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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Si c'était réaliste techniquement et opérationnellement, je pense que ça se ferait. Et sans trop barguigner En fait, plus on en apprend, plus on se rend compte que les obstacles pratiques sont véritablement énormes - le temps de formation, même pour des pilotes expérimentés, le temps de formation de nombreux techniciens au sol dans diverses spécialités différentes, les moyens de maintien en condition, la disponibilité de pistes adaptées (et s'il y en a trop peu, elles seront rapidement visées par la Russie). Donc le délai serait très long, strictement rien en-dessous de six mois voire un an, probablement davantage. Tout cela pour des appareils dont l'intérêt opérationnel serait assez douteux. Les Mirage 2000-C dont je parlais il y a quelques jours n'ont en fait plus de missiles air-air moyenne portée, et leurs capacités air-sol sont limitées. Situation similaire si je comprends bien pour les Eurofighter Tranche 1 britanniques. Les F-16 c'est "No"...
  2. Plus important que ton avis, le mien, ou celui de tel autre contributeur... L'avis des gouvernements des Etats concernés. C'est un peu tôt pour être sûr, mais il me semble que ce qui se dessine c'est Pologne : Ca coûtera ce que ça coûtera, mais il faut une grosse armée. Que dis-je ? Une GROSSE armée ! En filigrane "L'Ukraine vaincra oui c'est sûr... L'Amérique nous protégera oui c'est sûr... Mais enfin rien de tout ça n'est sûr en fait" Allemagne : Tournant majeur ! Nous ferons face ! Solidarité atlantique ! Coopération européenne ! En filigrane "Bon... on fait quoi, en fait ? Faut réfléchir... J'sais pas trop" France : On augmente le budget militaire d'un tiers, on transforme notre défense : cyber, espace, outre-mer, Marine... Vous dites, armée de terre ? Ah non pas grand chose pour l'armée de terre pourquoi ? En filigrane "La menace conventionnelle russe, ça concerne avant tout les Polonais, éventuellement les Allemands. On va s'occuper avant tout de notre outre-mer et des technos et domaines de guerre nouveaux" Grande-Bretagne : Solidarité maximale ! Tout pour l'Ukraine ! Le budget militaire ? Il reste stable, faut être sérieux avec les finances En filigrane "La menace conventionnelle russe, ça concerne les Polonais, les Allemands, les Français... On va s'occuper de faire belle figure, faut soigner la comm" Italie : D'accord avec les copains En filigrane "La Méditerranée, c'est sympa... et c'est calme" Espagne : Moi aussi je suis d'accord En filigrane "Ouais, la Méditerranée... et l'Atlantique aussi" Le Rafale a été explicitement exclu il me semble. Sinon, voici une petite image assez juste sur la différence entre les discours et la réalité (notamment technique et opérationnelle) Si l'objectif premier est d'aider à se défendre un pays dont l'indépendance est en jeu, plutôt que de faire de la comm' et de "prendre des positions"... un peu plus d'honnêteté serait utile. La réponse de Joe Biden est "No". Elle est meilleure, parce qu'elle est franche.
  3. La nouvelle carte de la Russie a atteint les librairies et les écoles. Même si vous ne lisez pas le cyrillique, vous reconnaîtrez sans doute la mer d'Azov - mer intérieure de Russie comme chacun sait. Cette carte incorpore en effet les provinces de Louhansk, Donetsk, Zaporojia et Kherson (N'écoutez pas les théoriciens du complot qui prétendraient que tout cela serait en fait ukrainien)
  4. Où l'on parle de formation sur chasseur. Pilotes et techniciens. L'aspect technique et opérationnel. Pas la politique, qui est un autre sujet
  5. Perso, à plus de 50 ans, je continue à maintenir le même résultat au Cooper. Je suis toujours à douze minutes.
  6. Voilà l'Ukraine sur une carte du monde J'ai bon ?
  7. Je dirais plutôt : 1 point - tracez les frontières de l'Ukraine, source le droit international 1 point - tracez les frontières de l'Ukraine, source le droit russe 100 points - tracez les frontières de facto de l'Ukraine dans cinq ans ...
  8. On ne parlait peut-être pas de la même chose. Je ne parlais que de la question est-ce que les troupes russes avaient deviné lors de leur déploiement en janvier-février 2022 qu'ils partaient pour la guerre, et ça je n'en suis pas sûr du tout. Que une fois reçu l'ordre d'envahir les soldats et chefs russes aient pensé "On va être reçu avec des fleurs, on n'aura pas à combattre", ça ce n'est pas très vraisemblable non. Moi y en a pas comprendre Alexis; Forum AD.net
  9. Je ne trouve pas invraisemblable que la majorité des soldats russes aient été surpris par l'ordre d'attaquer le 24 février. Evidemment il y avait eu toutes les manœuvres préalables, les exercices et concentration de troupes autour de l'Ukraine mais... c'était déjà arrivé au printemps 2021, sans que ça ne débouche sur une guerre. Ah, enfin ! ... Scholz a compris que ce sont des Rafale qu'il faut acheter à la place des F-35
  10. C'est le scénario le plus positif que je puisse imaginer... un scénario "positif" qui serait déjà à des dizaines de milliers voire plus de cent mille morts Franchement, je n'y crois guère. Le régime russe a misé extrêmement lourd sur cette guerre, peut-être même sa survie comme régime, il a tendu les volontés, il s'estime capable de tenir sur le temps long et il estime que le peuple russe les suivra... Quant à l'Ukraine, il est possible d'argumenter que leur objectif - bouter le Russe y compris de la Crimée, plus des réparations, plus tribunal pour les criminels de guerre - est irréaliste, c'est ce que je pense personnellement, mais d'une part il faut reconnaître qu'il leur serait difficile de dire autre chose dans la période actuelle... d'autre part ce ne sont pas eux qui bloquent en premier lieu.
  11. Le représentant de la Russie à l'ONU Vassili Nebenzya a exprimé les conditions de la Russie pour la paix avec l'Ukraine C'est moins précis que ce qui se disait à l'issue de l'échec des négociations russo-ukrainiennes en avril dernier, mais ça confirme globalement l'orientation. Pas de changement repérable de ce côté "Nous ferons en sorte que plus jamais à l'avenir, il n'y ait de menace contre la Russie, ses alliés, la culture russe ou la langue russe à partir du territoire de l'Ukraine". Plus jamais on ne glorifiera les complices d'Hitler qui ont exterminé des centaines de milliers de Juifs, de Russes, de Polonais et d'Ukrainiens", a-t-il déclaré. L'article rappelle les déclarations les plus à jour sur le sujet. Lavrov en décembre : Pour éliminer la menace qui pèse sur la sécurité russe, il est nécessaire de dénazifier et de démilitariser les territoires contrôlés par Kiev, a expliqué le ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Joint avec l'annexion de quatre régions ukrainiennes en septembre, on est toujours sur la même combinaison de conditions qu'en avril lorsque les négociations ont échoué : - Territoires : Crimée + Donbass en avril, maintenant Crimée + Donbass + 2 provinces dans le sud - Neutralité de l'Ukraine "plus jamais de menace" - Démilitarisation, une réduction à peu de choses du potentiel militaire, l'exigence d'avril dernier était une limite de 50 000 soldats d'active - Conditions politiques "dénazification", ce qui comprend au moins la répression des groupes ultranationalistes héritiers revendiqués de Bandera plus le statut officiel de la langue russe Si la Russie parvient à forcer l'Ukraine à accepter de telles conditions, ou des conditions encore alourdies - ce qui nécessiterait d'infliger à Kiev une défaite écrasante et sans espoir de redressement - l'Ukraine deviendrait un pays non seulement amputé mais à l'indépendance toujours en suspens, étant à la fois dépourvue d'alliés et dépourvue de moyens d'exercer même un début de "dissuasion conventionnelle" - impossible de construire avec seulement 50 000 hommes une défense moindrement sérieuse d'un territoire qui resterait presque aussi grand que celui de la France ! Suivant les événements, ou l'opportunité, rien n'empêcherait Moscou deux ans ou cinq ans plus tard de prendre un prétexte quelconque "Mais dites donc, il y a encore des nazis chez vous !" et de revenir pour une facile "opération de police" afin d'annexer ce qui reste. Même certains des idéologues russes les plus durs concèdent que l'objectif de rassemblement des terres russes pourrait nécessiter plusieurs étapes. ==>L'objectif de Moscou reste radical, sans moindrement en rabattre sur les objectifs déjà définis Il est difficile d'imaginer une voie de négociation plausible pour l'Ukraine dans ces conditions. Nous sommes toujours dans la phase de "duel des volontés", seule une décision du "tribunal de la force" qu'est la guerre permettra d'en sortir - dans un sens ou dans l'autre. Difficile de dire quand nous en sortirons. Cela pourrait être des années. Moins long peut-être - si c'est la Russie qui réussit. Plus long si c'est l'Ukraine, ce qui supposerait de décourager la Russie.
  12. Plusieurs fois, au cours d'une longue carrière. D'accord avec Corto pour dire que ça demeure moins que du "100%". Il n'y a pas de "pistolet fumant", il n'y a pas de flagrant délit, il ne peut d'ailleurs en avoir dans ce genre d'affaires. Si la communication publique des pays européens, à commencer bien sûr par l'Allemagne, était sur le mode "Nous n'avons pas de preuve absolue que nos amis américains ont fait le coup, mais le faisceau de présomptions les met en première place sur la liste des suspects, et nos alliés n'ont pas fourni de réponse satisfaisante à nos interrogations", ça me semblerait une position juste. Plus franche, aussi.
  13. Quand les Etats-Unis ont décidé de rouler dans la farine l'Australie, avec la Grande-Bretagne en remorque, et en giflant la France au passage, la réaction de Macron a été de rappeler les ambassadeurs à Washington et Canberra. Puis de laisser filtrer dans les médias que le retrait de la France du commandement intégré de l'OTAN était envisageable ("Je m'appelle De Gaulle et nous sommes en 1966") sauf "compensations", pendant que les ministres des affaires étrangères Le Drian et de la défense Parly disaient "Non, non, il ne le pense pas" (à sous-titrer "C'est nous les gentils !") Puis Le Drian a rencontré ensuite son homologue américain Blinken, en affirmant qu'il faudrait quand même des "concessions" sur d'autres sujets pour compenser. Ce qu'il en est sorti est un mystère. Peut-être rien d'autre que de gentils sourires, s'il ne s'agissait que d'un simulacre pour cacher le fait que la France n'y pouvait pas grand chose ? Peut-être quelques concessions substantielles, dont on n'entendra parler que dans 30 ans en lisant les mémoires et les livres d'Histoire ? Le sabotage de North Stream est un coup encore plus cuisant pour l'Allemagne que l'affaire des sous-marins australiens ne l'était pour la France. Est-ce que le chancelier Scholz aurait pu obtenir quelques "compensations" en usant de négociation "dure" ? Il n'aurait guère pu menacer de sortir du commandement intégré de l'OTAN. Peut-être de mettre toute l'affaire sur la place publique ? Car j'imagine que le BND doit avoir quelques billes, quelques infos sur ce qui s'est passé. Ou qu'il aurait pu les découvrir en cherchant un peu. Rien que de publier rigoureusement et avec tous les détails disponibles, sans aucune idée de riposte quelconque, aurait fortement embarrassé l'administration Biden. Car beaucoup d'Américains me semblent avoir une autre compréhension du terme "alliance" que "je casse tes trucs s'ils m'embêtent et tu peux rien y faire, qu'est-ce qu'on rigole !"... Défendre ce genre de décisions devant le peuple américain serait assez délicat A noter ce point du discours de Macron le 20 janvier dernier sur l'augmentation des dépenses militaires Je souhaite aussi que nous puissions acquérir une capacité de maîtrise des fonds marins jusqu'à une profondeur de 6 000 mètres pour des raisons militaires, mais aussi au titre de la protection de nos infrastructures sous-marines critiques Ceci alors que suivant ce passage du même discours "l'ordre international cède à un état de nature entre les Nations telles que nous n'en avions pas vu depuis des décennies" "Etat de nature" est une expression assez forte. Peut-être une description réaliste, aussi.
  14. Le "petit" cadeau du jour ... en forme de bombe. Seymour Hersh, le journaliste d'investigation le plus réputé outre-Atlantique, celui qui a été à l'origine de la révélation notamment du massacre de My Lay au Vietnam - oui, il est un peu âgé - ainsi que des atrocités à Abu Ghraib en Irak, a publié aujourd'hui un texte détaillé sur le sabotage de North Stream l'année dernière. Ca ne s'appelle pas "Les Etats-Unis ont fait le coup", non. Ce qui serait à peine une nouvelle. Ca s'appelle Comment l'Amérique a mis fin au gazoduc Nord Stream Et c'est très détaillé. Il est encore en forme !
  15. Bien. Reste à savoir si Macron a quelque annonce à faire en matière de livraison de matériel ? L'anniv' de Zelensky c'est le 25 janvier, mais je suis sûr qu'il ne sera pas trop fâché si le cadeau arrive un peu en retard
  16. Tiens ça c'est sympa, l'Ukraine remercie la France de ses dons d'armements en faisant un petit défilé
  17. Oui. Ce qui signifie que la stabilité territoriale de l'Ukraine ne pourra être acquise qu'une fois que la Russie l'aura accepté. Que cette acceptation soit l'effet d'une défaite totale avec le drapeau ukrainien sur Sébastopol, d'un traité de paix avec compromis réciproques, ou d'un gel du conflit à la Corée 1953. De toute façon, rien de tout cela n'est possible pour l'instant. Moscou refuse tout compromis autre que "Vous choisissez la couleur du stylo pour signer l'acte de capitulation" L'Ukraine dans l'OTAN, c'est quelque chose qui n'arrivera pas sauf si la Russie accepte une défaite totale. L'Ukraine dans l'UE, c'est autre chose. D'autant que Moscou n'est pas né de la dernière pluie, et a bien observé que onze ans après l'acceptation officielle par l'UE de la candidature de la Serbie en 2012 seuls 2 chapitres sur 35 des négociations ont été clos. On sait bien à Moscou que pas mal d'eau passerait sous les ponts avant une éventuelle intégration de l'Ukraine à l'UE...
  18. C'est LE gros problème de la Russie, oui. Cela dit, d'une part même cette forte déperdition d'efficacité n'empêche pas que certaines choses soient effectivement réalisées - dans les dix dernières années, sans ordre particulier, ont été mis en service les nouveaux balistiques Boulava et les sous-marins lanceurs d'engins Boreï, les chasseurs Sukhoï-35 et Sukhoï-57, les missiles aérobalistiques Kinjal et hypersoniques aérobies Zircon, etc. D'autre part on ne peut pas exclure qu'un pays arrive à changer et corriger ou du moins améliorer certaines de ses déficiences. S'il faut être taquin, le fait même que l'UE ait accordé le statut de candidat à l'Ukraine montre qu'il est considéré possible que ce pays améliore ses problèmes de corruption pourtant de même gravité que ceux de la Russie ... alors qu'est-ce qui garantit que Moscou lui n'arriverait pas à progresser ?
  19. Je ne suis pas d'accord avec le point en gras. L'Ukraine a d'abord besoin de conserver son indépendance - qui est en jeu. Ensuite elle a besoin de la paix et non pas nécessairement de l'intégrité mais de la stabilité territoriale. Et ensuite de tout le reste évidemment, voir la Serbie candidate depuis 2009 ou la Turquie depuis... 1987 ! Que les Ukrainiens souhaitent retrouver le contrôle sur la Crimée, cela se comprend. Maintenant comme récupérer la Crimée est pour l'Ukraine un rêve aussi inatteignable que pour la Serbie récupérer le Kosovo une entreprise hasardeuse dont le succès est tout sauf garanti, si leur objectif - toujours très compréhensible - est d'intégrer l'UE sans attendre le 22ème siècle si ce n'est le 4ème millénaire... il serait préférable de ne pas en faire un préalable. D'ailleurs Chypre ne contrôle pas l'ensemble de son territoire revendiqué, et cela ne l'empêche pas d'être un membre de l'UE. Si cette guerre se termine par un front gelé, comme la guerre de Corée en 1953 ou celle de Chypre en 1974, cela ne devrait pas empêcher que l'Ukraine progresse sur le chemin entrepris depuis 14 ans par la Serbie, 36 ans par la Turquie.
  20. Ca se défend. Cela dit, pas sûr que ça aurait changé grand chose. Le soutien des autres pays - y compris le président Trump malgré toutes les fariboles comme quoi il aurait été "dans la poche de Poutine" - aurait sans doute suffi à l'Ukraine. Je ne sais pas ce qui s'est passé pour que le président ukrainien élu en 2019 sur un programme anticorruption et de réconciliation avec le Donbass échoue à progresser vers ce deuxième objectif. L'Histoire devra sans doute être écrite. Je trouve cependant probable que ce sont des contraintes internes qui l'ont empêché de faire les concessions et compromis nécessaires - formule Steinmeier notamment - malgré Macron qui l'en pressait, avec Merkel derrière lui. Je ne crois pas que Paris et Berlin claquant la porte l'aurait aidé à surmonter ces contraintes. Ce qui aurait peut-être - je dis bien peut-être ! - aidé, c'est que la France refuse d'inclure dans les conclusions des réunions de l'OTAN toute réitération de la formule rituelle depuis 2008 comme quoi l'Ukraine aurait "vocation à intégrer l'OTAN", c'est-à-dire refuse que le moindre mot soit dit à nouveau sur le sujet. Mais pas sûr du tout que ça aurait suffi à changer Poutine, qui est parti - probablement à partir de 2020 ? - dans une dérive de plus en plus prononcée vers l'extrémisme. Le plus probable est que le président russe aurait dérivé tout de même, et qu'il y aurait eu l'invasion en 2022. Et puis c'est maintenant de l'eau sous les ponts...
  21. Le mémorandum de Budapest sur la destruction des armes nucléaires présentes sur le sol ukrainien n'obligeait les pays garants c'est-à-dire Etats-Unis, Grande-Bretagne et Russie en cas d'agressions de l'Ukraine qu'à présenter l'affaire au Conseil de sécurité de l'ONU. Ce que les deux premiers ont fait, s'acquittant entièrement de leurs obligations. Je ne sais pas si la France avait endossé les mêmes obligations que EU et RU, mais si oui nous les avons remplies nous aussi. Naturellement, ça n'a eu aucun effet. Les prétendues "garanties de sécurité" de ce mémorandum n'en étaient pas, ce qui était évident rien qu'à le lire. Et les Ukrainiens qui l'ont signé le savaient. Le discours russe interne - je ne parle pas des pitres du genre Soloviev qui atomise en paroles un pays différent chaque jour, je parle des officiels et aussi des géopoliticiens et autres spécialistes qui écrivent - ne porte absolument pas sur l'agression d'un quelconque pays de l'OTAN, sauf à ce que ce ou ces pays interviennent directement dans la guerre. Seule l'Ukraine est agressée, seule la Moldavie a pu être menacée par Lavrov il y a quelques jours - encore un pays non-OTAN. Personnellement j'imagine des effets négatifs tout aussi violents que ceux que la Turquie a subi pour avoir précisément cette position. C'est-à-dire aucun Mais c'est une discussion académique. Ce n'est pas le chemin qui a été défini par le président de la République, en charge de la politique étrangère de la France, ce n'est pas le chemin qui a été confirmé par le peuple français lors de sa réélection deux mois après le début de la guerre. La France a pris la décision d'aider l'Ukraine à maintenir son indépendance, si celle-ci échoue et la perd ce sera un échec pour nous aussi. Il n'y aura pas de "fin de l'Histoire", Fukuyama se trompait, c'est assez clair. Cela dit, un "recul des valeurs occidentales" ? Tout dépend de ce que l'on appelle "valeurs occidentales", mais s'il s'agit de la démocratie, les régimes démocratiques se sont au contraire répandus comme le chiendent depuis 30-40 ans à l'échelle mondiale, en Amérique latine, en Europe de l'est, dans une partie de l'Afrique et en Extrême-Orient. Suivant l'index de la démocratie 2022, plus de 45% de l'humanité vit dans des démocraties (certes plus ou moins imparfaites) comme Etats-Unis, Brésil, France, Afrique du Sud, Thaïlande, Japon, Indonésie et jusqu'au pays le plus peuplé du monde l'Inde ! Et encore 17% dans des régimes hybrides ni vraiment démocratiques ni franchement autoritaires comme Mexique, Ukraine, Maroc ou Turquie. Je n'irais pas jusqu'à prendre en pitié les pauvres dictateurs et autres autoritaires du type Xi, Poutine, Ben Salman et autres Kim... mais ils ne représentent même pas 40% de l'Humanité. Il y a une génération, c'était bien davantage ! Et dans les années 1930 les démocraties n'étaient qu'une poignée entre Europe et Amérique du Nord, l'énorme majorité de la population vivant dans divers types de dictatures souvent aussi brutales que la Corée du Nord aujourd'hui, ou sous domination coloniale. Paroles bien senties et parfaitement fondées... s'agissant d'une menace visant un allié. En l'occurrence la République Fédérale d'Allemagne, dont l'un des Länder était Berlin-Ouest. Une menace comparable aujourd'hui, ce serait la préparation d'une agression russe contre par exemple la Lituanie, ou contre la Roumanie. Alors, de toute évidence, il faudrait soutenir cet allié par tous les moyens, en clarifiant bien que la réalisation de cette agression signifierait la guerre. C'est d'ailleurs exactement ce qu'ont dit tous les dirigeants des pays de l'OTAN, à commencer par le président Biden, incluant évidemment Macron qui a dépêché des troupes de "réassurance" en Roumanie comme contribution à ces démarches de "marquage de territoire" décidées conjointement par les membres de l'Alliance fin février 2022. L'Ukraine n'est un pays allié ni pour la France, ni pour l'Amérique... ni pour qui que ce soit d'autre.
  22. Je suis incapable de construire une comparaison valable entre Leopard 1A5 et T-62M, mais juste sur ce point précis, les T-62M en cours de modernisation à Uralvagonzavod devraient bien bénéficier d'une vision thermique. Chiffres hallucinants - et alors invraisemblables - si on traduit "perte" de 1 000 soldats par "mort" de 1 000 soldats. Pas tant que ça si on comprend "perte" par "mort ou blessé" Si l'on se base sur les évaluations les plus fiables - le CEMA américain Général Milley parlant de "plus de 100 000" pertes russes à la mi-novembre et autant chez les Ukrainiens, les calculs de la BBC en janvier à partir des annonces de décès dans les journaux locaux en Russie et une évaluation grossière de ceux qui ne sont pas comptés menant à 30 à 40 000 morts à cette date soit 120 à 160 000 pertes en comptant 3 blessés pour 1 mort, donc cohérent avec l'évaluation de Milley deux mois plus tôt - on peut tabler sur 130 à 180 000 pertes russes à la date d'aujourd'hui (en rajoutant 10% pour le mois écoulé) Soit une moyenne de 400 à 500 pertes par jour depuis le 24 février. Qu'une journée particulièrement lourde, parce qu'il y a eu offensive et qu'elle est très coûteuse, en arrive à deux fois le chiffre moyen... n'est pas forcément invraisemblable. On peut aussi rappeler qu'en juin, un officiel ukrainien avait estimé 1 000 pertes ukrainiennes par jour, à ce moment spécifique particulièrement douloureux pour les Ukrainiens. Que la Russie traverse en ce moment une telle passe "très coûteuse" de ce genre n'est pas à exclure. Maintenant, ça ne garantit pas non plus que ce soit vrai, bien entendu. C'est poser la question de la stratégie militaire russe à l'avenir - à cinq ou dix ans. Difficile à imaginer, parce que cela dépendra en grande partie de l'issue de cette guerre, aujourd'hui indéterminée. Je ne vois cependant pas pourquoi la Russie n'aurait pas la capacité de reconstituer une armée terrestre à grande échelle - évidemment après un certain nombre d'années : - Le PIB russe est actuellement de 2100 milliards de dollars. Pas de raison de s'attendre à un effondrement, la réorientation des flux d'exportations et d'importations est en cours, les mesures occidentales de guerre économique sont une gêne réelle, mais essentiellement temporaire. - Poutine a annoncé une augmentation de l'effort militaire, tout en promettant de ne pas tomber dans le même piège que l'URSS de dépenses excessives. Les Etats-Unis sont au-delà de 4% du PIB pour la défense, la Pologne prévoit d'y aller, je ne vois pas pourquoi la Russie ne pourrait faire de même - elle est actuellement aux alentours de 3,5%. Voire jusqu'à 5%, les Israéliens sont depuis toujours au-dessus, le plus souvent très au-dessus, et ça n'a pas l'air de les avoir trop handicapés économiquement - 90 à 110 milliards de dollars de budget permettent de faire pas mal de choses, surtout en tenant compte du "coût du travail" (militaires et industriels) plus bas, sachant que les rémunérations directes et indirectes (pensions) c'est la moitié du budget de défense français A titre d'exemple, la Pologne prévoit 1 400 chars alors que son PIB est le tiers du PIB russe et elle vise "seulement" 4% du PIB pour la défense. Je ne vois pas pourquoi la Russie ne pourrait pas viser au moins 4 000 T-14 - si bien sûr ils donnent la même priorité aux forces terrestres que Varsovie, ce qui n'est pas sûr. Mais de toute façon ce serait des milliers de chars lourds.
  23. Non, ça ne se discute pas. Cette guerre n'est pas la nôtre, au sens où nous ne la faisons pas. La France n'est pas en guerre avec la Russie, comme l'a rappelé plusieurs fois Macron, comme il est utile de le répéter. Mais tu voulais sans doute dire que cette guerre nous concerne. Là oui, on est d'accord Je ne sais pas ce que propose Pierre de Villiers, mais il beaucoup trop tard pour être neutre, ou ne serait-ce que condamner sans agir comme nous l'avons fait en 2003 lorsque l'agresseur s'appelait Etats-Unis et surtout la victime n'était pas sur notre continent. Le 24 février 2022, être neutre pour la France aurait signifié se limiter à une condamnation de l'agression (comme la majorité des membres de l'ONU), plus de l'assistance humanitaire notamment aux réfugiés. Il n'y aurait alors évidemment pas eu de sanctions européennes contre la Russie, puisqu'il y faut l'unanimité des membres. Pas non plus de livraisons d'armes. Nous nous limiterions à exprimer périodiquement notre préoccupation, comme pour un certain nombre d'autres guerres de par le monde, et à offrir nos bons services pour contribuer à un accord de paix - position assez similaire à celle qu'a prise la Turquie. Est-ce que cette politique aurait été aberrante ? Pas tant que ça, s'agissant d'un pays l'Ukraine qui certes ne nous a rien fait, mais n'est pas non plus un allié. De même que Yémen ou Irak ne sont pas des alliés. Cela dit, il est beaucoup trop tard pour envisager changer de politique. Qu'on le veuille ou non, la France fait maintenant partie des pays qui ont entrepris d'aider l'Ukraine à tenter de préserver son indépendance - les sanctions pour tenter de casser l'économie de la Russie, les dons d'armements pour aider l'Ukraine à se défendre. Nous avons pris cette position ouvertement voire à grand bruit. Nous en avons accepté les yeux ouverts les inconvénients notamment énergétiques - avec risque de perte sèche d'activité industrielle. Si l'Ukraine ne réussit pas à préserver son indépendance, si le projet de Vladimir Poutine finit par l'emporter, ce sera un échec aussi pour la France. Pas une défaite ! Les mots ont un sens. Et nous ne sommes pas en guerre avec la Russie. Mais un échec, ça oui.
  24. L'offensive majeure de la Russie que l'on attend depuis la fin de l'année dernière pour ce mois de février (parmi d'autres, Zaloujny le CEMA ukrainien le disait dès décembre) fait l'objet de spéculations de plus en plus précises. Même si l'incertitude demeure et demeurera jusqu'au moment où elle sera déclenchée. Sauf naturellement si elle devait consister en une simple intensification des combats d'attrition sur le front, qui aurait peut-être alors déjà commencé. Ce qui n'est pas exclu. En ce qui concerne l'autre scénario, c'est-à-dire si cette offensive incluait des tentatives d'en revenir à une guerre de mouvement, il faut noter : - Le Financial Times (ici rapporté par la Pravda ukrainienne) qui écrivait le 6 que La Fédération de Russie prépare une offensive à grande échelle dans les 10 prochains jours Selon le FT, Kiev a reçu "des renseignements très fiables" sur l'intention de la Fédération de Russie de lancer une nouvelle offensive. Le but de l'offensive russe s'appelle l'occupation de tout le Donbass. Il est rapporté que l'offensive de l'armée russe pourrait commencer dans les régions des villes de Kreminna et de Liman, où l'ennemi concentre depuis plusieurs semaines des forces importantes. En outre, le FT note que le Kremlin renforce ses forces dans le sud de la région de Donetsk, déployant des forces supplémentaires dans les colonies autour de Marioupol. (...) Un conseiller anonyme des forces armées a également déclaré au FT que l'offensive russe serait probablement menée par des unités d'élite. "Ce sont de vraies brigades mécanisées, même si elles sont moins prêtes au combat qu'elles ne l'étaient au début de la guerre. Elles ont renforcé les unités aéroportées et marines. Ce ne sont pas des chauffeurs de bus et des professeurs d'école", a-t-il déclaré. - Selon le chef de l'administration militaire à Louhansk, L'offensive russe dans le Donbass peut être attendue à tout moment après le 15 février Selon le responsable de l'OVA, les autorités constatent que les occupants collectent de plus en plus de réserves en ce sens. De plus, dans les régions de Lougansk et de Donetsk, de plus en plus d'équipements sont enregistrés, qui, selon Gaidai, les Russes "se cachent partiellement quelque part dans les plantations forestières, en partie enterrent et construisent également plus de fortifications d'où ils tenteront de lancer une offensive ." Le chef de l'OVA a également noté que les envahisseurs apportent des munitions, mais ne les dépensent pas comme avant, mais beaucoup plus économiquement. Cela, à son avis, indique également que les Russes se préparent à une offensive à grande échelle. - Les rumeurs incluent encore le scénario d'une attaque à grande échelle dans la direction de Tchernihiv et Soumy, avant le 15 février Les Ukrainiens s'attendent à quelque chose d'énorme comme il y a un an. Non confirmée. Il pourrait s'agir d'un accès collectif de nervosité. Les guerres ont leur lot de surprises, c'est enfoncer une porte ouverte que le rappeler, et on peut même imaginer qu'il n'y ait d'offensive majeure ni avec tentative de retour au mouvement, ni même par intensification. Mais enfin les étoiles semblent s'aligner vers une offensive qui commencerait dans les quinze jours. Si elle n'a pas lieu, il faudra se poser des questions. Peut-être aller jusqu'à remettre en cause l'idée que la Russie veut utiliser la massification de ses forces armées en Ukraine pour repartir à l'offensive.
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