit du bon sens et se sont vautrés dans les grandes largeurs. On ne pourra pas en conclure que le citoyen lambda aurait fait mieux, certes non. En revanche, cela montre que les sachants choisissent souvent la vérité qui les arrange. C'est ce que je dis plus haut. La démocratie représentative ne tient pas que par sa seule appellation. Quand un président est élu avec 10% du corps électoral au premier tour, que l'abstention dépasse régulièrement les 50%, qu'un gouvernement peut faire n'importe quoi pendant cinq ans, sans qu'il soit possible une fois de donner son avis, il me semble que tout n'est pas en place pour que le système soit réellement représentatif. Ce qui se passe dans l'ensemble du monde occidental au niveau politique le traduit du reste assez bien. Pour ce qui est du Brexit, nous savons tous ici, que les tenants du départ ont pris une option de politique intérieure et ont été dépassé par leur succès. Il n'y a eu aucune préparation, les deux partis principaux sont en effet chacun divisés sur la question et là encore le bien commun est à des années lumière des préoccupations. Pour autant, est-ce mieux au sein des institutions européennes ? Comme je l'ai déjà dit, il y a une sainte trouille des forces centrifuges en action dans pas mal de pays membres et de l'effet que le Brexit dur pourrait engendrer, non seulement politiquement, mais aussi économiquement, les deux étant bien entendu liés. La Grande-Bretagne a sans doute plus à perdre, mais dans l'état dans lequel se trouve l'UE, on ne sait pas trop quelle onde de choc aurait une sortie non concertée. Voilà pourquoi, personne n'y a intérêt et que les dirigeants européens ne sont pas aussi à l'aise qu'ils veulent bien le montrer. Ils ont surtout de la chance d'avoir des collègues du même niveau en face.
  14. Est-ce que vous avez conscience quand vous dites cela d'aller à l'encontre du suffrage universel ? Quand on voit comment certains experts ont amené, puis géré la crise de 2007, au sein de laquelle nous nous débattons toujours, ne serait-il pas décent d'arrêter de considérer qu'il y des gens qui savent et d'autres qui ne peuvent savoir, des gens qui ne se trompent jamais et d'autres qui se trompent toujours ? Par ailleurs au sujet du Brexit, l'Europe orthodoxe a également beaucoup à perdre en cas de sortie brute de la Grande-Bretagne. Les rodomontades de certains dirigeants européens ne peuvent cacher qu'ils ont eux aussi sacrément la trouille de ce qui peut se passer et qu'ils ne pousseront pas les anglais vers la sortie gratuitement. Simplement, il y a un rapport de force engagé pour ne pas perdre la face et essayer de punir les effrontés à destination de ceux qui seraient tentés de faire la même chose. Les brexiters, s'ils avaient été un peu plus convaincus de leur idée, se seraient préparés et auraient pu vraiment embêter Bruxelles. Là on a un mix de ce qui se fait de plus navrant en politique de part et d'autres.
  15. Petite illustration des propos ci-dessus : https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouvelles-de-leco/les-nouvelles-de-leco-du-mardi-26-mars-2019?fbclid=IwAR3n0PIGsS8_z47tEpggFv2uWsiowps0lmylXMOfixBzpRAQqW4MUdcoE9c
  16. Les anglois en faisaient partie d'ailleurs. Mais juste quelques limites oui. Sans lui et Napoléon, il ne resterait rien de la Révolution, qui aurait été refermée en toute petite pompe dans tous les autres cas. Elle est encore vivante et à continuer, c'est le principal. Et qui sait, nos non amis anglais vont peut-être pouvoir nous aider pour une fois, s'ils veulent bien filer à la française comme ils disent.
  17. Je ne cache pas mes sympathies politiques mais a priori je suis encore capable de faire des analyses sur des grilles intellectuellement valides. Vous me citez Mitterand. Certes, si les gens peuvent changer d'orientation politique, le plus souvent vers plus de libéralisme, leur parcours est souvent riche d'enseignement pour qui veut bien s'y pencher. En ce qui concerne Macron, il y a une adéquation assez nette entre son inclination idéologique, déjà très visible lors de son parcours de ministre de l'économie et son action en tant que président. Si on veut contextualiser à escient, en prenant la France et son histoire politique pour cadre, alors, clairement, il est un président très libéral. Ensuite qu'est-ce que de la pondération ? Macron n'est pas Hayek ? Non. Faut-il juger seulement sur la complétude des méfaits avant de qualifier une politique ? Faut-il se dire que si finalement l'extrémité redoutée n'a pas été entièrement atteinte, alors c'est que l'acteur n'était peut-être pas si radical ? Je suppose que certains intérêts s'en verraient confortés. Je ne suis pas très familier de ce genre de pondération vous l'aurez deviné. Le libéralisme en France est principalement utilisé dans son acception économique, vous ne devez pas l'ignorer. A gauche, il est assez légitime de considérer qu'elle est socialement toxique quand le curseur penche trop vers la rente et le capital, comme c'est largement le cas en ce moment.
  18. Cela change la nature de la politique ? Thatcher n'était donc pas libérale parce que la Grande-Bretagne des années 70 avait été gouvernée longtemps par les travaillistes amollis ? Privatiser une entreprise qui rapporte à l'Etat, ce n'est pas un radicalisme idéologique parce qu'il existe encore quelques restes d'entreprises publiques en France ? Vous me permettrez de douter un peu de ce genre d'analyse contextuelle.
  19. Vous savez bien que ce n'est pas un argument. Je n'ai pas dit que la France était devenu un pays ultra-libéral mais que Macron (et ses devanciers, même si l'accélération est à chaque fois plus nette en changeant de présidence) oeuvrait à le normaliser avec une politique qui elle est parfaitement dans le standard de l'outillage néolibéral produit depuis une quarantaine d'année en commençant par les Etats-Unis. Pensez qu'il y a en face de vous des gens qui sont un peu au fait de l'histoire politique internationale des dernières décennies.
  20. Robespierre ne pouvait pas être anglois. (Jacobin, je suis bien entendu robespierriste, même si je cerne ses quelques limites) Chez nos voisins outre-manchots, on ne peut pas produire de telle lumière politique. Juste de la meilleure musique.
  21. Macron est un néolibéral pur jus qui privatise à tour de bras y compris des entreprises rentables comme ADP ou la Française des jeux, diminue l'impôt des plus aisées, continue à saccager les services publics. Oui les mots un sens et surtout les actes. Mais s'il est bien raccord avec l'essence des traités, ce n'est malgré tout pas le sujet du fil. Fillon n'aurait pas eu la liberté de faire la moitié de ce que fait Macron. C'est simplement une question de posture et d'image. Mais Macron ne cache pas son admiration pour la dame de fer. Il faut peu connaître la politique pour ne pas savoir où est sa filiation idéologique. On rappellera que Blair lui même partageait la même admiration. Les repères se perdent on dirait...Une conséquence de l'européanisation d'ailleurs, en partie.
  22. Certains en sont encore là ? Le piège de la constitution était simplement parfait. Dans les deux cas, les libéraux triomphaient, en comptant bien sûr sur la pusillanimité de nos gouvernants qui ne se sont pas saisi du Non au referendum de 2005. L'Union actuelle fonctionne comme un gros paravent. L'excuse universelle de l'intergouvernemental trop prégnant pour expliquer les difficultés actuelles ne tient pas pour la simple raison que l'Union est bâtie sur cette façon de fonctionner et que les politiques sont à peu près d'accord sur l'essentiel, qu'ils soient aux affaires dans les pays membres ou dans les institutions européennes. Il n'y a pas les méchants d'un côté et les gentils de l'autre. Ils sont interchangeables. C'est un modèle de management moderne, qui dilue la responsabilité et ne permet pas de prise à la contestation. Une décision politique n'est pas populaire ? C'est la faute de l'Union disent les représentants nationaux. Cette décision relève des prérogatives des états répond Bruxelles. J'ai appelé ça la théorie du ping-pong...En attendant, chaque décision fait tourner un engrenage à cliquet qui interdit tout retour. Le brave Valérie l'assumait qui affirmait que grâce à la constitution, le socialisme ne pourrait plus jamais s'installer en Europe. Qu'on s'en félicite ou pas, cela marque bien la volonté de restreindre drastiquement l'offre politique. Depuis ses débuts, l'Union est construite sur le verrouillage d'un système économique. Pierre Mendès France, pourtant europhile, en était conscient en 1957 quand il prononça un discours lucide à bien des égards : https://www.marianne.net/politique/traite-de-rome-il-y-60-ans-pierre-mendes-france-predisait-les-tares-de-l-union-europeenne "Mais écoutons l’ultime avertissement de Mendès, beaucoup plus politique : « L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit le recours à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale. » Il étayait ainsi la critique d’une Europe technocratique et éloignée des citoyens. Une dérive largement admise aujourd’hui, mais qu’ils étaient peu nombreux à déceler avec autant de précision il y a 60 ans..." Si j'ai voté non à Maastricht, c'était plus par une intuition de jeunesse que par défiance vis à vis de l'Europe. Même jusqu'après 2005, je n'ai pas milité pour une sortie de l'Union. Désormais, je suis convaincu qu'il n'est pas possible de la réformer de l'intérieur.
  23. Macron est un thatchérien, c'est évident en ce qui me concerne. Sa gestion du conflit social actuel en est un bon exemple. Son obstination à liquider les derniers héritages du CNR également. Le salaire minimal européen variable selon le pays est une blague que comprendrait un minot. Il ne faut pas prendre les gens pour des idiots, merci (c'est la mode dans certains cercles mais tout de même)...Je n'irai pas plus loin dans le hors-sujet. Quant au Brexit, je ne crois pas qu'il soit bénéfique pour les populations fragiles en Grande-Bretagne, tout simplement parce que si tant est qu'il ait bien lieu, il est géré pour le moment par les libéraux qui n'en avaient pas réellement envie. Mais l'exemple peut être intéressant vis à vis de l'orthodoxie européenne qui prétend que nul ne peut survivre à l'abri des murailles (grandes ouvertes sur le plan économique) de l'Union. C'est principalement ce qui m'intéresse. En tout cas, sur un plan statistique et globalement, l'économie de la GB va plutôt mieux depuis l'activation de l'article 50 (avec toutes les réserves que j'ai pour ce traitement purement quantitatif de l'analyse) : https://www.lepoint.fr/economie/gb-le-taux-de-chomage-au-plus-bas-depuis-debut-1975-malgre-la-menace-du-brexit-19-03-2019-2302291_28.php Par ailleurs, je crois que l'Union n'a pas réellement intérêt à un hard Brexit. Comme je l'ai signalé un peu avant, qui peut dire quel impact aurait une sortie brutale sur le système financier international, qui est toujours un ballon de baudruche entouré d'épines ? Il est peu de dire que je ne suis pas en général très amical envers le modèle anglo-saxon, mais j'aimerais bien voir comment se passe une sortie d'un pays économiquement majeur. Ce serait un expérience riche en enseignements pour qui préparerait une sortie sérieuse ou du moins un rapport de force volontaire.
  24. Je ne pense pas du tout que Macron souhaite une Europe sociale. Tout, dans son parcours et ses premières années de gouvernement l'infirme. Quant à la catastrophe du Brexit, il serait pertinent d'attendre un peu avant de voir ce qu'il va réellement se passer.
  25. Bien entendu que Macron n'est pas naïf à propos de l'attitude de l'Allemagne. Il part du présupposé que la consolidation l'Union doit être le principal objectif d'une présidence française et que tout doit lui être sacrifié, sacrifice d'autant plus facile pour lui qu'il pense que le modèle français est à détruire parce qu'inadapté et que l'intégration européenne plus poussée en est un prétexte bien pratique. En face on s'en sert avec gourmandise pour renforcer ses intérêts propres, pendant que le "partenaire" les brade. Même dans l'hypothèse où on adhère à l'objectif, il y a quand même une limite au delà de laquelle continuer dans ce sens, quand l'Allemagne continue elle à jouer sa partition immuable, revient à trahir les citoyens qu'on représente.
×
×
  • Créer...