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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Merci pour le lien, je ne suis pas tout à fait convaincu par l'article qui est issu de personnes certainement courageuses - être dans l'opposition en Russie aujourd'hui, ce n'est pas sans risque - mais pas nécessairement objectives, l'esprit partisan est aussi de la partie. En revanche, le site Histoires importantes est riche en matériel, je ne connaissais pas, c'est une source de plus Regardant l'article Que se passerait-il si le rêve de guerre chéri de Poutine se réalisait, par le même auteur, je tombe sur une remarque intéressante au sujet d'une éventuelle occupation russe à long terme d'une Ukraine vaincue La Russie n'a pas assez de soldats pour occuper l'un des plus grands pays d'Europe. La population de l'Ukraine est d'environ 40 millions d'habitants (d'accord, moins cinq millions de réfugiés). Le ratio d'un occupant pour 40 à 50 habitants doit être maintenu pour préserver l'ordre d'occupation. Où la Russie trouvera-t-elle plus de 700 000 soldats ? Pour tester cet argument, je me réfère au cas de l'occupation allemande de la France. En 1940, la France avait environ 40 millions d'habitants, soit une population supérieure à celle qui se retrouverait sous occupation russe en cas de défaite de l'Ukraine (population dans les frontières internationales 45 millions, moins 7 millions en zone sous contrôle russe depuis 2014 qui ont accepté le pouvoir de la Russie, moins sans doute plusieurs millions de réfugiés en Europe), de plus la superficie de la France métropolitaine et de l'Ukraine moins Crimée et 1/3 du Donbass sont presque identiques, c'est donc une "base de comparaison" intéressante. Naturellement le bloc occidental ne se priverait pas de faire passer des armes aux partisans ukrainiens. Mais c'était déjà le cas des Alliés à la Résistance pendant l'occupation de la France. Bien sûr la résistance ukrainienne serait déterminée, mais elle ne serait pas forcément réprimée avec une férocité moindre que la résistance française l'était - les échos qu'on a pu avoir des parties de l'Ukraine conquises l'année dernière sont assez clairs sur le sujet. Les attentistes seraient probablement majoritaires, comme en France en 1940-44, les collaborationnistes pourraient être plus nombreux étant donné qu'une partie des Ukrainiens étaient pro-russes autrefois et aussi que la "proposition de valeur" de la Russie à ceux qui acceptent l'occupation est "Tu seras comme nous", tandis que la "proposition de valeur" de l'Allemagne aux Français qui acceptaient l'occupation se limitait à "Tu auras une place subalterne dans la nouvelle Europe" ==>Donc la taille du contingent allemand en France occupée pourrait être une hypothèse pessimiste pour la taille d'un futur contingent russe d'occupation de l'Ukraine Suivant les sources, les troupes allemandes en France après l'occupation du sud du pays en 1942 étaient "50 000", voire "40 000 ou 94 000 ou 200 000". Même le plus grand de ces nombres - la version pessimiste du point de vue russe - est encore largement envisageable pour des forces armées qui compteraient dans trois ans 1,5 million d'hommes. Quant aux pertes à prévoir... Rappelons que la France occupée était pour la majorité des troupes allemandes qui y stationnaient une zone de repos On y était envoyé, par roulement, pour se reposer de la guerre à l'Est. La Résistance n'est passée sérieusement à la lutte armée qu'en coordination avec les débarquements de Normandie et de Provence, auparavant c'était anecdotique, car la lutte armée n'avait pas d'intérêt militaire auparavant et les Allemands faisaient exécuter des otages en représailles. Et la Résistance n'a vraiment recruté d'ailleurs qu'à partir de 1942, car un espoir de victoire était alors apparu, l'Union soviétique luttant pied à pied sur le front et les Etats-Unis entrant en guerre. Il fallait un tel espoir "visible" pour motiver la majorité des résistants. Une Ukraine occupée n'aurait aucun espoir visible à l'horizon - les Etats-Unis n'entrant évidemment pas en guerre, ni aucun pays européen. ==>L'occupation à très long terme de l'Ukraine par la Russie est tout à fait réaliste Je ne pense pas que ce soit une influence étrangère. C'est plutôt l'esprit partisan, partagé assez naturellement par un peu tout le monde. Nous parlons d'opposants à la dictature de Poutine. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
65. Nous irons au paradis, et ils mourront simplement. Le fait que la Russie et nous, ses soldats, nous battions aujourd'hui du côté du Bien, comme en témoigne le fait que des milliers de Russes de toutes les ethnicités et de toutes les religions, sans contrainte, par l'appel de la conscience, pour combattre le mal. Cela n'est arrivé qu'une fois dans l'histoire - dans la Grande Guerre Patriotique, où nos grands-pères ont combattu contre le fascisme rampant. Aujourd'hui, nous, orthodoxes et musulmans, bouddhistes et chamanistes, luttons à l'unisson contre le nationalisme ukrainien et le satanisme mondial qui se cache derrière. Et peut-être que notre Président ne plaisantait pas quand il a dit, que "... nous irons au paradis en tant que martyrs, et ils vont juste mourir." Peut-être que Poutine savait quelque chose dont il n'est pas encore temps de parler. 66. Si le pamphlet arrive à l'ennemi Laissez-les le lire. Tôt ou tard, les Ukrainiens redeviendront des Russes, car ils ont toujours été des Russes. Et plus les combattants actuels de l'AFU sauveront leur vie, moins leurs proches verseront de larmes. L'opération militaire spéciale prendra fin et les soldats ukrainiens actuels se retrouveront à nouveau côte à côte avec les soldats russes pour affronter l'Occident, qui est à l'origine de cette guerre fratricide. Les Roumains et les Finlandais ont combattu ensemble avec les Allemands contre l'URSS pendant trois ans, puis, dès que la botte du soldat soviétique a posé le pied sur leur terre, ils ont retourné leurs armes contre les nazis. Il en a toujours été ainsi. Et il en sera ainsi cette fois-ci. Plusieurs répandent l'idée que le régime russe serait maintenant "fasciste", voire "nazi". C'est à mon avis un contresens complet. L'appeler ainsi, c'est manquer d'imagination. L'idéologie qui est en train de se répandre en Russie - à des degrés divers certes, non sans pesanteurs et résistances certainement même si elles sont passives ou discrètes, mais enfin à la faveur de la guerre elle se répand - est à mon sens une idéologie nouvelle. On peut lui trouver un "air de famille" avec telle ou telle du passé, certes. Mais il ne faut pas manquer sa nouveauté. Ce n'est pas du fascisme. Pas du nazisme. Ni du stalinisme, pas davantage que du maoïsme. Ce n'est pas non plus de l'exceptionnalisme américain. Ni de l'impérialisme révolutionnaire français (à la Napoléon) ==>Non. C'est nouveau. ... Je n'ai pas dit que c'était moins dangereux -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
J'hésite entre les deux fils, mais il me semble que ça a davantage sa place ici, car il s'agit ici non d'opérations militaires, mais de l'idéologie qui est en train de s'enraciner dans la société et parmi les combattants russes. Voici "Je vis, je combats, je gagne - Règles de vie à la guerre", un manuel à l'intention des soldats russes édité par l'Union russe des vétérans d'Afghanistan, organisation de vétérans fondée en 1990, dont le dirigeant est un membre de la Douma, et comptant 500 000 personnes. Ce texte de ce que j'en comprends n'est pas officiel au sens d'être édité par le Ministère de la Défense. Mais il vient bien d'une organisation qui a pignon sur rue, et à qui il est permis de le distribuer parmi les soldats, donc son contenu doit nécessairement être acceptable du point de vue des autorités. Je ne sais pas par quel biais il a été récupéré - je l'ai trouvé en suivant un lien Twitter. Théoriquement cela pourrait être de l'intox, mais je n'y crois pas vu la taille et la cohérence de ce manuel - on est bien au-delà de la brochure. La version russe originale est là. On peut aussi trouver une traduction automatique en anglais ici. Beaucoup de conseils s'adressent au fantassin. Peut-être sont-ils intéressants - à mon œil inexpérimenté de simple ancien appelé, ça a l'air bien fait et de bon sens - mais ce n'est pas à mon avis l'intérêt de ce texte. L'intérêt c'est la présentation du contexte de la guerre. C'est une sorte de Pourquoi nous combattons. Une plongée directe dans une version "sans filtre" de l'idéologie de combat de la Russie contemporaine Quelques extraits particulièrement... 1. Qu'est-ce que l'opération militaire spéciale ? Les politiciens ont qualifié les actions de notre armée en Ukraine d'opération militaire spéciale. En termes de droit international, il en est bien ainsi. Mais pour ses participants c'est une vraie guerre avec du sang, de la douleur, de l'amertume... des pertes et la joie des victoires. 2. La Grande Guerre Patriotique 2.0. Il suffit de regarder la liste des pays qui nous ont imposé des sanctions et qui aident le régime ukrainien : l'Allemagne, la Pologne, la République tchèque, la Croatie, la Norvège, le Danemark, le Japon, l'Italie... Ils se sont tous battus contre nous. Aujourd'hui en Ukraine ils se vengent de la Russie pour notre grande victoire. Donc, pour nous c'est une continuation de la Grande Guerre Patriotique. Et nous, comme nos grands-pères en 1945, nous devons gagner. 3. En Ukraine, nous défendons la Russie Il n'y a pas d'Ukraine en tant qu'État, il y a le territoire de l'ancienne URSS, temporairement occupé par une bande terroriste. Tout le pouvoir y est concentré dans les mains des citoyens d'Israël, des États-Unis et de la Grande-Bretagne, qui ont organisé un génocide de la population indigène, "réduisant" de 20 millions de personnes pendant les années d'"indépendance". Pour survivre, les gens, comme le faisaient autrefois les Noirs aux États-Unis, travaillent dans les plantations européennes pour un salaire de misère. Les bordels d'Europe sont remplis de jeunes femmes ukrainiennes. Les hommes sont contraints de mener une guerre contre la Russie. Les États-Unis et l'Europe veulent mener cette guerre jusqu'au dernier Ukrainien. Ils n'ont pas besoin de personnes. Ils ont besoin de territoire et de ressources. C'est ce même avenir qu'ils ont préparé pour nous. Donc en combattant en Ukraine, nous protégeons la Russie et sauvons le peuple ukrainien contre le génocide déclenché par l'armée ukrainienne et les politiciens occidentaux. 4. Qui sont les Ukrainiens ? Il n'y a pas si longtemps, 96,7 % des Ukrainiens étaient des Russes. Mais pendant 30 ans d'indépendance, ils ont été privés d'une éducation normale, de leur culture, de leur langue maternelle, et sont devenus des "sauvages" russophobes. Il leur reste encore quelque chose des Russes. Comme nous, ils ont été élevés sur les exploits de leurs grands-pères qui ont vaincu le fascisme. Ce sont des combattants tout aussi courageux - fermes en défense, audacieux en attaque. Un jour, après la dénazification, ils seront à nouveau russes, mais pour l'instant ils sont l'ennemi. Cruel et perfide. Ce qui veut dire qu'on doit les frapper jusqu'à ce qu'ils se retirent, jusqu'à ce qu'ils lèvent les mains, ne pas lâcher, jusqu'à notre victoire. (...) 16. Si les habitants deviennent arrogants Toutes les actions de protestation, de sabotage, d'espionnage et de sabotage de la population locale dans les territoires libérés sont menées à partir des centres de commandement de l'AFU et du SBU. Ainsi, conformément à l'article 45 du premier protocole additionnel aux conventions de Genève de 1978, les manifestants peuvent être considérés comme des combattants qui ne se distinguent pas par des uniformes, des insignes et autres. Cela permet de détenir les habitants qui empêchent nos troupes d'accomplir leurs tâches, de les traiter comme des prisonniers de guerre et, lorsque les habitants représentent une menace pour la vie et la santé des combattants, d'utiliser la force létale sur eux. L'article 46 du premier protocole additionnel à la quatrième convention de Genève nous permet de considérer tous les ressortissants qui photographient ou filment nos positions comme des espions potentiels. Dans les conditions d'opérations de combat, cela les prive du droit d'être considérés comme des prisonniers de guerre, avec toutes les conséquences qui en découlent... Mais tirer sur des hommes non armés n'est pas notre méthode. Il existe des dizaines de façons de maintenir le statu quo. Les manifestants et ceux qui filment nos sites peuvent être détenus comme des prisonniers de guerre, faire l'objet d'une enquête et être remis aux autorités compétentes. L'essentiel est d'agir rapidement, avec détermination. et avec l'ingéniosité de notre peuple. (...) 64. Le plus important. Dieu est avec nous ! "Dieu nous conduit, il est notre général !" - a écrit le grand Suvorov dans son livre "La science de la victoire". La foi sincère en Dieu, la primauté du spirituel sur le matériel. c'est le secret des victoires du commandant et de ses héros miraculés. "Ni les bras, ni les jambes, ni le corps humain mortel, c'est l'âme immortelle qui dirige les mains, les pieds et les armes...", "Sans prière ne dégainez aucune arme, ne chargez aucun fusil, ne commencez rien !", "Priez DIEU : de LUI la victoire !". - nous enseigne Suvorov. (Voir l'annexe, "Prière des orthodoxes") Guerriers avant la bataille", "Troparion à la Croix et Prière pour la patrie", "Le Du'a des musulmans orthodoxes, qui aide à gagner"). Et Alexandre savait aussi fermement que la mort n'existe pas, et que la mort au combat n'est qu'une étape sur notre chemin vers Dieu. L'épreuve de la guerre est une sorte de purgatoire, par lequel nous purifions nos âmes et gagnons la foi, et la providence de Dieu est de prendre nos âmes, ou de les laisser sur terre pour un avenir que Lui seul connaît. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Propagande russe interne. Ca envoie du lourd Trois minutes d'armes et d'actions militaires, mêlées d'images religieuses, sur le slogan "Les Russes en avant !" affiché successivement en plusieurs langues. Sur fond de récitation du Notre Père, avec une citation de l'Evangile au final (Matthieu 10, 28) Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps Percutant, et tout aussi explicite pour affirmer que cette guerre serait une guerre sainte que The Battle Hymn of the Republic composé en 1861 du côté nordiste pendant la guerre de Sécession. La citation d'Evangile semble être mise en avant pour suggérer que celui qui tombe au combat n'a rien à craindre, mais bien plutôt celui qui refuserait le combat - par inspiration diabolique, donc, puisque la guerre est sainte ? - et s'exposerait au jugement divin. Je repense à la thèse de l'historien et théologien orthodoxe Jean-François Colosimo comme quoi pour le plus grand malheur des peuples, le temps des guerres de religions n'est pas fini -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne connais pas la géographie de cette région, merci de la précision. Je trouve cette carte de la fin XIXème en ligne qui semble indiquer que les marais ne s'étendent pas jusqu'à la frontière polonaise à l'ouest. Passer du côté de Loutsk semblerait possible. Faute de connaissance de la région, aucune idée si en creusant et en détaillant on s'aperçoit que la situation est du genre "Envoie ton char dans une tourbière", ou plutôt "Les Ardennes sont infranchissables, ça tombe sous le sens" -
[OTAN/NATO]
Alexis a répondu à un(e) sujet de zx dans Politique etrangère / Relations internationales
Il n'a jamais été question de "donner" un droit de veto à des nations. Le droit pour une nation de participer ou de ne pas participer à une décision est la situation "naturelle", la situation de départ, conséquence immédiate du droit de chaque nation de décider de ce qui la concerne. Un certain nombre de nations (27 parmi 193 à l'ONU) ont par traité - le TUE - décidé d'abandonner leur droit de décider de ce qui les concerne dans un certain périmètre, pour certains domaines et pas pour d'autres. Ces nations ont ainsi abandonné une part de leur souveraineté - le droit de prendre leurs décisions à une superstructure institutionnelle appelée "UE" Il n'est pas exact de dire que ce serait ''UE qui aurait "donné" aux nations qui l'ont créée leur droit de prendre leurs propres décisions. C'est le contraire, ce sont ces nations qui n'ont pas entièrement abandonné leur droit de prendre leurs propres décisions - pas dans tous les domaines. Quant à modifier le TUE ou faire un nouveau traité pour que les 27 nations abandonnent des parts supplémentaires de leur droit de prendre les décisions qui les concernent, il faudrait que non pas 2 ou 3, non pas 10 ou 15, pas même 26, mais toutes les 27 soient d'accord. Ca n'arrivera pas à vue humaine. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Tout à fait d'accord, le plus probable est qu'il ne s'agit que d'immobiliser à cet endroit des unités ukrainiennes qui de ce fait ne pourront intervenir dans l'est ou dans le sud du pays. Cela dit, on ne peut rien exclure a priori. Même une offensive en Ukraine de l'ouest bien menée, un pari audacieux qui rencontrerait le succès. Encore moins un pari hasardeux voire une décision opérationnellement stupide - après tout, ce genre de choses s'est vu assez souvent dans les guerres du passé, et pas plus tard qu'en février-mars de l'année dernière en ce qui concerne l'armée russe. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Cet article est un bel (hum) exemple d'anaphore, avec le fameux "Moi président" de Hollande lors du débat de 2012. Pour Klarsfeld c'était "Je suis pour la guerre contre l'Irak". Je ne suis pas surpris qu'être de confession juive n'empêche pas de dire n'importe quoi. Je soupçonne d'ailleurs que ça explique assez peu, voire pas grand chose, des positions d'une personne. Par exemple, je ne pense pas que le fait que je sois de confession catholique explique beaucoup de ce que je peux dire, et je soupçonne que c'est à peu près pareil pour les juifs, musulmans, bouddhistes et tous les autres athées Propagande peut-être, je pense aussi à un "effet retard". Que la question du Donbass ait été le cœur du conflit russo-ukrainien entre 2015 et disons 2020 ne fait guère de doute, et peut-être aurait-il été possible alors de le résoudre en résolvant seulement la question du Donbass - ce que les accords de Minsk 2 visaient à faire. Mais depuis l'invasion de 2022 au plus tard, tout est différent. Le conflit est beaucoup plus large, il s'agit de savoir si l'Ukraine restera une nation indépendante, ou si elle sera intégrée de force à un nouvel Empire russe. Rien de moins. S'accrocher à des espoirs du passé, ou à ce qui aurait pu être fait, ne sert à rien. De l'eau sous les ponts. Arno Klarsfeld, faut-il le rappeler, est en effet le fils de Serge et Beate Klarsfeld, dont l'action en faveur de la mémoire de la Shoah fut fondamentale Serge Klarsfeld, né le 17 septembre 1935 à Bucarest en Roumanie, est un historien et avocat français. Défenseur de la cause des déportés juifs en France, avec son épouse Beate, il a mené une action militante pour la reconnaissance de la Shoah, de la responsabilité des hommes et des États dans sa mise en œuvre, des droits des survivants et de leurs descendants. Serge Klarsfeld échappa à la Gestapo à Nice en 1943 mais son père, Arno, fut interné à Drancy le 5 octobre 1943 sous le matricule 5 989 puis déporté de la gare de Bobigny par le convoi no 61 du 28 octobre 19431 vers Auschwitz-Birkenau Il y a fort à parier qu'être héritier de cette histoire-là pèse lourd dans le manque de tolérance d'Arno Klarsfeld envers les nostalgies ukrainiennes pour Bandera et les autres criminels ukrainiens ayant participé à la Shoah. C'est parfaitement compréhensible. Mais il n'empêche que Klarsfeld se trompe en donnant à ces nostalgies banderistes une place centrale. Le chiffre à retenir est 2% - Les partis ukrainiens qui se présentent comme héritiers des fascistes génocidaires de la seconde guerre mondiale - et qui n'ont évidemment rien à voir avec des partis comme le RN ou Reconquête chez nous - font environ 2% aux élections - Le régiment Azov, créature et vecteur de l'idéologie néofasciste ukrainienne, c'était avant la guerre - avant qu'elle ne soit beaucoup agrandie - 2% de l'armée ukrainienne Les fascistes ukrainiens existent bel et bien. Ils installent bien des statues de leur héros Bandera en place publique, ils donnent son nom à des avenues. Mais ils ne sont PAS représentatifs de l'Ukraine d'aujourd'hui. Si l'Ukraine remporte cette guerre, c'est-à-dire si elle reste un pays indépendant, il sera toujours temps plus tard de dire aux Ukrainiens "Vous ne devez pas tolérer des fascistes en place publique, de même que Berlin interdit la reconstitution du NSDAP". Il y a aujourd'hui, hélas, bien plus urgent ... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Ca a aussi une importance pour l'offensive russe attendue au mois de février ou un peu après. Si les sols ne sont pas gelés, ça pourrait en fait être une bonne nouvelle pour l'Ukraine, en gênant voire limitant cette offensive. Cela dit, il est permis de supposer que si les sols sont gelés en Ukraine, ce sera plus vrai au nord qu'au sud. Ce gel plus limité pourrait contribuer à convaincre Moscou de choisir l'option beaucoup plus risquée (mais à récompense plus importante en cas de succès) consistant à attaquer l'ouest de l'Ukraine depuis la Biélorussie, avec pour objectif de bloquer physiquement le support occidental qui arrive en Ukraine de l'ouest depuis la Pologne. Si ce support était bloqué, il est difficile de voir comment la Russie pourrait être empêchée de l'emporter. J'ai vu l'idée passer sur des comptes pro-russes, aucune idée si c'est réaliste - ça me paraît au mieux (pour la Russie) une opération du genre "coup de dés" - mais c'est sans doute la raison pour laquelle l'Ukraine maintient des forces dans le nord donc ça ne doit pas être tout à fait aberrant. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Les États Unis refusent de donner à l'Ukraine le moyen de frapper en profondeur en Russie. Ceci afin de parer le risque d'être entraînés contre leur gré dans la guerre Russie-Ukraine. Et en dépit de leur puissance militaire, écrasante, qui ne leur épargne pas la nécessité d'éviter de faire des conneries ("Don’t Do Stupid Shit") suivant la forte expression de Barack Obama. Je note que la puissance militaire de la France est nettement moindre que celle de l'Amérique. Je pense que nous n'avons pas moins besoin d'éviter les conneries que les États Unis. Je pense aussi qu'être indépendant consiste à prendre ses décisions soi-même. Pas à faire systématiquement le contraire d'un allié plus puissant, même quand il prend une bonne décision. Sinon sur le principe, je pense effectivement que nous ne valons pas mieux que les Allemands, les Américains, les Russes et tous les autres Congolais. Pas moins, non plus. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Très logique en effet, il y a peu de pilotes militaires ukrainiens, les gaspiller avec des appareils inférieurs n'aurait guère de sens. La conclusion est inévitable : ce n'est pas à la France de fournir des avions de combat à l'Ukraine. Le nombre de nos Rafales est insuffisant, nos Mirage 2000-5 sont en nombre très limité, nous ne pouvons pas les remplacer en 1 an - il faut 3 ans pour construire un nouvel avion de chasse, et encore il faut un créneau dans le planning de la chaîne de production. Quant aux 2000-D leur rôle est de frapper y compris à plusieurs centaines de km. Les États Unis prennent les plus grandes précautions pour éviter de donner une telle capacité à l'Ukraine, dans leur cas avec des missiles ATACMS. Ils ont très certainement leurs raisons. Ce n'est pas à la France d'aller là où même les États Unis se gardent bien d'aller. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Elle est belle, ma chanson russe, elle est belle ! Elle est aussi instructive... mais attendez. C'est un chant populaire parait-il dans les cercles militaires en Russie. Le thème est historique. Ca s'appelle "Phantom", d'après le nom d'un avion de combat américain des années 1960. Un avion employé lors de la guerre du Vietnam. Vous savez, quand Washington agressait un pays - où il a provoqué aux alentours de 2 millions de morts. Quand c'est Moscou qui venait au secours du pays agressé en envoyant des armes, et jusqu'à des chasseurs avancés - le MiG-21 c'était leur meilleur chasseur léger à l'époque. (Oui, les temps changent) Donc la chanson raconte l'histoire d'un pilote de Phantom... auquel il arrive des bricoles. Rapport aux chasseurs vietnamiens donc - c'est-à-dire des MiG. Et il y a une surprise finale. Qui explique pourquoi il s'agit d'un chant russe plutôt que vietnamien, et pourquoi il peut plaire à des Russes. Traduction des paroles Je cours à travers la terre brûlée, Mon casque s'est fermé en même temps que je suis parti. Mon Phantom est une flèche blanche Sur une aile déployée Avec un rugissement d'air (...) Je fais un virage à gauche, Je suis un bourreau maintenant, pas un pilote. Je me penche sur la vue Et les missiles sont en route Une autre approche en perspective. (...) Ce n'est que lorsqu'on m'a interrogé que j'ai demandé : "Qui est le pilote qui m'a abattu ?" Qui était en charge de l'interrogatoire : "Vous avez été abattu par notre pilote, Li Xi Xing." Mais tu m'as menti pour rien. Je pouvais entendre dans mon casque : "Vasya, tu le fais, je te couvre ! "Au diable, je vais te couvrir !" J'ai été abattu par un commandant soviétique. Quelque part, au loin, se trouve mon Texas natal. Mon père et ma mère m'attendent à la maison. Mon Phantom a explosé rapidement Dans le ciel bleu et clair Je ne les reverrai plus jamais. La musique, quand même (paroles légèrement différentes, il y a plusieurs versions, c'est sous-titré en plusieurs langues) Voilà, voilà... Quand les rôles étaient inversés, quand c'est Moscou qui aidait un pays souffrant sous l'agression, quand il s'est agi d'utiliser les chasseurs soviétiques pour abattre des appareils conduits par "des bourreaux, pas des pilotes"... la légende veut que certains des pilotes de ces appareils soviétiques n'étaient pas vietnamiens. Mais bien sûr, c'est seulement une légende -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Ca sent le vécu Pour en revenir au - beaucoup moins drôle - sujet, voici un reportage de Reuters sur la vie de dizaines de condamnés russes, engagés chez Wagner, et morts au combat en Ukraine. A partir de l'étude d'un petit cimetière près d'une "chapelle Wagner" qui s'est très rapidement rempli au 2ème semestre de l'année dernière, retrouvant les noms, les profils sociaux, interviewant les proches... Beaucoup d'histoires très concrètes de types précis Un cimetière russe révèle l'armée des prisonniers de Wagner Juste quelques extraits : Sur les 39 condamnés identifiés par Reuters, 10 avaient été emprisonnés pour meurtre ou homicide involontaire, 24 pour vol qualifié et deux pour lésions corporelles graves. Parmi les autres délits, citons la fabrication ou le commerce de drogues et le chantage. Parmi les condamnés figuraient des citoyens d'Ukraine, de Moldavie et de la région géorgienne séparatiste d'Abkhazie, soutenue par la Russie. Des marques en bois sur leurs tombes à Bakinskaya et dans trois cimetières voisins indiquent que les hommes ont péri entre juillet et décembre 2022, au plus fort de la bataille de Bakhmut. L'un des plus jeunes, enterré au cimetière voisin de Martanskaya, est Vadim Pushnya. Il n'avait que 25 ans lorsqu'il est mort le 19 novembre. Pushnya avait été emprisonné en 2020 pour avoir cambriolé des garages, un magasin de bière et une usine de ciment dans sa ville natale de Goryachiy Klyuch, près de la chapelle Wagner. (...) Selon un rapport régulier publié par le service pénitentiaire fédéral russe, la population des colonies pénitentiaires de Russie a diminué d'environ 8 %, passant de 353 210 en août à 324 906 début novembre, soit la plus forte baisse depuis plus de dix ans. Le rapport ne donne aucune raison à cette baisse soudaine et brutale, qui coïncide avec le début de la campagne de recrutement de Wagner dans les prisons. Le Service pénitentiaire fédéral n'a pas répondu aux questions détaillées pour cet article. Le mois dernier, Reuters a rapporté que la communauté du renseignement américaine pense que Wagner avait environ 40 000 recrues prisonnières déployées en Ukraine en décembre, ce qui représente la grande majorité du personnel Wagner dans le pays. (...) La Russie a l'une des plus grandes populations carcérales du monde par habitant. Mark Galeotti, auteur de The Vory : Russia's super mafia, un livre sur la culture criminelle et carcérale de la Russie, estime que l'attrait potentiel de Wagner pour les détenus est plus large qu'une simple demande de clémence. Le service avec Wagner, dit-il, offre une fierté et un sens de l'objectif aux condamnés ayant peu de perspectives après leur libération, des personnes qui ont passé du temps dans une culture carcérale imprégnée d'une "très forte teinte nationaliste russe". "Oui, cela vous donnera la chance de sortir de prison, mais cela vous donnera aussi la chance d'être réellement quelqu'un". -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Tout à fait d'accord. Nous n'avons plus de F1, mais des Mirage 2000-C j'imagine que ce serait envisageable. Ce sont les 2000-5F qui me paraissent difficiles à éliminer de l'Orbat français sans conséquences sérieuses. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Il faut rappeler le contexte budgétaire de l'armée belge, ici en 2019 D’après le général Compernol, le budget belge de la Défense devrait être équivalent à 1,27% du PIB d’ici 2024, contre seulement 0,93% cette année [pensions comprises] En % du PIB, les dépenses de défense de la Belgique étaient alors deux fois inférieures à celle de la France ! Le choix de mettre les chars au rebut était un choix de sacrifier cette capacité plutôt qu'une autre... sachant que les décisions politiques sur le budget obligeaient de toute façon à des abandons secs. A ce stade, c'est un député qui s'est exprimé. Les décisions de donner ou ne pas donner des avions de combat seront prises par Emmanuel Macron et par le gouvernement. Intéressant pour Kiev évidemment. Il faut garder à l'esprit cependant qu'il s'agit d'une version polonaise du T-72, les M-1 et Leopard 2 sont censés leur être supérieurs... enfin en fonction de la version bien sûr Les dames de Néerlandie s'habillent-elles en rouge ? ==>J'suis plus là ! NATO ! NATO ! NATO ! USA Good ! New Europe Good ! Germany Bad ! France Bad ! Germany Pay Monies ! France Too ! USA Crush Russia ! Crush Russia ! New Europe Good ! Kill Iraqis Good ! NATO ! NATO ! NATO ! C'est à peu près l'esprit en tout cas Il y a aussi la vieille blague polonaise : "Les Allemands et les Russes attaquent. On tue qui ?" C'est mieux, même si c'est une mauvais blague, parce qu'au moins c'est drôle Visegrad 24, c'est un peu répétitif ... Il y aussi une blague que j'ai lue sous la plume d'un commentateur américain au sujet de l'attitude des différents pays d'Europe centrale par rapport à la guerre actuelle : "Quelle est la différence entre les Polonais et les Hongrois ?" Une mauvaise blague aussi, bien sûr. A n'utiliser que si Visegrad 24 devient trop irritant La France n'a plus que 35 exemplaires de 2000-5F, qui équipent deux escadrons le 1/2 Cigognes à Luxeuil et le 3/11 Corse à Djibouti. 35 appareils pour deux escadrons ce n'est pas bien lourd, même si le 3/11 est plus petit que les autres. Je ne vois pas comment dégager plus qu'une poignée d'appareils parmi ceux-là. Est-ce que monter une filière logistique aurait du sens pour 3 ou 4 avions ? Si nous avions des Rafale tout chauds sortant des chaînes d'assemblage... mais ils sont déjà réservés par des clients qui attendent. Et l'AAE est bien fine par rapport à ses missions. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Allez je sors le mot, au risque du point Godwin... De toute façon la propagande russe y arrivera bientôt, si même ils n'y sont pas déjà. ==>Ne sais tu pas que les chars occidentaux sont des Wunderwaffen ? -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
De ce que Wiki dit, pour le F-16 block 50/52, c'est une capacité interne de 3,2 t. De ce qui se dit en ligne, la consommation à pleine puissance et basse altitude - convenant donc à une mission de pénétration serait de 3,6 t à l'heure. Si un tiers de la capacité interne doit être réservée pour décollage et atterrissage, alors le chasseur dispose de 35 minutes d'autonomie en basse altitude pleine vitesse, c'est-à-dire environ Mach 0,9. Donc il peut parcourir environ 640 km dans ces conditions, c'est-à-dire frapper à 300 km+ de sa base. Davantage, s'il peut faire une partie du trajet en haute altitude - mais ça pourrait être dangereux en fonction de la DA russe. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Cela fait partie des "limites" à l'engagement américain définies par Biden dans son essai à destination du peuple américain en mai dernier. Biden a répété cela dans la conférence de presse commune avec Zelenski en décembre. Les Etats-Unis avaient de toute façon pris la précaution de retirer aux HIMARS livrés à l'Ukraine la capacité à tirer des ATACMS. Autant dire que Washington est très sérieux dans sa volonté d'empêcher les Ukrainiens d'utiliser des armes américaines pour frapper sous la Russie, par exemple avec ces missiles ATACMS de 300 km de portée. Je m'attends à ce que Biden reste fermement sur cette position, quoi qu'il arrive. ... Or des chasseurs comme les F-16 (ou les Mirage-2000, Tornado et consorts) sont capables assez facilement de passer une frontière, et de frapper à 300 km si nécessaire. ==>Est-il possible de livrer des F-16 en leur retirant totalement la capacité d'attaque au sol pour qu'ils servent seulement à la défense aérienne ? Ou du moins en la "bridant" au territoire ukrainien - par module logiciel ? Si ce n'est pas possible, j'ai du mal à imaginer que les Ukrainiens reçoivent des chasseurs américains. Quoi qu'il arrive. Et je ne pense pas qu'il serait sage pour la France de livrer ce genre d'armes si même les Etats-Unis s'en abstiennent. -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Intéressant. The Economist publie un reportage sur Koupiansk, ville de l'oblast de Kharkhiv à 50 km de la Russie et 30 km du Donbass, qui a été reprise par l'armée ukrainienne. D'après le maire par intérim "le sentiment pro-Kremlin reste élevé dans la région" Je n'ai pas accès à l'article, je ne recopie que la traduction du début Près de Kupiansk, à une heure de route de la frontière russe, Andrei, un travailleur humanitaire ukrainien, distribuait des bonbons aux enfants lorsqu'il a remarqué que certains le prenaient en photo avec leur téléphone. Un soldat lui a dit qu'ils les envoyaient aux chaînes de médias sociaux russes, voire à des escadrons de tueurs. À une autre occasion, il a vu des villageois refuser l'aide des Ukrainiens. "Les Russes leur manquent encore", dit Andrei. (...) C'est surprenant. Cela semble indiquer que la situation de 2014 - avec de forts sentiments anti-Maidan et pro-Russie dans une partie importante de la population - n'a pas été entièrement changée par l'invasion et les souffrances de 2022. J'ai du mal à imaginer que les sentiments pro-Russie n'aient pas diminué. Mais ça reste loin d'être anecdotique dans certaines régions. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est justement parce que la Russie ne va probablement pas le faire, alors qu'elle le pourrait... qu'Israël ne voit aucun intérêt à rien faire qui pourrait changer ces "bonnes dispositions" de Moscou à son égard. Et sans aller jusque là, la Russie pourrait aussi être "amicale" de façon créative envers la Syrie, ou le Hezbollah, ou d'autres forces de la région. Là encore, elle ne le fait pas, et Israël a tout intérêt à préserver cette retenue russe. Retenue qui pourrait bien être remise en question si Israël faisait ce qu'il aimerait que la Russie continue à ne pas faire, c'est-à-dire livrer des armes avancées à un ennemi de la Russie. La relation entre Israël et Russie est "complexe" et multifacettes. Je ne pense pas que les dirigeants israéliens aient du mal à assumer de faire ce qui leur semble préférable pour la sécurité de leur pays. Primum omnium salus patriae, avant tout le salut de la patrie. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Lech Wałęsa est très remonté, en mode "Je fournis des arguments à la propagande russe" Il était interviewé sur la manière de convaincre les Allemands de donner des chars à l'Ukraine Selon l'ancien président, chacun devrait essayer de persuader l'Allemagne de changer sa position sur le soutien militaire à l'Ukraine, qui combat la Russie. – Il faut montrer aux Allemands qu'il y a toujours eu des problèmes avec la Russie, et nous, les Polonais, le savons en particulier, et donc nous avons une chance dans cette génération de mettre les choses en ordre avec la Russie. Il ne nous arrivera plus que le monde entier voie un si mauvais comportement de la Russie qu'il souhaite des changements en Russie. Les générations ne nous pardonneront pas si nous ne profitons pas de l'erreur de Poutine, a déclaré Wałęsa. – Je convaincrais les Allemands que si nos enfants doivent vivre en paix à l'avenir, nous devons nous occuper de la Russie, puis de la Chine – a-t-il ajouté J'ai mis dans plusieurs traducteurs l'expression "zrobić porządek", qui est cruciale pour comprendre le ton de cette remarque. La nuance est bien de "mettre de l'ordre", "remettre en ordre" ou "faire de l'ordre", à moins que ce ne soit "traiter", "s'occuper de". Sauf à ce qu'un polonophone, ayant lu l'original, soit d'un autre avis ? Wałęsa propose un objectif ambitieux ... "Mettre les choses en ordre" avec la Russie, et ce de manière permanente ? Puis, après s'être occupé de la Russie, passer à la Chine ? J'ai beaucoup de respect pour Wałęsa, pour son courage et pour ce qu'il a réalisé sous l'occupation soviétique. Franchement, je n'en ai pas beaucoup pour ce genre d'illusions dangereuses -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne vois de lézard. Dans la transcription de l'allocution du président américain sur le site de la Maison Blanche, il s'agit de "Abram tank". Et aujourd'hui - aujourd'hui, j'annonce que les États-Unis vont envoyer 31 chars Abram à l'Ukraine, l'équivalent d'un bataillon ukrainien Biden n'a pas précisé la version, mais je ne vois pas non plus de raison de supposer qu'il s'agirait de tanks déclassés. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Ce n'est pas le coût financier qui fait tiquer, c'est le risque lié à la perte de capacités longues à reconstituer - et si une urgence, y compris une urgence plus grande que l'aide à un pays certes amical mais pas allié, se présentait entre-temps, avant qu'elles soient reconstituées ? L'argent est évidemment un point de référence et une mesure importante, mais l'idée sous-jacente à la mesure par l'argent est que tout est interchangeable et remplaçable, ce qui est vrai dans certains cas, mais pas dans tous. Il n'y a pas de fournisseur qui puisse reconstituer les stocks américains en Javelin ou en obus de 155 mm en moins que plusieurs années. Quel que soit le prix. De même, délai incompressible pour refabriquer des Caesar. Quant au délai pour relancer une chaîne de production de Leclerc ... Les pays occidentaux vont assez loin dans les livraisons d'armes à l'Ukraine. Ils s'arrêtent dans certains cas pour ne pas sortir du cadre fixé à l'action - par exemple le président Biden a défini le paramètre fondamental que les Etats-Unis ne donneront pas à l'Ukraine les moyens de frapper sur le territoire russe. Et dans d'autres cas pour ne pas se mettre en danger ou même en difficulté par rapport à des urgences qui apparaîtraient dans l'intervalle entre don et reconstitution du matériel donné. La "neutralisation militaire de la Russie", je n'y crois pas du tout. Il y a certes eu pertes importantes dans les matériels de l'armée russe en 2022, dépenses importantes de munitions, et perte de personnels expérimentés. Il y a aussi actuellement relance de la production militaire ainsi que de l'entraînement de troupes qui deviendront elles aussi expérimentées. La Russie rencontrera évidemment des difficultés et des goulots d'étranglement dans cette entreprise, sa situation n'a pas de raison fondamentale d'être meilleure que celle des pays occidentaux. Elle n'a pas non plus de véritable raison d'être pire, les composants électroniques militaires ne sont en général pas à la pointe de la technologie de toute façon, et elle parviendra à les remplacer par des équivalents locaux ou chinois, probablement sans trop de difficultés, même si certes il y faudra du temps. Malgré les pertes à venir dans sa guerre contre Kiev, Moscou mènera probablement à bien le projet annoncé par Poutine d'augmenter de 50% les effectifs en trois ans, pour arriver à 1,5 million de militaires. Cette armée sera sans doute moins bien équipée en moyenne que l'armée d'un pays occidental "typique", mais sans que la différence ne soit abyssale. Elle pourra sans doute aussi en partie s'équiper en Chine. D'autre part, ce sera une armée éprouvée et expérimentée, bien davantage que l'armée occidentale "typique". Ceci quelle que soit la suite du conflit. Même en cas de défaite en Ukraine. Encore davantage si la Russie l'emporte naturellement. Et en cas de conflit gelé aussi bien entendu. Le budget militaire de la Russie en 2021 représentait 3,7% du PIB. Moins que les Etats-Unis qui dépassent largement les 4% quand on inclut le coût des pensions. Nettement moins qu'Israël qui est descendu depuis dix ans entre 5 et 6% du PIB, et ils étaient au-delà de 10% jusqu'aux années 1990. La récession en Russie en 2022, prévue aussi en 2023, est modérée, et ne remet pas en cause la capacité de financement d'un pays dont la balance des paiements reste structurellement excédentaire. Dans son discours annonçant l'augmentation de l'armée russe, Poutine a promis de ne pas répéter les erreurs du passé, l'URSS ayant aggravé ses problèmes par des dépenses militaires excessives (supérieures à 15% du PIB si je me souviens bien) Il tiendra cette promesse... ou pas. Mais même s'il la tient, la Russie sera tout compte fait plus puissante militairement dans trois ou cinq ans qu'elle ne l'était en 2021. Probablement très nettement. Surtout en tenant compte de l'expérience acquise. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Non seulement il réserverait le meilleur accueil au Leclerc, mais je suis sûr que si on ajoute une petite dizaine d'ASMP-A après les avoir adaptés sous MiG-29 il ne dira pas non. Plus sérieusement, il réserverait évidemment le meilleur accueil : l'Ukraine est sur le fil du rasoir, et elle fait feu de tout bois. Simplement, le jeu n'en vaut pas la chandelle quand on compare le coût pour l'AdT français eet l'avantage pour l'Ukraine. -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
On peut se gausser. La documentation existante suggère effectivement que l'utilisation de munitions à uranium appauvri a bien eu des conséquences de santé publique en Irak, mais ce n'est certes pas à la même échelle qu'une arme radiologique à proprement parler. De mon côté, je ne pense pas que l'on puisse rejeter cette déclaration d'un revers de main. On peut rappeler que les 4 provinces ukrainiennes annexées par la Russie en septembre dernier restent ukrainiennes en droit internatioal, on peut dire "Woh allez c'est pas aussi grave que de répandre du cobalt 60 quand même", il demeure que : - Ce n'est pas un pitre télévisuel comme Soloviev qui a fait cette déclaration, mais le représentant de la Russie à l'OSCE. Difficile de faire plus officiel. C'est donc une communication officielle du gouvernement russe - Quoi qu'on en pense sur le fond, les paroles engagent, y compris un adversaire, y compris un adversaire qui fait des déclarations "capillotractées". Ne serait-ce que parce que s'il les renie ensuite, sa crédibilité diminuera beaucoup, ce qui créera un risque pour lui par la suite La phrase la plus importante est : "Si Kiev reçoit de tels obus pour l'équipement militaire lourd de l'OTAN, nous considérerons cela comme l'utilisation de bombes nucléaires sales contre la Russie, avec toutes les conséquences qui en découlent". Si un pays occidental envoie des munitions à l'uranium appauvri à Kiev qui les utilise sur le champ de bataille, il sera dangereux pour la Russie de ne pas faire jouer les "conséquences qui en découlent". Bien sûr, Moscou n'a pas précisé de quelles conséquences il s'agirait. Pour l'effet d'annonce, et aussi pour se laisser une marge de manœuvre le cas échéant. Mais il ne pourrait guère être question de ne déclencher aucune conséquence dans ce cas. Sachant cela, je ne pense pas que les Etats-Unis, l'Allemagne ni un autre pays livreront de munitions à l'uranium appauvri.