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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Selon ce tweet, l'une des cibles des Kinjal à Kiev était la centrale électrique N°5, l'une de celles qui dessert la capitale ukrainienne (pas la plus puissante cependant, qui est la centrale Trypilska) A voir les lieux sur Google Maps, ça semble avoir la même configuration en effet. Je me demande si la Russie n'est pas en train de "passer à la vitesse supérieure" pour la mise hors service du réseau électrique ukrainien, en ciblant les centrales elles-mêmes, plutôt que les installations de transport d'électricité qui étaient l'essentiel des cibles précédemment ? Si c'est le cas, ce serait une escalade de plus ...
  2. Les bombardements périodiques du réseau électrique semblent insuffisants pour supprimer totalement l'alimentation électrique en Ukraine, mais ils suffisent à la maintenir à niveau bas - avec des effets économiques en cascade j'imagine. Ce qui est nouveau, ce sont ces 6 Kinjal qui ont frappé Kiev. Il y avait donc là des cibles que la Russie voulait détruire à coup sûr, au prix de l'utilisation de missiles peu nombreux et chers. Les rares fois que la Russie a utilisé le Kinjal, c'était d'ailleurs une poignée de missiles, au maximum trois à la fois... cette fois-ci c'est plus sérieux.
  3. J'ai cherché à nouveau les références que j'avais citées de mémoire. Wikipédia n'est certes pas parole d'Evangile, mais c'est tout de même plutôt fiable et dans ce cas sourcé. Voilà leur récapitulatif des pertes sur le Front de l'Est. En résumé : - Axe (essentiellement Allemagne) 4,4 millions de tués et disparus + 0,8 million morts en captivité - Alliés (essentiellement Union soviétique) 6,9 millions de tués et disparus (hors partisans irréguliers) + 3,3 millions morts en captivité Hors prisonniers maltraités et massacres à grande échelle de civils, on est sur un rapport de 1 contre 1,5 environ. Une différence réelle, mais pas du tout écrasante, dans les pertes subies et infligées. Pour comparer, on peut citer les pertes militaires de la première guerre mondiale, tous belligérants confondus (donc beaucoup plus "moyennés" évidemment) qui s'établissent à 4 millions de tués chez les Puissances centrales et 5,7 millions chez les Alliés, soit un rapport de 1 contre 1,4 environ. Pas très différent du Front de l'Est pendant la guerre mondiale suivante donc - du moins en ce qui concerne les pertes militaires, pour les pertes civiles c'est très différent car la première guerre mondiale n'a pas vu de génocides et massacres à très grande échelle, parce que le nazisme n'existait pas encore. Sur le risque, à mon avis très important, que la Russie gagne cette guerre c'est-à-dire "éteigne" la souveraineté ukrainienne, on est d'accord. Je n'ai pas assez de connaissances pour comparer les talents militaires respectifs des généraux russes et ukrainiens d'aujourd'hui avec ceux de leurs prédécesseurs d'il y a 80 ans, donc je préfère ne rien en dire
  4. Tu peux garder le silence. Assure-toi simplement d'éviter toute absence illégale. Surtout avec Von Ungern-Sternberg dans les parages
  5. Tout cela rappelle agréablement Corto Maltese en Sibérie
  6. On rigole, on rigole, mais en fait le drame a été évité de justesse ! Fort heureusement, le seul spectateur, un journaliste, était installé à l’autre bout de la salle, à l’opposé de l’endroit où la bombe avait été déposée. Il ne souffre que de quelques contusions et de violents maux de tête, ces derniers étant plutôt dûs, selon lui, « aux vingt minutes du film » qu’il a eu le temps de visionner. Le drame a été évité de justesse car, selon le projectionniste « il y avait le double de spectateurs lors de la séance précédente.» Tu veux dire que le doute était couché ? (Equipe First Degree, toujours prêt !)
  7. Stephen Kotkin fait des déclarations intéressantes mais... maîtrise t il son sujet ? 1. Les 27 millions de Soviétiques tués pendant la 2ème guerre mondiale étaient essentiellement des civils, à cause de la politique d'occupation de nature génocidaire du Reich contre les peuples slaves, qui dans l'idéologie nazie étaient la deuxième cible, juste derrière les Juifs. Environ 3 millions des militaires tués l'ont été dans les camps de prisonniers, où ils étaient exterminés à petit feu, à la différence de leurs camarades français ou néerlandais, toujours à cause du racisme antislave des Nazis. Les militaires soviétiques tués au combat étaient 7 à 8 millions, ce qui est évidemment énorme, mais assez comparable aux 4 à 5 millions de soldats de l'Axe tués au combat ==>Il n'y a pas de spécificité stalinienne ni russe à accepter un "hachoir à viande". Il y a d'une part le racisme antislave exterminateur des Nazis, d'autre part la dureté extrême des combats, vérifiée pour les deux camps 2. Les démocraties ne font pas de guerre "hachoir à viande" ? Kotkin a t il entendu parler de la première guerre mondiale, sait-il ce qu'étaient les pertes françaises ou britanniques dans cette guerre ? Bien sûr, ni France ni Grande-Bretagne n'ont fait intentionnellement cette guerre, c'est Allemagne et Autriche-Hongrie qui l'ont déclenchée... mais c'est tout aussi vrai de l'URSS qui s'est vu imposer la guerre le 22 juin 1941 ! ==>Il n'y a pas de facteur spécifique "nature du régime politique" dans la dureté d'une guerre. Démocraties comme dictatures peuvent mener des guerres très meurtrières 3. Kotkin imagine un traité de paix où la Russie accepterait que l'Ukraine entre en partenariat de sécurité dans l'OTAN ou avec les Etats-Unis. Il a raison de dire qu'il s'agirait d'une victoire ukrainienne, mais réalise t il à quel point ? Forcer l'Ukraine à un traité de neutralité est l'objectif N°1 de la Russie dans cette guerre - même si de toute évidence pas le seul. Si on veut imaginer que l'Ukraine impose à la Russie de renoncer à cet objectif, pourquoi alors ne pas imaginer que Kiev arrive à faire accepter à Moscou la reconquête de la Crimée, comparativement (un peu) moins inacceptable ? ==>Il n'y a pas de traité de paix laissant ouverte l'option de "garanties" occidentales pour l'Ukraine hors le scénario d'une victoire militaire totale de Kiev Heureusement qu'il est précisé que Kotkin est historien... je n'aurais pas deviné ! Ça devrait aller sans le dire... mais ça va mieux en le disant Le G20 est la bonne instance. On y trouve : - Les 15 nations les plus puissantes économiquement (étant donné que l'Espagne est "invitée permanente") - Les 4 BRICS - Les 5 membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU et les 6 principales puissances nucléaires - Les 4 pays les plus peuplés Il totalise 80% de l'économie mondiale et les deux tiers de la population Le G7... je ne sais pas à quoi ça sert, franchement. Un "club de riches" et d'amis des Etats-Unis, au mieux c'est inutile, au pire ça énerve dans le Grand Sud - c'est un argument supplémentaire dans le dossier de l'arrogance, réelle et / ou supposée, des pays riches - et il vaudrait mieux arrêter les frais tout de suite
  8. Dans le cas de Caesar et autres Mistral, il s'agit d'engins parfaitement au point et éprouvés, avec une chaîne de production fonctionnelle. Augmenter le rythme de production - tripler pour les Caesar de 2 à 6 par mois - dans ces conditions est déjà une belle performance. Accélérer la mise au point finale d'un prototype et la création de sa chaîne de production ? C'est autre chose. On verra, mais dans ce genre de circonstances je craindrais plutôt de perdre du temps en voulant aller trop vite, en sautant les étapes... et en générant des problèmes imprévus. On peut toujours imaginer que les informations publiques soient fausses, afin de tromper l'adversaire. A voir, là aussi. Si c'est faux, alors la réalité pourrait être plus courte... ou plus longue. Le Hrim-2 a l'air d'un engin intéressant en effet. Même s'il semble avoir été encore au stade du prototype en 2021, on peut imaginer effectivement qu'il ait été porté en urgence au stade opérationnel, peut-être avec aide technique, du moins avec financement étranger. Ce n'est cependant pas le même besoin que l'artillerie type M31 GMLRS (80km) / GLSDB (150km). Les M31 sont de calibre 227 mm et pèsent 300 kg, un camion HIMARS en transporte 6, on parle de munitions relativement chères et rares, mais pas du tout au même degré qu'un missile balistique courte portée comme le Hrim-2 dont la masse est 3 tonnes. Bref, si le Hrim-2 est au point, l'Ukraine pourra peut-être répéter périodiquement les explosions à Saki et Belbek, mais ça ne permettra pas le genre de campagne prolongée et systématique - la même intensité de feux - que les M31, peut-être l'année prochaine les GLSDB, rendent possible.
  9. Perturber la logistique russe à l'aide de munitions précises à longue distance a déjà été dans le passé un levier crucial pour les Ukrainiens. Le problème c'est que les GMLRS de portée maximale 80 km ne suffisent pas pour attaquer sérieusement le "pont terrestre" établi par la Russie entre Donbass et Crimée. Il faudrait au moins une portée double - voir la distance entre par exemple Orikhiv qui suivant la carte de War Mapper reste dans les mains ukrainiennes et la côte de la mer d'Azov, plus la marge de sécurité pour éviter d'être sous le feu de l'artillerie russe. Les Etats-Unis ont bien annoncé en février qu'ils vont fournir à l'Ukraine ce genre de munitions, les GLSDB de portée maximale 150 km. Seulement voilà, ces armes au stade du prototype, et on annonce un délai de 9 mois pour produire les premiers exemplaires opérationnels - pas avant novembre 2023 donc. Et ce serait limité initialement à 2 lanceurs et 24 munitions, à l'évidence insuffisant pour vraiment gêner la logistique terrestre de la Russie. Le délai pour produire un nombre plus sérieux d'armes est inconnu, mais il s'agit clairement de 2024. Les alternatives pour l'Ukraine sont tout sauf attirantes : - Attaquer "du fort au fort" des positions préparées vers Melitopol ou au nord vers Svatove, un peu comme ce que fait la Russie à Bakhmout après Severodonetsk et Lysychansk à l'été dernier, mais en situation d'infériorité d'artillerie donc des pertes probablement encore plus sévères - si même c'est possible. Ceci alors même que les "réserves humaines" de la Russie sont potentiellement 4 fois plus importantes que celles de l'Ukraine - Tenter un passage en force du Dniepr, auquel la Russie même semble avoir renoncé du fait de la difficulté de réussir sous le feu Je serais étonné - et inquiet - que Kiev choisisse l'une ou l'autre de ces alternatives. A mon avis, le plus probable est que toute offensive ukrainienne "sérieuse" devra attendre l'année prochaine, avec les GLSDB et peut-être un nombre plus important de chars occidentaux supposés supérieurs (pas les Leopard 1 donc... Leopard 2, Challenger 2 et M1A2, et encore faudrait-il que les dons soient plus importants !) Le problème, bien sûr, c'est que dans l'intervalle Moscou ne restera pas inactif... C'est peut-être la raison pour laquelle les Ukrainiens s'accrochent avec tant d'âpreté à Bakhmout, et que l'on parle de tensions entre Zaloujny qui voudrait limiter les pertes avec une retraite limitée tandis que ce serait l'échelon politique Zelensky qui lui imposerait la défensive à outrance. ==>Conscient que toute reconquête même limitée est improbable avant l'année prochaine, est-ce que le souci principal de Zelensky pourrait être d'éviter à tout prix que la Russie avance trop cette année, de peur que le découragement l'emporte parmi la population ukrainienne et / ou les soutiens étrangers ?
  10. Je pense exactement le contraire, c'est un discours beaucoup moins hypocrite que la moyenne. Car le comportement dont on parle "C'est loin de chez moi / ça n'a pas d'influence sur moi, donc je m'en fiche", ce comportement est la règle. Quand un pays agresse et envahit son voisin et y tue presque 400 000 personnes en sept ans, on déplore. Et on appelle à la paix. Mais on ne place naturellement aucune sanction économique contre l'agresseur, et on n'envoie au grand jamais aucune arme à l'agressé ! C'est que ce pays est à 5000 km de la France - distance de Paris à Saana - pas à 2000 km comme Kiev depuis Paris, et puis ce n'est pas sur notre continent. La guerre du Tigré, soit 400 à 600 000 morts entre 2020 et 2022 ? Même distance depuis Paris, même absence d'Européens dans l'histoire. Et même indifférence - pire encore que la guerre du Yémen je dirais. Ce n'est pas que les Européens ou les Occidentaux soient spécialement insensibles non. C'est à peu près tout le monde sur la planète qui réagit ainsi. En ce qui concerne spécifiquement l'Inde, leur ministre des affaires étrangères Jaishankar ne mâchait pas ses mots pour répondre aux critiques adressées par des journalistes allemands à son pays, avec plusieurs messages : - Si on parle principes, il faut parler aussi de l'Histoire, et du soutien occidental à une dictature militaire appelée Pakistan contre une démocratie parlementaire appelée Inde - que l'URSS puis la Russie soutenait - L'Europe même après le 24 février a importé six fois plus de pétrole de la Russie que ne l'a fait l'Inde - L'Europe détourne d'ailleurs du Moyen-Orient des productions que l'Inde achetait, et elle fait augmenter les prix, sans se soucier de l'impact de ses actions sur les autres
  11. C'est-à-dire que si la Suisse a un projet impérial, les Corses risquent d'être contre. Ils ont tendance à penser que les empereurs valables ne peuvent venir que d'un seul endroit En apparence on est sortis de l'intermède comique et on revient au sujet du fil... sauf que non en fait. Au-delà du fait que le KF-51 Panther est à ce stade un prototype. Au-delà du fait qu'une capacité de "400 chars par an" c'est mignon mais il faudrait entre autres choses pas mal de personnel qualifié pour de telles installations, et les former parmi les Ukrainiens - ou parmi les autres - prendrait plus qu'un peu de temps. Il y a encore ce commentaire du PDG de Rheinmetall Armin Papperger Quant à la protection de cette usine contre les raids russes, M. Papperger a estimé que ce n’était pas un problème, celle-ci pouvant être assurée « sans problème par des systèmes de défense aérienne » C'est une plaisanterie ? La Russie dispose d'un missile aérobalistique le Kinjal contre lequel il n'existe pas actuellement de défense - sauf peut-être l'Arrow 3, et encore, mais il n'est pas disponible pour l'Ukraine. Il a déjà été utilisé à plusieurs reprises dans cette guerre. Toute cible fixe et à haute valeur en Ukraine est sujette à "traitement" par ce type de missile, certes produit probablement en petite quantité, mais mobilisable si l'enjeu le justifie. Quel serait l'effet d'une paire de Kinjal, avec ogive de 500 kg, sur une usine de ce genre ? Voire une demi-douzaine si c'était utile.
  12. Voyons le bon côté des choses, un certain nombre des personnes interrogées font des réponses tout à fait adéquates. Comme celui à qui on rappelle que Medvedev a parlé de la Pologne et qui répond "Que Medvedev aille se faire f.....", celui à qui on fait miroiter de voyager sans visa en Pologne et qui répond "Je ne pense pas qu'il faut faire la guerre pour ça", et encore quelques autres. Reste que quelques-uns sont vraiment Deux ou trois femmes plutôt âgées sont vraiment extrémistes. Quelques autres se pensent probablement modérées, mais ne le sont vraiment pas. Comme celui qui répond la Pologne non on a déjà du mal en Ukraine (mais ne remet donc pas en cause la conquête de l'Ukraine), celle qui répond la Pologne non mais les terres "historiquement russes" comme l'ouest de l'Ukraine avec Lviv et Jytomyr il ne faut pas que les Polonais y touchent, celui qui dit la Pologne non mais les pays Baltes si parce que c'est plus petit et à quoi servent ces territoires aussi ils ne savent pas rester neutres comme les Finlandais pendant la guerre froide... Il vaut la peine de remarquer que la géographie qui se dessine à écouter les plus agressives de ces personnes est celle de l'URSS. Pas la Pologne pour la plupart, pas la Finlande en tout cas. Mais l'Ukraine y compris de l'ouest avec Lviv, mais les pays Baltes... Une partie importante de la population russe - majoritaire ou pas, impossible de savoir, un micro-trottoir n'est pas un sondage - a été convaincue que les "vraies frontières" de leur pays sont celles de l'Union soviétique. Ces gens veulent revenir en 1980, moins le communisme. Ne pas imaginer en tirer des indications chiffrées, en effet, ça n'est pas un sondage. Mais la tendance "agressive plus plus" existe bel et bien en Russie, sauf à imaginer effectivement que le micro-trottoir soit complètement bidonné en ayant éliminé les 95% de gens les plus pacifiques. Ne pas oublier non plus que le micro-trottoir a été fait à Moscou... ville plus riche et plus libérale que la moyenne de la Russie.
  13. La question, si c'est confirmé, est de savoir si le commandement ukrainien a réussi à évacuer tout son monde à l'avance. Sourovikine y était arrivé au moins en très grande partie lors de l'évacuation de Kherson.
  14. J'ai vu passer un démenti ukrainien. Le président Zelenski a corrigé l'information : il ne s'agit évidemment pas de sabotage, mais d'une opération militaire spéciale Tu fais le fier, mais en réalité ce rapport est tout à fait public. Du moins la fuite sur ce rapport, qui est résumée ici. Non seulement il apparaît que les pertes ukrainiennes sont 6 à 7 fois supérieures à celles des forces russes, mais les presque 3000 combattants de l'OTAN morts en Ukraine sont cités. Les rangées de nouvelles tombes dans les cimetières militaires allemands et polonais, c'est pour ça. C'est bien un rapport du Mossad. Enfin, la branche du Mossad dans laquelle Vladimir Poutine a travaillé dans sa jeunesse ... On observera en tout cas que les belligérants sont d'accord pour dire que les pertes de l'ennemi sont au moins cinq fois supérieures aux nôtres...
  15. Je n'ai jamais dit le contraire. Je parlais seulement de la possibilité pour la Russie d'atteindre un - et un seul - de ses objectifs principaux cette année, c'est-à-dire prendre le contrôle de l'ensemble du Donbass. A ce rythme, atteindre l'ensemble de leurs objectifs prendra clairement plusieurs années. J'ai rajouté l'option qui manquait Faire "tourner" les troupes qui combattent sur le front est de bonne gestion dans le cadre d'une guerre longue.
  16. D'accord pour ce qui du scénario le plus probable à court / moyen terme. Sur le plus long terme, je ne suis pas optimiste sur les chances de l'Ukraine de "tenir" dans ce qui serait une répétition de la situation de blocage des grandes offensives constatée pendant la 1ère GM, à cause de deux différences essentielles : - L'Ukraine a 4 fois moins de population que la Russie. Or "il est d'usage que Dieu soit du côté des gros bataillons contre les petits", à plus forte raison dans une situation où c'est la masse qui compte, et encore le volume de l'artillerie où la Russie a aussi un avantage important. L'Allemagne a échoué à Verdun dans son plan de "saigner à blanc" l'armée française parce qu'elle a saigné tout autant, mais Berlin n'avait pas un très gros avantage démographique sur Paris, et avait encore d'autres adversaires que la France. La Russie en revanche peut tout à fait se permettre un "taux d'échange" de 1 contre 1 si c'est pour saigner à blanc l'armée ukrainienne, son seul adversaire sur le terrain - Contrairement à la 1ère GM, un et un seul des protagonistes peut affaiblir progressivement son adversaire par le bombardement stratégique - à commencer par sa capacité économique. L'asymétrie est majeure, et le fait que la campagne anti-infrastructures de Moscou n'ait pas à elle seule fait s'écrouler l'économie ukrainienne n'empêche pas qu'elle a eu des résultats profonds, et qu'elle peut être prolongée essentiellement indéfiniment Poutine semble avoir le peuple russe derrière lui pour une guerre de longue haleine - certains sont probablement moins convaincus que d'autres, mais enfin l'ensemble suit. Dans une telle guerre de plusieurs années, je vois mal les avantages structurels profonds de la Russie sur l'Ukraine - taille démographique, asymétrie du bombardement - être sans effet sur l'équilibre du front. Et je ne vois pas le bloc occidental faire les efforts très importants qui seraient nécessaires pour compenser ces avantages et donner à l'Ukraine une chance de "tenir" jusqu'à ce que - dans un scénario optimiste - le peuple russe finisse après plusieurs années à rechigner et demander au pouvoir de trouver d'autres options. Je veux dire que ce n'est pas ce que fait le bloc occidental maintenant... or est-il raisonnable d'imaginer que la détermination des Occidentaux aille croissant avec le temps ? Reste bien sûr les scénarios alternatifs, qui semblent plus incertains mais dont l'un ou l'autre pourrait toujours arriver. En vrac et sans exhaustivité : - Offensive russe débordant l'armée ukrainienne sur une autre partie du front, par exemple à la frontière avec la Biélorussie - Un nouveau président américain décide de laisser les Européens soutenir l'Ukraine seuls - Effondrement politique en Russie - La Chine impose aux protagonistes une solution dont elle définit les principaux paramètres etc. etc.
  17. Sarcasme mis à part, si la Russie réussit à réduire Bakhmout, la conséquence probable semble être de condamner l'avant-dernière ligne de défense ukrainienne dans le Donbass, la dernière passant par Sloviansk et Kramatorsk où les Ukrainiens seraient alors obligés de faire retraite. La suite dépendrait naturellement de pas mal de choses, y compris des potentielles contre-attaques ukrainiennes - si Kiev dispose vraiment des moyens d'en monter, ce qui est une question - mais la Russie pourrait alors envisager avec une certaine confiance de parvenir à conquérir cette dernière ligne de défense avant l'automne. Donc d'arriver à leur premier - non le seul - objectif le contrôle sur l'ensemble du Donbass.
  18. Poutine ne nie pas l'identité, mais bien la souveraineté de l'Ukraine. Bismarck ne niait pas la souveraineté française. La Chine nie bien la souveraineté tibétaine ou ouïghoure, et la France n'aurait reconnu une souveraineté néo-calédonienne que si les habitants l'avaient décidé. La volonté de "renégocier" les frontières - enfin une renégociation de calibre 152 mm ... - n'est pas seule en cause. Quand Poutine veut imposer à l'Ukraine non seulement l'abandon de provinces, mais la neutralité et une démilitarisation poussée - voir les conditions exigées par la Russie lors de la négociation de mars-avril 2022 - il veut la mettre dans une situation d'impossibilité de se défendre devant la Russie. Ce qui aurait pour conséquence assez claire de compromettre sa souveraineté. Qu'est-ce qui empêcherait alors Poutine de constater deux ans plus tard "Mais y a encore des nazis chez vous !" et de revenir pour "finir le travail" ? Les Ukrainiens peuvent le voir venir gros comme une maison... Le message est clair oui. Surtout quand on le met en rapport avec le petit nombre de chars lourds modernes que Allemagne, Finlande, Portugal et Canada vont envoyer bientôt - 25 Leopard 2 si j'ai bien compté. Les 14 chars lourds que la Grande-Bretagne va envoyer. Les 31 M1 que les Etats-Unis enverront... peut-être l'année prochaine, enfin on espère que ce ne sera pas en 2025. La centaine de Leopard 1 que l'Allemagne enverra en 2023-2024 - dans le même temps l'armée russe devrait recevoir 800 chars nouvellement rénovés, T62 (même génération que Leopard 1) ou supérieurs. (Tout ceci alors que les Etats-Unis alignent plus de 3500 M1 dans leurs réserves... Et qu'à part obus de 155 mm et Caesar, l'industrie militaire n'est guère mobilisée) Et on peut encore citer les péroraisons à la conférence d'autocongratulation de sécurité de Munich - Russie pas beau, Ukraine on les aime ! Et la visite de Biden à Kiev tous sourires sortis - il n'a pas dit "Я з Києва" l'équivalent du "Ich bin ein Berliner" de Kennedy, mais c'était tout comme. Le message à Moscou est clair en effet. Et rassurant pour Poutine
  19. "Capable d'audace et d'ambition" ... Oui, un peu trop même ! C'est un plantage phénoménal... En effet. Le problème est que pour Poutine, admettre l'échec, l'échec "sec", franc et massif n'est pas envisageable. Il y risque trop, à la fois personnellement et - peut-être surtout - quant à la trace qu'il laissera dans l'Histoire russe, qui lui importe peut-être plus que tout. Il cherche donc une solution, bien sûr. Mais seulement vers l'avant.
  20. La Turquie a une certaine capacité de jouer les bons offices, pouvant se revendiquer proche à des titres divers à la fois de l'Ukraine et de la Russie. Et elle l'a utilisée avec succès pour négocier l'accord sur l'exportation des céréales. Cela dit, elle n'a guère de moyen de pression. La Chine, si - et pas des petits.
  21. "Puissances mondiales indépendantes et responsables", c'est très agréable à entendre d'un point de vue français, comme je suppose allemand, mais il faut reconnaître que c'est du bonissage de la bath, pour parler un argot vieillot - mais que comprendrait OSS117 - c'est-à-dire de la flatterie Cela dit, s'il s'agit de dire que Paris et Berlin ont chacun un certain poids, et qu'il pourrait être dans leurs intérêts de l'utiliser en vue de... leurs intérêts, c'est un discours qui se tient. Car bien sûr, dénoncer les "flatteries" de la Chine, d'un point de vue américain / OTAN-conforme, c'est surtout un moyen de pousser les Européens de l'ouest à ne surtout pas se demander où sont leurs intérêts propres, et comment ils pourraient les servir. Mieux vaut s'en remettre aux Etats-Unis, qui savent fort bien que le mieux est pour tous les pays du monde de les appuyer contre la puissance qui menace de les supplanter ou du moins de remettre en question leur primauté mondiale le centre de l'autocratie, de la dictature et de tout ce qui est mauvais en ce monde. Et de fait, les tentatives de paix chinoises vont plutôt dans le sens des intérêts français. Quant à voir la Chine jouer un rôle important dans un accord de paix européen, je ne vois pas en quoi cela devrait être un problème. Nos ancêtres d'il y a 4 générations avaient certes des idées assez orgueilleuses de supériorité culturelle voire raciale, mais nous avons depuis longtemps décidé de mettre ces idées de côté.
  22. C'est encore une réponse aux appels du pied des Européens, notamment de Emmanuel Macron Le 15 novembre Le président français Emmanuel Macron a appelé ce mardi 15 novembre son homologue chinois Xi Jinping à « unir » leurs « forces » contre la guerre en Ukraine, soulignant que la « stabilité » dans le monde était aussi dans « l’intérêt » de la Chine. Il convient « d’unir nos forces pour répondre (..) aux crises internationales comme la guerre lancée par la Russie en Ukraine », a lancé le chef de l’Etat français au début d’un entretien bilatéral en marge du sommet du G20. Il y va de « l’intérêt et de la Chine et de la France, c’est-à-dire une véritable stabilité », a-t-il ajouté. Le 27 janvier Le président français Emmanuel Macron a assuré qu'il continuerait à "parler à la Russie", malgré les critiques que cela suscite, mais a aussi appelé la Chine à se prononcer contre la "guerre impérialiste" en Ukraine. "Tous nos pays ont une position à tenir, celle du respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale (...) quelles que soient les amitiés, les alliances que l'on peut nourrir", a-t-il dit lors d'une réception à l'Élysée à l'occasion du Nouvel An du calendrier lunaire. La Chine a discuté ses propositions avec Allemagne, France et Italie avant de les rendre publiques.
  23. Le plan chinois semble à première lecture très général, mais en fait il me semble qu'il est possible d'en tirer des dispositions applicables - je veux dire dont on peut imaginer que les différentes parties les appliquent, surtout bien sûr si elles sont "motivées" par une pression suffisante de Pékin. Un petit exemple à partir du texte en français dont j'ai donné le lien plus haut 1. Respecter la souveraineté de tous les pays. Le droit international universellement reconnu, y compris les buts et principes de la Charte des Nations Unies, doit être strictement observé. La souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de tous les pays doivent être effectivement garanties. Les pays, qu’ils soient grands ou petits, puissants ou faibles, riches ou pauvres, sont membres égaux de la communauté internationale. Les différentes parties doivent préserver ensemble les normes fondamentales régissant les relations internationales et défendre l’équité et la justice internationales. Il faut promouvoir une application égale et uniforme du droit international et rejeter le deux poids deux mesures. C'est la principale difficulté. D'une part le droit international est clair : les cinq provinces en dispute font partie du territoire ukrainien. D'autre part la constitution russe est tout aussi claire : ce sont des parties de la Russie, qu'il est interdit d'aliéner. Ca ne veut pas dire qu'une solution soit impensable. Toute solution autre que la victoire totale d'un côté ou de l'autre ne peut manquer de "faire mal" aux deux parties à la fois. Une option envisageable : joindre à la réaffirmation de l'inaliénabilité du territoire internationalement reconnu la réaffirmation de la possibilité de référendums d'autodétermination, les organiser sous contrôle international dans chacun des cinq oblasts en question et faire approuver la chose par le peuple russe dans un référendum constitutionnel ("oui on est d'accord pour que les locaux décident") ainsi que par le peuple ukrainien ("nous aussi"). Résultat très probable : Crimée russe, Zaporijjia et Kherson ukrainiens, Donetsk et Louhansk à voir ça pourrait être l'un ou l'autre Evidemment, il faudrait une pression intense de Pékin pour que Moscou et Kiev s'y résolvent 2. Renoncer à la mentalité de la guerre froide. Il ne faut pas rechercher la sécurité d’un pays au détriment de celle des autres, ni garantir la sécurité d’une région par le renforcement voire l’expansion des blocs militaires. Les intérêts et préoccupations sécuritaires légitimes des différents pays doivent être pris au sérieux et traités de manière appropriée. Il n’y a pas de solution simple aux problèmes complexes. Toutes les parties doivent poursuivre la vision de sécurité commune, intégrée, coopérative et durable, garder à l’esprit la paix et la stabilité de long terme dans le monde, et promouvoir la construction d’une architecture de sécurité européenne équilibrée, effective et durable. Il faut s’opposer à ce qu’un pays recherche sa propre sécurité au prix de celle d’autrui, prévenir la confrontation des blocs, et œuvrer ensemble à la paix et à la stabilité sur le continent eurasiatique. Là, c'est les Etats-Unis et l'OTAN qui sont à la peine. Garantie par traité que l'Ukraine ne rejoindra jamais l'OTAN ni n'établira de partenariat stratégique équivalent avec les Etats-Unis. Référendum constitutionnel en Ukraine pour changer la constitution sur ce point - depuis 2019, elle rend obligatoire de rechercher l'intégration du pays à l'OTAN. 3. Cesser les hostilités. Les conflits et guerres ne font de bien à personne. Les parties doivent toutes garder la raison et la retenue, s’abstenir de mettre de l’huile sur le feu et d’aggraver les tensions, et prévenir une nouvelle détérioration ou même un dérapage de la crise ukrainienne. Il faut soutenir la Russie et l’Ukraine de sorte qu’elles travaillent dans la même direction pour reprendre au plus tôt un dialogue direct, promouvoir progressivement la désescalade de la situation et parvenir finalement à un cessez-le-feu complet.  Cessez-le-feu intégral. Pas le plus difficile à appliquer. 4. Lancer les pourparlers de paix. (...) 5.Régler la crise humanitaire. (...) 6.Protéger les civils et les prisonniers de guerre. (...) Assez consensuel. Reste à le faire. 7.Préserver la sécurité des centrales nucléaires. La Chine s’oppose aux attaques armées contre les centrales nucléaires (...) Plus d'attaque ukrainienne sur le site de la centrale nucléaire de Zaporijjia. Bon, de toute façon, s'il y a cessez-le-feu... 8.Réduire les risques stratégiques. (...) 9.Faciliter l’exportation des céréales. (...) Assez consensuel. 10.Mettre fin aux sanctions unilatérales. Les sanctions unilatérales et la pression maximale n’aident pas à régler les problèmes et ne font que créer de nouveaux problèmes. La Chine s’oppose à toute sanction unilatérale non autorisée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. (...) Toutes les sanctions économiques contre la Russie... sont levées. 11.Assurer la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement. (...) Découle du point précédent. 12.Promouvoir la reconstruction post-conflit. La communauté internationale doit prendre des mesures pour soutenir la reconstruction post-conflit dans les zones de conflit. La Chine est prête à accorder son assistance et à jouer un rôle constructif à cet égard. Plan d'aide, crédits etc. pour la reconstruction des zones dévastées. Si la Chine est prête à mettre la main au portefeuille... elle exigera sans doute aussi que la Russie apporte son aide, et pas pour trois kopecks. Je ne prétends pas que c'est la seule solution, mais ça me semble un exemple d'application vraisemblable de ce plan. Ca ferait mal à tout le monde, oui ! C'est le propre des traités de paix qui ne sont pas la traduction d'une victoire pure et simple de l'une des parties. Et ce serait dans l'ensemble... très raisonnable
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