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Pol

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Tout ce qui a été posté par Pol

  1. Pour moi le pont ne sera pas détruit au plus tôt. La Crimée reste à mes yeux l'objectif de la contre-offensive ukrainienne, ce ne sera pas le dernier endroit auquel ils vont s'intéresser. Ce n'est pas juste pour le symbole mais pour créer une pression maximale sur la Russie pour qui la Crimée est un enjeu capital et idéologique de toute cette aventure ukrainienne qui a commencée en 2014. Une avancée ukrainienne vers la Crimée, avec coupure de la liaison terrestre, amènera la Russie à tout faire pour la défendre au détriment d'autres zones du front ukrainien. Entre protéger le Donbass et protéger la Crimée, le choix est vite fait au Kremlin. Ainsi sera donné l'ordre de faire un effort en direction de la Crimée, donc de ponctionner des forces engagées ailleurs en Ukraine et si le pont n'est plus là, cela amènera à un blocage logistique qui poussera l'armée russe à faire pression sur la liaison terrestre, ce qui n'est pas bon. Les ukrainiens voudront exploiter le mouvement russe à partir du territoire russe vers la Crimée car il affaiblira globalement le front actuellement en place, donc permettra d'agir plus facilement avec des offensives secondaires. C'est en plein milieu de cette manoeuvre que le pont devra être détruit. La Crimée peut se prendre sur un temps plus long par une usure militaire, une asphyxie, rendue possible par son isolement et par les capacités ukrainiennes à porter des frappes au loin avec tout le renseignement nécessaire. La guerre c'est parier sur la réussite d'un plan, autant ça peut être un grand succès , autant on peut s'être merveilleusement trompé. Mais pour ma part, si je devrai faire un plan au vue de la situation actuelle, ce serait celui-ci et je traverserai le Dniepr du côté de Kherson pour commencer à déstabiliser l'ensemble de la logique défensive russe qui aujourd'hui se dit (comme tout le monde) que c'est pas possible ou illogique...
  2. Tous les navires russes sont une cible, mais s'il y a un jour pour agir, effectivement la présence des sous-marin pourra être le déclencheur. Il est même très probable qu'au fil des mois, c'est même le port de Novossibirsk qui soit visé, notamment via les drones maritimes qui nous l'avons vu, vont de plus en plus loin. On parle du côté ukrainien de drone sous-marin rôdeur (Toloka) pouvant aller à 1200km, couplé à des drones aériens. C'est le développement que prend ce conflit petit à petit, la Russie est de moins en moins en sécurité chez elle et l'Ukraine se dote de plus en plus de drones qui portent à des centaines de km.
  3. Moi j'ai surtout l'impression que depuis quelques temps (en lien avec l'arrivée de nouveaux matériels/munitions) on teste les défenses russes, on regarde si ça passe. Lougansk, Donetsk, Melitopol, Berdiansk, Marioupol, toutes ces villes subissent des attaques plus lourdes que le harcèlement par drones qu'on pouvait voir de temps à autres. On semble chercher les points forts et faibles de la défense anti-aérienne russe. L'autre effet de ces attaques c'est qu'elles réussissent et montrent aux russes leurs propres faiblesses, mais elles finissent aussi par brouiller les pistes sur un point particulier du front sur lequel les ukrainiens pourraient se concentrer, révélant ainsi d'une certaine façon, un lieu d'intérêt pour une offensive. Je suis convaincu que les ukrainiens sont très encadrés et qu'il y a énormément de choses qu'ils vont suivre sur "recommandation" occidentale. Mais il ne faut pas se tromper, il y a un but derrière tout cela. Quand les britanniques vont livrer des Storm Shadow, ce n'est pas pour viser un bâtiment à Lougansk qui ne changera pas grand chose, ça c'est de "l'essai", c'est du test, un peu comme les premières JDAM qu'on pouvait voir à Bakhmut. On est en ce moment dans une phase de consolidation et de confirmation de la frappe air-sol en profondeur. Mais la finalité de tout cela, nous la connaissons tous, ce sont des cibles comme le pont en Crimée, ce sont les navires et l'infra du port de Sebastopol, centre de commandement etc. Je l'ai déjà indiqué hier, mais je sent de plus en plus venir une attaque massive sur ce port (et surtout ses navires) à un moment ou à un autre cette année, une attaque réellement saturante avec tout un lot mixte de drones (y compris maritime, on sait déjà lesquels...), de leurres (comme l'ADM-160MALD qu'on a déjà vu en accompagnement des Storm Shadow pour la frappe à Lougansk (test...)) et de missiles à longue portée. Je ne parle pas de 30 ou 40 engins en tout, mais de plusieurs centaines qui viendront créer un remake de Pearl Harbor version 21e siècle. Détruire (ou fortement diminuer) la flotte russe en mer noire, pouvait être il y a 1 an et demi une illusion, on pouvait croire qu'il fallait "faire avec", mais la guerre en Ukraine offre la possibilité de le faire et l'investissement pour y arriver est "faible".
  4. Le mieux est déjà d'avoir un bon conducteur qui sait ce qu'il fait et connait les limites de son engin. Qu'on livre les plaques PSP en bonus. Bon après avec tout ce qu'on a déjà vu dans ce conflit, on peut détruire la roue comme la chenille avec une multitude d'exemples qui arrangent son point de vue.
  5. Quand on évoque le "Kremlin" on évoque ceux qui sont actuellement au pouvoir en Russie. Quand on annonce que le Kremlin restera sanctionné, ce n'est pas la Russie qui sera éternellement sous sanctions, mais bien le système Poutine. Donc pour les russes, changer le système (le Kremlin) revient à changer les relations à l'internationale. Le maintenir revient à continuer dans le prisme actuel indéfiniment. Ce qui est recherché et qui s'est définitivement inscrit du côté occidental, c'est que cette guerre se terminera avec la fin du système Poutine, que cela se fasse rapidement ou sur la durée avec un Poutine trainant les pieds jusqu'à sa mort. Le peuple russe doit et va devoir le comprendre, par les coups militaires de la guerre en Ukraine ou le coût économique des sanctions et autres contexte plus global. Je pense qu'on sait tous que cette aventure militaire russe en Ukraine a mis le pouvoir de Poutine sur une balançoire et que l'obstination à continuer, à rechercher une victoire n'est pas une résilience du peuple russe à vouloir gagner, mais celui d'une nécessité du pouvoir politique pour survivre. Je reste persuadé qu'en occident, faire durer la guerre pour user intensivement l'armée russe a un plus grand intérêt que celui de faire gagner au plus vite l'Ukraine. Ce n'est pas qu'on ne veut pas qu'elle gagne (ça reste l'objectif) ou qu'on douterait de ses capacités en cherchant un gel du conflit, ce qu'on craint c'est qu'une victoire trop rapide laisse encore à la Russie un "potentiel" militaire conventionnel important qui pourrait être utilisé par le kremlin (donc le système Poutine) pour se venger dans un avenir très proche (avant de pouvoir intégrer l'Ukraine à l'Otan). Voir petit à petit la Russie déstocker tout ses stocks de l'URSS conduit à une "clarification" de son réel potentiel militaire à venir et à soutenir (basé sur la capacité de production). Ce qui faisait la force dissuasive de la Russie sur son côté conventionnel, c'était le flou qui persistait de tout ces volumes d'anciens équipements, cette guerre l'assèche considérablement. Je pense de toute façon qu'on va continuer à équiper l'Ukraine pour poursuivre cette usure russe. Tout sera mis en oeuvre pour aller par exemple couler le maximum de leurs navires (pour reprendre le dernier exemple en date). On doit s'attendre de voir un mini Pearl Harbor sur Sebastopol un de ces quatres au réveil, cette guerre va définir le potentiel militaire russe de demain, la mer noire qui était ces dernières années sous une large domination de la marine russe devra être revue et on l'utilisera pour foutre en l'air le moment venu une grosse partie de sa flotte. Il faudra que demain, l'Ukraine et l'Otan soient "à l'aise" dans la mer noire. Je pense aussi que c'est pour cette raison que je considère que la reconquête ukrainienne n'épargnera pas la Crimée, qu'elle en est même l'objectif principal, mais qu'elle serait bien plus susceptible d'épargner le Donbass (Donetsk et Lougansk). Derrière la victoire ukrainienne il y a une volonté occidental de faire perdre à la Russie un potentiel militaire global, Sebastopol en est l'ultime étape, pas facile, peut-être pas pour les mois à venir, mais ça se fera.
  6. Souvenir du premier jour de l'invasion Souvenir de cette femme devenue symbole en Russie pour mettre en avant l'armée libératrice que la population accueille Ce n'est pas pour rien qu'on assiste souvent à un conflit générationnel, entre les anciens qui sont encore en mode URSS et la nouvelle génération qui ne s'y retrouve pas. Un pouvoir comme Poutine cherche à entretenir ce passé, à le faire vivre. On se retrouve avec des discours "hors temps" qui conduisent certains à avoir une mauvaise interprétation de la situation. Le genre de situation qui amène à croire qu'on va conquérir l'Ukraine en se faisant recevoir en libérateur, car on croit qu'en face il n'y a que des vieux qui ont connus l'Ukraine dans l'URSS et pour qui la nostalgie laisserait croire à une libération et sur qui le "nazisme" fait peur et devrait souder les coudes. Poutine a lancé une invasion qui a 40 ans de retard pour être efficace (et encore...)
  7. Pas le premier. L'URSS a disparu, ce n'est pas pour autant que c'est sortis des têtes des russes qui y ont passés au moins toute leur enfance (disons 20 ans)
  8. En tout cas la scène avec les 2 humvees est douteuse. On a l'impression qu'on veut donner l'idée d'une frappe en plein milieu des deux, mais une telle frappe laissant un tel cratère ne laisserait pas les deux véhicules dans cet état. Il semble avoir été roulé dans ce trou pour la mise en scène, même le bois au fond du cratère n'est pas cohérent. Ailleurs dans la même vidéo, c'est les inscriptions à la peinture blanche sur les véhicules calcinés qui semble avoir été faîte après coup ou alors je découvre une capacité de résistance exceptionnelle d'une peinture. Mon scénario c'est que ces véhicules ont été abandonnés sur place au profit des blindés russes récupérés qui sont d'un meilleur niveau. Que ces infiltrés sont partis plus loin sans tenir la zone. Les russes sont revenus et ont mis en scène la destruction de ces blindés pour illustrer rapidement une victoire ou une "retraite". Sauf qu'en vérité les infiltrés se sont enfoncés plus loin et il n'est pas impossible que les russes aient perdus d'une certaine façon leurs traces et qu'ils sont dans une traque. On est dans de l'incrustation proche de ce que pourrait réaliser les spetsnaz, guérilla et sabotage sur les arrières de l'ennemi. C'est suicidaire si c'est fait sans objectifs clairs, mais c'est perturbant pour l'adversaire. Si nous sommes au début d'une méthode qui va prendre de l'ampleur et non sur un "one shot" , ça pourrait devenir un problème non négligeable amenant une certaine suspicion généralisé, surtout si ça se change en civil en cours de route...
  9. A quand une expédition au Tibet pour trouver les origines de la Russie et du peuple slave?
  10. Qui était dupe de la non ingérence russe au Donbass en 2014? C'était tout aussi flagrant mais il y a un grand nombre de personne qui semblaient ne pas vouloir l'admettre et combattaient ardemment ceux qui disaient le contraire. Je l'ai bien marqué, l'Ukraine est autant derrière ce groupe que ne l'était la Russie avec les "indépendantistes" du Donbass, elle joue à la même guerre hybride. La Russie récolte ce qu'elle a semé!
  11. De manière factuelle, s'en prendre directement à la Russie serait pour l'Ukraine une grande stupidité qui favoriserait le narratif du Kremlin. Mais l'Ukraine joue à une guerre hybride et met la Russie face à ses propres pratiques, des petits hommes verts de Crimée à Wagner et autres sociétés militaires privées, des "rebelles du Donbass" aux tchétchènes etc. La confusion dans l'action, la recherche systématique de se déresponsabiliser est pratiqué par les russes depuis des années, cette "légion" entrant en Russie sous fausse bannière avec l'Ukraine qui dit que ce n'est pas elle, c'est le rappel du dicton "on récolte ce que l'on sème" et ça ne pourrait être qu'un début. Pourquoi une légion d'étrangers ou une société militaire privée sans lien avec Kiev (...) ne viendrait pas soutenir la "libération de la Russie"? Ne négligeons pas ce petit pas. Donc si cette petite entrée serait l'oeuvre de l'armée ukrainienne, je vous dirais aujourd'hui que c'est d'une grande stupidité, mais en jouant la guerre hybride, ça ouvre une autre perspective. Maintenant il ne faut pas se tromper, l'Ukraine est autant derrière ce groupe que la Russie était détachée des indépendantistes du Donbass en 2014 ou que le Kremlin n'a rien à voir avec Wagner... Le premier effet est symbolique. Peu importe l'ampleur de la chose, une nouvelle page vient de s'ouvrir, celle ou aujourd'hui la guerre se déroule sur un territoire russe "officiel". Cette incursion s'accompagne d'un message politique, pour ne pas dire révolutionnaire, il fait entrer un symbole de résistance pour une opposition intérieure (que ce soit le drapeau qu'on a vu lâcher à Moscou). On ne peut nier un possible effet sur l'ensemble de l'opposition à Poutine qui pourrait amener à une certains déstabilisation voir une paranoïa (même non militaire). Le deuxième effet est psychologique. Le Kremlin s'empresse de casser cet effet en parlant de "saboteurs", pourtant on est bien dans une force militaire "faible" qui a franchit la frontière russe avec une certaine facilité alors qu'on peut penser la zone "sûre". Le russe lambda va se poser des questions sur la capacité de son armée à assurer la sécurité des frontières russes alors que ça cherche à gérer une ligne de front en Ukraine et ou l'on se félicite d'avancées devenues ridicules. Le troisième effet est militaire. La Russie va devoir revoir une situation qui était pour elle (et pour nous) assez "logique", c'est à dire que le conflit allait se dérouler uniquement en Ukraine, donc que le dispositif militaire pouvait y être concentrer. Cette incursion va quoi qu'on en pense forcer les russes à y renforcer leurs moyens au détriment du front en Ukraine. Politiquement le Kremlin ne peut pas se permettre de laisser passer ce genre de choses, il y a un gros risque intérieur, un risque systémique. Le quatrième effet est la réponse à venir. Sur le papier ça semble une petite troupe qui se fera facilement écrasée, mais dans les faits ce n'est plus le territoire ukrainien. Vous pensez que la Russie peut raser les maisons de russes en Russie comme ils le font en Ukraine? Je crois qu'on ne mesure pas encore la complexité de la réaction russe et de ses conséquences que ça peut avoir auprès de l'opinion publique russe qui de prime abord pourrait craindre l'envahisseur mais qui pourrait très vite s'interroger sur une "libération par les forces russes" si elle se fait sur le modèle ukrainien. Cette petite percée est très perturbante, bien plus qu'on ne le pense.
  12. Pour les Mig-29 par exemple la moitié environ des pertes recensées (soit 28) l'ont été au sol. Si on enlève les accidents, les tirs amis, le total des interceptions liées directement à la Russie s'avère assez faible. Il en est sensiblement la même chose pour les autres types d'aéronefs, bien que forcément pour des appareils comme les Su-24-25 ou les hélicoptères, l'exposition à courte portée a conduit à plus de neutralisation. Ceci est lié aux munitions emportées, il n'y a pas le choix pour obtenir un certain degré d'efficacité, sauf que vous vous exposez à la menace sol-air de très courte à courte portée, celle qui est la plus nombreuse et qui peut se trouver sur le dos de n'importe quel soldat (manpad). C'est cela le problème des ukrainiens et des russes, c'est de devoir s'exposer en raison d'aéronefs qui n'ont pas la capacité à frapper avec précision et à distance. On peut tourner cela dans tous les sens pour donner de la valeur au modèle soviétique de l'appui aérien, il faut reconnaitre qu'il est totalement dépassé, c'est la même chose pour l'artillerie ou on a l'impression que c'est celui qui va en tirer le plus qui va gagner. Beaucoup ont longtemps laisser penser que les munitions de précision sont adaptées pour les conflits de basse intensité, mais que pour la haute intensité il faut de la quantité, tant en terme d'avions que de bombes. Le conflit en Ukraine montre tout le contraire, il montre que nul ne peut et n'a les moyens de perdre une grosse quantité d'aéronefs, qu'il faut privilégier la frappe à distance pour garantir la survie des appareils, qu'il est préférable d'avoir une bombe qui va toucher un objectif plutôt que d'en avoir 10 qui vont peut-être le toucher. Il en va de même pour l'artillerie, ou est donc l'intérêt de réaliser des milliers de cratères autour d'une tranchée quand vous observez que de simples drones larguant des grenades (c'est devenu une arme de précision) vont plus facilement la nettoyer? Qu'on se pose les bonnes questions et qu'on regarde réellement les enseignements de ce conflit en laissant un peu de côté les certitudes et les habitudes qu'on s'est mis en tête. C'est une spécificité occidentale car elle est systématisée. Cela n'empêche nullement d'autres pays non occidentaux d'en faire de même, mais ça reste une aviation à l'occidentale dont les avions et les munitions (un système donc) sont occidentaux, notez le. C'est aussi la systématisation de l'avion "multirôle" La Russie reste sur un modèle soviétique, un modèle qui n'a presque pas évoluée depuis la 2e guerre mondiale. C'est toujours le principe d'une aviation avec des avions différents ayant des missions différentes. De facto cette spécialisation amène à regarder différemment le potentiel global de son aviation, entre les avions qui peuvent bombarder, ceux qui vont faire de la supériorité aérienne. Sauf que les russes pour l'appui au sol, c'est encore la bombe lisse et la roquette non guidée, vous revenez 40 ans en arrière en Afghanistan, c'était la même chose qu'on voyait. Mais c'était pareil il y a 50 ou 60 ans, parfois avec les mêmes modèles de munitions. Son aviation n'a pas évoluée, bien que vous allez avoir de nouveaux avions, le système n'a pas changé, on va se retrouver avec un Su-34 qui fera exactement la même chose qu'un Su-24, avec les mêmes munitions amenant logiquement à des pertes importantes. Mais nous ne sommes plus à une époque ou on allait produire massivement des avions peu coûteux pour lesquels on pouvait se permettre des pertes importantes. Que la Russie ait comprise l'intérêt d'avoir des munitions de précision, l'intérêt d'avoir des avions multirôles, c'est une chose, le faire en est une autre. Peu importe de montrer qu'ils savent faire des bombes guidées, l'important ce n'est pas de montrer qu'on est technologiquement à la hauteur, mais de changer son aviation. La Russie ne l'a pas fait, pour des raisons financières mais aussi sans doute par habitude et par nécessité d'avoir de la masse ancienne qu'elle ne peut pas remplacer par une masse nouvelle. Mais à quoi bon avoir une masse si au final elle s'avère inutile et contraignante? Pourquoi donc s'acheter des Su-34 si au final vous allez lui faire faire la même chose que son prédécesseur? Faut pas s'étonner des pertes. Si l'aviation russe ce serait 500 F-16 même ancien, avec tout l'environnement qu'on peut trouver autour de ces aéronefs (munitions, soutien...), bref sur un modèle occidentale, avec les équipes au sol, donc de facto d'une bonne communication/coordination dans les opérations, le visage de cette guerre serait bien différent. On observerait une aviation russe bien plus active, plus efficace et serait le coeur du défi pour les ukrainiens. Mais ce n'est pas le cas, on sait bien que la Russie ne va pas transformer son armée dans cette guerre, elle le fera sans doute après sur de nombreuses années, mais pas actuellement. On ne verra rien de plus, rien d'innovant du côté russe que nous n'avons déjà vue, on constate même plutôt une régression qualitative dans sa tentative d'apporter de la quantité (qu'elle ne peut pas produire massivement) au front. Les ukrainiens obtiennent petit à petit un saut qualitatif qui poussent sans cesse les russes à revoir leurs méthodes, leur organisation et amène des contraintes pour lesquelles ils ne sont pas préparés.
  13. Il y a en Russie une réelle vision conquérante qui reste d'actualité et peut se mesurer dans sa classe dirigeante mais aussi dans la société. Poutine n'est pas fou et je pense qu'il ne fait que suivre une pensée (qu'il va amplifier et instrumentaliser) d'une Russie conquérante et dominante ou l'on se croit en permanence en position de devoir attaquer pour se défendre. Je ne vais pas dire qu'il y a un "plan" de conquête mais nous n'en sommes pas loin. C'est un truc gravé dans ce que j'aime qualifier "l'esprit soviétique", c'est à dire de cette génération qui a la carte de l'URSS comme référence à leur pays et que tous ces pays devenus indépendants comme l'Ukraine sont des anomalies qu'il faut corriger, entendre par là qu'il faut reconquérir. Tous les prétextes sont alors bons pour y arriver, que ce soit par la voix lente et insidieuse de la diplomatie/corruption, d'accords divers et variés ou par la force. La Russie est un pays impérialiste, c'est toujours un "empire" qui cherche à s'étendre et qui considère toujours ses conquêtes d'hier, ses frontières du passé comme ses frontières de "droits". C'est pour cela qu'il faut comprendre que l'objectif russe avec la Biélorussie par exemple, sa finalité n'est pas d'avoir un pays partenaire et allié, c'est de l'absorber purement et simplement. Il en va de même pour d'autres pays de l'ex URSS comme pour les pseudo pays pour lesquels la Russie prétend défendre l'indépendance (Abkhazie, Ossétie, Donbass...), la finalité c'est de les intégrer d'une manière ou d'une autre à "l'empire". Le cas ukrainien est le plus explicite, de la prise de la Crimée purement et simplement à la pseudo défense de l'indépendance des républiques du Donbass en passant par la volonté de conquérir tout le pays (peu importe si certains ne veulent toujours pas le croire, c'était bien le scénario de la Crimée qu'ils jouaient sur les 3/4 du pays) en février 2022). Mais l'affaire ne tourna pas comme prévue et on remarqua alors l'empressement russe à faire des zones capturées des territoires russes, terminé la pseudo défense des "indépendantistes" du Donbass, la vérité se faisant jour des intentions profondes et réelles des agissements russes, depuis le début! Poutine savait très bien ce qu'il faisait en février 2022, c'est à dire conquérir l'Ukraine pour l'intégrer à la Russie, peut-être sous une forme différente qui aurait pris un peu plus de temps que l'intégration unilatérale et précipitée des 4 régions actuelles sur lesquelles on se bat. La seule chose que Poutine ne prévoyait pas, c'était une "vraie" guerre, cela devait être qu'un mouvement de troupes avec l'idée réelle et sérieuse que les ukrainiens ne broncheraient pas ou recevraient les russes comme les autrichiens ont reçus les allemands au moment de l'Anschluss. Grosse erreur de "l'esprit soviétique" qui vit dans un passé qui n'est plus du tout la réalité du présent, grosse erreur aussi que de croire à l'inaction occidentale. Cette guerre emportera la Russie dans une défaite, c'est une certitude. Une défaite militaire, une défaite politique et diplomatique, une défaite économique, une défaite territoriale, une défaite d'influence. Tout ne se fera pas en une journée, c'est un temps long sur laquelle l'ensemble de ces éléments se jugeront. Pour l'instant on fait semblant et on donne le sentiment que tout se passe bien, c'est rassurant pour les russes comme pour ceux qui soutiennent la Russie (souvent car l'ayant et continuant à surestimer ses moyens).
  14. La "communauté" F-16 est assez importante dans le monde et elle se retrouve essentiellement dans des pays ou la cause ukrainienne (si ce n'est une opposition à la Russie) prédomine. Forcément on peut légitimement se dire que 99% de cette communauté ne se portera pas volontaire d'une manière ou d'une autre, mais c'est le 1% restant qui a son importance. L'Ukraine n'a pas besoin de 100 pilotes, il lui en faut juste quelques uns pour faire une passerelle en attendant d'avoir les siens qui seront formés. Je pense que dans des pays comme la Pologne, on pourrait trouver des volontaires idéologiques et on pourrait même y voir le gouvernement accorder à du personnel d'active de quitter le service pour rejoindre l'Ukraine. Aux USA on serait plus dans du domaine de l'aventure militaire individuelle, ailleurs ça pourrait être l'argent qui attire. Bref des raisons il y en a autant qu'il y a d'esprits. En tout cas, je n'ai pas le souvenir d'avoir vu Moscou exhiber des pilotes ukrainiens. Les F-16 ne vont pas survoler et bombarder le territoire de la Russie, ils resteront en zone de contact et seront équipés de munitions pour frapper loin. Quand on voit encore aujourd'hui les ukrainiens faire voler des vieux aéronefs qui souvent s'exposent plus que ne le ferait des F-16, d'autant plus qu'un grand nombre des avions ukrainiens perdus l'ont été au sol. Le danger est bien là, la menace omniprésente, les cas d'avions abattus dans les airs vont le rappeler, mais pourtant il y a toujours des avions qui volent. On l'observe, les russes ont très certainement un gros déficit de renseignements en plus d'être incapable de survoler le territoire ukrainien avec ses propres aéronefs. Pire même quand on commence à observer que les russes sont de plus en plus contraints de se restreindre à l'intérieur même de leur territoire. Au départ c'était les pistes en zone de guerre (Crimée etc...) qui se faisaient taper au point de pousser les russes à déménager les aéronefs. Puis certaines bases à proximité de l'Ukraine se sont pris des drones, y compris en Biélorussie. Dernièrement ce sont 2 avions et 2 hélicos qui ont été abattus en territoire russe dans une mission de bombardement. Il y a du côté ukrainien un renseignement important qui lui est donné et qui amène petit à petit les russes à éloigner son aviation, si ce n'est à devoir faire sans elle. Un renseignement et des moyens qui viennent cibler la défense sol-air russe (missile anti-radar par exemple) pour l'éloigner du front ou la détruire. On voit les ukrainiens avancer leurs propres moyens sol-air du front et je pense qu'on verra venir assez rapidement des moyens (drones) pour saturer les moyens russes et leur faire tirer un maximum de missiles. L'arrivée des F-16 s'inscrit dans cette dynamique là. Ce conflit révèle de plus en plus le besoin d'obtenir les moyens de frapper loin avec précision. Le concept d'appui aérien de proximité (hélicos) ou de bombardement à l'ancienne (bombes lisses, roquettes voir une passe au canon) montre toute son inadaptation dans un tel conflit. Les armes qui font la différence et qui sont recherchés des deux côtés, ce sont ces armes de précision, que ce soit sous la forme d'un missile, d'une bombe/roquette guidée ou de drones, ce conflit montre l'intérêt de tout cela. En occident on développe depuis longtemps une aviation ou la bombe guidée est devenue la norme au point que la quantité de bombes qu'on va compter dans un inventaire ne va même plus prendre en compte les bombes lisses et ne parlons même plus des paniers de roquettes. Beaucoup de monde pensait et continue de penser que ce serait un choix trop coûteux et qu'il faudrait s'inspirer de pays qui comme la Russie choisirait elle d'avoir de la simplicité peu coûteuse (bombes lisses etc.) qui par le nombre arriverait au même résultat. Mais non, ce n'est pas un choix, c'est une évolution naturelle d'un besoin auquel la Russie n'a jamais pleinement franchit le cap, continuant avec son ancien modèle et se retrouvant aujourd'hui avec des centaines d'avions inutiles car n'ayant ni les bombes guidées en inventaire, ni la doctrine d'usage, ni sa pleine intégration avec les unités au sol. Ce n'est pas la capacité russe à frapper loin avec des missiles qui prouve qu'elle sait frapper avec précision loin derrière les lignes ennemies, cette capacité est d'ordre stratégique (cible fixe de valeur dont on connait les coordonnées (renseignement...)), elle est ancienne mais ce n'est pas ça qui va remplacer un soutien aérien que pourrait vouloir des troupes engagées au sol. Quand on voit en plus l'usage que la Russie fait de ces missiles et qu'on en voit sa précision douteuse, son effet est nul, il est presque uniquement médiatique et psychologique, en fait vous enlevez demain aux russes ces choses là, de quoi on parlerait pour évoquer leurs actions en Ukraine? La prise de deux barres d'immeubles à Bakhmut? Le Kremlin est contraint de continuer ses frappes de missiles et de drones iraniens pour donner cette image ou c'est lui qui a le glaive dans la main et c'est lui qui donne les coups, sauf que comme je le disais, ça n'apporte rien et c'est là tout le problème. En attendant les ukrainiens se transforment petit à petit, ils s'occidentalisent. Ce n'est pas juste une question d'avoir un blindé d'origine américaine à la place d'un blindé d'origine soviétique, c'est bien dans l'approche global, dans les méthodes, dans la tactique. Le renseignement est massif et ne le sous-estimons pas. Le F-16 ce n'est pas juste un avion qui va venir remplacer un Mig-29, c'est apporter aux ukrainiens une plateforme aérienne lui permettant d'obtenir l'appui aérien à l'occidentale, c'est à dire la capacité à apporter aux troupes au contact une frappe de précision via une désignation d'objectif (laser essentiellement). L'OTAN mise depuis longtemps sur sa supériorité aérienne et si la Russie (l'URSS hier) a massivement investie dans la défense sol-air, c'est aussi et surtout car elle se savait dépassé et qu'elle ne pouvait pas rivaliser avec sa propre aviation (donc un abandon de facto d'une volonté de dominer le ciel pour chercher à réduire la domination de l'autre). L'OTAN a un énorme potentiel aérien avec de très gros stocks de munitions qui va permettre de soulager l'artillerie sol-sol de précision (ou non) qui pourrait être sous une certaine tension voir même de soulager la défense sol-air. Toute la question est de mesurer le volume d'aéronefs à venir. Déjà les Mig-29 modifiés apportent une première capacité JDAM/Storm Shadow qui sera perceptible dans la prochaine offensive, mais le F-16 va inscrire cela dans un temps long et d'une manière plus importante.
  15. L'Allemagne a été comme le Japon, "déconstruite" par les américains après la 2e guerre mondiale. Quand je dis "déconstruite", je parle en terme de nation "impérialiste" que ces pays étaient jusqu'alors. Ces pays sont devenus des zones de production ou tout ce qui compte c'est de développer l'économie, il n'y a plus de vision nationale autre. C'est pour cela que l'Allemagne semble être parfois dans "son" monde, un monde ou elle ne voit que les gains économiques qu'elle peut tirer des relations internationales, que ce soit dans l'UE ou avec des pays comme la Russie ou la Chine. Si on peut vanter un certain mérité économique pour ces pays, pour leurs domaines, il y a cependant un réel vide, une incohérence. Ce sont des pays qui sont sensés être puissants, donc dominants, influents et ambitieux, sauf qu'il n'y a rien. Quand ce genre de pays se confrontent à des réalités géostratégiques qui sortent de la relation commerciale sur laquelle toute leur logique repose, ils sont dans un "blocage" socio-politique qui amène à des décisions ou une léthargie incompréhensibles pour nous.
  16. Pol

    Bonjour à tous

    L'Histoire a ses pépites qu'il est bon parfois de ressortir pour ne rien oublier. C'est comme durant la révolution française, ceux qui voulaient avoir raison en coupant des têtes, au final, ils ont été enterrés sans les leurs...
  17. https://www.reuters.com/world/europe/pentagon-accounting-error-overvalued-ukraine-aid-by-3-billion-sources-2023-05-18/ En gros, ils ont surévalués certains dons, 3 milliards d'équipements complémentaires autorisés. Pour les F-16, faut pas tourner autour du pot, ce n'est pas si mais quand ils arriveront et combien ils seront. Je pense que comme pour d'autres équipements, les annonces officielles sont décalées, que tout est déjà "en cours" et qu'on donne ainsi l'impression aux russes qu'il y a encore le temps afin qu'ils évitent de trop anticiper. C'est comme pour les Storm Shadow britannique, à peine annoncé et presque utilisé dès le lendemain, pourtant cela doit déjà faire des mois qu'on étudie et qu'on adapte très certainement les aéronefs ukrainiens (sans doute les derniers Mig29). C'est la même chose pour les JDAM et tant d'autres éléments. Nous regardons et débattons toujours sur ce qui est annoncé et nous pensons regarder les événements tel une manifestation en direct sur BFMtv, mais on doit sans doute être dans la situation d'observation de l'iceberg, on ne voit que la partie qui émerge et on ignore celle qui est immergée. Il y a sans doute énormément de choses qui sont faîtes en secret, tout n'est pas rendu publique. Aujourd'hui on sait que des F-16 arriveront, des pays, même s'ils n'ont pas de F-16 comme le Royaume-Uni initient un processus qui visera à former du personnel, à en assurer un financement. Car si des pays peuvent donner des F-16, on pourrait bien inciter financièrement d'autres à en vendre pour parvenir à obtenir un volume important. Les américains de leur côté pourraient choisir d'avancer la livraison de F-35 pour ces pays (en plus de fournir leurs F-16 dès que politiquement ce soit acceptée). Le fait que le F-35 est produit massivement en ce moment pour remplacer les F-16, amène un potentiel important livrable à l'Ukraine, il faudra donc des pays prêts à former des ukrainiens. Je pense qu'on est encore un peu dans de la retenue politicienne mais que n'est que du temps qu'on se donne. C'est comme pour les Storm Shadow, cela fait des mois qu'on entend que les américains (en particulier) refusent à donner des missiles à longue portée (ATACMS) par peur que ça atteigne le territoire russe. Les britanniques viennent d'en donner et les ukrainiens vont montrer qu'ils savent judicieusement les utiliser. En attendant ils ont déjà amenés des roquettes à long rayon d'action (150km je crois) pour les HIMARS. On voit bien que ça monte par palier, mais que ça ne s'arrête pas, tout juste qu'on attend que d'autres franchissent la responsabilité de monter une marche, mais derrière ça enchaine. C'est pour cela que je doute fortement sur la capacité russe à tenir dans la durée tant les occidentaux semblent mettre en place un temps long entre leurs dons et leurs productions qui amène aux ukrainiens un gain qualitatif important quand au même moment les russes sont contraints à restaurer de l'ancien et à produire du neuf qui n'apporte rien de neuf sur le champ de bataille. Plus le temps passe, plus on voit que l'Ukraine prend une autre dimension. Certains pensent que le Patriot pourrait être à l'origine des 4 aéronefs russes abattus il y a peu dans la région de Briansk, il ne faut pas l'exclure. Les ukrainiens tapent de plus en plus loin et si aujourd'hui on compte les drones iraniens frappant l'Ukraine, demain je pense qu'on va compter de plus en plus de drones ukrainiens agissant de la même façon en Russie (mais promis ce seront des drones "made in Ukraine"). La Russie n'est pas prête à ces évolutions, elle n'était déjà tout simplement pas prête de faire la guerre tout court (la prise de l'Ukraine devant être faîte comme pour la Crimée). On sent qu'elle a déjà perdue la main et subit les événements en devenant celle qui "résiste" alors qu'elle est sensée être celle qui domine via son agression militaire et ses moyens. On a de plus en plus l'impression que cette résistance russe devient la seule réussite russe dans cette guerre ou plus elle tient longtemps, plus elle risque de gagner. Mais le temps ne joue pas pour elle, elle n'est pas celle qui a la production de son côté, elle n'est plus celle qui a une masse lui permettant de faire plus que tenir ses lignes actuelles. Cette guerre depuis les premiers jours pue la défaite pour la Russie, c'est juste qu'il y a un blocage pour l'admettre, un blocage qui emmène l'armée russe dans un trou qu'elle mettra des années à reboucher.
  18. Mon impression sur le Patriot: 1) Il est érigé en un symbole de puissance militaire et technologique occidental par les russes dont la destruction indiquerait une vulnérabilité qui serait rassurante pour eux. On le constate assez souvent, les russes semblent avoir un complexe d'infériorité et cherchent à vouloir paraitre en position de force, ainsi chaque matériel occidental détruit amène immédiatement une certaine jouissance, une excitation qu'on peut mesurer dans la propagande et les réseaux sociaux. Détruire un matériel occidental devient une sorte d'exploit qui va rassurer sur le fait qu'ils peuvent gagner contre l'occident, que le combat n'est pas vain ni déséquilibré. 2) Poutine en personne a déclaré que le Patriot sera détruit dès qu'il sera en Ukraine. De facto il en a fait un objectif militaire prioritaire, un symbole de la crédibilité de ses paroles. C'est de la propagande à 100% qui a comme conclusion, "Poutine fait ce qu'il dit" . Ainsi on lui donnera raison sur l'ensemble de ses déclarations, une sorte de prophète derrière qui on cherchera la cohésion, la confiance nationale. Tout ceci dans un contexte ou justement cette opération spéciale a ratée son coup et qu'elle est aujourd'hui dans un flou complet sur sa finalité si ce n'est son objectif (le soldat russe sait-il vraiment sans l'ombre d'un doute pourquoi il risque sa vie?). 3) Le Patriot fait partie d'un ensemble d'autres systèmes. Faut pas croire que l'ensemble des interceptions à Kiev est réalisé uniquement par les missiles du Patriot, qu'il épuise donc le stock, que ça coûte cher. Je vois un peu partout sur internet, l'idée que les russes sont dans un jeu d'épuisement des missiles sol-air ukrainiens, comme si ce serait une "stratégie" d'usure par lequel, un jour, tous leurs missiles passeront, que leurs avions voleront à l'aise dans l'espace aérien ukrainien. Mais c'est tout simplement n'importe quoi, une sorte d'espoir qui semble presque devenir la seule justification des tirs russes tant on constate que cette guerre des missiles dans la profondeur qui fait tout le temps la une des médias n'apporte aucun gains sérieux à la Russie. Ne faisons pas croire que les ukrainiens contrôlent à fond le flux d'images et de vidéos des particuliers, quand la Russie faisait sa guerre pour priver l'Ukraine d'électricité avec de grosses vagues de drones et de missiles (là aussi un échec qui n'aboutira pas), les images ne manquaient pas, c'est aussi là que l'effort occidental pour les systèmes anti-aérien a été fait. Donc ne faisons pas semblant que les ukrainiens s'en prennent plein la tronche mais qu'ils cachent tout cela, il est impossible de maitriser tout le flux vidéo des particuliers, surtout via des plateformes comme Telegram ou il n'est pas possible de tracer l'émetteur ni d'en contrôler les contenus. Les ukrainiens ne sont pas devenus du jour au lendemain les maitres de la modération de l'ensemble des plateformes de diffusion d'internet, qu'il y ait des recommandations ou des restrictions ici ou là, d'accord, mais ça va toucher essentiellement les médias connus, pas le particulier avec son téléphone Mais, c'est encore mon avis, je crois que le peu de résultat visible des russes, énerve certaines personnes, elles cherchent donc à se rassurer en pensant que l'Ukraine ment, qu'elle cache, ou on va se dire qu'elle va bientôt ne plus avoir de missiles. Que l'Ukraine ait épuisé son stock de missiles d'origine soviétique, d'accord, mais on sait déjà depuis des mois que ses équipements d'origine soviétique sont remplacés par des équipements occidentaux dont les stocks de missiles sont considérables et dont la production tourne toujours. L'Ukraine ne va pas "épuiser" ses missiles et je doute fortement que dans une guerre financière sur la base du coût des missiles, ce soit la Russie qui soit en position de force par rapport à l'ensemble de l'Otan. Un missile russe ne coûte pas quelques milliers d'€, ils sont généralement plus coûteux qu'un missile intercepteur même du coûteux Patriot. Quant aux drones iraniens, ils ne sont pas là massivement comme on pouvait le craindre, la production doit être très limité, ils sont des compléments aux missiles dédiés, comme le S-300 mais sans plus. Les russes mettent donc le paquet ces derniers temps sur Kiev pour une victoire symbolique sur le Patriot et je ne suis pas certain que le rapport coût/résultat leur soit favorable. Toute la question c'est de savoir l'après. Les américains ont largement la ressource pour changer un élément d'un seul système Patriot en Ukraine, mais les russes peuvent-ils se permettre de continuer à balancer des dizaines de missiles pour chercher à encore le toucher? Je pense que les russes sont en ce moment dans un réel "effort" (on y met les moyens) pour obtenir cette victoire symbolique, mais que derrière ça va retrouver un rythme plus classique de ces derniers mois, celui plus proche du harcèlement. Autre élément, les russes cherchent aussi à maintenir une pression à l'aube d'une contre-offensive dont ils ne maitrisent rien. En jouant sur ses frappes de missiles ou sur la destruction d'un Patriot, ils se donnent leurs propres objectifs détournant le regard d'une situation qui tourne de plus en plus à l'initiative des ukrainiens.
  19. Pol

    Système anti drone et contre mesure

    Je pense que la lutte contre les drones est trop complexe, car de plus en plus nombreux. En soit quand il s'agit d'intercepter un gros drone comme un Reaper ou un peu moins grand, ce n'est pas un problème, on fera avec les moyens anti-aérien qu'on connait, mais pour le reste c'est moins évident. Pourtant c'est bien ce reste qui devient un problème croissant, ces petits drones qui finissent par devenir des drones explosifs suicides ou porteurs de petites munitions. Ce n'est pas dans les canons ou les missiles sol-air qu'on va trouver la solution, mais le brouillage du signal.
  20. Pol

    Bonjour à tous

    Bonjour, je suis archéologue et je me passionne par les sujets militaires et internationaux
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