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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Du point de vue du régime de Poutine, la conclusion à tirer de ces événements est que le SBU doit être éradiqué, l'Ukraine entièrement conquise Cela dit, c'était déjà leur objectif. Pas de changement. Sinon qu'avec une moindre capacité à tirer des missiles de croisière sur l'Ukraine, la chose sera maintenant plus difficile et plus longue Les avions essentiels pour l'AAE (Phénix, E3, Rafale, A400...) doivent être encore mieux protégés Je ne suis pas sûr qu'il existe des abris individuels pour chacun des plus grands appareils Il faudrait encore vérifier que tous les abris de ce type peuvent résister à un impact direct avec 50-100 kg d'explosif (un gros drone). 500 kg d'explosif (un missile de croisière) c'est probablement trop demander
  2. Les canaux "Z-patriotes" expriment leur choc. Plusieurs parlent de "Pearl Harbour russe" (Comparaison douteuse, le Japon a attaqué les États-Unis à Pearl-Harbour sans déclaration de guerre préalable) Ils espèrent voire exigent une réponse "aussi dure, voire plus" que les États-Unis après le 7/12/41. D'aucuns rappellent que « La doctrine nucléaire de la Russie envisage l’utilisation d’armes nucléaires à la suite des attaques d’aujourd’hui contre notre aviation stratégique. » (Je n'imagine pas un instant qu'ils soient écoutés) Le politologue ukrainien Yuriy Romanenko quant à lui fait une remarque très pertinente "Un succès considérable. Car ces frappes réduisent considérablement la capacité de la Russie à lancer des frappes de missiles de croisière, la Russie moderne ne pouvant pas produire ces bombardiers. Par conséquent, le nombre de porte-missiles de croisière sera fortement réduit. Je félicite tous les Ukrainiens pour cela" La Russie produit des Tu-160 modernisés (à rythme très lent), mais elle n'a pas de remplaçant pour les Tu-95 ni Tu-22. Les pertes essuyées aujourd'hui seront très longues à compenser
  3. Grosses pincettes bien sûr, la propagande de guerre existe de tous les côtés. Les médias ukrainiens rapportent au conditionnel "40 bombardiers" détruits Mais même le quart de ce chiffre serait déjà un bilan très élevé. Les Tu-22 et Tu-95 se comptent en une grosse poignée de dizaines pour chaque type. Les Tu-160 deux dizaines de mémoire
  4. Ouchakov, assistant du président russe, donne des précisions sur la future rencontre Poutine-Trump "Il n'est pas certain que la rencontre aura lieu en 2025" Et il est facile de comprendre pourquoi : "La rencontre entre Poutine et Trump doit être soigneusement préparée et des résultats sont nécessaires qui puissent être discutés à leur niveau" Autant dire qu'il faut d'abord que la Russie impose sa volonté, que ce soit à la table de négociation ou sur le terrain Ensuite, Poutine et Trump pourront se rencontrer pour signer le résultat et pour la poignée de main et la photo
  5. Oui mais... en fait non. Je veux dire Nein Ces déclarations de Merz ont été rétropédalées "nuancées". En fait non, aucun changement Merz ne parvient pas à tenir ses promesses « Taurus » Le chancelier Friedrich Merz ( CDU ) a nuancé sa déclaration selon laquelle il y a un changement de direction dans le soutien militaire à l'Ukraine (...) Selon les informations de SZ, il n'y a jusqu'à présent aucun signe d'une livraison du missile de croisière Taurus , le sujet est hors de question pour le moment (...) En fin de compte, du point de vue de son partenaire de coalition, le SPD, Merz a créé plus de confusion qu’il n’a annoncé de nouveauté. « En ce qui concerne la portée, je voudrais dire qu'il n'y a pas de nouvel accord qui va au-delà de ce qu'a fait le gouvernement précédent », a déclaré le chef du SPD et vice-chancelier Lars Klingbeil. Merz avait précédemment souligné : « Il n’y a plus de restrictions de portée sur les armes qui ont été livrées à l’Ukraine. » (...) Zelenskyy ne peut pas espérer à court terme le missile de croisière Taurus , qui a une portée de 500 kilomètres et un pouvoir de pénétration supérieur à celui des systèmes fournis par les États-Unis et la Grande-Bretagne, malgré le changement de gouvernement à Berlin. En raison de la complexité de l'opération et du fait que des soldats de la Bundeswehr devraient être impliqués pour un éventuel contrôle des cibles, on craint que l'Allemagne ne devienne partie prenante de la guerre – c'est également l'interprétation du SPD, qui avait également exclu cette livraison dans son programme électoral fédéral Il n'y aura pas de livraison de Taurus à l'Ukraine dans l'avenir proche, et très possiblement jamais. Malgré les promesses du candidat à la chancellerie Merz, que rappelle le journal. Le chancelier Merz ne semble pas être en mesure de les réaliser On ne peut que spéculer sur les raisons, qui ne sont pas explicitées clairement. Quelques possibilités en désordre (liste non limitative) - Le nouveau chancelier a eu accès à des informations confidentielles que ne connaissait pas le candidat Merz. Il est maintenant convaincu que Scholz avait en fait raison sur ce point - Merz voudrait bien, mais son partenaire de coalition le SPD l'en empêche, en faisant une condition sine qua non de la continuation du gouvernement - Merz voudrait bien, mais Trump l'en empêche. Rappelons en effet que le moteur du Taurus est américain, ce qui oblige l'Allemagne à obtenir la permission des Etats-Unis pour le donner à qui que ce soit
  6. Je ne pourrais pas être plus d'accord. Mais ce ne sont pas les bons ordres de grandeur. Il ne s'agit en aucun cas de "5%" - c'est Trump qui l'a dit, pas moi Et si on regarde le strict point de vue économique, aider suffisamment l'Ukraine à se défendre - ce que nous ne faisons pas - contribuerait justement à réduire les dépenses publiques à moyen-long terme En effet, après le à ce stade probable effondrement de la défense ukrainienne et prise de contrôle de Moscou sur ce pays, coordonné avec la prise de distance de Washington vis-à-vis de la défense des Européens, l'équilibrage de la puissance militaire d'un Empire russe à l'assurance (voire l'arrogance ?) encore renforcée par sa victoire en Ukraine reposera sur les seules épaules des Européens. Y compris nous, Et ce sera beaucoup plus cher qu'une aide militaire sérieuse - c'est-à-dire mise à la bonne échelle - à l'Ukraine ne l'aurait été
  7. La France a donc déjà triplé sa production de Caesar, et elle la doublera encore cette année Si nous avions fait cela non pour un seul type de matériel, mais pour l'ensemble ou la plupart des types (je ne parle pas des têtes nucléaires TNO), la défense française commencerait à ressembler à quelque chose Et si l'ensemble des pays occidentaux avaient fait cela pour l'ensemble ou la plupart des types de matériel qu'ils fabriquent, l'Ukraine aurait pu assez facilement être dotée des moyens matériels de résister indéfiniment à la pression russe sur le front. Elle aurait une vraie chance de préserver son indépendance dans la durée, jusqu'à ce que (dans cinq ans ou dix ans) la Russie se lasse et que Moscou ne renonce à la subjuguer C'est malheureusement toute autre chose qui se profile
  8. Il y a des solutions assez prometteuses qui commencent d'être développées dans cette direction Je pense à la startup suédoise Nordic Air Defence qui avec le drone-missile rapide Kreuger100 vise à mettre au point une défense de point bon marché L'idée est de baisser le prix unitaire de l'intercepteur en le simplifiant drastiquement "Le Kreuger 100 est une plateforme légère d'interception de drones à double usage (civil et militaire) qui privilégie la rentabilité et l'évolutivité opérationnelle. Conçue pour remplacer les intercepteurs traditionnels qui s'appuient fortement sur des capteurs, des caméras et des systèmes de propulsion embarqués coûteux, la Kreuger 100 utilise plutôt une propulsion pulsée et un contrôle de vol basé sur un logiciel pour suivre et intercepter les cibles. Il atteint des vitesses allant jusqu'à 270 kilomètres par heure dans les configurations civiles, des vitesses nettement plus élevées étant possibles dans les variantes militaires. L'intercepteur est alimenté par batterie et conçu pour un lancement manuel, y compris à partir de lanceurs portatifs, ce qui permet de l'utiliser dans des scénarios de défense statiques et mobiles. Le système est doté d'une architecture centrée sur le logiciel et d'algorithmes de contrôle avancés qui guident l'intercepteur par le biais d'un aérodynamisme contrôlé plutôt que par des composants mécaniques coûteux. Il comprend un système de poursuite infrarouge capable de fonctionner 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 dans des conditions météorologiques variables, y compris à travers la couverture nuageuse et la nuit. Sa conception élimine une grande partie du matériel conventionnel utilisé dans les systèmes traditionnels, ce qui réduit le coût de production d'un facteur dix par rapport aux intercepteurs ou aux missiles standard. Cette approche permet une production de masse et un déploiement à grande échelle." Reste encore à faire fonctionner tout cela bien sûr. Mais dès pistes de solutions existent bel et bien Et c'est bien un facteur 10 sur le coût de l'interception qu'il s'agit de gagner
  9. @olivier lsb Trump se ridiculise surtout ici avec une attitude de matamore, "Retenez moi ou je fais un malheur" Trump n'est au pouvoir que depuis quatre mois. Il aurait donc du fait de sa retenue et sa bienveillance renoncé à faire des choses "mauvaises, et je veux dire VRAIMENT MAUVAISES" à la Russie depuis ces quatre mois ? Des choses que les États-Unis pourraient faire vraiment, donc des choses que Biden de son côté aurait pendant 35 mois lui aussi renoncé à faire ? Lesquelles au juste, Donald ? C'est parce que tu es "TRÈS FORT" sans doute que tu peux faire ces choses tellement mauvaises à la Russie, tandis que Biden lui ne pouvait pas puisqu'il est "TELLEMENT FAIBLE", c'est ça ? Non seulement Trump n'a guère de levier en mains, mais il bluffe extrêmement mal. Au point d'être parfaitement transparent
  10. Pas besoin de bienveillance, voici la version complète ouverte de cet article. C'est tombé du camion Je ne suis pas sûr que les Crotale soient encore produits. Je soupçonne le contraire, leur successeur dans cette gamme de portée est le Mica-VL, il n'y a pas de raison de continuer à produire des Crotale Les Aster, oui on en produit. Les dernières commandes portaient sur 700 unités en décembre 2022 et 200 de plus en mars 2025. Attention cependant, il s'agit de commandes conjointes de trois pays France Italie et Royaume-Uni. Et si une augmentation de la cadence de production a bien été décidée en 2024, elle ne sera que de +50%, et à horizon 2026. C'est ce qu'on appelle chez nous « relever les défis de l’effort de défense » Naturellement, si le ministre de la défense russe Belooussov tentait de vendre au président Poutine une augmentation de 50% de la cadence comme « relever les défis de l’effort de défense », au mieux il perdrait son poste, au pire il ferait une chute accidentalle par une fenêtre d'étage élevé... A Moscou on produit Vu la cadence misérable maintenue par le fabricant franco-italien, il va de soi que ces nouveaux missiles sont destinés aux forces françaises, italiennes et britanniques. Déjà que ça n'en fait vraiment pas beaucoup pour leurs besoins à elles... Je ne suis pas sûr que le fabricant américain du Patriot soit beaucoup plus avancé. Et il partait de plus haut en termes de stocks bien sûr, mais les besoins des forces américaines sont aussi d'un tout autre ordre, donc les missiles Patriot non plus il n'y en a pas beaucoup...
  11. C'est pas pour dire, mais pour une "offensive d'été", elle arrive un peu tôt, non ? On est le 26 mai Moi j'aimerais bien être rassuré sur les capacités de l'Ukraine à tenir une guerre contre la Russie. Pas pendant trois ans, ça on le sait nous sommes d'accord, mais pendant dix ou quinze ans On peut discuter tant qu'on veut sur ce forum, on peut même s'écharper à l'occasion, aucun d'entre nous n'a les informations confidentielles qui permettraient d'apprécier plus sûrement cette capacité. Mais le fait que Zaluzhny ne croie pas que l'Ukraine en aie la capacité "démographique" ni "économique", que sa seule chance soit une "guerre de survie haute technologie" n'est pas fait pour me rassurer Le problème de la haute technologie bien sûr, c'est que la Russie aussi innove et améliore ses armes. Voir par exemple les "Shahed améliorés" dans le post juste avant celui-ci. Du coup, non seulement obtenir mais surtout maintenir un avantage technologique est forcément difficile quand on a 4 fois moins de population et 10 fois moins de capacité économique que l'agresseur Tu ne voulais pas dire Boulava plutôt ?
  12. Rappelons qu'il s'agit de Donald Trump La traduction en français de "J'ai toujours dit qu'il voulait TOUTE l'Ukraine, pas seulement une partie" est : "Oups ! Mais il veut toute l'Ukraine, ce c.. ! Première nouvelle !"
  13. Economie de guerre : Bercy démobilise déjà l'industrie civile Ni soutien financier, ni commandes immédiates pour l'industrie civile qui souhaiterait s'engager dès maintenant auprès de l'industrie de défense en cas de conflit de haute intensité, selon une note envoyée par le ministère de l’Économie aux préfets L'économie de guerre a donc fait long feu aussi dans l'industrie civile... La note envoyée par Bercy en début de semaine aux préfets lassés de ne pas savoir quoi répondre aux industriels prêts à s'engager auprès de l'industrie de l'armement pour subvenir à une guerre à haute intensité, va très certainement doucher l'enthousiasme patriotique des patrons dans le civil. Le ministère de l'Économie et la Direction générale des entreprises ont été très clairs : « il est important de préciser aux entreprises que cette préparation (à la guerre à haute intensité, ndlr) n'implique aucune garantie de commandes immédiates ou à venir » (...) Bercy et la DGE ont été également très clairs pour les industriels civils qui frappent à la porte des maitres d'œuvres de la base industrielle et technologique de défense (BITD) pour leur proposer des solutions en vue de massifier leur production. Là aussi, il n'y pas d'argent, pourtant le nerf de la guerre, « Il n'y a pas à date de soutien financier à cette démarche. Il s'agira à ce stade de discussions bilatérales » avec les grands donneurs d'ordres de la défense, expliquent-ils. A leurs frais, les industriels pourront engager des études d'ingénierie sur la capacité à produire les composants ou les matériels souhaités. Ils pourront ainsi « définir la reconfiguration de la chaine de production pour être mesure de l'opérer rapidement en cas de conflit » Le problème, c'est de dire une chose, et d'en faire une autre... Les clowns, au moins, sont drôles
  14. Voici un article d'opinion réaliste par un éditorialiste de Bloomberg sur la situation actuelle. Comme le dit l'auteur, c'est maintenant le moment crucial pour Donald Trump Désolé, Donald Trump, mais l'Ukraine est votre guerre Le test crucial de la politique ukrainienne du président Donald Trump allait toujours se produire lorsqu'il se rendrait compte que ce qu'il pensait être facile - la conclusion d'un accord de paix - s'avérait très difficile. Il serait alors confronté à un choix : faire le travail difficile et dangereux de recherche d'un règlement durable, ou simplement se désengager et laisser la guerre suivre son terrible cours. L'heure de Trump a sonné, et il semble préférer la fuite au combat (...) Trump a pris ses fonctions en s'engageant à mettre fin à cette guerre dans les 24 heures. Il continue d'échouer, en raison de deux faits fondamentaux et de plus en plus évidents. Le premier est qu'il a mal diagnostiqué le problème comme étant l'intransigeance ukrainienne, plutôt que la réticence de Poutine à permettre à ce pays de survivre en tant qu'État territorialement viable et géopolitiquement indépendant. Deuxième constat : à ce stade, il n'y a pas de compromis possible. La guerre se poursuivra jusqu'à ce que l'Ukraine capitule et devienne une satrapie russe démembrée et démilitarisée - ou jusqu'à ce que Poutine conclue que le prix à payer pour remporter cette victoire est bien trop élevé (...) Les grandes lignes d'une stratégie occidentale visant à contrecarrer le programme de Poutine ne sont pas un mystère. Elle consisterait à maintenir les livraisons d'armes américaines et européennes au-delà de cette année, afin que l'Ukraine puisse continuer à tuer des troupes russes en masse - et que Poutine ne puisse pas continuer à grignoter le front sans mobilisations supplémentaires, politiquement toxiques. Il s'agirait d'appliquer des « sanctions écrasantes », du type de celles proposées par le sénateur Lindsey Graham, un républicain pro-Trump, afin de réduire les ventes de pétrole russe et d'accélérer la crise de l'économie de guerre de Poutine. L'Occident amplifierait simultanément le programme de frappe en profondeur de l'Ukraine, en l'aidant à construire ou à acheter les drones et les missiles capables de frapper l'infrastructure de Poutine et de l'embarrasser sur le plan intérieur. Il soutiendrait la guerre de Kiev sur le plan financier, en saisissant les actifs souverains gelés de la Russie et en les livrant à l'Ukraine. Enfin, il formulerait des garanties de sécurité européennes sérieuses, soutenues par la puissance américaine, afin de maintenir tout armistice en place. Il n'y a pas de garantie que cette stratégie fonctionnerait, étant donné la grande tolérance de Poutine à la douleur. Mais ce serait le meilleur moyen, peut-être le seul, de le convaincre qu'il ne survivra pas à ses ennemis à la fin. Hélas, cette stratégie serait difficile à mettre en œuvre quelles que soient les circonstances, et Trump l'a rendue encore plus difficile (...) Pivoter et punir véritablement Poutine signifierait embrasser une cause à laquelle Trump n'a jamais cru. Cela signifierait également qu'il faudrait vaincre l'habitude qu'a Trump de s'éloigner des défis désagréables - que ce soit le programme nucléaire nord-coréen lors de son premier mandat ou la guerre en Ukraine lors de son second mandat - qu'il ne peut pas résoudre facilement Pourtant, cette fois-ci, le fait de s'éloigner ne mènera pas Trump bien loin. Il vante de soi-disant grandes opportunités d'accords économiques avec Poutine. Mais s'il se désengage de l'Ukraine, le meilleur scénario est une lutte prolongée dans laquelle la Russie reste une autocratie hyper-militarisée dont l'économie est toujours soumise aux sanctions européennes et dont les raffineries de pétrole explosent périodiquement - ce qui n'est pas exactement un environnement que les entreprises américaines s'empresseront d'exploiter. Le pire scénario est une érosion de la position de l'Ukraine qui commence lentement, puis fait boule de neige, aboutissant à une défaite pure et simple ou à une paix meurtrière imposée sous la menace d'un fusil. Les Américains n'ont pas apprécié ce mélange de tragédie humaine et d'humiliation stratégique en Afghanistan. Ils n'apprécieront guère plus si cela se produit en Ukraine. La guerre dans ce pays pourrait finir par hanter Trump, même s'il insiste sur le fait que ce n'est pas son combat. Je suis d'accord avec lui pour tenter d'influencer Trump en lui faisant croire qu'il ne pourra de toute façon pas se dépêtrer de cette guerre, donc autant prendre à son compte la poursuite du soutien à l'Ukraine et tenter d'éviter le pire. Ne serait-ce que parce que c'est l'intérêt de la France de le lui faire croire. Mais je ne suis pas convaincu que Trump morde à ce hameçon Et franchement, si j'étais Américain, je serais sur la tendance Vance "Désolé pour l'Ukraine, mais ce pays est lointain et nos problèmes sont ailleurs" Le plus probable à mon sens est que comme dans le cas du problème Corée du Nord en 2017, que Trump a résolu en changeant sa formulation (remplaçant "Il ne faut pas que Pyongyang conserve des armes nucléaires" par "En fait, ça n'a pas d'importance pour nous"), Trump ne résolve le problème Russie en changeant sa formulation ("En fait, ce n'est pas un problème pour nous") Là où l'éditorialiste de Bloomberg a raison, c'est que la différence maintenant est que les Américains, y compris les Américains de droite, sont favorables à l'Ukraine. Ils n'apprécieront pas la tragédie humaine que serait / sera la "défaite pure et simple" (scénario 1940 / 1865) ou "paix meurtrière imposée sous la menace d'un fusil" (scénario 1918), tandis qu'en 2017-18 la majorité semble s'être largement désintéressé du sujet nucléaire nord-coréen
  15. Et un 2ème pinaillage, ou disons une remise en perspective 150 morts sur le front du côté russe chaque jour en moyenne depuis le début de la guerre c'est... historiquement peu pour une guerre de ce type Lors de la guerre de Sécession 1861-65, guerre comparable par son objectif consistant à prendre le contrôle et supprimer l'existence d'un Etat (CSA, Etat à part entière même si non reconnu par les autres puissances), les Etats-Unis (unionistes / "bleus") ont eu 360 000 morts au combat, soit 250 morts par jour en moyenne... mais pour une population des territoires unionistes de 22 millions seulement, plutôt que 150 millions pour l'ensemble Russie + Etats sécessionistes non reconnus du Donbass ukrainien On parle avec l'OMS de Poutine d'une guerre dix fois moins coûteuse par rapport à la taille du pays
  16. Alors c'est plutôt 150 mecs par jour. La dernière évaluation de Meduza - la source la plus crédible - est 180 000 morts militaires pour le total Russie + Ukrainiens du Donbass pro-Russie, ceci pour 1200 jours de guerre environ Mais je pinaille, oui
  17. Dans la série "Mais jusqu'où s'arrêteront-ils ?" et autres "Quand les bornes sont passées il n'y a plus de limite" ... Le conseiller présidentiel Anton Kobyakov a qualifié la crise ukrainienne de processus interne à l'URSS Car oui, selon le conseiller Kobyakov (Vladimir Poutine : "Continue Antoine, je sens que t'es sur un truc...") l'URSS n'a pas été dissoute dans les formes. Donc, même si elle a été "liquidée politiquement", juridiquement elle existe toujours. Donc la "crise ukrainienne" est une "crise interne à l'URSS" La crise ukrainienne, du point de vue juridique, est un processus interne de l'URSS, puisque la procédure de dissolution de l'Union soviétique a été violée et elle « existe encore quelque part », a déclaré le conseiller du président de la Fédération de Russie, secrétaire exécutif du Forum juridique international de Saint-Pétersbourg, Anton Kobyakov (...) « Si l'URSS n'est pas dissoute, alors logiquement, d'un point de vue juridique, il s'avère que la crise ukrainienne est un processus interne... L'effondrement de l'URSS nécessite une évaluation juridique, cela aidera à comprendre les événements d'aujourd'hui » L'un des responsables principaux de l'université du droit de Moscou l'a appuyé et a fait remarquer les graves dommages causés aux Etats successeurs du fait que la procédure de liquidation de l'URSS n'a pas été correcte. Surtout à la Russie « On peut dire que l’URSS a été liquidée politiquement, mais pas juridiquement, donc la liquidation de l’URSS nécessite une légalisation moderne et complète », a déclaré l’avocat. Selon lui, les violations de la procédure ont eu des conséquences négatives sur les relations internationales, porté atteinte à la sécurité en Europe et provoqué des situations de conflit et des violations des droits des peuples et des personnes. Sinyukov a noté qu’en conséquence, un état d’instabilité politique permanente s’est installé dans le monde et que « des dommages ont été causés aux économies et à la souveraineté des États successeurs, principalement la Fédération de Russie » Nul doute que ces Messieurs peuvent proposer des pistes juridiques pour régulariser la procédure. Puisque le formulaire CERFA adéquat n'a pas été correctement rempli ! Nul doute que ces pistes auront l'heur de plaire au président Poutine... Bon, bien sûr, comme la présidence Trump, c'était dans Les Simpsons. Tout a été prévu dans Les Simpsons (Siège des Nations Unies) Russie : L'Union soviétique va maintenant reprendre notre place Etats-Unis : L'Union soviétique ? Mais je croyais que vous vous étiez séparés ? Russie / URSS : Oui, c'est ce que nous voulions que vous pensiez ! Mououahahahahah !
  18. Euh, désolé, mais... il a raison. Le montant de dollars que la Réserve Fédérale peut créer est littéralement infini Enfin plus exactement illimité, si on veut être précis sur le sens des mots Toutes les banques centrales depuis 2008 au moins ont toujours fait le choix de l' "assouplissement" et de la création de nouveaux signes monétaires quand c'était face à un risque de récession importante, encore plus de faillites nombreuses voire de faillites d'Etat. Y compris la BCE qui avait eu quelques velléités dans l'autre sens, avant de se raviser rapidement Il est toujours possible d'imaginer que la Fed ou une autre banque centrale majeure va se mettre à faire le choix inverse, mais le mot le plus important est alors "imaginer" Ca n'arrivera pas
  19. Assouplissement quantitatif 5... 4... 3... J'imagine difficilement que la Fed maintienne des taux élevés longtemps, au risque non seulement de provoquer ou du moins d'approfondir une récession mais aussi de laisser un certain nombre d'acteurs financiers (y compris l'État fédéral ?) dériver vers un risque de faillite La solution pour que les T-Bonds trouvent preneur, même avec des taux contenus ? Les acheter elle-même, bien sûr. Augmenter le bilan. Assouplir tout cela Enfin la planche à billets, quoi Naturellement, l'argent frais ainsi créé n'a aucune conséquence sur le reste. Aucune inflation du prix des actifs (cours des actions) n'est à prévoir. Encore moins, dans un second temps, aucune inflation du prix des biens (immobilier) Ni du prix des biens et services (inflation au sens courant du terme) Rappelons qu'une banque centrale responsable fera tout ce qui sera nécessaire pour que le système continue tel qu'il est Comme le disait Neel Kashkari de la Fed à un autre moment de tension (la crise COVID en 2020), "there is an infinite amount of cash at the Federal Reserve" The show must go on Bien sûr, il ne durera pas indéfiniment. Mais ce n'est probablement pas le prochain assouplissement quantitatif qui l'amènera à sa fin. Ni le suivant
  20. Non. Il n'y a aucune chance que le simple achèvement de la conquête du Donbass puisse satisfaire Poutine D'une part les territoires que la Russie a déclaré annexer incluent la totalité de deux autres oblasts, y compris les grandes villes de Kherson et surtout Zaporijjia. La totalité, cela a été confirmé de nombreuses fois D'autre part les conditions sine qua non de Poutine incluent aussi la neutralité complète et la démilitarisation de l'Ukraine. Qui auraient pour conséquence évidente sa satellisation. Confirmé de nombreuses fois C'est pourquoi la Russie ne vise pas le gain de quelques villes et villages. Mais l'affaiblissement indéfini de l'armée ukrainienne, jusqu'à ce qu'elle craque, ne puisse plus défendre le front. Stratégie d'attrition indéfinie, jusqu'à la victoire Il faut abandonner toute illusion, la seule option pour une fin de la guerre avant de nombreuses années, c'est l'écrasement de l'armée ukrainienne et la fin de l'indépendance de Kiev L'option meilleure est la poursuite de la guerre jusqu'à ce qu'un (futur ?) président russe se décourage, comme l'ayatollah Khomeini s'est découragé à la fin de la guerre Iran-Irak - après huit ans. C'est une option terrible, à l'évidence Mais l'autre est pire
  21. On vous dit que la France descend dans les classements internationaux ? Rassurez-vous, voici un domaine où la France fait la course en tête Le plus ahurissant dans ce classement, ce n'est pas que le pays dirigé par un homme que Lavrov dénonçait comme un successeur de Napoléon et d'Hitler - mais en plus fourbe, hein - ait une mauvaise réputation dans une population soumise à une propagande massive Le plus ahurissant c'est que l'Ukraine n'est qu'en 4ème place ! Moins de Russes la citent comme pays avec lequel leur pays a des relations "tendues et hostiles" qu'en 2019
  22. Trump, par certains côtés, c'est un peu Reagan mais avec des dents en or Trump lance un projet de bouclier spatial antimissiles - comme Reagan en 1983 avec l' "Initiative de Défense Stratégique" Sauf que cette fois-ci c'est tout doré ... Le Golden Dome !
  23. J'en doute. Washington n'a pas prévu d'envoyer de nouvelle aide militaire à l'Ukraine, nous sommes en ce moment dans les dernières livraisons des aides décidées par Biden, et rien n'est prévu pour la suite, il est même prévu de démanteler la base logistique américaine en Pologne qui assure ces aides. Or les Etats-Unis sont certainement au courant qu'il serait très difficile aux Européens de prendre la suite, c'est-à-dire de faire davantage que doubler leur aide militaire actuelle, pour remplacer la part américaine de l'aide militaire qui était majoritaire. D'autant que je n'ai vu passer aucune nouvelle sur l'augmentation brutale en urgence de la production de matériel militaire européen qui serait nécessaire pour cela - et qui prendrait d'ailleurs longtemps pour être effective Sauf à ce que les Européens achètent aux Etats-Unis l'aide militaire à l'Ukraine qu'ils fournissaient jusqu'ici gratuitement, à raison de nombreuses dizaines de milliards par an ? Mais je n'ai pas vu passer non plus de nouvelle sur le budget nécessaire pour cela. Et si c'était en préparation, pourquoi Washington démantèlerait-il sa logistique à destination de l'Ukraine ? Or, s'il n'est pas certain que la simple poursuite de l'aide militaire à l'Ukraine pourrait suffire à empêcher Moscou de finir par imposer ses objectifs par la force, il paraît très probable qu'en l'absence de la poursuite de cette aide la victoire de la Russie ne soit qu'une question de temps. Et pas nécessairement des années Pour l'instant, l'armée ukrainienne tient. Perdre en moyenne quelques km² par jour, c'est cela qui s'appelle "tenir" Mais si le front commençait vraiment à flancher, la suite des événements même si difficile à prévoir exactement pourrait être assez rapide. Petit nombre de mois, peut-être moins. Il n'y aurait pas le temps de faire un "grand retour", avec grosses livraisons d'armes et formation de nombreux nouveaux soldats pour arrêter l'hémorragie - tout cela prend intrinsèquement pas mal de temps Quand deux hommes font un bras de fer, si l'un commence à flancher, la suite peut être rapide Quand l'armée allemande a commencé à vraiment flancher en octobre 1918, la suite a été rapide, et l'Allemagne a signé tout ce que les Alliés voulaient qu'elle signe. C'est le cas auquel je peux penser de guerre longtemps peu mobile, guerre "de tranchées", où il y a eu finalement une décision. La guerre Iran-Irak 1980-88 est d'un meilleur augure pour Kiev puisqu'elle s'est terminée par un "pat" stratégique, mais la question est la capacité de l'Ukraine à maintenir dans la très longue durée le "pat" actuel (enfin pat pour les 80% du territoire légal de l'Ukraine que Kiev contrôle) D'ailleurs, je ne crois pas que la pression internationale, ni des médias, soit si puissante que ça. Quand l'armée du Vietnam du Nord s'est rapprochée de Saïgon en 1975, le président Johnson n'a pas ordonné le retour des boys Pendant ce temps, Trump pose encore une pierre dans la direction d'un désengagement Ce n'est pas ma guerre, je suis juste ici pour aider (...) Je pense que quelque chose va se passer, mais si ce n'est pas le cas nous n'interviendrons plus. C'était un problème européen et ça aurait du rester un problème européen Cet homme prépare ses arrières. Il a les deux mains sur la poignée du siège éjectable Bien sûr, s'il place ses mains sur cette poignée de façon ostentatoire, c'est aussi pour inciter les Ukrainiens à plus de souplesse, et les Européens à plus d'activité. Mais je ne vois pas de raison de penser qu'il ne serait pas prêt à vraiment l'actionner
  24. Oui. Voici des extraits un peu différents et plus complets de la même conférence de presse improvisée. Vance y résume d'une formule la proposition américaine à Moscou "Notre offre à la Russie est la réintégration avec le monde, mais à condition d'arrêter de tuer des gens" Le problème bien sûr est que Moscou n'est pas prêt à échanger l'espérance d'atteindre tous ses objectifs, ceux qu'il n'a pas encore atteints, contre une réintégration économique avec "le monde" en pratique avec l'Occident La conclusion de Vance est la sienne comme vice-président. Rubio en a une autre, et c'est Trump qui est président pas Vance (Trump) est prêt à dépasser les erreurs du passé. Mais il faut être deux pour cela. Si la Russie ne nous rejoint pas, nous dirons : c'est la guerre de Biden. C'est la guerre de Poutine. Pas la nôtre Reste qu'il paraît assez probable que la décision de Trump sera plus proche de la proposition de Vance que de celle de Rubio. Les sanctions économiques américaines contre la Russie ne seront pas levées, peut-être même le Congrès les alourdira-t-il. Difficile d'en attendre monts et merveilles. Au mieux, l'assistance américaine en renseignements et en coordination continuera - au mieux. Mais cela n'empêchera pas une pénurie d'armes en Ukraine, probablement à partir du 2ème semestre, que les Européens auront les plus grandes peines à ne serait-ce que limiter dans une certaine mesure Cela dit, je ne sais pas ce que Washington pourrait faire de mieux. Ils ont décidé de cesser le soutien militaire à l'Ukraine, qu'ils voient comme à fonds perdus, si bien qu'ils n'ont pas de "bâton" contre Moscou, ils ne peuvent essayer que la "carotte". Et la seule carotte dont ils disposent vraiment (et encore) c'est la levée des sanctions économique, la réintégration à l'Occident. Les territoires qu'il a déjà conquis, Moscou sait bien qu'on ne les lui disputera plus sur le terrain, et l'intégration de l'Ukraine à l'OTAN est exclue depuis longtemps, il ne s'agit pas d'une concession substantielle (définie comme : quelque chose que la Russie n'a pas déjà), et Kiev est naturellement vent debout contre toute concession substantielle. Il ne reste donc que la carotte Le problème bien sûr c'est que Poutine, à cause de son idéologie, est beaucoup moins intéressé par cette carotte que par la subjugation de l'ensemble de l'Ukraine
  25. Voyons, n'oublie pas qu'on s'est tous mis d'accord pour passer sous silence les sujets qui semblent importants à Dedieu Oh, mince... On t'avait pas mis au courant, c'est ça ?
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