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Pol

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Tout ce qui a été posté par Pol

  1. Tenir une ville en position défensive est moins une erreur que de s'obstiner à vouloir la prendre à l'offensive. Car la finalité c'est que les ukrainiens ont lessivés Wagner , le poussant à se retirer du conflit avec toute la suite qu'on connait. Nous sommes seulement dans des phases de cette guerre. Si à chaque bataille perdue d'un côté comme de l'autre on se jetterait aux négociations, bien des guerres auraient été écourtées. Dans le conflit actuel, peu importe les difficultés, ni les russes ni les ukrainiens cèderaient quoi que ce soit pour obtenir la paix. Malgré les fortes pertes, l'usure n'a pas atteint un niveau "suffisant" pour des concessions. Alors oui, les russes rêveraient que l'échec de l'offensive ukrainienne soit "définitif" et marquerait sa capitulation sous ses conditions, ils en font une propagande d'influence chez nous. Les russes à l'image des soviétiques d'hier, soutiennent les "pacifistes" chez nous, tous ceux qui peuvent amener à des négociations ou l'Ukraine cèderait aux russes. On parle ici de Sarkozy, mais c'est pareil, pourquoi Medvedev va le prendre en exemple juste après si ce n'est pour rappeler que la "voix de la raison" c'est de vouloir la paix en permettant à la Russie de gagner, comme pour la Géorgie. Les russes sont depuis plus d'un an dans l'espoir permanent que l'occident cesse son soutien à l'Ukraine, jouant presque à nous faire passer pour les responsables du malheur des ukrainiens. Les histoires des américains qui se battent jusqu'au dernier ukrainien, les espoirs de voir Trump arriver au pouvoir, qu'ils sont disposés à négocier mais que les ukrainiens refusent, que bientôt il n'y aura plus assez d'ukrainiens pour combattre, que notre aide amène le monde à l'apocalypse ou la 3e guerre mondiale etc. Toute cette idéologie est largement entretenue par le réseau pro-russe qui en utilisant des "non russes" pour diffuser le message, donne l'impression d'un débat interne à nos pays alors que sa finalité c'est l'intérêt russe et sa victoire. Pour Moscou, l'enjeu de la guerre, de la victoire ne se trouve pas dans l'usure ou la lassitude des ukrainiens, mais dans le soutien occidental. Les ukrainiens sont combattifs et il y a un fort courant patriotique qui encourage la lutte, bien entendu tout le monde aimerait bien que ça s'arrête, mais les ukrainiens n'accepteront pas une défaite et tant qu'ils pourront continuer à se battre, ils le feront. Donc pour les russes la victoire contre l'Ukraine ne peut s'obtenir que par deux manières, la première c'est de tellement user l'Ukraine dans cette guerre qu'elle se retrouverait à genoux pour une capitulation sans condition, la seconde c'est d'empêcher les ukrainiens à poursuivre la guerre en lui coupant le soutien occidental ou en forçant ces derniers à faire pression sur Kiev pour des concessions. Voilà la perspective russe pour la fin de la guerre et c'est autour de ces deux perspectives que le monde pro-russe gravite, plus ou moins subtilement, avec ses extrêmes bien entendu. Pour Kiev, l'enjeu de cette guerre c'est ni plus ni moins que son indépendance. Je l'ai déjà signalé, mais c'est aujourd'hui que l'identité nationale ukrainienne se construit, cette guerre laissera des héros à ce pays. La grande guerre patriotique elle est aujourd'hui pour l'Ukraine bien que la Russie cherche à jouer de ce refrain pour convaincre ses citoyens des sacrifices à devoir faire. L'Ukraine a besoin de l'occident pour continuer sa lutte, c'est indéniable, elle mise sur une victoire militaire et mise également sur l'instabilité à l'intérieur de la Russie. Cette dernière devant se faire sur l'usure militaire, sur l'usure économique, sur le doute politique, c'est également la position occidentale. Bien entendu le Kremlin le sait et va tout faire pour donner le sentiment que "tout va bien". Les ukrainiens espèrent la victoire militaire et font tout pour obtenir de plus en plus d'aides des occidentaux pour y parvenir. Reconnaissons et comprenons déjà que l'Ukraine est parvenue à un équilibre militaire face à l'armée russe et qu'aujourd'hui on est et on reste dans une situation ou c'est l'Ukraine qui a l'initiative de l'offensive alors qu'on est sensé être dans une guerre ou l'attaquant c'est la Russie. Le tournant majeur de cette guerre a été la bascule de la Russie à une posture défensive et il faut comprendre qu'elle y a été forcée par ses limites militaires. On peut tourner le truc dans tous les sens, mais factuellement la Russie a montrée qu'elle n'était pas la force militaire que beaucoup imaginaient, qu'elle n'était pas ce "rouleau compresseur". Aujourd'hui on assiste à une Russie qui se félicite de "tenir" face à l'armée ukrainienne, peu importe qu'elle se cache derrière l'idée qu'elle combattrait l'Otan en mettant en avant les blindés occidentaux qu'elle détruire 5 fois sous différents angles pour donner plus d'images et le sentiment de pertes plus importantes. Les ukrainiens peuvent galérer aujourd'hui sur les positions défensives russes, mais la dynamique n'est pas de considérer cela comme un échec, leur mentalité c'est d'obtenir plus et mieux pour continuer, cet aspect psychologique est très important à prendre en compte. L'occident de son côté, n'est pas rincée de l'aide apportée à l'Ukraine. On ne le répètera jamais assez, mais on continue à se limiter et à s'interdire beaucoup de choses. L'effort offensif actuel des ukrainiens est le résultat de transferts d'armes qui se sont fait sur environ 4 mois environ (février à mai), idem pour les formations. Des transferts d'armes toujours limités avec quelques véhicules symboliques sur lesquels on a l'impression que les russes cherchent à se rassurer eux-mêmes en voyant qu'ils peuvent les détruire. Mais l'occident n'a pas donné tout ce qu'il pouvait à l'Ukraine de février à mai, faut qu'on arrête de penser qu'on a gratter tout ce qu'on pouvait et que si cela ne permet pas à l'Ukraine de bouter la Russie hors de son territoire à la fin de l'été, qu'il faudra négocier car on ne pourra plus fournir l'Ukraine pour continuer sa guerre. Là c'est encore l'expression de la volonté russe que j'évoquais plus haut de voir l'occident cesser son aide. Dans les faits, ce qui va se passer à la fin de l'été, c'est qu'on va refaire une petite réunion sur laquelle on va préparer une nouvelle phase pour l'Ukraine. On va peut-être se dire qu'il faudra préparer 70 000 hommes et on va tous ensemble voir comment l'équiper, qui formera quoi, on verra les américains qui trouveront 300 Abrams, 1000 MRAP et 500 Bradley et 200 Stryker à envoyer, nous on trouvera une centaine de VAB et une trentaine de 10RC. On va dans le même temps remettre en état certaines choses déjà donné, bref redonner du potentiel. Tout cela étant annoncé au fil des semaines. D'ici là, les ukrainiens vont encore recevoir des choses déjà annoncés et ce sont des centaines de blindés en tout genre. Je veux bien qu'on fasse les gros yeux sur la perte de blindés d'origine occidentale confirmées sur Oryx, mais fondamentalement même si on va jouer sur la symbolique de certains véhicules, les pertes recensées ne sont pas folles par rapport à ce qui a été donné. Les ukrainiens ont fait l'erreur d'envoyer en plein dispositif ennemi (mines...) l'unité composée de Léopard 2 et de Bradley, amenant à un "saut" dans les pertes au début de l'offensive, mais il ne faut pas généraliser. De même que ce n'est pas en voyant un Lancet taper le véhicule de tel ou tel unité 30km derrière la ligne de front que cette perte devient la démonstration que les ukrainiens ont engagés cette unité à l'offensive. Les ukrainiens restent globalement sur la défensive et ont vite réduit leurs offensives, il n y a très clairement pas eût la "grande" offensive comme on l'attendait, c'est à dire un assaut massif de l'ensemble des "nouvelles" brigades. Il y a eût dès le départ un coup de frein et l'offensive ukrainienne a très vite pris le chemin d'une offensive prudente à faible engagement. Comme on l'observe à chaque fois, une attaque ukrainienne c'est de l'ordre d'une section d'infanterie parfois deux soutenu par 1 char ou deux. Bref, l'Ukraine est loin d'avoir tout jeter dans la balance et les russes sont loin de prétendre d'avoir épuisée l'armée ukrainienne dans son offensive. On peut prendre le Bradley pour en faire une généralité et un symbole des pertes ukrainiennes, mais il est plutôt l'exception que la règle. Si on se demande souvent ou sont les Challenger car on en fait également un véhicule symbolique (alors que peu nombreux), on peut se demander pourquoi nous n'avons observé que récemment le premier stryker victime (pas forcément détruit) d'un Lancet sur 150 livrés. On a vu aucune perte des 40 Marder, on a vu 1 KTO Rosomak sur les 100 livrés, 2 CV90 endommagés sur les 50, 8 Bushmaster sur 120, etc . En vérité les pertes en blindés occidentaux suivent plutôt ce niveau de pertes et non celui des Bradley ou du Léopard 2 par lesquels certains vont juger que 20% de ce qu'on leur a livré a été perdu au début de l'offensive. Non on est encore quoi qu'on en pense, qu'on en dise sur des pertes qui sont presque symboliques, on verra un Caesar sur 40 livrés et on va commenter cela sur des pages, on va voir les très rares pour ne pas dire souvent unique véhicule que les russes vont capturer pour les exhiber sur des chandelles en Russie. Comme je le disais plus haut, comprenons que nous n'avons aucunement arrêté d'aider l'Ukraine et que nous ne sommes pas dans l'attente de voir ce que donne son offensive estivale. Les américains ont déjà annoncés la livraison du double des Bradleys recensés sur Oryx et dont une partie seront in fine remis en service, car bien souvent ce sont des mines qui les ont immobilisés. On sait qu'on va voir venir l'Abrams, il ne fait que son entrée dans l'arène, faut pas croire que les 30 exemplaires sont la finalité de sa présence. On sait qu'il y a des centaines de blindés qui doivent venir pour ne pas dire des milliers si on va compter les blindés plus légers. On peut bien entendu continuer à voir dans la perte de quelques dizaines de blindés occidentaux la "fin" de l'armée ukrainienne, mais la tendance n'est pas du tout dans une diminution capacitaire de l'Ukraine, peut-être qu'il y a une désillusion sur l'ambition de l'offensive, peut-être que certaines unités ont connus des pertes importantes, mais globalement toutes les pertes ukrainiennes seront compensées très rapidement car il y a derrière un cumul de pays amenant des aides considérables. Est-ce que par exemple la Russie est en capacité par exemple d'amener par exemple 2000 blindés en 4 mois à ses forces? L'occident a fait cela pour l'Ukraine au début de l'année pour équiper ses nouvelles brigades, c'est peut-être pas précisément indiqué comme ça, car on va annoncer 50 véhicules par ci, 100 par là et on va rigoler en voyant un autre en annonçant que 15, mais le cumul est bien là. Comme je le disais, nous n'avons pas arrêté et on peut déjà compter des centaines de blindés qui doivent encore venir, il faut juste qu'on arrête de seulement compter les chars Léopard 2 pour chercher à illustrer nos "difficultés". Donc on ne doit pas surjouer les pertes ukrainiennes actuelles au point qu'ils en viennent à négocier, car la tendance encore une fois est dans un renforcement du potentiel ukrainien. Kiev n'a pas jeté toutes ses forces dans une ultime bataille dont la réussite déterminera notre soutien, c'est juste que la complexité imposée par les mines a littéralement donné le coup de frein tactique. Il y aura réadaptation, il y aura d'autres batailles. Les russes eux vont-ils connaitre un bon spectaculaire de leur armée? Non, ils vont continuer à creuser des trous et poser des mines pour défendre leurs positions, car ils n'ont plus la capacité d'inverser les rôles, c'est à dire de redevenir l'attaquant, ils savent que le potentiel ukrainien va croitre, même si au niveau de la communication ils essaient de faire croire que les ukrainiens sont au bout du rouleau afin de favoriser un lâchement occidental qui amènerait à une négociation.
  2. En Russie une "livraison" englobe tout ce qu'un industriel remet à l'armée, que ce soit une nouvelle production ou une modernisation même minime. C'est un aspect à prendre en compte dans les "chiffres". Si on devrait faire le même principe chez nous, Nexter aurait déjà livré 15 000 VBCI...
  3. Le plus problématique concerne les équipages. Nous ne sommes plus 100 ans en arrière ou on allait produire des aéronefs au même rythme que les pilotes, de nos jours on met plus de temps à "produire" un pilote qu'un aéronef. Je parle là que d'une base de pilotes "sans expériences". En temps de guerre comme en ce moment, la perte est presque définitive, il ne faut pas compter comme pour des chars à avoir une industrie qui va venir combler les pertes avec un équipage qu'on formera en 1 mois. De même qu'en Russie comme ailleurs, les équipages expérimentés sont "transformés" sur de nouveaux aéronefs, un pilote qui vole aujourd'hui sur Su-34 était auparavant sur un Su-24, donc il ne faut pas croire que les vieux Su-24 vont remplacés par exemple les Su-34 perdus ou que les vieux Mi-24 vont remplacer les KA-52, car il n'y a pas le personnel. Ce n'est pas aussi simple que de sortir de vieux véhicules et je ne vous dis pas que pour les aéronefs la remise en état pour effectuer des opérations soutenues de guerre ça ne se néglige pas, la moindre faille et l'aéronef chute. Ce n'est pas pour rien que la Russie ménage son aviation depuis le début du conflit, l'attrition n'est pas aussi supportable que pour le domaine terrestre, d'autant plus qu'on a observé très souvent la perte d'équipages avec une expérience importante, parfois on voyait même des pilotes qu'on peut dire "vieux". La guerre use le potentiel d'une armée, il y a tout ce qu'on voit et tout ce qu'on ne voit pas. Le potentiel des aéronefs est un truc qu'on ne voit pas et qu'on néglige, pourtant il pousse à une usure globale des flottes, conduisant à réduire la durée de vie et à des pannes plus nombreuses qui amènent à des crashs. Ce sont des choses qui vont se remarquer sur des années. La guerre en Ukraine n'est pas terminée, mais on constate quand même que cette flotte de KA-52 a été la plus sollicitée car c'est sans doute aussi la plus fiable et celle qu'on considère la plus robuste (blindage...), pourtant on sait aussi que ce modèle d'hélico a des problèmes. 1/3 de la flotte en moins c'est énorme pour une "opération spéciale". On va voir si le Mi-28 va venir combler le vide petit à petit, pour l'instant il n'est qu'à 10% de perte de la flotte.
  4. Ce sont les "valeurs" russes qui transforment les criminels en héros. Il y a la propagande qui va séduire jusqu'à l'étranger sur les valeurs supposément défendues par le Kremlin et il y a ce qui se passe en réalité.
  5. Juste comme ça, peux tu me rappeler ton premier commentaire qui se trouve sur la première page du sujet: Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires. C'est juste histoire de comprendre la consistance de l'hypothèse.
  6. On devrait dans ce cas offrir aux russes un circuit touristique gratuit dans ces "nouvelles régions" de la Russie pour qu'ils constatent leur réussite. Pourtant on était nombreux à dire avant février 2022, qu'au delà de l'action militaire, la gestion de l'occupation ne sera pas facile, qu'avec le temps on aura de la résistance qui se transformera naturellement en un pot de pus. Il y aura toujours des collaborateurs, il y aura toujours une majorité silencieuse et il y aura toujours ceux qui résisteront. Poutine pensait assimiler le peuple ukrainien pour ne pas dire le "réunir" au peuple russe, on sait qu'il a obtenu tout le contraire. La guerre qui continue c'est juste pour sauver les apparences de cet échec, c'est juste pour éviter une humiliation qui serait politiquement et idéologiquement insupportable pour la Russie. Mais concrètement l'enjeu de ce combat, au final, c'est quoi? Qu'est-ce que la Russie aura gagné de plus qu'en janvier 2022 par rapport à tout ce qu'elle a perdu pour y arriver? Une liaison terrestre entre un Donbass et la Crimée (qui au passage a perdu de son intérêt avec la construction du pont) devenant un pot de pus militarisé et pollué par la guerre à gérer? De plus, depuis la destruction du barrage cette zone va devenir sèche, sans parler de la Crimée. L'Ukraine sera t-elle moins forte militairement qu'il y a un an et demi? Sera t-elle vassal à la Russie et opposé à l'Otan? D'ailleurs l'Otan s'est-elle renforcée ou est-ce qu'elle s'est repliée sur ses frontières de 1995 comme Poutine le demandait? L'armée russe plus forte qu'avant? L'influence russe? L'économie russe au final à part vanter sa capacité à résister, qu'a t-elle gagnée? Diplomatiquement on a désormais un Poutine qui se repose sur un Kim Jung Un ou une junte militaire en Afrique comme alliés. Bref des questions légitimes qu'on cherche à bien esquiver en Russie au profit d'un combat idéalisé pour ne pas dire existentiel. Et tout cela n'est pas terminé!
  7. Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas une pelle dans le paquetage de base qu'il n'y a plus de pelles dans l'armée. Les pelles c'est aujourd'hui un peu comme d'autres équipements, c'est un un truc commun qu'on prend au besoin. Il y a des modèles récents mais on a encore également les vieux modèles. Maintenant faut rester sérieux, on creuse un trou de combat avec, généralement pour un temps bref, pas des tranchées. La tranchée devient un truc qui se construit sur un temps long avec des unités qui sont sur la défensive, c'est souvent une liaison de trous de combats qui va constituer le réseau, avec des aménagements divers et variés, que ce soit le coin repos, de stockage, poubelle, la zone pipi-caca etc. La galerie se fait ainsi petit à petit car il y a le temps et ça "occupe" la troupe (surtout l'hiver...). Ensuite on renforce en réalisant des bastions, on améliore le confort, on réalise le camouflage. En fait ce sont des bases "logiques" et simples qui se mettent en place, ni les russes ni les ukrainiens n'ont été formés avant la guerre à faire des tranchées, ça se fait naturellement. Et plus il y a le temps, plus la tranchée devient intéressante, plus on tend même vers des aménagements avec des bunker bétonné comme les ukrainiens en ont construits entre 2014 et 2022 au niveau du Donbass. Donc que les gars se prennent des ampoules aux mains car ils n'ont pas l'habitude de creuser, c'est bien possible, mais sincèrement il ne va pas y avoir une incapacité technique ou matériel pour y arriver, ce sera une question de temps et reste à savoir quand nous allons être concerné par une situation ou on aura des troupes qui vont camper défensivement pendant des mois sur une position?
  8. J'entends cela à chaque fois, c'est un refrain qui ressort systématiquement. Un pays qui a une élection présidentielle tous les 4 ans, avec les midterms au milieu, puis l'élection des représentants de parti, bref ils ne feraient alors jamais rien... En vérité, c'est surtout que certains semblent attendre impatiemment cette élection américaine dans l'espoir d'un changement, comme par exemple ceux qui espèrent voir Trump gagner pour qu'il cesse l'aide à l'Ukraine. Mais fondamentalement les USA c'est bien plus complexe que la simple destinée d'un président, il y a toute une multitude d'influence et de lobby qui construit le système politique américain. En tout cas ce n'est certainement pas le Niger qui va plonger les USA dans une guerre, ce serait surestimer la situation du problème nigérien. D'ailleurs c'est bien aussi sur cette peur d'un "conflit" que certains cherchent à jouer pour éviter qu'il y ait une intervention. On est dans une phase de dissuasion, mais concrètement ce n'est pas la junte militaire qui va poser un problème militaire à ceux qui vont intervenir. Je l'ai déjà répété, l'armée nigérienne ne va pas se battre à mort pour sauver le cul de cette junte, elle rentrera dans le rang de ce qui se présentera. Le problème extrémiste se trouve dans le noyau de population qu'on voit hyperactif dans les rues, pas dans les forces militaires. Il faudra rapidement que les nouvelles autorités agissent pour contenir et démanteler ces groupes.
  9. Pour ma part, je comprend qu'on cherche à reproduire des schémas tactiques "classiques" car il est compliqué de créer ou d'imaginer quelque chose de nouveau, de différent. Pourtant il est important de devoir désapprendre pour réapprendre. La guerre en Ukraine est pour moi un conflit d'un modèle ancien qui n'est pas exemplaire, qui n'est pas une référence sur laquelle on doit se projeter. Les pertes qu'on voit en Ukraine sont la conséquence de deux armées qui se valent et qui utilisent des procédés classiques, car elles font la guerre avec ce qu'elles ont et non pas avec ce qui serait idéal d'avoir pour obtenir la supériorité. On va donc analyser une guerre d'usure qu'on va maladroitement considérer comme étant "normale" et on va se dire que pour nous il faut pouvoir faire ce qu'ils font/subissent, donc qu'on doit connaitre la même usure. Mon analyse n'est peut-être pas commune à la plupart des personnes, mais j'estime que si on a une telle usure des forces en présence, c'est en raison de cet équilibre entre les deux belligérants qui ne permet pas de faire une différence, c'est qu'il y a un blocage, un truc qui ne va pas. Ce que je veux dire c'est que la victoire militaire à la Pyrrhus est une mauvaise victoire, c'est la pire victoire, c'est celle qu'on doit éviter. Pour moi il est toujours préférable d'obtenir la victoire avec le moins d'engagement possible, le moins de pertes possible. Qu'il est toujours préférable d'effectuer une tactique qui va encercler une armée et la contraindre à abdiquer sans combattre, plutôt que de chercher à combattre cette armée jusqu'au dernier homme. Détenir le renseignement c'est peut-être un truc qui ne se voit pas concrètement sur le terrain pourtant c'est à mon avis l'élément le plus important à détenir. Il permet d'établir une stratégie globale, d'établir la tactique à adopter pour être le plus efficace possible, c'est à dire d'obtenir la victoire avec le plus faible engagement possible et le moins de pertes possibles. L'anéantissement des forces adverses n'est pas et ne doit jamais être considéré comme le dessein de l'engagement militaire, si cela s'impose à soi , c'est qu'on a fait une erreur au préalable. Il faut toujours chercher à faire abdiquer l'ennemi sans combattre. Mais je ne vais pas développer, je pourrai en faire un livre. Pour revenir un peu plus sur l'aspect évoqué (char comme fer de lance), c'est tout le concept de l'arme de précision couplé au renseignement qui amène le problème tactique. La prolifération des drones amène un renseignement inégalé dans l'Histoire militaire, il n'y a aucun point de comparaison. Tout l'aspect reconnaissance, observation, dissimulation, communication est bousculé en temps réel. On est dans un système qui permet de savoir exactement ou se trouve l'ennemi, de le suivre en direct quand par le passé on se contentait d'une unité qui communique à la radio en disant que l'ennemi approche ou qu'il est environ dans telle zone. Ce renseignement précis impose la munition de précision pour y répondre. Il y a un réel besoin à toucher ce qu'on voit. Pour l'instant dans le conflit ukrainien on est encore dans un système hybride qui a ses contraintes, il manque le partage des images au-delà de l'opérateur du drone, il y a encore une communication indirecte et il manque de la désignation laser ainsi que des munitions appropriés pour obtenir la bonne efficacité. On entre donc dans un système qui est clairement incomplet mais qui cependant montre déjà son potentiel. L'allonge des drones et des munitions de précision implique à l'adversaire de prendre du recul et met à mal ses positions défensives et empêche de manoeuvrer tranquillement. Si vous pouvez maintenir en permanence ce renseignement drones sur le champ de bataille jour et nuit, vous obtenez un gain tactique considérable. Pour ma part il faut faire une reconnaissance par un essaim de drones et ouvrir des "corridors" de plusieurs km là ou on veut percer. Il faut obtenir le maximum de renseignements en un minimum de temps avant d'avancer et il ne faut pas chercher à foncer dans le dispositif ennemi en pensant que la cuirasse supportera les coups et que le canon d'un char permettra d'engager l'ennemi. Non, pour moi l'ennemi doit absolument être identifié avant d'avancer, l'essaim de reconnaissance étant accompagné par des munitions rôdeuses ou des drones de combat, une artillerie de précision à l'arrière capable de traiter ce qu'il faut au besoin, ainsi qu'une aviation prête à intervenir et à délivrer là aussi des munitions de précision à longue distance pour ne pas s'exposer. Ensuite quand on a fait ça on va pouvoir avancer tout en créant un deuxième espace de profondeur pour le renseignement. La force qui avancera disposera de ses unités de reconnaissance, disposera également des mini drones et agira avec prudence, on misera également sur l'interopérabilité et le TALVD de manière plus automatique et naturelle. C'est en cherchant à maintenir une distance permanente avec l'ennemi grâce à un renseignement massif que le besoin de disposer par exemple d'une roquette guidée ou d'un MMP prend son sens. Il devient dans un tel système impensable de se dire qu'on va confronter un blindé à un autre blindé, car cela marquerait alors l'échec du renseignement et du traitement de la cible en amont de l'avancée de la force terrestre. Il faut que ce genre de rencontres soit imprévues, il faut pouvoir y faire face mais ça ne doit pas devenir un concept. En dehors d'une percée dans des espaces ouverts, le combat urbain doit suivre la même logique. On doit commencer sérieusement par désapprendre nos pratiques actuelles pour en élaborer une nouvelle. Le drone a toute sa place encore une fois dans ce système, quitte à ce qu'il soit filaire dans les espaces clos. Mais c'est encore un autre sujet. Bien entendu aucune armée dans le monde n'est aujourd'hui en mesure d'appliquer un tel système. Même si demain on décide d'y parvenir, il se passera des années et il se passera un temps "mixte" ou tout ne sera pas là ou au point au même moment. Il faut penser à la protection des données, penser au brouillage et à s'en prémunir, former le personnel et revoir nombre de concepts. Mais en réalité tout est déjà accessible, il faut transformer et intégrer certaines choses, faire l'acquisition d'autres éléments. Le drone va bouleverser de plus en plus le champ de bataille et l'ensemble de ce qu'on a l'habitude de voir ou de faire, va falloir désapprendre pour réapprendre à faire autrement mais ça c'est très souvent impensable pour beaucoup qui ont toutes leurs connaissances qui reposent sur ce qu'ils pensent être comme intangible.
  10. Les américains défendent leurs intérêts, nous défendons les nôtres. Si au lendemain de la 2e guerre mondiale, les américains étaient assez favorable à la décolonisation et donc ne participaient pas à défendre les positions de la France (ou même d'autres) ce n'est plus le cas depuis longtemps, mais beaucoup continuent à croire que rien n'a changé. En réalité les américains ne maitrisent pas l'Afrique, comme ils ne maitrisent pas les enjeux dans de nombreux endroits du monde, on le sait pourtant. Ils vont faire un truc à leur sauce, mais c'est toujours assez vide derrière, il y a en permanence un certain "détachement" qui est perceptible et qui est également une réalité dans leurs engagements militaires. Quoi qu'on en pense, la France continue à bien mieux connaitre l'Afrique et ses particularités, elle dispose d'une Histoire commune, il y a aussi la langue, des relations diplomatiques, des habitudes amenant un retour d'expériences. Les américains en Afrique sont en réalité très frileux à s'engager militairement car ils ne connaissent rien, l'Afrique c'est comme un vide qu'ils n'ont pas envie de comprendre, pour eux c'est un bordel incompréhensible qui ne suit aucune de leurs logiques. Contrairement à ce qu'on croit, les américains ne mettent pas des bâtons dans les roues de la France, ils sont bien content que nous soyons là pour agir sur certains points et ils sont suiveurs de nos actions. Ils ne vont jamais s'opposer à l'ONU de nos initiatives, ils ne vont pas mettre un véto et ils ne prennent pas position en faveur de nos opposants. L'américain est par nature très réfractaire à l'engagement militaire, cela ne date pas d'hier, peu importe qu'on pointe toujours un pays va t-en guerre, en vérité tant qu'ils ne sont pas attaqués, ils sont isolationnistes et ils sont à soutenir les engagements des autres. Leur puissance militaire fait que bien souvent on pense qu'ils sont les plus impliqués, mais c'est juste qu'ils ont plus de moyens, pas que leur effort est plus important. Ils cherchent en permanence à ne pas être seul dans leurs engagements, toujours ils veulent des coalitions avec eux. Ils vont toujours préférer soutenir par exemple les ukrainiens contre les russes, que d'y aller eux, ils vont préférer soutenir les irakiens ou les kurdes en Syrie contre Daesh, plutôt que d'y aller eux. Quand la France et le RU veulent bombarder Assad, ce sont eux qui ne veulent pas. En 2011 en Libye pareil, les américains ont suivis l'initiative d'une intervention. Liban, Kosovo, Yougoslavie et tout un tas d'autres conflits dans lesquels on aime toujours pointer les américains comme "faiseurs de guerre" dès lors qu'ils sont présents militairement, regardez bien, la plupart du temps ils ne sont pas "leader" de l'initiative ni ceux qui déclenchent la guerre. Quand on est intervenu sur Serval, les américains étaient surpris de notre efficacité. Le problème n'est pas que nous ayons une armée exceptionnelle, c'est juste que les américains ne comprennent pas l'Afrique. Pour eux, s'ils avaient dût intervenir comme on l'a fait, après étude de la situation, ils auraient mobilisés bien plus de moyens sur un plus long moment et sans doute qu'ils auraient alors refusé de s'impliquer de la sorte. Ici au Niger, c'est pareil, les américains sont présents, cherchent à maintenir leur présence, donc vont rester dans une position diplomatique "inactive", car ils ne comprennent pas ce qui se passe, ils ne savent pas quoi faire. Ils sont dans une situation de suivisme encore une fois, ils s'accrocheront à ce que nous allons faire. Les pays africains qui veulent intervenir savent bien que s'ils ne font rien, ils risquent d'être les prochains, ce n'est pas juste une question nigérienne, l'intérêt d'agir est là. Pour la France c'est la même chose, sauf que pour nous, contrairement aux américains encore naïfs de croire qu'ils pourront rester en laissant faire, on est une cible qu'on déclare ouvertement vouloir dégager pour ne pas dire combattre. On va donc soutenir les africains s'ils interviennent, mais s'ils ne le font pas, on agira seul même si on veut l'éviter et alors vous verrez que les américains seront avec nous. Ce que je crains, ce n'est pas que nous ayons du mal à dégager les putschistes, c'est que le temps que les pays africains interviennent, on voit venir au Niger d'autres intervenants cherchant à empêcher un coup de force, je pense aux pays putschistes aux alentours, mais aussi à Wagner. On pourrait se retrouver à devoir gérer un affrontement plus complexe qu'il ne l'est aujourd'hui, c'est à dire une prise du palais présidentiel et de quelques points clés, quelques accrochages armés et une gestion de foule qu'il faudra rapidement déléguer aux forces nigériennes.
  11. Quoi qu'on en pense, le petit panier de roquettes guidées pourrait bien se généraliser sur les véhicules en tout genre. On disposerait d'une munition unique et commune qu'on retrouverait sur des véhicules, sur hélicos, sur drones. Un bon scénario pour réaliser une commande et un stock important. Au niveau des véhicules, il pourrait être présenté sous forme de kit à intégrer sur VBCI, sur Griffon/Serval. On amènerait alors une capacité intéressante qui pourrait faire une jonction avec le MMP ainsi que l'AT4 dans certaines situations, qui plus est avec une meilleure portée. Après il faut bien entendu ne pas négliger le drone, car quoi qu'on en pense, il a sa place dans le domaine "missilerie". Il a beau être petit et moins impressionnant, mais on le voit en Ukraine, il y a des RPG qui volent et qui viennent frapper avec précision des blindés ou vont tomber dans des abris de tranchées, tout cela de fabrication artisanale. Ils font parfois mieux que ce qu'on pourrait faire derrière un poste de Milan ou Kornet en terme de précision. Le drone a l'avantage de la hauteur de vue qu'on ne retrouve pas au sol derrière un poste de tir AC classique. Un MMP c'est encore différent car on va lui donner de la hauteur et on le guide comme un drone par l'intermédiaire de caméras, c'est ce qui en fait sa plus grande qualité/efficacité. On peut imaginer ce que va rapidement devenir le segment du drone suicide quand on va passer de l'artisanal à l'industriel, le champ de bataille risque d'être noyé de ce genre d'engins et ce qui est aujourd'hui en Ukraine des frappes qu'on peut qualifier d'unique même si parfois répété à quelques minutes d'intervalles, les essaims arriveront, se généraliseront dans les armées qui auront investis le secteur, ce n'est qu'une question de temps. Donc la roquette guidée laser est une bonne chose à intégrer, mais il faut bien intégrer la "relecture" du champ de bataille qui amène à créer de plus en plus de recul avant de s'engager et qui amène également de plus en plus de profondeur dans l'engagement. Le drone est prédominant dans ce changement, il y a une complémentarité de drones, qui permet d'aller voir derrière un mur à 50m comme d'aller frapper une cible à 500km. C'est vraiment selon moi le secteur à ne pas rater pour les prochaines années.
  12. Non Serval était une opération au Mali, Barkhane une opération à vocation Sahélienne dans laquelle on a dissout l'opération Épervier. Barkhane permettant également d'incrémenter plus facilement les FS de l'opération Sabre dans une lutte globale à l'intérieur du G5 Sahel. Autour de Gao les GAT étaient résiduels, les vraies concentrations ont été dans l'ordre de notre arrivée, le Nord à la frontière algérienne, puis il a cherché à s'étendre en direction de Tombouctou et la frontière Mauritanienne (mais le terrain a été trop contraignant pour eux). Ils sont ensuite allé chercher du côté de la frontière du Niger (zone de Ménaka) avant d'aller dans la zone centre proche du Burkina. Nous avons systématiquement suivis cette tendance et nos installations/réarticulations y sont liées de même que les divers "débordements" frontaliers. Nous sommes partis en ayant bien entamé les gros rassemblements dans le centre, mais il fallait continuer car leurs mouvements allaient vers une réorganisation dans le Sud, au Burkina. Notre retrait a aussi permis la réémergence autour de Ménaka et on assiste déjà à des conflits entre GAT, ce qui est le signe d'expansion territoriale qui au final ne vont pas réduire le volume de GAT, mais amèneront à des alliances de circonstances quand les chefs finiront par se partager quelques bonnes places plutôt qu'à vouloir juste être "le" chef. Méfions nous de la situation actuelle qui peut donner l'illusion que c'est un peu près pareil qu'avant si ce n'est plus calme. Si c'est ainsi c'est par ce qu'ils sont tranquilles et comprennent que Bamako est un idiot utile, amenant au départ de la France, amenant au départ de la MINUSMA et libérant ses prisonniers dans l'espoir d'une paix négociée. Le truc va péter d'un coup, ce n'est qu'une question de temps. Aujourd'hui on parle souvent des putschistes et de wagner, mais ceux qui vont profiter sur le terrain de cette guerre d'influence, ce seront les terroristes. C'est inévitable et non ils ne vont pas "se démerder" Si le centre des attentions a toujours été le Mali, sur Barkhane la moitié des effectifs étaient en dehors du Mali
  13. Personnellement, je considère que du côté occidental (principalement américain), on mise justement sur un temps long pour user la Russie et son potentiel militaire. On a une Ukraine qui ne va pas lâcher son combat, les russes le savent très bien et ils jouent sur l'effet que les "américains se battront jusqu'au dernier ukrainien". Ils n'ont pas faux d'un côté, même si leur erreur c'est de faire croire que les ukrainiens sont téléguidés par l'étranger et qu'au fond ils se battent pour l'étranger. Non les ukrainiens se battent pour eux et nous les aidons, mais nous continuons d'y aller d'une manière lente. On fait tout le temps comme si on donnait énormément, mais nous ne le faisons pas. On donne aux ukrainiens de quoi faire durer la guerre, de quoi amener de l'attrition chez les russes, on leur donne des armes qui sont chez nous en fin de vie quand elles ne sont pas déjà en dehors des armées (comme pour le Léopard 1 justement). Pour les matériels qui sont vraiment dans nos inventaires, c'est au minimum pour que ça ne nous emmerdes pas trop. Plus généralement on voit plutôt ces dons comme des opportunités dans les armées occidentales d'acheter de l'équipement moderne, d'accélérer des transformations. En fait on se trompe beaucoup chez nous sur le sentiment que cette guerre nous la soutenons avec nos stocks alors que le réel enjeu se déroule dans l'augmentation des productions. L'occident semble laisser trainer cette phase en tenant à entretenir l'armée ukrainienne dans un combat qui se fait presque à l'équilibre avec une armée russe qui met tous ses moyens actifs, de "réserves" ou de productions. L'effort russe est considérable pour maintenir un équilibre face à une armée ukrainienne qui est soutenue par un paquet de pays occidentaux qui sont très loin d'être dans un effort militaire comparable à la Russie. On a beau faire dans le catastrophisme en pointant sur les munitions de 155mm, mais là encore, on parle de quoi en réalité? De stocks nationaux complètement vidés en occident? Ou de ce qu'on considère être du gras en attendant de bénéficier d'une plus grosse production? Nous sommes loin, très loin d'être à bout de ce qu'on peut faire, on continue de s'imposer des barrières, des limites mais on arrive quand même déjà à se projeter parfois sur des livraisons qui interviendront dans plus d'un an. Non mais rendez-vous compte, on voit les américains livrer par exemple 1 système Patriot, c'est devenu un tel événement qu'on avait l'impression d'assister au déploiement de toute la défense sol-air de l'Otan et les russes eux-mêmes en ont fait des tonnes. Les américains ont une centaine de ces systèmes... Quand on voit les américains livrer 30 Abrams alors qu'on sait qu'ils en ont des milliers dont des centaines en surplus, ce n'est pas pour offrir aux ukrainiens une victoire rapide, idem pour tout un tas d'autres trucs, la réticence avec les missiles à longue portée, les avions etc. On est vraiment face à une politique qui cherche à contenir et à maintenir une sorte d'équilibre favorable à user l'armée russe dans une guerre longue plutôt qu'obtenir une victoire rapide qui verrait la Russie prise dans une "peur" pouvant l'amener soit à vouloir prendre une revanche très rapidement avec un gros réarmement qui ne serait alors plus soumis aux "pertes" de la guerre soit à utiliser l'arme atomique comme coup d'arrêt. On sent une volonté d'amener la Russie à une lassitude à défaut d'opposition à la guerre, une lassitude qui fera accepter plus facilement certaines pertes. Chez des pays comme le nôtre, on a moins les moyens pour influer stratégiquement ce conflit. Nous offrons une contribution et ça participe à une stratégie qui de toute façon ne peut être portée que par les USA. Mais ça reste aussi très modeste, on va donner des canons Caesar, les premiers sont déjà remplacés par du neuf, le second lot arrivera lui aussi avec une production qui l'an prochain permettre de faire plus et plus vite. On va donner des VAB, bon d'accord, mais quand on sait qu'on le remplace en ce moment par des Griffons, idem pour le 10RC avec le Jaguar, ce genre de dons c'est presque faire de l'Ukraine un terrain de démantèlement "gratuit". Les russes qui pavoisent avec un 10RC comme s'ils avaient vaincus tout l'Otan (comme à chaque fois qu'ils détruisent un matériel d'origine occidental), tout cela c'est d'un ridicule dès lors qu'on mesure pleinement la réalité de la situation. On est là dans un effort productif occidental ou à l'image de ce qu'on voit chez nous en France, permet à nos armées d'obtenir du neuf contre du vieux qu'on va céder aux ukrainiens pour faire la guerre. On veut leur filer des F-16, oui bien entendu car le F-35 arrive derrière. C'est presque ainsi pour tout, on est encore (et pour un moment) du côté occidental dans le maintien (à quelques exceptions près) des armées d'actives en état, une production d'équipements neufs (même si ça vient de Corée ou d'Israël) qui servent ces armées à se maintenir vois à se renforcer. Il y a bien entendu toujours un décalage entre les commandes et les livraisons, mais le temps passe et ça va commencer par se voir plus sérieusement. L'occident peut donc faire durer ce processus pour maintenir l'Ukraine en capacité de tenir face aux russes encore un moment sans devoir fondamentalement se "sacrifier" et sans que son industrie soit directement à soutenir l'Ukraine. Ce sera encore et toujours essentiellement du "vieux" qu'on va refourguer aux ukrainiens pendant que du neuf viendra remplacer chez nous ce qui sera donné ou qui comblera avec un peu de retard certains trous, certains stocks. Côté russe ce n'est pas la même chose, son effort de production sert à alimenter le front et à combler directement les pertes. La Russie a subie un gros coup de sabre dans son armée d'active, elle a permis de combler les trous avec ses réserves, mais ces dernières arrivent ou arriveront au bout de leurs limites et ils vont devoir compter de plus en plus sur leur production "neuve". C'est là que malgré toutes les annonces, on atteint des limites capacitaires, structurelles, humaines (compétences), quand on n'est pas face à de nombreux "incidents" dans des usines ici et là. Les russes sont contraints de plus en plus à faire du low cost, à mettre un arrêt à de nombreux programmes d'armements qui devaient moderniser l'armée russe, on entre dans des productions de T-90 plutôt que de T-14, on va faire du BTR82 ou BMP3 plutôt que des T-15, Kurganets, Bumerang et j'en passe. On va avoir de plus en plus de drones Shahed qui vont remplacer les missiles de croisière. C'est ce que j'aime qualifier d'une "tendance" qu'il faut savoir bien interpréter sur la durée car même si sur l'instant présent on a l'impression d'avoir de quoi mettre un pansement ou d'avoir un truc qui permet d'avoir de la quantité, l'attrition est telle qu'on est aujourd'hui déjà certain que pour une Russie d'après guerre, reconstruire ses forces se fera encore sur un modèle d'équipements soviétiques connus car ils ne pourront pas se lancer dans la conception et l'industrialisation de modèles nouveaux, trop coûteux et trop long à fiabiliser. Même si beaucoup continuent à croire que la Russie détient le potentiel de l'URSS d'hier, la vérité est bien différente. On ne verra pas dans cette guerre l'industrie russe arriver à produire massivement de quoi gonfler ses armées, pour lui donner un avantage qui viendrait écraser l'Ukraine. Au mieux ils maintiendront l'équilibre en espérant comme ils l'espèrent que l'occident lâche l'Ukraine, au pire ils n'y arriveront pas (c'est peut-être déjà le cas sans qu'on puisse le percevoir) et l'occident n'aura qu'à maintenir son niveau d'aide pour que l'attrition face son travail du côté russe. Côté humain, ni l'un ni l'autre ne peut se prévaloir d'avoir une masse qui fait la différence. La propagande russe fait toujours passer le sentiment qu'ils vont arriver à un moment ou il n'y aura plus d'ukrainiens en face d'eux, mais quand même, on ne parle pas là d'un pays de la taille du Luxembourg. Tout cela n'est qu'une idéalisation (encore...) de la grande guerre patriotique ou on se dit bêtement que si on a un pays 3 fois plus nombreux, on se battra donc à 3 contre 1 et qu'au final on sera à 2 à 0, donc qu'en face ils auront disparus. Mais qui va bien me faire croire que les russes vont se sacrifier par millions dans l'idée qu'ils gagneront par la disparition humaine de l'armée ukrainienne? L'usure de cette guerre ne se jouera pas sur l'humain, elle se fera sur une usure global des deux pays qui amènera à des ouvertures militaires et à des fractures politiques, sociales et économiques. Le problème c'est que côté ukrainien on est pressé d'en finir, donc on se précipite pour obtenir la victoire rapide alors qu'on est dans une situation d'équilibre ou ce qu'on peut appeler de "blocage". Ce blocage/équilibre va amener comme je le dis depuis un moment les ukrainiens à vouloir frapper la Russie de la même façon que les russes frappent l'Ukraine. Ils vont vouloir amener des effets en dehors de la ligne de front, on verra donc de plus en plus de drones frapper la Russie et on verra de plus en plus les ukrainiens chercher à investir dans des équipements à long rayon d'action. Pour l'occident, on finira par l'accepter avant qu'on finisse à l'intégrer pleinement comme une capacité à soutenir et à développer dès lors qu'on verra et qu'on comprendra que la "réaction" russe reste molle.
  14. La force africaine en "attente" à l'heure ou on parle
  15. Si demain on a un autre coup d'état au Mali et que les nouveaux putschistes annoncent vouloir réintroduire une présence de l'armée française, vous verrez qu'Alger ne serait pas contre une intervention militaire pour faire échouer le coup d'état. Tu vois ce que je veux dire? Mais ce ne sera jamais assumé ouvertement.
  16. Il y a quelques années on pouvait rigoler (d'un point de vue militaire) de la chanson ci-dessous quand on connaissait la réalité des capacités du reaper. Mais aujourd'hui avec la ribambelle de petits drones "tueurs", elle prend un autre sens et on s'approche d'une capacité de traque à hauteur d'homme.
  17. C'est allé un peu trop loin quand même pour le Niger. L'affrontement plus "complexe" que j'évoque c'est celui de voir venir avant une intervention des contingents de Wagner, de l'armée malienne et du burkina afin justement de dissuader. Mais on ne va pas entrer dans des jeux d'alliances qui vont voir venir les algériens, les turcs, les russes, les chinois, les iraniens se liguer contre nous pour défendre des putschistes dans ces pays. La guerre d'influence dans ces pays se joue au niveau de ces pays, c'est à dire avec le plus faible engagement possible, cela en va pour nous également qui allons privilégier une intervention africaine ou chacun de ses membres chercheront là aussi à s'impliquer le moins possible. Au Niger, nous agirons, si nécessaire on le fera en petit comité ou on le fera seul. Mais la CEDEAO fera ce qu'il faut pour légitimer notre soutien et notre aide à leur intervention, même si au final on fera l'essentiel du job. Le risque c'est le temps, il n'est pas question "d'occuper" tout le Niger ou je ne sais quoi, l'objectif c'est juste prendre position au niveau du palais présidentiel pour obtenir la reddition (de force ou non) des putschistes et la libération du président qui sera remis en fonction. On ne parle pas là de 10 000 hommes à devoir rassembler, qu'on ramène 500 sénégalais, 500 ivoiriens et 500 togolais sur l'aéroport de Niamey qui seront sur pick-up, nous n'avons pas besoin de plus. L'armée nigérienne ne va pas mener une guerre totale contre cette force, elle sera pour l'essentiel spectatrice de la situation et aux premières escarmouches, croyez bien que nos quelques aéronefs/drones feront la rupture de contact et la dissuasion utile pour calmer les résistants. La France attend et a besoin que les africains assument la responsabilité de l'acte, ce n'est pas la réalisation de l'acte qui est un problème. Par contre si on tarde à agir, on risque de voir une force armée croissante autour des putschistes, notamment du Mali et du Burkina ainsi que Wagner, qu'il faudra traiter plus lourdement que si on y va maintenant. C'est cela qu'on ne veut pas voir, c'est qu'on est face à une feuille de route déjà bien établie. Ce à quoi on assiste est une idéologie extrémiste anti-française/occidentale sur laquelle se repose des putschistes qui cherchent à "surfer" dessus pour obtenir du soutien populaire et pour obtenir le soutien de la Russie qui n'est que leur unique alternative/espoir. Comme dit, les événements n'allant pas trop dans le sens des putschistes, ils précipitent la feuille de route et on voit quels sont là aussi leurs préoccupations. On veut dégager les français car on dépend très clairement d'une base de population pro-active qui en a fait son combat et sur laquelle la Russie fait marcher toute son influence. La grande erreur, notre grande erreur c'est de croire que tout cela c'est l'opinion de "la" population alors que ce n'est que la suractivité dans l'espace médiatique des sympathisants de cette cause qui donne le sentiment qu'ils sont "la" population qu'on devrait entendre et respecter. Mais ces gens sont manipulés, ils sont tellement sensibles à la manipulation qu'ils sont incapables de ne pas être discret sur ceux qui sont à fond avec eux, les russes, pour lesquels ils se sentent obligés de brandir des drapeaux russes, de dire "vive Poutine, vive la Russie" toutes les deux phrases, tous les deux commentaires. On a l'impression qu'on a des types qui sont venus à eux, qu'on leur a dit que vous devez détester la France et soutenir la Russie et qu'ensuite ils s'exécutent, mais très grossièrement dans la rue, sur les réseaux sociaux. On continue globalement à ne pas vouloir comprendre tout cela. Personnellement cela fait des années (depuis la RCA) que je tire la sonnette d'alarme, que je dis que les russes sont pleinement impliqués dans une guerre d'influence contre la France en Afrique et que de nombreux mouvements sont financés et soutenus par Moscou. Tout communique toujours étrangement entre le monde anti-français en Afrique et la Russie, ce n'est pas une coïncidence, on doit bien comprendre une bonne fois pour toute, que la Russie mène une politique et une diplomatie qui se veut par nature anti-occidentale. Hier l'URSS vendait l'alternative "communiste" face au capitalisme, aujourd'hui le projet alternatif de la Russie c'est le rejet de l'occident, c'est l'idéal d'un monde qui se développerait sans l'occident, que ce monde ne peut que bien se développer sans lui. Ils vont l'appeler le monde multipolaire alors qu'au fond ce monde à plusieurs pôles ils le construisent comme si l'occident n'en ferait pas partie, ou qui ne peut se faire qu'en l'abaissant le plus bas possible. La politique russe est destructive envers nous, je regrette que tant de monde ont vus et continuent de voir en elle un partenaire plein de potentiel. Ce n'est pas que la Russie n'affiche pas un bon potentiel, c'est que sa vision stratégique reste sur un complexe de rivalité avec l'occident, un besoin de confrontation, un complexe d'infériorité par rapport à la fin d'un monde bipolaire dans lequel elle était l'un des deux pôles. Si aujourd'hui le monde serait encore bipolaire et que Moscou occuperait l'un des deux pôles, croyez bien qu'elle ne se battrait pas pour un monde multipolaire. Son incapacité à pouvoir redevenir l'URSS d'hier (même si elle en garde les idées et l'ambition, cf l'Ukraine) la pousse à vouloir ramener l'occident à son niveau, c'est aussi la raison du pourquoi elle se retrouve très souvent en soutien de tous les groupes, les partis en Europe qui sont anti-américains, qui sont prêts à quitter l'Otan ou l'UE, cela fait partie de sa stratégie d'affaiblissement de l'occident, par la division. Je pourrai développer sur des pages et des pages en détails. Donc en Afrique, on va miser sur l'idée du décolonialisme bien souvent chez une jeunesse qui n'a jamais connue l'époque des colonies. On est donc dans la création d'une idéologie ou on fait croire que pour que ces pays connaissent l'indépendance, la richesse et la prospérité, il leur est nécessaire de dégager l'occident et ce qui s'en approche tout en embrassant la Russie afin de rentrer dans le club des nations qui vont compter dans le monde multipolaire de demain. Ainsi la panafricanisme qui se veut un "pôle" de demain est un mouvement profondément hostile à l'occident, derrière lequel on trouve toujours cet amour pour la Russie, parfois de la Chine. Les grandes figures du panafricanisme, de ses médias sont tous très proches de la Russie, par idéologie mais aussi par financement, par relais d'influence/propagande. Nous ne devons pas chercher à raisonner ou écouter ces gens, on ne combat pas une idéologie en la raisonnant, on combat une idéologie en la désillusionnant (par la défaite, le choc, la peur, le désespoir etc...). Dans le contexte des putschistes et de leurs soutiens actuels, il faut faire échec à leurs volontés, imposer un rapport de force contre lequel ils constateront leurs limites et leur impuissance. Cela fait trop longtemps qu'on se contente de partir "à la demande" ou de considérer comme audible et juste les gens qui vomissent sur nous à longueur de temps. Nous n'y gagnons rien et nous ne faisons que renforcer l'idéologie adverse dans ses convictions. Nous avons des alliés en Afrique, comptons sur eux. On peut aussi facilement se trouver des alliés dans des pays comme le Mali ou le Burkina, jouons nos intérêts, même si ça ne fait pas plaisir à ceux qui sont contre nous, nous devons être capable de mener correctement cette guerre d'influence car elle ne s'arrêtera pas d'un claquement de doigts.
  18. Quand je parle du front gelé, je ne parle pas au niveau climatique...
  19. Je l'avais déjà précisé dès le lendemain de la fin de l'accord céréalier. Les russes font en permanence des décisions dont ils ne mesurent pas les conséquences car ils ont cette tendance à croire qu'ils imposent ce qu'ils veulent et les autres vont devoir le subir sans réagir dans un rapport de dominant à dominé. On savait très bien que l'Ukraine avait et continuait de développer des drones à long rayon d'action, qu'ils soient dans les airs, sur mer et sous la mer. Il s'agit là d'une "tendance" que les russes n'ont pas encore pleinement intégré dans leur stratégie à long terme dans cette guerre. C'est totalement logique que la guerre va évoluer au fil de l'eau et qu'il y aura des adaptations des uns et des autres. J'avais indiqué que les ukrainiens chercheront à frapper de plus en plus les navires russes et qu'ils iront les chercher au loin, notamment à Novossibirsk car ils ont les moyens et ils vont en avoir de plus en plus. Kiev cherche à frapper la Russie, que ce soit pour des cibles d'intérêts psychologique, militaires, économiques, on joue au même jeu que Moscou, car c'est la guerre! Pour les russes, on a totalement ignoré le fait que les ukrainiens aient des capacités de nuisances. Ils sont encore dans l'idée que militairement, leur marine domine la mer noire donc qu'ils sont en mesure d'imposer un blocus naval pour lequel les ukrainiens en devront accepter les effets. Les russes stoppent ainsi le transport de céréales d'Ukraine quand on ne vient pas carrément les détruire pendant qu'au même moment ils vendent une Russie exportatrice bienfaitrice de céréales pour les pays qui voudront bien lui manger dans la main afin de lui offrir un petit soutien diplomatique contraint. Ben je suis ukrainien, je fais quoi? Je vais aller taper les navires russes, tous les navires qui servent de près ou de loin l'intérêt de la Russie. Ils font une guerre économique? Les ukrainiens feront eux aussi une guerre économique. Le problème c'est que les russes n'ont pas vraiment de cibles à frapper alors que pour l'Ukraine c'est "open bar" . Pour un investissement minime (drone naval) les effets peuvent être bien plus lourd pour la Russie (on le verra sur les mois à venir) que ne l'est la perte des exportations de céréales pour l'Ukraine. La Russie exporte énormément de céréales, de pétrole par voie maritime par la mer noire. Elle y a également son gazoduc avec la Turquie et qui peut en faire les frais, c'est peut-être aujourd'hui plus l'Ukraine qu'Ankara doit ménager pour éviter qu'il ne soit coupé que de ménager la Russie pour obtenir un bon prix. L'Ukraine a donc un paquet de cibles et nul besoin de tout couler pour amener le risque nécessaire pour que de nombreux navires évitent la zone. Là encore on voit déjà venir la réaction russe (prévisible), ce sera d'augmenter les sorties de ses navires militaires pour patrouiller et pour escorter différents navires civils. Ainsi ils vont offrir aux ukrainiens des cibles militaires plus nombreuses... L'attrition sur la flotte russe de la mer noire ne peut pas être ignorée, ce qui était symbolique hier va devenir de plus en plus quotidien, les ukrainiens y mettent les moyens pour multiplier les actions. Comme je l'ai également indiqué l'autre fois, il ne faut pas s'attendre cet hiver avec un front terrestre gelé, une compétition entre la Russie qui tire des missiles et l'Ukraine qui tire des missiles intercepteurs. Il y en aura encore, mais le changement sera que les ukrainiens tireront eux aussi sur la Russie. On le voit de plus en plus, les drones aérien à longue distance arrivent à tomber au milieu de Moscou. Ce qui peut là aussi paraitre symbolique, va devenir quotidien, c'est aussi une "tendance" qu'il faut déjà prendre en compte, celle d'une Ukraine qui va de plus en plus avoir des moyens pour frapper à longue distance et qui ne va plus se restreindre à son propre territoire. Les russes en résistant sur la ligne défensive en Ukraine appellent indirectement cette dernière à agir et faire différemment, alors qu'ils continuent de croire qu'en faisant cela ils imposeront une négociation dans laquelle ils imposeront leurs conditions. D'ailleurs ils en parlent de plus en plus quand ils mettent en avant "l'échec ukrainien", rejetant l'échec d'une paix négocié sur l'Ukraine et les occidentaux. Mais Moscou n'a toujours pas compris que cette guerre ne s'arrêtera pas comme ils veulent et quand ils le souhaiteront. La contre-offensive ukrainienne actuelle n'est qu'un épisode de cette guerre, ce n'est pas une finalité qui en cas d'échec verra l'Ukraine vaincue, verra l'occident l'abandonner et ou on va la forcer à abdiquer.
  20. Je suis le premier à le dire. Mais ils trouveront les forces à envoyer au Niger (ne serait-ce que pour le symbole). Ils sont déjà à préparer cette force, c'est une question de jours !
  21. De toute façon, faut comprendre qu'au Niger ça ne passera pas. On va jouer la légitimité du pouvoir pris en otage plutôt que de jouer au spectateur. Les putschistes sentent parfaitement que cette affaire ne risque pas de se passer comme chez les voisins, ils cherchent donc à s'imposer rapidement en appliquant "l'idéologie" dominatrice au plus vite quand les autres ont quand même permis de s'installer en jouant la "transition". Les états africains comprennent de plus en plus qu'on assiste là à un phénomène qui n'est pas le "classique" coup d'état propre à un pays. On est face à une idéologie sans frontières qui cherche à renverser tous les pouvoirs au profit d'une opposition qui se ressemble et qui est soutenue par l'extérieur pour appliquer une feuille de route dans une guerre d'influence. Je l'ai précisé très rapidement, au Niger ce sera le coup d'état de trop qui poussera à l'intervention, il n'y a que sa forme qui reste à déterminer. Cette "idéologie" est extrémiste, car elle croit et se sent dominante et qu'elle est l'avenir. C'est donc tout naturellement que les putschistes, malgré qu'ils savent très bien le fort risque d'une intervention contre eux, ils balayent la solution diplomatique et en viennent à menacer directement pour vouloir très vite satisfaire ses soutiens. Cette idéologie a peur qu'on lui casse la dynamique et c'est pour ces raisons que des pouvoirs comme au Mali et au Burkina se sentent tellement concerné, il y a un risque de doute, de désillusion qui pourrait casser ce sentiment de domination, de confiance. Je ne doute pas une seconde que ces deux pays sont prêts à envoyer rapidement des troupes à Niamey, je ne doute pas que Wagner est totalement ouvert pour les y accompagner. Ce sera peut-être une force symbolique (peut-être 1500 hommes en tout pour les 2 pays et Wagner) mais ils feront tout pour dissuader une intervention étrangère. Nous devons prendre en compte que plus on va tarder à intervenir, plus le risque d'avoir ces étrangers dans Niamey pour soutenir les putschistes sera grand. Nous sommes sur place et nous contrôlons l'aéroport, il ne faudra pas attendre 10 jours à compter de dimanche avant d'intervenir, sinon je vous le dis, on verra un contingent malien+burkina+wagner entrer au Niger et ça va exciter les défenseurs de cette idéologie. Il faut déjà faire un plan pour s'y préparer, un plan pour agir contre ce contingent (qui se met en place et qui débarquera d'un jour à l'autre!) Le Niger peut devenir un théâtre d'affrontement plus complexe qu'un simple renversement des putschistes si on attend trop longtemps. Vous constaterez qu'ils sont quasiment ignorés, car l'idéologie que j'évoque toujours est beaucoup trop obsédée par la France. Mais les américains sont comme la MINUSMA avec Bamako, c'est la cible suivante, pas un "allié" à se mettre dans la poche, car nous sommes (tant pis pour ceux qui ne veulent toujours pas le voir et le comprendre) dans une guerre d'influence contre l'occident, symbolisé par la France, mais c'est bien l'occident (et ses alliés) qui est combattue. Comme ça s'est fait en pleine réunion Russie-Afrique et pendant que Macron était perdu en Océanie... Je pense qu'il ne faut pas chercher une cause économique, on est ici et dans toute la région actuellement dans une guerre idéologique, ou des populations, des putschistes sont prêts à plonger leur pays dans une plus grande insécurité, une plus grande difficulté économique et sociale afin de satisfaire et alimenter cette idéologie. Tant qu'ils n'ont pas un "stop" devant eux, ils vont continuer partout ou ils pourront continuer en pensant comme je l'ai écris plus haut, que l'avenir c'est eux, que ceux qui dominent c'est eux. Notre faiblesse à vouloir nier le combat idéologique dans cette guerre d'influence a fait de nous à leurs yeux un pays faible qu'on insulte sans craintes, une armée française qu'on fait dégager par un discours ou un bout de papier, un drapeau sur lequel on s'essuie les pieds, un pays qui serait presque pour eux de leur niveau. Il y a une incohérence entre le fort et le faible qui est ici porté à un extrême. Des putschistes qu'on pourrait balayer en une nuit se font passer pour ceux qui ont vaincus l'armée française et c'est ce sentiment de puissance qui gagne les esprits de leurs soutiens, ce sentiment qui amplifie l'idéologie et amène ailleurs à ne plus rien craindre de nous, des coups d'état "faciles" à faire sans aucun risque, il suffit de débarquer au palais pour dire "c'est désormais moi le chef".
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