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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Dans la fournée de documents ultra-confidentiels "fuités", expression de sérieux doutes américains sur les chances de la future offensive de printemps ukrainienne (source le Washington Post, hier 10 avril, document originellement de début février) [ Rappelons en préliminaire que l'authenticité de ces documents reste sujette à caution... Véritable échec, ou manœuvre élaborée ? ] Les États-Unis doutent que la contre-offensive ukrainienne permette d'obtenir des gains importants, selon un document qui a fait l'objet d'une fuite Ce document s'écarte nettement des déclarations publiques de l'administration Biden sur la vitalité de l'armée ukrainienne et risque d'enhardir les critiques appelant à des négociations pour mettre fin à la guerre Les difficultés rencontrées par l'Ukraine pour rassembler des troupes, des munitions et des équipements pourraient amener l'armée ukrainienne à ne pas atteindre les objectifs initiaux de Kiev lors d'une contre-offensive visant à reprendre les zones occupées par la Russie au printemps, selon les évaluations des services de renseignement américains contenues dans une fuite croissante de documents classifiés révélant les doutes de Washington sur l'état de la guerre. Qualifiée de "top secret", la sombre évaluation datant de début février met en garde contre d'importantes "lacunes en matière de constitution et de maintien des forces" et contre la probabilité qu'une telle opération n'aboutisse qu'à des "gains territoriaux modestes". Il s'agit d'un changement radical par rapport aux déclarations publiques de l'administration Biden sur la vitalité de l'armée ukrainienne, ce qui devrait conforter les critiques qui estiment que les États-Unis et l'OTAN devraient faire plus d'efforts pour favoriser un règlement négocié du conflit. (...) Le document qui prévoit un succès modeste pour la prochaine contre-offensive de l'Ukraine indique que la stratégie de Kiev consiste à reprendre les zones contestées à l'est tout en poussant vers le sud pour tenter de couper le pont terrestre de la Russie vers la Crimée, la péninsule que Moscou a illégalement annexée en 2014 et qu'elle utilise désormais comme voie d'approvisionnement pour ses forces à l'intérieur de l'Ukraine. La puissance des défenses russes bien ancrées, associée aux "déficiences persistantes de l'Ukraine en matière de formation et d'approvisionnement en munitions, va probablement freiner les progrès et aggraver les pertes au cours de l'offensive", indique le document. (...) Au-delà du document divulgué, les responsables américains ont déclaré que les perspectives d'un résultat modeste de l'offensive de printemps ont été renforcées par une évaluation classifiée du Conseil national du renseignement (National Intelligence Council). Cette évaluation, qui a récemment été présentée à un groupe restreint de personnes au Capitole, a conclu qu'il était peu probable que l'Ukraine reprenne autant de territoires que Kiev l'a fait l'automne dernier lors des percées stupéfiantes de l'Ukraine dans l'est et le sud du pays, ont déclaré des personnes au fait de la question. (...) Toutes les parties sont sorties de ces conversations avec le sentiment que l'Ukraine commençait à comprendre les limites de ce qu'elle pouvait réaliser dans l'offensive et se préparait en conséquence, ont indiqué des responsables américains. Bien qu'il soit peu probable que le pont terrestre soit coupé, les États-Unis espèrent que des avancées progressives pourraient au moins menacer la libre circulation du matériel et du personnel russes dans le corridor, qui a été une bouée de sauvetage pour les forces d'invasion. (...) La perspective d'investir des milliards de dollars dans une impasse militaire n'apportant que des gains progressifs dans un sens ou dans l'autre pourrait affaiblir la détermination des partisans de Kiev en Europe et aux États-Unis, ce qui pourrait relancer les appels à la négociation entre Kiev et Moscou. Mais l'ouverture de négociations avec le président russe Vladimir Poutine pourrait être risquée pour le dirigeant ukrainien, le président Volodymyr Zelensky, étant donné l'animosité aiguë envers le Kremlin au sein du peuple ukrainien, qui a subi des niveaux extraordinaires de violence et de difficultés au cours du conflit, mais qui est resté uni avec la promesse d'une victoire totale. Ces évaluations sont très dures. Faible probabilité que l'Ukraine reprenne autant de territoire que ce qui a été repris à l'automne dernier près de Kharkiv et près de Kherson. Faible probabilité que le "pont terrestre" entre Donbass et Crimée soit coupé. Graves pertes prévisibles. L'évaluation souligne aussi les problèmes de l'armée russe (dans les parties que je n'ai pas reproduites), mais ce qui compte parce que nouveau - du moins d'une source américaine officielle - c'est cette prédiction que l'Ukraine ne reprendrait que peu de territoire par son offensive de printemps, ne couperait pas la communication terrestre entre Crimée et Donbass (Mélitopol resterait russe)... donc que sa situation stratégique resterait globalement inchangée en dépit de ses efforts Pas forcément surprenant pour tous les observateurs. Pas forcément surprenant pour nous tous ici. Mais frappant de le lire d'une source qui pourrait être - sauf manipulation à grande échelle - l'analyse confidentielle américaine bref ce que les Etats-Unis pensent vraiment des chances de l'Ukraine cette année.
  2. C'est assez désespérant et plus qu'irritant, même si ce n'est pas nouveau. Lorsqu'un dirigeant français mène une politique qui n'a pas l'heur de plaire au grand allié américain, le plus clair de la presse française prend systématiquement le parti du puissant, sans même aucunement s'en cacher. Ils ne sont pas seulement en train de rendre compte de réactions négatives. Ils prennent vivement parti. "Faux pas", "Le malentendu se plaide une fois", "Macron avait pourtant été averti"... Ils ne font même pas semblant d'être objectifs. De gauche, de droite, du centre... Aucun bord pour rattraper l'autre ! Nul n'a envie d'une presse officielle aux ordres - ce que ces titres sont d'ailleurs pourtant trop souvent quand ce sont des intérêts économiques qui sont en jeu... - mais une presse aux ordres de ses réflexes atlantistes ce n'est pas mieux ! On sait maintenant d'après les témoignages de ses ministres que De Gaulle surnommait le Monde "l'Immonde". Surnom mérité évidemment non pas du fait de son opposition, mais de son alignement servile sur les États Unis qu'il considérait non comme un Allié, mais un Maître ! Tout Français, ou autre, qui souhaite critiquer le président, ou quelque autre dirigeant que ce soit, sur ce sujet ou sur d'autres, doit pouvoir le faire avec d'autres arguments que la servilité !!!
  3. Haute voltige, oui. Cela dit, c'est utile y compris si le succès plein et entier n'est pas immédiatement au rendez vous. Au minimum, il y a une ouverture créée pour la France et aussi pour les autres pays européens pour exprimer une position un peu différente de l'alignement pur et simple, sur le mode "Je ne suis pas d'accord avec Macron, évidemment ! Cependant..." Ainsi que quelques messages et jalons installés pour la suite : - Si Américains et Chinois en viennent aux mains sur le sujet Taiwan, nous n'en serons pas nécessairement - Lorsque la phase militaire de la guerre russe en Ukraine sera achevée, Chinois et Européens pourraient se rassembler autour du droit international pour la négociation du traité de paix - Nous avons une position plus riche et une voix plus indépendante qu'un soutien aveugle à nos amis américains (à destination des deux tiers de l'Humanité habitant le "Sud") En attendant bien sûr, Macron a sans doute les oreilles qui sifflent Voici l'ineffable Norbert Röttgen, ancien ministre et candidat à la présidence de la CDU, qui s'interroge "Macron a t il complètement perdu la tête ?" Il défend depuis longtemps des positions très alignées sur les intérêts américains, ce n'est pas surprenant qu'il perde sa contenance dans ces circonstances. D'autres sont plus modérés - ou plus habiles - mais n'en refusent pas moins les déclarations du président français
  4. La France a en effet échoué en 2022 à convaincre la Russie de ne pas attaquer, de même qu'elle avait échoué en 2003 à convaincre l'Amérique de ne pas attaquer. Cependant il me semble que 20 ans après, beaucoup d'Américains pensent que l'échec en 2003 était plutôt celui de Washington d'éviter de commettre cette faute. Je gage que dans 20 ans, beaucoup de Russes penseront la même chose au sujet de la faute de Moscou en 2022. Des pays comme l'Arabie Saoudite, qui fait vraiment profil bas depuis 2022 ? Le Brésil ou le Mexique ? Le Japon et la Corée du Sud d'ailleurs, qui achètent davantage de pétrole russe depuis 2022 ? Ou le Ghana dont le président se permet d'humilier la VP américaine en lui disant en face et avec le sourire que les États Unis sont bien les seuls à être "obsédés" par les relations des Africains avec les Chinois, qui ne dérangent personne en Afrique ? Il ne s'agit évidemment pas de passer d'un extrême à l'autre, de la soumission à l'irrespect. Et nous avons bien des intérêts communs avec les États Unis. Mais continuer à avoir peur de son ombre serait déplacé. Mieux vaut coopérer avec Washington comme avant, mais sans plus se laisser marcher sur les pieds
  5. Très intéressant entretien dans le New Statesman avec Graham Allison, l'auteur du fameux Piège de Thucydide qui étudiait 16 cas de puissance dominante installée dépassée par une puissance montante depuis le XVIème siècle, constatait que 12 d'entre eux avaient mené à la guerre - similaire à celle entre Athènes et Sparte au Vème siècle avant Jésus dont Thucydide fut l'historien - et en tirait les conséquences pour la rivalité actuelle entre Etats-Unis et Chine Le titre parle de lui-même, et il donne au passage un élément de contexte supplémentaire à la récente visite d'Etat de Macron en Chine Pour raison de place, je ne reproduis que des extraits. Mais je conseille vivement de lire la totalité, qui inclut d'autres aspects. Graham Allison : "La politique américaine se dirige vers une provocation que la Chine ne pourrait pas éviter" L'universitaire qui a inventé le "piège de Thucydide" nous avertit que nous sommes en train de glisser vers un nouveau conflit catastrophique Que penserait Thucydide des tensions entre les États-Unis et la Chine aujourd'hui ? Il s'agit là d'une question plus qu'académique. Dans son Histoire de la guerre du Péloponnèse, le général et historien athénien a écrit que "c'est la montée en puissance d'Athènes et la peur qu'elle a inspirée à Sparte qui ont rendu la guerre inévitable". Comme le politologue américain Graham Allison l'a fait remarquer pour la première fois en 2012, à travers l'histoire, lorsqu'une puissance émergente a menacé de supplanter une grande puissance existante, cela a le plus souvent conduit à la guerre, même lorsqu'aucune des parties ne l'avait recherchée. M. Allison a dirigé un projet de recherche sur le "piège de Thucydide" à l'université de Harvard, qui a étudié 16 cas de ce type au cours des cinq siècles précédents, en commençant par la montée en puissance de l'Espagne qui a défié le Portugal à la fin du XVe siècle dans l'Atlantique. Douze de ces cas ont débouché sur une guerre. S'adressant à moi depuis Boston par liaison vidéo, le professeur de gouvernement Douglas Dillon de Harvard donne une réponse inquiétante à la question des tensions actuelles. Selon lui, Thucydide "ne serait surpris par aucun des comportements" qui caractérisent aujourd'hui les relations entre les États-Unis et la Chine. "Les deux parties sont sur la même longueur d'onde, presque comme si elles rivalisaient pour montrer laquelle pourrait le mieux illustrer le rôle classique de la puissance dominante et de la puissance montante, et elles accélèrent vers ce qui serait la plus grande collision de tous les temps. Et si vous vous souvenez de mon livre, je prévois que les choses vont empirer avant qu'elles n'empirent". Le livre en question est Destined for War : Can America and China Escape Thucydides's Trap (Destiné à la guerre : l'Amérique et la Chine peuvent-elles échapper au piège de Thucydide ? (2017), issu du projet de Harvard. Allison a étudié sous la direction d'Henry Kissinger en tant que doctorant et a publié en 1971 Essence of Decision, qui a remis en question les théories dominantes de l'"acteur rationnel" des relations internationales et est largement considéré comme l'étude définitive de la crise des missiles cubains. Il a conseillé les administrations américaines successives et, en tant que chef de la planification du Pentagone au milieu des années 1990, il a façonné le rééquilibrage de l'Amérique après la guerre froide, sous la direction de Bill Clinton. Mais même au regard de son premier livre, Destiné à la guerre a eu un impact énorme. Étudié de près des deux côtés du Pacifique, il s'agit probablement de l'ouvrage sur les relations internationales le plus influent de notre époque. Allison se souvient que, lors du sommet de Davos en janvier de cette année, un délégué chinois l'a abordé et lui a demandé s'il n'était pas responsable d'une "prophétie auto-réalisatrice" de la rivalité entre les superpuissances. Il lui a répondu sèchement : "Non, c'est la faute de Thucydide". (...) Nous parlons ici dans le contexte d'un monde en ébullition. Au début de l'année, un ballon de surveillance chinois a été abattu au-dessus des eaux territoriales américaines. Le 14 mars, un avion de chasse russe a abattu un drone américain au-dessus de la mer Noire. En janvier dernier, une note du général Mike Minihan, chef du commandement de la mobilité aérienne des États-Unis, a fait l'objet d'une fuite et envisage une guerre entre les États-Unis et la Chine au sujet de Taïwan dans les deux ans à venir ("J'espère me tromper. Mon instinct me dit que nous nous battrons en 2025"). Le raisonnement de Minihan est que les élections présidentielles aux États-Unis et à Taïwan en 2024 donneront à Xi Jinping, récemment confirmé dans un troisième mandat en tant que président de la Chine, une fenêtre d'action pour l'année suivante. J'interroge Allison sur ces prochains scrutins. Lorsqu'il parle des élections américaines, il invoque ses "quatre P" sur l'impact d'une puissance montante sur un pouvoir en place dans Le piège de Thucydide. Selon lui, ces quatre dimensions sont présentes dans les États-Unis d'aujourd'hui. Il y a des changements de pouvoir ("J'avais l'habitude de pouvoir exiger quelque chose ou d'appuyer sur un bouton, mais cela n'arrive plus"), de perception ("J'avais l'habitude de vous regarder de haut parce que vous étiez plus petit que moi et maintenant je vous regarde de haut ou les yeux dans les yeux"), de psychologie ("J'ai l'habitude d'être le numéro un et pas vous, vous menacez mon identité") et de politique ("ne laissez jamais un adversaire [politique] sérieux se placer à votre droite sur une question de sécurité nationale"). M. Allison observe que le programme présidentiel républicain de l'année prochaine pourrait bien préconiser la reconnaissance officielle de Taïwan, comme le fait déjà l'un des candidats potentiels, l'ancien secrétaire d'État Mike Pompeo. "La politique américaine s'oriente vers quelque chose qui pourrait devenir une provocation que la Chine ne pourrait pas éviter", déclare M. Allison. En ce qui concerne les élections à Taïwan, il note que la présidente Tsai Ing-wen ne peut pas se représenter et que Lai Ching-te, le candidat de son Parti démocrate progressiste, "est personnellement très désireux de devenir un pays indépendant [et il] n'est pas aussi circonspect que Tsai". (...) "Les gens à Washington ont pris conscience de la reconnaissance [diplomatique] entre l'Arabie saoudite et l'Iran, négociée par la Chine. [Ils pensent que c'est inconcevable. L'Iran est la principale menace pour l'Arabie saoudite. Comment cela a-t-il pu se produire ? Et puis on regarde autour de soi et on se dit : "Attendez une minute. Les Chinois ont négocié cet accord. Les Chinois ! Ils sont à l'autre bout du monde. Qu'ont-ils à voir avec ces deux pays ? Et d'où cela vient-il ? Je résume la situation en disant : "C'est parti pour tout le monde". Cela pourrait en effet signifier qu'un conflit est déclenché dans une arène autre que le Pacifique, étant donné le rôle croissant de la Chine en Amérique latine, en Afrique et au Moyen-Orient : "Cela réchauffe toute l'atmosphère et alimente en partie l'hostilité croissante et même la diabolisation de la Chine à Washington, dans le monde politique, comme Thucydide nous l'aurait dit. (...) Mais d'autre part, les risques de malentendus ou d'erreurs de calcul catastrophiques augmentent. "Dans le cas de la Chine, pour autant que je sache, [la communication bilatérale] est totalement interrompue depuis les frasques du ballon. Si vous croyez ce que nous avons appris pendant la guerre froide - et je pense que c'est tout à fait juste - que la communication à de nombreux niveaux, dont certains sont privés, est importante pour réduire les risques, [alors] l'absence de ces communications est dangereuse". (...) Cette conversation me laisse l'impression d'un monde qui se dirige vers un chaos et un conflit encore plus grands, aveugle aux grandes forces de l'histoire. "Je pense que trop souvent, nous imaginons que nous écrivons sur une ardoise blanche, que nous pouvons simplement décider ce que nous voulons faire", déclare Allison. Dans quelle mesure devrions-nous nous sentir redevables de modèles historiques tels que le piège de Thucydide ? Il répond que les réalités structurelles déterminent environ 80 % des événements. Beaucoup de choses sont réellement déterminées de l'extérieur. "J'aimerais peut-être courir un marathon à Boston", déclare ce professeur de 83 ans. "Mais dans cette vie, cela n'arrivera pas, compte tenu de mon âge. Je lui fais remarquer qu'il reste donc 20 % d'événements qui peuvent être façonnés. "Exactement", me répond-on. "Il y a deux erreurs à commettre. L'une consiste à se montrer arrogant : "Je suis en train d'écrire sur une ardoise vierge". L'autre est de devenir fataliste". Je cite une phrase d'Otto von Bismarck, l'unificateur et premier chancelier de l'empire allemand : "La tâche de l'homme d'État est d'entendre les pas de Dieu qui traversent l'histoire et d'essayer d'attraper sa queue de pie lorsqu'il passe". Allison réagit immédiatement : "C'est un excellent rappel du fait que si vous n'arrivez pas à saisir les queues de pie, vous n'arriverez pas là où vous allez." La visite du président français à Pékin, sa très longue conversation avec le président chinois seuls les traducteurs étant présents et la prise de champ avec le récit transatlantique - qui fait dresser tant de sourcils - me semble motivée par plusieurs raisons - Continuer à préparer la future négociation sur l'Ukraine une fois la phase militaire actuelle terminée, et tenter de mettre à profit les différences très réelles entre les intérêts russes et chinois - les Européens s'intéressant au levier que Pékin a sur Moscou, les Chinois à la capacité des Européens de ne pas rejoindre l'entreprise américaine de miner la Chine partout où c'est possible - Améliorer l'image de la France dans le Sud, là où vit > 2/3 de l'humanité - Egalement, parler publiquement du danger de la séquence actuelle autour de Taiwan tout en faisant comprendre que si provocations américaines et surréactions chinoises mènent à un conflit armé, la France n'y participera pas Nous avons largement échoué dans ce rôle au XXIème siècle : - En 2003, Chirac a tenté de convaincre Bush de ne pas attaquer l'Irak. Raté - En 2022, Macron a tenté de convaincre Poutine de ne pas attaquer l'Ukraine. Raté Il est tout à fait possible que nous échouions à nouveau, comme toutes les autres voix poussant Américains à éviter de provoquer et Chinois à éviter de sur-réagir. Si c'est "Raté" encore une fois, il vaut la peine d'émettre déjà le signal comme quoi ce sera "sans nous". Ce que Macron n'a pas dit clairement dans ces termes - mais comment douter que cela fait partie du sous-entendu ?
  6. Si Scholz avait dit lors de sa visite en Chine "Vive l'amitié sino-française !", je pense qu'il en aurait surpris plus d'un Mais je ne vois pas ce qu'il y aurait eu d'incongru à ce qu'il loue l'amitié sino-allemande ? Je ne connais pas bien l'histoire des relations entre Allemagne et Chine, mais parler d' "amitié" est un message plutôt positif et qui peut aider à de bonnes relations. Tu as évidemment raison quant au désir de se distancer des Etats-Unis dans la plupart des pays européens. Il me semble que Macron peut avoir plusieurs objectifs, notamment - Au plan le plus bas, mettre une bonne couche de crème Chantilly à la surface du gâteau de la diplomatie française. Evidemment, quand on se présente comme représentatif, ou comme "pont" privilégié vers un ensemble plus grand, ça fait tout de suite plus de mousse - Plus important, tenter de "prouver le mouvement en marchant". Les Européens s'attachent ils à affirmer leur volonté de définir leurs intérêts par eux-mêmes, et au passage sur le sujet de Taiwan à mettre en garde Américains contre les provocations et Chinois contre les surréactions ? Ben oui, en voilà un par exemple ! - Enfin, il fournit une "couverture" pour faciliter aux autres Européens une certaine prise de distance avec Washington sur le sujet, avec un message du type "Ah non je ne suis pas du tout d'accord avec Macron ! Je suis beaucoup plus modéré ! Cependant (...)" Il faut reconnaître aussi que c'est probablement le président français qui est le mieux placé en Europe pour ce genre d'opération. Bien sûr il y aura - il y a déjà - une volée de bois vert contre les Français, on nous rappellera que nous sommes des singes capitulards, des collabos à la Pétain et des antiaméricains à la De Gaulle. Mais ce n'est pas une surprise venant de nous Et comme ça fait tout de même plus de deux siècles que nous avons une relation assez proche avec les Etats-Unis, de Yorktown 1781 à la Normandie 1944, la brouille ne sera que passagère - certains Américains reconnaissent tout de même aux Français quelques qualités, et si on lui fait d'abord boire beaucoup de bon vin un Français finira par reconnaître la vérité, et les qualités des Américains. Si l'Allemagne, l'Italie, ou même la Grande-Bretagne s'essayait à ce genre de manœuvre, je crois que ce serait plus difficilement compris.
  7. As-tu vu L'échelle de Jacob ? Ce film contient des indications sur ta véritable situation ...
  8. Ah non y a erreur. Les rebelles ce serait plutôt les djiha... Euh, oublions ! En fait, voici l'un des essais qui circulent pour expliquer pourquoi malgré ses indéniables défauts, l'Empire est clairement le "bon côté" dans la saga Star Wars Et j'arrête là le HS, tout de même, avant de subir le sort d'Aldebaran
  9. Oui, ça pue Voici l'article sur RIA Novosti langue russe Le quartier général humanitaire a annoncé que le bureau de Zelensky préparait une provocation contre la Russie Kiev va mener une provocation dans la région de Soumy et accuser la Russie d'utiliser des substances toxiques, a rapporté le siège de la coordination interministérielle de la Fédération de Russie pour la réponse humanitaire en Ukraine. "Selon les données disponibles, confirmées par plusieurs sources indépendantes, sous la direction du bureau du président de l'Ukraine, une provocation à grande échelle est en cours de préparation visant à discréditer la Fédération de Russie sur la scène internationale", a déclaré le siège dans un communiqué. Dans le village d'Akhtyrka dans la région de Soumy, selon le quartier général, une section présumée de "la première ligne de défense des Forces armées ukrainiennes sur la ligne de contact de combat avec les troupes russes" a été préparée. Il est prévu d'amener les corps des soldats ukrainiens morts des morgues vers ces pseudo-positions. Ils veulent les faire passer pour des victimes d'incendies causés par des munitions d'artillerie « russes » remplies de « substances vénéneuses ». Le régime de Kiev va traiter la zone et les restes avec une substance toxique afin que des experts occidentaux invités puissent documenter le "fait" de l'utilisation d'armes chimiques par l'armée russe. Les services spéciaux ukrainiens, selon le quartier général humanitaire, ont reçu pour instruction de préparer et de publier sur les réseaux sociaux de fausses interceptions radio de prétendues discussions par des militaires russes sur les préparatifs de l'utilisation d'"armes chimiques". Le but de l'action au quartier général a été appelé détourner l'attention de la communauté internationale des faits de nombreux crimes de guerre publiés par l'ONU , commis par les militaires ukrainiens et les militants nationalistes. Ainsi, le régime de Kiev entend lancer une nouvelle campagne médiatique en Occident dans le but de discréditer la Russie, notamment en initiant une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU afin de porter les accusations appropriées contre Moscou, a ajouté l'état-major de coordination Je ne vois pas d'hypothèse positive pour expliquer de telles déclarations. Il y a le modérément négatif, comme une nervosité russe imaginant des scénarios de provocation que pourrait monter le SBU, ou la production de mensonges génériques destinés à discréditer d'avance toute déclaration ukrainienne et à instiller l'idée que Kiev est capable de n'importe quoi. Il y a le franchement négatif, comme la préparation par les Ukrainiens d'une véritable provocation aux armes chimiques (la défense du pays envahi peut justifier beaucoup de choses) ou l'annonce à l'avance que telle action qu'on se prépare réellement à faire (utilisation d'armes chimiques contre les troupes ukrainiennes) doit être comprise comme une provocation de l'autre bord. Dans ce dernier cas, il faut tout de même poser la question de l'utilité opérationnelle d'une attaque chimique contre des soldats en campagne - opérationnelle, à différencier de l'utilité en tant qu'arme de terreur comme l'Irak à Halabja contre des civils kurdes en 1988. Le non-sachant que je suis a tendance à penser qu'une attaque de zone sur par exemple 1 à 2 km de largeur de front avec des agents neurotoxiques volatils (qui permettent aux soldats amis d'avancer rapidement pour prendre les tranchées dégagées par l'attaque chimique parce que le poison s'est rapidement dissipé) pourrait être utile. Mais c'est sans doute sujet à discussion ?
  10. Je suis déjà parti en vacances en Crimée figure toi ! En 2002. Je ne crois pas que j'y retournerai de sitôt...
  11. Quand je dis grave je ne veux pas dire "très" grave. Je ne suggère évidemment pas que les intérêts vitaux de la France seraient en jeu. En revanche, il y a lieu de se méfier de l'onde de choc sur nos voisins de l'Est. Pologne, pays scandinaves, voire Allemagne. Et de leurs réactions. Militarisme certes. Prolifération nucléaire peut être. Est-ce que ça pourrait être pire ? Je ne pense à aucun scénario spécifique. Mais je me méfie. Il y a dix ans, la Russie quoi qu'on en dise n'était pas dans le délire. Aujourd'hui, il y a des éléments délirants dans son idéologie, dans l'idée qu'elle se fait d'elle même - je n'ai pas dit qu'il n'y avait que ça bien sûr ! Ces éléments délirants... ont des conséquences très concrètes, et très négatives. Tel pays européen aujourd'hui très pacifique et propre sur lui, d'ailleurs aucunement délirant, pourrait il connaître lui aussi des bouffées de délire s'il était soumis à fort stress ? Le genre de stress auquel on peut aussi réagir efficacement - mais ce n'est pas assuré d'avance. Peut être que rien de tout cela n'arriverait. Peut-être simplement que tout le monde répéterait à l'occupant de la Maison blanche à quel point on l'aime d'amour - et encore une base sur mon territoire, c'est possible ? Tous frais payés ! Mais je préfèrerais ne pas courir le risque. La stabilité et prévisibilité en Europe - certes relatives, je n'oublie ni Yougoslavie ni Donbass - nous ont bien servi. 2022 leur a déjà fichu un sacré coup. Mais si l'Ukraine est absorbée par un Empire, façon Pologne 1795... Adieu, stabilité, ne sais quand te reverrai !
  12. Ça fait certainement partie de la "psychologie" du pays, ou plutôt de l'idée qu'il a de lui-même et de l'idée que ses succès et échecs passés - au cours de toute son Histoire - peuvent contribuer à renforcer. Quelques points culturels ou "signaux faibles" - L'hymne national affirme de la Russie que "Volonté puissante et gloire élevée sont en tes mains à toute époque" (Могучая воля, великая слава - Твое достоянье на все времена!) Les Français affirment qu'ils se battent pour la liberté et contre la tyrannie - c'est automatique, ça fait partie de la définition du pays. Les Russes affirment eux que leur pays a une volonté puissante, une volonté de fer - En août dernier, le chanteur populaire Shaman sortait une chanson patriotique "Je suis russe". Les paroles en sont intéressantes "Je suis russe, je vais jusqu'au bout (...) Je suis russe, en dépit du monde entier" (Я русский, я иду до конца (...) Я русский, всему миру назло) Ces paroles étaient d'actualité... L'été 2022, on pouvait se demander si Poutine choisirait de temporiser ou d'escalader. Cette chanson a été pour moi l'un des critères qui portaient à penser que Poutine escaladerait - et de fait avec les annexions et la mobilisation ça a été son choix. Shaman a t il su capturer l'esprit de l'époque et l'esprit du président ? A t il été "aidé" et "incité" à le faire ? Peu importe au fond. Au fait, la chanson fait un tabac... Si un Russe se penche sur l'Histoire de son pays, il verra aussi la Première guerre mondiale, l'échec, la désunion - et la révolution catastrophique de 1917 comme sanction. Il verra l'Afghanistan, le retrait - et juste après, l'effondrement du pays. Cela peut très facilement motiver une conclusion "Même si cette guerre était une erreur - même si je pense moi-même que Poutine est un c...ard fini de l'avoir commencée - pas d'autre choix que de l'emporter, quoi qu'il en coûte. Sinon le pays s'effondre comme en 1917, comme en 1991" Idée qui ne pousse pas non plus exactement à baisser les bras devant la difficulté... Perso, je suis comme tout le monde évidemment je ne connais pas l'avenir et comme toute personne pas totalement déraisonnable je n'exclus pas d'être surpris. Mais mon impression est que seuls deux scénarios permettent à l'Ukraine de survivre comme Etat indépendant : - Guerre de N années, N n'étant pas petit, avec soutien matériel massif et prolongé du bloc atlantique qui seul pourrait éventuellement rendre possible à l'Ukraine de tenir, aboutissant à "fatigue" du peuple russe et solution négociée - Bâton et carotte mêlés - et une dose de bâton est indispensable, et seule la Chine dispose d'un bâton - aboutissant à solution négociée, peut-être plus tôt Chacun de ces scénarios est sujet à caution, pour dire le moins. Il me semble que Macron cherche à contribuer à chacun d'eux. En dehors de ces deux scénarios incertains, le scénario central est l'absorption de l'Ukraine sous domination russe, très probablement pas cette année, mais d'ici 1 à 3 ans. Catastrophique pour l'Ukraine de toute évidence. Grave pour les autres pays européens, nous y compris
  13. Ils ne peuvent peut-être pas, mais ils font des efforts. Dans la joie et la bonne humeur. Voir par exemple l'inauguration du Commandement spatial de la Bundeswehr. Y avait du beau monde ! Voici donc l'armée allemande d'aujourd'hui Au sujet de ne pas respecter les objectifs calendaires... Suis-je le seul à imaginer le ministère de la défense Boris Pistorius visiter le chantier de la transformation de la Bundeswehr et annoncer aux responsables en retard qu'ils ont auront l'occasion de s'en expliquer directement avec Olaf Scholz... puisqu'il va bientôt visiter le chantier ! "Le Chancelier va venir ?" "C'est exact, commandant. Et il est très mécontent de votre absence de progrès" "Nous allons... redoubler nos efforts !" "Je l'espère, commandant, pour votre bien. Le Chancelier n'est pas aussi indulgent que moi"
  14. C'est ce qui est dit noir sur blanc dans le document fuité "(12) combat credible BDEs can be generated for the Spring offensive" Ces 12 unités bénéficieraient effectivement de l'environnement des forces ukrainiennes existantes, tenant par exemple le reste du front à gauche et à droite de la ou les pointes offensives. Mais pour l'offensive elle même, 12 unités point, dont 3 non détaillées fournies par l'Ukraine et considérées comme "crédibles" par les États-Unis. Sauf encore une fois si ce document est une ruse destinée à tromper la Russie, en cachant l'existence de puissantes forces ukrainiennes se préparant à une contre offensive
  15. Voici les 4 images qui constituent cette fuite. L'image 3 contient les estimations de perte, et il s'agit de la version originale, non trafiquée par les médias russes La source est ce tweet et celui-là, mais il y en a d'autres Quelques remarques : - L'ensemble pourrait être une véritable fuite, mais il est aussi possible qu'il s'agisse d'une "fuite". La ruse et la tromperie font partie intégrante de la guerre, et les services américains pourraient chercher à induire en erreur la Russie en faisant filtrer des informations fausses - Si ces documents sont authentiques, les estimations de perte sont surprenantes En effet, alors que les chiffres de pertes russes 35k à 44k morts soit 140 à 180k pertes totales (blessés inclus à raison de 3 blessés pour 1 mort) au 1er mars correspondent à peu près aux estimations qu'on peut entendre et recouper de diverses façons, les chiffres de pertes ukrainiennes 16k à 18k morts soit 65 à 75k pertes totales au 1er mars s'écartent fortement de ce que disait le CEMA américain Milley soit "à peu près autant que les (100 000) pertes russes" en novembre dernier ou d'autres estimations plus récentes autour de 120k pertes - Les forces que l'Ukraine mettrait en réserve pour une offensive de printemps seraient de 12 "équivalents brigades", dont 9 équipés par les pays de l'OTAN et 3 équipés par l'Ukraine. Parmi les 9 équipées par l'OTAN, 6 seraient prêtes au 31 mars et les 3 autres au 30 avril - Ces 9 brigades totaliseraient 253 chars, 381 véhicules de combat d'infanterie et 480 véhicules transport de troupes ainsi que 147 pièces d'artillerie. Ce qui est vraiment peu, s'il s'agit de brigades au sens classique ukrainien / russe / soviétique c'est-à-dire des unités de 4 à 5 000 hommes - on parle de 30 chars et moins de 100 véhicules d'infanterie par brigade Cependant, l'image 1 détaillant la situation au 1er mars indique sur l'axe de Donetsk du côté ukrainien 8 "équivalents brigades" et "10 à 20 000 personnels" Ce qui indiquerait plutôt des "brigades" de 1 500 à 2 500 hommes ! - Les chars sont un mix de très moderne (Leopard 2 A6 ou Challenger 2) et... beaucoup moins (T-72 et jusqu'à du T-54 !). Certains chars sont "TBD" et on précise à droite qu'il manque à cette unité autant de chars. L'artillerie est essentiellement tractée M119 américains et D30 soviétiques - L'entraînement de beaucoup de ces "brigades" est au 1er mars indiqué comme à peine entamé (10%, 20% - voire 0%) Pourtant toutes sont censées être prêtes au 30 avril. C'est donc qu'il s'agit d'entraînements accélérés en 6-8 semaines ... La force préparée pour l'offensive de printemps inclurait donc (en supposant que les 3 brigades équipées par l'Ukraine soient équivalentes aux 9 équipées par le bloc atlantique) environ 18 à 30 000 hommes, 350 chars, 1200 véhicules d'infanterie et 200 pièces d'artillerie... le tout seulement en partie moderne, et entraîné assez rapidement. Que cette force parvienne à des résultats ne peut être exclu. Que ces résultats soient importants... euh ... Quelques autres infos à noter - si on part de l'hypothèse de l'authenticité de la fuite ! - dans la dernière image - Moyenne des consommations quotidiennes dans les 7 derniers jours (au 1er mars) = 2 700 obus de 155 mm et 14 GMLRS - 97 soldats de forces spéciales OTAN en Ukraine au 1er mars dont 14 Américains, 15 Français, 17 Lituaniens, 1 Néerlandais et... 50 Britanniques !
  16. Attention à la syntaxe, tout de même L'expression consacrée est : Coïncidence ? Je ne crois pas !
  17. Tu m'étonnes beaucoup Parce que dans la vie courante, je suis connu comme quelqu'un de très fin, qui perçoit toujours les nuances et les sous-entendus des discours. L'ironie je la détecte sans faille dès les premiers mots
  18. Ce n'est pas le fil idéal pour ce post, mais c'est probablement le meilleur puisqu'il s'agit des relations franco-chinoises et euro-chinoises, lesquelles ont nécessairement un impact sur le sujet le plus important à la fois pour Pékin et pour Washington - leur rivalité. Voici l'éditorial du Global Times au sujet de la visite du président français en Chine. Rappel : le Global Times est considéré généralement comme une voix "semi-officielle" du gouvernement chinois, dans un sens plutôt "dur". Je sélectionne les passages qui me semblent les plus intéressants - mais en fait je n'ai enlevé que deux ou trois paragraphes. La visite de Macron en Chine incarne la valeur de l'autonomie stratégique : Éditorial du Global Times (...) Il convient de noter que diverses forces en Europe et aux États-Unis accordent une grande attention à la visite de M. Macron et exercent une influence dans différentes directions. En d'autres termes, tout le monde ne souhaite pas que la visite de M. Macron en Chine se déroule sans heurts et avec succès. Parmi les puissances occidentales, la France a relativement plus de points communs avec la Chine. Les points de vue de la Chine et de la France sur le soutien au multilatéralisme, au libre-échange et à la gouvernance mondiale sont cohérents, ce qui a contribué à maintenir une dynamique de développement stable dans les relations bilatérales depuis l'établissement des relations diplomatiques. La recherche d'un terrain d'entente tout en mettant de côté les différences et la poursuite d'une coopération mutuellement bénéfique sont les principaux thèmes des échanges entre la Chine et la France. Cela apporte non seulement des avantages durables aux peuples des deux pays, mais fournit également un exemple positif et une expérience précieuse aux autres pays occidentaux sur la manière de s'entendre avec la Chine. Aujourd'hui, à l'heure où la division et même la confrontation se profilent à l'horizon, la valeur de l'amitié entre la Chine et la France est encore plus grande. Dans un sens, il s'agit également d'une responsabilité à l'égard du monde. Le peuple chinois a toujours apprécié l'autonomie stratégique et l'esprit diplomatique indépendant dont la France a fait preuve dans un paysage international en pleine mutation. À l'époque, l'ancien président français Charles de Gaulle s'était engagé à mener une politique étrangère indépendante pour sauvegarder la souveraineté et l'indépendance nationales de la France. Aujourd'hui, nous pouvons également le constater chez le président Macron. Cependant, objectivement, il est devenu plus difficile pour les pays européens de mettre en œuvre l'"indépendance" et l'"autonomie". Cette fois-ci, Macron rencontre plus de pressions, de critiques et de questions dans le champ de l'opinion publique européenne et américaine que lors de ses précédentes visites. Ses efforts pour reconstruire la France et l'Europe en tant que "troisième voie" entre les États-Unis et la Chine ont été critiqués par certains comme étant "compromettants" avec la Chine. (...) Derrière l'opinion publique se cache une perception confuse et dépassée de la Chine, gravement déconnectée de l'époque. Certains Occidentaux ne peuvent se défaire du complexe de supériorité issu de l'histoire moderne, mais éprouvent un sentiment de perte et de manque de confiance engendré par la nouvelle ère. C'est pourquoi ils sont désireux d'adopter une attitude ferme face à la Chine, de peur d'être considérés comme "faibles". Cependant, cette "position dure" délibérée révèle le cœur d'une mentalité de faibles. Certains médias européens s'empressent de "critiquer sévèrement" ou de "mettre en garde" la Chine sur la question de l'Ukraine, ce qui ne leur permet pas de se placer dans la bonne position. Le véritable courage politique devrait se traduire par le fait de ne pas répondre à ces sentiments sociaux irrationnels, mais de les surmonter. Après tout, il n'y a pas de contradictions ou de différences fondamentales entre la Chine et la France, ni entre la Chine et l'Europe. La coopération entre les deux parties est bien plus importante que la concurrence, et le consensus est bien plus important que les différences. La dernière visite du président Macron en Chine remonte à 2019, lorsqu'il a assisté à l'Exposition internationale d'importation de la Chine à Shanghai et a personnellement fait la promotion des produits français. En 2018, il a également effectué une visite d'État en Chine. Lors de ces deux visites, Macron s'est principalement concentré sur la promotion de la coopération pratique entre la Chine et la France. Nous pensons que le voyage de trois jours cette fois-ci, sa troisième visite en Chine, sera tout aussi agréable, productif, fructueux et significatif que les deux précédents. L'efficacité de la diplomatie française dépendra de sa capacité à trouver une nouvelle voie d'égalité, de coexistence amicale et mutuellement bénéfique avec le monde non occidental, y compris la Chine. Il est clair pour tout le monde qu'être un vassal stratégique de Washington est une impasse. Faire de la relation Chine-France un pont pour la coopération Chine-Europe est bénéfique pour les deux parties et pour le monde. Ce texte sert bien sûr les intérêts de la Chine. Il n'en est pas moins intéressant, je trouve. La remarque sur la "mentalité de faibles", et sur sa véritable origine... est dure. Je soupçonne qu'elle n'est pas tout à fait fausse.
  19. Ce n'est pas une question glandulaire, c'est une question de distance. Si c'était l'Italie ou l'Espagne qui était attaquée et partiellement envahie, la France serait beaucoup plus active pour l'aider que nous ne le sommes pour l'Ukraine - et nous sommes déjà plus que modérément actifs. Seulement voilà, pour nous l'Ukraine c'est un pays à 2 000 km de Paris, pas le pays voisin comme ça l'est pour Varsovie. La raison pour laquelle l'Inde ne prend aucune mesure de guerre économique contre la Russie, et essaie plutôt de mettre à profit la situation pour développer la relation commerciale, n'a rien à voir non plus avec la taille des testicules. C'est juste que pour eux l'Ukraine c'est un pays à... 5 000 km de New Delhi. Donc l'Inde appelle à la paix - comme nous quand nous parlons de la guerre au Yémen ou en Ethiopie. La France pratique la guerre économique contre la Russie et envoie des armes avancées à l'Ukraine. Et la Pologne en plus de pratiquer la guerre économique... envoie tout ce qu'elle peut à l'Ukraine et double son budget militaire "Tout pour avoir la plus grosse armée de terre !"
  20. Pu-Tin ? Tiens ? Y a t il un rapport avec Tin-Tin, comme dans Je prends le même chemin ! Enfin d'abord une petite remarque sur cette réaction bien marquée de nos amis du gouvernement russe Je constate pas mal de messages des comptes Twitter pro-russes dans le sens de faire semblant de croire que Macron menacerait la Chine sur le ton "Éloignez-vous de la Russie sinon gare, y aura des conséquences !" Une évidente caricature et déformation de la véritable démarche franco-européo-, et j'ajouterais -germano et -italienne. Quoi qu'on pense du PdlR, qui peut imaginer qu'il soit assez stupide pour ça ? Cette déformation est naturellement intéressée. Sait-on jamais, et si Xi se montrait réceptif ? D'autant que le plan de paix chinois avait été adressé en avant-première à la fois à Berlin, Paris et Rome... il y a donc déjà eu aussi des signaux dans l'autre sens. Et si les Chinois ont quelque chose qui peut intéresser les Européens - leur puissante influence sur Moscou - les Européens ont aussi quelque chose qui peut intéresser les Chinois - leur faculté à ne pas suivre aveuglément les impulsions anti-chinoises de Washington. Pour des raisons différentes, gêne convergente de la part des plus pro-américains et des mieux OTAN-alignés. Si la guerre russo-ukrainienne débouchait sur une solution où la Chine participait activement, bref si la Chine se rapprochait des Européens voire devenait en quelque sorte aussi une puissance européenne (au sens où les Etats-Unis sont aussi une puissance asiatique)... ce serait très embarrassant pour Washington, autant que l'accord entre Riyad et Téhéran que Pékin a impulsé.
  21. Donc c'est M. Fu Cong qui a parlé. L'ambassadeur chinois auprès de l'UE. Et comment s'appelle celui qui dit que les déclarations à l'UE ne sont que rhétorique ? ... L'ambassadeur chinois auprès de la Russie, je veux dire
  22. Quoiiiii ? Ne sais tu pas que notre président s'appelle Nayib-Emmanuel Bukele Macron ?
  23. Le gouvernement prend une décision... inattendue et qui fera du bruit France : le gouvernement utilise le 49.3 pour imposer le Bitcoin comme monnaie ayant cours légal Hier soir, le gouvernement a surpris tout le monde en faisant usage de l'article 49.3 de la Constitution française pour faire du Bitcoin (BTC) une nouvelle monnaie nationale de la France. Cette décision inattendue a été prise sans aucun débat parlementaire ni consultation publique, et a immédiatement provoqué des réactions mitigées dans tout le pays. (...) Le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire a salué cette décision historique comme étant « un pas important pour la France dans la modernisation de son économie ». Il a ajouté que le gouvernement avait travaillé en étroite collaboration avec les acteurs de l'industrie des cryptomonnaies pour s'assurer que cette transition se déroule sans accroc A mon sens, la NUPES risque d'appeler à une grève générale...
  24. Ça trolle sec à Francfort ... sur le siège de la BCE Les petits malins semblent bien s'être amusés hier soir...
  25. La formation par l'étranger ce sont des dizaines de milliers de soldats ukrainiens. Leurs effectifs sur le terrain c'est des centaines de milliers. Les Ukrainiens et les Russes sont d'accord sur un point : l'ennemi a au moins 5 fois plus de pertes qu'eux... La crédibilité, c'est autre chose. Un témoignage partiel à un endroit du front peut d'ailleurs être véridique au sens où le témoin dit ce qu'il croit être vrai. Mais d'une part la surestimation des pertes de l'ennemi est un grand classique ("J'en ai abattu 5 et on les a plus revus ! 5 ennemis en moins, chef !"... alors que 3 d'entre eux se sont en fait baissé et ont ensuite attaqué ailleurs), d'autre part un témoignage exact à un endroit du front à un moment donné n'est pas forcément généralisable. Enfin une grande partie des pertes doit être par artillerie... et les seuls témoins, les soldats qui ont assisté à la perte de leurs camarades, ne vont pas forcément se répandre sur les réseaux sociaux. C'est la différence avec les Russes, clairement. Ce qui ne résout ni les questions d'équipement, ni celles de l'entraînement. Oui. Et au-delà de la difficulté à reprendre les territoires occupés, le risque pour l'Ukraine ce sont les forces que la Russie entraîne pendant longtemps (une partie des mobilisés) et la montée en puissance de son industrie militaire pour les équiper. En somme le risque qu'au printemps ou à l'été ou plus tard - le peuple suit grosso modo, Poutine a du temps - l'armée russe ne reparte à l'offensive avec des forces nouvelles préparées à l'écart du front, en face de forces ukrainiennes qui sont progressivement usées par l'attrition (tout comme les forces russes, mais à partir d'une base plus petite)
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