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Pol

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Tout ce qui a été posté par Pol

  1. Si demain on a un autre coup d'état au Mali et que les nouveaux putschistes annoncent vouloir réintroduire une présence de l'armée française, vous verrez qu'Alger ne serait pas contre une intervention militaire pour faire échouer le coup d'état. Tu vois ce que je veux dire? Mais ce ne sera jamais assumé ouvertement.
  2. Il y a quelques années on pouvait rigoler (d'un point de vue militaire) de la chanson ci-dessous quand on connaissait la réalité des capacités du reaper. Mais aujourd'hui avec la ribambelle de petits drones "tueurs", elle prend un autre sens et on s'approche d'une capacité de traque à hauteur d'homme.
  3. C'est allé un peu trop loin quand même pour le Niger. L'affrontement plus "complexe" que j'évoque c'est celui de voir venir avant une intervention des contingents de Wagner, de l'armée malienne et du burkina afin justement de dissuader. Mais on ne va pas entrer dans des jeux d'alliances qui vont voir venir les algériens, les turcs, les russes, les chinois, les iraniens se liguer contre nous pour défendre des putschistes dans ces pays. La guerre d'influence dans ces pays se joue au niveau de ces pays, c'est à dire avec le plus faible engagement possible, cela en va pour nous également qui allons privilégier une intervention africaine ou chacun de ses membres chercheront là aussi à s'impliquer le moins possible. Au Niger, nous agirons, si nécessaire on le fera en petit comité ou on le fera seul. Mais la CEDEAO fera ce qu'il faut pour légitimer notre soutien et notre aide à leur intervention, même si au final on fera l'essentiel du job. Le risque c'est le temps, il n'est pas question "d'occuper" tout le Niger ou je ne sais quoi, l'objectif c'est juste prendre position au niveau du palais présidentiel pour obtenir la reddition (de force ou non) des putschistes et la libération du président qui sera remis en fonction. On ne parle pas là de 10 000 hommes à devoir rassembler, qu'on ramène 500 sénégalais, 500 ivoiriens et 500 togolais sur l'aéroport de Niamey qui seront sur pick-up, nous n'avons pas besoin de plus. L'armée nigérienne ne va pas mener une guerre totale contre cette force, elle sera pour l'essentiel spectatrice de la situation et aux premières escarmouches, croyez bien que nos quelques aéronefs/drones feront la rupture de contact et la dissuasion utile pour calmer les résistants. La France attend et a besoin que les africains assument la responsabilité de l'acte, ce n'est pas la réalisation de l'acte qui est un problème. Par contre si on tarde à agir, on risque de voir une force armée croissante autour des putschistes, notamment du Mali et du Burkina ainsi que Wagner, qu'il faudra traiter plus lourdement que si on y va maintenant. C'est cela qu'on ne veut pas voir, c'est qu'on est face à une feuille de route déjà bien établie. Ce à quoi on assiste est une idéologie extrémiste anti-française/occidentale sur laquelle se repose des putschistes qui cherchent à "surfer" dessus pour obtenir du soutien populaire et pour obtenir le soutien de la Russie qui n'est que leur unique alternative/espoir. Comme dit, les événements n'allant pas trop dans le sens des putschistes, ils précipitent la feuille de route et on voit quels sont là aussi leurs préoccupations. On veut dégager les français car on dépend très clairement d'une base de population pro-active qui en a fait son combat et sur laquelle la Russie fait marcher toute son influence. La grande erreur, notre grande erreur c'est de croire que tout cela c'est l'opinion de "la" population alors que ce n'est que la suractivité dans l'espace médiatique des sympathisants de cette cause qui donne le sentiment qu'ils sont "la" population qu'on devrait entendre et respecter. Mais ces gens sont manipulés, ils sont tellement sensibles à la manipulation qu'ils sont incapables de ne pas être discret sur ceux qui sont à fond avec eux, les russes, pour lesquels ils se sentent obligés de brandir des drapeaux russes, de dire "vive Poutine, vive la Russie" toutes les deux phrases, tous les deux commentaires. On a l'impression qu'on a des types qui sont venus à eux, qu'on leur a dit que vous devez détester la France et soutenir la Russie et qu'ensuite ils s'exécutent, mais très grossièrement dans la rue, sur les réseaux sociaux. On continue globalement à ne pas vouloir comprendre tout cela. Personnellement cela fait des années (depuis la RCA) que je tire la sonnette d'alarme, que je dis que les russes sont pleinement impliqués dans une guerre d'influence contre la France en Afrique et que de nombreux mouvements sont financés et soutenus par Moscou. Tout communique toujours étrangement entre le monde anti-français en Afrique et la Russie, ce n'est pas une coïncidence, on doit bien comprendre une bonne fois pour toute, que la Russie mène une politique et une diplomatie qui se veut par nature anti-occidentale. Hier l'URSS vendait l'alternative "communiste" face au capitalisme, aujourd'hui le projet alternatif de la Russie c'est le rejet de l'occident, c'est l'idéal d'un monde qui se développerait sans l'occident, que ce monde ne peut que bien se développer sans lui. Ils vont l'appeler le monde multipolaire alors qu'au fond ce monde à plusieurs pôles ils le construisent comme si l'occident n'en ferait pas partie, ou qui ne peut se faire qu'en l'abaissant le plus bas possible. La politique russe est destructive envers nous, je regrette que tant de monde ont vus et continuent de voir en elle un partenaire plein de potentiel. Ce n'est pas que la Russie n'affiche pas un bon potentiel, c'est que sa vision stratégique reste sur un complexe de rivalité avec l'occident, un besoin de confrontation, un complexe d'infériorité par rapport à la fin d'un monde bipolaire dans lequel elle était l'un des deux pôles. Si aujourd'hui le monde serait encore bipolaire et que Moscou occuperait l'un des deux pôles, croyez bien qu'elle ne se battrait pas pour un monde multipolaire. Son incapacité à pouvoir redevenir l'URSS d'hier (même si elle en garde les idées et l'ambition, cf l'Ukraine) la pousse à vouloir ramener l'occident à son niveau, c'est aussi la raison du pourquoi elle se retrouve très souvent en soutien de tous les groupes, les partis en Europe qui sont anti-américains, qui sont prêts à quitter l'Otan ou l'UE, cela fait partie de sa stratégie d'affaiblissement de l'occident, par la division. Je pourrai développer sur des pages et des pages en détails. Donc en Afrique, on va miser sur l'idée du décolonialisme bien souvent chez une jeunesse qui n'a jamais connue l'époque des colonies. On est donc dans la création d'une idéologie ou on fait croire que pour que ces pays connaissent l'indépendance, la richesse et la prospérité, il leur est nécessaire de dégager l'occident et ce qui s'en approche tout en embrassant la Russie afin de rentrer dans le club des nations qui vont compter dans le monde multipolaire de demain. Ainsi la panafricanisme qui se veut un "pôle" de demain est un mouvement profondément hostile à l'occident, derrière lequel on trouve toujours cet amour pour la Russie, parfois de la Chine. Les grandes figures du panafricanisme, de ses médias sont tous très proches de la Russie, par idéologie mais aussi par financement, par relais d'influence/propagande. Nous ne devons pas chercher à raisonner ou écouter ces gens, on ne combat pas une idéologie en la raisonnant, on combat une idéologie en la désillusionnant (par la défaite, le choc, la peur, le désespoir etc...). Dans le contexte des putschistes et de leurs soutiens actuels, il faut faire échec à leurs volontés, imposer un rapport de force contre lequel ils constateront leurs limites et leur impuissance. Cela fait trop longtemps qu'on se contente de partir "à la demande" ou de considérer comme audible et juste les gens qui vomissent sur nous à longueur de temps. Nous n'y gagnons rien et nous ne faisons que renforcer l'idéologie adverse dans ses convictions. Nous avons des alliés en Afrique, comptons sur eux. On peut aussi facilement se trouver des alliés dans des pays comme le Mali ou le Burkina, jouons nos intérêts, même si ça ne fait pas plaisir à ceux qui sont contre nous, nous devons être capable de mener correctement cette guerre d'influence car elle ne s'arrêtera pas d'un claquement de doigts.
  4. Quand je parle du front gelé, je ne parle pas au niveau climatique...
  5. Je l'avais déjà précisé dès le lendemain de la fin de l'accord céréalier. Les russes font en permanence des décisions dont ils ne mesurent pas les conséquences car ils ont cette tendance à croire qu'ils imposent ce qu'ils veulent et les autres vont devoir le subir sans réagir dans un rapport de dominant à dominé. On savait très bien que l'Ukraine avait et continuait de développer des drones à long rayon d'action, qu'ils soient dans les airs, sur mer et sous la mer. Il s'agit là d'une "tendance" que les russes n'ont pas encore pleinement intégré dans leur stratégie à long terme dans cette guerre. C'est totalement logique que la guerre va évoluer au fil de l'eau et qu'il y aura des adaptations des uns et des autres. J'avais indiqué que les ukrainiens chercheront à frapper de plus en plus les navires russes et qu'ils iront les chercher au loin, notamment à Novossibirsk car ils ont les moyens et ils vont en avoir de plus en plus. Kiev cherche à frapper la Russie, que ce soit pour des cibles d'intérêts psychologique, militaires, économiques, on joue au même jeu que Moscou, car c'est la guerre! Pour les russes, on a totalement ignoré le fait que les ukrainiens aient des capacités de nuisances. Ils sont encore dans l'idée que militairement, leur marine domine la mer noire donc qu'ils sont en mesure d'imposer un blocus naval pour lequel les ukrainiens en devront accepter les effets. Les russes stoppent ainsi le transport de céréales d'Ukraine quand on ne vient pas carrément les détruire pendant qu'au même moment ils vendent une Russie exportatrice bienfaitrice de céréales pour les pays qui voudront bien lui manger dans la main afin de lui offrir un petit soutien diplomatique contraint. Ben je suis ukrainien, je fais quoi? Je vais aller taper les navires russes, tous les navires qui servent de près ou de loin l'intérêt de la Russie. Ils font une guerre économique? Les ukrainiens feront eux aussi une guerre économique. Le problème c'est que les russes n'ont pas vraiment de cibles à frapper alors que pour l'Ukraine c'est "open bar" . Pour un investissement minime (drone naval) les effets peuvent être bien plus lourd pour la Russie (on le verra sur les mois à venir) que ne l'est la perte des exportations de céréales pour l'Ukraine. La Russie exporte énormément de céréales, de pétrole par voie maritime par la mer noire. Elle y a également son gazoduc avec la Turquie et qui peut en faire les frais, c'est peut-être aujourd'hui plus l'Ukraine qu'Ankara doit ménager pour éviter qu'il ne soit coupé que de ménager la Russie pour obtenir un bon prix. L'Ukraine a donc un paquet de cibles et nul besoin de tout couler pour amener le risque nécessaire pour que de nombreux navires évitent la zone. Là encore on voit déjà venir la réaction russe (prévisible), ce sera d'augmenter les sorties de ses navires militaires pour patrouiller et pour escorter différents navires civils. Ainsi ils vont offrir aux ukrainiens des cibles militaires plus nombreuses... L'attrition sur la flotte russe de la mer noire ne peut pas être ignorée, ce qui était symbolique hier va devenir de plus en plus quotidien, les ukrainiens y mettent les moyens pour multiplier les actions. Comme je l'ai également indiqué l'autre fois, il ne faut pas s'attendre cet hiver avec un front terrestre gelé, une compétition entre la Russie qui tire des missiles et l'Ukraine qui tire des missiles intercepteurs. Il y en aura encore, mais le changement sera que les ukrainiens tireront eux aussi sur la Russie. On le voit de plus en plus, les drones aérien à longue distance arrivent à tomber au milieu de Moscou. Ce qui peut là aussi paraitre symbolique, va devenir quotidien, c'est aussi une "tendance" qu'il faut déjà prendre en compte, celle d'une Ukraine qui va de plus en plus avoir des moyens pour frapper à longue distance et qui ne va plus se restreindre à son propre territoire. Les russes en résistant sur la ligne défensive en Ukraine appellent indirectement cette dernière à agir et faire différemment, alors qu'ils continuent de croire qu'en faisant cela ils imposeront une négociation dans laquelle ils imposeront leurs conditions. D'ailleurs ils en parlent de plus en plus quand ils mettent en avant "l'échec ukrainien", rejetant l'échec d'une paix négocié sur l'Ukraine et les occidentaux. Mais Moscou n'a toujours pas compris que cette guerre ne s'arrêtera pas comme ils veulent et quand ils le souhaiteront. La contre-offensive ukrainienne actuelle n'est qu'un épisode de cette guerre, ce n'est pas une finalité qui en cas d'échec verra l'Ukraine vaincue, verra l'occident l'abandonner et ou on va la forcer à abdiquer.
  6. Je suis le premier à le dire. Mais ils trouveront les forces à envoyer au Niger (ne serait-ce que pour le symbole). Ils sont déjà à préparer cette force, c'est une question de jours !
  7. De toute façon, faut comprendre qu'au Niger ça ne passera pas. On va jouer la légitimité du pouvoir pris en otage plutôt que de jouer au spectateur. Les putschistes sentent parfaitement que cette affaire ne risque pas de se passer comme chez les voisins, ils cherchent donc à s'imposer rapidement en appliquant "l'idéologie" dominatrice au plus vite quand les autres ont quand même permis de s'installer en jouant la "transition". Les états africains comprennent de plus en plus qu'on assiste là à un phénomène qui n'est pas le "classique" coup d'état propre à un pays. On est face à une idéologie sans frontières qui cherche à renverser tous les pouvoirs au profit d'une opposition qui se ressemble et qui est soutenue par l'extérieur pour appliquer une feuille de route dans une guerre d'influence. Je l'ai précisé très rapidement, au Niger ce sera le coup d'état de trop qui poussera à l'intervention, il n'y a que sa forme qui reste à déterminer. Cette "idéologie" est extrémiste, car elle croit et se sent dominante et qu'elle est l'avenir. C'est donc tout naturellement que les putschistes, malgré qu'ils savent très bien le fort risque d'une intervention contre eux, ils balayent la solution diplomatique et en viennent à menacer directement pour vouloir très vite satisfaire ses soutiens. Cette idéologie a peur qu'on lui casse la dynamique et c'est pour ces raisons que des pouvoirs comme au Mali et au Burkina se sentent tellement concerné, il y a un risque de doute, de désillusion qui pourrait casser ce sentiment de domination, de confiance. Je ne doute pas une seconde que ces deux pays sont prêts à envoyer rapidement des troupes à Niamey, je ne doute pas que Wagner est totalement ouvert pour les y accompagner. Ce sera peut-être une force symbolique (peut-être 1500 hommes en tout pour les 2 pays et Wagner) mais ils feront tout pour dissuader une intervention étrangère. Nous devons prendre en compte que plus on va tarder à intervenir, plus le risque d'avoir ces étrangers dans Niamey pour soutenir les putschistes sera grand. Nous sommes sur place et nous contrôlons l'aéroport, il ne faudra pas attendre 10 jours à compter de dimanche avant d'intervenir, sinon je vous le dis, on verra un contingent malien+burkina+wagner entrer au Niger et ça va exciter les défenseurs de cette idéologie. Il faut déjà faire un plan pour s'y préparer, un plan pour agir contre ce contingent (qui se met en place et qui débarquera d'un jour à l'autre!) Le Niger peut devenir un théâtre d'affrontement plus complexe qu'un simple renversement des putschistes si on attend trop longtemps. Vous constaterez qu'ils sont quasiment ignorés, car l'idéologie que j'évoque toujours est beaucoup trop obsédée par la France. Mais les américains sont comme la MINUSMA avec Bamako, c'est la cible suivante, pas un "allié" à se mettre dans la poche, car nous sommes (tant pis pour ceux qui ne veulent toujours pas le voir et le comprendre) dans une guerre d'influence contre l'occident, symbolisé par la France, mais c'est bien l'occident (et ses alliés) qui est combattue. Comme ça s'est fait en pleine réunion Russie-Afrique et pendant que Macron était perdu en Océanie... Je pense qu'il ne faut pas chercher une cause économique, on est ici et dans toute la région actuellement dans une guerre idéologique, ou des populations, des putschistes sont prêts à plonger leur pays dans une plus grande insécurité, une plus grande difficulté économique et sociale afin de satisfaire et alimenter cette idéologie. Tant qu'ils n'ont pas un "stop" devant eux, ils vont continuer partout ou ils pourront continuer en pensant comme je l'ai écris plus haut, que l'avenir c'est eux, que ceux qui dominent c'est eux. Notre faiblesse à vouloir nier le combat idéologique dans cette guerre d'influence a fait de nous à leurs yeux un pays faible qu'on insulte sans craintes, une armée française qu'on fait dégager par un discours ou un bout de papier, un drapeau sur lequel on s'essuie les pieds, un pays qui serait presque pour eux de leur niveau. Il y a une incohérence entre le fort et le faible qui est ici porté à un extrême. Des putschistes qu'on pourrait balayer en une nuit se font passer pour ceux qui ont vaincus l'armée française et c'est ce sentiment de puissance qui gagne les esprits de leurs soutiens, ce sentiment qui amplifie l'idéologie et amène ailleurs à ne plus rien craindre de nous, des coups d'état "faciles" à faire sans aucun risque, il suffit de débarquer au palais pour dire "c'est désormais moi le chef".
  8. L'époque a changée, je suis parfaitement d'accord, le problème c'est qu'on analyse très mal ce qui se passe. Bien entendu, la simplicité d'esprit c'est de se dire "on a rien à y gagner" on a pas grand chose sur place à perdre, donc autant tout perdre. Qu'est-ce qui fait l'influence d'un pays dans le monde? Il y a certes la force économique mais elle n'est pas la seule, on a aussi la force diplomatique, culturelle, militaire. Je constate depuis des années qu'on se focalise énormément sur la force économique et celui qui commerce mieux que l'autre c'est celui qui "gagne", donc si les allemands vont vendre plus que nous à un pays, c'est qu'ils ont tout "compris" et que c'est nous les pauvres cons qui en raison de notre présence militaire faisons n'avons rien compris. Pourtant qu'est-ce que l'Allemagne aujourd'hui à travers le monde dès lors que vous esquivez la question économie/commerce? Vous pensez que si les allemands vendent plus que nous à un pays africain ils ont une influence? Le commerce c'est le commerce et il se fait partout, c'est le meilleur qui gagne et si les chinois et d'autres gagnent des marchés sur notre dos, c'est que notre offre n'est pas à la hauteur ou que tout simplement nous n'avons rien à offrir (ahh la désindustrialisation...). Le problème n'est pas notre engagement/présence militaire. On ne va pas accroitre notre commerce si on retire nos troupes. Qu'on le veuille ou pas, la France a une influence dans ces pays, elle est historique, diplomatique, militaire, culturelle. Il ne faut pas juste se focaliser sur le commerce et chercher comme sur une balance de savoir ce qu'on perd et ce qu'on gagne, l'influence c'est comme de l'investissement, il faut savoir perdre et prendre le risque de perdre pour gagner plus tard. Vous pensez que les chinois s'en mettent plein les poches par magie? Ils font crédit à ces pays, ils investissent des milliards pour obtenir ce qu'ils convoitent .Quand la France fait la même chose, tout le monde dit qu'on fait n'importe quoi, qu'on est des abrutis que d'avancer de l'argent à ces pays qui ne rembourseront jamais, dont les Rafale égyptiens... Même l'aide au développement, on ne veut y voir que de la "perte" car on s'obstine à vouloir voir qu'une équation financière , oubliant que ça joue sur notre influence, que ça permet d'investir indirectement dans certains pays qui n'ont rien pour obtenir une influence. Tous le font, tous les pays qui "aident" le font pour obtenir de l'influence. L'influence et encore l'influence toujours l'influence, faut comprendre ce que c'est dans son sens global et non pas juste compter les sous. On était par exemple bien content au Mali, vu qu'on évoque Serval, d'avoir 2-3000 tchadiens à nos côtés en 2013, si ça s'est fait ce n'est pas grâce à notre influence commerciale, mais celle qui est diplomatique et militaire. Notre problème depuis des années, c'est qu'on ne veut pas comprendre que nous sommes entré dans une guerre d'influence. Ce n'est pas juste une question de présence militaire, on peut partir de ces pays, cette guerre d'influence ne s'arrêtera pas, nous ne sommes plus en RCA, ni au Mali, ni au Niger, pourtant vous avez l'impression que nos relations s'améliorent? Vous imaginez que maintenant que nous ne sommes plus présents sur place on va mieux commercer avec ces pays? Ce n'est pas parce qu'on ne gagne rien financièrement que nous n'avons aucune influence à perdre. Les russes jouent à 100% dessus, ils y trouvent un moyen simple de réduire l'influence occidentale dans des pays faibles et pauvres. Ils ne s'en cachent plus, ils mettent un paquet d'argent dedans, tout un service de propagande et qu'est-ce qu'on observe? Que leur investissement amène de l'influence et notre désinvestissement mène à notre perte d'influence. Je l'ai souvent répété, notre problème n'est pas notre présence militaire, c'est de chercher la fin de la françafrique comme si ça serait une tare, une honte ou une anormalité colonisatrice d'une autre époque. Non la françafrique n'était rien d'autre que l'investissement de notre état pour garder notre influence en Afrique, le problème c'est qu'on a voulu fuir le relationnel et le soutien à des politiciens, à des camps, on a voulu jouer la "propreté" pour les beaux yeux non pas des africains, mais des français qui préféraient parler de scandales politiques plutôt que de parler de l'influence de la France. Aujourd'hui on voit quoi? Du russafrique et de la chinafrique et ils ne font pas autre chose que ce que nous faisions, car ce que nous faisions n'était pas simplement lié au passé colonial, c'était "adapté" à ces pays (qu'on le regrette ou pas on fait de la realpolitik). Cette guerre d'influence vise à supprimer l'ensemble de notre influence dans ces pays par des putschistes, par de la propagande et des réseaux qui vont dans tous les pays, même ceux qui n'ont pas l'armée française chez eux. C'est un dégagisme de notre influence militaire, diplomatique, économique, culturelle, il est de notre devoir de ne pas l'accepter. Il ne faut pas se dire "qu'on se casse et qu'ils se démerderont, qu'on fera l'économie du coût de présence de notre armée" car cette histoire ne s'arrêtera pas avec notre départ, demain ce sera ailleurs et après-demain encore ailleurs. Tu dis "gardons la Côte d'Ivoire", tu crois sérieusement que ce dégagisme français n'a pas déjà son réseau dans ce pays pour faire la même chose par effet domino? Les gens dans ces pays sont très influençables et changent au gré du vent. Quand le vent qu'ils ont dans le dos est porté par le dégagisme français, ils vont être de plus en plus porté par ce courant et ça va s'amplifier. Plus on va reculer, plus ils vont gagner en confiance et plus ce vent soufflera fort. Nous devons leur imposer des blocages, des barrières, créer des échecs, des désillusions pour que le vent tourne. Aujourd'hui on voit les juntes du Mali ou du Burkina qui ont une telle confiance en elles, qu'elles se prennent pour je ne sais quoi (menaçant de guerre si on s'en prend aux putschistes du Niger). Tout cela c'est parce que nous les avons laissé faire tranquillement leur petite affaire, porté par une propagande et un noyau de soutien populaire qu'on faisait et qu'on fait encore passer comme l'ensemble du peuple. On ne veut pas voir la machine à propagande qui alimente tout cela, on ne veut pas comprendre que tout ce système craint énormément ce que j'ai expliqué plus haut, c'est à dire un échec, une désillusion. Ils sont donc dans une radicalité croissante des discours pour maintenir et faire vivre cette défiance et cette "résistance" pour éviter qu'un doute ne s'installe et vienne briser les rêves de leurs sympathisants ou d'autres groupes qui dans différents pays adoreraient voir un renversement politique du même genre. Comprenons bien que tout cela aujourd'hui est en vérité qu'une idée, que ni au Mali, ni au Burkina les juntes n'ont amenés plus de paix, plus de sécurité ou une amélioration de la vie des citoyens, ils n'ont réaliser que des choses qui vont nourrir cette idée et celle de ses sympathisants. On est dans une guerre d'influence qui est aujourd'hui menée par la Russie par l'intermédiaire de putschistes et d'un réseau de groupuscules hyper actif en plus du réseau liée exclusivement à la propagande sur internet, ne faisons pas semblant que ça n'a rien à voir. Son ennemi c'est l'influence occidental et ils iront placer leurs marionnettes (coup d'état) partout ou ils pourront le faire. Nous devons comprendre que la guerre qui se joue aujourd'hui et qu'on doit mener, c'est cela. Il ne faut pas négliger la probabilité que les russes précipitent Wagner au Niger, de la même façon qu'il n'est pas impossible que le Burkina et le Mali viennent déployer des troupes sur place, même faibles, le symbole excitera "l'idéologie" et ses adeptes. Ils s'inquiètent sérieusement de la fin de notre "laissez-faire" et vont tout tenter pour dissuader d'un passage à l'acte. Mais je l'ai déjà précisé, au Niger on va agir. Bien entendu on va laisser l'initiative aux pays africains, on n'évacue pas en ce moment les ressortissants "au cas où", on évacue car on anticipe une réaction qu'on cherche à éviter de gérer le moment venu. Mais n'en doutons pas, on mettra les moyens qu'il faut pour soutenir la force de la CEDEAO dont les pays ont bien compris qu'il faut mettre un "stop" au Niger car les prochains ce seront eux.
  9. Quand des braqueurs entrent dans une banque et prennent en otage le directeur pour obtenir les clés du coffre, il y a souvent deux issues. Le première c'est qu'ils ont le temps de prendre ce qu'il faut et de partir, la deuxième c'est que la police arrive et finit par cerner les braqueurs. Ici c'est pareil, on a des braqueurs qui ont la certitude de réussir leur braquage car ils en connaissent d'autres qui ont réussis (Mali, Burkina...). Sauf qu'on va venir les cerner. Ne croyons pas qu'on va avoir une grosse résistance , quand les dés seront lancés, la réserve sera de mise et ça va vite se désolidariser. La garde nationale qui est la force principale des putschistes sur laquelle ils peuvent espérer une solidarité, risque elle aussi de vite se faire discrète si ce n'est de s'évaporer quand ils seront confrontés à une action de force. Qu'il y ait des escarmouches ici et là, c'est probable, mais le rapport de force s'imposera vite. Un ou deux drones Reaper armés dans le ciel et on a déjà un gros avantage, on a les Mirage à côté, on a ce qu'il faut pour agir. Comme je le disais le plus gros problème qu'on peut rencontrer, ce sera au niveau de cette population qu'on connait bien et qui est largement manipulée par certains mouvements. C'est un réseau qui dès qu'on bougera notre petit doigt ira lancer ses appels de ralliements sur ses réseaux. Il faut s'attendre selon moi à un noyau dure du niveau de ce qu'on a vu dans la manif "organisée" hier. On pourrait croire qu'ils étaient nombreux, mais en vrai, pas tant, surtout dans une capitale de 2 millions d'habitants. Cette foule faudra lui faire face et comme souvent dans ces pays, quand elle a un sentiment de supériorité, elle dégénère dans la violence, si on lui impose la supériorité, ça se disperse et se réduit. Il y a quelques années, je pouvais dire ou je pouvais comprendre ceux qui essayaient d'écouter, de satisfaire les revendications de ce genre de foules. Aujourd'hui je pense que nous devons faire une totale abstraction des revendications tant dans ce genre de manifestations que sur les réseaux sociaux, car nous sommes dans une totale machinerie de propagande dans laquelle notre faiblesse ou complaisance est pire que notre résistance et nos actes. On a beau ne plus être au Mali ou au Burkina, voyez que rien ne change, on reste l'ennemi qu'ils continuent obsessionnellement de combattre. Nous sommes désignés comme leurs ennemis, nous devons accepter de l'être car ce n'est pas en écoutant et en allant satisfaire leurs revendications que nous construisons une meilleure relation, leur objectif c'est que nous perdons tout, c'est une idéologie totalitaire qui n'a pas de frontière, le même genre d'idéologie que pourrait être celle de Daesh, même si c'est un autre registre. La cause commune c'est de vouloir "abattre" la France, arrêtons de jouer les passifs par peur d'entendre des discours de la Françafrique car au final cette passivité ne fait qu'amplifier la confiance et l'envie de faire plus et plus loin de ceux d'en face, jamais nous n'avons obtenu l'effet inverse. Peu importe qu'ils ne nous aiment pas, ce n'est pas ce qu'on leur demande. La France doit défendre ses intérêts, son image, doit imposer son respect. On doit choisir des camps dans ces pays, car quand on cherche à plaire à tous, on finit par ne plaire à personne et bien souvent ce sont ceux qui sont les plus opposés à la France qui l'emportent car on a abandonné nos alliés d'hier. Dans le cas Nigérien, on doit remettre le président à ses fonctions et on doit ensuite derrière l'aider et l'appuyer pour qu'il combatte cette opposition qui oeuvre contre nos intérêts. Peu importe que cette opposition sera remontée et désabusé, peu importe qu'elle aura concrètement de quoi nous détester en avançant notre ingérence mais il ne faut pas se laisser marcher dessus. Ces gens sont ceux qui défendent la Russie dans son ingérence en Ukraine, ils défendent les droits de la Russie à défendre ses intérêts par la force et demande à nous de les respecter, ils n'ont donc aucun problème pour qu'on soit également en droit de faire respecter nos intérêts, y compris de force, y compris en soutenant des camps qui s'opposeront à eux.
  10. Détrompe toi, ordre préparatoire est déjà donné, une intervention au Niger se fera, tout dépend de sa forme. On privilégie l'implication des africains à qui on apportera le soutien nécessaire mais ce coup d'état est celui de trop qu'on va mettre en échec.
  11. "Emmanuel Macron "ne tolèrera aucune attaque contre la France et ses intérêts", assure l'Élysée ce dimanche, alors plusieurs manifestants manifestent devant l'ambassade de France dimanche à Niamey, certains d'entre eux insistant pour y entrer. La France répliquera "de manière immédiate et intraitable" en cas d'attaque contre ses ressortissants, a indiqué l'exécutif." https://www.bfmtv.com/international/niger-emmanuel-macron-ne-tolerera-aucune-attaque-contre-la-france-et-ses-interets_AD-202307300206.html
  12. Ce qui sera encore plus dangereux, c'est quand ce genre de drones suicides finiront par "sortir" des conflits et commenceront par être utilisé par des terroristes ou des groupes extrémistes désireux par exemple vouloir éliminer une haute autorité... On rigolait il y a quelques années quand on voyait Merkel avec un drone qui lui tournait autour, je pense qu'on va devoir de plus en plus prendre chaque drone comme une menace et on finira par des interdictions et des restrictions à la vente. Ils deviendront aussi un outil pour des opérations clandestines. Pour l'instant on regarde ça sous l'oeil de la guerre en Ukraine, on voit cela comme un matériel militaire, mais comprenons bien qu'on parle ici d'un bricolage, si parfois une tête de roquette est utilisée, parfois la charge est totalement artisanal. Trouver des choses qui explosent, y ajouter des billes ou des clous, rien de compliqué en vérité, c'est connu pour ceux qui s'y intéresse un peu. Méfions nous, les années à venir peuvent surprendre avec ces drones qui permettent justement d'agir à distance avec discrétion pour l'opérateur.
  13. Comme je le disais hier, au Niger ça ne passera pas, c'est le coup d'état de trop sur lequel on va mettre un stop. Il faut bien comprendre que nous ne sommes pas seul dans l'affaire, les américains sont concernés au même niveau. Les autres chefs d'état de la CEDEAO commencent à s'inquiéter pour leur sort et demain dans leur réunion ils vont soutenir l'action de force qu'on leur proposera (suite à la réunion de cet après-midi). Bien entendu on va y mettre la forme diplomatique, c'est à dire qu'on va appeler à la libération du président légitime, on va appeler à un retour de l'ordre constitutionnel et on va offrir une porte de sortie aux putschistes (qu'ils saisiront ou pas). C'est ce refus prévisible des putschistes qui va précipiter l'action de force. Cela ne signe pas forcément un affrontement, il y a de grande chance qu'il suffit qu'on vienne se positionner ou il faut pour qu'ils cèdent. L'inconnue la plus problématique n'est pas de devoir affronter l'armée nigérienne car elle regardera ce qui se passe, mais c'est la rue. Il sera donc nécessaire d'agir préférablement de nuit pour qu'au petit matin ce soit un fait accomplit. Le soutien de la rue aux putschistes est négligeable et par le passé on avait déjà vu que le camp adepte du "à bas la France" et du drapeau russe sont peu nombreux et qu'ils avaient déjà été réprimés (donc je veux dire qu'ils étaient à portée des forces nigériennes). Un rassemblement au niveau de l'aéroport est aussi prévisible, dans tous les cas on renforcera notre présence sur place (surtout humainement) avant d'agir (en priorité depuis la CI et le Tchad). La prise en compte de l'influence russe qui ne se cache plus de son combat contre nous (se cachant derrière l'anticolonialisme pour ne pas nous nommer) est déterminant dans ce changement de cap. Au bout d'un moment il fallait réagir, ce sera au Niger.
  14. Ce coup d'état ne passera pas, c'est sans doute la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Le Niger est trop stratégique en ce moment (pas le pays en lui même, mais d'un point de vue militaire, que ce soit nous, les américains ou encore l'ONU dans son désengagement du Mali). On va donc agir, au préalable avec la diplomatie ou on va obtenir la libération du président pour qui on assurera la protection. Ensuite on va entrer dans une phase d'ultimatum pour un retour du président à ses fonctions et pour l'organisation d'élections précipitées. En cas de refus, cela sera fait par la force avec toute la légitimité qu'on a et qu'on aura trouvé au travers les différentes organisations africaines et internationales. Niamey ce n'est pas Bamako, le palais présidentiel il est à 10km de l'aéroport ou se concentre la plupart de nos forces et ou se trouve aussi une partie des américains.
  15. Il n'y a pas un hasard à ces coups d'états qui se suivent et se ressemblent. Même si on peut dire que c'est une "habitude" dans ces pays, vous verrez très vite qu'on va avoir la même tournure que chez les voisins. C'est à dire que ça va commencer à évoquer une "souveraineté" à retrouver qui passera par le départ des forces étrangères (le combat contre le terrorisme passera au second plan). Petit à petit on va faire monter la pression, la propagande va faire son office et on va revoir "étrangement" le même attrait envers la Russie, pour ne pas dire qu'on va revoir carrément les drapeaux russes dans les rues à côté des classiques "la France dégage". Bien entendu au début ils vont jouer les gentils envers nous. Faut pas se leurrer, les russes ont compris que dans ces pays il suffisait de se mettre quelques chefs dans la poche (argent...) à qui on promettra le pouvoir et la protection de ce dernier, pour réaliser facilement un coup d'état. La contrepartie nous la connaissons, elle est avant tout lié à contrer une influence occidentale et sa présence militaire, c'est et ça reste l'obsession de la politique étrangère russe. Je ne le répéterai jamais assez, mais notre volonté à vouloir jouer les "spectateurs" dans ces pays pour chercher à fuir ou décoller l'image de la Françafrique nous amènes à perdre bien plus qu'on pensait gagner. Pendant ce temps les autres vont faire du Chinafrique et du Russafrique sans se cacher, sans culpabiliser. Maintenant il faut aussi comprendre que le Niger, ce n'est pas juste la présence française, il y a aussi les américains qui ont fait de ce pays leur point central d'appui d'Afrique "centrale" avec la base d'Agadez. Ils ont à nos côtés à Niamey un détachement drones en plus de diverses FS qui entrainent et accompagnent les forces nigériennes (on se souvient des 4 bérets verts tués avec la vidéo qui tournait). Du côté français on est dans un tel état de peu d'agir qu'on est presque content si demain ces types vont nous demander de partir. En fait j'ai vraiment ce sentiment qu'au niveau de notre gouvernement on cherche délibérément le moindre prétexte pour quitter le Sahel le plus possible sans en assumer la responsabilité. Très clairement on ne résiste pas, on ne négocie même pas et dernièrement on dit qu'on va rester en fonction des besoins des uns ou des autres pour ne pas dire ouvertement "j'espère que vous n'avez pas besoin de nous". Gardons à l'esprit que nous sommes encore dans une phase de désengagement, ce n'est pas parce que nous ne sommes plus présents au Mali ou au Burkina, que les équipements sont tous rentrés. De même que Niamey doit de toute façon diminuer, on "réfléchit" juste à quel niveau. Nous sommes encore dans une posture de victime ou on a déjà un pied dehors, ici la seule grosse différence, c'est la présence américaine qui pourrait être plus difficile à gérer que la présence française, de même que peut-être si on a un semblant de lucidité, on cherchera avec eux un moyen de restaurer une certaine stabilité démocratique et un moyen de mettre fin à la spirale des coups d'états qui profitent en permanence à qui on sait...
  16. Je pense que depuis un moment Poutine aimerait que la Biélorussie soit "active" à ses côtés dans la guerre en Ukraine. Mais Minsk (pour de bonnes raisons) refuse malgré toutes les garanties de protections (y compris nucléaire) que Moscou lui a offerte. Poutine veut contrôler la Biélorussie, pour ne pas dire qu'il ambitionne de l'annexer. Loukachenko s'il se fait le bon allié qui va aider la Russie, qui va lui dire comment qu'elle est belle et qu'elle a raison sur tout, on a quand même l'impression d'assister à un jeu, parfois très grossier mais qui au final n'apporte pas ce que Poutine voudrait, c'est à dire l'engagement militaire de la Biélorussie dans la guerre. Alors si d'un côté il y a des gens qui vont dire "oui mais ils n'ont pas les moyens", de l'autre il y aura ceux qui comme moi vont dire "justement". Poutine pourrait très bien chercher un engagement de son voisin, non pas seulement pour l'aider, mais pour l'affaiblir et le pousser dans une situation favorable à ce que la Russie se place en protecteur afin de la rendre encore plus dépendante, un pas de plus vers l'annexion, pardon devrais-je dire la "réunification". Wagner pourrait jouer un rôle, on ne sait pas ce qui a été négocié et ce n'est pas certain que "l'initiative" de le faire venir en Biélorussie soit une idée de Minsk comme on cherche à l'afficher (ça donne un crédit politique à Loukachenko). Serait-il l'allume-feu qui après quelques mois d'une remontée en puissance irait titiller la Pologne ou le Nord de l'Ukraine? Serait-il peut-être même celui qui irait faire un coup d'état militaire à Minsk? Comprenons qu'on est quand même dans une guerre qui n'est pas anodine, ce n'est pas un engagement militaire qu'on va comparer à une intervention comme en Afghanistan. Poutine a engagé son pays dans une guerre qui devient de plus en plus idéologique alors même qu'elle se voulait à la base "territoriale". La tournure de cette guerre fait qu'aujourd'hui, en Russie on se place dans une guerre de "survie" face à un monde occidental qui veut sa perte. Cela faisait déjà depuis longtemps que dans ce pays on a un système qui cultive un rejet de l'occident. Culturellement en peignant l'occident comme un monde d'homos/transgenres, de faiblards sans valeurs masculines ou règne la débauche, le vice, la sauvagerie, l'anarchie. Militairement en jouant sur la forteresse assiégée. Ceux qui suivent la propagande russe y trouveront les thèmes des sujets et de l'argumentaire d'une Russie qui va défendre les valeurs chrétiennes pour ne pas dire civilisationnel pendant que l'occident tombe dans le wokisme, on celle d'une Russie encerclée par l'Otan. Voyez partout les "défenseurs" de la Russie répéter sans cesse les mêmes refrains, la même obsession sur certains sujets pour dépeindre l'occident et pour encenser la Russie. On doit comprendre que la Russie s'est retrouvée malgré elle dans une guerre à laquelle elle n'était pas préparée (d'où son obstination à continuer de parler d'une "opération militaire spéciale"). Je ne dis pas que la Russie est une victime, elle est celle qui a conduit à cette guerre, on ne le lui a pas imposée. Mais pour la propagande russe le discours, c'est celle d'une guerre "imposée" par l'occident, d'une guerre qui n'existerait pas si l'occident n'aiderait pas l'Ukraine. On en vient donc à considérer sérieusement que si les ukrainiens combattent c'est à cause de l'occident et qu'ils meurent pour lui, on continue à nier une volonté et une identité ukrainienne, encore un exemple qui montre que "l'idéologie" domine la raison. La Russie se porte depuis des années dans un idéal anti-occidental qui va plaire à l'ensemble des pays/personnes qui se placent également contre lui (ceux qui soutiennent la Russie à travers le monde, c'est qui honnêtement? il y a toujours de l'anti-occident dedans, parfois chez nous les russes jouent sur les anti-américains, car ils cherchent beaucoup à diviser l'occident et à a favoriser les partis pouvant amener à des sorties de l'Otan, de l'UE ou juste à foutre un peu le bordel). Il ne faut pas négliger cette idéologie en Russie qui va vouer une réelle animosité envers l'occident. Il ne faut pas nier qu'il y a du monde chez eux qui fantasment de nous faire la guerre pour de vrai, de nous envoyer des missiles nucléaires sans en mesurer les conséquences. Car leur idéologie a le malheur de les pousser à se croire dans une position de supériorité, comme celui qui porte les coups sans en recevoir. C'est pour cette raison qu'ils vont jouer les surpris/choqués quand ils se prennent des coups dans la guerre en Ukraine, lorsqu'ils obtiennent l'inverse de ce qu'ils espèrent et c'est pour cela aussi qu'ils vont s'exciter et se rassurer à chaque blindé ukrainien d'origine occidental détruit comme s'ils avaient vaincus tout l'Otan. Qu'il y ait une volonté d'attaquer la Pologne du côté de Wagner peut paraitre insensé militairement, mais ça entre pleinement dans cette idéologie. Si demain Wagner attaque la Pologne en cherchant par exemple de joindre la Biélorussie à Kaliningrad, ben en Russie ça va applaudir et soutenir. Cette guerre est celle qui va pousser ce monde russe à vouloir satisfaire ses envies, celle qui va pousser le pays à obtenir tout ce qu'il peut obtenir par la force car il ne le pourra plus demain. Les russes chercheront à pousser le plus possible, s'ils veulent étendre la guerre à la Biélorussie par l'intermédiaire de Wagner afin de pouvoir mettre la main sur la Biélorussie, ils le feront. S'ils peuvent grâce à Wagner obtenir le corridor de Suwalki, ils le feront car leur idéologie conquérante pousse à cela, maintenant notre réponse et les conséquences risquent de les énerver et ce sera encore de notre faute si on ne les laisse pas faire ce qu'ils veulent.
  17. Les américains se fixent souvent des "limites" qui ne sont en vérité que des étapes pour faire accepter dans leur système politique intérieur certaines choses. Il y a un an, aux USA, livrer des Bradley était débattu comme une escalade vis à vis de la Russie. Ceux qui parlaient de livrer des chars étaient regardés de travers. Pendant ce temps on voyait d'autres pays fournir leurs blindés (y compris chars) d'origine soviétique et aujourd'hui fournir ce genre de blindés à l'Ukraine, ben ça passe, il n'y a plus de débats. Quand les américains ont livrés les HIMARS, il ne fallait surtout pas livrer l'ATACMS, pareil ce serait vu comme une escalade, depuis les britanniques et français livrent des SCALP et vous verrez qu'ils finiront par leur livrer l'ATACMS. Le débat depuis quelques mois, c'est la livraison d'avions F-16 ou F-18, c'est pareil, pour les USA c'est "non", mais ce sont encore d'autres qui font l'initiative pour en fournir et Washington se contente d'accorder un tel transfert et l'an prochain on verra que les américains livreront eux aussi des avions. L'erreur est de ne pas comprendre qu'en réalité les américains ont un système intérieur qui adore débattre et se mettre des bâtons dans les roues, le consensus est recherché en permanence pour satisfaire le maximum. Ils ont besoin de temps, de garanties, besoin de rassurer certaines personnes, certains groupes. On pense souvent que les américains imposent tout et dictent tout à leurs alliés, pourtant ces derniers connaissent bien leur système et savent que les américains aiment également "suivre" un mouvement. Cela permet de ne pas assumer politiquement certaines choses, ça permet de clôturer certains débats. Eux ils pourront débattre des mois pour savoir s'il faut livrer des avions en mesurant les risques, les conséquences etc, mais si d'autres le font et qu'ils constatent que ça passe sans problèmes en fait, ils suivront, quitte à devenir très vite ceux qui feront le plus. Comprenons bien qu'aux USA, c'est assez compliqué, vous avez un groupe de politiciens qui sont d'accord pour livrer tout ce qu'ils peuvent donner, peu importe si l'Ukraine vise la Russie, d'autres qui seront d'accord pour livrer mais à condition que l'Ukraine ne l'utilise que sur son sol, d'autres qui voudront limiter certains moyens, d'autres qui vont sans arrêt dire "attention au stock on ne pourra pas affronter la Chine demain matin", d'autres qui diront "sauvons le contribuable américain, arrêtons d'aider l'Ukraine". Les limites américaines sont propres en réalité aux américains et le conflit en Ukraine montre bien au contraire qu'il y a des pays qui lorsqu'ils veulent faire plus pour aider l'Ukraine, ils le font même si les américains se retiennent de le faire. Beaucoup de pays à l'Est sont dans ce conflit plus entreprenant pour aider l'Ukraine que ne le sont les américains, ils le font avec leurs moyens mais ils étaient les premiers à fournir des chars, des hélicos, des avions. On a trop tendance à idéaliser une domination américaine, allant jusqu'à croire que le sentiment anti-russe (que les russes aiment appeler depuis quelques années "russophobie") serait dicté par les américains, mais c'est faux, les pays de l'Est sollicitent les américains pour s'installer chez eux, pour leur amener de l'aide, de la protection, ce ne sont pas les américains qui viennent et s'imposent à eux. Pour la capacité ukrainienne de frapper la Russie, il ne faut pas la négliger. Ils cherchent et obtiennent petit à petit des missiles et des drones suicides (y compris naval) ayant une grande allonge. Je l'ai déjà indiqué mais il faut s'attendre à ce que l'Ukraine dispose de son drone Shahed version locale qui ira quotidiennement cibler la Russie. On fournit des missiles à longue portée, on va fournir des avions qui disposeront de capacités à délivrer également des missiles de croisière. Ce conflit monte petit à petit vers un scénario d'usure et si sur le terrain les ukrainiens galèrent à faire plier la Russie, faut pas croire que l'étape à venir c'est la négociation, l'étape à venir sera la volonté d'user les pays dans leur globalité. La Russie s'y attache déjà en Ukraine et nous demandons hypocritement aux ukrainiens d'éviter de faire la même chose, sauf que ce son de cloches commence à agacer et va être remis en question. Plus les russes résisteront sur le terrain, plus on va amplifier nos aides et plus on va accepter de dépasser ce qu'on pense encore être aujourd'hui comme des "limites". L'erreur des russes (et que l'ensemble de sa propagande propage) c'est de croire que leur résistance amènera l'occident à cesser d'aider l'Ukraine, laissant croire que le combat est vain et qu'il faut donc passer à la table des négociations ou bien entendu la Russie exigera sans rien concéder. Cette guerre n'est pas aussi simple et ne se terminera pas ainsi, elle ne se terminera pas non plus sur un coup de sifflet américain inespéré intervenant à l'élection fin 2024 de Trump, tout cela c'est l'espoir des russes qui passent leurs journées à essayer que notre aide à l'Ukraine s'arrête, soit en laissant croire que ça ne change rien, soit en laissant croire que ça ne nous aides pas, soit en laissant croire que si on arrête pas c'est la 3e guerre mondiale qui va arriver.
  18. Très très peu en fait. Beaucoup vont "découvrir" leur salaire bien après avoir décidé de s'engager, si ce n'est une fois engagé. Le salaire peut être facteur de fidélisation, mais pas d'engagement. La cible des engagés est trop jeune, souvent en sortie de scolarité. On est bien plus regardant sur le salaire après quelques temps en milieu professionnel et qu'on connait certaines opportunités, qu'on connait sa "valeur".
  19. J'en rajoute deux : "Quand les armes parlent, les lois se taisent" , Cicéron. "Les règlements sont faits pour les soldats et non pour les guerriers ; la bataille se rit du code, elle en exige un nouveau, innové par elle et pour elle et qui disparait dès qu'elle est terminée", Napoléon Après je suis d'accord, il ne faut pas perdre de vue qu'il y a un envahisseur et un pays qui se défend. On a trop l'impression qu'on se trouve face à un match de foot entre deux équipes, comme si on pouvait défendre les deux sur le même niveau. Non et encore non, pour moi depuis le début il est un devoir pour tous de soutenir celui qui se défend et d'être contre celui qui attaque. Peu importe si certains avaient une certaine admiration, un respect ou une passion pour la Russie, ce pays est devenu un pays à combattre pour qui veut défendre certaines valeurs, certains principes, certaines justices. Cette guerre n'est pas un match de foot et il y a un réel devoir à s'opposer aux russes comme il y avait un devoir à s'opposer jadis à d'autres pays "agresseurs". L'Ukraine n'a pas cherchée cette guerre, on est face à l'impérialisme russe de ce qu'il a de plus simple, pourtant on continue encore à voir des personnes trouver une responsabilité à l'Ukraine sur tout ce qui se passe dans ce conflit, que si on va bombarder en ville c'est car les ukrainiens y cachent leurs armées. Mais bon sang, l'Ukraine est chez elle, le problème c'est de savoir ce que foutent les russes chez elle, l'armée ukrainienne ce n'est pas un groupe terroriste se cachant au milieu des civils. Le problème de cette guerre n'est pas de savoir si l'Ukraine a respecté les accords de Minsk quand le problème c'est que ces accords n'auraient jamais dût exister si la Russie ne se serait pas ingéré dans l'Ukraine en 2014. Et encore tout récemment on va essayer de faire croire que l'Ukraine a sa responsabilité sur la fin de l'accord céréalier. Il y a cette tendance que je critique ici et ailleurs depuis un moment, celle qui vise toujours à considérer la Russie sur le même plan que l'Ukraine, qu'il faut la comprendre, qu'il faut la satisfaire, qu'il faut contrebalancer les vidéos des ukrainiens montrant la destruction de blindés russes en publiant des vidéos de frappes de Lancet au nom d'une pseudo "équité" dans l'analyse. La guerre c'est la guerre, elle amène des pertes des deux côtés et elle n'a pas de limites à proprement parlé, tous les moyens sont bons pour gagner. Je n'ai jamais été de ceux qui vont critiquer la frappe d'un objectif qu'on peut qualifier de stratégique (même civil) ayant un intérêt militaire direct et indirect entraînant des dommages collatéraux. Ni même de ceux ayant critiqué la frappe d'objectifs pouvant nuire au potentiel général d'un pays (comme pour l'électricité). Par contre je suis de ceux qui vont pointer les méthodes pour y arriver et les échecs de ciblages qui conduisent à devoir raser un quartier quand on cherche à viser 3 types dans une maison, qui consiste à avoir un missile qui va taper une barre d'immeuble car la précision ou le renseignement est limite. Je le dis depuis un moment, ce qui compte c'est la "tendance" de la guerre, ce n'est pas dans l'observation de la destruction d'un blindé russe ou ukrainien qu'elle se mesure même si elles peut l'accompagner quand ça devient "massif". La tendance de cette guerre c'est celle d'une Russie qui a été vaincue, qui s'est ensuite repliée sur la zone qu'elle défend aujourd'hui et qui subit le tempo d'une Ukraine aidée par l'occident cherchant à reprendre son territoire. Le narratif russe a désormais "changé", elle est devenue celle qui résiste à l'occident, celle qui met en échec l'otan et ses matériels, reprenant fortement les principes de la communication ukrainienne qui lui a fait beaucoup de mal l'an dernier. On est donc du côté russe dans un état d'esprit ou on cherche à se rassurer de ses propres forces et capacités et surtout à vouloir démontrer la vulnérabilité de ceux d'en face. Mais dans les faits les russes ne sont pas bien placés dans ce conflit, ils n'ont tout simplement pas l'initiative et savent très bien que le temps ne fera que renforcer les ukrainiens et lui donner des capacités nouvelles, peu importe l'espoir qu'ils ont d'une lassitude de l'occident (qu'ils entretiennent bien chez nous) ou l'espoir de voir un Trump arriver au pouvoir et qui arrêterait du jour au lendemain l'aide US. Ainsi le blocage militaire dans lequel se trouve la Russie la pousse à chercher l'initiative ailleurs, en ciblant par exemple l'exportation de grains de l'Ukraine. De toute façon la Russie va pousser de plus en plus à aller chercher des cibles non militaires en Ukraine pour pourrir au maximum le "potentiel" du pays, la logique russe va être l'acceptation de la "perte" de l'Ukraine (avec l'interrogation sur les zones occupées), donc une volonté de foutre le maximum de bordel pour éviter que le pays ne se relève ou que cela coûte beaucoup aux occidentaux pour le reconstruire. Mais comme toujours, les russes ne comprennent pas que leurs volontés vont se heurter à une réponse en face. C'est ainsi que la tendance de ce conflit amènera l'Ukraine à faire de même en Russie et on finira par l'accepter, même si ça sera dans 1 an. Les ukrainiens vont chercher à frapper de plus en plus la Russie dans sa profondeur, frappant des installations sensibles non militaires dans la même "réciprocité" (le Kremlin aime bien ce terme). L'Ukraine vient d'annoncer considérer les navires se rendant dans les ports russes de la mer noire comme "potentiellement militaire". On peut sourire du coin de la bouche, pourtant il ne faut pas sous-estimer les capacités ukrainiennes, ils ont des drones navals suicides qu'on ne présente plus. Si jusqu'à présent ils se contentaient des navires militaires russes, y compris à quai à Sebastopol, en ouvrant le panel de cibles aux navires civils, il y en aura un paquet de choix. Ainsi les russes qui pensaient emmerder l'Ukraine en la sortant du marché du céréale ou la compliquant fortement dans ses capacités de productions (dont le stockage et le transport) risquent de se retrouver eux-même dans une situation ou leurs navires deviennent plus souvent des cibles que les navires à destination de l'Ukraine. Mais le Kremlin se place encore et toujours (c'est l'un de ses gros problème) dans une situation ou il domine et impose ses conditions/volontés sans que les autres ne bronchent. C'est toujours des certitudes qui reposent sur des faits concrets mais qui font abstraction des conséquences et possibles adaptations en face. Là les russes se disent qu'ils ont les moyens maritimes pour empêcher des navires d'aller dans le port d'Odessa, c'est factuellement vrai, mais se disent-ils qu'ils sont en capacité de contrer une menace drones (voir de mines) permanente et qui ira en s'accroissant sur les mois à venir?
  20. Oui et non. Quand on prend le salaire de base brut au plus bas de l'échelle, on se dit que c'est mal payé. Mais quand on fait le bilan à l'année avec toutes les primes (une opération sentinelle notamment), on a généralement une solde pour un 1ère classe qui va tourner autour de 1800€ net par mois en moyenne (je ne parle même pas des paras qui dépassent les 2000 net en solde de base). Le soldat touchant par ailleurs la prime d'activité, peut toucher également des APL en logeant à l'extérieur en plus de la compensation versée par l'armée pour logé à l'extérieur. Par le passé on a vu une augmentation lié à la suppression de PCP, une augmentation lié à la hausse du SMIC, du point d'indice et en septembre on a la NPRM qui va entrer en jeu et va apporter environ une centaine d'€ en plus à un jeune engagé. Bien entendu certains vont perdre dans le nouveau système, mais cette perte sera compensée par une prime équivalente à la perte pendant 9 ans, soit le temps ou la plupart ne seront déjà plus en service. Un jeune soldat il y a 5 ans était à 1300€ net environ par mois et d'ici janvier prochain (ou il y aura encore un gain indiciaire), on va s'approcher des 1600€ de base et sans doute autour des 2000€ en moyenne sur l'année (2 mois à sentinelle ça amène 3000€ par exemple, faut prendre ces compléments financiers en compte). Quand on prend ensuite les primes qu'on peut avoir dès lors qu'on est marié, qu'on a des enfants, qu'on est dans un camp, qu'on a certaines fonctions, certaines spécialités, honnêtement on peut avoir un salaire envié par beaucoup dans le civil. Ensuite forcément pour le très haut niveau ou certaines spécialités très recherchés dans le civil, l'armée ne sera pas le meilleur endroit. On peut aussi se plaindre que faire 2 mois à sentinelle et d'autres contraintes liés à la disponibilité ce n'est pas cher payé par rapport à ce que ce temps serait rémunéré dans le civil, mais quand même il fait partie de la vie du militaire. Le civil qui bosse à l'usine lui serait très surpris de voir ce que le militaire payé bientôt 1600€ fait réellement de ses journées en dehors de ces périodes d'activités. Très rarement vous verrez des engagés qui vont partir car ils ne gagnent pas assez, c'est autre chose qui les font partir, c'est cet autre chose qu'il faut chercher à améliorer (une ambiance, un environnement, un rapport humain, une reconnaissance quotidienne, un respect, des conditions de travail...) si on veut fidéliser. Franchement il y a quelques années j'étais tout à fait à l'aise avec l'idée de mieux payer les militaires, mais il faut quand même souligner que des choses ont été faîtes et qui amène de diverses manières (hausse de la rémunération de l'opération sentinelle, primes, hausse du salaire de base...) de l'argent à la fin du mois au militaire. On aime souvent prendre l'exemple du pire du pire des cas pour pointer le plus petit salaire, comme on va me rétorquer que tout le monde ne touchera pas la prime du combattant (faut faire ses CCPM pour l'avoir) ou celui qui ne fait pas un sentinelle pour majorer son salaire mais c'est de la mauvaise foi. Vous allez croiser un sergent-chef qui touchera peut-être 1700€ de base et à côté le même avec 2600€, un caporal chef qui a 1500€ et un autre 2000€. Oui l'un sera marié, l'un aura des enfants, l'un touchera une prime pour ceci ou cela, on ne va pas se mentir, vous ne trouvez pas cela dans le civil, dans l'armée on a un salaire qui évolue selon sa situation personnelle. Ce n'est pas l'ouvrier ou la serveuse qui verra une différence en passant de célibataire ou marié avec 3 enfants et qui n'a pas réellement le même ascenseur social (passage de grades d'échelles et d'échelons) Non le militaire n'est pas du tout l'un des métiers qui a le plus chuté en terme de pouvoir d'achat par rapport à la moyenne nationale. La chute du pouvoir d'achat est globale par rapport à l'inflation, mais comme je l'ai expliqué plus haut, des choses ont été faîtes, ça passe souvent sous forme de primes donc qu'on ne voit pas sur la solde brute qu'on va lire ici et là, mais ce sont des primes que tout le monde touche, après on en a d'autres selon les situations (familiales, fonctions/spécialité, hébergement, mobilité...) de chacun.
  21. T'étais motivé, j'ai décroché à la première ligne sur l'armée de 65 000 hommes
  22. Je me rappelle il y n'y a pas si longtemps et ça a duré des années ou on était là à gérer un budget qui stagnait. On en voyait qui disaient que tous nos problèmes ce sont les surcoûts opex, on cherchait chez les généraux en 2S les économies budgétaires, à chaque bombe tirée on évoquait son prix et on cherchait les alternatives par le bas pour s'adapter à la valeur financière de la cible en face. On comptait le prix des heures de vol sans jamais comprendre ce que ça représente. Bref l'approche était systématiquement une recherche d'économies. Mais de cette époque ou l'on tournait autour de 30 milliards de budget, on aurait été tellement excité de voir par exemple une hausse ne serait-ce d'un milliard de celui-ci. Aujourd'hui on est à 44 milliards et on va vers un 67 milliards en 2030, pourtant on arrive encore à avoir des gens qui nient (souvent par opposition politique) l'effort qu'on réalise pour nos armées. D'autres encore vont chercher à faire croire que la hausse n'est pas une vraie hausse, entre ceux qui disaient que ça ne fait que financer le surcoût des opex et ceux qui aujourd'hui disent qu'en fait l'inflation va tout bouffer, il y a quand même une mauvaise foi que je n'aime pas. On constate aujourd'hui que les économies qu'on voulait faire il y a 10 ans étaient ridicules et n'auraient jamais solutionné tous nos problèmes. Il y a un réel trou à combler et qui ne peut pas se faire sur un immédiat. Ajoutons dessus une transformation qui certes ne se verra pas forcément sur un tableau d'inventaire de wikipédia, mais qui amène tout de même un "fond" très important pour nos armées, que ce soit les munitions, l'entrainement, la maintenance. Pour certaines personnes, si on n'annonce pas 50 rafale de plus pour l'armée de l'air, c'est que l'armée ne se renforce pas. Pourtant c'est con, mais avant de vouloir 50 Rafale en plus, c'est important d'avoir déjà une flotte active avec la plus forte disponibilité possible, qui a des munitions pour durer et dont le personnel dispose des heures de formation. Il est logique de consolider ce qu'on a avant de chercher à faire du volume, ça ne sert à rien d'avoir 300 Rafale si demain en 1 mois de guerre il n'y a plus de bombes. C'est comme dans le conflit ukrainien, l'armée russe peut bien avoir sur le papier 3000 LRM, dans les faits il n'y a pas les munitions pour qu'ils soient pleinement exploité, donc le potentiel d'artillerie sur le papier n'est pas le potentiel réel. C'est là qu'on découvre les problèmes et une certaine surprise capacitaire entre ce qu'on pouvait croire et ce que c'est vraiment. Je simplifie via l'exemple ci-dessous. On a 100 canons en inventaire à qui on donne une capacité de 2000 coups par tube, ben l'idée c'est déjà d'avoir au minimum 200 000 obus en stock. Ensuite c'est d'avoir des canons disponibles (MCO). Puis c'est de penser à avoir des tubes de côté pour remplacer les vieux (1 pour 3 par exemple), tout en ayant l'industrie adaptée qui tourne. Ensuite c'est d'augmenter les stocks d'obus pour avoir le double du potentiel d'un tube. C'est seulement à ce moment qu'on peut commencer à augmenter le nombre de canons avec le même effort pour les tubes de rechanges, les obus. Voilà la démarche à suivre pour tout. Mais là aussi on remarque un grand nombre de personnes qui vont continuer à dire que nous avons "seulement" 109 canons ou que nous n'avons pas beaucoup d'obus en stock alors qu'en réalité c'est peut-être suffisant pour ces 109 canons. L'investissement doit donc se faire par le bas et on doit mettre de côté un petit peu la volonté d'avoir un semblant de masse si nous ne sommes pas capable de l'exploiter à son maximum. Sinon on finit par avoir une débauche de pertes et d'équipements inutilisables par défaut de disponibilité ou de munitions adaptées, de personnels compétents. Ensuite il faut savoir investir dans des choses qui font la différence, je préfère qu'on achète 5000 bombes guidées que 20 000 bombes non guidées pour se retrouver comme les russes à ne pas pouvoir les utiliser dès lors que la menace anti-aérienne se fait trop importante. Avoir des bombes qu'on largue à 50km avec précision métrique, quoi qu'on en pense, c'est fait pour la haute intensité, c'est fait pour vous tenir loin de 90% des moyens sol-air qui sont de courte et moyenne portée. Le conflit en Ukraine enseigne des choses à faire mais aussi à ne pas refaire.
  23. En fait, c'est le rôle de l'infanterie qui se réduit, en particulier pour des raisons humaines (armée pro). L'armée a toujours été un ensemble d'éléments qui vont se compléter afin d'arriver à optimiser au mieux un modèle à qui on exige de l'efficacité. Il ne faut pas se dire qu'il n'y a que les "combattants" qui sont utiles et qui servent, que tous les "non combattants" travaillent uniquement pour eux. L'ensemble des types amènent un effet, on peut très bien avoir une armée qui va vous mettre 5000 combattants mais disposant d'un grand "vide" autour d'eux qui se retrouvera moins efficace qu'une force de 1000 hommes bien entourée et soutenue. Avec un bon commandement, des moyens de renseignements et de communications, que ce soit des appuis aériens, un système de santé, du génie, de l'artillerie ou de la logistique (faut tenir), on parvient à apporter cette efficacité d'ensemble. Quand on voit l'attrition adverse qu'on peut amener par les airs ou par l'artillerie, on ne peut nier certains impacts, idem pour le cas des drones de plus en plus répandu. C'est la tendance aussi des armées modernes, celle de vouloir traiter l'ennemi en amont du contact de proximité au sol, un besoin de se renseigner, un besoin de frapper loin avec précision. On va mettre des milliards et des milliards dans des aéronefs, dans du renseignement, dans des munitions "intelligentes" pour faire cette guerre à distance et on cherche à exposer le moins possible les combattants. On évite (quand c'est possible) le face à face, l'infanterie devient presque ceux qui vont nettoyer/débusquer les "restes" et non plus ceux qui vont tailler les forces ennemies (rôle qu'on va attribuer à l'aviation, l'artillerie, les missiles, les drones...).
  24. Le problème c'est de croire et ne pas savoir. On se donne RDV demain pour avoir la confirmation de ton info.
  25. Au bout d'un moment va falloir comprendre que dans le monde de la propagande russe, on fantasme d'un tel moment, seul lueur d'espoir pour la victoire. Ils sont en permanence à vouloir croire et voir la fin de l'aide occidentale à l'Ukraine, vouloir voir venir un Trump qui va y mettre fin, c'est obsessionnel mais ce n'est pas la réalité. Les américains votent un budget en fin d'année pour celle qui suivra, celui de l'Ukraine est déjà budgété depuis fin 2022 et celui de 2024 sera débattu dans plusieurs mois. Croire qu'en plein mois de juillet on annonce cela, c'est méconnaitre le système américain. Encore une fois, le désir des uns fait naitre la fake news qui va permettre d'exciter ceux qui veulent y croire. La réalité c'est que l'aide occidentale ne s'arrête pas, qu'elle ne s'arrêtera pas comme ça du jour au lendemain. Il n'y a que dans le monde de la propagande russe que cette aide serait douloureuse et lourde pour nos armées, notre économie, qu'il faut l'arrêter pour se sauver et améliorer notre situation. Au bout d'un temps, il faut bien saisir le narratif de la propagande russe, il est toujours le même, c'est toujours nous les désavantagés qui perdons et qui subissons quand toutes les difficultés en Russie sont ignorées ou sont des avantages à long terme.
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