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Pol

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Tout ce qui a été posté par Pol

  1. Ahhh la Corée du Nord ! Cela doit faire plus d'un an qu'on entend qu'elle va "secourir" la Russie avec ses volontaires et ses armes/munitions. Moi qui voit tous les jours des gens expliquer que la Russie n'a aucun problème de manques en hommes, en munitions et autres, je me pose bien la question de savoir pourquoi il y aurait un tel "espoir" envers la Corée du Nord... La réalité, la triste réalité pour la Russie, c'est qu'elle est depuis février 2022 bien seule dans sa guerre. Poutine en est réduit à se tourner vers l'état le plus isolé et paria du monde pour se trouver un allié. On a beau se dire que la Russie n'est pas isolée, dans les faits en dehors de l'intérêt économique que certains cherchent à maintenir ou à profiter, il n'y a aucun pays qui est "avec" la Russie pour faire la guerre à l'Ukraine, même la Biélorussie n'y est pas. Les nouveaux "copains" de Poutine, c'est des types comme Kim Jung Un, c'est des chefs militaires de juntes africaines. Vous pensez sincèrement que la Corée du Nord va envoyer des "volontaires" aider la Russie en Ukraine? Vous pensez sincèrement que le régime nord-coréen va faire "découvrir" la monde "extérieur à un peuple qui vit encore comme dans les années 50? Non, même dans la zone de guerre, le nord coréen observerait un monde bien différent de ce qu'il connait et l'amènerait à revoir la copie sur son propre pays, que ce soit sur l'instant ou à son retour au pays. Si le monde serait resté figé dans les années 50 comme la Corée du Nord, alors bien entendu que cette idée de volontaires serait plus crédible, mais comprenons quand même que la survie du régime nord-coréen requiert cet isolement qui permet à son peuple de croire qu'il vit dans le plus beau, le plus évolué, le plus puissant avec le meilleur dirigeant du monde. Ils vivent depuis la naissance dans une illusion collective ou il n'y a qu'une toute petite fraction de l'élite (qui profite de ce système) qui a conscience de ce qui se passe en dehors du pays. Notre ami Kim ne prendra pas le risque de faire sortir des milliers de nord coréen (issue du peuple) pour découvrir le monde extérieur, même si c'est pour faire la guerre, car le risque de déstabilisation intérieur à leur retour est important. C'est sans compter qu'une telle entrée dans le conflit pousserait très certainement des pays, si ce n'est l'Otan à entrer plus activement dans le conflit. Donc au mieux la Corée du Nord apportera des armes et des munitions contre de l'argent ou un accès à certaines armes russes. Mais toute action amènera une réaction en face, y compris autour de la Corée du Nord.
  2. Le problème c'est que ce genre d'attaques ne va pas s'arrêter et qu'elles vont s'amplifier. Il n'est pas impossible que dans quelques mois on se demande ce qu'il reste de la flotte russe en mer noire capable de naviguer. Il ne faut surtout pas considérer cela comme si ça serait exceptionnel, les ukrainiens investissent beaucoup pour arriver à détruire la flotte russe en mer noire. Ce n'est pas parce qu'ils ne vont pas la détruire en 3 semaines qu'il faut se dire que les russes ont encore de quoi faire. 2 ou 3 navires détruits ou endommagés par mois, c'est déjà suffisant. On voit en Crimée que les ukrainiens cherchent à identifier, détruire les défenses anti-aérienne et qu'ils arrivent à taper le coeur des installations de Sebastopol, il n'y a rien d'impossible à réitérer cela quelques fois de plus.
  3. Ne jamais dire jamais si on a la mémoire courte. Pour ta question, c'est parce que je suis amoureux de toi
  4. Ce que je veux dire, c'est que la dernière fois, lorsque j'ai repris ton point de vue d'il y a un an, il était tellement à côté de ce qui s'est passé que tu l'a pris comme une attaque personnelle. Donc ce que je dis c'est que dans un an, je vais refaire la même chose. Il y a un an et demi, les gens comme toi vendaient la puissante armée russe qui avec ses wunderwaffens allait anéantir facilement l'armée ukrainienne. On ne voulait pas imaginer un quelconque autre scénario qu'une Ukraine subissant le rouleau compresseur russe, qui n'est pas capable de tenir la mer, pas capable de tenir les airs et que sur terre elle se ferait réduire en miette par l'artillerie puis écraser par les chars avant de pouvoir faire quoi que ce soit. Toutes les personnes qui avaient cette vision de la Russie ont mis des mois à simplement accepter une situation différente, allant à imaginer une Russie qui garderait ses meilleures matériels loin du front, qu'elle se retiendrait, que si Poutine dit le mot "guerre" au lieu "d'opération militaire spéciale" on allait voir ce qu'on allait voir. Désormais on a une Russie qui se vante de résister aux assauts de l'Ukraine et on a toujours des types qui ne voient pas l'aberration de cette situation, qu'ils considèrent cela normal si ce n'est bénéfique à la Russie, comme si ça serait la preuve de ses forces alors que c'est la conséquence de ses faiblesses. Il ne faut pas être là à jubiler que l'Ukraine ne conquiert pas en 2 semaines tout le territoire occupé par les russes afin de continuer à croire que l'aide qu'on lui apporte "ne change rien" à la situation. Personne n'a jamais prétendu qu'on livrait des armes "miracles" et ce n'était certainement pas les chars qui étaient présentés ainsi. Le char était un symbole d'une limite que s'imposait les occidentaux comme tant d'autres limites et c'est bien en faisant sauter ces limites qu'on franchit à chaque fois une étape dans le soutien à l'Ukraine. Entendre dire que la destruction de navires russes ne change rien, que c'est sans importance, c'est nier la "profondeur" de cette guerre pour la Russie de demain. La Russie a un potentiel militaire global, elle ne peut pas se permettre de perdre ce potentiel quand dans le même temps la situation sur la ligne de front ne lui est pas favorable non plus. La Russie continue de tenir mais l'Ukraine continue d'être à l'offensive, peu importe que ce ne soit pas une guerre éclaire, peu importe que ça avance d'1km par semaine, une telle situation n'est pas synonyme d'un échec de l'Ukraine et n'est pas bonne pour la Russie si ça continue encore et encore. Dans le même temps on a les ukrainiens qui vont réduire le potentiel militaire globale de la Russie, là aussi, faut pas s'arrêter à l'instant présent en se disant que ce ne sont pas 2 navires en moins qui vont changer quoi que ce soit, c'est de comprendre que ça va continuer et que peut-être dans 1 an on sera là à se demander ce qui reste de la flotte russe en mer noire. Cela va en faire sourire certains qui veulent croire aujourd'hui que tout cela ne se reproduira plus... La Russie ne mise sur rien du tout, elle subit une guerre qu'elle ne peut pas arrêter seule de son côté sans perdre la face. Cette idée de l'armée ukrainienne qui serait là à subir le courroux de l'armée russe, qui se ferait saigner comme pas possible au point de manquer d'hommes, désolé mais c'est ce qui fait vivre les soutiens de la Russie qui s'imaginent refaire la grande guerre patriotique contre l'Allemagne nazie. Une idéologie qui fait abstraction des difficultés russes, qui fait abstraction des pertes russes, qui fait abstraction des limites capacitaires russes et qui laisse presque le sentiment que la Russie serait dans l'acceptation de perdre des millions d'hommes pour atteindre le moment ou les ukrainiens n'auront plus personne pour porter un fusil. C'est un délire qui permet de donner de l'espoir à ceux qui veulent une victoire russe, qui veulent croire que la Russie sait ce qu'elle fait en poursuivant minutieusement un plan méthodique, réfléchit qui ne peut que conduire à la victoire. Non la Russie galère dans cette guerre et elle cherche à s'éviter une défaite qui serait humiliante et surtout politiquement suicidaire pour ceux qui gouvernent. Les russes résistent comme ils peuvent, au mieux, mais ce n'est pas une stratégie dans laquelle les ukrainiens sont tombés et qui conduira à leur effondrement.
  5. Dans une guerre longue, c'est rarement celui qui ne joue pas à domicile qui gagne.
  6. Vais-je à nouveau devoir déterrer tes commentaires dans un an pour entendre que je fais des attaques personnelles?
  7. Dans ce conflit le temps ne joue pas pour Moscou car plus le temps passe, plus les ukrainiens gagnent des capacités "nouvelles" qu'ils n'avaient pas avant la guerre. Les ukrainiens se dotent de plus en plus d'armes de précision à longue portée, nous somme au début de la chose, comprenons le. L'effort de Kiev pour frapper la Russie dans la profondeur est bien plus impactant que la capacité russe à frapper l'Ukraine dans la profondeur. C'est con à dire, mais le fait que l'Ukraine soit un pays relativement "pauvre" lui donne un avantage par rapport à la Russie. Cela place l'Ukraine comme celle qui peut amener des dommages et des pertes sur des cibles de valeurs quand la Russie n'a pas grand chose de valeur à viser qui ait un réel impact. Ne le cachons pas, mais depuis le début on voit bien que malgré des milliers de missiles et drones balancés sur l'Ukraine, l'impact est assez faible, car il n'y a pas réellement de cibles que je vais qualifier "d'intéressantes". Pour les ukrainiens au contraire, la Russie dispose de très nombreuses cibles intéressantes, des choses de valeurs. Le cas de Sebastopol en est une illustration parfaite, je l'avais bien expliqué qu'à un moment ou à un autre les ukrainiens iront flinguer la flotte russe. L'Ukraine n'a pas de marine à perdre contrairement à la Russie, donc on est dans une situation déséquilibrée, celle ou les ukrainiens peuvent couler des navires russes quand ces derniers sont bien incapables de trouver une réponse équivalente. Les russes se disent que sur le papier ils ont la marine nécessaire au contrôle de la mer noire, qu'ils peuvent imposer un blocus aux ukrainiens et que derrière ils peuvent faire ce qu'ils veulent. Mais en pratique, entre les missiles, les drones en tout genre, on tend vers une situation ou les russes sont les piégés de la situation. Ce n'est pas en perturbant les quelques navires qui vont à Odessa que l'Ukraine va s'écrouler. L'Ukraine dépend aujourd'hui de l'aide extérieure quand la Russie dépend d'elle même. Quand on pose la situation ainsi, on se dit que la Russie a un avantage, sauf qu'en fait ce qui fait tenir l'Ukraine, la Russie ne peut pas le toucher, elle ne peut pas couper les aides financières des occidentaux, elle ne peut pas toucher les productions occidentales, elle ne peut pas casser la logistique que nous avons vers l'Ukraine, les bases de soutiens, les camps d'entrainements etc. Alors bien entendu on va avoir ceux qui vont dire ou espérer que ces aides cessent (le Kremlin en tête) pour que l'Ukraine puisse s'écrouler comme elle le devrait si elle serait seule, mais rien ne prend cette direction. Par contre de l'autre côté, la Russie qui dépend d'elle même, ben on peut l'affaiblir, elle a bien plus à perdre en mer noire, que ce soit pour sa flotte ou pour son commerce (pétrole, gaz etc...) et ces pertes ne sont pas compensées généreusement de l'extérieur. Quand on met en perspective le fait que l'Ukraine va poursuivre le développement et l'acquisition d'armes permettant la frappe en profondeur, on peut se dire que sur le long terme, la Russie a énormément à perdre. Nous sommes à l'aube d'un nouveau chapitre dans ce conflit, comprenons le, je l'ai déjà répété, ne nous attendons pas à ce que l'hiver à venir sera comme le précédent, c'est à dire qu'on va compter le nombre de missiles tirés par la Russie et le nombre de missiles interceptés par l'Ukraine, on va compter les points dans les deux sens et les ukrainiens marqueront toujours plus de points car ils ont un choix de cibles important quand les russes ne l'ont pas. Vous n'imaginez pas le nombre de sites intéressants qu'il y a à portée de missiles depuis l'Ukraine, vous n'imaginez pas les infrastructures énergétiques qui descendent vers la mer noire et qui sont loin d'être protégées, sans oublier tout ce potentiel militaire dont on voit déjà depuis quelques temps la tendance à long terme qui va prendre. On a des attaques qui vont détruire des navires à Sebastopol, des avions aux frontières des pays Baltes, des bombardiers ailleurs. On voit bien qu'ils arrivent de plus en plus à venir neutraliser de gros systèmes comme les S-400, ça leurre, ça expérimente mais ça passe. La Crimée rappelons le, c'est sans doute la zone la plus militarisée et protégée que la Russie dispose, si ça frappe Sebastopol ce n'est pas un coup de "chance". L'Ukraine investit et reçoit ces munitions à long rayon d'action et va en utiliser de plus en plus. Nous arriverons assez vite à une situation ou l'Ukraine sera capable de mener ce genre de raids tous 1 à 2 fois par semaine. On peut jouer les naïfs en continuant de ne pas comprendre la manière dont tout cela se passe en disant que les ukrainiens n'ont que quelques Scalp ou quelques missiles locaux (Neptun) et que donc très vite ils n'auront plus rien à tirer, mais c'est une erreur. La réalité et je l'ai déjà expliqué depuis des mois, c'est que les américains finiront par fournir leurs ATACMS, c'est qu'on verra aussi les allemands fourguer leurs Taurus et qu'après cela on aura des F-16 qui pourront mettre en oeuvre des missiles de croisière (+anti-naval) bien américain. La tendance des armes à longue portée en Ukraine c'est ça, couplé à des drones qui vont aller à plus de 1000km. On aide les ukrainiens pour tout ça, même les conceptions "locales" sont largement aidées, cela permet aussi de frapper en Russie sans que l'on accuse l'occident d'être responsable. De toute façon les russes ne peuvent rien faire et on finira par le comprendre. Quand les ukrainiens viennent taper les 2 navires en cale sèche à Sebastopol, c'est qu'ils ont été renseignés. Le temps n'est pas l'allié des russes dans cette guerre et ceux qui ne veulent pas le comprendre sont ceux qui ne veulent pas l'accepter.
  8. Qui est sincèrement surpris de ce crash? On est nombreux à le dire ici ou ailleurs que posséder une aviation va bien au-delà d'avoir des avions en inventaire. Outre le fait d'avoir des avions en bon état au moment de l'acquisition, on sait le besoin qu'il y a autour de la maintenance et du pilotage (il faut du personnel spécialisé). En vérité, les seuls qui sont surpris (et sans doute très silencieux) sont ces africains qui idéalisent les dons de la Russie et qui pensent justement qu'il suffit d'avoir des avions en inventaire pour pouvoir faire comme les français à Barkhane. Il sont également convaincus par exemple que leurs drones TB2 sont comparables à des Reaper. Comme je l'ai déjà indiqué, la junte malienne fait le jeu des terroristes pour satisfaire un populisme très bamakois. On dégage les français, on dégage la MINUSMA et on reste convaincus d'arriver à imposer un rapport de force . Sans compter la volonté de se venger des touaregs qui restent leur ennemi idéologique. Tous les acteurs attendent le départ de la MINUSMA car cela donnera à tout le monde le loisir d'agir comme il l'entend. On comprendra dans quelques mois que cette force onusienne, même si elle n'était pas une force qui chassait les terroristes, permettait de contrôler le terrain, permettait de d'empêcher des guerres intestines et permettait de sanctuariser les grandes villes. Désormais les agglomérations vont redevenir des enjeux et des prises possibles pour n'importe quel acteur. Bamako veut reprendre Kidal, ils attendent que la MINUSMA ne soit plus là. Ils se lanceront contre les touaregs et je vous le dis, ça va très mal se passer pour eux. L'armée malienne n'est pas devenue toute puissante et il y aura de fortes complications logistiques pour aller dans ce Nord. On peut croire que la situation au Mali va stagner dans la même ambiance qu'actuellement, on se dit que ça sera rythmé par des attentats, une situation pourrie mais qui globalement ne sera pas fondamentalement bousculée. Mais qu'on ne s'y trompe pas, les diverses forces qu'il y a au Mali font qu'on peut voir des villes comme Ménaka, Gao, Tombouctou se retrouver du jour au lendemain avec des centaines de types en armes, que ce soit de l'EI, d'AQMI, JNIM ou des groupes touaregs. L'armée malienne en une bataille peut revivre une situation analogue à celle de 2012.
  9. Je suis ravis d'avoir écouté ton opinion différente Le reste est un travail personnel. Bonne soirée.
  10. Bien sûre que si, tu es libre de ton opinion différente, d'ailleurs je ne fais que citer tes commentaires. Je suis totalement d'accord pour que tu développes et qu'on débatte ensemble de ton opinion. Commençons par: "si jamais il y a un conflit, ça se limitera a la destruction de l armée ukrainien par bombardement massif, certainement pas par une modification des frontières. Ça n a aucun intérêt pour la Russie"
  11. Ta première réponse sur "l'opinion des autres" sur le fil de discussion de l'Ukraine (page 1) Quand on plante des graines de tournesol, faut pas s'attendre à récolter des fraises.
  12. Quand aujourd'hui je vois jean-françois raconter comment la Russie parvient à résister aux assauts ukrainiens, je me dis que...
  13. Entre vouloir et pouvoir, il y a tout un monde. Les russes sont nourris d'une idéologie qui permet de maintenir l'acceptation du coût de la guerre. Comme je le disais, nous n'offrons pas aux russes la victoire qu'ils recherchent, c'est pourquoi ils veulent donner l'idée qu'ils sont ceux qui dominent la situation, ils veulent donner l'impression que ce sont eux qui dictent leurs volontés. C'est ainsi avec la Russie,ceci avant même la guerre. C'est l'expression politique d'un pouvoir autoritaire qui cherche à se faire respecter à l'étranger comme à domicile. En déclarant des objectifs inacceptables, les russes ne sont pas là à vouloir expliquer ou informer des personnes comme vous et moi de leur plan, ils sont dans une logique de chantage. L'effet recherché c'est qu'en face on se dit qu'il est préférable de concéder rapidement des choses pour que les russes n'atteignent pas ses objectifs annoncés. Mais il est faux de croire que les russes ont les moyens d'y arriver, c'est là la grosse erreur que beaucoup ne veulent pas comprendre et accepter. Les radicaux en Russie sont en fait la marque d'une idéologie inatteignable. C'est la désillusion ainsi que la frustration d'être devant une réalité bien différente de ce qu'ils aimeraient observer et atteindre. Ah oui c'est sûre, ces gens rêvent sans doute depuis des années de conquérir des pays comme l'Ukraine, d'envahir la Pologne, les Pays Baltes, d'anéantir l'Otan, des années qu'ils se l'imaginent et qu'ils font des plans sur la comète. La guerre en Ukraine a complètement douchée l'idéologie de ces gens, ils voient que l'armée russe n'est pas dans cette capacité de conquête qu'ils pensaient qu'elle était, frustrés ils veulent tout détruire, envoyer des bombes nucléaires partout. Oui ces gens sont des malades aux idées tordues, mais ils sont l'expression non pas de ce que va réaliser la Russie, mais de ce que la Russie ne peut pas réaliser. Ce sont ces gens qui il y a un an laissaient croire que la Russie se "retenait" pour expliquer que l'Ukraine n'avait pas encore été balayée. Ce sont ces gens qui disaient que lorsque la Russie mobilisera, la donne va considérablement changer. Ce sont ces gens qui disaient que si Poutine déclare la guerre et met un terme à l'opération militaire spéciale", on verrait alors le retour de l'ogre rouge qui va balayer n'importe qui. Oui tout cela est une idéologie et non la réalité, difficile à l'accepter, mais la réalité c'est que la Russie n'a pas l'armée qu'on pensait qu'elle avait, elle n'a pas la capacité à créer une nouvelle armée dans l'idée de la grande guerre patriotique. Cette idéologie russe elle faisait et continue encore de faire des victimes, y compris chez nous. Combien ont été surpris de voir que l'armée russe n'était pas celle qu'on s'était imaginé? Poutine lui même fait la chasse à ces radicaux car il comprend qu'ils finiront par se retourner contre lui étant donné qu'il est incapable de satisfaire leurs envies en Ukraine. Faut arrêter un peu, la Russie n'a pas les capacités de faire plus que de défendre ses positions du Sud, peu importe qu'elle aimerait une autre situation. Croire que l'objectif russe c'est l'attrition, c'est selon moi l'expression de l'idéologie extrémiste russe qui se base sur la grande guerre patriotique, l'idée que l'armée russe a la masse, que la Russie a plus d'habitants, donc qu'au final l'Ukraine se retrouvera sans combattants sans munitions ou sans équipements. Non, je vais me répéter, mais la Russie se trouve aujourd'hui "contrainte" de faire une guerre pour laquelle elle n'était pas prête et contre laquelle elle n'a pas les capacités de tenir sur la durée. Les russes subissent de lourdes pertes et ils n'ont pas une industrie qui est capable de remplacer ce qu'ils ont déjà perdus, de remplacer ce qu'ils continuent de perdre ou de créer un surplus capable d'augmenter leurs capacités militaires. Les russes n'ont pas une position qui permet de jouer à l'attrition, l'attrition est dictée par les combats, c'est le résultat des combats car la guerre continue et car ils n'ont pas le choix. Ce n'est pas un objectif d'attrition, ce sont des pertes de guerre, rien de plus. L'idéologie russe veut donner un sentiment de supériorité sur l'Ukraine et veut laisser croire en permanence qu'en face le potentiel militaire se réduit, mais c'est une belle connerie. L'occident apporte à l'Ukraine des capacités non négligeables que l'industrie russe ne peut pas égaler. En début d'année les pays qui soutiennent l'Ukraine ont en l'espace de 5 mois, envoyés environ 2000 blindés en tout genre. Entre temps des centaines d'autres ont été annoncés et vont être livrés. Pendant que du côté russe on s'excite de voir 30 bradley détruit sur des vidéos en faisant des calculs pour prédire quand ils n'en auront plus, derrière on a les américains qui en ont déjà annoncé 100 de plus et c'est comme ça pour tout. Je ne comprend toujours pas pourquoi certains ne comprennent pas que le soutien occidental se fait sur la durée, ce n'est pas un one shot ou l'on se dit qu'une fois cela livré, chaque destruction amène à réduire le potentiel ukrainien. C'est comme l'histoire des Abrams, tout le monde reste fixé sur le chiffre de 30 mais comprenons que ce sont les 30 "premiers". On a des pays comme le Danemark ou les Pays-Bas qui sont dans la perspective de fournir 50 F-16, on est devant une Ukraine qui se dote de nouvelles capacités en permanence, qui va envoyer des drones à des centaines de km pour couler des navires ou détruire des avions en territoire russe. Mais on continue encore à donner l'impression que tout va bien dans cette guerre pour la Russie que c'est elle qui tire profit de sa durée alors qu'en fait à part foutre des pneus sur des avions pour les protéger des drones, de foutre des cages sur des blindés, produire des Lancet qu'elle disposait déjà avant le conflit (ce n'est pas une innovation) ou balancer des drones iraniens, honnêtement la Russie n'est pas éblouissante dans ses capacités à s'adapter ou à produire massivement de quoi bouleverser le cours du conflit. Alors qu'elle investisse plus qu'avant, qu'elle produise plus qu'avant, bien entendu (encore faut-il distinguer le discours et la réalité), mais les russes sont juste à niveau de faire ce qu'il faut pour tenir leurs positions tout en continuant à espérer que du côté occidental on se lasse de soutenir l'Ukraine. Mais l'industrie russe n'a pas la capacité de celle de l'URSS, elle n'a pas non plus la capacité de celle des pays de l'Otan. En vérité, ce sont bien aujourd'hui les km² qui comptent car cette guerre ne se terminera pas par l'attrition totale d'une des deux armées, c'est juste impensable. L'Ukraine n'ira pas finir l'armée russe jusqu'à Vladivostok et la Russie n'ira pas finir l'armée ukrainienne jusqu'à la frontière polonaise. Alors oui pour arriver à conquérir il faut user l'adversaire, rien de nouveau, mais l'objectif russe n'est pas l'attrition de l'armée ukrainienne car dans les faits, l'armée ukrainienne se renforce bien plus qu'elle ne se réduit, elle reçoit et développe des capacités qu'elle n'avait pas. On a sans arrêt des étapes qui sont franchies, les russes n'effacent pas certaines capacités ukrainiennes en faisant durer le conflit, ils leurs en donnent (via les occidentaux). Si on serait sur une logique ou on verrait l'Ukraine perdre ses capacités aériennes, puis anti-aériennes, puis naval, puis son artillerie, ses blindés ou ses hommes, alors oui on observerait une attrition qui à terme mènerait vers l'effacement des moyens ukrainiens. Au début de la guerre, les russes cherchaient ce genre d'étapes, annonçant avoir détruit l'aviation ukrainienne, annonçant avoir détruit ses principaux systèmes anti-aérien, mais là encore le discours de leurs volontés ne corrélait pas à la réalité de leurs capacités. Depuis je veux bien qu'on réalise un tableau qui va m'énumérer le bilan des capacités que l'Ukraine a perdue et celles qu'elle acquis par rapport à l'armée qu'elle disposait au début de 2022. Ce n'est pas par ce qu'il y a des pertes, qu'il faut s'exciter à y voir l'extinction progressive de l'armée ukrainienne, car la réalité est tout l'inverse. Autre exemple, sur oryx on a 156 pertes de MRAP documentés (depuis le début de la guerre) et dont de nombreuses vidéos (mines, lancet, atgm...) ont été débattues pour juger des lourdes pertes ukrainiennes. Hier les américains dans une déclaration d'aides comme ils en font chaque semaine, ont annoncés la livraison de 190 MRAP. C'est cela qu'on doit comprendre, l'Ukraine a des pertes, mais derrière du jour au lendemain vous avez ce genre d'annonces qui ramènent à la réalité du potentiel militaire que l'occident peut fournir. Il y en a une troisième, c'est celle de croire que la Russie ne peut pas être vaincue.
  14. Tu étais bien silencieux quand on voyait nombre d'intervenants ici se faire dégager quand ils avaient une opinion pas assez "conciliante" envers la Russie. Il devenait "dangereux" de mettre en avant les échecs russes et les réussites ukrainiennes, le bannissement pointait son nez pour favoriser la petite "équipe" qui n'a jamais été inquiété par cette "liberté de discuter", qui au contraire au bout de quelques mois s'était presque retrouvé "seule" à se satisfaire d'un point de vue sans trop de contradictions. Heureusement que ça fait quelques mois que ça reprend un peu le débat sans qu'on ait une modération du bannissement qui a bien avantagé et sans doute satisfait la petite équipe qui allait dans le "bon sens"... J'ai toujours défendu ici le débat d'idées, que tout le monde puisse répondre à tout le monde et se faire sa propre idée. Ne le cachons pas, cela se voit comme une vache dans un couloir, il y a des commentateurs qui ici sont orientés Russie et d'autres Ukraine, on voit bien qui prend toujours en référence des articles pessimistes ou optimistes pour tel ou tel camp , le problème c'est que ce n'est pas assumé.
  15. Le plan russe a cessé d'exister en février 2022. Depuis le Kremlin cherche à minimiser l'échec de son plan en essayant de sortir de la guerre avec quelques territoires à mettre sous le nez du peuple russe comme faire valoir d'une grande victoire. Cela fait des mois que les russes misent sur la sauvegarde du terrain qu'ils occupent au Sud en espérant casser l'idée de reconquête ukrainienne (par la dissuasion comme par les combats) et misant sur la durée dans l'espoir de voir que l'occident abandonne l'Ukraine à continuer la guerre. Mais ceux qui imaginent revoir les russes lancer une grande offensive sont pour moi des personnes qui "veulent" voir les russes faire cela, non des gens qui analysent sérieusement la stratégie ou la tactique de la situation. Ce n'est pas sans raison que la propagande russe, ses soutiens, ses sympathisants sont tous systématiquement tournés sur la volonté de pousser l'occident a lâcher l'Ukraine et que ça insiste jusqu'à Poutine en personne pour faire comprendre que l'Ukraine "échoue" et qu'il est stupide de vouloir continuer à soutenir une cause perdue... Si demain Kiev dit à Moscou qu'elle souhaite la fin de la guerre et qu'elle lui concède les territoires occupés, Poutine signe sans perdre un temps. Les russes veulent finir cette guerre au plus tôt en ayant une victoire à mettre en avant, mais vu qu'on ne la leur offre pas, ils vont s'acharner dans la guerre pour ne pas perdre. Donc forcément ils ont une attitude politique et militaire qui aujourd'hui est de tout faire pour ne pas céder du terrain, car chaque km² perdu diminue la hauteur de ce qu'ils présenteront comme une victoire. C'est pour ça qu'on doit comprendre le pourquoi ils vont par exemple se battre avec acharnement sur des zones qui ne sont pas forcément les plus logiques ou les mieux défendues du front, ils ont l'ordre de ne rien céder et ils y mettent tous leurs moyens en espérant que les ukrainiens s'épuisent avant eux. Mais c'est un jeu dangereux, je continue de penser que l'armée russe n'aura aucun signe avant coureur d'un effondrement à tel ou tel endroit du front, c'est comme un élastique qui se tend, qui donne l'impression d'une résistance toujours plus grande avant que ça casse. Les ukrainiens n'ont pas besoin de prendre toute les lignes défensives du front, nous sommes vraiment sur l'effet d'une brèche à exploiter et qui remettrait tout le dispositif russe en question. Pour moi les russes on un gros vide derrière ces lignes qu'elle ne veut pas et qu'elle ne pense pas céder.
  16. Donc si on part de ce postulat, on devrait voir les témoignages de russes hyper confiants. Ce témoignage est le témoignage d'un soldat comme il peut y en avoir des centaines de milliers d'autres. La perspective de vue d'un soldat dans une guerre est très réduite de l'enjeu global. Chacun vit une guerre différente, le soldat qui a débarqué à Omaha beach n'aura pas le même discours sur le débarquement que celui qui a débarqué à Utah beach pourtant il était en face de la même armée. L'important n'est pas de considérer l'individu dans une guerre car c'est le collectif qui amène aux résultats recherchés. Qu'il y ait du côté ukrainien de types qui se trouvent abandonnés et dépassés par l'ennemi à tel ou tel endroit c'est une évidence, ça l'est également du côté russe. La guerre est inégale à tous les soldats, certains la feront sans jamais avoir vu un ennemi quand d'autres vont faire du corps à corps. Certains seront chanceux d'autres malchanceux. Une unité peut faire 50km sans accrocs quand une autre se fera prendre dans une embuscade, les témoignages seront différents, leur vision de l'ennemi sera différente, mais ce qui compte c'est le résultat du collectif. C'est pour cette raison que j'évoque souvent ici le terme de "tendance". La tendance en Ukraine reste la même depuis plusieurs mois, c'est celle d'une Russie qui est sur la défensive et n'est pas en capacité de changer de position face à une Ukraine qui est à l'offensive. Si globalement le rapport de force serait si favorable à la Russie, nous n'en serons pas là. Que les ukrainiens soient emmerdés ou agacés de ne pas glisser sur du beurre ne veut pas dire que la tendance joue contre eux.
  17. Qu'on reprend les lettres des poilus pour voir si leur enthousiasme et leurs difficultés annonçaient la victoire de la guerre.
  18. 15 janvier 2005: "vous venez après?" 06 septembre 2023: "j'arrive"
  19. Oui et c'est bien pourquoi la question de savoir ce qui remplacera notre Tigre mérite largement un débat. Pour ma part, les diverses évolutions qu'apportent les drones condamnent l'hélicoptère d'attaque comme nous le connaissons. C'est déjà la cas aujourd'hui et on peut bien penser que dans 20 ans ce sera encore plus parlant.
  20. Faut pas tourner longtemps dans les scénarios. La situation est pourtant assez facile à voir , la Russie est passée depuis presque un an sur une posture défensive. Ce n'est pas un choix qui était dicté par son plan, c'est une réalité/limite militaire qui le lui a imposé. Depuis la Russie cherche à maintenir une zone dont elle espère tirer une victoire dans cette guerre qui ne se passe pas du tout comme elle l'espérait. On doit bien comprendre qu'aujourd'hui on est devant des russes qui ne cherchent pas à gagner leurs objectifs initiaux d'invasion, on est sur des russes qui cherchent à ne pas perdre la guerre, du moins à ce qu'ils ne sortent pas du conflit avec "rien" à mettre en avant comme victoire, pire encore s'ils viendraient à devoir justifier la perte du Donbass ou de la Crimée (nul ne sait ou on en sera dans 2 ou 3 ans) Beaucoup parlent de savoir qui de l'Ukraine ou de la Russie va "gagner" la guerre, mais en vérité la Russie a déjà perdue la guerre pour laquelle elle a engagée ses troupes en Ukraine. Les russes ne vont pas aller chercher plus qu'ils n'ont aujourd'hui car ils n'en ont pas les moyens, ils n'ont pas réussis à le faire l'an dernier avec une armée "préparée" et bien équipée face à l'Ukraine qui n'était pas en état de guerre face à une armée ukrainienne prise par surprise (et bien moins nombreuse) et qui n'avait pas le soutien occidental qu'elle a aujourd'hui, elle ne va pas y arriver maintenant. Si beaucoup ont "mal accepté" les limites de l'armée russe et ont constamment cherché à croire qu'il y avait une armée cachée ici ou là avec une mobilisation qui va transformer l'armée russe en un titan de la reconquête (visiblement ça continue encore d'y croire), la vérité est simple, l'armée russe ne va pas sortir un lapin de son chapeau (celui qui me sort le général Lapin, je le détruis...), l'industrie russe bien qu'elle produise plus ne va pas produire de quoi rééquiper des armées e mobilisés. On reste encore largement sur une Russie qui compte sur ses réserves de matériels pour avoir du volume sur le front, mais il faut être très optimiste pour imaginer qu'ils vont produire de quoi remplacer premièrement leurs pertes depuis le début, secondement leurs pertes quotidiennes, troisièmement qu'ils vont produire un excédant capable de rééquiper une masse de mobilisés. La "victoire" russe aujourd'hui c'est espérer que le front se fixe pour que les ukrainiens négocient l'abandon des territoires occupés par l'armée russe. Pour Moscou on espère que l'occident cesse de soutenir l'Ukraine pour précipiter cette "fin" dans laquelle elle pourrait mettre en avant des "gains", donc de sauver la face politique du pouvoir de Poutine, de sauver l'honneur de l'armée russe à qui on vantera sa force, sa résistance, sa combattivité. On est quand même actuellement dans une situation ou la Russie se félicite de "tenir" face à l'armée ukrainienne, d'une armée russe qui exulte presque d'infliger des pertes aux ukrainiens, qui s'en étonne parfois, qui se donne l'impression d'affronter l'Otan (quitte à aller exposer illico presto chaque blindé occidental trouvé sur le champ de bataille) pour expliquer ses difficultés. Non mais sérieusement, ce genre de comportement n'est pas celui d'une armée qui domine son adversaire, ce n'est pas le comportement d'une armée confiante. On a vraiment l'impression qu'on est passé du côté russe à un comportement du fort au faible dans lequel on essaye de sauver les meubles, de sauver sa dignité, de sauver son prestige. Alors oui les ukrainiens galèrent sur les défenses russes, mais qu'on se garde bien de faire de cette résistance russe leur "victoire". Cette résistance russe c'est celle pour s'éviter une défaite, pas pour obtenir la victoire qu'il sont venus chercher en février 2022. Qu'ils infligent des pertes aux ukrainiens ne change pas la situation stratégique en place, cette dernière c'est celle d'une Russie qui défend quand les ukrainiens attaquent, ce ne sont pas les petites avancées russes ici ou là qui marquent une attitude offensive russe, c'est juste de l'exploitation locale décorrélée d'une stratégie offensive réelle. L'Ukraine n'est pas prête d'abandonner la guerre et l'occident n'est pas prêt d'abandonner son soutien, peu importe qu'on aille chercher dans la déclaration de tel ou tel l'idée (ou l'espoir...) que ça va s'arrêter. Il y a ceux qui ont vus 20 bradleys détruits en vidéo et qui se disent que c'est l'hécatombe, que l'Ukraine a perdu 20% de leur parc de 100 bradleys, que bientôt à ce rythme ils n'auront plus rien. De l'autre côté il y a ceux qui ont vus que cet épisode n'est qu'un épisode particulier sur lequel les russes ont largement filmés dans tous les points de vues (donnant presque l'illusion de pertes plus importantes) et qu'entre temps c'est près d'une centaine d'autre qui ont été livrés. C'est comme ça pour tout, on surjoue tellement la moindre vidéo d'une perte d'un matériel occidental, qu'on se leurre sur la masse qu'il y a derrière, sur les capacités occidentales à livrer bien plus, à produire plus. Certains vont dire que les 30 Abrams ne vont pas changer grand chose, mais encore une fois, il faut comprendre que ce sont les 30 "premiers" et que les américains ont en réalité sans doute formé des équipages de formateurs et qu'ensuite les ukrainiens gagnent en autonomie dans la formation. On ne verra certainement pas les Abrams au front avant un moment, par contre on verra dans quelques semaines les américains annoncer en livrer de plus en plus. C'est un peu comme ça pour tout, on va commenter la destruction d'un Stryker, mais derrière il y en a 200. Ce n'est pas parce que tout n'est pas annoncé d'un coup, que ça peut se tirer sur quelques mois, que ce n'est pas beaucoup, que ce n'est pas suffisant, cela fait plus d'un an qu'on entend que ce qu'on donne aux ukrainiens c'est trop peu, trop tard, que ça ne viendra pas à temps, comme si l'Ukraine serait systématiquement au bord de la rupture, que le russe va sortir des bois et tout balayer en quelques jours à la moindre faiblesse, mais on se trompe lourdement, les russes sont bien mal au point et ils ne peuvent pas rivaliser avec ce que l'occident apporte à l'Ukraine sur la durée. On a des pays comme le Danemark et les Pays-bas qui sont presque "secondaires" mais qui vont apporter une cinquantaine de F-16. Alors oui ça ne se fera pas en 3 mois, mais la tendance est là. Les suédois qui annoncent produire des CV90 en Ukraine, partout on augmente les productions, les dons. On fait systématiquement l'erreur de croire qu'on a donné tout ce qu'on pouvait pour cette offensive ukrainienne, que derrière si ça ne marche pas, on est à poil, mais c'est une connerie. Certes en début d'année on a lancé un plan d'équipement et de formations sur 4-5 mois, mais l'aide ne s'est jamais arrêté pour autant. Les Abrams ne viennent pas "trop tard" dès lors qu'on comprend que cette offensive ukrainienne n'est pas la dernière chance pour vaincre la Russie, mais qu'elle n'est qu'une continuité, qu'elle n'est qu'une marche de la nouvelle donne stratégique qui est celle ou l'Ukraine a pris l'initiative et ou la Russie se trouve à devoir la contenir. D'autres équipements arriveront constamment aux ukrainiens, il y a des centaines et des centaines de blindés qui ont été annoncés et qui ne sont pas encore livrés, on commence à mettre en place une aviation ukrainienne et ce ne sont même pas encore les américains qui ont sortis le moindre avion. On voit l'Ukraine qui de plus en plus s'équipe d'armes de longue portée et qui vont venir frapper le territoire russe, la guerre se déplace, je l'ai déjà répété, ça va devenir un quotidien, cela fait partie de la tendance de ce conflit, celle ou la Russie est passée de celle qui attaque à celle qui se défend, d'une Russie qui par son orgueil et son complexe de puissance s'enfonce à continuer une guerre perdue contre des forces qu'elle sous-estime encore sur la durée. Aujourd'hui le Kremlin ne compte pas vaincre l'Ukraine et ses soutiens occidentaux, il compte à ce que l'occident abandonne l'Ukraine pour qu'au mieux "on en reste là".
  21. Je l'avais bien précisé il y a plusieurs semaines déjà, l'Ukraine est dans une période d'acquisition de moyens pour les frappes en profondeur et qu'on allait assister de plus en plus à des attaques en territoire russe. Ce qui était de l'exceptionnel il y a quelques mois va devenir un quotidien. Ce n'est pas parce qu'ils n'ont pas de missiles de croisière qu'ils ne sont pas capables de faire du dégât chez les russes. Je l'avais déjà indiqué au moment du blocus russe des ports ukrainiens et de la réponse similaire de ces derniers, les ukrainiens ont plus de cibles de choix que les russes n'en ont. Il ne faut donc pas négliger cet aspect, là ou les russes n'ont pas grand chose d'intéressant à toucher, les ukrainiens ont un énorme éventail de choix, cela passe par les bases aériennes, mais également pour toute l'infrastructure énergétique qui sont vulnérables à des attaques de drones. Les ukrainiens n'ont peut-être pas la capacité de faire de grosses explosions capables de raser des bâtiments, mais pourquoi donc raser des bâtiments quand vous avez déjà sous la main un énorme panel de cibles qu'on peut qualifier de "non durcies" et de "hautes valeurs" ? Les ukrainiens développent massivement en ce moment ce genre de vecteurs et ils ont le renseignement occidental qui vont leur donner des coordonnées, faut pas se mentir. C'est pareil sur/sous la mer, si sur le papier on se dit que les russes dominent la mer noire, le paradoxe c'est que l'absence de cibles ukrainiennes fait que ces derniers sont ceux qui infligent des pertes notables aux navires russes. Comme je l'avais indiqué (car c'était prévisible), cet hiver ne sera pas comme l'an dernier ou on regardait les russes tirer sur l'Ukraine et ou on comptait le nombre d'interception en se disant qui sera à court de missiles. Cet hiver sera un jeu de ping pong ou les russes ne vont rien montrer de nouveaux à ce qu'on voit déjà depuis le début, mais ou les ukrainiens vont eux amener une nouvelle réalité de la guerre à la Russie, celle d'attaques quotidiennes et qui iront de plus en plus loin mais qui toucheront des cibles "intéressantes" quand bien souvent, faut se l'avouer, on se demande bien sur quoi les russes tirent (et qu'on ne me dise pas qu'on empêche la Russie par exemple d'acheter des prises de vues satellitaires ou de donner les leurs pour montrer leurs destructions). Tout cela n'est pas terminé, la guerre n'est pas terminée et ne s'arrêtera pas. Les ukrainiens s'ils ne peuvent pas reprendre facilement leur territoire vont chercher à porter de plus en plus la guerre sur le territoire russe.
  22. Le coût des opex est une ligne budgétaire "comptable" qui s'inscrit dans le budget général. Pendant de très nombreuses années, on cherchait volontairement à la sous-évaluer afin d'obtenir un financement exceptionnel interministériel, concrètement une petite magouille pour obtenir en fin d'année une petite allonge financière. Cette différence entre ce qui était budgéter et le coût final c'est ce qu'on va appeler le "surcoût". Ce surcoût agaçait fortement Bercy, pas qu'ils n'aiment pas l'armée, mais qu'ils n'aiment pas ce manque de sérieux budgétaire. Depuis l'actuelle LPM, un effort a été fait pour financer les opex à un juste niveau pour chercher à supprimer ce surcoût. Gardons à l'esprit que le coût des opex, ce n'est pas que le Sahel, c'est la Roumanie, ce sont les missions maritimes et autres. Nos pics de dépenses pour les opex sont généralement marqués par la logistique, que ce soit de l'engagement ou du désengagement. Quand on passe d'un désengagement d'Afghanistan puis à un engagement sur Serval, puis à un désengagement de Serval, l'installation au Niger et la construction de l'infra (c'est toujours de la log) , puis on s'engage dans Sangaris et on se désengage, puis on renforce Barkhane, avant de quitter le Mali, puis le Burkina. Tout cela entrecoupé de réarticulations diverses et variées comme on pouvait le voir avec la création de bases à Gossi, Ménaka et ailleurs, sans oublier le soutien à d'autres forces alliés. Bref la logistique c'est la dépense première. Donc forcément faut pas croire que sans les opex, on verrait de l'argent tomber du ciel, car de nombreuses missions logistiques qui servent pour les opex permettent de compenser derrière sur ce qu'on devrait mettre pour de l'entrainement ou d'autres choses. Tout communique d'une certaine façon, au lieu de cramer un potentiel d'A400M pour faire des heures à vide pour l'entrainement, on va privilégier l'opex, donc ce sera sur le budget opex, quitte à ce que derrière on "néglige" l'entrainement (comme le largage de paras) faute d'avions, donc forcément il y a une somme allouée qu'on retrouvera en fin d'année dans un excédent. En vérité il y a en permanence en fin d'année des enveloppes excédentaires et déficitaires pour tout, mais on se focalise énormément sur l'opex et les équipements. Cela fait des années qu'on laisse croire qu'en arrêtant les opex on se retrouvera avec de l'argent qui permettrait de se payer un 2e porte-avions, des frégates ou je ne sais quoi. Mais bien souvent c'est plus une volonté liée à une ignorance globale du sujet qu'une vérité. Car de principe, jusqu'à 2019 environ les 2/3 de nos opex étaient en surcoûts, donc financés par le budget interministériel, donc de l'argent qui n'existerait pas sans les opex. De plus si on avait mis un terme aux opex purement africaines, on ne serait jamais descendus à zéro dépense. Depuis 2 ans on a des budgets opex à plus d'un milliard pour l'année mais ceci est une réalité récente qu'il ne faut pas projeter sur toute les années d'avant. On a fortement réduit notre engagement au Sahel, c'est ce qui explique encore certaines dépenses. Mais je vous le dis, n'imaginez pas voir des milliards qui vont venir gonfler les acquisitions d'équipements, ces sommes seront diluées au point un peu partout. Cela fait des années que certains sont obsédés à trouver l'argent magique par la suppression des opex, y voyant des sommes "folles" alors qu'en réalité, elles sont insignifiantes par rapport à ce que certains imaginent qu'elles pourraient permettre d'acquérir. Voyez aujourd'hui notre budget qui est de 10 milliards supplémentaires à ce qu'on avait il y a 5 ans, vous voyez qu'on achète un paquet de frégates, de nouveaux porte-avions ou je ne sais quoi? Non, car les besoins sont partout, les trous à combler également, jamais l'excédent de quelques centaines de millions économisés sur les opex, ne seraient allés dans l'équipement pour de gros achats. N'oublions pas aussi que les opex amènent à des achats d'équipements et permet de dévoiler des besoins ou des manques. Sans les opex, soyez certains qu'on n'aurait jamais acheté des Reaper par exemple. Quoi qu'il en soit, il ne faut pas voir les opex comme un simple fardeau financier et que si on ne ferait rien, on serait mieux équiper. On le voit partout ailleurs, dans les pays qui ne font rien, la tendance n'est pas à trouver plus d'argent pour s'équiper, c'est à débattre du besoin de s'équiper et à dépenser de moins en moins.
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