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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Avec une source, c'est mieux « La base de cet accord repose essentiellement sur des garanties très solides, similaires à celles prévues à l'article 5 », a déclaré un haut responsable américain. « Ces garanties ne seront pas sur la table indéfiniment. Elles sont actuellement sur la table si une conclusion satisfaisante est trouvée. » (...) Lorsqu'on lui a demandé si l'offre de garanties de sécurité était limitée dans le temps, (Trump) a répondu : « La limite de temps est le moment où nous pourrons la mettre en œuvre. » Et, surtout, avec le contexte général Les États-Unis espèrent que la Russie acceptera cet arrangement dans le cadre d'un accord final et autorisera l'Ukraine à rejoindre l'Union européenne. Cette estimation pourrait s'avérer trop optimiste, compte tenu du refus du Kremlin de faire des concessions dans les négociations de paix jusqu'à présent. Moscou ne s'est pas encore prononcée sur les nouveaux accords élaborés en Europe ces derniers jours. « Nous pensons que les Russes, dans un accord final, accepteront toutes ces conditions qui permettront à l'Ukraine d'être forte et libre » Etant donné que le Kremlin refuse depuis le début de faire la moindre concession sur ses conditions de victoire, étant donné que l'objectif même de la guerre est exactement l'opposé d'une Ukraine "forte et libre"... Ce qui se passe actuellement est que Américains, Ukrainiens et Européens négocient, et négocient dur, la proposition qui sera présentée par Washington à Vladimir Poutine pour qu'il lui dise non -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne crois pas non, mais c'est un élément de contexte. En gros : Milov répète ça en boucle depuis 2022, sans grand changement. Donc le fait qu'il le dise n'est pas plus une indication de problèmes sérieux à court terme pour la Russie que ça l'était en 2023 ou en 2024 La question c'est : que sont les Sudètes dans la comparaison ? Si les Sudètes c'est par exemple l'un des pays Baltes, alors la comparaison tient tout à fait effectivement, car les pays européens ont dit clairement qu'ils défendraient tous les membres de l'OTAN par les armes. Il y a effectivement refus par avance d'une éventuelle exigence d'abandonner les Baltes pour avoir la paix (Trump le fera lui aussi pas d'inquiétude... "two weeks from now" ) S'il s'agit de l'Ukraine alors je ne vois pas de sens à la comparaison, car aucun pays européen n'envisage de faire la guerre en Ukraine contre la Russie Enfin sauf si le message est "Le refus des Européens de faire la guerre à la Russie maintenant en Ukraine est déjà un nouveau Munich". Mais ce n'était pas celui de Merz (et en plus ça ne tiendrait guère, car Paris et Londres s'étaient bien engagés à défendre la Tchécoslovaquie, engagement qu'ils ont renié, tandis qu'il n'existe aucun engagement pour aucun pays de l'OTAN à défendre l'Ukraine) C'est là le sophisme de Poutine. De fait, selon lui, la Russie ne fait aucunement la guerre contre l'Ukraine (Mais qu'allez-vous penser là Monsieur !). Non, non, elle fait la guerre au gouvernement nazi à Kiev, lui-même simple marionnette du Grand Satan de l'Occident S'ils décidaient de se battre en Ukraine, il est vrai que les pays européens pourraient utiliser le même genre de sophisme en prétendant qu'ils ne font pas la guerre contre la Russie. Mais par exemple pour l'Ukraine. Ou autre masque La question n'est pas d'actualité cependant, car aucun pays européen n'envisage de faire la guerre aux côtés de l'Ukraine Poutine est bien embêté ! Il ne veut pas qu'il y ait de troupes européennes en Ukraine, et là les Européens imposent que SI la Russie arrête sa guerre contre l'Ukraine, il y aura des troupes européennes ensuite Enfin, il serait tout particulièrement embêté s'il avait l'intention d'arrêter la guerre avant d'avoir vaincu l'Ukraine et de lui avoir imposé le contrôle par la Russie Mais comme il n'en a de toute façon pas l'intention... eh bien il n'est pas si embêté que ça, en fait. Je pense qu'il s'en remettra Lesquels ne veulent pas soutenir une force de son genre. Donc eux aussi sont bien embêtés ! Oh là là ils ne veulent pas, et voilà que les Européens le demandent. Qu'est-ce qu'ils peuvent faire devant une telle situation ? Je ne vois guère... A moins que... -
On trouve des aigles lutrins dans certaines églises, afin d'y faire reposer la Bible pour la lecture. L'aigle étant de ce que je comprends le symbole de l'apôtre Jean et de son Evangile De deux choses l'une : soit Donald Trump est en train de lire la Bible, soit... euh... ... Ah tiens, non zut en fait
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Plus important que toutes ces considérations sur la stratégie de sécurité américaine Parlons de l'architecture à Washington ! Plus précisément à Arlington, juste à côté Nous construisons un Arc comme l'Arc de Triomphe à Paris (...) Il sera comme celui de Paris mais pour être honnête avec vous il va complètement l'enfoncer Je crois que dans ce cas les psychologues américains parleraient de Paris envy
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Texte intéressant, non pas tant sur les politiques de l'administration Trump, mais sur la manière dont elles sont représentées, sur le spectacle qu'elles font. Par un ancien officier des Marines... qui se base sur Saint-Augustin. Eh oui, les Marines savent aussi penser et être cultivés ! Saint Augustin et le spectacle de la cruauté trumpiste, une conversation avec Phil Klay Vous êtes romancier et ancien officier des Marines. Vous avez combattu en Irak et avez écrit plusieurs textes importants sur votre expérience, entre la fiction et la non-fiction. Comment comprenez-vous le spectacle de la cruauté quotidiennement mis en scène par l’administration Trump, et cette nouvelle contamination américaine entre la guerre et le spectacle ? Les responsables de l’administration Trump publient systématiquement des vidéos cruelles et brutales. Chaque jour, nous assistons, via les réseaux sociaux, à l’explosion de bateaux présumés transporter de la drogue, à l’emprisonnement de migrants menottés et en larmes par des agents masqués, ou encore à la mise en scène de l’incarcération dans les prisons salvadoriennes. C’est une rupture. Pour comprendre son effet profond, il faut toutefois faire un détour par une histoire racontée par saint Augustin dans les Confessions. Laquelle ? Nous sommes au IVe siècle. Un jeune homme nommé Alypius arrive à Rome pour étudier le droit. Alypius est quelqu’un d’intègre, il a le sens de l’humanité et de l’honneur. Il sait que les habitants du cœur de l’Empire prennent plaisir aux jeux cruels des gladiateurs, et il se promet de ne jamais y assister. Puis un jour, ses camarades l’y traînent malgré lui. Au début, Alypius est horrifié par le Colisée. Augustin écrit ces lignes terribles : « Le lieu tout entier bouillonnait d’un plaisir monstrueux pris à la cruauté. » Alypius ferme les yeux, il refuse de regarder le mal qui l’entoure. Mais quand un gladiateur tombe, la foule rugit et la curiosité force Alypius à ouvrir les paupières. Ce qu’il se passe alors est décisif — Alypius a été « frappé dans son âme par une blessure plus grave que celle reçue par le gladiateur dans son corps ». Il a vu le sang. Il a absorbé la sauvagerie, la cruauté. Il est désormais fasciné : « Il s’abreuve de folie. » Bientôt, dit Augustin, il devient « un digne compagnon de ceux qui l’avaient conduit là ». Vous pensez que c’est ce qui est en train de se passer aux États-Unis ? Il existe de nombreuses raisons de s’opposer aux politiques que mettent en scène les vidéos et les mèmes de l’administration Trump. Mais une raison prime : les images elles-mêmes infligent des blessures morales, comparables à celle qu’Alypius subit lorsqu’il ouvre les yeux. Le président occupe une position de leadership moral. Lorsqu’un président et ses responsables « vendent » leurs politiques, ils vendent aussi une certaine idée de ce que signifie être américain : ce qui doit susciter notre amour, notre haine, notre dégoût ou notre jubilation. Si, comme le pensait James Madison, tout gouvernement repose sur l’opinion, alors cette mise en forme morale de l’électorat est précisément ce qui donne au président sa liberté d’action — et ce à quoi nous devrons encore faire face bien après son départ. Au milieu du flot d’horreurs, de scandales et d’accusations, il est utile de se demander ce que le président Trump et son administration font à l’âme de la nation — quel type de « dignes compagnons » ils cherchent à faire de nous. Le 2 septembre un bateau au large de Trinité-et-Tobago a été l’objet d’une série de frappes américaines. Le Washington Post a révélé que le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, avait donné l’ordre de tuer tous les occupants du bateau, que l’administration affirme être un navire de trafiquants de drogue. Une première frappe a neutralisé l’embarcation, laissant deux survivants agrippés à l’épave. L’amiral Frank M. Bradley, commandant des opérations spéciales, aurait alors ordonné une seconde frappe, tuant ces hommes sans défense. Les autorités ont pourtant nié ces faits. Oui. Le porte-parole du Pentagone, Sean Parnell, a affirmé que « tout ce récit était faux » ; puis Donald Trump a déclaré qu’il « n’aurait pas voulu » d’une seconde frappe, ajoutant que « Pete a dit que cela n’avait pas eu lieu ». Ensuite, la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a confirmé qu’il y avait bien eu une seconde frappe, ordonnée par l’amiral Bradley — mais qu’elle était légale, car l’amiral agissait « pleinement dans le cadre de son autorité et du droit régissant l’engagement afin de s’assurer que le bateau soit détruit et que la menace contre les États-Unis soit éliminée ». Dans le même temps, pour se moquer, le secrétaire Pete Hegseth publiait la couverture d’un faux livre pour enfants montrant une tortue dans un hélicoptère tirant une roquette sur un bateau transportant des « narcoterroristes ». Cette affaire a suscité un débat juridique intense. Était-ce un crime de guerre ? Les Conventions de Genève stipulent que les naufragés doivent être « respectés et protégés ». Le Law of War Manual du Département de la Défense précise que des survivants sans défense ne constituent pas des cibles légitimes. Les règlements de La Haye interdisent les ordres déclarant qu’aucune pitié ne sera accordée. Mais on peut aussi poser la question autrement : s’agissait-il simplement d’un crime ? Selon la War Powers Resolution, le président doit informer le Congrès dans les 48 heures lorsque les forces américaines entrent dans des hostilités, et toute action dépassant 60 jours sans autorisation du Congrès est illégale. Or cette campagne de frappes dure depuis bien plus de 60 jours, ne soutient aucune guerre autorisée et repose donc sur une base juridique inexistante. Le juriste Adil Haque l’a résumé ainsi : « Il n’y a pas de conflit armé, donc il n’y a pas de cibles légitimes. Ni les personnes. Ni les bateaux. Ni la drogue. C’est un meurtre, que l’amiral visât les personnes ou la drogue en sachant que ces personnes mourraient. » Pourquoi estimez-vous que ce débat juridique passe à côté de l’essentiel ? Parce que l’administration Trump semble engagée dans un effort bien plus large. Au lieu d’analyses juridiques rigoureuses, de justifications détaillées des frappes ou d’explications sur l’impossibilité de recourir à des méthodes plus classiques, nous avons droit à des mèmes, à des vidéos de personnes tuées, à des images puériles glorifiant la violence. La question qui semble importer n’est pas « est-ce légal ? », « est-ce un crime de guerre ? », « est-ce un meurtre ? », ni même « est-ce bon pour l’Amérique ? », mais plutôt : « cette violence n’est-elle pas délicieuse ? » Une partie importante des soutiens du président semblent désormais partager cette lecture. Absolument. Le commentateur Jesse Watters, sur Fox News, s’est dit sidéré à l’idée que les États-Unis puissent faire preuve de clémence envers un ennemi : « On fait exploser des terroristes dans les Caraïbes, mais on devrait les sauver de la noyade s’ils survivent ? » La présentatrice Megyn Kelly est allée plus loin encore : « J’aimerais vraiment non seulement les voir mourir dans l’eau, sur le bateau ou dans l’eau, mais les voir souffrir. J’aimerais que Trump et Hegseth fassent durer, qu’ils perdent un membre et se vident de leur sang. » Une enquête de l’Associated Press suggère que les personnes qui sont ciblées ainsi sont souvent des hommes pauvres : ce peuvent être un pêcheur, un chauffeur de moto-taxi, un conducteur de bus, vivant dans des maisons en parpaings, avec un accès irrégulier à l’eau et à l’électricité, gagnant environ 500 dollars par traversée. Si ces hommes étaient coupables, leurs crimes seraient jugés passibles de prison — pas d’une mort lente et atroce. Que révèle, selon vous, cette célébration de la mort ? Elle nous éloigne de beaucoup des débats sur le droit des conflits armés, la Constitution ou même la morale chrétienne qui poussa Augustin à formuler une première théorie de la guerre juste. Nous sommes dans le Colisée — un Colisée numérique, qui nous permet d’assister au spectacle sans quitter notre salon, d’entendre les clameurs de la foule et de subir la même blessure morale qu’Alypius il y a plus de 1 600 ans. Y a-t-il une différence substantielle entre ces mises en scène et la revendication de cette violence impériale, dissimulée lors des attaques de drones ou de la guerre d’Irak ? C’est une question complexe, mais je peux vous répondre à partir de mon expérience. Il y a vingt ans, j’ai rejoint les Marines parce que je pensais que le métier des armes était honorable. Son honneur tient à la fois à la compétence martiale et au respect d’un code de conduite. L’entraînement militaire vise la formation du caractère, enseignant des vertus autant que des tactiques. La barbarie, en revanche, souille tous ceux qui portent — ou ont porté — l’uniforme. Le goût de la cruauté transforme une vocation noble en simple brutalité. Augustin écrivait : « Les vrais maux de la guerre sont l’amour de la violence, la cruauté vengeresse, l’hostilité implacable, la résistance sauvage et la soif de domination. » Il pensait que ces pulsions animaient les guerres du monde païen. Nous serions naïfs de croire qu’elles ne nous traversent plus — mais nous devons être capables de reconnaître la différence des effets produits par l’administration américaine. Dans La Cité de Dieu, Augustin distingue les peuples unis par des amours communs de ceux dominés par la soif de domination. Un président qui souhaite diriger une nation unie par des valeurs partagées pourrait offrir quelque chose comme le second discours d’investiture de Lincoln, empreint de tristesse face à la guerre, sans triomphalisme, reconnaissant les fautes des deux camps et appelant à combattre « sans malice envers personne, avec charité pour tous ». Pour une nation vouée à la domination brutale, il faut au contraire une population qui se délecte des démonstrations de cruauté. La glorification de la mort, les mèmes déshumanisant sur la souffrance d’autrui, les promesses de violence assorties de justifications dérisoires convergent vers le même point. Nous sommes loin de la nation chrétienne à laquelle Lincoln pensait s’adresser. Mais une question intime demeure, aux conséquences politiques immenses : puisque nous nous abreuverons tous, chaque jour, de cette folie cruelle, comment protéger nos âmes ? Matière à réflexion, je dirais
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Merci pour le partage Un élément de contexte important : Milov passe son temps depuis 2022 à expliquer, de manière souvent affirmative et émotionnelle, avec beaucoup de détails mais peu de sources, que la Russie va de plus en plus mal économiquement, que tout cela va bientôt déboucher sur des catastrophes économiques etc. A t il raison ? Ou plus exactement finira t il par avoir raison en définitive ? Ce n'est pas exclu Mais si c'est le cas, je pense personnellement que ce sera plutôt comme une horloge arrêtée qui donne l'heure juste deux fois par jour -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
La comparaison peut être défendue ou contestée, mais je n'ai même pas envie de faire ni l'un ni l'autre Le principal à mon sens est que cette comparaison est hypocrite Car lorsqu'on critique la décision de Paris et Londres d'avoir accepté le meurtre de la Tchécoslovaquie, on affirme que ces deux capitales auraient du attaquer l'Allemagne, ce qui d'une part aurait signifié respecter leur engagement, d'autre part aurait rendu la seconde guerre mondiale un peu moins destructrice, Berlin disposant d'une année de moins pour se préparer alors que les Tchécoslovaques se seraient défendus Donc, si la comparaison de l'attaque de Poutine contre l'Ukraine avec celle de Hitler contre la Tchécoslovaquie était sincère, ceux qui la défendent proposeraient d'attaquer la Russie maintenant, et ils regretteraient encore de ne pas l'avoir fait dès 2022. Mais ce n'est pas ce qu'ils font ==>C'est que leur comparaison est hypocrite Pour le reste le chancelier a raison oui. Soutenir l'Ukraine par des envois d'armes. Il faudrait d'ailleurs les augmenter grandement afin que Kiev ait au moins une petite chance d'éviter défaite militaire et perte de l'indépendance dans les années qui viennent -
Europe de la Défense ?
Alexis a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
A mon avis, si la politique intérieure française commence à arriver plus fréquemment dans les sujets de discussion, les modérateurs négligeront l'étape préstratégique et passeront directement au stratégique Le M-51 direct, sans passer par l'ASMP-A d'ultime avertissement Le truc, c'est que les membres ordinaires comme moi n'ont pas la possibilité de répondre au même niveau, en excluant un modérateur après avoir été exclu. Pas d'équilibre de la terreur donc. C'est la position du Japon en 1945... Donc, si d'aucuns se sentent de partir en mode Ōka ("fleur de cerisier" le nom de la bombe volante pilotée par les kamikazes) en initiant des discussions de politique intérieure, je m'inclinerai en les regardant partir à la mort pour l'Empereur... mais ce sera sans moi -
Allemagne
Alexis a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne sais pas si c'est à ajouter au thème "déclarations dans tous les sens", ou si au contraire c'est le début d'une clarification, mais voici une déclaration bien différente de Merz aujourd'hui au Parteitag de la CSU "Chers amis, les décennies de Pax Americana sont largement révolues pour nous en Europe, et pour nous en Allemagne également. Elle n'existe plus telle que nous la connaissions. C'est ainsi. Les Américains défendent désormais leurs propres intérêts de manière très, très agressive. Et cela ne peut signifier qu'une chose : que nous aussi, nous devons désormais défendre nos propres intérêts. Et, chers amis, nous ne sommes pas si faibles après tout. Nous ne sommes pas si petits après tout." J'espère que ça ne prendra pas 10 ans comme l'écrivait @Manuel77, mais il me semble en tout cas qu'il faut un peu de patience avant que l'Allemagne ne définisse clairement sa nouvelle posture internationale Et bien sûr... Il faut aussi travailler la nôtre -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui, c'était une confusion, merci La Rada est effectivement l'organe législatif ukrainien, la Douma est le russe -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Petit retour en arrière. Rien de nouveau certes, mais cela permet de mesurer le chemin parcouru Nous sommes le 22 février 2022. Émission de débat à la télévision russe autour d'Olga Skabaeva l'une des principales propagandistes journalistes. On parle de la reconnaissance par la Rada de l'indépendance des provinces sécessionnistes de l'Ukraine Donetsk et Luhansk L'un des invités dénonce la marche à la guerre. Il alerte contre une guerre catastrophique qui pourrait tuer "des dizaines de milliers" de gens La présentatrice ne le laisse pas développer sa pensée. Elle couvre sa voix, finir par lui intimer l'ordre de la fermer. Elle insiste avec morgue - Y a t il eu une guerre après l'Ossétie et l'Abkhazie ? Non ! - Pourquoi le grand guerrier Zelensky n'a t il pas attaqué la Crimée ? Parce qu'il ne peut pas ! - Que se passera t il si l'armée russe entre dans le Donbass ? Il n'y aura pas de guerre, c'est plutôt la guerre de Kiev contre le Donbass qui s'arrêtera immédiatement ! Bilan près de quatre ans plus tard : cela fait longtemps que les gens de ce genre ne sont plus invités à la télévision russe. Il n'est plus nécessaire de leur intimer l'ordre de se taire Il se trompait cependant, il lui manquait un zéro. Ce ne sont pas des dizaines, mais des centaines de milliers de morts -
Délire peut-être, mais il faut quand même remarquer le goût exquis de cette carte d'immigration accélérée Je veux dire, ça fait rêver, non ?
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Europe de la Défense ?
Alexis a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
Oh l'affaire Dreyfus, la collaboration, la colonisation, les sujets légers quoi, pas de problème pour en parler Mais le sujet vraiment délicat, les retraites, ça non ! -
Allemagne
Alexis a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Avec l'argent gagné à travailler dans les filiales françaises des entreprises américaines La ressource exploitable dans l'ensemble des pays, en proportion bien sûr de leur développement humain, c'est la main d'oeuvre éduquée Naturellement, un pays est moins prospère à être simple bassin de ressources humaines qu'à être en plus tête de nombreuses entreprises multinationales. C'est là l'enjeu Tout aussi naturellement, les États-Unis ne sont pas là seule puissance prédatrice qui vise la France et les autres pays européens. La Chine est actuellement la plus dangereuse, parce que la plus efficace Tout aussi naturellement, la France peut également être une puissance prédatrice - à mesure de ses moyens Et bien sûr, dans un monde où la prospérité générale s'élève - > 3% de croissance la dernière décennie à l'échelle mondiale - du fait essentiellement de l'accession de peuples nombreux à l'éducation, et encore de l'innovation techno-scientifique - même le perdant de la compétition économique peut encore y trouver un avantage Sauf si une partie du Monde cumule à la fois : - Décroissance démographique (de moins en moins de jeunes), - Stagnation (pays nordiques) voire régression (France) éducative, - Environnement défavorable ou disons moins favorable à l'innovation, et - Diverses illusions politiques coûteuses (je ne liste pas, on serait hors charte) Mais ça... C'est de leur responsabilité, n'est-ce pas ? C'est eux qui l'ont choisi. Si ça ne leur convient pas, eh bien à eux de le changer L'Europe est cette partie du Monde. Pas étonnant que nous soyons en train de décliner. La vérité est que... c'est nous qui l'avons choisi, et qui maintenons ce choix Le facteur d'espoir, c'est que nous apprécions de moins en moins les conséquences de ce choix. Il est possible que nous changions notre choix. Tout est dans nos mains La défense contre les prédations économiques américaines, chinoises ou autre est bien évidemment nécessaire, mais elle n'est pas le premier levier. Le premier levier c'est de choisir l'ascension plutôt que le déclin, la vie plutôt que la mort Donc : enfants, éducation, innovation. Et pragmatisme Je ne sais pas combien de temps il faudra, mais cela dépendra à mon avis grandement des stimuli extérieurs Attaque russe contre un pays européen de l'OTAN d'ici cinq ans, ou non ? Évacuation complète des bases américaines en Allemagne, aucune évacuation (Rammstein est trop pratique !), situation intermédiaire ? -
Europe de la Défense ?
Alexis a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
La raison est une caractéristique spécifique des Français, que la série de BD Astérix représente de cette manière La tendance aux disputes et bagarres ! Si les discussions politiques étaient autorisées, la températures monterait de plusieurs crans, les disputes et accusations réciproques fleuriraient, on ne parlerait plus guère des thèmes du forum... et les modérateurs ne sauraient plus où donner de la tête ! -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Financer est un effort. Comme on dit, "l'argent magique ça n'existe pas" Donc oui ça suppose soit de diminuer les dépenses sociales (le régalien ce n'est pas vraiment le sujet du jour), soit d'augmenter les impôts Ca n'a rien d'impossible évidemment. Si on est convaincu que c'est important, voire nécessaire, pour la sécurité de long terme de la France Tout est dans ce "Si". C'est pour cette raison que la communication vague des gouvernements, pleine de grands mots et très peu de concret, est si dommageable. C'est au contraire la plus grande clarté et la plus grande spécificité qui seraient nécessaires pour avoir une chance de convaincre les Français De convaincre que le jeu en vaut la chandelle pour augmenter la sécurité de la France -
Joseph Henrotin prépare un livre sur le F-35, sortie prévue début février. Le titre... est bien trouvé La formule complète est bien sûr « Un Avion pour les gouverner tous Un Avion pour les trouver Un Avion pour les amener tous, Et dans les ténèbres les lier Au pays de Mordor où s'étendent les ombres. » Et voici le Rafale qui arrive
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Europe de la Défense ?
Alexis a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
Finalement, je ne suis pas sûr qu'il soit nécessaire de se préoccuper de la défense des pays européens Donald Trump va s'en occuper pour nous. Puisque comme il l'a signalé "Les pays européens disent que votre président pourrait aussi bien être le leader des pays européens. Ils nous respectent comme jamais auparavant." Voilà. Une fois que Trump sera devenu président français, chancelier allemand, président du conseil italien etc. etc. il nous dira quoi faire pour nous défendre, on n'aura plus à penser il suffira d'appliquer -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Et il aurait encore été préférable que les Européens refusent d'utiliser un apparent "argent magique" (on confisque ce truc et on n'a plus rien à payer, c'est chouette dis donc !) qui risque fort de coûter plus cher à terme avec les procès devant des cours étrangères et des confiscations d'avoirs européens dans ces pays Et qu'ils avouent honnêtement à leurs peuples qu'il est nécessaire de financer la guerre en Ukraine à hauteur de ~80 milliards € par an au bas mot. Soit une quinzaine de milliards pour la France, et non 5. Vingt à vingt-cinq pour l'Allemagne, et non 15 Et qu'ils expliquent clairement aux peuples pourquoi c'est nécessaire et un effort qui pourrait être fructueux à terme (pour l'instant beaucoup de mots, de grands mots d'ailleurs, mais de clarté guère... alors que ce serait possible, car l'argument se trouve être vrai !) Et qu'ils utilisent cet argent avant tout pour augmenter à marche forcée la production d'armes en Europe - du bon type d'armes - de façon à alimenter l'armée ukrainienne en urgence, y compris avec une partie de leurs stocks actuels qu'il serait envisageable de faire baisser davantage temporairement puisque l'industrie européenne serait active à préparer ceci : "Guns... Lots of guns!" Ce qui créerait d'une part une chance réelle pour l'Ukraine de finalement parvenir à freiner l'avancée russe et surtout d'éviter l'épuisement terminal de leur armée résultant en son écrasement (il leur faudrait sans doute aussi une nouvelle mobilisation, mais ça c'est dans leurs mains seulement). D'autre part si le pire arrivait cela préparerait les pays européens à être suffisamment dissuasifs envers une Russie qui aurait pris le contrôle de l'Ukraine "Non, vous n'avez pas intérêt à toucher aux Baltes ni à un quelconque autre pays allié !" Bref, ce serait à la fois jouer l'option la meilleure celle de la survie d'une Ukraine indépendante même si mutilée (donc échec partiel de la guerre de conquête de Moscou, donc Russie plus facile à tenir en respect ailleurs, et peuple russe ayant davantage de chances de se demander si son dirigeant l'emmène vraiment sur un bon chemin) Et préparer de quoi du moins contenir les dégâts, si le pire arrivait pour Kiev Mais l'irréalisme continue à dominer en Europe -
Il y a à mon avis plusieurs scénarios. Du moins au plus probable, je verrais - L'avion du SCAF. Non, ça c'est mort, même s'il était deux fois meilleur que le GCAP Berlin ne se résoudra jamais à acheter un avion français, ce serait "trop bête" ! - Un avion commun avec la Suède. Le problème bien sûr étant que Saab tiendrait à avoir les moyens de concevoir l'avion - ils ne sont pas plus bêtes que Dassault - et Airbus DS a déjà montré qu'ils étaient incapables de l'accepter. Il est permis de douter - Le F-35 en effet (probablement pas le F-47 qui à ce stade est prévu "US-only", comme l'était déjà le F-22) Ce sera la solution "évidente", et "certes pas européenne, mais tout est de la faute des Français". Cependant les soucis posés par la dépendance la plus plate à Washington en ce domaine sont bien réels. Tout dépend de si Berlin est prêt à vraiment accepter jusqu'au bout les inconvénients de cette dépendance, qui pourraient aller s'aggravant avec le temps. J'ai un petit doute quand même - L'avion issu du GCAP. Airbus DS n'aurait probablement pas grand rôle dans sa conception, parce que les répartitions sont déjà faites et le programme semble-t-il avance, avec British Aerospace dans le rôle de concepteur principal et le Japon et l'Italie jouant leurs rôles sans rechigner - précisément ce que l'Allemagne refuse de faire. Des Britanniques ont déjà dit (je n'ai plus la source) que l'Allemagne pourrait en fabriquer sous licence pour ses propres besoins (un peu ce que l'Inde fera avec le Rafale) Si je devais parier, je choisirais un GCAP "à la sauce allemande", produit sous licence avec intégration de solutions électroniques allemandes (un peu comme les Israéliens ont fait avec le F-35I qui est "modifié et amélioré" avec leurs moyens). Faisant suite à un "Eurofighter ++", une nouvelle version améliorée
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Oui, la partie française a appliqué depuis plusieurs années la politique "motus et bouche cousue" sur le comportement de Airbus DS et de la partie allemande en général. C'était nécessaire dans le cadre d'une négociation, même une négociation dure : match de rugby derrière les portes closes, grands sourires devant les caméras une fois sortis du vestiaire Le fait que Trappier puis Vautrin ait commencé à mettre certains faits sur la place publique est le signe que du côté français on est en train de sortir du mode "négociation", le mode où même si on s'étripe en privé on ne dit rien en public afin de ne pas mettre en danger l'avenir du projet Le plus probable reste l'abandon du SCAF, suite à quoi les langues vont probablement se délier du côté français. Ca pourrait être gratiné Ca reste peut-être le dernier espoir pour Berlin et Airbus DS, que l'idéologie "max-européiste" de Macron le pousse à contraindre Dassault à se plier aux desiderata de Airbus DS Mais cet espoir est irréaliste, du fait de la position politique très dégradée de Macron à l'Assemblée comme dans le pays, du fait du statut privé de Dassault et de la simplicité et lisibilité de sa position "Si vous voulez que je prenne des engagements, je dois avoir le moyen de les remplir", et encore parce qu'on arrive doucement au moment où des retards supplémentaires mettraient en danger l'alternative le SCAF français, avec risque d'impact sur la composante aéro de la dissuasion nucléaire Il est possible que la décision de la partie allemande de fixer une date limite "fin de l'année" pour sortir du SCAF s'ils ne parviennent pas à faire plier Dassault soit le résultat d'une évaluation comme quoi cet espoir placé en Macron est désormais irréaliste Oui. J'étais ironique
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je reproduis l'interview au Figaro de John Mearsheimer, l'un des stratèges américains de l'école réaliste la plus en vue. Et un Putin-versteher, comme on dit en allemand, un compréhensif vis-à-vis de Poutine Intéressant parce qu'originale par rapport à ce qui se partage dans la plupart de nos médias. Naturellement critiquable sur plus d'un point John Mearsheimer : «Vladimir Poutine n’a jamais pensé conquérir toute l’Ukraine, ce serait une folie stratégique» Professeur émérite de relations internationales à l’université de Chicago, John Mearsheimer dénonce depuis toujours la part de responsabilité des Occidentaux dans la guerre en Ukraine. Il estime que la seule issue possible du conflit passe par l’acceptation des exigences de Poutine. LE FIGARO MAGAZINE. - Depuis l’annexion de la Crimée en 2014, qu’est-ce qui vous a le plus surpris dans cette guerre que vous avez été l’un des rares à voir venir ? John MEARSHEIMER. - Deux choses m’ont vraiment surpris, voire choqué. La première, c’est l’invasion de la région de Koursk par les forces ukrainiennes , sur territoire russe, en 2024. Car il faut garder à l’esprit que ce n’est pas une simple « guerre par procuration » : les États-Unis contrôlent, dans les faits, une grande partie de la stratégie ukrainienne. Pendant la guerre froide, l’idée que des forces alliées puissent envahir « la mère Russie » était tout simplement impensable. Dans nos scénarios d’époque, l’Otan n’aurait jamais pris le risque de pousser jusqu’au territoire soviétique par peur d’une escalade nucléaire. La deuxième surprise, ce sont les attaques ukrainiennes contre la composante aérienne de la triade nucléaire russe – les bombardiers stratégiques – en juin dernier. Tout cela montre à quel point, en Occident, beaucoup de décideurs semblent avoir oublié que nous vivons dans un monde nucléaire. Des penseurs russes comme Sergueï Karaganov ou Dmitri Trenin expliquent que l’ère d’unipolarité que nous avons connue jusqu’à la fin des années 2010 a fait perdre aux élites occidentales la conscience de la réalité nucléaire. Ils disent en substance : « Les Occidentaux ont oublié dans quel monde on vit, ils jouent avec le feu. » Je ne suis pas du tout persuadé que Washington ait un tel niveau de contrôle sur les décisions militaires de l'Ukraine. Certes les militaires américains ont un grand rôle dans la définition de la stratégie d'ensemble de Kiev, ça a été confirmé y compris du côté américain. Mais : - L'attaque sur les bombardiers nucléaires russes a été montée par les services secrets ukrainiens. Qui ne sont évidemment pas sous contrôle américain, le fait que la CIA ait contribué paraît-il à leur formation ne leur donne pas le contrôle (combien la CIA a-t-elle formé de gens qui se sont ensuite retournés contre les Etats-Unis ? Afghanistan, Irak, quelques souvenirs ?) - L'offensive sur Koursk, les Etats-Unis en étaient de toute évidence au courant à l'avance. Il est probable qu'ils l'aient déconseillé, ou du moins émis de forts doutes. Mais de là à l'empêcher physiquement ? Il aurait fallu un chantage du type "Alors on vous coupe Starlink et la MCO de nos armes", un chantage maximal... mais je doute que Washington ait été prêt à l'exercer Rappelons que lors de la bataille des Ardennes, Eisenhower a souhaité raccourcir le front en retirant les forces alliées de Strasbourg alors récemment libérées. La France était extrêmement dépendante des Etats-Unis à ce moment-là, beaucoup plus que l'Ukraine ne l'est aujourd'hui, et pourtant De Gaulle lui a dit Non, il a ordonné à l'armée française de tenir la ville ==>On surestime souvent le degré de contrôle qui peut être exercé sur les pays même dépendants Karaganov va même jusqu’à soutenir – je paraphrase et je résume – que la Russie pourrait envisager de frapper une cible européenne avec une arme nucléaire pour « remettre les pendules à l’heure » en quelque sorte et rappeler au monde le prix d’une escalade nucléaire. Quand j’ai lu cela la première fois, j’ai trouvé l’argument délirant. Avec le temps, je comprends mieux ce qu’il cherche à exprimer : ce n’est pas un désir de guerre totale, c’est une manière radicale de dire : « Vous avez oublié que ce jeu a des conséquences existentielles. » Mearsheimer arrive ici au niveau Karaganov-versteher, qui est encore plus élevé que Putin-versteher FIGARO. - Quel regard portez-vous sur la dernière séquence de négociations entre les États-Unis et la Russie ? Toute cette séquence est, à mes yeux, une perte de temps colossale. Je ne suis absolument pas surpris par le résultat. L’objectif de Trump est le bon. Il avait promis, avant même son retour à la Maison-Blanche, qu’il réglerait le problème rapidement. Il ne l’a pas fait. Mais, à mon sens, ce n’est pas seulement son échec personnel. En l’état, il n’y a pas de solution diplomatique possible à ce conflit. Cela se réglera sur le champ de bataille. Si l’on veut réellement comprendre la situation, il faut se rappeler que les positions des Russes, des Ukrainiens et des Européens sont, à ce stade, irréconciliables. Moscou a trois exigences centrales, qu’elle considère comme non négociables : pas d’Ukraine dans l’Otan ni de garanties de sécurité substantielle accordées par l’Occident à Kiev ; une reconnaissance de l’annexion par la Russie des quatre oblasts de l’Est ukrainien en plus de la Crimée ; et une démilitarisation de l’Ukraine à un niveau tel que son armée ne puisse plus représenter une menace sérieuse pour la Russie. En effet. Contrairement à beaucoup si ce n'est la plupart des commentateurs occidentaux, Mearsheimer a pris le temps de s'informer des objectifs de guerre de Moscou FIGARO. - Avec sa nouvelle stratégie de sécurité actant l’abandon de l’Europe, l’Administration Trump n’est-elle pas en position de tordre le bras des Ukrainiens et des Européens ? Les États-Unis le pourraient. Mais ils ne le feront pas. Plus précisément : l’Administration Trump ne le fera pas. Il existe un soutien massif, au sein du Parti républicain mais aussi dans le reste du pays, pour l’Ukraine et l’Europe. Trump, J. D. Vance, Witkoff, Kushner sont prêts à faire des concessions considérables à la Russie, mais ces « colombes » se heurtent à une opposition très forte. Marco Rubio n’est pas le seul « faucon » atlantiste à vouloir défaire la Russie. La marge de manœuvre de Trump est donc réduite. Sur le fond, tous savent que le conflit ne sera pas réglé autour d’une table. Il sera tranché sur le champ de bataille. Oui, il y a des limites à ce que peut faire Washington pour "tordre le bras" de Kiev. Pour avoir une chance de faire accepter aux Ukrainiens une capitulation face aux exigences de la Russie (pas d'allié à l'ouest + la totalité de 4 oblasts supplémentaires + démilitarisation, quelle combo !), il leur faudrait une pression absolument maximale, du genre couper tout soutien de quelque forme que ce soit et interdire l'utilisation de leurs armes en Ukraine. Ce qui bloque c'est d'une part le risque de braquer vraiment les alliés européens (qui ont quand même un certain poids), d'autre part l'opinion américaine. Les Américains restent très largement pro-ukrainiens, y compris chez les Républicains c'est assez consensuel Et oui, le conflit sera donc tranché sur le champ de bataille et nulle part ailleurs La seule manière réaliste d'obtenir ce que veut Trump c'est-à-dire une paix rapide serait de forcer les Ukrainiens à capituler face aux Russes. En effet, les Etats-Unis n'ont pas les moyens de faire le contraire, de forcer les Russes à faire ce qu'ils ne veulent pas - ce serait évidemment plus juste, mais il ne s'agit pas de justice il s'agit de rapport de force Seulement voilà. Même si Trump était prêt à forcer Kiev à appliquer toutes les conditions de Moscou, il ne le pourrait pas parce que le peuple américain ne le comprendrait pas FIGARO. - En France, des voix préparent l’opinion à « perdre ses enfants » dans une guerre qui est à nos portes. Mais il a fallu aux Russes plus d’un an et demi pour s’emparer de Pokrovsk et ses environs… Vladimir Poutine n’a jamais eu l’intention de conquérir toute l’Ukraine, cela reviendrait à s’embarquer dans un nouvel Afghanistan. Ce serait une folie stratégique. L’Ukraine occidentale est peuplée d’Ukrainiens ethniques qui résisteraient farouchement à une occupation russe. Il lui faudrait une armée d’au moins 1,5 million de soldats sur le terrain, ce qu’elle n’a pas. Leur stratégie est une guerre d’attrition : ce qui compte n’est pas tant la vitesse à laquelle vous avancez ni la quantité de territoire que vous prenez, mais la vitesse à laquelle vous saignez l’adversaire. C’est Verdun en 1916. L’Ukraine a besoin d’environ 100 milliards de dollars par an pour continuer la guerre. Les États-Unis disent désormais clairement : « Ce n’est plus notre problème, que les Européens payent. » Or, les Européens n’ont pas les moyens. D’où la tentation des dirigeants européens de saisir les avoirs russes gelés chez Euroclear : parce qu’ils ne peuvent pas financer eux-mêmes la guerre. Les Européens ne veulent pas financer la guerre. C'est différent. Je crois que Mearsheimer surestime l'armée nécessaire pour contrôler l'Ukraine, si les choses en arrivaient là. Les comparaisons historiques (occupation de la France, du Bénélux ou du Danemark pendant la seconde guerre mondiale) sont plutôt encourageantes du point de vue de Moscou Et oui, la stratégie russe consiste à saigner l'adversaire, non à prendre du terrain. Une fois l'adversaire vraiment saigné... vous pouvez faire ce que vous voulez. C'est une stratégie radicale, pour des objectifs radicaux FIGARO. - La guerre a considérablement renforcé la fibre proeuropéenne de l’Ukraine. N’est-ce pas l’inverse de son objectif initial ? C’est exactement pour cela que Poutine a tout intérêt à prendre le plus de territoire possible, sans aller jusqu’aux régions très majoritairement peuplées d’Ukrainiens ethniques. Aujourd’hui, la Russie contrôle environ 20% du territoire ukrainien. S’il en a les moyens, je pense que Poutine cherchera à monter à quelque chose comme 40%, en s’emparant notamment de Kharkiv et d’Odessa, et en poussant jusqu’au Dniepr au centre et au nord, puis en le franchissant au sud. Une défaite de l'Ukraine, ce serait en effet probablement davantage que les 4 oblasts actuellement visés. Poutine a fait des allusions en ce sens à plusieurs reprises. Du point de vue de son idéologie, comme de la difficulté d'une future occupation, Odessa + Kharkiv + Dnipro serait un objectif attirant, laissant l'Ukraine sans accès à la mer et privée d'une partie encore plus grande de sa population. Avec les conditions de neutralité et de démilitarisation, l'Ukraine restante serait qui plus est aux ordres de Moscou, de peur d'une nouvelle agression Plus l’Ukraine sera affaiblie, plus la menace qu’elle représentera pour la Russie sera limitée. Je pense que lorsqu’il lance l’invasion en 2022, son objectif principal est de forcer les Ukrainiens à négocier très vite. Des pourparlers s’ouvrent d’ailleurs rapidement à Istanbul. Les négociateurs des deux camps affirment que les discussions avancent, mais les Ukrainiens quittent la table. Pourquoi ? Principalement parce que les États-Unis et le Royaume-Uni ont convaincu Zelensky ; ils étaient persuadés qu’avec une armée ukrainienne entraînée et armée par l’Occident depuis 2014 et avec des sanctions économiques massives, ils pourraient vaincre la Russie. Non. Ce qui est paru dans la presse à cette époque (la presse russe, bien sûr !) est tout à fait clair. Les conditions de Moscou étaient déjà les mêmes en mars-avril 2022 (2 oblasts au lieu de 4 certes, mais la combo neutralité + démilitarisation qui condamnait l'indépendance de l'Ukraine). Et ce sont les Ukrainiens qui ont refusé FIGARO. -Donald Trump veut aujourd’hui la paix, mais c’est lui qui autorise l’envoi des missiles Javelin dès 2017… Trump voulait vraiment, comme il le disait lors de sa première campagne, améliorer les relations avec la Russie. Mais il s’est retrouvé pris dans le « Russiagate » et a été accusé d’être une marionnette de Poutine. Sous la pression de ces accusations, il a voulu montrer que ce n’était pas le cas. Et c’est aussi pour cela qu’il a accepté d’armer l’Ukraine en 2017. FIGARO. - Selon vous, l’Ukraine a donc été « piégée » deux fois par l’Occident. Dans ces conditions, pourquoi les Ukrainiens restent-ils si proeuropéens ? Car le récit dominant en Occident, que les Ukrainiens partagent largement, est celui qui désigne Poutine comme un impérialiste animé par un projet de reconstruction de l’empire soviétique, un homme qui veut d’abord toute l’Ukraine, puis d’autres pays d’Europe de l’Est. Le récit alternatif que je défends explique que le facteur central est l’expansion de l’Otan. Pour Moscou, voir l’Ukraine intégrer l’Alliance est une menace existentielle. Poutine ne cherchait pas à « reconquérir l’empire », il cherchait à empêcher l’installation d’un bastion occidental antirusse à ses frontières. Les trois exigences non négociables de Moscou découlent directement de cette analyse. Ce qui dit Mearsheimer est vrai, mais incomplet. Et donc finalement faux En effet - D'une part il y a une escalade dans les objectifs de Poutine. Ce que décrit Mearsheimer, ce sont les objectifs de 2015, au moment des accords de Minsk mettant fin à la guerre du Donbass. En 2022, déjà l'objectif est de transformer l'Ukraine en une sorte de seconde Biélorussie, dépourvue de la capacité de mener une politique indépendante face à Moscou - nettement au-delà du seul souci d'empêcher l'installation de moyens OTAN en Ukraine - D'autre part, cette escalade est sous-tendue et motivée par une idéologie. Cette idéologie n'était pas présente sinon chez des extrémistes en 2015. En 2022, elle avait conquis le cœur du pouvoir, c'est elle en fait qui motive l'invasion, et l'échec initial de cette invasion mène Poutine à choisir la méthode dure et coûteuse de l'attrition pour gagner quand même... ce qui mène à pousser encore l'intensité de cette idéologie Or cette idéologie, qui n'a pas encore de nom, que je proposerais d'appeler "monde-russisme" car la notion de Monde russe y est centrale, a pour l'un de ses principes fondamentaux l'idée que la Russie doit exercer une hégémonie sur l'ensemble de l'antique Rus - c'est-à-dire l'ensemble de l'espace Russie-Ukraine-Biélorussie. Ce qui amène bien à l'idée impériale, à la reconstruction de ce qu'était l'empire soviétique, lui-même reconstruction de ce qu'était l'empire des Tsars Une sorte de "montée aux extrêmes" on pourrait dire. Sur le plan idéologique Mearsheimer retarde de dix ans. Nous ne sommes plus en 2015... FIGARO. - Votre position est celle des diplomates américains des années 1990 et des années 2000… Exactement. George Kennan, Paul Nitze, le chef d’état-major Shalikashvili, le secrétaire à la Défense William Perry… même Bill Burns, l’ambassadeur américain en Russie et son célèbre mémo « Nyet means Nyet » (non, c’est non) qu’il envoie à Condoleezza Rice peu avant le sommet de Bucarest. Tous affirment sans hésitation que l’idée de faire entrer l’Ukraine dans l’Otan est, pour la Russie, inacceptable. Et ils ont bien entendu parfaitement raison Seulement voilà, tout ceci est du passé maintenant. Au départ animé par des considérations seulement géopolitiques, et d'ailleurs parfaitement compréhensibles, Moscou s'est depuis dix ans construit une idéologie impériale, au nom de laquelle il mène aujourd'hui une guerre coûteuse Et qu'il pourrait fort bien pousser un peu plus loin, s'il réussit contre l'Ukraine. Presque certainement en Moldavie. Possiblement dans les trois Etats baltes - suivant que les Etats-Unis sauront ou non le convaincre qu'ils les protégeraient militairement (c'est douteux) et que les Européens sauront ou non le convaincre que leur réaction militaire serait trop coûteuse pour Moscou (il y a peut-être une voie de ce côté, mais le chemin est ardu et la barre est assez haute) FIGARO. - Deux grandes discussions dominent aujourd’hui le débat en Europe : couper le robinet du gaz russe d’ici à 2027 et la saisie des avoirs russes pour financer l’Ukraine. Vous n’y croyez pas ? Même s’ils parvenaient à financer la guerre avec les avoirs russes gelés, cela ne change rien au rapport de force en hommes et en armes. Les Européens devraient travailler avec les Ukrainiens pour faire en sorte d’accepter les exigences principales de la Russie. Est-ce une bonne chose pour l’Ukraine ? Non. C’est même terrible. Mais la question centrale n’est pas : « Cette solution nous plaît-elle ? » La vraie question est : « Quelles sont les alternatives ? » Mearsheimer estime qu'à ce stade, les chances de l'Ukraine d'éviter d'être forcée d'appliquer les conditions russes - c'est-à-dire d'éviter la défaite de son armée - sont négligeables A mon avis, il a raison, sauf si les Européens font un effort suffisant (en production d'armes essentiellement) pour redonner une chance à l'Ukraine d'échapper à mutilation + satellisation La vérité oblige à dire que ce n'est pas ce qui se dessine. Est-ce tout à fait perdu ? Pas forcément. Mais la fenêtre d'opportunité pour le faire n'arrête pas de se réduire, à l'évidence Et l’alternative, c’est de continuer la guerre ; de perdre davantage de territoire ; de voir des dizaines de milliers d’Ukrainiens supplémentaires mourir. Je suis convaincu que la seule solution raisonnable – au sens de « moins mauvaise » – serait un accord largement dicté par les conditions russes. Mais je ne crois pas une seconde que cela se produira. Nous allons vers un conflit gelé qui entraînera des relations exécrables entre la Russie et l’Europe. Un conflit gelé qui sera encore plus instable qu’avant car les points de friction potentiels se sont multipliés : l’Arctique, la mer Baltique, Kaliningrad, la Biélorussie, la Moldavie, la mer Noire… Conflit gelé, sauf si après une éventuelle victoire en Ukraine Moscou choisit d'envahir les Baltes pour faire bonne mesure. Scénario tout sauf certain, mais tout sauf impossible Même si c'est un conflit gelé, ce sera très possiblement un conflit "mal gelé", avec des tensions voire pire sur l'ensemble de la ligne de contact FIGARO. - Les dix dernières années vous ont donné raison sur les conséquences, mais votre opinion sur les causes vous vaut d’être taxé de « porte-voix du Kremlin »… Je pense qu’ils ont tort, à la fois moralement et stratégiquement. Si l’on regarde ce qui se passe sur le terrain, le prix payé par l’Ukraine et le déséquilibre croissant des forces, défendre la poursuite de cette guerre est, pour moi, moralement bancal. C’est une position extrêmement impopulaire en Occident. Je reste pour l’instant persuadé que, sur le plan moral comme sur le plan stratégique, c’est pourtant la position la plus responsable." Je dirais que la position de Mearsheimer est possiblement moins bancale que celle consistant à soutenir "à moitié" l'Ukraine, c'est-à-dire celle des Américains jusqu'à la fin du mandat Biden et celle des Européens jusqu'à aujourd'hui Pour la même raison que le tiède peut être considéré pire à la fois que le chaud mais même que le froid. Dieu vomit les tièdes, suivant le dicton, dérivé de ce verset du livre de l'Apocalypse : "Puisque tu es tiède – ni brûlant ni froid – je vais te vomir de ma bouche" Cependant, il vaudrait mieux choisir d'être chaud. Donc d'aider l'Ukraine par une production et des livraisons d'armes sérieuses -
Rôoooh... Il est pas mignon le petit Cthulhu ? Plus sérieusement : le problème en effet est que Airbus DS risquerait fort de repartir à la charge dans 2 ou 3 ans, en créant à nouveau des problèmes bloquant le projet au nom d'exigences nouvelles...
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Ce sont seulement les ministres de la défense qui se rencontrent aujourd'hui à Berlin Macron et Merz se verront la semaine prochaine Sinon, voici un article intéressant du Frankfürter Allgemeine Zeitung aujourd'hui. Il est intéressant non seulement du fait de la réputation de ce journal, mais parce que sauf erreur de ma part c'est la première fois qu'un média allemand envisage une "reconfiguration" du SCAF où la France (Dassault) aurait > 50% de l'avion, avec un rôle d' "architecte". Bref, l'hypothèse d'accepter les conditions définies par Dassault au bon développement de l'avion est citée - à ma connaissance une première Je reproduis le passage en question - l'article est plus long L'éventail des scénarios possibles va de l'arrêt du programme sous sa forme actuelle, articulé autour de sept piliers et limité à des composants individuels du système (par exemple, un système FCAS léger), à sa poursuite avec une répartition des tâches réajustée. La première option signifierait que l'Allemagne, l'Espagne et la France ne développeraient à l'avenir conjointement que des drones et des capteurs dans le cadre d'un futur système de combat aérien ; la seconde signifierait qu'elles continueraient à développer conjointement un avion de chasse entièrement nouveau, doté d'un nouveau moteur. La première option serait une décision déguisée d'annulation du programme entier. En effet, les drones de combat issus du programme FCAS sous l'égide d'Airbus DS intégreraient de la technologie américaine soumise à contrôle voire embargo - du fait des limites aux compétences d'ADS en la matière - et seraient donc inutilisables pour la France s'agissant d'un système dont la dissuasion nucléaire dépendra. Quant au "nuage", le développer exigerait d'une part de redéfinir qui en serait chargé, d'autre part de résoudre la question épineuse du F-35 qui ne serait intégrable qu'aux conditions de Washington - c'est-à-dire pas du tout - donc pour l'Allemagne il faudrait accepter qu'une partie importante de son aviation de combat est "hors nuage". Sans être absolument impossible, cela paraît tout de même difficile Contrairement à ce qui se passait auparavant, Dassault, Airbus Allemagne et Airbus Espagne ne détiendraient probablement plus chacun une participation de 33 % dans cette partie essentielle du programme, mais Dassault aurait une part de travail d'au moins 50 %. Dassault, ainsi que des personnalités influentes du monde politique et des acquisitions de défense françaises, militent pour une telle réorganisation. La répartition actuelle des tâches est inefficace et risque de compromettre la mise en service du nouvel avion de chasse au début des années 2040. Dans des domaines clés comme l'aérodynamique ou la furtivité, un « architecte » doit pouvoir prendre des décisions, a déclaré le PDG de Dassault cet été. Cet architecte doit pouvoir sélectionner ses fournisseurs et remplacer ceux qui ne remplissent pas correctement leurs fonctions. Les Français s'inspirent du démonstrateur de drone de combat nEUROn, lancé dans les années 2000, auquel ont participé cinq pays européens et que Dassault a piloté avec une part de travail de plus de 50 %. En Allemagne, ce redéploiement dans un domaine de souveraineté aussi crucial que la fabrication d'avions de chasse a jusqu'à présent été jugé inacceptable. Cependant, ce scénario n'est apparemment pas à exclure. Airbus pourrait, par exemple, obtenir en contrepartie une part plus importante du marché des drones. Il est également dit que le renforcement de la position d'Airbus dans le programme Eurodrone, plus mature et dont Dassault a récemment menacé de se retirer, pourrait faire partie d'un accord global lors de la réunion des ministres de la Défense à Berlin. ...Il y a peut-être une voie qui se dégage ? Sur la base de la transcription à l'avion du modèle de coopération nEUROn, bref exactement ce que demande Dassault, et qui permettrait au développement d'enfin avancer (enfin, sauf si Airbus DS crée de nouvelles chausse-trappes deux ou trois ans plus tard ), en échange de concessions françaises sur les drones qui ne nous coûteraient pas grand-chose, puisque l'Eurodrone de toute façon n'est pas intéressant pour l'AAE (nous allons sans doute annuler l'achat) et les drones du SCAF ne seront pas utilisables donc pas achetables par la France ? Ou bien est-ce que je pêche par optimisme ?
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Гнарк гнарк гнарк гнарк (gnark gnark gnark gnark)