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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. C'est vrai, il y a encore ce scénario. Je ne l'ai pas cité parce que je ne vois vraiment pas les Etats-Unis ni les autres pays de l'OTAN s'y résoudre. Zelenski peut être critiqué pour certaines fautes de communication (comme appeler à des bombardements "préventifs" de l'OTAN en Russie ) Mais il faut reconnaître d'une part qu'il a su galvaniser ses concitoyens, d'autre part qu'il est sous très forte pression qui est une circonstance atténuante quand il dit des sottises, enfin qu'il a montré un vrai courage physique en refusant d'être évacué le 25 février. Et quand il refuse de négocier vu les préalables qu'y met la Russie, il ne s'exprime peut-être pas efficacement, mais que peut-il faire d'autre sur le fond ? Les dirigeants occidentaux qui refusent de bouger ou d'imaginer ou de créer des ouvertures - quitte à ce que ça ne marche pas, mais au moins auraient-ils essayé - n'ont pas ces circonstances atténuantes. Macron a tenté des choses à un moment, les Italiens ont imaginé des propositions il y a quelques mois, tous se sont pris pour leur peine des volées de bois vert et d'accusation en esprit munichois... mais les autres, où sont-ils ? Je verrais trois grands domaines : 1. Sécurité et équilibre européen - limitations de l'extension de l'OTAN et des déploiements militaires de pays de l'OTAN, retrait de certaines installations provocatrices (missiles américains en Pologne et Roumanie), limitations de la part de la Russie, statut neutre pour l'Ukraine 2. Sécurité et indépendance de l'Ukraine - résolution des conflits territoriaux au Donbass, autres provinces "annexées" et jusqu'à la Crimée par des moyens démocratiques et non-violents, aide à l'Ukraine pour que sa neutralité armée soit aussi convaincante que celle de la Finlande 3. Intégration économique de la Russie à l'Europe - avenir des mesures de guerre économique réciproques, c'est-à-dire leur suppression et signature de traités commerciaux ambitieux Naturellement, ces trois domaines ne seraient pas équilibrés chacun de leur côté... mais seulement pris comme un tout. C'est bien sûr tout à fait possible sur le principe. Mais il faudrait la volonté de s'y atteler.
  2. La différence, c'est que nous parlons ici de la télévision (publique ou oligarchique) russe. Je n'ai rien vu de tel sur les chaîne de TV françaises, qu'elles soient publiques ou oligarchiques. Et de fort loin, Dieu merci ! Pas les nouveaux Nazis, les nouveaux Staliniens. Ce n'est pas pour faire une distinction artificielle ni couper les cheveux en quatre. Il me semble que lorsqu'on dit "nazi" pour parler d'un comportement ou de projets extrêmement inhumains, on exprime son sentiment de scandale (certes bien compréhensible !) mais on risque de ne pas analyser. L'idéologie sous-jacente ici n'est pas une supériorité raciale qui donnerait le droit d'exterminer des gens prétendument inférieurs, comme l'était le nazisme. Il s'agit d'une volonté d'imposer un système politique à une population, y compris s'il faut pour cela la "rééduquer", c'est-à-dire la persécuter jusqu'à ce qu'elle se soumette, au nom de son propre bien. Ce projet n'est pas comparable, même à beaucoup plus petite échelle, à la Shoah. Il est tout à fait comparable, et potentiellement à plus grande échelle, à ce que fait la Chine aux Ouïghours du Xinjiang. Ce qui est très inquiétant, c'est que : 1. La TV russe n'est certes pas au pouvoir, mais elle a parfois eu une longueur d'avance sur les décisions du gouvernement russe. Ca fait peut-être deux ans par exemple que la propagande télévisuelle a viré dans le sens d'un déni du droit de l'Ukraine à exister indépendamment... en avance de phase donc sur le déclenchement de l'invasion en février 2. Or les discours se ramènent maintenant soit à une combinaison de "On récupère les territoires qu'on veut, on y rééduquera les gens, et peu importe quelle violence sera nécessaire pour les autres", soit à "On récupérera toute l'Ukraine et on y rééduquera les gens". Le premier est probablement plus réaliste que le second mais... pas nécessairement moins violent 3. L'armée russe est clairement moins forte qu'on ne le pensait, l'Ukraine a réussi sa mobilisation et les Etats-Unis (plus des pays de l'OTAN) l'aident efficacement mais... la première option reste probablement dans les capacités de la Russie (pas forcément la deuxième) : - Prendre le contrôle des 4 territoires revendiqués au mieux par la force conventionnelle (en réussissant la transformation des mobilisés en unités militaires fonctionnelles, comme l'Ukraine l'a réussi de son côté au printemps / été, et en repartant à l'assaut début 2023), au pire avec une artillerie nucléaire (MacArthur proposait de gagner la guerre de Corée avec 50 bombes A contre les forces chinoises alors dénuées d'armes nucléaires, Truman a refusé et l'a viré, Poutine pourrait faire un autre choix) - Décourager le reste de l'Ukraine au mieux par une victoire conventionnelle en 2023/ 24 qui découragerait les Ukrainiens (scénario plus haut, incertain), sinon par un effondrement de leurs infrastructures donc leur économie (si les Tu-22M et bombes et missiles de croisière russes y suffisent, l'hypothèse est discutée), au pire en écrasant leur armée sur le terrain par artillerie nucléaire Ce "programme" est à l'évidence inhumain. Mais tout se passe comme si l'appareil médiatico-militaro-propagandistico-gouvernemental russe le préparait. Qu'il s'agisse d'une décision froide et consciente, ou de la simple et classique "montée aux extrêmes" - et de toute façon le résultat est le même Et non, je n'ai pas de solution à proposer. Plus exactement, je peux trouver des solutions pour que les pays occidentaux ne soient pas englobés dans le maelström de violences, pour que cette guerre qui a déjà tué des dizaines et des dizaines de milliers de personnes et pourrait en tuer facilement des centaines de milliers si les vaticinations télévisuelles russes sont réalisées, ne vienne pas à en tuer des (dizaines / centaines de) millions. Il suffit pour cela de ne pas passer à l'offensive militaire si la Russie gagne la guerre en Ukraine, même si elle a utilisé pour cela des armes nucléaires, pourvu que les tirs aient été exclusivement sur territoire ukrainien plutôt que sur territoire d'un pays de l'OTAN. Mais je ne vois pas de solution satisfaisante pour l'Ukraine Je ne vois pas comment les Ukrainiens pourraient négocier. Ils pourraient choisir de céder oui, cependant ils risqueraient pire que ce que la France a été contrainte d'accepter en 1871 : non seulement l'occupation de plusieurs provinces, mais le risque que l'agresseur revienne à la charge dans quelques années. Y seront-ils forcés à un moment parce que les alternatives seront pires, c'est possible. Mais pour l'instant leur moral semble en acier trempé. La seule solution satisfaisante, c'est que les Russes empêchent Poutine de continuer. Mais ils n'ont vraiment pas l'air de s'y préparer ...
  3. "Puisque ces mystères nous dépassent, feignons d'en être les organisateurs" En d'autres termes "Ne sois pas une mauviette, fuis !" La logique kadyrovienne vaut le détour Le pont de Kerch est une infrastructure importante pour la logistique de l'invasion russe. Le principe "A la guerre comme à la guerre" s'applique. Reste à voir si la LEM va s'appliquer aussi... C'est à dire si à un moment donné la voie ferrée, tel pilier ou telle poutre va soudainement décider que tout ça c'est très bien, mais en fait non, merci, vous ferez sans moi
  4. Effectivement, si la Russie à un certain moment passe au nucléaire en Ukraine (j'ai déjà dit ailleurs que je ne vois pas de vrai risque pour l'instant, seulement si la situation militaire de l'invasion russe devient désespérée dont c'est un "si") il paraît difficile d'imaginer que ce soit dans les quatre provinces qu'elle a décrété "russes pour toujours". Ce serait donc dans un autre endroit. L'Ukraine compte nettement plus que quatre provinces. J'ai bien remarqué que ce sont les généraux à la retraite (Petraeus par exemple) qui décrivent précisément une campagne militaire américaine en Ukraine et en Mer Noire qu'ils imaginent en réponse à des tirs nucléaires russes sur l'Ukraine. Et ce ne sont pas les généraux à la retraite qui décident. Je pensais : - au commentaire de Jake Sullivan sur les "conséquences catastrophiques" pour la Russie dans ce cas. Ambigu oui, mais pas tant que ça - au commentaire du président Biden parlant des conséquences dans ce cas "Je ne pense pas qu'il existe une telle chose que la capacité de facilement (utiliser) une arme nucléaire tactique et ne pas se retrouver avec Armageddon" L'Ukraine n'a pas la capacité de déclencher "Armageddon", c'est-à-dire un massacre nucléaire réciproque entre Etats-Unis et Russie. Seuls Washington et Moscou ont cette capacité. Il est donc assez facile de voir que ce commentaire de Biden est logiquement équivalent à un avertissement à Poutine "Si vous tirez au nucléaire sur l'Ukraine, je réagirai de telle façon que nous en finirons par une guerre nucléaire entre Etats-Unis et Russie" Cette menace est-elle crédible, ou pas tant que ça ? On en pense ce qu'on veut. Mais le président des Etats-Unis l'a bien lancée, sans aucune ambiguïté. Pas un simple "expert" ou autre "général à la retraite" Ca se discute. Dans le scénario d'une tentative russe d'obtenir une victoire nucléaire sur l'Ukraine, il y a deux options : - Ne pas réagir militairement, c'est-à-dire laisser arriver cette victoire russe, ce qui signifie que le TNP sera à la poubelle, beaucoup de pays risquant de construire des armes nucléaires de peur de subir une guerre de conquête et une mutilation de leur territoire comme celle que l'Ukraine aurait subie - Réagir militairement, c'est-à-dire annuler cette victoire russe, alors même que Moscou aurait montré qu'il était prêt à une escalade nucléaire pour l'assurer, donc poursuivre l'escalade et risquer que Moscou continue lui aussi, possiblement jusqu'à et y compris des tirs nucléaires sur le territoire américain ou celui d'autres pays de l'OTAN - ce qui d'ailleurs assurerait aussi que le TNP aille à la poubelle En somme dans les deux cas le TNP ne serait plus respecté, les différences sont dans le deuxième cas que Etats-Unis et/ou autres pays de l'OTAN risqueraient des bombardements nucléaires sur leurs territoires, et en même temps l'Ukraine aurait une chance de gagner la guerre (enfin ce serait les survivants ukrainiens contre les survivants russes, on peut imaginer que les premiers l'emportent) alors que dans le premier cas elle aurait perdu Ce serait le choix du gouvernement américain. Pas d'offense certes, mais les critiques de Macron ont bien été remarquées Bien sûr que non. Washington et Moscou n'ont aucun besoin de Paris pour s'atomiser l'une l'autre. Les arsenaux russe et américain sont amplement suffisants pour cela. Je ne suis pas sûr que j'utiliserais le terme de "fête" pour décrire un massacre nucléaire réciproque. Mais il exact que Macron n'a pas l'air très enthousiaste à y participer. Et il est exact que je pense qu'il a raison. Elles ne sont pas un référendum sur l'Ukraine ni sur la troisième guerre mondiale, nous sommes d'accord. Mais Trump tente de les transformer ainsi, ou du moins d'en faire en partie ce genre de référendum. Et lorsque Biden lance une menace d'échange nucléaire américano-russe au cas où Poutine s'attaquerait à l'Ukraine aussi avec des armes nucléaires, il est possible que certains Américains en soient troublés, et il est possible que Biden aide Trump à transformer ces élections en référendum "Troisième guerre mondiale pour l'Ukraine Oui / Non ?"
  5. Tout à fait. Un corollaire de cette situation est qu'après la fin de cette guerre - ou dans une autre version après qu'elle soit rentrée dans un mode "conflit semi-gelé mal éteint" avec violences périodiques mais sans grandes opérations offensives - la Russie pendant pas mal d'années devra contrainte et forcée faire reposer sa défense encore plus sur la dissuasion nucléaire. En résumé, leur "seuil nucléaire" sera beaucoup plus bas qu'auparavant. Parce que Moscou sera beaucoup plus faible en guerre conventionnelle qu'il ne l'était début 2022. Et c'est encore sans parler de la situation où ils l'auraient franchi dans le cadre de cette guerre. Un point à garder à l'esprit. Ce n'est pas de la précision métrique... ECP en dizaines de mètres je dirais. L'auteur est Eliot A Cohen. Il peut toujours être utile de lire des analystes, mais ne pas oublier qui est cette personne Je le lirais personnellement avec le même genre de circonspection qu'un Karaganov ou un Loukianov - analystes russes nationalistes tendance "dure". Parce qu'il s'agit du même genre de profil.
  6. En fait l'enjeu n'est pas la personne de Trump, qu'il est très - trop - facile de ridiculiser. L'enjeu - ou pas, ça dépend du vote des Américains début novembre - c'est la possibilité non pas tellement pour lui d'utiliser le sujet ukrainien de la troisième guerre mondiale pour se refaire, mais pour les Américains d'utiliser ce personnage pour passer un message au sujet de leur acceptation d'une troisième guerre mondiale pour l'Ukraine.
  7. Ça pourrait être important. Ou pas. Donald Trump : "Nous devons exiger la négociation immédiate d'une fin pacifique à la guerre en Ukraine ou nous nous retrouverons dans une troisième guerre mondiale. Et il ne restera rien de notre planète - tout cela parce que des gens stupides n'ont pas eu la moindre idée... Ils ne comprennent pas le pouvoir du nucléaire" La poursuite de la guerre de reconquête de l'Ukraine, avec le soutien déterminant des États-Unis, ou la négociation (forcée pour les Ukrainiens) d'une fin pacifique qui ne pourrait être que de compromis ? Cela va devenir un enjeu des élections de mi-mandat aux Etats-Unis. Quel que soit le résultat, le président restera le même. La politique d'ensemble ne sera pas bouleversée. Mais si les Républicains, en particulier les pro-Trump, font un beau score... cela pourrait infléchir la politique du gouvernement Biden. A tout le moins pousser à une certaine modération. Noter aussi que les discours dans les médias d'anciens responsables américains comme quoi si la Russie tire au nucléaire en Ukraine l'Amérique passera à l'attaque contre les forces russes en seront pour le moins remis en question. En effet, si les Américains refusent la guerre à la Russie pour le compte de l'Ukraine... leur Congrès approuverait-il vraiment qu'on la commence en leur nom ? Trump vient de se faire le champion du slogan "Pas de troisième guerre mondiale pour l'Ukraine !" Il a donné à ses concitoyens qui refusent cette possibilité un moyen de s'exprimer. A voir les résultats début novembre.
  8. En essayant d'être précis, il me semble qu'on peut dire que à la fois Poutine et Zelenski sont prêts aux négociations. ... Mais avec des conditions préalables incompatibles entre elles Poutine le 30 septembre Nous appelons le régime de Kyiv à cesser immédiatement le feu, toutes les hostilités, la guerre qu'il a déclenchée en 2014, et à retourner à la table des négociations. Nous sommes prêts pour cela, cela a été dit plus d'une fois. Mais nous ne discuterons pas du choix des habitants de Donetsk, Lougansk, Zaporozhye et Kherson, il a été fait, la Russie ne le trahira pas. Sa condition préalable, c'est qu'on ne discute pas du statut des quatre provinces qu'il a fait déclarer russes "pour toujours". On peut discuter du reste. C'est le fameux "Ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi est négociable" Zelenski le 4 octobre Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a signé un décret pour mettre en œuvre la décision du Conseil national de sécurité et de défense (CNDS), qui exclut toute négociation avec le président russe Vladimir Poutine, a rapporté mardi le service de presse de Zelensky. Le document, publié sur le site Internet de M. Zelensky, indique que le CNDS ukrainien juge "impossible" la tenue de pourparlers avec M. Poutine. Sa condition préalable, c'est qu'on ne discute pas avec le dirigeant russe actuel. En contradiction avec l'adage "On choisit ses amis, pas ses ennemis" Je ne sais pas où tout cela va. Mais ce qui semble sûr c'est que ça va continuer à y aller Sauf... Sauf négociation directe "derrière le rideau" entre Poutine et Biden, similaire à la négociation secrète entre Kennedy et Khrouchtchev en 1962, et avec le même objectif, éviter le risque d'un affrontement direct éventuellement nucléaire entre les deux pays. Mais la question ne se pose pas nécessairement maintenant, parce que la question de passer ou non le seuil nucléaire ne se pose pas encore pour la Russie - je la vois mal arriver avant l'année prochaine, et peut-être jamais. Et si on vient là, et si une négociation secrète entre Etats-Unis et Russie dénoue la situation, on ne l'apprendra probablement qu'au moment où elle sera finalisée.
  9. Ceci ... N'a en apparence aucun rapport avec la guerre russo-ukrainienne ni l'opposition russo-occidentale. Mais en fait si. Le discours de Poutine le 30 septembre, désigné comme délirant, et qui l'est vraiment, a néanmoins une ligne directrice : reprocher à l'Occident tout ce qu'on peut y trouver de mauvais dans l'Histoire... et dans le présent. Grossir démesurément le trait, taire tout le positif (qui est énorme), taire tout ce en quoi la Russie est proche de l'Occident y compris de ce qui y est mauvais y compris dans le présent. Et faire de tout cela un levier pour tenter de convaincre le reste du Monde (> 80% de la population mondiale) de s'opposer à l'Occident et du moins de modérer la mauvaise image qu'ils pourraient avoir d'une guerre d'agression de type impérialiste comme celle de Moscou en Ukraine. Et il ne s'agit là que d'une radicalisation et hystérisation d'un discours et d'une propagande déjà anciennes. Aucune illusion, ni dans un sens ni dans l'autre : certes une bonne partie de la population mondiale verra le trucage. Mais une autre partie risque de tomber dans le panneau. Bref, l'idéologie anti-européenne délirante promue par Poutine et quelques autres aura un certain succès. Comment combattre une telle stratégie ? A l'évidence, on peut rappeler la réalité de l'Histoire européenne, et le bien énorme qui en est sorti. On peut aussi pointer l'hypocrisie incroyable consistant à présenter la Russie comme une puissance anticolonialiste ou comme une société moralement exemplaire dans un sens conservateur (voir divorces, avortements, violence, corruption, inégalités...) Mais il serait utile aussi de réfréner nos tendances disons les plus controversées, ou qui s'éloignent du reste du monde d'une mauvaise manière. Poutine a dépeint faussement Europe et Amérique comme des enfers de perversion, des tyrannies asservissant les populations en échange de la satisfaction de désirs débridés, à la manière du Meilleur des Mondes de Huxley, ou des pièges du Prince de ce monde. Attention à ne pas en arriver à ressembler à cette caricature intéressée. L'envoi en prison des réalisateurs de ce film, et son interdiction, ne sont pas seulement des questions de salubrité publique. C'est nécessaire aussi si l'on tient à ce que l'idéologie tiers-mondiste / conservatrice de Poutine (en papier carton pour les deux termes évidemment, la Russie d'aujourd'hui n'est ni tiers-mondiste ni conservatrice !) ne fasse pas trop d'émules, ni n'éloigne de nous trop de peuples de la planète.
  10. Un général ne gagne pas une guerre à lui tout seul, c'est l'évidence. Et une nation en armes soutenue par armes, renseignement et conseillers des Etats-Unis et d'autres pays de l'OTAN c'est autre chose que des troupes djihadistes légèrement armées, oui. Il reste intéressant de connaître le "profil" de ce nouveau commandant.
  11. Sourovikine est un ancien des guerres de Tchétchénie et de Syrie. Il a pris le commandement du corps expéditionnaire russe en Syrie en 2017 et est reconnu avoir réussi à imposer un tournant dans la guerre. De mars à décembre 2017 - Commandant du groupe de forces des forces armées russes en Syrie. En septembre 2017, sous la direction de Surovikin, un groupe a été créé pour libérer un peloton de police militaire entouré de forces supérieures de terroristes de 29 militaires russes. En conséquence, tous les militaires encerclés ont été retirés de l'encerclement sans perte, et les terroristes ont subi de lourdes pertes. Sous le commandement de Surovikin, un tournant important dans la lutte contre les terroristes a été atteint et plus de 95% du territoire de la Syrie a été libéré .. Selon des experts militaires, c'est Surovikin qui a réussi à renverser le cours de la guerre en Syrie et à organiser la défaite des formations militaires terroristes .Voici un article de 2017 sur les décorations reçues par Surovikin et d'autres suite à service en Syrie. Le président Poutine y avait donné une forte maxime « Ne faites prisonnier personne ! » Le général a dirigé le groupe russe en Syrie de mars à décembre 2017, plus que les autres commandants. Sa mission militaire a été prolongée à plusieurs reprises à la demande personnelle du président syrien Bashar al-Assad. On pense que c'est sous le commandement de Surovikin qu'un tournant dans la lutte contre les terroristes a été atteint. Selon des collègues, le général Surovikin est un commandant dur et doté de principes. Les subordonnés entre eux l'appellent "sévère". Il est l'un des chefs de guerre les plus belliqueux. De l'efficacité, des résultats reconnus par les alliés (Assad), de la dureté. Tout pour plaire à Vladimir Vladimirovitch.
  12. Note qu'en France on a des noms beaucoup moins kikounou. Le secrétaire général de l'Elysée est un certain Alexis Colère
  13. Je ne sais pas si les troupes ukrainiennes à force d'offensives réussies pourraient finir par parvenir jusqu'à l'isthme de Crimée, l'entrée de la péninsule par le Nord. Peut-être, peut-être pas. Mais j'imagine mal qu'elles puissent passer cet isthme sans que la marmotte mette le chocolat dans le papier alu... euh pardon que les neutrons fissionnent les noyaux de plutonium
  14. Turquie, Elon Musk, mêmes positions ? Interviewé sur CNN, le porte-parole du président turc Ibrahim Kalin précise que Poutine veut négocier un nouvel accord d'ensemble avec l'Occident Selon un responsable turc, Vladimir Poutine veut négocier un nouveau "grand accord" entre la Russie et l'Occident. Il semble inévitable que la guerre de la Russie en Ukraine se poursuive pendant un certain temps - et la question est de savoir combien de dégâts auront été causés avant la reprise des négociations, selon un porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan. La Turquie, tout en critiquant l'invasion russe et la récente décision du président Vladimir Poutine d'annexer des territoires en Ukraine, a maintenu de bonnes relations avec le Kremlin et a négocié un accord cet été pour autoriser les expéditions de céréales depuis les ports ukrainiens. (...) Son porte-parole, Ibrahim Kalin, a déclaré à CNN que les négociations allaient probablement reprendre à un moment donné. "La question est de savoir quand nous y reviendrons et combien de dégâts auront été faits d'ici là". a déclaré Kalin lors d'une interview avec Isa Soares de CNN. Les négociations se sont arrêtées après l'annexion par la Russie de quatre régions ukrainiennes la semaine dernière, le président ukrainien Volodymyr Zelensky allant jusqu'à signer un décret déclarant les négociations impossibles. (...) M. Kalin a déclaré que l'arrêt des pourparlers était prévisible, ajoutant qu'il avait récemment discuté de cette question avec le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan. Le responsable turc a déclaré que l'implication de la Russie dans les négociations était également un problème plus important. "Nous comprenons que M. Poutine souhaite conclure un nouveau grand accord, un nouvel accord avec l'Occident. Il s'agit en partie de l'Ukraine, sans aucun doute. Mais la question plus large est vraiment un nouvel accord entre la Russie et le monde occidental", a déclaré M. Kalin. Moscou estime que les accords conclus à la fin de la guerre froide, sous les présidents Mikhaïl Gorbatchev et Boris Eltsine, ne reflètent plus la Russie d'aujourd'hui, a-t-il déclaré. "Il y a une nouvelle Russie, il y a un nouveau monde, il y a une nouvelle réalité, et ils veulent avoir un nouveau marché", a déclaré Kalin. Trouver un accord d'ensemble, au plus vite plutôt que d'arriver à un résultat similaire après avoir fait couler encore beaucoup de sang... ce sont les messages d'Elon comme ceux de Recep Et de même que l'autocrate fournit des armes à l'Ukraine tout en refusant les sanctions contre la Russie, le milliardaire fournit un service Internet par satellite aux troupes ukrainiennes tout en proposant un compromis avec la Russie... un coup à droite un coup à gauche, pour l'un comme pour l'autre En plus, ce n'est pas bête. Une suspension des combats en Ukraine - pas forcément maintenant, les Ukrainiens avancent et voudront sans doute continuer leur offensive quelques semaines encore avant qu'elle arrive à ses limites, mais juste après - jointe à des négociations Etats-Unis - Russie et UE - Russie sur un tel accord pourrait avoir du sens. Au moins, ça ouvrirait une fenêtre et donnerait une chance de peut-être arrêter la guerre (même si bien sûr la réussite ne serait pas assurée et si absence d'accord les combats risqueraient de reprendre plus tard)
  15. Pas forcément une attaque suicide. Le conducteur du camion pourrait simplement ne pas avoir été mis au courant...
  16. C'est vrai D'un autre côté, c'est le jeu de Poutine de mettre les quatre provinces confisquées sur le même plan que la Crimée. C'est pourquoi il leur a donné le même statut, c'est pourquoi il a fait une allusion nucléaire les englobant, laissant entendre que le nucléaire serait le dernier échelon pour les défendre et non seulement pour défendre la Crimée (ce qu'on savait déjà) Aider Poutine à lier la Crimée aux quatre provinces annexées n'est pas à l'avantage de l'Ukraine. Cela dit... Il est vrai que Poutine a probablement déjà décidé de défendre ces 4 provinces, ou les reconquérir si l'Ukraine les récupérait, avec le nucléaire si nécessaire. Donc il est vrai que ça ne fait peut être pas de différence au final. Et en attendant ça met du baume au cœur des Ukrainiens
  17. C'est un avantage opérationnel c'est vrai. Mais cela renforce la détermination russe à tenir le lien terrestre entre Russie et Crimée. Ce qui est un inconvénient stratégique pour l'Ukraine, rendant plus improbable de faire "accepter" à la Russie que les Ukrainiens récupèrent Melitopol, au sens si Kiev en reprend le contrôle de ne pas revenir plus tard (en 2023) avec plus de forces ni d'escalader vers le nucléaire. Obtenir un avantage opérationnel en échange d'un inconvénient stratégique ne me semble pas une bonne opération. Cela dit il est vrai qu'on doit jubiler en Ukraine.
  18. Oui. C'est l'une des raisons pour lesquelles la destruction de ce pont, avec un temps indéterminé pour réparer les dommages, et probablement pas avant la fin de la guerre sinon qu'est ce qui empêcherait une nouvelle frappe... n'est pas forcément l'idée de l'année du point de vue ukrainien. Même si ça leur cause évidemment une jubilation compréhensible vu ce qu'ils subissent par ailleurs. Avant la fin de la guerre ? Ce serait tenter le diable... Joli oui. Même si perso je préfère mon cadeau à moi.
  19. Le point 3 est davantage en filigrane oui. La conséquence me paraît directe cependant parce que la situation dont nous parlons serait une poursuite de l'escalade, face à une Russie beaucoup plus faible que l'OTAN sur le plan conventionnel, escalade annulant la supériorité que la Russie viendrait de s'assurer en Ukraine du sud-est par des moyens nucléaires. Annulant donc un résultat dont Moscou viendrait de montrer qu'il est prêt à passer le seuil nucléaire pour le garantir... C'est à dire un résultat qu'il considère faire partie de ses intérêts vitaux. Démonstration dont la réalité matérielle apparaîtrait sur tous les écrans du monde sous forme d'un certain nombre de champignons atomiques, plus les récits hallucinés des survivants, plus les grands brûlés qu'il faudrait repartir dans les hôpitaux de nombreux pays pour pouvoir les soigner (les capacités de traiter ce genre de blessure sont rares), plus des inquiétudes sur les retombées, etc. etc. La logique même de la préservation des intérêts vitaux implique de ne rien faire qui mette en danger les intérêts vitaux d'une autre puissance dotée, ou plus précisément l'idée qu'elle s'en fait. Sinon cette puissance risque fort de réagir en mettant en danger vos intérêts vitaux à vous. Donc si vous tenez à vos intérêts vitaux, si vous êtes prêts à les défendre à n'importe quel prix y compris un massacre de civils réciproque par millions chez les autres et chez vous... Vous êtes aussi prêt à payer le prix beaucoup plus petit consistant à vous abstenir d'atteindre ce qu'une autre puissance dotée considère sincèrement être ses intérêts vitaux. Même si cette définition est contraire au droit international, même si elle piétine un pays qui a le tort de ne pas être une puissance dotée - du moment bien sûr que vous n'êtes pas engagé envers ce pays par une alliance. Or la France est engagée envers Pologne et Roumanie, envers Lituanie et Grèce... Mais pas envers l'Ukraine. La question fondamentale est donc celle de la sincérité de la direction russe. Non pas seulement l'homme Poutine bien sûr, même si c'est lui l'autocrate, mais la classe politico-militaires, les siloviki. Merkel, qui connait très bien l'homme Poutine qu'elle a longtemps pratiqué, chacun parlant la langue de l'autre, a récemment averti qu'elle considère qu'il est absolument sérieux, qu'il ne bluffe pas. Un peu d'exploration des discours des autres dirigeants et des analystes de défense russes suffit à convaincre que Poutine n'est pas seul. Ou alors, s'ils font tous semblant, nous avons affaire à une troupe d'acteurs nombreuse, tous très bons, et très bien coordonnés. Ce n'est pas le plus probable. Je me répète, mais je ne crois pas que la Russie passera au nucléaire à court terme. Si tout va mal pour eux encore l'année prochaine, oui le risque existe. Alors les cartes seront abattues, et on verra qui bluffait et qui ne bluffait pas. Je suis convaincu que c'est l'Amérique qui bluffe. Ils n'attaqueront pas les forces russes dans ce cas. Et l'intervention d'Emmanuel Macron peut encore être résumée ainsi "Joe, n'essaie pas de bluffer. En tout cas moi je ne ferai pas semblant" Je me réjouis que le PR refusé ce jeu.
  20. Rappel utile, mais comme indiqué dans l'article Erdogan s'est coupé de tous les pays d'Europe, et de l'Amérique par dessus le marché : «Erdogan n’a pas intérêt à déclencher un incident en Grèce.» Il s'agit très probablement de provocations à usage interne. Si cependant Erdogan est devenu idiot, la Turquie se retrouvera en guerre au minimum contre la Grèce et contre la France, une bonne partie de la flotte turque ira au fond de l'eau, et la ou les îles qui auraient été conquises par surprise seront libérées par la force. Erdogan le sait. C'est pourquoi je pense qu'il ne se passera rien
  21. Emmanuel Macron a été invité aujourd'hui à commenter les déclarations du président américain sur un "Armageddon" nucléaire. Le passage commence à 0'46''. Je transcris : Je me suis toujours refusé, en général, à faire de la politique-fiction. Et en particulier je pense que c'est adapté quand on parle de nucléaire. Nous sommes une puissance dotée. Nous avons à cet égard une doctrine qui est claire, que j'ai pu réitérer il y a de cela quelques semestres et qui ne change pas. Et je pense qu'en la matière il nous faut tous avoir beaucoup de prudence. Les paroles peuvent sembler modérées, voire un peu fades ou creuses. En réalité elles sont fortes, voire cinglantes - c'est que le "langage nucléaire", le langage des personnes qui ont le contrôle direct d'un arsenal nucléaire lorsqu'elles parlent de ces armes, est par nature et obligation policé, et il faut en tenir compte pour interpréter. Les messages que j'entends sont les suivants : 1. Le président Biden a parlé de façon inadaptée et imprudente 2. La France maintient et maintiendra sa "claire" doctrine de dissuasion nucléaire protégeant ses seuls intérêts vitaux. En filigrane - enfin à peine - le rappel que l'Ukraine n'est pas un intérêt vital de la France 3. En filigrane aussi, ou du moins en conséquence assez immédiate, le fait qu'une campagne militaire contre une autre puissance dotée - la Russie - pourrait mettre en danger les intérêts vitaux de la France. Bref, que dans le cas où les Etats-Unis attaqueraient les forces russes suite à des tirs nucléaires russes en Ukraine, la France n'y participerait pas Quoi que l'on pense de Macron, et les opinions politiques les plus diverses peuvent être soutenues, je crois nécessaire de reconnaître une chose : Emmanuel Macron n'est pas en état de mort cérébrale
  22. Ce n'est pas "fou" du tout. Dit autrement : un agresseur est forcé d'être incomparablement plus prudent si sa cible a une dissuasion nucléaire. C'est bien la raison pour laquelle nous avons des armes nucléaires ! Même logique pour Israël... le Pakistan... même la Corée du Nord... et les autres. C'est simplement une vérité qui n'a finalement convaincu qu'assez peu de pays. Il n'y a que 9 puissances nucléaires sur la planète, tandis que le traité d'interdiction des essais nucléaires aurait nécessité pour entrer en vigueur (il ne l'est pas) la ratification de chaque membre d'une liste comptant pas moins de 44 pays... c'est-à-dire que chacun d'entre eux était estimé capable d'avoir un programme nucléaire s'il le décidait. C'était en 1996. Aujourd'hui le nombre est probablement plus important. Certains scénarios d'évolution du conflit russo-ukrainien pourraient faire changer d'avis pas mal des 35 pays "qui pourraient mais ont décidé que non". Peut-être, peut-être pas. Le texte correspondant sur Wikipédia précise que l'Ukraine n'a jamais eu le contrôle sur aucune arme nucléaire - elle ne contrôlait pas les armes soviétiques restées sur son territoire. Et surtout que prendre le contrôle sur ces armes, et en faire un programme crédible et qui puisse être maintenu dans le temps aurait posé des problèmes pratiques redoutables. S'il y avait eu une volonté politique d'acier à Kiev pour aller dans cette direction, peut-être y seraient-ils arrivés, contre des pressions massives issues à la fois de l'Ouest et de l'Est. Ce n'est même pas certain. Il n'y avait pas une telle volonté inflexible à l'époque. Oui. Les années qui viennent seront économiquement difficiles en Europe, à des degrés divers selon les pays certes, mais pour tout le monde. Et l'hiver 2023-24 sera plus dur que l'hiver qui vient, précisément pour cette raison.
  23. Bon sang supprime ce commentaire tout de suite ! C'est secret défense, ça n'a rien à faire sur le forum
  24. Analyse intéressante de Policy Tensor sur un potentiel Zugzwang nucléaire Un zugzwang, c'est une situation où on est forcé de jouer alors qu'on ne dispose que de mauvaises options. L'auteur décrit la situation à laquelle devrait faire face Washington après que Moscou ait passé le seuil nucléaire en Ukraine. Discutable, comme toute analyse, mais intéressant Je ne copie que des extraits Supposons que les armées russes en Ukraine risquent de s'effondrer, de sorte que les options de Poutine sont d'introduire des armes nucléaires dans le conflit ou de capituler. Dans une situation aussi désespérée, Poutine pourrait bien trouver l'escalade plus attrayante que la capitulation. Mais à quoi cela ressemblerait-il ? L'utilisation d'armes nucléaires par la Russie, à quelque échelle que ce soit, transformerait complètement le conflit en un type de conflit entièrement différent et beaucoup plus dangereux. Briser le tabou nucléaire vieux de 76 ans serait un événement extrêmement dramatique. Nous devrions nous attendre à une panique mondiale, du genre de celle que nous n'avons jamais vue auparavant, pas même en octobre 1962, qui était "une crise légère", comme l'a dit Schelling (il essayait de saisir tout l'espace de possibilités des concours de prise de risque et de tolérance à la douleur). (...) Précisément parce qu'il s'agit d'une rupture spectaculaire avec les précédents, même une détonation de démonstration changerait radicalement le caractère du conflit russo-occidental sur l'Ukraine. Les New-Yorkais et les Berlinois, etc., fuiront probablement les villes. Partout, en Europe et en Amérique, les supermarchés se videraient probablement en quelques heures. De nombreuses autorités locales pourraient mettre en place des mesures de défense civile, alors même que les gouvernements fédéraux appellent partout au calme. Un effondrement généralisé de la loi et de l'ordre serait une réelle possibilité, surtout en Amérique, où il serait accompagné de passions partisanes et d'accusations. Dans de telles conditions, il sera extrêmement difficile de maintenir l'alliance occidentale. En effet, il est possible que même l'OTAN se brise sous la pression, car les forces politiques anti-guerre et/ou pro-russes émergeraient de la répression et menacent de briser la coalition occidentale. À mon avis, l'effet immédiat sur le champ de bataille serait de geler de force le conflit militaire sur le terrain. Le seul impact psychologique de la détonation obligerait les Ukrainiens à arrêter immédiatement toutes les offensives militaires. Et si les Ukrainiens avaient un tel appétit pour le risque qu'ils voulaient poursuivre la lutte militaire, les États-Unis les obligeraient à faire marche arrière sous peine de les abandonner. Car l'effet diplomatique serait tout aussi spectaculaire. La réponse verbale de la communauté des nations sera un opprobre extrêmement fort sur les actions russes, bien sûr. Mais, plus important encore, la pression mondiale sur les parties belligérantes pour qu'elles cessent de se battre et commencent à négocier diplomatiquement serait considérable. Si cela se produit, les États-Unis ne se retrouveront qu'avec de mauvaises options. En effet, la Russie aurait imposé un Zugzwang nucléaire aux États-Unis. Zugzwang : Situation dans laquelle l'obligation de faire un coup à son tour constitue un désavantage décisif. (...) Précisément parce que la Russie est si faible par rapport à l'OTAN, toute guerre Russie-OTAN finira par dégénérer en guerre nucléaire stratégique, le seul niveau auquel la Russie jouit de la parité avec les États-Unis. Ainsi, toute contre-escalade de la part des États-Unis comporterait un risque d'escalade et un danger nucléaire. Il pourrait être logique de supporter ce risque si un intérêt stratégique vital des États-Unis était en jeu - une attaque contre l'Europe occidentale, par exemple. Mais supporter ce risque d'escalade vaut-il la chandelle pour une position étendue jusqu'à la frontière russe ? (...) À mon avis, si la Russie risque sérieusement d'être évincée d'Ukraine, le Kremlin tentera une "escalade vers la désescalade" en ordonnant une "détonation de démonstration" qui mettra les États-Unis dans un Zugzwang nucléaire. Les États-Unis ont tout intérêt à prévenir un tel succès catastrophique des Ukrainiens. Si les Ukrainiens deviennent effectivement si forts qu'un effondrement de l'effort de guerre russe, et donc une escalade nucléaire, devient probable, alors les États-Unis doivent chercher à contrecarrer un tel scénario dangereux et risqué. Bien entendu, les États-Unis ne peuvent pas jeter l'Ukraine sous le bus. Il est donc temps d'amener les Russes à la table des négociations, bien avant que l'un des scénarios de cauchemar que je vous ai dépeints ne menace de se réaliser. (...) Kiev et Washington sont en bonne position pour suggérer la table des négociations en ce moment. En attendant, ils courraient le risque que les chances de la Russie dans la guerre s'améliorent (réduisant le pouvoir de négociation de l'Occident) ou qu'elles s'aggravent (conduisant à un Zugzwang nucléaire). Il existe c'est vrai un scénario positif, où du côté américain la conscience des risques encourus à poursuivre la guerre, et du côté russe la conscience des coûts encourus et l'acceptation d'une victoire moindre qu'initialement, se conjugueraient pour conduire à des négociations et une suspension des combats à court terme. Ce scénario serait probablement dénoncé par beaucoup d'Ukrainiens, mais si la description des risques faite par l'auteur est réaliste, il serait d'assez loin un moindre mal. Je ne dis pas que j'y crois Juste qu'on ne peut pas non plus ne parler que des scénarios les plus graves et exclure les autres. Les bonnes surprises, ça existe aussi.
  25. Elle fore avec ardeur. Elle va finir par trouver du pétrole. Perso, j'ai pris conscience de l'existence de cette responsable politicienne lorsqu'elle a étalé son ignorance de si belle manière... alors qu'elle était ministre des affaires étrangères, pas moins ! Menaçant la Russie de "conséquences" si elle envahissait l'Ukraine, elle a déclaré que "nous fournissons et offrons un soutien supplémentaire à nos alliés baltes de l'autre côté de la mer Noire". Ces "alliés" sont l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie. Ca fait un moment que le lion britannique est gouverné par des ânes. Celle-là pourrait battre des records
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