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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Des petites nostalgies inquisitoriales, camarade ? Je veux dire, mon frère ? Plus sérieusement, comme la plupart des Français croyants ou non la religion qui m'influe le plus "culturellement parlant" est le catholicisme. Et l'une des différences les plus "visibles" entre catholicisme et orthodoxie est que le premier exprime l'universalisme chrétien dans des institutions totalement a-nationales, avec d'ailleurs une langue de référence qui a le bon goût d'être une langue morte donc la langue de personne, habemus papam, toussa. Tandis que la seconde exprime l'universalisme chrétien tout en laissant une place visible à l'identité nationale, grecque, russe, arabe, bulgare etc. Voire française, m'a-t-on dit. Donc moi qui ai eu le "biberon" catho, ça me semble un peu baroque quand même tout ça. De la même manière que manger avec des baguettes, c'est baroque non, pourquoi ne pas utiliser fourchette et couteau comme j'en ai l'habitude ? Cela dit, je pense qu'il est important de ne pas accorder une importance trop grande à ces particularités culturelles ou ecclésiales. Dans ce cas précis, je dois dire qu'il me semble qu'avoir un seul grand type à la tête d'une église aux dimensions de l'humanité présente un avantage par rapport à un grand type à la tête de l'église de son pays, c'est que le grand type à Rome est quand même mieux protégé d'une forme d'asservissement par le César local que le grand type à Moscou / à Kiev / etc. (enfin Napoléon a essayé, mais bon ce n'est pas le cas le plus courant) Asservissement... ou corruption d'ailleurs ? Il se dit que Kirill n'est pas pauvre, et que comme membre de la classe kleptocrate dirigeante russe il se défend plutôt. Cela dit, j'imagine que des orthodoxes pourraient aussi pointer des avantages d'avoir un grand type à la tête de l'église pour chaque nation. De même que les Japonais m'a t on dit préféreraient manger avec des baguettes ? Voilà. Tout ça pour dire que l'Inquisition oui, mais la version Monty Python seulement
  2. (je réponds ici à deux messages de l'autre fil, parce qu'il ne s'agit plus d'opérations militaires, du moins actuelles) @Desty-N @Klem Quelques points de repère : - En décembre 1941, les forces allemandes stationnées en zone occupée en France comptaient 100 000 hommes, pour une population supérieure à la moitié du total français de l'époque, soit plus de 20 millions d'habitants - Entre 2003 et 2011, les forces américaines stationnées en Irak occupé comptaient environ 130 000 hommes, pour une population de 26 millions d'habitants en 2003 Dans les deux cas, le "taux d'occupation" était d'environ 5 soldats pour 1 000 habitants. La population de l'Ukraine sans la Crimée est de 42 millions de personnes. L'ONU prévoit 4 millions de réfugiés, ce qui diminuerait la population occupée à 38 millions. En gros, appliquant le taux d'occupation historique en France et en Irak, on parlerait d'une force permanente autour de 200 000 hommes. Naturellement, beaucoup de choses pourraient changer en fonction de l'appui que les Occidentaux pourraient fournir aux résistants (plus d'entraînement, un meilleur matériel), du nombre d'Ukrainiens qui pourraient appuyer le projet géopolitique de Poutine (ils ne seront pas forcément nombreux, mais il y en aura, et ils diminueront les besoins des forces d'occupation), de l'adresse (ou pas) de la répression etc. etc. Si l'ordre de grandeur est le bon, un effort de 200 000 hommes dans la durée serait à l'évidence un coût important et débilitant... mais pas tant que ça. Pendant la guerre d'Algérie, la France a mobilisé pendant presque 8 ans une force d'occupation de 470 000 hommes, pour défendre une "Algérie française" qui serait débarrassée des "terroristes". La Russie est trois fois plus peuplée aujourd'hui que la France l'était alors. Maintenir 200 000 hommes dans la durée pour défendre une "Ukraine russe" débarrassée des "néonazis" serait donc un effort environ 6 fois plus petit que celui que la France a maintenu pendant 8 ans avant de finalement mettre les pouces. Bien sûr, la grande inconnue est la capacité de Vladimir Poutine à vraiment convaincre les Russes de la nécessité de "protéger la Russie" en réprimant ceux qui ne seraient que des "néonazis". La population russe est aujourd'hui globalement apathique, à quelques brillantes exceptions près - 7 000 arrestations de manifestants c'est loin d'être négligeable, mais c'est peu pour 145 millions d'habitants. Est-elle plutôt incertaine, voire encore sous l'effet de la sidération ? Ou l'idéologie de Poutine a-t-elle pénétré en profondeur ? Dans le meilleur des cas, le projet de Poutine pourrait s'effondrer assez rapidement - si les Russes se révoltent en masse, ou/et si Poutine est renversé par un coup d'Etat. Mais si les années de propagande ont vraiment fait rentrer dans les esprits l'idéologie de Poutine, la guerre d'occupation de l'Ukraine pourrait être vraiment longue... Il est même pensable que la Russie l'emporte. Les nationalistes ukrainiens, anciens alliés de Hitler, ont résisté à l'Union soviétique après 1945 pendant... 15 ans, avec l'aide de la CIA. Mais à un certain moment, on a cessé d'en entendre parler. Ils avaient été vaincus. Voilà aussi pourquoi il est à mon avis absolument essentiel que l'aide militaire occidentale aux résistants respecte strictement la règle "zéro nazi", jusqu'à et y compris l'élimination physique par les services adéquats des nostalgiques de l'UPA et autres admirateurs de Bandera. La résistance ukrainienne y perdra des combattants, mais pas tant que ça - c'est que les néonazis y sont très très loin d'être majoritaires, contrairement à ce que prétend Monsieur Poutine ! A l'inverse, s'ils étaient tolérés sous le prétexte classique du "ce sont des salopards, mais ce sont nos salopards", la propagande russe y gagnerait énormément. Moscou pourrait alors beaucoup plus facilement s'assurer du soutien continu de la population dans la durée - donc de la victoire.
  3. Après l'Ukraine, la Géorgie et la Moldavie, encore un pays demande à entrer dans l'UE sans délais Après la Géorgie et l’Ukraine, le Royaume-Uni demande « à entrer sans délais » dans l’UE Les représentants du Royaume-Uni ont déposé ce jour une demande pour exiger une entrée rapide de leur pays dans l’Union européenne. « Nous avons déposé notre demande au « guichet express d’adhésion » mis en place par les services de la Commission européenne et et on nous a certifié que notre demande sera examinée sous huitaine si nous avons tous les tampons demandés » a expliqué Boris Johnson
  4. Effectivement, il vaut la peine de vérifier les jolies histoires ... J'avais supposé que son âge était sous-estimé. Mais non. Voici un lien de 2019 qui décrit l'action militant de cette artiste alors âgée de 74 ans. Et qui bien sûr ne fait aucune référence à son passé de survivante du siège de Leningrad... puisque c'est entièrement faux. Cette dame reste une manifestante tout à fait courageuse, vu son âge, en plus d'être semble-t-il une mascotte des protestataires de Saint-Pétersbourg. Mais l'histoire comme quoi elle aurait survécu au siège de Leningrad est juste une invention.
  5. Non, il est possible à des navires russes d'accéder à Kaliningrad en passant par les eaux internationales de la Baltique. Sinon, oui le discours est une confirmation de ce qui était déjà clair, mais dont on pouvait toujours espérer "contre toute espérance" que Poutine ne l'utilisait que comme tactique de négociation, prêt à se rabattre sur un compromis à la faveur d'une négociation. Mais non. Et ce n'est pas surprenant, en fait. L'invasion qu'a ordonnée Vladimir Poutine a un tel coût à moyen et long terme et de telles conséquences qu'elle ne pouvait avoir été décidée que sur la base d'une conviction fermement arrêtée, pour ne pas dire paranoïaque voire - le mot est peut-être excessif pour l'instant, mais la porte de la radicalisation est ouverte - fanatique. Emmanuel Macron l'a perçu lors de sa discussion avec le président russe ce matin. Ce soir, tous peuvent le constater. De plus, quand les soldats commencent à mourir, leur sacrifice oblige ceux qui demeurent. Le sang scelle les engagements. Même si je dois reconnaître qu'il y a là un détail, un tout petit détail peut-être, qui m'a choqué particulièrement. Je ne dis pas que c'était le pire du discours. Mais contrairement au reste, c'est un détail auquel je ne m'attendais pas. Vers la fin de son allocution, Vladimir Poutine propose une minute de silence en mémoire des soldats tombés. Il se lève lui-même. Et puis... s'est-il même passé une dizaine de secondes ? Il se rassoit, et reprend. Parce que c'est marre. On ne va pas attendre une minute, quand même ?
  6. Dans le système politique russe, il y a un parti central Russie Unie, et deux oppositions "compatibles système", la gauche avec les communistes et la droite avec les libéraux-démocrates. Oui, Poutine, dans le contexte russe c'est Macron... Ces deux oppositions ont des députés et ne sont pas réprimées. Naturellement, les politiciens en question savent ne rien dire qui dérange vraiment. Mais chacun apporte son grain de sel, avec sa tendance spécifique, à la tonalité générale définie par Russie Unie. Vous avez reconnu le PS et LR... Bon, les "libéraux-démocrates", malgré leur nom, ne se caractérisent pas par trop d'esprit libéral ni d'attachement à la démocratie. Leur créneau, c'est plutôt le nationalisme. Le nom de Vladimir Jirinovski vous dit peut-être quelque chose ? Ce politicien n'est pas vraiment renommé pour sa modération, à preuve ces propos de 1991 "Je le dis très clairement, quand je serai au pouvoir, il y aura une dictature. La Russie a besoin d'un dictateur maintenant. Je serai impitoyable. Je fermerai les journaux les uns après les autres. Je devrai peut-être abattre 100 000 personnes, mais les 300 autres millions vivront paisiblement. Vous voulez appeler ça le fascisme russe, très bien." Bref, les libéraux-démocrates sont toujours à la manœuvre aujourd'hui. Et ils ont déposé une proposition de loi... Disons-le, j'ai du mal à imaginer qu'une telle proposition soit adoptée. Mais enfin le parti libéral-démocrate continue bien à remplir sa fonction... Démontrer que Poutine est en fait tout à fait modéré Reconnaissons-le, la tâche est devenue plus ardue depuis le 24 février. Mais le PLDR fait face !
  7. Si c'est confirmé, la mesure est à la fois logique dans le cadre d'une guerre économique, face à un ensemble d'adversaires qui cherchent activement à faire s'effondrer votre économie, et compte tenu de la confiscation de plusieurs centaines de milliards de dollars appartenant à la Banque centrale de Russie (enfin ça ne s'appelle pas confiscation, mais c'est tout comme) Et c'est aussi une mesure assez désespérée. Parce qu'il faut aussi des pièces détachées pour faire voler des avions, et de l'entretien régulier avec des spécialistes formés ! Je ne connais pas le sujet, mais je serais surpris que l'ensemble des compétences soient présentes en Russie - ça doit être dispersé un peu partout dans le Monde, s'agissant d'une activité globalisée. Donc l'impact sur le trafic aérien russe restera majeur voire écrasant, même si moins que ce qui se serait passé si Moscou avait décidé de restituer ces appareils loués. Bien sûr, les coûts pour les entreprises de mises en location seront énormes. Il ne s'agit encore là cependant que de l'une des premières, et probablement plus petites conséquences et contre-mesures de la guerre économique décidée il y a quelques jours. Je ne sais pas quelle est la suite, mais ce qui est sûr c'est qu'elle va arriver vite. Et fort.
  8. Les fans du A-10 Thunderbolt II auront des regrets pendant longtemps ! Bon, ceci dit, les fans d'Iskander et de Kinjal à ogive nucléaire aussi auront des regrets. Car la suite aurait probablement été assez détonante, dans le genre tactique certes, mais tout de même ...
  9. Il est permis de se demander quels dialogues exactement les expressions « sa très grande détermination », « prendre le contrôle » et « s’aggraver » recouvrent. Le langage diplomatique élude et adoucit. L’original était probablement assez violent. Le canal de communication est maintenu, et le président français est le seul dirigeant occidental à qui le président russe parle encore, mais cela ne veut pas dire qu'on échange mamours et ronds-de-jambe... Il s'agit d' "«exigences supplémentaires» à sa liste de demandes envers Kiev". Si les mots ont été retranscrits précisément - il est vrai que c'est un "si" - les exigences ne peuvent pas être adressées à d'autres pays que l'Ukraine. Reste que les exigences sont déjà si lourdes - reconnaissance du rattachement de la Crimée et de l'indépendance des RPD et RPL, neutralité, démilitarisation et livraison de tous les politiciens et militants ukrainiens qui ont l'heur de déplaire au président russe "dénazification" - qu'il serait difficile de les aggraver encore. Mais c'est encore possible j'imagine ... Exactement. Les exigences de Moscou sont suffisamment radicales pour que les interlocuteurs les refusent à coup sûr. Ce qui ne laisse plus que la guerre. Et la guerre permet d'imposer ses conditions, quels que soient les refus initiaux. ... A condition de l'emporter, bien sûr. Poutine est certain de la victoire en Ukraine. En Russie, c'est moins sûr. Cependant même dans le meilleur des cas - sauf miracle naturellement - il faudra beaucoup de temps pour que les Russes chassent Poutine du pouvoir. Et comme je l'ai déjà dit, cela tardera encore plus du fait du choix qui a été fait de la stratégie de guerre économique à outrance. L'économie russe va en effet partiellement s'effondrer, les contrecoups ainsi que les ripostes économiques de Moscou étendront l'instabilité économique à l'Europe au moins, au Monde probablement. Mais c'est de l'Histoire désormais. Le coup est parti. Il n'est déjà plus possible de revenir dessus, de même que Poutine ne peut pas dire "Euh attendez j'ai été trop loin pouf pouf on efface tout et on recommence". Nous allons vivre les conséquences, de l'invasion décidée par Poutine comme de la guerre économique décidée par "notre camp". Il semble que du point de vue de Poutine, Macron soit le seul point de contact restant avec le camp d'en face. Même s'il a fait un choix extrêmement radical, même si la question de son état psychologique peut être posée, il se rend probablement compte que ce point de contact est indispensable. Il serait encore plus dangereux que le président russe n'ait strictement plus aucun interlocuteur !
  10. Environ 80% de la population russe vit à l'ouest de l'Oural, soit 120 millions de personnes. Ajoutant l'Ukraine et la Biélorussie, on arrive déjà à 25% des moins de 700 millions de personnes qui vivent à l'ouest de l'Oural. Donc c'est à peu près du 3/4 - 1/4. Et oui, De Gaulle (l'Europe de l'Atlantique à l'Oural) est toujours en train de pleurer, de même que Gorbatchev (maison commune) ... Il me semble que tu détailles pas mal d'idées intéressantes pour chercher des solutions. Le problème à mon sens, c'est la volonté d'y aller. Et oui je parle avant tout de Monsieur P. Les exigences des propositions de traité de décembre étaient faites pour être refusées, et "justifier" l'agression. De même, les exigences répétées par Poutine à Macron sont faites pour être refusées, et ainsi "la Russie est bien obligée de continuer son opération militaire, puisque personne n'est raisonnable en face". Je ne crois pas qu'il y avait beaucoup d'avenir pour les négociations en mai 1940 entre Paul Raynaud et Adolf. Ni en mars 2003 entre Saddam Hussein et George. Je crains qu'il n'y en ait pas davantage maintenant entre Volodymir Zelenski et Vladimir.
  11. Je m'auto-cite, mais c'est pour une correction. Maintenant, 4 avertissements en une semaine Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a estimé jeudi que les dirigeants occidentaux pensaient à une guerre nucléaire dans le cadre du conflit avec la Russie. «Tout le monde sait qu'une troisième guerre mondiale ne peut être que nucléaire, mais j'attire votre attention sur le fait que c'est dans l'esprit des politiques occidentaux, pas dans celui des Russes», a-t-il dit lors d'une conférence de presse en ligne. Toujours ce doute à l'arrière de mon esprit... les dirigeants russes ont l'air rationnel et posé - Lavrov en particulier - donc dire que l'Occident a des projets d'attaque nucléaire contre la Russie devrait être de leur part de la simple propagande grossière. Et d'un autre côté, le risque de commencer à croire à sa propre propagande existe c'est bien connu ... Sinon, déclarations du président Zelensky (même lien) La Russie va payer pour tous les dommages infligés à l'Ukraine, a affirmé jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, tout en promettant de «reconstruire chaque immeuble» détruit par les frappes russes. «Nous allons reconstruire chaque immeuble, chaque rue, chaque ville et nous disons à la Russie: apprenez le mot ''réparations''», a-t-il déclaré dans une adresse vidéo. «Vous allez nous rembourser pleinement tout ce que vous avait fait contre notre Etat, contre chaque Ukrainien», a-t-il poursuivi. Bon pour le moral des Ukrainiens, probablement. Mais portnawak sur le fond bien sûr, la France n'a jamais obtenu un remboursement moindrement en rapport avec les énormes destructions infligées par l'Allemagne dans sa partie Nord-Est pendant la première guerre mondiale - et en Belgique c'était pire - en dépit du fait que l'Allemagne avait perdu et Paris pouvait dépêcher des troupes dans la Ruhr pour faire pression. En plus, ce n'est pas précisément la position de l'Ukraine actuellement. La date n'est pas 1923 pour eux, plutôt fin mai 1940
  12. A Mykolaïv (Nikolaev en russe), les frappes et/ou les combats durent déjà depuis 4 / 5 jours. Mais c'est justement ce type de stratégie "piéton imprudent" que Biden a expressément refusé plusieurs fois avant et après le déclenchement de l'invasion. Et c'est contre ce genre de stratégie que la Russie a émis 3 avertissements nucléaires en moins d'une semaine. Le message de Moscou est d'une clarté lumineuse : si vous tentez cela, j'écrase vos détachements sur place. Et si vous voulez contre-attaquer, rappelez-vous que je suis une puissance nucléaire. Personne ne va prendre un tel risque. Oui, il y a d'ailleurs des exemples historiques d'armées "en glandouille" qui finissent par être activées et prendre un rôle important. Ainsi le détachement français en Grèce pendant la première guerre mondiale, surnommé "les jardiniers de Salonique" parce qu'ils n'en fichaient pas une rame alors qu'on mourrait en masse sur le front en France. Mais qui eurent ensuite un rôle crucial dans l'effondrement rapide de l'empire d'Autriche-Hongrie.
  13. Je ne sais pas si ça a sa place dans ce fil ou dans l'autre. Comme il ne s'agit vraiment pas de géopolitique j'ai choisi celui-ci. La foule en arrière-plan scande "Non à la guerre". Ce n'est qu'un symbole, mais il est assez remarquable. Reste à savoir bien sûr si beaucoup de Russes l'apprendront, et ce qu'ils en penseront.
  14. Pour rappel Une autre chose à se rappeler, c'est qu'au début de la progression américaine en Irak à partir du 19 mars 2003 - qui fut assez fulgurante, avec le recul - il y a aussi eu des critiques comme quoi "les Américains s'enlisent" et autres "ça prend trop de temps". La raison fondamentale était la même dans les deux cas. Au delà de soucis réels qui peuvent exister, ou de la simple friction de toute opération militaire, une Blitzkrieg historiquement c'est une conquête en quelques semaines... ce qui est déjà terriblement long comparé au rythme médiatique. J'avais remarqué
  15. Les options de riposte nucléaire ne se limitent pas nécessairement à la destruction des États-Unis et des autres pays de l'OTAN. Même dans la doctrine française de dissuasion ce n'est pas le cas. En cas d'intervention militaire occidentale dans la guerre de la Russie en Ukraine, Moscou pourrait effectuer une frappe d' "ultime avertissement" sur une ou plusieurs cibles situées ailleurs que dans l'un des trois pays nucléaires de l'Alliance atlantique. Par exemple, des bases aériennes en Europe centrale ou occidentale (telle Rammstein en Allemagne) ou des concentrations de troupes de l'OTAN en Ukraine. Je ne dis pas que Poutine l'ordonnerait vraiment. Je dis que je ne le sais pas, et que la menace a une certaine crédibilité vu le capital politique énorme engagé par le président russe dans cette guerre et le fait qu'une intervention militaire occidentale pourrait probablement empêcher la victoire de la Russie. Les estimations de coût du palais de Guelendjik vont de 350 millions à 1 milliard de dollars. Je suppose que les "29 milliards" désignent des roubles. Ca correspondait à peu près à 350 millions de dollars avant la chute des derniers jours. Pas d'accord. C'est un message destiné à garantir contre le risque d'une stratégie "piéton imprudent", qui verrait les Etats-Unis (voire un autre pays) déplacer tout à coup des unités militaires au beau milieu de l'Ukraine, comptant que Moscou n'osant alors pas les attaquer le premier, son invasion de l'Ukraine échouerait. Un peu comme le déploiement russe en Syrie à partir de 2015 était entre autres choses une stratégie du piéton imprudent. Biden a déclaré dès le début qu'aucun soldat américain ne serait déployé en Ukraine. Mais à la place de Poutine, il est possible de se poser la question si c'est vrai, ou si le président américain pourrait avoir préparé une petite surprise pour bloquer le projet du président russe. Je ne pense pas que Biden pourrait être tenté. Mais Poutine lui a déjà pratiqué cette stratégie, il serait peut-être prêt à recommencer si c'est des États-Unis qu'il était le président... donc ce scénario l'inquiète, et il tente de le parer. Les messages nucléaires sont destinés à convaincre que si Washington ou quelque autre capitale tente un piéton imprudent, Moscou s'en fichera et passera sur le corps des unités occidentales déployées. "Et si vous comptez alors escalader, j'ai le doigt sur le bouton !" Je ne sais pas s'il y serait prêt, mais je ne vois pas dans quel scénario cela pourrait être nécessaire si la Russie ne doit faire face qu'aux Ukrainiens, sans qu'aucun autre pays ne devienne belligérant. La supériorité militaire russe en Ukraine est quand même assez écrasante, les résultats sur le terrain obtenus en moins d'une semaine sont énormes - au moins aussi rapides que ceux obtenus par les Américains en 2003 en Irak dans le même laps de temps - les pertes sont certainement importantes mais cela avait clairement été anticipé - voir les déploiements d'unités médicales repérés avant le déclenchement de l'invasion. Il paraît difficile d'imaginer que la Russie ait besoin de plus de quelques semaines pour achever la conquête. Ce sera probablement en avril je dirais, tenant compte de la résistance des Ukrainiens et des difficultés de la logistique russe. Voire avant fin mars en cas d'effondrement ukrainien. Les États-Unis n'ont eu aucun besoin de passer au nucléaire contre l'Irak en 2003, la Russie n'en a pas besoin non plus aujourd'hui. Tout à fait d'accord. Les scénarios "à faible probabilité" et "possible théoriquement mais bon" se réalisent parfois. C'est ainsi que beaucoup de commentateurs et analystes qualifiaient le scénario d'invasion complète de l'Ukraine jusqu'au 23 février.
  16. Sur le risque nucléaire dans la crise actuelle, voici un petit document, ainsi qu'un avis personnel. 1) Le document, c'est ce passage d'un entretien de Vladimir Poutine avec Vladimir Soloviev - l'un des principaux journalistes de la TV russe, naturellement parfaitement "aux ordres" - en 2018. Le sujet vient sur les armes nucléaires. A partir de 0'45'' - utilisez les sous-titres automatiques en russe et la traduction automatique dans la langue que vous préférez - le président russe dit : "En ce qui concerne ce thème - il est bien sûr très important, très sensible - je veux vous dire ceci, et qu'on le sache, chez nous et à l'étranger. Nos plans - j'espère que cela n'arrivera jamais, mais les plans théoriques - de ce qu'on appelle la contre-attaque. Qu'est-ce que ça signifie ? Ca signifie que la décision d'utiliser des armes nucléaires ne peut être prise que dans le cas où notre système d'alerte détermine non seulement le lancement de fusées, mais leur trajectoire et temps de vol jusqu'au territoire de la Fédération de Russie. C'est ce qu'on appelle une contre-attaque." "C'est-à-dire, si quelqu'un a décidé de détruire la Russie. Alors nous avons le droit légal de répondre. Oui, pour l'humanité ce sera une catastrophe globale. Pour le monde ce sera une catastrophe globale. Mais je continue à parler en tant que citoyen de Russie, et chef d'Etat de la Fédération de Russie. Et je dois alors poser la question..." "Qu'avons-nous besoin du monde, si la Russie n'y est pas ?" L'expression de Poutine au moment où il prononce "contre-attaque" est à 1'20''. La formule finale est prononcée à partir de 2'13''. Le regard de Vladimir Poutine à ces moments vaut d'être vu. Cette déclaration est, reconnaissons-le, la simple expression de la doctrine de destruction mutuelle assurée. Et un chef d'Etat qui pourrait se retrouver en position de décider de la mort de centaines de millions d'hommes a tout intérêt à faire le nécessaire pour convaincre qu'il y serait vraiment prêt, qu'il a la dureté voire la part de folie nécessaire. Pour pouvoir dissuader efficacement, justement. Je trouve simplement que Vladimir Poutine y parvient très bien. 2) Les principaux personnages de l'Etat russe en sont à trois avertissements nucléaires en moins d'une semaine. C'était Poutine lui-même, dans son discours de début de guerre diffusé le 24 février, où il a affirmé que quiconque tenterait d'intervenir en Ukraine alors que la Russie y fait la guerre s'exposerait à des conséquences "comme vous n'en avez jamais connu dans toute votre Histoire". A nouveau le 27 février, lorsqu'il a mis en scène l'ordre de relever le niveau d'alerte de la dissuasion nucléaire russe, en réaction disait-il à des "déclarations agressives de hauts responsables de l'OTAN" Enfin, le ministre des Affaires étrangères Lavrov a dit aujourd'hui 2 mars que "la troisième guerre mondiale sera une guerre nucléaire dévastatrice" Pourquoi ? Le message semble le même à chaque fois. Il s'agit de rappeler - tous les trois jours - que la Russie utiliserait des armes nucléaires si une puissance militaire intervenait en Ukraine. Si le message est répété, c'est probablement pour renforcer sa crédibilité, et pour dissuader de toute tentation tout pays qui imaginerait par exemple s'impliquer "juste un peu", ou encore profiter de telle vulnérabilité temporaire des forces d'invasion, tel cet "embouteillage monstre" de blindés à l'ouest de Kiev faisant une cible rêvée pour des bombardiers. Et ça marche. Non seulement Biden répète une nouvelle fois qu'il n'est pas question d'intervenir militairement en Ukraine - lui aussi répète en boucle le même message - voir son allocution au Congrès le 1er mars "Laissez-moi être clair, nos forces ne sont pas engagées et ne s'engageront pas dans un conflit avec les forces russes en Ukraine" mais le président polonais "clarifie" qu'il n'est en fait pas question de fournir des avions de chasse aux Ukrainiens "Nous n’envoyons pas d’avions à réaction en Ukraine car cela ouvrirait une ingérence militaire dans le conflit ukrainien. Nous ne participons pas à ce conflit. L’OTAN n’est pas partie à ce conflit" Ce n'est pas que fournir quelques avions de chasse serait équivalent à entrer en belligérance, cela en serait assez loin. Mais c'est que ce n'est pas suffisamment éloigné de la belligérance. Donc, autant ne pas le faire, afin de ne surtout pas courir le moindre risque qu'il y ait une quelconque ambiguïté. Le dialogue pourrait être résumé ainsi : Russie : "Aucune intervention militaire dans ma guerre en Ukraine, sinon je passe au nucléaire" Alliance atlantique : "Bien compris" Russie : "J'avais oublié de vous dire, n'intervenez PAS dans ma guerre en Ukraine, sinon récolte de champignons" Alliance atlantique : "Oui, nous avons bien compris. Vous pouvez être sûrs que nous n'interviendrons pas !" Russie : "Nan mais vous avez encore l'air pas tout à fait convaincus... Vous êtes sourds ou quoi ? J'ai dit AUCUNE intervention militaire !" Alliance atlantique : "Mais oui, on a parfaitement compris, on vous jure ! On n'intervient pas c'est promis !" Les armes nucléaires ont cette propriété remarquable de concentrer l'attention de tout le monde. Vladimir Poutine en use, voire en abuse. Et il est visiblement adepte de la méthode "ceinture et bretelles", deux précautions valent mieux qu'une, et un message répété tous les trois jours ne s'en imprimera que mieux dans les esprits.
  17. La guerre américaine contre l'Irak est terminée, bien sûr. Si elle n'est pas hors sujet, c'est pour deux raisons : 1) Elle est assez récente pour que je m'en souvienne très bien, et je ne pense pas être le seul. Le sac de Bagdad par un fils de Gengis Khan en revanche, je ne suis pas sûr de m'en souvenir très bien ... 2) Surtout, les inconvénients subis par les Américains du fait des réactions internationales étaient inexistants (quelques pays qui disent "vilain pas beau", puis se taisent rapidement, de peur de déranger). Leurs seuls problèmes résultaient de l'occupation. Ce qui laisse ouverte la possibilité que Moscou se dise deux choses "Ouais ça râlera, et on nous mettra des sanctions, mais ça finira par passer après quelques années" et "On n'aura pas de mal à convaincre les Ukrainiens au bout de quelques années, une fois établi un régime stable et éliminés quelques récalcitrants" Il est d'ailleurs tout à fait possible qu'il s'agisse de deux erreurs ! L'avenir le dira. Mais la réaction, disons, très polie à l'agression américaine contre l'Irak, ou plus récemment à l'agression saoudienne contre le Yémen, a pu contribuer à encourager ces erreurs. Même si certes Vladimir Poutine aurait pu, aurait du comprendre que les Ukrainiens c'est différent des Irakiens ou des Yéménites, étant donné qu'ils sont Bl... pardon, je veux dire étant donné que c'est beaucoup plus proche de chez nous ! (Pfffiou, j'ai failli en dire trop )
  18. Je dirais plus simplement la FCO La F... China Organization Nan, autant dire les choses, hein Il va de soi que la France ne doit pas permettre une telle évolution. J - 39. Faut comprendre Certains responsables politiques ne perdent décidément pas le Nord Je pense que c'est ce qui s'appelle un vœu pieux. La réalité peut être désagréable. Elle est même extrêmement dure pour les Ukrainiens. Mais on ne peut rien faire sans la prendre en compte.
  19. Toute raison n'a peut-être pas disparu, mais je crains que ça ne change pas grand'chose au résultat final. Les Russes n'acceptent de vendre leur gaz en échange d'euros, de dollars ou de yuans que pour une raison, c'est qu'en échange ils peuvent ensuite acheter divers produits et services. Ces achats ne sont plus possibles à partir du moment où les banques russes sont déconnectées du système Swift, voire où toute banque qui d'accord avec une banque russe utiliserait un autre système pour réaliser des transactions peut elle-même être cible de sanctions. Bref, les Russes ne peuvent désormais plus échanger leur gaz, pétrole, ou autres matières premières que contre des signes électroniques (euros, dollars...) qui ne leur serviront à rien. A mon avis, le gaz ne va pas continuer longtemps à arriver dans les tuyaux. Vladimir Poutine est peut-être fou, mais il n'est pas stupide. Sauf bien sûr à s'entendre avec la Chine pour leur vendre des matières premières quand même, et que Pékin s'arrange pour protéger ces transactions des sanctions américaines ou européennes. Ce que Pékin devrait arriver à faire - et il obtiendra en échange une belle ristourne. Sauf bien sûr à s'entendre avec d'autres clients, y compris en Europe et aux Etats-Unis, pour échanger autrement. Les barres d'or par exemple, ça peut se livrer en Russie non ? Les bitcoins aussi. Ou le troc pourquoi pas ? 1973, 2009, 2020... et 2022
  20. Il faut croire qu'il en est des nazis comme des chasseurs... il y a les bons et il y a les mauvais Voir aussi le traitement médiatique ici du bataillon Azov et de Pravy Sektor en Ukraine ou de Jobbik en Hongrie Les nazis que les libéraux mondialistes préfèrent ignorer Le principe est universel Le secrétaire d'État, Sumner Welles, a dit un jour : "Somoza est un salopard !" Et Roosevelt a répondu : "Oui, mais c'est notre salopard."
  21. On peut toujours ce matin accéder à RT depuis la France. J'entends... à la version russe de RT, qu'il est ensuite aisé de traduire en français (clic droit + "traduire en français"). C'est intéressant parce qu'il s'agit d'un média gouvernemental à usage interne. Non pas une version "adaptée" à l'influence sur l'audience française, non pas un média se voulant "neutre" (dans les limites autorisées...) comme Kommersant.ru sans parler d'un média oppositionnel comme NovayaGazeta.ru, mais ce que le pouvoir russe veut présenter à sa population. Il y a à boire et à manger dans ce discours, c'est le moins qu'on puisse dire. Je ne fais aucun commentaire sur les déclarations de politique intérieure de Malhuret - ce serait contre les règles du forum, surtout à moins de deux moins d'une présidentielle. Je ne relaierai pas davantage de discours de responsable politique français par exemple opposé à Malhuret, toujours pour la même raison de respect des règles du forum. Sur le reste : Description cinglante et juste de la personnalité de Poutine, faux dur et vrai parano. Et oui, en envahissant l'Ukraine il met vraiment en danger le système de pouvoir qu'il a construit, à long terme. Je mets un point d'interrogation ici. Si l'on regarde l'état d'esprit général actuel, c'est-à-dire la réaction sur l'instant, Malhuret a évidemment raison. En ce qui concerne le moyen et long terme, nul ne sait encore si la fureur et le scandale se mueront en détermination partagée, volonté dans la durée et "union nationale". Sur ce dernier point, les déclarations de Malhuret lui-même montrent bien que c'est mal parti. C'est ici l'occasion de se réjouir une fois de plus que la France, à la différence de la Russie, ait un régime démocratique, qui protège les opposants et les oppositions. Car ce discours a exactement la même tonalité que le discours du gouvernement russe envers ses oppositions à lui. Qui sont accusés, et on pourrait dire insultés, exactement dans les mêmes termes Ce sont les institutions démocratiques de la France, et rien d'autre - surtout pas les bonnes dispositions de personnes comme Claude Malhuret - qui font que les opposants ont chez nous toute liberté de s'exprimer, accès aux médias, protection contre l'assassinat et l'emprisonnement arbitraire etc. A la différence des opposants au gouvernement russe. L'opposition géopolitique structurelle à l'échelle du Monde est déjà et sera de plus en plus l'opposition entre Etats-Unis et Chine, avec à leur suite les pays qu'ils réussissent par menace, intérêt ou - le plus efficacement - idéologie à placer dans leur mouvance. Et un troisième groupe de pays recherchant l'indépendance vis-à-vis des deux Grands et de leur lutte impitoyable pour la prééminence, se gardant d'être confondus dans la croisade de l'un comme de l'autre. Sachant que peu de Français souhaitent que Paris se place dans la mouvance de Pékin, notre pays n'a qu'une alternative : soit devenir davantage un affidé de Washington et instrument de sa grande querelle, soit se placer parmi ceux qui recherchent l'indépendance et peuvent se soutenir et s'aider mutuellement. Malhuret défend mordicus le premier terme de cette alternative. Dont acte. Je ne pleurerai pas sur le sort de RT et Spoutnik. Je remarque tout de même en passant que pendant la guerre froide, la France n'avait pas interdit l'Humanité. Mon impression générale est qu'à l'époque, nous avions le cuir un peu plus épais. L'action d'un Brutus, rien d'impossible. Je ne surestimerai pas la probabilité, car les "scénarios idéaux" rose bonbon se réalisent assez rarement. Quant à l'action du peuple russe lui-même, le type de guerre économique contre la Russie que nous avons entamé sous les exhortations et les applaudissements d'hommes politiques comme Malhuret la rend beaucoup moins probable. Effet classique et prévisible de la guerre économique ("sanctions" visant l'économie d'un pays plutôt que simplement les avoirs et intérêts de ses dirigeants), vérifié maintes fois. La guerre pour l'indépendance ukrainienne, ils peuvent la gagner en effet, de même que les Polonais ont gagné la guerre pour leur indépendance après la répression de leur révolte de 1830 écrasée dans le sang ("L'ordre règne à Varsovie") Mais ils ne la gagneront que sur le long terme, en restant fermes dans leur volonté collective dans les années (au mieux) voire les décennies qui viennent. Comme les Polonais l'ont fait. En 1830, certains libéraux / bonapartistes en France, défenseurs de la liberté des peuples, romantiques, attachés au sort de la Pologne cette fidèle alliée de Napoléon, voulaient partir la libérer manu militari. Ils ont été raisonnés, car la France n'était pas en position de partir en guerre contre la Russie, et les conséquences du départ en guerre auraient été négatives. Ce dont certains libéraux / bonapartistes / romantiques n'avaient cure, parce qu'ils considéraient que s'opposer au mal était une action justifiée d'avance, justifiée en elle-même, quelles qu'en soient les conséquences. En 2022, cette mouvance libérale / romantique / bonapartiste l'emporte dans toute l'Europe, sous la forme de la décision de guerre économique à outrance (l'option de la guerre militaire était trop démente même pour la plupart des partisans de cette mouvance). Ceci sans considération des conséquences probables, pourtant assez claires au vu de l'historique des guerres économiques comme de la fragilité des flux économiques mondiaux. Il y a la morale de la pureté et la morale des conséquences. Ce qui est juste, est-ce l'action même de s'opposer au mal - pardon au Mal - en elle-même et quelles que soient les conséquences, et alors tout autre choix que la montée aux extrêmes doit-il être dénoncé comme faiblesse coupable ? Ou est-ce la politique dont les conséquences peuvent être évaluées avoir les meilleures chances d'être positives, et s'agit-il avant tout de réfléchir à ce qui est vraiment possible et comment l'atteindre ? Partir la fleur au fusil sous les balles, c'est beau paraît-il. Enfin disons du moins que c'est dénué de faiblesse coupable. ... Mais est-ce ainsi que nous avons gagné la Première Guerre mondiale ?
  22. La question ne m'était pas destinée, mais j'y réponds quand même. 1. Pour "dissuader la Russie de continuer ses actes en Ukraine" ==> rien. En effet, l'objectif n'est pas atteignable, ni par pression militaire (que Biden et al. excluent à raison), ni par pression économique (la guerre économique actuelle n'empêchera pas Moscou d'achever la conquête de l'Ukraine), ni par pression médiatique (quelques semaines ne suffiront pas pour faire comprendre aux Russes la réalité de ce que fait leur gouvernement) 2. La première règle est comme toujours ==> ne pas nuire. Donc pas de guerre économique à outrance qui ne ferait que plonger l'Europe voire le monde dans une crise économique laquelle ne diminuerait pas l'ascendant actuel du pouvoir russe sur sa population - ça pourrait même l'augmenter - mais générerait toutes sortes de problèmes voire de crises nouvelles éventuellement inattendues 3. Ensuite ==>empêcher l'aggravation de la situation, c'est-à-dire l'extension des agressions russes à d'autres pays. En pratique, déploiements militaires significatifs ouest-européens (et américains s'ils l'acceptent) dans les pays de l'Alliance atlantique limitrophes de Russie et Ukraine + la Moldavie si elle l'accepte 4. Militaire à moyen terme ==> augmenter le coût pour la Russie de maintenir l'Ukraine sous sa coupe. Donc, former et équiper les Ukrainiens qui souhaiteront participer à la résistance contre l'occupation / le gouvernement collaborateur, y compris en finançant une R&D spécifique pour construire des armes adaptées. Limite = maintenir la politique zéro néo-nazi, allant jusqu'à opération "homo" pour se débarrasser de leurs chefs ou les livrer à la Russie. C'est certes se priver de plusieurs milliers de combattants déterminés, mais leur apport net est en réalité négatif car ils sont par leur simple existence une aide gigantesque pour la propagande de Moscou 5. Informationnel à moyen terme ==>informer les Russes sur la réalité en Ukraine. Les mensonges éhontés que le pouvoir de Poutine doit utiliser pour maintenir l'approbation de la population russe sont sa vulnérabilité principale, bien davantage qu'aucune vulnérabilité économique ou même que le coût de l'occupation. Le pouvoir russe cherchera certes à épaissir encore cet écran de mensonges, mais les infos finissent toujours par passer. On peut les y aider en adoptant un discours le plus objectif possible, en diffusant les discours des résistants ukrainiens, en développant des moyens technologiques (par exemple le réseau de satellites de diffusion de Musk...) L'information passera d'autant mieux qu'elle ne viendra pas d'un ennemi qui étrangle le pays de sanctions économiques Bien sûr, tout ceci est théorique. C'est en fait du futur antérieur... car comme déjà dit ce n'est pas cette voie qui a été choisie. Les conséquences, nous les découvrirons.
  23. Oui. Cela dit, et au minimum dans un premier temps, "action russe en dehors de l'Ukraine" peut être tout simplement une action russe... en Russie. Par exemple la suspension des exportations d'énergie et autres matières premières vers les pays qui font une guerre économique à la Russie - suspension qui serait en quelque sorte logique à partir du moment où le blocage des transactions bancaires empêche les Russes d'utiliser les euros et autres dollars qui leur sont envoyés en échange de leurs matières premières ! Ou pour prendre un autre exemple, ou détailler une autre possibilité, la poursuite de ces exportations d'énergie et matières premières seulement en échange... d'or physique livré sur le territoire russe. La Russie a déjà des réserves d'or de 2300 tonnes, soit 140 milliards de dollars au cours actuel, elle pourrait Il y a certes des actes plus agressifs que la Russie pourrait envisager pour s'attaquer aux économies occidentales - câbles sous-marins, satellites, cyberguerre... - mais de simples restrictions aux exportations auront déjà un très gros impact. C'est la théorie derrière les "sanctions économiques" - nom convenu de ce qui est en réalité une guerre économique. Cette théorie a déjà été mise à l'épreuve dans plusieurs pays à régime dictatorial : Irak, Iran, Corée du Nord... Le résultat a invariablement été l'échec. Les restrictions sont certes efficaces pour diminuer le niveau de vie général - parfois jusqu'à la cruauté à échelle massive, les sanctions contre l'Irak dans les années 1990 ont provoqué la mort de centaines de milliers de civils, certaines estimations vont jusqu'à 1,5 million - mais la population ne se révolte pas contre le régime, soit qu'il parvienne à se maintenir par la répression, soit que le lien entre population et régime soit même renforcé par l'adversité extérieure. Cette fois-ci, cependant, il y a une différence fondamentale. La cible n'est plus un pays relativement secondaire, voire plutôt marginal, mais une grande puissance dont les exportations notamment énergétiques et pas seulement sont indispensables à l'économie mondiale, qui plus est bien pourvue sur le plan militaire depuis les opérations "hybrides" jusqu'aux armes de destruction massive. On dit que la guerre c'est comme la chasse, à ceci près que les lapins aussi ont un fusil ==>Eh bien les sanctions économiques contre la Russie c'est comme les sanctions économiques contre Irak ou Corée du Nord, à ceci près que le lapin aussi a un fusil.
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