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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Alexis

    Le F-35

    BFM dans ses oeuvres Ils ont trouvé LA photo idéale pour illustrer
  2. Oui. Rien n'est impossible naturellement, et les Rafales ne sont évidemment pas invulnérables. Mais ils ont a priori l'avantage sur les chasseurs dont dispose le Pakistan, et leurs armes tirées à distance de sécurité (AASM par exemple) permettent de limiter la vulnérabilité aux défenses aériennes Si c'est vrai, des preuves apparaîtront bientôt
  3. A noter, la Force Aérienne Indienne avait annoncé des exercices "planifiés de longue date" les 7 et 8 mai au Rajasthan, Etat voisin du Pakistan Ils ont sans doute servi à dissimuler les préparatifs de l'attaque de cette nuit, plus exactement à leur donner une interprétation anodine A noter que l'illustration est une image de Rafale indiens, qui vont sans doute travailler pas mal ces temps-ci
  4. Le journal pakistanais Dawn confirme. Ca commence Frappes de missiles à Bahawalpur, Kotli et Muzaffarabad par l'Inde S'adressant à ARY News à 1h06, le DG Chaudhry a déclaré : « Il y a quelque temps, le lâche ennemi indien a lancé des frappes aériennes sur la mosquée de Subhanullah dans la région d'Ahmed East à Bahwalpur, sur Kotli et sur Muzaffarabad à trois endroits. « Tous les jets de notre armée de l'air sont en vol. Cette attaque lâche et honteuse a été menée depuis l'espace aérien de l'Inde. Ils n'ont jamais été autorisés à venir s'immiscer dans l'espace pakistanais ». Reste à voir la dimension de tout cela Et la riposte d'Islamabad
  5. Le LIQUIDE Ca me rappelle Gordon Gekko Non je ne parle pas de 400 000 $ que tu gagnes à Wall Street pour voler en première classe et être à l'aise, je parle de LIQUIDE. Assez riche pour avoir ton propre jet. Assez riche pour ne pas gaspiller de temps. 50, 100 millions $, mec. Un joueur. Ou rien Rappelons que le film Wall Street date de 1987. Pour obtenir les valeurs en dollars 2025, il faut multiplier par 3...
  6. Ca semble devenir vraiment sérieux. C'est le premier ministre indien Modi qui a annoncé S'exprimant lors de l'événement organisé par ABP News, le Premier ministre a déclaré : « Pehle Bharat ke haq ka paani bhi bahar ja raha tha... ab Bharat ka paani, Bharat ke haq mein bahega, Bharat ke haq mein rukega aur Bharat ke hi kaam aayega » (Auparavant, même la part d'eau revenant de droit à l'Inde s'écoulait, désormais, l'eau de l'Inde s'écoulera pour l'Inde, restera pour l'Inde et servira l'Inde) (...) Critiquant les gouvernements précédents pour leur hésitation à prendre des décisions difficiles, le Premier ministre Modi a déclaré mardi : « Il fut un temps où, avant de prendre une mesure essentielle, les gens avaient l'habitude de penser à ce que le monde penserait... Ils avaient l'habitude de se demander s'ils obtiendraient un vote et si leur siège serait sûr. Ils se demandaient s'ils obtiendraient un vote et si leur siège serait sûr. Pour ces raisons, les grandes réformes ont été retardées. Aucun pays ne peut avancer ainsi. Le pays va de l'avant lorsque nous donnons la priorité à la nation C'était la première fois que Modi commentait publiquement la décision juste après l'attentat terroriste du 22 avril de suspendre le traité sur les eaux de l'Indus Si je lis bien - je ne connais pas le contexte du partage précédent des eaux - Modi ne menace pas de détourner toute l'eau, mais d'en prendre une part supplémentaire dont il affirme qu'elle "revenait de droit à l'Inde". Il y a donc encore probablement marge de négociation. Reste qu'il choisit de viser le Pakistan à la jugulaire, l'eau de l'Indus étant indispensable à l'agriculture pakistanaise ainsi que pour l'hydroélectricité Le ton général du 2ème paragraphe a une nette tonalité MIGA, Make India Great Again. On parle de dirigeants précédents qui étaient faibles ("weak", comme dit Donald), qui n'osaient pas. Le dirigeant actuel en revanche est prêt à faire le nécessaire ("very strong", comme dit Donald) et il met le pays en premier lieu (au contraire de tous les prédécesseurs, hein, enfin moi j'sais pas mais disons que Narendra et Donald sont d'accord sur ce point)... Edit - Il paraît d'ailleurs que ça a commencé, sur un fleuve plus petit que l'Indus Mardi, le Pakistan a accusé l’Inde de modifier le débit du fleuve Chenab, l’un des trois placés sous le contrôle d’Islamabad selon le traité de 1960. «On a remarqué des changements sur le Chenab qui n’ont rien de naturel (...) le débit du fleuve, normal, a été considérablement réduit du jour au lendemain», a déclaré à l’AFP Kazim Pirzada, ministre de l’Irrigation du Pendjab
  7. C'est possible, cela dit en France François Hollande n'avait aucune expérience de gouvernement lorsqu'il a été élu président en 2012
  8. Ce serait astucieux de leur part, en effet ! Il semble qu'il y aura une deuxième tentative aujourd'hui en effet Ce qui est certain c'est qu'à cette heure, les cardinaux ne se sont pas encore entendus sur le nom du nouveau chancelier - la fumée est noire
  9. C'est vilain, un Américain ou un Français. Oh là là qu'est-ce que c'est pas sympathique Il faut dire que ces deux puissances impérialistes se disputent la pauvre Varsovie : Les États-Unis et la France se partagent la Pologne Bon, dans l'article, c'est la description détaillée d'une rivalité autour de la vente de centrales nucléaires. Et comment que les Américains ils sont vilains. Et les Français aussi d'ailleurs. D'aucuns pourraient penser qu'une rivalité commerciale est un peu moins grave que le partage d'une pauvre victime par des agresseurs, mais... Y a t il d'ailleurs une réminiscence historique ? A mon avis, si on demande à un Polonais qu'est-ce que les mots "partage" de son pays lui inspirent, ce n'est ni à l'Amérique ni à la France qu'il pensera en premier...
  10. C'est malheureusement sous-estimé. On approche certainement du demi-million de morts, si même ce chiffre n'est pas déjà dépassé La menace de l'OTAN est largement un prétexte pour l'invasion de 2022, j'en suis persuadé. L'intérêt de la Russie à empêcher l'intégration de l'Ukraine dans l'OTAN est réel et beaucoup plus ancien, mais il ne déterminait pas la décision d'envahir. L'intégration de Kiev dans l'OTAN était bloquée en 2021, tout le monde dans les pays OTAN faisait semblant mais personne ne la voulait vraiment En ce qui concerne Soljenitsyne, LE passage important est rapporté plus loin dans l'article "Des diagnostics similaires, des solutions différentes (...) Pourtant, les solutions proposées diffèrent. S'il maudit les circonstances actuelles, l'auteur estime qu'il ne faut pas avoir recours à la force, car le temps fera son oeuvre. "Nous n'allons pas imiter les nationalistes ukrainiens, leurs menaces hystériques et leur haine. Il faut prendre cela comme une forme de maladie mentale et attendre qu'elle passe. De notre côté, pas de vaines menaces, ils n'attendent que cela. C'est le cours du temps qui les ramènera à la raison, le cours puissant et capricieux de l'Histoire (...) ils ne détourneront pas nos coeurs de Kiev la Sainte, berceau des Grands-Russiens, ni de Kiev où, aujourd'hui, la langue russe ne s'est pas tue, où elle ne se taira jamais." Soljenitsyne est mort en 2008, mais à le lire il est évident qu'il se serait opposé à la guerre de 2022 Oui, et il semble que ce n'est vraiment pas passé loin. Quant à la suite, il faut bien voir que si la guerre s'arrêtait tout de suite, le résultat en serait désastreux pour Moscou, qui aurait gagné quelques provinces, mais perdu sans doute définitivement l'Ukraine, où la volonté d'indépendance s'est renforcée jusqu'au point d'incandescence. Alors, Poutine serait désigné par l'Histoire comme le père paradoxal du nationalisme ukrainien ! Ou du moins le sage-femme accouchant l'Ukraine non seulement indépendante mais opposée à Moscou. Un désastre historique pour la Russie, suivant les conceptions historiques non seulement de Poutine, mais de nombreux Russes "Si l'issue militaire n'est pas encore certaine, ce choix aura semble-t-il entériné de manière définitive la fin de "la relation privilégiée" que Vladimir Poutine et Alexandre Soljenitsyne, pensaient vital de maintenir. L'Otan, crainte de façon constante par les deux hommes, apparaît quant à elle renforcée et plus unie que jamais depuis la fin de la Guerre froide. Enfin, la langue russe, pierre angulaire de leur rhétorique, semble connaître une perte d'influence prodigieuse en Ukraine. Non pas du fait de coups de boutoirs "nationalistes", mais par un choix conscient d'Ukrainiens qui ne souhaitent tout simplement plus s'exprimer dans "la langue de l'envahisseur". C'est justement pour cette raison que la Russie ne s'arrêtera en aucun cas sauf à y être strictement obligée militairement parlant. La probabilité d'un cessez-le-feu a toujours été négligeable Toute issue "intermédiaire", autre que la satellisation forcée de la totalité de l'Ukraine, serait un désastre absolu pour Moscou, puisque Poutine a fermé définitivement la voie du rapprochement pacifique de Moscou et de Kiev, la voie de la fraternité menant à la proximité, que préconisait Soljenitsyne Poutine cherche une issue à la 1918, les Ukrainiens signant tout ce que Moscou voudra de peur de pire encore, voire à la 1940 avec occupation prolongée du vaincu, voire à la 1865 avec intégration dans le même État Il n'a tout simplement aucune autre solution s'il veut éviter d'être vu comme un Shadock sanglant par les Russes de l'avenir
  11. Je ne savais pas que le scrutin pour élire un chancelier était secret De ce que je lis, 307 députés ont voté contre lui, ce qui signifie que certains membres de la coalition, non seulement se sont abstenus, mais ont carrément voté contre L'ambiance doit être un peu "tendue" dans les groupes parlementaires concernés ... QUI a voté contre ? C'est toi ? Moi ? On m'a dit que c'est lui ! C'est embarrassant je l'entends, mais enfin cet embarras passera. Ce qui pourrait rester, c'est une difficulté à dégager des majorités sur des textes de loi... sauf qu'il n'y a alors pas d'anonymat, et les réfractaires seront alors obligés de "sortir du bois"
  12. Des citoyens suisses ont lancé une initiative pour organiser une votation visant à forcer leur banque centrale à détenir une réserve de bitcoins Il n'est pas certain qu'ils recueillent les 100 000 signatures nécessaires pour forcer le gouvernement à organiser ce référendum, mais enfin c'est à suivre En attendant, la situation et les arguments des deux parties, Banque centrale et Bitcoin, sont résumés ici avec humour
  13. Il ne faut pas tout mélanger Nous ne parlons pas de quelque chose que la France aurait pu tenter au XIXème siècle. Nous parlons de quelque chose que la Russie a tenté il y a trois ans
  14. Jancovici est très souvent intéressant, mais sa pertinence me semble variable suivant les cas "Nous ne pouvons pas nous permettre d'avoir un ennemi puissant à nos portes" ? Mais - La Russie pourtant se le permet, puisqu'elle a fait basculer la très grande majorité des autres pays européens dans l'hostilité contre elle. La Russie peut se le permettre... et pas les Européens de l'ouest ? - On ne choisit pas ! Ce n'est pas parce qu'on dira "Ah non ça c'est trop cher pour moi désolé" qu'un pays à l'idéologie impérialiste "de combat" va se transformer en voisin stable et commode N'importe quoi, et je suis poli. Lorsqu'Israël dit "Ce territoire est contrôlé par une organisation qui cherche à nous détruire" (le Hamas), c'est vrai. Lorsque la Russie dit "Ce territoire est contrôlé par une organisation qui cherche à nous détruire" (le régime nazi de Kiev), c'est faux Argument de l'épouvantail. Il ne s'agit en aucun cas du terrain moral. Il s'agit du terrain des intérêts d'Etat de la France, qui incluent l'objectif que nos voisins continentaux à 1000-1500 km de nos frontières ne soient pas bouffés par une puissance impérialiste expansionniste. Sans parler des pays qui ne sont pas seulement des voisins continentaux, mais des alliés par traité ! Là, oui ! Jancovici est dans son domaine d'expertise C'est bien une faiblesse fondamentale de l'Europe par rapport aux autres continents Et oui, la meilleure option serait d'utiliser nos compétences et notre niveau d'éducation plus élevé que la moyenne planétaire (pour l'instant... ce n'est pas éternel) afin d'inventer l'industrie totalement décarbonée, et d'en exporter les produits et le savoir-faire vers les autres continents Le drame est que nous faisons aujourd'hui tout autre chose, voire le contraire exact : nous installons à grande échelle des énergies intermittentes chères, peu fiables et non décarbonnées (puisqu'elles ont besoin de centrales à gaz pour équilibrer le réseau) et nous organisons sans le dire expressément la décroissance du niveau de vie dans une logique malthusienne. Plutôt que de mettre au point et installer à échelle massive l'énergie décarbonée permanente et abondante qui est "au coin de la rue" sur le plan technologique, c'est-à-dire le nucléaire de quatrième génération, et l'utiliser aussi pour recycler à grande échelle, ce qui exige aussi davantage d'énergie Mais c'est H.S. ici Poutine je crois est parfaitement sérieux ici. Mais... D'une part la "réconciliation" qu'il conçoit ici est après la victoire de Moscou dans l'OMS, entre un pays central, la tête du Monde russe, et un pays périphérique dans la mouvance du monde russe (un peu comme la Biélorussie) qui finirait par reconnaître après un temps que la responsabilité du sang versé est de son côté, du fait d'extrémistes qui l'auraient dirigé ou autre élément de la propagande russe D'autre part Poutine parle sans doute de beaucoup de temps. Je ne suis pas sûr qu'il espère moins qu'une génération
  15. Je serais presque prêt à passer sur l'image de Trump en chevalier Jedi à gros biscottos, malgré son ridicule évident Mais ces derniers mots... Franchement c'est le genre de jeu de mots débile que l'on n'est censé répéter que pour s'amuser au Nème degré de leur nullité, et de sa propre nullité à les répéter. C'est beaucoup moins pardonnable, de mon point de vue
  16. D'une part je crois utile de prendre de l'avance. D'autre part je suis toujours prêt à rendre service, notamment au service de presse de la Maison Blanche Donc ... Une autre interprétation est que Poutine a bien un kompromat contre Trump, et un sévère, mais que Trump fait le nécessaire pour en annuler le pouvoir. Il se couvre tellement de ridicule que même si Poutine publie le kompromat, tout le monde dira "Pfff pas intéressant, il y a déjà bien plus croustillant sur Donald Trump !"
  17. Il faut reconnaître que Zelensky sait s'y prendre avec la communication L'Ukraine ne peut garantir la sécurité des étrangers se rendant à Moscou le 9 mai "Je ne peux garantir..." Je ne crois pas que les Ukrainiens réussiront un coup d'éclat sur la Place Rouge le 9 mai, car elle sera extrêmement bien protégée. Mais bon c'est bien dit Sans qu'il y ait un quelconque rapport naturellement, les dirigeants serbe et slovaque, qui jusqu'ici affirmaient hautement qu'ils seraient présents le 9 mai à Moscou pour le défilé de la victoire, ont annoncé aujourd'hui devoir décommander "invoquant des problèmes de santé"
  18. C'est tout à fait vrai. Il s'est cependant déjà produit un changement très important, dans les têtes d'une bonne partie, je soupçonne une majorité des habitants des pays européens qui hébergent des bases américaines. Ce qui faisait partie du paysage au point qu'on le prenne pour une caractéristique immuable est maintenant vu comme un élément incertain, dont la pérennité peut être remise en cause à tout moment La plupart des Parisiens n'imaginent pas que la Tour Eiffel aille tout à coup faire du tourisme en Angleterre. Peu d'habitants de l'Arizona envisagent que le Grand Canyon décide de se déplacer au Canada vérifier si l'air y est meilleur. Les bases américaines en Allemagne, Italie, Hollande etc. étaient largement vues du même regard Ce n'est plus le cas. Ce changement de nature psychologique est profond. Je ne sais pas exactement quelles conséquences il produira et quand, mais j'imagine difficilement qu'il n'ait pas de conséquences Ce changement est quoi qu'il en soit positif. Parce que c'est la disparition d'une illusion, les bases américaines en Europe n'ont en fait jamais été immuables, et perdre une illusion est forcément une bonne chose Le choc ressenti par pas mal de gens est d'ailleurs probablement l'une des sources principales de beaucoup des commentaires désagréables envers les Américains ou envers Trump. La Tour Eiffel a décidé de se faire la malle ? Mais quel scandale, pour qui se prend-elle, comment peut-elle nous faire ça !
  19. Le vice-président américain Vance s'est fait encore plus clair sur la suite, renforçant le message comme quoi Washington est sur le point de jeter l'éponge « Il leur appartiendra de parvenir à un accord et de mettre fin à ce conflit brutal », a déclaré M. Vance lors d'une interview accordée à l'émission “Special Report with Bret Baier” de Fox News. « Ca ne va nulle part, Bret. Ce n'est pas près de s'arrêter », a ajouté M. Vance. Il a ajouté qu'il était difficile de croire que la fin de la guerre était en vue Ajouté aux déclarations précédentes répétées comme quoi en l'absence de percée "très bientôt" (ordre de grandeur semaine plutôt que mois) Washington se concentrera sur d'autres sujets que l'Ukraine, il n'est pas difficile d'en tirer des conclusions ------- C'est un bon moment pour rappeler (je l'avais déjà écrit page 1125) ce qu'a dit à une session réduite du parlement ukrainien en janvier dernier Budanov, le chef du SBU, généralement très optimiste depuis le début du conflit. Cela avait fuité de la réunion Récemment, une réunion à huis clos a eu lieu au Conseil. Les dirigeants du parlement et des factions ont invité le commandement des forces de défense à leur réunion pour comprendre l'état réel des choses dans la guerre. « Au début, les représentants de l'état-major ont beaucoup parlé, de manière confuse, mais très intéressante. Puis, il y a eu divers autres rapports. Mais le plus mémorable fut la réponse de Boudanov. Quelqu'un lui a demandé combien de temps il nous restait. Et Kirill, avec son sourire glacial, a déclaré : "Si aucune négociation sérieuse n'a lieu d'ici l'été, des processus très dangereux pour l'existence même de l'Ukraine pourraient commencer", se souvient l'un des participants à la réunion lors d'un entretien avec la presse ukrainienne. « Tout le monde s'est regardé et s'est tu. Apparemment, tout doit s'arranger », résume le député, quelque peu perplexe. Ceci, de la part d'un ultra-optimiste. On peut toujours imaginer qu'il ait "craqué" et soit passé d'un extrême à l'autre. S'agissant du chef des services secrets, l'hypothèse que je privilégie est plutôt que la situation de l'Ukraine, qu'il connaît certainement très bien, incite à tout sauf à l'optimisme ------- Rien n'est jamais écrit d'avance. Après tout, le 13 juillet 2024, lorsqu'un tireur entraîné disposant d'une arme de précision a fait feu à une grosse centaine de mètres en plein dans la tête de Donald Trump, il a certainement pensé que le candidat républicain était pratiquement déjà mort. Et pourtant ! Il est donc possible que l'Ukraine soit encore un pays souverain à la fin de cette année. Et même six mois plus tard, et même fin 2026 qui sait ? Je pense qu'il faut reconnaître que ce n'est pas le plus probable
  20. Vous avez bien sûr raison de dire que cette perspective est tout à fait irréelle Je pense qu'une partie de l'explication est que les Européens sont... plusieurs. La population du continent est strictement supérieure à 1 Et ce ne sont pas nécessairement les mêmes personnes qui diront "bon voilà ils partent à nous de nous débrouiller" ou qui diront "au secours, Trump le méchant veut partir, oh Maman on est fichus !" Maintenant, est-il impossible de trouver des individus européens qui pensent et disent ces deux choses à la fois, je ne peux pas le garantir. La logique n'est pas toujours le point fort des êtres humains, donc je ne l'exclurais pas A la décharge de ceux des Européens dont les idées sur le sujet ne sont pas entièrement cohérentes, je remarquerais que la communication de l'administration Trump sur ce qu'ils veulent au juste n'est pas toujours d'une très grande clarté. Je ne m'y retrouve guère, et je ne pense pas être le seul - Est-ce que Washington veut dégager ses troupes et tout son soutien militaire d'Europe, et même s'il ne l'a pas encore annoncé ça ne saurait tarder ? Voire même sortir de l'OTAN, pour ajouter la cerise sur le gâteau ? - A l'autre extrême, est-ce Washington veut garder pour l'essentiel l'arrangement actuel, mais veut seulement être payé davantage pour le service qu'il rend aux Européens, en pratique de (très) grosses subventions à l'industrie de défense américaine, y compris pour des armes aux prix gonflés ? - Est-ce quelque chose d'intermédiaire, Washington continuant d'assurer une partie des services qu'il rend actuellement en Europe, mais pas d'autres ? Par exemple continuer à stationner des B-61, et des forces aériennes significatives, mais plus d'implication dans les forces terrestres ? - Ou autre chose ? Lorsque j'écoute les diverses remarques et discours de Trump, Hegseth ou Vance, et suivant le moment où je les écoute, je peux comprendre des versions tout à fait différentes, pratiquement opposées D'ailleurs, Washington est-il en mode Trump "tout, tout de suite, on gagne en 24 heures mon chéri, les Européens ont déjà viré l'argent", ou est-il disposé à négocier un plan avec des dates pour mettre en place progressivement le "nouvel OTAN" qu'il souhaite... enfin, je veux dire, une fois qu'il l'aura défini ? Je n'en sais rien Mon premier mouvement est de projeter sur l'autre la tendance à discuter et à négocier qui me semble la plus naturelle, à penser qu'à Washington c'est bien de cela qu'il s'agit. Ensuite je me rappelle que le président est Donald Trump ... Je pense soit dit en passant que si le président s'appelait Vance ou Hegseth ce serait bien plus cohérent, d'accord ou pas avec eux ce qu'ils disent a du sens. Enfin voilà ce n'est pas le cas Mais je suis d'accord avec vous sur un point important : l'initiative est du côté de Washington, et de Washington seulement. Si Trump et son équipe ne l'avaient pas décidé, tout aurait continué comme avant dans les plus grands sourires OTAN. Le statu quo aurait perduré. Le statu quo inclut certes que les Français ronchonnent de temps en temps comme quoi les autres autres Européens sont bien imprudents, voire indignes, de s'être fait les vassaux des Américains, plutôt que leurs alliés comme les Français sont heureux de l'être... mais bon, ça fait partie du paysage, ça dure depuis soixante ans, et ça n'a jamais troublé personne à Berlin, Londres, Rome ni ailleurs Nous en sommes au stade où Demolition Man a commencé à s'attaquer aux structures atlantiques. Ce qu'il veut faire au juste... eh bien, a-t-on jamais demandé à ce genre d'engin s'il avait un plan précis en tête ? D'accord avec vous sur un autre point important, aucune raison d'insulter aucun pays ni peuple que ce soit
  21. Il y a tout de même une différence fondamentale entre la guerre des Etats-Unis contre l'Irak à partir de 2003 et celle de la Russie contre l'Ukraine à partir de 2022 Sans doute, dans les deux cas le gouvernement a menti à la population pour justifier l'entrée en guerre. Mais il était beaucoup plus facile au gouvernement américain de mentir au sujet d'un pays très lointain et que les Américains connaissent très peu, qu'au gouvernement russe de mentir au sujet d'un pays voisin, qui trente ans plus tôt était encore le même que celui des Russes, et où si l'estimation que j'ai vue est juste environ 20% des Russes ont de la famille ! Et pourtant... les Russes ont suivi. Il y a eu des manifestations contre la guerre au début certes, mais elles étaient assez petites pour que la police les maîtrisent rapidement, quelques milliers d'arrestations et voilà c'était fait. Si les manifestations avaient rassemblé des millions plutôt que des dizaines de milliers de personnes, le gouvernement russe aurait été obligé d'arrêter la guerre Si Bush avait déclaré en 2003 que le Canada fabriquait des armes nucléaires pour Al Qaeda et qu'il était temps d'aller tuer des Canadiens, les Américains auraient-ils obéi ? Je ne sais pas, mais j'ai beaucoup de mal à le croire Si Macron avait déclaré en 2022 que la Belgique était nazie et qu'il était temps d'aller tuer des Belges, je veux croire (je ne peux certes pas le prouver) que les manifestations et grèves auraient été massives et que l'armée elle-même aurait désobéi Mais en Russie en 2022, Poutine a fait quelque chose de ce genre... et c'est passé C'est de cela que parle Gloukhovski je pense en évoquant "l’énorme péché que le pays a commis en ne risquant pas de résister à la volonté des autorités"
  22. Ce qui est vraiment remarquable dans cette image, par rapport à d'autres relations avec des régimes "douteux" (et Staline lui-même... comment dire...), lesquelles sont très ordinaires nous sommes d'accord, c'est surtout que ces invités ont tellement apprécié Moscou qu'ils sont revenus juste quelques semaines plus tard Avec quelques copains Assez nombreux, même...
  23. Dimitri Gloukhovski est le plus grand écrivain russe de SF actuel. Il n'écrit cependant pas seulement de la fiction, notamment son nouveau livre « Nous. Journal d'une chute » Il a été condamné par contumace à 8 ans de prison pour ses écrits Cet entretien est difficile à résumer, mais très intéressant sur la manière dont les Russes vivent la guerre, sur ses raisons, et ses conséquences à long terme. Je ne cite que très partiellement « L’anormalité totale est imminente. » L'écrivain Dmitri Gloukhovsky parle de la propagande de guerre en Russie, des répressions et de son nouveau livre "Le problème n’est pas qu’il n’y a pas d’informations disponibles pour ceux qui veulent les trouver. Le problème est que de nombreuses personnes ne sont pas disposées à rechercher des informations qui les éloigneraient émotionnellement d’un statu quo confortable. Les gens qui ont décidé eux-mêmes qu’ils ne voyaient pas leur avenir sans la Russie, et qui se rendent compte en même temps qu’ils ne peuvent pas influencer ce qui se passe en Russie, commencent à se fermer à eux-mêmes. (...) Quand les ressources matérielles pour corrompre le peuple russe, afin qu'il puisse être envoyé au front non pas par la force, mais pour de l'argent, à ce moment-là, je pense, le gouvernement cessera de faire semblant et cessera de permettre aux gens de faire semblant et de maintenir l'illusion que tout est normal. Et alors le pays entrera dans une anormalité totale. Je pense que ce moment n’est, en principe, pas loin. (...) Il y a bien sûr une compréhension latente de l’énorme péché que le pays a commis en ne risquant pas de résister à la volonté des autorités. Il existe un désir d’échapper à ce sentiment de culpabilité et, en fait, à la culpabilité elle-même, par tous les moyens possibles. Et il y a un désir, comme on dit, « puisque nous avons commencé, nous devons finir, nous devons aller jusqu’au bout » – c’est-à-dire, de sortir de cette situation, où nous sommes certainement globalement dans l’erreur, d’une manière intelligente, où au moins nous ne serions pas tenus responsables. Autrement dit, il n’y a pas de vérité de notre côté, mais il doit y avoir de la force de notre côté (...) Ce gouvernement a tout mis en jeu. Elle a, comme nous le savons, risqué non seulement sa réputation et ses relations avec l’Occident, mais aussi sa place dans l’histoire, la mémoire historique d’elle-même, peut-être ses têtes, sa fortune, etc. (...) Dans l’ensemble, la guerre en Ukraine était nécessaire pour, après l’avoir gagnée, sacraliser cette victoire, sacraliser le régime. Pour le présenter comme sacré, pour sacraliser tous ses principaux acteurs, et ainsi assurer un transfert « fluide » et en douceur du pouvoir et, surtout, de l’héritage et des biens à la génération suivante. Donnez-leur l’opportunité, dix ans après la guerre, lorsqu’un nouveau mythe national sera créé, basé sur la conquête de l’Ukraine rebelle, de leur donner l’opportunité de s’installer – et ainsi d’assurer la formation d’une élite stable et durable et de résoudre la question de son illégitimité. C’est pourquoi, en fait, cette guerre était nécessaire en premier lieu." La notion d'anormalité totale est intéressante ==>Je pense que le pari des dirigeants russes est que la Russie par sa pression continue sur le front parviendra à faire "craquer" l'Ukraine militairement avant que les ressources matérielles permettant de "corrompre" le peuple russe en l'envoyant au front pour de l'argent plutôt que par la force du sergent recruteur soient épuisées C'est comme un bras de fer. Moscou sait bien que son bras n'est pas tout-puissant, mais il a raison d'espérer que son bras soit plus fort que celui de l'Ukraine, même recevant des armes (en nombre limité et d'ailleurs décroissant) des pays de l'OTAN
  24. Nous avons déjà discuté il y a quelques temps du fait que contrairement à Nixon qui une fois élu en 1968 a essayé plusieurs années de gagner la guerre du Vietnam, y compris par l'escalade (bombardements au Cambodge), et ce faisant a repris la guerre de Johnson à son compte, l'a faite sienne, Trump refuse absolument de permettre que la guerre d'Ukraine devienne sienne. Il affirme que c'est la guerre de Biden, dit juste essayer d'arrêter les frais avec une solution diplomatique, et exclut explicitement toute forme d'escalade Si / quand il apparaît clairement qu'aucun arrêt négocié de la guerre n'est faisable, il effectuera un retrait, même si c'est un retrait en bon ordre et laissant les Européens financer des achats d'armes américaines pour Kiev tant qu'il leur plaira, éventuellement sous le couvert de "l'accord sur les minéraux" Dans le meilleur des cas (pas du tout le seul scénario possible) le soutien en armes à l'Ukraine continuerait alors comme avant, simplement payé en totalité par les Européens plutôt que seulement en partie L'attrition humaine continue des FAU perdurerait également, ainsi que le renforcement humain tendanciel des FAR Moscou envisage avec confiance la possibilité d'une victoire totale dans ces conditions. D'où leur intransigeance totale sur les objectifs de guerre / de négociation Les pays européens n'ayant ni fait l'effort de multiplier la production de toutes leurs industries de guerre (qui aurait dû commencer en 2022 pour être opérationnel maintenant), ni n'étant prêt à entrer eux-mêmes dans la guerre, n'ont pas de véritable poids dans l'équation Puisque le continent européen est sorti de la période de paix très étendue qu'il a connu depuis 1945, il est utile de revisiter les maximes des hommes d'État européens du passé "La diplomatie sans les armes, c'est la musique sans les instruments" (Bismarck) Comment la France pourrait elle à l'avenir faire de la diplomatie, comment les pays européens en coordination le pourraient ils, c'est une question valide pour l'avenir. C'est à dire comment se rendre capable d'une telle chose dans 5 ans, ou dans 10 ans. La question suivante est celle de la volonté politique... qui n'est pas la plus petite. Mais enfin si on parle de 5 ans ou 10 ans il est possible de définir une politique pour y parvenir, oui D'ici là, s'agissant du poids des Européens dans les négociations sur l'Ukraine, je citerais un autre homme d'État européen du passé "Rien ne rehausse l'autorité mieux que le silence, splendeur des forts et refuge des faibles" (De Gaulle)
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