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Nicks

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  1. Nicks

    [Rafale]

    C'est avéré que les SU 30 sont à l'aise en dogfight face au Rafale ? J'ai vu passer peu de contenu au sujet des exercices en Inde (j'ai peut être été peu attentif)...
  2. Ca, pour être attendu... A savoir si cette fois, le pays visé va s'écraser ou faire jouer la taille critique, s'agissant de l'Italie, ce qui ne signifie pas la même musique que la Grèce.
  3. La structure et ses capacités de formatage...(voir le dernier article de Lordon sur les sociopathes)
  4. Pendant ce temps là, en Italie... https://www.capital.fr/entreprises-marches/une-nouvelle-crise-sur-la-dette-de-litalie-menace-la-zone-euro-et-les-marches-actions-1338924
  5. Il s'agit de cadre politique en l'occurrence et il fait la réalité de chacun aujourd'hui par le biais des traités qui nous imposent cette fameuse orthodoxie. @Alexis Il me semble que la politique est bien souvent moins rationnelle que les analyses techniques et pertinentes que vous déroulez. Macron s'est bien heurté à un mur lors du dernier sommet, ce qui prouve qu'il y a bien une peur aigüe du Brexit non préparé parmi les dirigeants européens. Sans doute le RU serait bien mal en cas de no deal, mais paradoxalement, c'est le fort qui a le plus à perdre dans l'affaire et le faible le sait en quelque sorte. C'est un peu le principe de la dissuasion française. Si je saute, tu perds tes bras et tes jambes. Et encore une fois, pour les libéraux, c'est une caution et un appui constant qui ferait défaut si le RU s'en allait. Ca n'enlève rien au fait que les brexiters sont mauvais et sont peu convaincus par ce qu'ils ont eux-même porté pour certains, arrivistes et impréparés pour d'autres. Mais ils jouent sur la fragilité politique actuelle de l'Union pour faire ce qu'ils savent faire le mieux depuis près de 1000 ans : "embêter" le monde. A ce titre, je me demande si la situation actuelle qui officialise pleinement le un pied dedans, un pied dehors, n'est pas idéale pour les outre-manchots. Certes, cela crée de l'incertitude, mais sur la durée, le constat économique n'est pas aussi noir que ça, si on omet le progrès social de côté. A ce titre, le chantage au suicide peut durer un moment...
  6. Ce n'est pas tout à fait ce qu'il s'est passé la dernière fois. Je crois que bon nombre ici sous-estiment la capacité de nuisance d'un pays qui fait partie des cinq premières économies européennes, et même si non intégré à l'euro (car pour ceux appartenant à l'euro, ce n'est plus une capacité de nuisance, c'est simplement avoir le bouton rouge sous le doigt). Les européens orthodoxes sont selon moi très gênés par le Brexit, pour des raisons d'orthodoxie précisément. Le no deal les fait flipper grave (risque de rechute économique globalisée et départ d'un élève modèle du libéralisme qui plombe toute espèce de socialisation des traités), sinon Macron ne serait pas rentré en liquette après le sommet devant statuer sur le report. On oublie souvent que d'une part l'économie néolibérale ne tient toujours structurellement qu'à un fil (contexte de crise) et que l'adhésion de la population tient plus de la résignation que de l'enthousiasme débordant. Farage est un branquignol, mais il sait qu'il peut s'amuser un peu...
  7. Si la comptabilité publique existe, ce n'est quand même pas fait pour les chiens. Après, effectivement, l'argent lui bouge et change de qualification selon qu'il devient recette publique ou subvention publique. Mais en l'occurrence, quand les recettes sont investies ou employées pour financer le secteur public et quand elles le sont pour aider le secteur privé, on a bien au départ de l'argent public qui va soit vers le public soit vers le privé. On parle souvent de rationaliser le premier flux, moins souvent le second. J'ai cité le CICE précisément parce son ratio coût/efficacité est peu efficace, pour être gentil. On peut qualifier cette affirmation d'idéologique, ce qui est vrai puisqu'il s'agit d'économie politique. Mais les évaluations de la mesure CICE se basent quand même sur un minimum de méthodologie, donc il s'agit bien de technique. Après à titre personnel, comme jacobin, je suis bien entendu favorable à une intervention de l'Etat dans l'économie et à l'existence de subventions (ou de facilités diverses) au secteur privé, mais je les dirigerai prioritairement vers les PME...Pour conclure, oui, la question fondamentale, c'est la direction des dépenses, pas réellement leur montant, du moins jusqu'à un certain point, en relation avec le contexte, monétaire notamment. La situation de la France aurait pu être bien meilleure si l'orthodoxie avait été moins respectée, mais il n'y a pas le feu au lac. C'est davantage dans les infrastructures publiques touchées par les coupes budgétaires, servant notamment à compenser des mesures comme le CICE, que ça part en vrille.... Les contreparties du crédit-d'impôt, c'était pas la création d'emploi ? Le constat permet de dire que cette contre-partie, dont la pertinence peut être discutable (mais si elle est infirmée alors c'est toute la mesure qui devient inadaptée), a été légèrement éludée.
  8. Juste un mot pour rappeler que les coopérations antérieures réussies au sein desquelles la France a participé étaient des coopérations très inter-nationales, beaucoup moins entre entreprises multinationales "autonomes". Ariane en est un superbe exemple. A mon sens, le Scaf va être une profonde source de soucis (sur la base de ce qu'ont cités les contributeurs précédents) et je réitère mon souhait qu'il devienne un projet franco-français. Pour cela, il faudrait naturellement un autre cadre politico-économique que ce que l'on a actuellement, bien évidemment...
  9. Bien qu'il y ait toujours des améliorations à accomplir en matière de gestion de la sphère publique, il n'est pas inutile de rappeler que des dizaines de milliards issus de l'impôt sont distribués au secteur privé, pour des résultats qui peuvent souvent laisser dubitatifs, notamment dans la ratio crédit d'impôt-aides diverses/ emplois créés. Par ailleurs, cela fait bien une bonne vingtaine d'années désormais que le management public se calque progressivement sur celui du privé, avec des résultats là aussi loin d'être probants (cf SNCF, Hôpital etc...)
  10. L'engagement allemand en Grèce était considérable et à la lumière des excédents non moins pléthoriques qu'il a bien fallu diriger quelque part. Je ne sais pas si j'arriverai à retrouver les sources assez techniques que j'avais vu passer à l'époque, mais c'était édifiant. De toute façon, bien plus que la crise grecque, c'est la crise de l'euro que la monétisation de la BCE a pu in extremis contenir, cela en faisant strictement le contraire de ce qui avait été promu auparavant, mais sans le reconnaître bien entendu. C'est bien l'Allemagne qui aurait eu le plus à perdre à la fin de l'euro, non pas que sa monnaie retrouvée lui aurait valu préjudice quand à son appréciation internationale, mais simplement parce que les autres pays membres auraient aussi retrouvé la leur, et que les excédents en auraient pris un petit coup, sans parler des règles budgétaires. Plus d'Europe allemande. Pour le reste, c'est bien un des plus gros défauts de l'euro et avant lui de l'arrimage au serpent monétaire européen que d'avoir voulu décider d'un cadre unique de politiques économiques au sein d'un tissu fortement hétérogène. Les allemands avaient déjà leur qualité, nous les nôtres. Mais c'est bien en grande partie les règles allemandes qui ont été adoptées. Certes la demande d'union monétaire a été française, déjà pour les mêmes raisons chimériques que celles de Macron aujourd'hui, et avec le même résultat, même si moins intense à l'époque car nos dirigeants croyaient encore un peu au modèle français. Enfin le Moloch étatique, on est bien content de le trouver quand sa redistribution permet de pondérer l'effet des crises et de rembourser tranquillement les joueurs du casino financier. L'éternelle adaptation au système néolibéral, qui lui-même affiche tous les jours son absurdité, m'apparaît difficilement de bon sens. L'exemple allemand est bien entendu pour moi un anti-modèle, ne serait-ce que par ses conséquences sociales. L'habileté à reconnaître aux allemands, c'est d'au moins avoir préservé leurs forces structurelles, alors que la France se dissout doucement, en perdant sur tous les tableaux. Et ça c'est en priorité la responsabilité de ses dirigeants et notamment en raison de cette obnubilation, parfois hypocrite et intéressée sur le plan idéologique, à considérer que l'Europe vaut tous les sacrifices. La Grande-Bretagne est bien loin de cette attitude et vient de nous montrer qu'elle avait encore quelques restes en matière diplomatique.
  11. L'euro est inspiré du mark. Est-ce difficile de réaliser qu'il était de ce fait un peu plus facile aux allemands de s'y adapter, même s'ils ont du faire face à leur propres difficultés ? L'étude que j'ai citée me paraît assez parlante. La monnaie n'explique pas tout, mais elle a conditionnée également un certain nombre de normes budgétaires et donc de politiques associées, pour beaucoup non conformes à une certaine culture française et latine de façon générale. Par ailleurs, non, je ne crois pas que j'interprète. La France s'est retrouvé isolée alors que beaucoup ici avançaient que les européens allaient tranquillement imposer la fermeté au Royaume-Uni. Il semble que la grille de lecture que j'ai esquissée n'était pas si incongrue au regard de ce qui s'est passé. La France depuis au moins trois mandatures, est très en difficulté au sein de l'Union car elle mise tout sur un approfondissement européen qui n'arrive jamais, ou sous la contrainte de crises majeures, tout en donnant moult gages de sa bonne volonté de normalisation socio-économique. Le résultat c'est que nous sommes pris pour des carpettes et que nos partenaires ne se privent pas d'en profiter.
  12. Je vais en appeler à mon non ami Quatremer pour décrire la situation. J'ai suffisamment ferraillé avec lui sur son blog pour ne pas être soupçonné de partager sa ligne, mais il me semble qu'il rapporte bien ce qui s'est passé : https://www.liberation.fr/planete/2019/04/11/brexit-les-europeens-accordent-un-nouveau-report-jusqu-au-31-octobre_1720646 Comme je le pensais, l'unité n'existe absolument pas en Europe et la GB peut relativement bien manoeuvrer malgré les limites de ses dirigeants. La France est bien la grande perdante de cet épisode et en général depuis quelques années. Concernant l'Allemagne, pour @Fusilier , ce serait tout de même un peu déplacé que de dire que la structuration de l'euro ne bénéficie pas bien davantage à l'Allemagne qu'à la France : http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2019/02/27/20002-20190227ARTFIG00101-selon-une-etude-allemande-l-euro-aurait-particulierement-nui-aux-francais.php Les banques allemandes sont également en ce moment plus fragiles que leurs homologues françaises https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/lallemagne-se-mobilise-pour-sauver-ses-banques-803694 Enfin sur les coalitions, quand la politique menée est toujours la même, je ne vois pas vraiment l'intérêt d'avoir encore une offre politique différenciée en théorie. Autant passer au parti unique non ?
  13. Une vision qui m'apparaît un peu "naïve". Sans la monétisation indirecte de la BCE, les banques allemandes et l'épargnant retraité allemand qui vote CDU se seraient retrouvés dans le fossé. La CDU qui coalise facilement avec le SPD, ou plutôt le contraire. Comme quoi les points de vue divergents...
  14. Ce qu'ils veulent c'est surtout un fédéralisme ordo-libéral à l'allemande. Et finalement, ils l'ont déjà en quelque sorte, avec leur voix qui compte quadruple. On peut ne pas être d'accord avec leurs dirigeants, c'est mon cas, mais considérer qu'eux défendent réellement l'intérêt de leur pays.
  15. Je ne me fais pas trop d'illusions sur le choc psychologique qu'aurait pu provoquer cette nouvelle rebuffade. Les élites françaises sont malades de l'Europe depuis un bon moment et la maladie empire. L'Allemagne est certes plus forte économiquement que la France, mais la deuxième économie et la première défense européennes ont quelques arguments à faire valoir. Mais il faut la volonté pour cela. La lubie fédéraliste à n'importe quel prix détruit notre pays sans la moindre avancée concrète en retour. Quand au hard brexit, je ne sais pas si je le souhaite ou pas. Il y aurait pour nous, du bon et du mauvais. Ce que j'espère, c'est que la GB sortira bien comme les électeurs l'ont voulu et qu'on ne revienne pas à nouveau sur un referendum. Par ailleurs, ce nouveau report confirme bien que les autres pays avaient très peur d'un hard-brexit et que la GB bien qu'impréparée et gouvernée par une femme qui ne souhaitait pas le Brexit a bien les moyens de faire peur aux autres pays membres, essentiellement parce qu'une majorité souhaite conserver un élément économiquement très orthodoxe, dont la sortie brutale pourrait en outre provoquer un nouveau choc économique dans un contexte très fragile. La GB est à mon sens gagnante de ce cycle. Mais pas les brexiters en revanche, bien que tout soit encore possible. Leur position m'apparaît cela dit plus fragile qu'avant. Le grand perdant il me semble, c'est la France.
  16. Bon, on dirait que je ne m'étais pas trop trompé. La France a seulement obtenu quelques mois de raccourcissement du report mais simplement pour que l'humiliation soit moins forte. Cela vérifie ce que je disais. Les orthodoxes, économiques avant d'être fédéralistes, craignent énormément un hard brexit, voire un brexit tout court. Tout va donc être mis en oeuvre pour que la GB ne sorte pas finalement, piétinant une nouvelle fois un vote des citoyens et enfermant un peu plus l'Union comme une machine technocratique hors-sol. Les brexiters ont de quoi s'inquiéter, même si je pense qu'ils ont de la ressource. La Grande-Bretagne elle, finalement, s'en sort plutôt bien en continuant à nuire comme elle sait si bien le faire, un pied dedans , un pied dehors. On voit également où vont les solidarités gouvernementales en Europe. Le roi européen est nu, celui de l'hexagone a le slip sur les chaussures...
  17. Le Brexit étant un feuilleton très imprévisible, difficile de tirer des conjectures sans prendre le risque de tomber complètement à côté. Mais il semble néanmoins qu'on se dirige vers un nouveau report. Si c'est jusqu'au 30 juin, ce sera un compromis entre l'Allemagne et la France, même si la position française initiale sera déjà battue en brèche. Si c'est plus long, c'est défaite complète pour la diplomatie française et ce serait donc une de plus. La Grande-Bretagne montre comment un grand pays pourtant complètement impréparé peut immobiliser l'Union , lui tenir tête, voire parvenir à ses fins, même si là, l'objectif est juste de gagner du temps. Instructif. Sinon voir DCB en appeler à De Gaulle, c'est un bel instantané de l'état d'hébétude des européistes en ce moment. Pour nos dirigeants actuels, comment gérer la contradiction entre le dépassement de la Nation ringarde et l'appel à se souvenir que la France est un grand pays, pour mieux continuer à le dissoudre, mais bon s'il peut rendre service à son propre suicide, ce serait bien, sauf qu'on lui a déjà coupé les deux mains donc comment appuyer sur la détente ? Je crois qu'ils sont bien coincés dans cette équation.
  18. A la lecture de ce qui s'est passé après 2007, je ne vois pas de décisions marquées par un pragmatisme spontané au sein du personnel politique en place. La plupart du temps, les inflexions ont été décidées sous une contrainte extrêmement forte et après avoir attendu le plus possible. La "fin des idéologies", c'était juste pour n'en valider qu'une. Alors bien entendu, carriérisme et opportunisme lié ne sont pas des garanties de cohérence, à cela près qu'on voit rarement un libéral devenir socialiste... Pour le reste, je sais distinguer conservatisme et libéralisme. La tradition britannique est simplement marquée par le libéralisme, comme celle de la France par le colbertisme / jacobinisme. Quant à l'Allemagne, je crois au contraire qu'elle voit quelle utilité la Grande-Bretagne peut avoir pour équilibrer, en cas de besoin, la relation avec la France. Certes, en ce moment, il n'y a pas le feu. Mais gouverner, c'est prévoir paraît-il. L'Allemagne n'a aucun intérêt immédiat à un approfondissement institutionnel de l'Union, et n'a pas spécialement envie de risquer une crise financière avec un tissu bancaire encore bien fragile. Cela pourrait expliquer, entre autres facteurs, pourquoi elle n'est pas d'une fermeté intransigeante vis à vis des anglais jusqu'à présent.
  19. Macron pour autant qu'il ait une véritable stratégie, pense qu'il faut caresser l'Allemagne dans le sens du poil pour qu'elle donne son accord à plus de fédéralisme. En même temps, cela lui permet de justifier sa politique intérieure et l'alignement complet sur les standards néolibéraux. Je crains qu'il ne soit un peu coincé...
  20. Nicks

    Le F-35

    Pendant au moins un moment, il aura été vraiment furtif...
  21. @Alexis Le problème de Macron (et une de ses nombreuses tares) est qu'il mise tout sur l'Allemagne pour arriver à ses fins. Or l'Allemagne sait ce qu'elle peut perdre au départ du RU. Que va t'il se passer ? (on a eu pas mal d'épisodes dans le genre déjà, où Merkel gagne sans le moindre suspens)
  22. Je continue à penser que la Grande-Bretagne est très utile dans le maintien de la fameuse orthodoxie dont je parlais plus haut. C'est certes paradoxal avec l'effet "épouvantail" sur lequel compte la faction fédéralistes des orthodoxes, mais cela doit jouer malgré tout. Non seulement un hard Brexit pourrait faire tanguer l'économie européenne, voire bien au delà par le truchement de la finance, mais le bloc nordique se retrouverait sans son champion libéral et à la merci d'un changement de politique en France. Si je pars de l'hypothèse que les dirigeants européens ne sont pas totalement crétins, je ne vois pas une sortie brute et le report sera reconduit jusqu'à une issue favorable (sortie avec accord ou maintien). Bien entendu, il faut donner le change à l'opinion en se montrant très ferme, mais même si rapport de force il y a évidemment, en coulisses on doit tout mettre en oeuvre pour que la hard Brexit n'arrive pas. Après, le temps qui passe diminue aussi l'effet de surprise, les marchés se préparent. Les anglais ne devrait pas abuser des tergiversations....
  23. Qu'est que l'hétérodoxie me demande t'on ? Si bien entendu, l'hétérodoxie se situe par rapport à une pensée dominante, donc normative, et qu'elle peut donc orbiter autour de la médiane établi par les "sachants" conjoncturels, elle est le plus souvent revendiquée par des acteurs souhaitant mettre en place des politiques sociales et ramener l'économie à sa place, non pas entièrement comme résultante, bien qu'il n'existe d'économie que politique, mais en tout cas, de la faire basculer de cette position assez injustifiable de causalité intangible. Je renvoie à cette contribution de Lordon, toujours inénarrable quand il s'agit de répondre à quelques perles d'autorité enfilées à la suite : http://cse.ehess.fr/docannexe/file/1814/lordon_ecopo_heterodoxe.pdf Il faut lire les traités pour s'apercevoir à quel point le diable néolibéral (au sens large, dans l'acception courante et non pas académique) est posté dans chaque article, même ceux qui a priori sont censé pondérer les orientations les plus dédiées à la concurrence libre et non faussée. Il faut avoir aussi fréquenté quelques institutions consacrées au droit, avoir été confronté à ce qu'un terme peut changer dans le sens d'un texte, pour en retirer tout ce qui fait l'essence de l'UE, ce grand paravent hypocrite que j'ai évoqué plusieurs fois. On reconnaît souvent les néolibéraux à ce qu'ils renvoient systématiquement à la Corée du Nord quand on regrette le creusement des inégalités intra-blocs en espérant un peu plus de lissage via des politiques adaptées, et dans le même temps, vous disent que vous vivez dans un quasi paradis socialiste, qui fait baver le pauvre bangladais qui fabrique quasi gratuitement le t-shirt CGT qu'on arbore dans les manifs de petits bourgeois. On pourrait tout aussi bien demander à un vivant de ne se plaindre que quand il sera mort, car là il aura une bonne raison de le faire. Le relativisme a parfois ses limites... Il se trouve que je ne suis pas du genre à me faire intimider à la fois, par une belle grappe de références académiques, qui marquent un peu plus, s'il le fallait, la pensée orthodoxe, et aussi par l'évocation de la mesure paisible d'une construction européenne avant tout économique et qui n'a rien de social-démocrate dans les faits (dois-je rappeler une nouvelle fois l'exemple de la privatisation forcée des barrages hydrauliques, qui n'a pas la moindre justification quant au bien public recherché ? On pourrait faire défiler les exemples, dans la santé, dans les infrastructures, dans l'éducation etc...) Mais pour faire un embryon de réponse, une politique hétérodoxe, pourrait constituer à la fois par un éloignement du monétarisme dogmatique, sur le modèle allemand ordo-libéral, monétarisme, certes battu en brèche piteusement et bien trop tard par la BCE, pour sauver l'euro de ses propres absurdités conceptuelles, mais qui continue par le biais des bodybuildés six pack, two pack and co, à corseter la politique budgétaire des états membres avec cette croissance de folie à la clé nonobstant (ou pas). Bien entendu la monétisation sous le manteau n'a pas été dédiée aux collectivités publiques, ce qu'il faudrait pourtant bien faire (monétisation partielle de la dette, restructuration parallèle et intense tractation auprès des BRICS pour changer de système monétaire international). La monnaie étant le nerf de la guerre, il faut commencer par cela et en récupérer la souveraineté dans l'émission et dans la gestion, avec tous les garde-fous qui s'imposent, garde-fous dont malheureusement, personne n'a pensé adjoindre aux banques centrales indépendantes (des pouvoirs publics seulement). Dans le même temps, une profonde réforme du système financier s'impose afin de limiter le plus possible les flux spéculatifs circulaires hors-sols et donc la volatilité via les crises à répétitions, qui n'existaient pas dans cette fréquence et cette ampleur avant la libéralisation commencée dans les années 70. Si là aussi, des discussions sont nécessaires à l'échelon international, on peut parfaitement commencer à montrer l'exemple au niveau national, ne serait-ce qu'on créant un pôle public bancaire (signe de croix de la bigoterie libérale) Que faire avec cette monnaie, avec les recettes issues d'une réelle chasse à l'évasion / optimisation fiscale et l'argent privé qui reviendrait aux investissements plutôt qu'à gonfler des bulles ? De façon générale, parce qu'encore une fois, ce n'est pas le sujet, revenir à une économie mixte, avec de forts investissement dans les secteurs sauvegardés du bien commun et une orientation vers un mode de production durable. La politique ne peut pas tout, mais c'est tout de même elle qui fixe (ou défait comme durant les trois dernières décennies) les cadres. L'aspect social doit lutter contre les inégalités, qui sont un facteur dont même des organisations aussi peu soupçonnables de bolchevisme que le FMI ou l'OCDE, soulignent le caractère toxique pour l'économie. Ceux qui peuvent ne pas être convaincus par le retour de l'Etat comme acteur incontournable de l'économie pourraient quand même se souvenir que ce message transite via internet, réseau qui n'existerait pas sans la puissance publique (en l'occurrence de ces staliniens d'américains). Pour avoir des belles plantes, il faut un bon terreau, pour avoir des start-up, il faut des infrastructures. Il est peu de dire que je ne vois pas cette volonté dans les traités européens, sinon par quelques voeux pieux, vite invalidés par le rappel à la libre concurrence et donc au marché. Bien entendu, l'UE pourrait être encore plus libérale, ou plus autoritaire, la Corée du Nord reste la Corée du Nord et la Grande-Bretagne ne veut pas mener une politique hétérodoxe, à moins que Corbyn accède au pouvoir, mais ça ne serait pas garanti pour autant. Cette dernière est donc a priori condamnée à un départ préjudiciable ou à un maintien préjudiciable.
  24. Je ne réponds qu'à Alexis sur le Brexit, vu que le reste est hors-sujet et nécessiterait de longs développements. Les dirigeants européens tout idéologues qu'ils soient en réalité, ne sont tout de même pas ignorants de quelques réalités structurelles. Une sortie chaotique de la GB pourrait bien avoir des conséquences extrêmement fâcheuses pour l'économie, du simple fait que celle-ci est toujours sous perfusion et sous la menace du gigantesque château de cartes financier. Je ne suis pas sûr qu'il faille chercher à produire des étincelles dans ce contexte. Le plus étonnant, c'est que le corps politique britannique, par ses divisions et son impréparation au Brexit, ne peut même pas mobiliser le force de nuisance non négligeable d'un départ sec pour mieux négocier. Peut-être aussi qu'il faudrait pour cela une vision économique un peu moins alignée et ne pas avoir la City sur son sol (enfin façon de parler pour la finance dématérialisée) Par ailleurs, si le naufrage possible d'un pays "exiter" pourrait servir d'épouvantail afin d'illustrer qu'il n'y a pas de voie possible en dehors des traités européens, je me demande tout de même si la mise à l'écart du pays le plus libéral, n'autoriserait pas de nouveaux rapports de force politique, en cas d'accession au pouvoir de mouvements décidés à appliquer des politiques hétérodoxes. Admettons que cela arrive en France. L'Allemagne sera plus isolée pour défendre l'orthodoxie sans le Royaume-Uni. Ce dernier pays est peut-être le symbole le mieux défini de ce qu'est l'Europe, ce gros paravent que j'ai décris l'autre jour, cette machine hypocrite et cynique à diluer la responsabilité politique pour mieux appliquer les mêmes recettes économiques. Il me semble que dans ce mécanisme, le RU jouait un rôle non négligeable. Enfin, vu le degré de cohésion actuel au sein de l'Union, ne peut-on pas penser que la GB retrouverait son habileté diplomatique légendaire (maudits serpents de l'Albion) pour tisser des accords bilatéraux et continuer à semer la zizanie où bon leur semble (Napoléon pourrait en témoigner) en Europe, tout en redevenant à plein, la base avancée des Etats-Unis ? Non, je ne crois pas que les dirigeants européens orthodoxes aient énormément d'intérêt à voir partir les anglais avec fracas.
  25. Le problème n'est pas de savoir qui peut avoir davantage raison qu'un autre, mais de prétendre que l'expert décide au nom du bien commun quand il prend une décision politique. Tout montre aujourd'hui que c'est bien peu souvent le cas et que ce sont plutôt les intérêts particuliers qui gouvernent. Le suffrage universel est fondé sur le fait qu'un citoyen vaut une voix qui a égale valeur quelque soit sa position dans la société. Cela ne veut pas dire que tout le monde peut occuper n'importe quelle fonction, mais que la représentation doit tenir compte de l'avis des citoyens. Dans le système actuel, cette représentation est totalement viciée. On confie tous les pouvoirs à des gens qui sont élus avec 10% du corps électoral et pendant cinq ans ils ont la latitude de faire tout ce qu'ils veulent sans en répondre auprès des citoyens. Cela revient de fait à confisquer la démocratie. Quant au niveau d'éducation des gens, oui, il faut mettre tout en oeuvre pour qu'il soit le plus complet possible, pour le plus grand nombre. C'est aussi une condition essentielle d'une démocratie de plein exercice. C'est précisément le contraire qui est fait actuellement. Pourquoi ? Enfin et encore une fois, être expert ne signifie pas avoir la science infuse et être à l'abri de l'erreur, pour autant que l'on considère que l'intérêt particulier n'a aucune influence dans les conclusions dudit expert. La crise économique actuelle montre bien que les idéologues néolibéraux ont oeuvré en dépit du bon sens et se sont vautrés dans les grandes largeurs. On ne pourra pas en conclure que le citoyen lambda aurait fait mieux, certes non. En revanche, cela montre que les sachants choisissent souvent la vérité qui les arrange. C'est ce que je dis plus haut. La démocratie représentative ne tient pas que par sa seule appellation. Quand un président est élu avec 10% du corps électoral au premier tour, que l'abstention dépasse régulièrement les 50%, qu'un gouvernement peut faire n'importe quoi pendant cinq ans, sans qu'il soit possible une fois de donner son avis, il me semble que tout n'est pas en place pour que le système soit réellement représentatif. Ce qui se passe dans l'ensemble du monde occidental au niveau politique le traduit du reste assez bien. Pour ce qui est du Brexit, nous savons tous ici, que les tenants du départ ont pris une option de politique intérieure et ont été dépassé par leur succès. Il n'y a eu aucune préparation, les deux partis principaux sont en effet chacun divisés sur la question et là encore le bien commun est à des années lumière des préoccupations. Pour autant, est-ce mieux au sein des institutions européennes ? Comme je l'ai déjà dit, il y a une sainte trouille des forces centrifuges en action dans pas mal de pays membres et de l'effet que le Brexit dur pourrait engendrer, non seulement politiquement, mais aussi économiquement, les deux étant bien entendu liés. La Grande-Bretagne a sans doute plus à perdre, mais dans l'état dans lequel se trouve l'UE, on ne sait pas trop quelle onde de choc aurait une sortie non concertée. Voilà pourquoi, personne n'y a intérêt et que les dirigeants européens ne sont pas aussi à l'aise qu'ils veulent bien le montrer. Ils ont surtout de la chance d'avoir des collègues du même niveau en face.
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