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Pol

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Tout ce qui a été posté par Pol

  1. Pour ma part, je comprend qu'on cherche à reproduire des schémas tactiques "classiques" car il est compliqué de créer ou d'imaginer quelque chose de nouveau, de différent. Pourtant il est important de devoir désapprendre pour réapprendre. La guerre en Ukraine est pour moi un conflit d'un modèle ancien qui n'est pas exemplaire, qui n'est pas une référence sur laquelle on doit se projeter. Les pertes qu'on voit en Ukraine sont la conséquence de deux armées qui se valent et qui utilisent des procédés classiques, car elles font la guerre avec ce qu'elles ont et non pas avec ce qui serait idéal d'avoir pour obtenir la supériorité. On va donc analyser une guerre d'usure qu'on va maladroitement considérer comme étant "normale" et on va se dire que pour nous il faut pouvoir faire ce qu'ils font/subissent, donc qu'on doit connaitre la même usure. Mon analyse n'est peut-être pas commune à la plupart des personnes, mais j'estime que si on a une telle usure des forces en présence, c'est en raison de cet équilibre entre les deux belligérants qui ne permet pas de faire une différence, c'est qu'il y a un blocage, un truc qui ne va pas. Ce que je veux dire c'est que la victoire militaire à la Pyrrhus est une mauvaise victoire, c'est la pire victoire, c'est celle qu'on doit éviter. Pour moi il est toujours préférable d'obtenir la victoire avec le moins d'engagement possible, le moins de pertes possible. Qu'il est toujours préférable d'effectuer une tactique qui va encercler une armée et la contraindre à abdiquer sans combattre, plutôt que de chercher à combattre cette armée jusqu'au dernier homme. Détenir le renseignement c'est peut-être un truc qui ne se voit pas concrètement sur le terrain pourtant c'est à mon avis l'élément le plus important à détenir. Il permet d'établir une stratégie globale, d'établir la tactique à adopter pour être le plus efficace possible, c'est à dire d'obtenir la victoire avec le plus faible engagement possible et le moins de pertes possibles. L'anéantissement des forces adverses n'est pas et ne doit jamais être considéré comme le dessein de l'engagement militaire, si cela s'impose à soi , c'est qu'on a fait une erreur au préalable. Il faut toujours chercher à faire abdiquer l'ennemi sans combattre. Mais je ne vais pas développer, je pourrai en faire un livre. Pour revenir un peu plus sur l'aspect évoqué (char comme fer de lance), c'est tout le concept de l'arme de précision couplé au renseignement qui amène le problème tactique. La prolifération des drones amène un renseignement inégalé dans l'Histoire militaire, il n'y a aucun point de comparaison. Tout l'aspect reconnaissance, observation, dissimulation, communication est bousculé en temps réel. On est dans un système qui permet de savoir exactement ou se trouve l'ennemi, de le suivre en direct quand par le passé on se contentait d'une unité qui communique à la radio en disant que l'ennemi approche ou qu'il est environ dans telle zone. Ce renseignement précis impose la munition de précision pour y répondre. Il y a un réel besoin à toucher ce qu'on voit. Pour l'instant dans le conflit ukrainien on est encore dans un système hybride qui a ses contraintes, il manque le partage des images au-delà de l'opérateur du drone, il y a encore une communication indirecte et il manque de la désignation laser ainsi que des munitions appropriés pour obtenir la bonne efficacité. On entre donc dans un système qui est clairement incomplet mais qui cependant montre déjà son potentiel. L'allonge des drones et des munitions de précision implique à l'adversaire de prendre du recul et met à mal ses positions défensives et empêche de manoeuvrer tranquillement. Si vous pouvez maintenir en permanence ce renseignement drones sur le champ de bataille jour et nuit, vous obtenez un gain tactique considérable. Pour ma part il faut faire une reconnaissance par un essaim de drones et ouvrir des "corridors" de plusieurs km là ou on veut percer. Il faut obtenir le maximum de renseignements en un minimum de temps avant d'avancer et il ne faut pas chercher à foncer dans le dispositif ennemi en pensant que la cuirasse supportera les coups et que le canon d'un char permettra d'engager l'ennemi. Non, pour moi l'ennemi doit absolument être identifié avant d'avancer, l'essaim de reconnaissance étant accompagné par des munitions rôdeuses ou des drones de combat, une artillerie de précision à l'arrière capable de traiter ce qu'il faut au besoin, ainsi qu'une aviation prête à intervenir et à délivrer là aussi des munitions de précision à longue distance pour ne pas s'exposer. Ensuite quand on a fait ça on va pouvoir avancer tout en créant un deuxième espace de profondeur pour le renseignement. La force qui avancera disposera de ses unités de reconnaissance, disposera également des mini drones et agira avec prudence, on misera également sur l'interopérabilité et le TALVD de manière plus automatique et naturelle. C'est en cherchant à maintenir une distance permanente avec l'ennemi grâce à un renseignement massif que le besoin de disposer par exemple d'une roquette guidée ou d'un MMP prend son sens. Il devient dans un tel système impensable de se dire qu'on va confronter un blindé à un autre blindé, car cela marquerait alors l'échec du renseignement et du traitement de la cible en amont de l'avancée de la force terrestre. Il faut que ce genre de rencontres soit imprévues, il faut pouvoir y faire face mais ça ne doit pas devenir un concept. En dehors d'une percée dans des espaces ouverts, le combat urbain doit suivre la même logique. On doit commencer sérieusement par désapprendre nos pratiques actuelles pour en élaborer une nouvelle. Le drone a toute sa place encore une fois dans ce système, quitte à ce qu'il soit filaire dans les espaces clos. Mais c'est encore un autre sujet. Bien entendu aucune armée dans le monde n'est aujourd'hui en mesure d'appliquer un tel système. Même si demain on décide d'y parvenir, il se passera des années et il se passera un temps "mixte" ou tout ne sera pas là ou au point au même moment. Il faut penser à la protection des données, penser au brouillage et à s'en prémunir, former le personnel et revoir nombre de concepts. Mais en réalité tout est déjà accessible, il faut transformer et intégrer certaines choses, faire l'acquisition d'autres éléments. Le drone va bouleverser de plus en plus le champ de bataille et l'ensemble de ce qu'on a l'habitude de voir ou de faire, va falloir désapprendre pour réapprendre à faire autrement mais ça c'est très souvent impensable pour beaucoup qui ont toutes leurs connaissances qui reposent sur ce qu'ils pensent être comme intangible.
  2. Les américains défendent leurs intérêts, nous défendons les nôtres. Si au lendemain de la 2e guerre mondiale, les américains étaient assez favorable à la décolonisation et donc ne participaient pas à défendre les positions de la France (ou même d'autres) ce n'est plus le cas depuis longtemps, mais beaucoup continuent à croire que rien n'a changé. En réalité les américains ne maitrisent pas l'Afrique, comme ils ne maitrisent pas les enjeux dans de nombreux endroits du monde, on le sait pourtant. Ils vont faire un truc à leur sauce, mais c'est toujours assez vide derrière, il y a en permanence un certain "détachement" qui est perceptible et qui est également une réalité dans leurs engagements militaires. Quoi qu'on en pense, la France continue à bien mieux connaitre l'Afrique et ses particularités, elle dispose d'une Histoire commune, il y a aussi la langue, des relations diplomatiques, des habitudes amenant un retour d'expériences. Les américains en Afrique sont en réalité très frileux à s'engager militairement car ils ne connaissent rien, l'Afrique c'est comme un vide qu'ils n'ont pas envie de comprendre, pour eux c'est un bordel incompréhensible qui ne suit aucune de leurs logiques. Contrairement à ce qu'on croit, les américains ne mettent pas des bâtons dans les roues de la France, ils sont bien content que nous soyons là pour agir sur certains points et ils sont suiveurs de nos actions. Ils ne vont jamais s'opposer à l'ONU de nos initiatives, ils ne vont pas mettre un véto et ils ne prennent pas position en faveur de nos opposants. L'américain est par nature très réfractaire à l'engagement militaire, cela ne date pas d'hier, peu importe qu'on pointe toujours un pays va t-en guerre, en vérité tant qu'ils ne sont pas attaqués, ils sont isolationnistes et ils sont à soutenir les engagements des autres. Leur puissance militaire fait que bien souvent on pense qu'ils sont les plus impliqués, mais c'est juste qu'ils ont plus de moyens, pas que leur effort est plus important. Ils cherchent en permanence à ne pas être seul dans leurs engagements, toujours ils veulent des coalitions avec eux. Ils vont toujours préférer soutenir par exemple les ukrainiens contre les russes, que d'y aller eux, ils vont préférer soutenir les irakiens ou les kurdes en Syrie contre Daesh, plutôt que d'y aller eux. Quand la France et le RU veulent bombarder Assad, ce sont eux qui ne veulent pas. En 2011 en Libye pareil, les américains ont suivis l'initiative d'une intervention. Liban, Kosovo, Yougoslavie et tout un tas d'autres conflits dans lesquels on aime toujours pointer les américains comme "faiseurs de guerre" dès lors qu'ils sont présents militairement, regardez bien, la plupart du temps ils ne sont pas "leader" de l'initiative ni ceux qui déclenchent la guerre. Quand on est intervenu sur Serval, les américains étaient surpris de notre efficacité. Le problème n'est pas que nous ayons une armée exceptionnelle, c'est juste que les américains ne comprennent pas l'Afrique. Pour eux, s'ils avaient dût intervenir comme on l'a fait, après étude de la situation, ils auraient mobilisés bien plus de moyens sur un plus long moment et sans doute qu'ils auraient alors refusé de s'impliquer de la sorte. Ici au Niger, c'est pareil, les américains sont présents, cherchent à maintenir leur présence, donc vont rester dans une position diplomatique "inactive", car ils ne comprennent pas ce qui se passe, ils ne savent pas quoi faire. Ils sont dans une situation de suivisme encore une fois, ils s'accrocheront à ce que nous allons faire. Les pays africains qui veulent intervenir savent bien que s'ils ne font rien, ils risquent d'être les prochains, ce n'est pas juste une question nigérienne, l'intérêt d'agir est là. Pour la France c'est la même chose, sauf que pour nous, contrairement aux américains encore naïfs de croire qu'ils pourront rester en laissant faire, on est une cible qu'on déclare ouvertement vouloir dégager pour ne pas dire combattre. On va donc soutenir les africains s'ils interviennent, mais s'ils ne le font pas, on agira seul même si on veut l'éviter et alors vous verrez que les américains seront avec nous. Ce que je crains, ce n'est pas que nous ayons du mal à dégager les putschistes, c'est que le temps que les pays africains interviennent, on voit venir au Niger d'autres intervenants cherchant à empêcher un coup de force, je pense aux pays putschistes aux alentours, mais aussi à Wagner. On pourrait se retrouver à devoir gérer un affrontement plus complexe qu'il ne l'est aujourd'hui, c'est à dire une prise du palais présidentiel et de quelques points clés, quelques accrochages armés et une gestion de foule qu'il faudra rapidement déléguer aux forces nigériennes.
  3. Quoi qu'on en pense, le petit panier de roquettes guidées pourrait bien se généraliser sur les véhicules en tout genre. On disposerait d'une munition unique et commune qu'on retrouverait sur des véhicules, sur hélicos, sur drones. Un bon scénario pour réaliser une commande et un stock important. Au niveau des véhicules, il pourrait être présenté sous forme de kit à intégrer sur VBCI, sur Griffon/Serval. On amènerait alors une capacité intéressante qui pourrait faire une jonction avec le MMP ainsi que l'AT4 dans certaines situations, qui plus est avec une meilleure portée. Après il faut bien entendu ne pas négliger le drone, car quoi qu'on en pense, il a sa place dans le domaine "missilerie". Il a beau être petit et moins impressionnant, mais on le voit en Ukraine, il y a des RPG qui volent et qui viennent frapper avec précision des blindés ou vont tomber dans des abris de tranchées, tout cela de fabrication artisanale. Ils font parfois mieux que ce qu'on pourrait faire derrière un poste de Milan ou Kornet en terme de précision. Le drone a l'avantage de la hauteur de vue qu'on ne retrouve pas au sol derrière un poste de tir AC classique. Un MMP c'est encore différent car on va lui donner de la hauteur et on le guide comme un drone par l'intermédiaire de caméras, c'est ce qui en fait sa plus grande qualité/efficacité. On peut imaginer ce que va rapidement devenir le segment du drone suicide quand on va passer de l'artisanal à l'industriel, le champ de bataille risque d'être noyé de ce genre d'engins et ce qui est aujourd'hui en Ukraine des frappes qu'on peut qualifier d'unique même si parfois répété à quelques minutes d'intervalles, les essaims arriveront, se généraliseront dans les armées qui auront investis le secteur, ce n'est qu'une question de temps. Donc la roquette guidée laser est une bonne chose à intégrer, mais il faut bien intégrer la "relecture" du champ de bataille qui amène à créer de plus en plus de recul avant de s'engager et qui amène également de plus en plus de profondeur dans l'engagement. Le drone est prédominant dans ce changement, il y a une complémentarité de drones, qui permet d'aller voir derrière un mur à 50m comme d'aller frapper une cible à 500km. C'est vraiment selon moi le secteur à ne pas rater pour les prochaines années.
  4. Non Serval était une opération au Mali, Barkhane une opération à vocation Sahélienne dans laquelle on a dissout l'opération Épervier. Barkhane permettant également d'incrémenter plus facilement les FS de l'opération Sabre dans une lutte globale à l'intérieur du G5 Sahel. Autour de Gao les GAT étaient résiduels, les vraies concentrations ont été dans l'ordre de notre arrivée, le Nord à la frontière algérienne, puis il a cherché à s'étendre en direction de Tombouctou et la frontière Mauritanienne (mais le terrain a été trop contraignant pour eux). Ils sont ensuite allé chercher du côté de la frontière du Niger (zone de Ménaka) avant d'aller dans la zone centre proche du Burkina. Nous avons systématiquement suivis cette tendance et nos installations/réarticulations y sont liées de même que les divers "débordements" frontaliers. Nous sommes partis en ayant bien entamé les gros rassemblements dans le centre, mais il fallait continuer car leurs mouvements allaient vers une réorganisation dans le Sud, au Burkina. Notre retrait a aussi permis la réémergence autour de Ménaka et on assiste déjà à des conflits entre GAT, ce qui est le signe d'expansion territoriale qui au final ne vont pas réduire le volume de GAT, mais amèneront à des alliances de circonstances quand les chefs finiront par se partager quelques bonnes places plutôt qu'à vouloir juste être "le" chef. Méfions nous de la situation actuelle qui peut donner l'illusion que c'est un peu près pareil qu'avant si ce n'est plus calme. Si c'est ainsi c'est par ce qu'ils sont tranquilles et comprennent que Bamako est un idiot utile, amenant au départ de la France, amenant au départ de la MINUSMA et libérant ses prisonniers dans l'espoir d'une paix négociée. Le truc va péter d'un coup, ce n'est qu'une question de temps. Aujourd'hui on parle souvent des putschistes et de wagner, mais ceux qui vont profiter sur le terrain de cette guerre d'influence, ce seront les terroristes. C'est inévitable et non ils ne vont pas "se démerder" Si le centre des attentions a toujours été le Mali, sur Barkhane la moitié des effectifs étaient en dehors du Mali
  5. Personnellement, je considère que du côté occidental (principalement américain), on mise justement sur un temps long pour user la Russie et son potentiel militaire. On a une Ukraine qui ne va pas lâcher son combat, les russes le savent très bien et ils jouent sur l'effet que les "américains se battront jusqu'au dernier ukrainien". Ils n'ont pas faux d'un côté, même si leur erreur c'est de faire croire que les ukrainiens sont téléguidés par l'étranger et qu'au fond ils se battent pour l'étranger. Non les ukrainiens se battent pour eux et nous les aidons, mais nous continuons d'y aller d'une manière lente. On fait tout le temps comme si on donnait énormément, mais nous ne le faisons pas. On donne aux ukrainiens de quoi faire durer la guerre, de quoi amener de l'attrition chez les russes, on leur donne des armes qui sont chez nous en fin de vie quand elles ne sont pas déjà en dehors des armées (comme pour le Léopard 1 justement). Pour les matériels qui sont vraiment dans nos inventaires, c'est au minimum pour que ça ne nous emmerdes pas trop. Plus généralement on voit plutôt ces dons comme des opportunités dans les armées occidentales d'acheter de l'équipement moderne, d'accélérer des transformations. En fait on se trompe beaucoup chez nous sur le sentiment que cette guerre nous la soutenons avec nos stocks alors que le réel enjeu se déroule dans l'augmentation des productions. L'occident semble laisser trainer cette phase en tenant à entretenir l'armée ukrainienne dans un combat qui se fait presque à l'équilibre avec une armée russe qui met tous ses moyens actifs, de "réserves" ou de productions. L'effort russe est considérable pour maintenir un équilibre face à une armée ukrainienne qui est soutenue par un paquet de pays occidentaux qui sont très loin d'être dans un effort militaire comparable à la Russie. On a beau faire dans le catastrophisme en pointant sur les munitions de 155mm, mais là encore, on parle de quoi en réalité? De stocks nationaux complètement vidés en occident? Ou de ce qu'on considère être du gras en attendant de bénéficier d'une plus grosse production? Nous sommes loin, très loin d'être à bout de ce qu'on peut faire, on continue de s'imposer des barrières, des limites mais on arrive quand même déjà à se projeter parfois sur des livraisons qui interviendront dans plus d'un an. Non mais rendez-vous compte, on voit les américains livrer par exemple 1 système Patriot, c'est devenu un tel événement qu'on avait l'impression d'assister au déploiement de toute la défense sol-air de l'Otan et les russes eux-mêmes en ont fait des tonnes. Les américains ont une centaine de ces systèmes... Quand on voit les américains livrer 30 Abrams alors qu'on sait qu'ils en ont des milliers dont des centaines en surplus, ce n'est pas pour offrir aux ukrainiens une victoire rapide, idem pour tout un tas d'autres trucs, la réticence avec les missiles à longue portée, les avions etc. On est vraiment face à une politique qui cherche à contenir et à maintenir une sorte d'équilibre favorable à user l'armée russe dans une guerre longue plutôt qu'obtenir une victoire rapide qui verrait la Russie prise dans une "peur" pouvant l'amener soit à vouloir prendre une revanche très rapidement avec un gros réarmement qui ne serait alors plus soumis aux "pertes" de la guerre soit à utiliser l'arme atomique comme coup d'arrêt. On sent une volonté d'amener la Russie à une lassitude à défaut d'opposition à la guerre, une lassitude qui fera accepter plus facilement certaines pertes. Chez des pays comme le nôtre, on a moins les moyens pour influer stratégiquement ce conflit. Nous offrons une contribution et ça participe à une stratégie qui de toute façon ne peut être portée que par les USA. Mais ça reste aussi très modeste, on va donner des canons Caesar, les premiers sont déjà remplacés par du neuf, le second lot arrivera lui aussi avec une production qui l'an prochain permettre de faire plus et plus vite. On va donner des VAB, bon d'accord, mais quand on sait qu'on le remplace en ce moment par des Griffons, idem pour le 10RC avec le Jaguar, ce genre de dons c'est presque faire de l'Ukraine un terrain de démantèlement "gratuit". Les russes qui pavoisent avec un 10RC comme s'ils avaient vaincus tout l'Otan (comme à chaque fois qu'ils détruisent un matériel d'origine occidental), tout cela c'est d'un ridicule dès lors qu'on mesure pleinement la réalité de la situation. On est là dans un effort productif occidental ou à l'image de ce qu'on voit chez nous en France, permet à nos armées d'obtenir du neuf contre du vieux qu'on va céder aux ukrainiens pour faire la guerre. On veut leur filer des F-16, oui bien entendu car le F-35 arrive derrière. C'est presque ainsi pour tout, on est encore (et pour un moment) du côté occidental dans le maintien (à quelques exceptions près) des armées d'actives en état, une production d'équipements neufs (même si ça vient de Corée ou d'Israël) qui servent ces armées à se maintenir vois à se renforcer. Il y a bien entendu toujours un décalage entre les commandes et les livraisons, mais le temps passe et ça va commencer par se voir plus sérieusement. L'occident peut donc faire durer ce processus pour maintenir l'Ukraine en capacité de tenir face aux russes encore un moment sans devoir fondamentalement se "sacrifier" et sans que son industrie soit directement à soutenir l'Ukraine. Ce sera encore et toujours essentiellement du "vieux" qu'on va refourguer aux ukrainiens pendant que du neuf viendra remplacer chez nous ce qui sera donné ou qui comblera avec un peu de retard certains trous, certains stocks. Côté russe ce n'est pas la même chose, son effort de production sert à alimenter le front et à combler directement les pertes. La Russie a subie un gros coup de sabre dans son armée d'active, elle a permis de combler les trous avec ses réserves, mais ces dernières arrivent ou arriveront au bout de leurs limites et ils vont devoir compter de plus en plus sur leur production "neuve". C'est là que malgré toutes les annonces, on atteint des limites capacitaires, structurelles, humaines (compétences), quand on n'est pas face à de nombreux "incidents" dans des usines ici et là. Les russes sont contraints de plus en plus à faire du low cost, à mettre un arrêt à de nombreux programmes d'armements qui devaient moderniser l'armée russe, on entre dans des productions de T-90 plutôt que de T-14, on va faire du BTR82 ou BMP3 plutôt que des T-15, Kurganets, Bumerang et j'en passe. On va avoir de plus en plus de drones Shahed qui vont remplacer les missiles de croisière. C'est ce que j'aime qualifier d'une "tendance" qu'il faut savoir bien interpréter sur la durée car même si sur l'instant présent on a l'impression d'avoir de quoi mettre un pansement ou d'avoir un truc qui permet d'avoir de la quantité, l'attrition est telle qu'on est aujourd'hui déjà certain que pour une Russie d'après guerre, reconstruire ses forces se fera encore sur un modèle d'équipements soviétiques connus car ils ne pourront pas se lancer dans la conception et l'industrialisation de modèles nouveaux, trop coûteux et trop long à fiabiliser. Même si beaucoup continuent à croire que la Russie détient le potentiel de l'URSS d'hier, la vérité est bien différente. On ne verra pas dans cette guerre l'industrie russe arriver à produire massivement de quoi gonfler ses armées, pour lui donner un avantage qui viendrait écraser l'Ukraine. Au mieux ils maintiendront l'équilibre en espérant comme ils l'espèrent que l'occident lâche l'Ukraine, au pire ils n'y arriveront pas (c'est peut-être déjà le cas sans qu'on puisse le percevoir) et l'occident n'aura qu'à maintenir son niveau d'aide pour que l'attrition face son travail du côté russe. Côté humain, ni l'un ni l'autre ne peut se prévaloir d'avoir une masse qui fait la différence. La propagande russe fait toujours passer le sentiment qu'ils vont arriver à un moment ou il n'y aura plus d'ukrainiens en face d'eux, mais quand même, on ne parle pas là d'un pays de la taille du Luxembourg. Tout cela n'est qu'une idéalisation (encore...) de la grande guerre patriotique ou on se dit bêtement que si on a un pays 3 fois plus nombreux, on se battra donc à 3 contre 1 et qu'au final on sera à 2 à 0, donc qu'en face ils auront disparus. Mais qui va bien me faire croire que les russes vont se sacrifier par millions dans l'idée qu'ils gagneront par la disparition humaine de l'armée ukrainienne? L'usure de cette guerre ne se jouera pas sur l'humain, elle se fera sur une usure global des deux pays qui amènera à des ouvertures militaires et à des fractures politiques, sociales et économiques. Le problème c'est que côté ukrainien on est pressé d'en finir, donc on se précipite pour obtenir la victoire rapide alors qu'on est dans une situation d'équilibre ou ce qu'on peut appeler de "blocage". Ce blocage/équilibre va amener comme je le dis depuis un moment les ukrainiens à vouloir frapper la Russie de la même façon que les russes frappent l'Ukraine. Ils vont vouloir amener des effets en dehors de la ligne de front, on verra donc de plus en plus de drones frapper la Russie et on verra de plus en plus les ukrainiens chercher à investir dans des équipements à long rayon d'action. Pour l'occident, on finira par l'accepter avant qu'on finisse à l'intégrer pleinement comme une capacité à soutenir et à développer dès lors qu'on verra et qu'on comprendra que la "réaction" russe reste molle.
  6. La force africaine en "attente" à l'heure ou on parle
  7. Si demain on a un autre coup d'état au Mali et que les nouveaux putschistes annoncent vouloir réintroduire une présence de l'armée française, vous verrez qu'Alger ne serait pas contre une intervention militaire pour faire échouer le coup d'état. Tu vois ce que je veux dire? Mais ce ne sera jamais assumé ouvertement.
  8. Il y a quelques années on pouvait rigoler (d'un point de vue militaire) de la chanson ci-dessous quand on connaissait la réalité des capacités du reaper. Mais aujourd'hui avec la ribambelle de petits drones "tueurs", elle prend un autre sens et on s'approche d'une capacité de traque à hauteur d'homme.
  9. C'est allé un peu trop loin quand même pour le Niger. L'affrontement plus "complexe" que j'évoque c'est celui de voir venir avant une intervention des contingents de Wagner, de l'armée malienne et du burkina afin justement de dissuader. Mais on ne va pas entrer dans des jeux d'alliances qui vont voir venir les algériens, les turcs, les russes, les chinois, les iraniens se liguer contre nous pour défendre des putschistes dans ces pays. La guerre d'influence dans ces pays se joue au niveau de ces pays, c'est à dire avec le plus faible engagement possible, cela en va pour nous également qui allons privilégier une intervention africaine ou chacun de ses membres chercheront là aussi à s'impliquer le moins possible. Au Niger, nous agirons, si nécessaire on le fera en petit comité ou on le fera seul. Mais la CEDEAO fera ce qu'il faut pour légitimer notre soutien et notre aide à leur intervention, même si au final on fera l'essentiel du job. Le risque c'est le temps, il n'est pas question "d'occuper" tout le Niger ou je ne sais quoi, l'objectif c'est juste prendre position au niveau du palais présidentiel pour obtenir la reddition (de force ou non) des putschistes et la libération du président qui sera remis en fonction. On ne parle pas là de 10 000 hommes à devoir rassembler, qu'on ramène 500 sénégalais, 500 ivoiriens et 500 togolais sur l'aéroport de Niamey qui seront sur pick-up, nous n'avons pas besoin de plus. L'armée nigérienne ne va pas mener une guerre totale contre cette force, elle sera pour l'essentiel spectatrice de la situation et aux premières escarmouches, croyez bien que nos quelques aéronefs/drones feront la rupture de contact et la dissuasion utile pour calmer les résistants. La France attend et a besoin que les africains assument la responsabilité de l'acte, ce n'est pas la réalisation de l'acte qui est un problème. Par contre si on tarde à agir, on risque de voir une force armée croissante autour des putschistes, notamment du Mali et du Burkina ainsi que Wagner, qu'il faudra traiter plus lourdement que si on y va maintenant. C'est cela qu'on ne veut pas voir, c'est qu'on est face à une feuille de route déjà bien établie. Ce à quoi on assiste est une idéologie extrémiste anti-française/occidentale sur laquelle se repose des putschistes qui cherchent à "surfer" dessus pour obtenir du soutien populaire et pour obtenir le soutien de la Russie qui n'est que leur unique alternative/espoir. Comme dit, les événements n'allant pas trop dans le sens des putschistes, ils précipitent la feuille de route et on voit quels sont là aussi leurs préoccupations. On veut dégager les français car on dépend très clairement d'une base de population pro-active qui en a fait son combat et sur laquelle la Russie fait marcher toute son influence. La grande erreur, notre grande erreur c'est de croire que tout cela c'est l'opinion de "la" population alors que ce n'est que la suractivité dans l'espace médiatique des sympathisants de cette cause qui donne le sentiment qu'ils sont "la" population qu'on devrait entendre et respecter. Mais ces gens sont manipulés, ils sont tellement sensibles à la manipulation qu'ils sont incapables de ne pas être discret sur ceux qui sont à fond avec eux, les russes, pour lesquels ils se sentent obligés de brandir des drapeaux russes, de dire "vive Poutine, vive la Russie" toutes les deux phrases, tous les deux commentaires. On a l'impression qu'on a des types qui sont venus à eux, qu'on leur a dit que vous devez détester la France et soutenir la Russie et qu'ensuite ils s'exécutent, mais très grossièrement dans la rue, sur les réseaux sociaux. On continue globalement à ne pas vouloir comprendre tout cela. Personnellement cela fait des années (depuis la RCA) que je tire la sonnette d'alarme, que je dis que les russes sont pleinement impliqués dans une guerre d'influence contre la France en Afrique et que de nombreux mouvements sont financés et soutenus par Moscou. Tout communique toujours étrangement entre le monde anti-français en Afrique et la Russie, ce n'est pas une coïncidence, on doit bien comprendre une bonne fois pour toute, que la Russie mène une politique et une diplomatie qui se veut par nature anti-occidentale. Hier l'URSS vendait l'alternative "communiste" face au capitalisme, aujourd'hui le projet alternatif de la Russie c'est le rejet de l'occident, c'est l'idéal d'un monde qui se développerait sans l'occident, que ce monde ne peut que bien se développer sans lui. Ils vont l'appeler le monde multipolaire alors qu'au fond ce monde à plusieurs pôles ils le construisent comme si l'occident n'en ferait pas partie, ou qui ne peut se faire qu'en l'abaissant le plus bas possible. La politique russe est destructive envers nous, je regrette que tant de monde ont vus et continuent de voir en elle un partenaire plein de potentiel. Ce n'est pas que la Russie n'affiche pas un bon potentiel, c'est que sa vision stratégique reste sur un complexe de rivalité avec l'occident, un besoin de confrontation, un complexe d'infériorité par rapport à la fin d'un monde bipolaire dans lequel elle était l'un des deux pôles. Si aujourd'hui le monde serait encore bipolaire et que Moscou occuperait l'un des deux pôles, croyez bien qu'elle ne se battrait pas pour un monde multipolaire. Son incapacité à pouvoir redevenir l'URSS d'hier (même si elle en garde les idées et l'ambition, cf l'Ukraine) la pousse à vouloir ramener l'occident à son niveau, c'est aussi la raison du pourquoi elle se retrouve très souvent en soutien de tous les groupes, les partis en Europe qui sont anti-américains, qui sont prêts à quitter l'Otan ou l'UE, cela fait partie de sa stratégie d'affaiblissement de l'occident, par la division. Je pourrai développer sur des pages et des pages en détails. Donc en Afrique, on va miser sur l'idée du décolonialisme bien souvent chez une jeunesse qui n'a jamais connue l'époque des colonies. On est donc dans la création d'une idéologie ou on fait croire que pour que ces pays connaissent l'indépendance, la richesse et la prospérité, il leur est nécessaire de dégager l'occident et ce qui s'en approche tout en embrassant la Russie afin de rentrer dans le club des nations qui vont compter dans le monde multipolaire de demain. Ainsi la panafricanisme qui se veut un "pôle" de demain est un mouvement profondément hostile à l'occident, derrière lequel on trouve toujours cet amour pour la Russie, parfois de la Chine. Les grandes figures du panafricanisme, de ses médias sont tous très proches de la Russie, par idéologie mais aussi par financement, par relais d'influence/propagande. Nous ne devons pas chercher à raisonner ou écouter ces gens, on ne combat pas une idéologie en la raisonnant, on combat une idéologie en la désillusionnant (par la défaite, le choc, la peur, le désespoir etc...). Dans le contexte des putschistes et de leurs soutiens actuels, il faut faire échec à leurs volontés, imposer un rapport de force contre lequel ils constateront leurs limites et leur impuissance. Cela fait trop longtemps qu'on se contente de partir "à la demande" ou de considérer comme audible et juste les gens qui vomissent sur nous à longueur de temps. Nous n'y gagnons rien et nous ne faisons que renforcer l'idéologie adverse dans ses convictions. Nous avons des alliés en Afrique, comptons sur eux. On peut aussi facilement se trouver des alliés dans des pays comme le Mali ou le Burkina, jouons nos intérêts, même si ça ne fait pas plaisir à ceux qui sont contre nous, nous devons être capable de mener correctement cette guerre d'influence car elle ne s'arrêtera pas d'un claquement de doigts.
  10. Quand je parle du front gelé, je ne parle pas au niveau climatique...
  11. Je l'avais déjà précisé dès le lendemain de la fin de l'accord céréalier. Les russes font en permanence des décisions dont ils ne mesurent pas les conséquences car ils ont cette tendance à croire qu'ils imposent ce qu'ils veulent et les autres vont devoir le subir sans réagir dans un rapport de dominant à dominé. On savait très bien que l'Ukraine avait et continuait de développer des drones à long rayon d'action, qu'ils soient dans les airs, sur mer et sous la mer. Il s'agit là d'une "tendance" que les russes n'ont pas encore pleinement intégré dans leur stratégie à long terme dans cette guerre. C'est totalement logique que la guerre va évoluer au fil de l'eau et qu'il y aura des adaptations des uns et des autres. J'avais indiqué que les ukrainiens chercheront à frapper de plus en plus les navires russes et qu'ils iront les chercher au loin, notamment à Novossibirsk car ils ont les moyens et ils vont en avoir de plus en plus. Kiev cherche à frapper la Russie, que ce soit pour des cibles d'intérêts psychologique, militaires, économiques, on joue au même jeu que Moscou, car c'est la guerre! Pour les russes, on a totalement ignoré le fait que les ukrainiens aient des capacités de nuisances. Ils sont encore dans l'idée que militairement, leur marine domine la mer noire donc qu'ils sont en mesure d'imposer un blocus naval pour lequel les ukrainiens en devront accepter les effets. Les russes stoppent ainsi le transport de céréales d'Ukraine quand on ne vient pas carrément les détruire pendant qu'au même moment ils vendent une Russie exportatrice bienfaitrice de céréales pour les pays qui voudront bien lui manger dans la main afin de lui offrir un petit soutien diplomatique contraint. Ben je suis ukrainien, je fais quoi? Je vais aller taper les navires russes, tous les navires qui servent de près ou de loin l'intérêt de la Russie. Ils font une guerre économique? Les ukrainiens feront eux aussi une guerre économique. Le problème c'est que les russes n'ont pas vraiment de cibles à frapper alors que pour l'Ukraine c'est "open bar" . Pour un investissement minime (drone naval) les effets peuvent être bien plus lourd pour la Russie (on le verra sur les mois à venir) que ne l'est la perte des exportations de céréales pour l'Ukraine. La Russie exporte énormément de céréales, de pétrole par voie maritime par la mer noire. Elle y a également son gazoduc avec la Turquie et qui peut en faire les frais, c'est peut-être aujourd'hui plus l'Ukraine qu'Ankara doit ménager pour éviter qu'il ne soit coupé que de ménager la Russie pour obtenir un bon prix. L'Ukraine a donc un paquet de cibles et nul besoin de tout couler pour amener le risque nécessaire pour que de nombreux navires évitent la zone. Là encore on voit déjà venir la réaction russe (prévisible), ce sera d'augmenter les sorties de ses navires militaires pour patrouiller et pour escorter différents navires civils. Ainsi ils vont offrir aux ukrainiens des cibles militaires plus nombreuses... L'attrition sur la flotte russe de la mer noire ne peut pas être ignorée, ce qui était symbolique hier va devenir de plus en plus quotidien, les ukrainiens y mettent les moyens pour multiplier les actions. Comme je l'ai également indiqué l'autre fois, il ne faut pas s'attendre cet hiver avec un front terrestre gelé, une compétition entre la Russie qui tire des missiles et l'Ukraine qui tire des missiles intercepteurs. Il y en aura encore, mais le changement sera que les ukrainiens tireront eux aussi sur la Russie. On le voit de plus en plus, les drones aérien à longue distance arrivent à tomber au milieu de Moscou. Ce qui peut là aussi paraitre symbolique, va devenir quotidien, c'est aussi une "tendance" qu'il faut déjà prendre en compte, celle d'une Ukraine qui va de plus en plus avoir des moyens pour frapper à longue distance et qui ne va plus se restreindre à son propre territoire. Les russes en résistant sur la ligne défensive en Ukraine appellent indirectement cette dernière à agir et faire différemment, alors qu'ils continuent de croire qu'en faisant cela ils imposeront une négociation dans laquelle ils imposeront leurs conditions. D'ailleurs ils en parlent de plus en plus quand ils mettent en avant "l'échec ukrainien", rejetant l'échec d'une paix négocié sur l'Ukraine et les occidentaux. Mais Moscou n'a toujours pas compris que cette guerre ne s'arrêtera pas comme ils veulent et quand ils le souhaiteront. La contre-offensive ukrainienne actuelle n'est qu'un épisode de cette guerre, ce n'est pas une finalité qui en cas d'échec verra l'Ukraine vaincue, verra l'occident l'abandonner et ou on va la forcer à abdiquer.
  12. Je suis le premier à le dire. Mais ils trouveront les forces à envoyer au Niger (ne serait-ce que pour le symbole). Ils sont déjà à préparer cette force, c'est une question de jours !
  13. De toute façon, faut comprendre qu'au Niger ça ne passera pas. On va jouer la légitimité du pouvoir pris en otage plutôt que de jouer au spectateur. Les putschistes sentent parfaitement que cette affaire ne risque pas de se passer comme chez les voisins, ils cherchent donc à s'imposer rapidement en appliquant "l'idéologie" dominatrice au plus vite quand les autres ont quand même permis de s'installer en jouant la "transition". Les états africains comprennent de plus en plus qu'on assiste là à un phénomène qui n'est pas le "classique" coup d'état propre à un pays. On est face à une idéologie sans frontières qui cherche à renverser tous les pouvoirs au profit d'une opposition qui se ressemble et qui est soutenue par l'extérieur pour appliquer une feuille de route dans une guerre d'influence. Je l'ai précisé très rapidement, au Niger ce sera le coup d'état de trop qui poussera à l'intervention, il n'y a que sa forme qui reste à déterminer. Cette "idéologie" est extrémiste, car elle croit et se sent dominante et qu'elle est l'avenir. C'est donc tout naturellement que les putschistes, malgré qu'ils savent très bien le fort risque d'une intervention contre eux, ils balayent la solution diplomatique et en viennent à menacer directement pour vouloir très vite satisfaire ses soutiens. Cette idéologie a peur qu'on lui casse la dynamique et c'est pour ces raisons que des pouvoirs comme au Mali et au Burkina se sentent tellement concerné, il y a un risque de doute, de désillusion qui pourrait casser ce sentiment de domination, de confiance. Je ne doute pas une seconde que ces deux pays sont prêts à envoyer rapidement des troupes à Niamey, je ne doute pas que Wagner est totalement ouvert pour les y accompagner. Ce sera peut-être une force symbolique (peut-être 1500 hommes en tout pour les 2 pays et Wagner) mais ils feront tout pour dissuader une intervention étrangère. Nous devons prendre en compte que plus on va tarder à intervenir, plus le risque d'avoir ces étrangers dans Niamey pour soutenir les putschistes sera grand. Nous sommes sur place et nous contrôlons l'aéroport, il ne faudra pas attendre 10 jours à compter de dimanche avant d'intervenir, sinon je vous le dis, on verra un contingent malien+burkina+wagner entrer au Niger et ça va exciter les défenseurs de cette idéologie. Il faut déjà faire un plan pour s'y préparer, un plan pour agir contre ce contingent (qui se met en place et qui débarquera d'un jour à l'autre!) Le Niger peut devenir un théâtre d'affrontement plus complexe qu'un simple renversement des putschistes si on attend trop longtemps. Vous constaterez qu'ils sont quasiment ignorés, car l'idéologie que j'évoque toujours est beaucoup trop obsédée par la France. Mais les américains sont comme la MINUSMA avec Bamako, c'est la cible suivante, pas un "allié" à se mettre dans la poche, car nous sommes (tant pis pour ceux qui ne veulent toujours pas le voir et le comprendre) dans une guerre d'influence contre l'occident, symbolisé par la France, mais c'est bien l'occident (et ses alliés) qui est combattue. Comme ça s'est fait en pleine réunion Russie-Afrique et pendant que Macron était perdu en Océanie... Je pense qu'il ne faut pas chercher une cause économique, on est ici et dans toute la région actuellement dans une guerre idéologique, ou des populations, des putschistes sont prêts à plonger leur pays dans une plus grande insécurité, une plus grande difficulté économique et sociale afin de satisfaire et alimenter cette idéologie. Tant qu'ils n'ont pas un "stop" devant eux, ils vont continuer partout ou ils pourront continuer en pensant comme je l'ai écris plus haut, que l'avenir c'est eux, que ceux qui dominent c'est eux. Notre faiblesse à vouloir nier le combat idéologique dans cette guerre d'influence a fait de nous à leurs yeux un pays faible qu'on insulte sans craintes, une armée française qu'on fait dégager par un discours ou un bout de papier, un drapeau sur lequel on s'essuie les pieds, un pays qui serait presque pour eux de leur niveau. Il y a une incohérence entre le fort et le faible qui est ici porté à un extrême. Des putschistes qu'on pourrait balayer en une nuit se font passer pour ceux qui ont vaincus l'armée française et c'est ce sentiment de puissance qui gagne les esprits de leurs soutiens, ce sentiment qui amplifie l'idéologie et amène ailleurs à ne plus rien craindre de nous, des coups d'état "faciles" à faire sans aucun risque, il suffit de débarquer au palais pour dire "c'est désormais moi le chef".
  14. L'époque a changée, je suis parfaitement d'accord, le problème c'est qu'on analyse très mal ce qui se passe. Bien entendu, la simplicité d'esprit c'est de se dire "on a rien à y gagner" on a pas grand chose sur place à perdre, donc autant tout perdre. Qu'est-ce qui fait l'influence d'un pays dans le monde? Il y a certes la force économique mais elle n'est pas la seule, on a aussi la force diplomatique, culturelle, militaire. Je constate depuis des années qu'on se focalise énormément sur la force économique et celui qui commerce mieux que l'autre c'est celui qui "gagne", donc si les allemands vont vendre plus que nous à un pays, c'est qu'ils ont tout "compris" et que c'est nous les pauvres cons qui en raison de notre présence militaire faisons n'avons rien compris. Pourtant qu'est-ce que l'Allemagne aujourd'hui à travers le monde dès lors que vous esquivez la question économie/commerce? Vous pensez que si les allemands vendent plus que nous à un pays africain ils ont une influence? Le commerce c'est le commerce et il se fait partout, c'est le meilleur qui gagne et si les chinois et d'autres gagnent des marchés sur notre dos, c'est que notre offre n'est pas à la hauteur ou que tout simplement nous n'avons rien à offrir (ahh la désindustrialisation...). Le problème n'est pas notre engagement/présence militaire. On ne va pas accroitre notre commerce si on retire nos troupes. Qu'on le veuille ou pas, la France a une influence dans ces pays, elle est historique, diplomatique, militaire, culturelle. Il ne faut pas juste se focaliser sur le commerce et chercher comme sur une balance de savoir ce qu'on perd et ce qu'on gagne, l'influence c'est comme de l'investissement, il faut savoir perdre et prendre le risque de perdre pour gagner plus tard. Vous pensez que les chinois s'en mettent plein les poches par magie? Ils font crédit à ces pays, ils investissent des milliards pour obtenir ce qu'ils convoitent .Quand la France fait la même chose, tout le monde dit qu'on fait n'importe quoi, qu'on est des abrutis que d'avancer de l'argent à ces pays qui ne rembourseront jamais, dont les Rafale égyptiens... Même l'aide au développement, on ne veut y voir que de la "perte" car on s'obstine à vouloir voir qu'une équation financière , oubliant que ça joue sur notre influence, que ça permet d'investir indirectement dans certains pays qui n'ont rien pour obtenir une influence. Tous le font, tous les pays qui "aident" le font pour obtenir de l'influence. L'influence et encore l'influence toujours l'influence, faut comprendre ce que c'est dans son sens global et non pas juste compter les sous. On était par exemple bien content au Mali, vu qu'on évoque Serval, d'avoir 2-3000 tchadiens à nos côtés en 2013, si ça s'est fait ce n'est pas grâce à notre influence commerciale, mais celle qui est diplomatique et militaire. Notre problème depuis des années, c'est qu'on ne veut pas comprendre que nous sommes entré dans une guerre d'influence. Ce n'est pas juste une question de présence militaire, on peut partir de ces pays, cette guerre d'influence ne s'arrêtera pas, nous ne sommes plus en RCA, ni au Mali, ni au Niger, pourtant vous avez l'impression que nos relations s'améliorent? Vous imaginez que maintenant que nous ne sommes plus présents sur place on va mieux commercer avec ces pays? Ce n'est pas parce qu'on ne gagne rien financièrement que nous n'avons aucune influence à perdre. Les russes jouent à 100% dessus, ils y trouvent un moyen simple de réduire l'influence occidentale dans des pays faibles et pauvres. Ils ne s'en cachent plus, ils mettent un paquet d'argent dedans, tout un service de propagande et qu'est-ce qu'on observe? Que leur investissement amène de l'influence et notre désinvestissement mène à notre perte d'influence. Je l'ai souvent répété, notre problème n'est pas notre présence militaire, c'est de chercher la fin de la françafrique comme si ça serait une tare, une honte ou une anormalité colonisatrice d'une autre époque. Non la françafrique n'était rien d'autre que l'investissement de notre état pour garder notre influence en Afrique, le problème c'est qu'on a voulu fuir le relationnel et le soutien à des politiciens, à des camps, on a voulu jouer la "propreté" pour les beaux yeux non pas des africains, mais des français qui préféraient parler de scandales politiques plutôt que de parler de l'influence de la France. Aujourd'hui on voit quoi? Du russafrique et de la chinafrique et ils ne font pas autre chose que ce que nous faisions, car ce que nous faisions n'était pas simplement lié au passé colonial, c'était "adapté" à ces pays (qu'on le regrette ou pas on fait de la realpolitik). Cette guerre d'influence vise à supprimer l'ensemble de notre influence dans ces pays par des putschistes, par de la propagande et des réseaux qui vont dans tous les pays, même ceux qui n'ont pas l'armée française chez eux. C'est un dégagisme de notre influence militaire, diplomatique, économique, culturelle, il est de notre devoir de ne pas l'accepter. Il ne faut pas se dire "qu'on se casse et qu'ils se démerderont, qu'on fera l'économie du coût de présence de notre armée" car cette histoire ne s'arrêtera pas avec notre départ, demain ce sera ailleurs et après-demain encore ailleurs. Tu dis "gardons la Côte d'Ivoire", tu crois sérieusement que ce dégagisme français n'a pas déjà son réseau dans ce pays pour faire la même chose par effet domino? Les gens dans ces pays sont très influençables et changent au gré du vent. Quand le vent qu'ils ont dans le dos est porté par le dégagisme français, ils vont être de plus en plus porté par ce courant et ça va s'amplifier. Plus on va reculer, plus ils vont gagner en confiance et plus ce vent soufflera fort. Nous devons leur imposer des blocages, des barrières, créer des échecs, des désillusions pour que le vent tourne. Aujourd'hui on voit les juntes du Mali ou du Burkina qui ont une telle confiance en elles, qu'elles se prennent pour je ne sais quoi (menaçant de guerre si on s'en prend aux putschistes du Niger). Tout cela c'est parce que nous les avons laissé faire tranquillement leur petite affaire, porté par une propagande et un noyau de soutien populaire qu'on faisait et qu'on fait encore passer comme l'ensemble du peuple. On ne veut pas voir la machine à propagande qui alimente tout cela, on ne veut pas comprendre que tout ce système craint énormément ce que j'ai expliqué plus haut, c'est à dire un échec, une désillusion. Ils sont donc dans une radicalité croissante des discours pour maintenir et faire vivre cette défiance et cette "résistance" pour éviter qu'un doute ne s'installe et vienne briser les rêves de leurs sympathisants ou d'autres groupes qui dans différents pays adoreraient voir un renversement politique du même genre. Comprenons bien que tout cela aujourd'hui est en vérité qu'une idée, que ni au Mali, ni au Burkina les juntes n'ont amenés plus de paix, plus de sécurité ou une amélioration de la vie des citoyens, ils n'ont réaliser que des choses qui vont nourrir cette idée et celle de ses sympathisants. On est dans une guerre d'influence qui est aujourd'hui menée par la Russie par l'intermédiaire de putschistes et d'un réseau de groupuscules hyper actif en plus du réseau liée exclusivement à la propagande sur internet, ne faisons pas semblant que ça n'a rien à voir. Son ennemi c'est l'influence occidental et ils iront placer leurs marionnettes (coup d'état) partout ou ils pourront le faire. Nous devons comprendre que la guerre qui se joue aujourd'hui et qu'on doit mener, c'est cela. Il ne faut pas négliger la probabilité que les russes précipitent Wagner au Niger, de la même façon qu'il n'est pas impossible que le Burkina et le Mali viennent déployer des troupes sur place, même faibles, le symbole excitera "l'idéologie" et ses adeptes. Ils s'inquiètent sérieusement de la fin de notre "laissez-faire" et vont tout tenter pour dissuader d'un passage à l'acte. Mais je l'ai déjà précisé, au Niger on va agir. Bien entendu on va laisser l'initiative aux pays africains, on n'évacue pas en ce moment les ressortissants "au cas où", on évacue car on anticipe une réaction qu'on cherche à éviter de gérer le moment venu. Mais n'en doutons pas, on mettra les moyens qu'il faut pour soutenir la force de la CEDEAO dont les pays ont bien compris qu'il faut mettre un "stop" au Niger car les prochains ce seront eux.
  15. Quand des braqueurs entrent dans une banque et prennent en otage le directeur pour obtenir les clés du coffre, il y a souvent deux issues. Le première c'est qu'ils ont le temps de prendre ce qu'il faut et de partir, la deuxième c'est que la police arrive et finit par cerner les braqueurs. Ici c'est pareil, on a des braqueurs qui ont la certitude de réussir leur braquage car ils en connaissent d'autres qui ont réussis (Mali, Burkina...). Sauf qu'on va venir les cerner. Ne croyons pas qu'on va avoir une grosse résistance , quand les dés seront lancés, la réserve sera de mise et ça va vite se désolidariser. La garde nationale qui est la force principale des putschistes sur laquelle ils peuvent espérer une solidarité, risque elle aussi de vite se faire discrète si ce n'est de s'évaporer quand ils seront confrontés à une action de force. Qu'il y ait des escarmouches ici et là, c'est probable, mais le rapport de force s'imposera vite. Un ou deux drones Reaper armés dans le ciel et on a déjà un gros avantage, on a les Mirage à côté, on a ce qu'il faut pour agir. Comme je le disais le plus gros problème qu'on peut rencontrer, ce sera au niveau de cette population qu'on connait bien et qui est largement manipulée par certains mouvements. C'est un réseau qui dès qu'on bougera notre petit doigt ira lancer ses appels de ralliements sur ses réseaux. Il faut s'attendre selon moi à un noyau dure du niveau de ce qu'on a vu dans la manif "organisée" hier. On pourrait croire qu'ils étaient nombreux, mais en vrai, pas tant, surtout dans une capitale de 2 millions d'habitants. Cette foule faudra lui faire face et comme souvent dans ces pays, quand elle a un sentiment de supériorité, elle dégénère dans la violence, si on lui impose la supériorité, ça se disperse et se réduit. Il y a quelques années, je pouvais dire ou je pouvais comprendre ceux qui essayaient d'écouter, de satisfaire les revendications de ce genre de foules. Aujourd'hui je pense que nous devons faire une totale abstraction des revendications tant dans ce genre de manifestations que sur les réseaux sociaux, car nous sommes dans une totale machinerie de propagande dans laquelle notre faiblesse ou complaisance est pire que notre résistance et nos actes. On a beau ne plus être au Mali ou au Burkina, voyez que rien ne change, on reste l'ennemi qu'ils continuent obsessionnellement de combattre. Nous sommes désignés comme leurs ennemis, nous devons accepter de l'être car ce n'est pas en écoutant et en allant satisfaire leurs revendications que nous construisons une meilleure relation, leur objectif c'est que nous perdons tout, c'est une idéologie totalitaire qui n'a pas de frontière, le même genre d'idéologie que pourrait être celle de Daesh, même si c'est un autre registre. La cause commune c'est de vouloir "abattre" la France, arrêtons de jouer les passifs par peur d'entendre des discours de la Françafrique car au final cette passivité ne fait qu'amplifier la confiance et l'envie de faire plus et plus loin de ceux d'en face, jamais nous n'avons obtenu l'effet inverse. Peu importe qu'ils ne nous aiment pas, ce n'est pas ce qu'on leur demande. La France doit défendre ses intérêts, son image, doit imposer son respect. On doit choisir des camps dans ces pays, car quand on cherche à plaire à tous, on finit par ne plaire à personne et bien souvent ce sont ceux qui sont les plus opposés à la France qui l'emportent car on a abandonné nos alliés d'hier. Dans le cas Nigérien, on doit remettre le président à ses fonctions et on doit ensuite derrière l'aider et l'appuyer pour qu'il combatte cette opposition qui oeuvre contre nos intérêts. Peu importe que cette opposition sera remontée et désabusé, peu importe qu'elle aura concrètement de quoi nous détester en avançant notre ingérence mais il ne faut pas se laisser marcher dessus. Ces gens sont ceux qui défendent la Russie dans son ingérence en Ukraine, ils défendent les droits de la Russie à défendre ses intérêts par la force et demande à nous de les respecter, ils n'ont donc aucun problème pour qu'on soit également en droit de faire respecter nos intérêts, y compris de force, y compris en soutenant des camps qui s'opposeront à eux.
  16. Détrompe toi, ordre préparatoire est déjà donné, une intervention au Niger se fera, tout dépend de sa forme. On privilégie l'implication des africains à qui on apportera le soutien nécessaire mais ce coup d'état est celui de trop qu'on va mettre en échec.
  17. "Emmanuel Macron "ne tolèrera aucune attaque contre la France et ses intérêts", assure l'Élysée ce dimanche, alors plusieurs manifestants manifestent devant l'ambassade de France dimanche à Niamey, certains d'entre eux insistant pour y entrer. La France répliquera "de manière immédiate et intraitable" en cas d'attaque contre ses ressortissants, a indiqué l'exécutif." https://www.bfmtv.com/international/niger-emmanuel-macron-ne-tolerera-aucune-attaque-contre-la-france-et-ses-interets_AD-202307300206.html
  18. Ce qui sera encore plus dangereux, c'est quand ce genre de drones suicides finiront par "sortir" des conflits et commenceront par être utilisé par des terroristes ou des groupes extrémistes désireux par exemple vouloir éliminer une haute autorité... On rigolait il y a quelques années quand on voyait Merkel avec un drone qui lui tournait autour, je pense qu'on va devoir de plus en plus prendre chaque drone comme une menace et on finira par des interdictions et des restrictions à la vente. Ils deviendront aussi un outil pour des opérations clandestines. Pour l'instant on regarde ça sous l'oeil de la guerre en Ukraine, on voit cela comme un matériel militaire, mais comprenons bien qu'on parle ici d'un bricolage, si parfois une tête de roquette est utilisée, parfois la charge est totalement artisanal. Trouver des choses qui explosent, y ajouter des billes ou des clous, rien de compliqué en vérité, c'est connu pour ceux qui s'y intéresse un peu. Méfions nous, les années à venir peuvent surprendre avec ces drones qui permettent justement d'agir à distance avec discrétion pour l'opérateur.
  19. Comme je le disais hier, au Niger ça ne passera pas, c'est le coup d'état de trop sur lequel on va mettre un stop. Il faut bien comprendre que nous ne sommes pas seul dans l'affaire, les américains sont concernés au même niveau. Les autres chefs d'état de la CEDEAO commencent à s'inquiéter pour leur sort et demain dans leur réunion ils vont soutenir l'action de force qu'on leur proposera (suite à la réunion de cet après-midi). Bien entendu on va y mettre la forme diplomatique, c'est à dire qu'on va appeler à la libération du président légitime, on va appeler à un retour de l'ordre constitutionnel et on va offrir une porte de sortie aux putschistes (qu'ils saisiront ou pas). C'est ce refus prévisible des putschistes qui va précipiter l'action de force. Cela ne signe pas forcément un affrontement, il y a de grande chance qu'il suffit qu'on vienne se positionner ou il faut pour qu'ils cèdent. L'inconnue la plus problématique n'est pas de devoir affronter l'armée nigérienne car elle regardera ce qui se passe, mais c'est la rue. Il sera donc nécessaire d'agir préférablement de nuit pour qu'au petit matin ce soit un fait accomplit. Le soutien de la rue aux putschistes est négligeable et par le passé on avait déjà vu que le camp adepte du "à bas la France" et du drapeau russe sont peu nombreux et qu'ils avaient déjà été réprimés (donc je veux dire qu'ils étaient à portée des forces nigériennes). Un rassemblement au niveau de l'aéroport est aussi prévisible, dans tous les cas on renforcera notre présence sur place (surtout humainement) avant d'agir (en priorité depuis la CI et le Tchad). La prise en compte de l'influence russe qui ne se cache plus de son combat contre nous (se cachant derrière l'anticolonialisme pour ne pas nous nommer) est déterminant dans ce changement de cap. Au bout d'un moment il fallait réagir, ce sera au Niger.
  20. Ce coup d'état ne passera pas, c'est sans doute la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Le Niger est trop stratégique en ce moment (pas le pays en lui même, mais d'un point de vue militaire, que ce soit nous, les américains ou encore l'ONU dans son désengagement du Mali). On va donc agir, au préalable avec la diplomatie ou on va obtenir la libération du président pour qui on assurera la protection. Ensuite on va entrer dans une phase d'ultimatum pour un retour du président à ses fonctions et pour l'organisation d'élections précipitées. En cas de refus, cela sera fait par la force avec toute la légitimité qu'on a et qu'on aura trouvé au travers les différentes organisations africaines et internationales. Niamey ce n'est pas Bamako, le palais présidentiel il est à 10km de l'aéroport ou se concentre la plupart de nos forces et ou se trouve aussi une partie des américains.
  21. Il n'y a pas un hasard à ces coups d'états qui se suivent et se ressemblent. Même si on peut dire que c'est une "habitude" dans ces pays, vous verrez très vite qu'on va avoir la même tournure que chez les voisins. C'est à dire que ça va commencer à évoquer une "souveraineté" à retrouver qui passera par le départ des forces étrangères (le combat contre le terrorisme passera au second plan). Petit à petit on va faire monter la pression, la propagande va faire son office et on va revoir "étrangement" le même attrait envers la Russie, pour ne pas dire qu'on va revoir carrément les drapeaux russes dans les rues à côté des classiques "la France dégage". Bien entendu au début ils vont jouer les gentils envers nous. Faut pas se leurrer, les russes ont compris que dans ces pays il suffisait de se mettre quelques chefs dans la poche (argent...) à qui on promettra le pouvoir et la protection de ce dernier, pour réaliser facilement un coup d'état. La contrepartie nous la connaissons, elle est avant tout lié à contrer une influence occidentale et sa présence militaire, c'est et ça reste l'obsession de la politique étrangère russe. Je ne le répéterai jamais assez, mais notre volonté à vouloir jouer les "spectateurs" dans ces pays pour chercher à fuir ou décoller l'image de la Françafrique nous amènes à perdre bien plus qu'on pensait gagner. Pendant ce temps les autres vont faire du Chinafrique et du Russafrique sans se cacher, sans culpabiliser. Maintenant il faut aussi comprendre que le Niger, ce n'est pas juste la présence française, il y a aussi les américains qui ont fait de ce pays leur point central d'appui d'Afrique "centrale" avec la base d'Agadez. Ils ont à nos côtés à Niamey un détachement drones en plus de diverses FS qui entrainent et accompagnent les forces nigériennes (on se souvient des 4 bérets verts tués avec la vidéo qui tournait). Du côté français on est dans un tel état de peu d'agir qu'on est presque content si demain ces types vont nous demander de partir. En fait j'ai vraiment ce sentiment qu'au niveau de notre gouvernement on cherche délibérément le moindre prétexte pour quitter le Sahel le plus possible sans en assumer la responsabilité. Très clairement on ne résiste pas, on ne négocie même pas et dernièrement on dit qu'on va rester en fonction des besoins des uns ou des autres pour ne pas dire ouvertement "j'espère que vous n'avez pas besoin de nous". Gardons à l'esprit que nous sommes encore dans une phase de désengagement, ce n'est pas parce que nous ne sommes plus présents au Mali ou au Burkina, que les équipements sont tous rentrés. De même que Niamey doit de toute façon diminuer, on "réfléchit" juste à quel niveau. Nous sommes encore dans une posture de victime ou on a déjà un pied dehors, ici la seule grosse différence, c'est la présence américaine qui pourrait être plus difficile à gérer que la présence française, de même que peut-être si on a un semblant de lucidité, on cherchera avec eux un moyen de restaurer une certaine stabilité démocratique et un moyen de mettre fin à la spirale des coups d'états qui profitent en permanence à qui on sait...
  22. Je pense que depuis un moment Poutine aimerait que la Biélorussie soit "active" à ses côtés dans la guerre en Ukraine. Mais Minsk (pour de bonnes raisons) refuse malgré toutes les garanties de protections (y compris nucléaire) que Moscou lui a offerte. Poutine veut contrôler la Biélorussie, pour ne pas dire qu'il ambitionne de l'annexer. Loukachenko s'il se fait le bon allié qui va aider la Russie, qui va lui dire comment qu'elle est belle et qu'elle a raison sur tout, on a quand même l'impression d'assister à un jeu, parfois très grossier mais qui au final n'apporte pas ce que Poutine voudrait, c'est à dire l'engagement militaire de la Biélorussie dans la guerre. Alors si d'un côté il y a des gens qui vont dire "oui mais ils n'ont pas les moyens", de l'autre il y aura ceux qui comme moi vont dire "justement". Poutine pourrait très bien chercher un engagement de son voisin, non pas seulement pour l'aider, mais pour l'affaiblir et le pousser dans une situation favorable à ce que la Russie se place en protecteur afin de la rendre encore plus dépendante, un pas de plus vers l'annexion, pardon devrais-je dire la "réunification". Wagner pourrait jouer un rôle, on ne sait pas ce qui a été négocié et ce n'est pas certain que "l'initiative" de le faire venir en Biélorussie soit une idée de Minsk comme on cherche à l'afficher (ça donne un crédit politique à Loukachenko). Serait-il l'allume-feu qui après quelques mois d'une remontée en puissance irait titiller la Pologne ou le Nord de l'Ukraine? Serait-il peut-être même celui qui irait faire un coup d'état militaire à Minsk? Comprenons qu'on est quand même dans une guerre qui n'est pas anodine, ce n'est pas un engagement militaire qu'on va comparer à une intervention comme en Afghanistan. Poutine a engagé son pays dans une guerre qui devient de plus en plus idéologique alors même qu'elle se voulait à la base "territoriale". La tournure de cette guerre fait qu'aujourd'hui, en Russie on se place dans une guerre de "survie" face à un monde occidental qui veut sa perte. Cela faisait déjà depuis longtemps que dans ce pays on a un système qui cultive un rejet de l'occident. Culturellement en peignant l'occident comme un monde d'homos/transgenres, de faiblards sans valeurs masculines ou règne la débauche, le vice, la sauvagerie, l'anarchie. Militairement en jouant sur la forteresse assiégée. Ceux qui suivent la propagande russe y trouveront les thèmes des sujets et de l'argumentaire d'une Russie qui va défendre les valeurs chrétiennes pour ne pas dire civilisationnel pendant que l'occident tombe dans le wokisme, on celle d'une Russie encerclée par l'Otan. Voyez partout les "défenseurs" de la Russie répéter sans cesse les mêmes refrains, la même obsession sur certains sujets pour dépeindre l'occident et pour encenser la Russie. On doit comprendre que la Russie s'est retrouvée malgré elle dans une guerre à laquelle elle n'était pas préparée (d'où son obstination à continuer de parler d'une "opération militaire spéciale"). Je ne dis pas que la Russie est une victime, elle est celle qui a conduit à cette guerre, on ne le lui a pas imposée. Mais pour la propagande russe le discours, c'est celle d'une guerre "imposée" par l'occident, d'une guerre qui n'existerait pas si l'occident n'aiderait pas l'Ukraine. On en vient donc à considérer sérieusement que si les ukrainiens combattent c'est à cause de l'occident et qu'ils meurent pour lui, on continue à nier une volonté et une identité ukrainienne, encore un exemple qui montre que "l'idéologie" domine la raison. La Russie se porte depuis des années dans un idéal anti-occidental qui va plaire à l'ensemble des pays/personnes qui se placent également contre lui (ceux qui soutiennent la Russie à travers le monde, c'est qui honnêtement? il y a toujours de l'anti-occident dedans, parfois chez nous les russes jouent sur les anti-américains, car ils cherchent beaucoup à diviser l'occident et à a favoriser les partis pouvant amener à des sorties de l'Otan, de l'UE ou juste à foutre un peu le bordel). Il ne faut pas négliger cette idéologie en Russie qui va vouer une réelle animosité envers l'occident. Il ne faut pas nier qu'il y a du monde chez eux qui fantasment de nous faire la guerre pour de vrai, de nous envoyer des missiles nucléaires sans en mesurer les conséquences. Car leur idéologie a le malheur de les pousser à se croire dans une position de supériorité, comme celui qui porte les coups sans en recevoir. C'est pour cette raison qu'ils vont jouer les surpris/choqués quand ils se prennent des coups dans la guerre en Ukraine, lorsqu'ils obtiennent l'inverse de ce qu'ils espèrent et c'est pour cela aussi qu'ils vont s'exciter et se rassurer à chaque blindé ukrainien d'origine occidental détruit comme s'ils avaient vaincus tout l'Otan. Qu'il y ait une volonté d'attaquer la Pologne du côté de Wagner peut paraitre insensé militairement, mais ça entre pleinement dans cette idéologie. Si demain Wagner attaque la Pologne en cherchant par exemple de joindre la Biélorussie à Kaliningrad, ben en Russie ça va applaudir et soutenir. Cette guerre est celle qui va pousser ce monde russe à vouloir satisfaire ses envies, celle qui va pousser le pays à obtenir tout ce qu'il peut obtenir par la force car il ne le pourra plus demain. Les russes chercheront à pousser le plus possible, s'ils veulent étendre la guerre à la Biélorussie par l'intermédiaire de Wagner afin de pouvoir mettre la main sur la Biélorussie, ils le feront. S'ils peuvent grâce à Wagner obtenir le corridor de Suwalki, ils le feront car leur idéologie conquérante pousse à cela, maintenant notre réponse et les conséquences risquent de les énerver et ce sera encore de notre faute si on ne les laisse pas faire ce qu'ils veulent.
  23. Les américains se fixent souvent des "limites" qui ne sont en vérité que des étapes pour faire accepter dans leur système politique intérieur certaines choses. Il y a un an, aux USA, livrer des Bradley était débattu comme une escalade vis à vis de la Russie. Ceux qui parlaient de livrer des chars étaient regardés de travers. Pendant ce temps on voyait d'autres pays fournir leurs blindés (y compris chars) d'origine soviétique et aujourd'hui fournir ce genre de blindés à l'Ukraine, ben ça passe, il n'y a plus de débats. Quand les américains ont livrés les HIMARS, il ne fallait surtout pas livrer l'ATACMS, pareil ce serait vu comme une escalade, depuis les britanniques et français livrent des SCALP et vous verrez qu'ils finiront par leur livrer l'ATACMS. Le débat depuis quelques mois, c'est la livraison d'avions F-16 ou F-18, c'est pareil, pour les USA c'est "non", mais ce sont encore d'autres qui font l'initiative pour en fournir et Washington se contente d'accorder un tel transfert et l'an prochain on verra que les américains livreront eux aussi des avions. L'erreur est de ne pas comprendre qu'en réalité les américains ont un système intérieur qui adore débattre et se mettre des bâtons dans les roues, le consensus est recherché en permanence pour satisfaire le maximum. Ils ont besoin de temps, de garanties, besoin de rassurer certaines personnes, certains groupes. On pense souvent que les américains imposent tout et dictent tout à leurs alliés, pourtant ces derniers connaissent bien leur système et savent que les américains aiment également "suivre" un mouvement. Cela permet de ne pas assumer politiquement certaines choses, ça permet de clôturer certains débats. Eux ils pourront débattre des mois pour savoir s'il faut livrer des avions en mesurant les risques, les conséquences etc, mais si d'autres le font et qu'ils constatent que ça passe sans problèmes en fait, ils suivront, quitte à devenir très vite ceux qui feront le plus. Comprenons bien qu'aux USA, c'est assez compliqué, vous avez un groupe de politiciens qui sont d'accord pour livrer tout ce qu'ils peuvent donner, peu importe si l'Ukraine vise la Russie, d'autres qui seront d'accord pour livrer mais à condition que l'Ukraine ne l'utilise que sur son sol, d'autres qui voudront limiter certains moyens, d'autres qui vont sans arrêt dire "attention au stock on ne pourra pas affronter la Chine demain matin", d'autres qui diront "sauvons le contribuable américain, arrêtons d'aider l'Ukraine". Les limites américaines sont propres en réalité aux américains et le conflit en Ukraine montre bien au contraire qu'il y a des pays qui lorsqu'ils veulent faire plus pour aider l'Ukraine, ils le font même si les américains se retiennent de le faire. Beaucoup de pays à l'Est sont dans ce conflit plus entreprenant pour aider l'Ukraine que ne le sont les américains, ils le font avec leurs moyens mais ils étaient les premiers à fournir des chars, des hélicos, des avions. On a trop tendance à idéaliser une domination américaine, allant jusqu'à croire que le sentiment anti-russe (que les russes aiment appeler depuis quelques années "russophobie") serait dicté par les américains, mais c'est faux, les pays de l'Est sollicitent les américains pour s'installer chez eux, pour leur amener de l'aide, de la protection, ce ne sont pas les américains qui viennent et s'imposent à eux. Pour la capacité ukrainienne de frapper la Russie, il ne faut pas la négliger. Ils cherchent et obtiennent petit à petit des missiles et des drones suicides (y compris naval) ayant une grande allonge. Je l'ai déjà indiqué mais il faut s'attendre à ce que l'Ukraine dispose de son drone Shahed version locale qui ira quotidiennement cibler la Russie. On fournit des missiles à longue portée, on va fournir des avions qui disposeront de capacités à délivrer également des missiles de croisière. Ce conflit monte petit à petit vers un scénario d'usure et si sur le terrain les ukrainiens galèrent à faire plier la Russie, faut pas croire que l'étape à venir c'est la négociation, l'étape à venir sera la volonté d'user les pays dans leur globalité. La Russie s'y attache déjà en Ukraine et nous demandons hypocritement aux ukrainiens d'éviter de faire la même chose, sauf que ce son de cloches commence à agacer et va être remis en question. Plus les russes résisteront sur le terrain, plus on va amplifier nos aides et plus on va accepter de dépasser ce qu'on pense encore être aujourd'hui comme des "limites". L'erreur des russes (et que l'ensemble de sa propagande propage) c'est de croire que leur résistance amènera l'occident à cesser d'aider l'Ukraine, laissant croire que le combat est vain et qu'il faut donc passer à la table des négociations ou bien entendu la Russie exigera sans rien concéder. Cette guerre n'est pas aussi simple et ne se terminera pas ainsi, elle ne se terminera pas non plus sur un coup de sifflet américain inespéré intervenant à l'élection fin 2024 de Trump, tout cela c'est l'espoir des russes qui passent leurs journées à essayer que notre aide à l'Ukraine s'arrête, soit en laissant croire que ça ne change rien, soit en laissant croire que ça ne nous aides pas, soit en laissant croire que si on arrête pas c'est la 3e guerre mondiale qui va arriver.
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